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I
-5^^^/
ANNALES
DES MINES,
ou
RECUEIL
ut MÊiMOIRES SUR L'EXPLOITATION DES MINES
BT 10% LES SGimCKS BT LSS ARTS QUI t'T RArPORTWT;
RÉDIGÉES
ST fUBUiBS
Swa Vautoritaiion du Ministre deê Travaux Publies.
QUATRIÈME SERIE.
TOME XIV,
PARIS.
CARILIAN-GCeURY ET V" DAI.MONT,
i.ftiwM 00 ooiH DIS Miin BT tMumtt» ir véi umt,
Qoai dM Augouini, dm M «Ml.
1848
GOMMISSIOM DES ANNALES DES MINES.
Les Annales des Mines sont pabliées soiis les aaspices de Tadmi-
nistration générale des Ponts et Chaussées et des Mines, et sons
Ja direction d'une commission spéciale formée |uu: le Ministre
des Travaux Ptblics^ Cett# commission est composée , «Inaîqa il
suit , des memlîres 4a consi^il général des lopines « df Tivispfctear
des étudet «t 4es professeurs de l'Ëcole de& iftiBeâ» du ckef de
la division des mines et d*an ingénieur secrétaire :
MM.
Cordier , inspecteur général ,
membre de T Académie des
Sciences , président.
De Bonnardf inspecteur général,
membre de TAcadémie des
Sciences.
Mignerou , inspecteur général.
Chéron , inspecteur général.
Dufrénojr , inspecteur général»
inspecteur des études de TË-
cole des mines, membre de
FAcadémie des sciences.
^e de Beaumontf inspecteur gé-
néral , membre de l'Académie
des sciences, prof, de géologie.
Thirria^ inspecteur général.
Combes , inspecteur général ,
membre de TAcadémie des
MM.
Le Play^ ingénieur en chef, pro-
feftfeurde métallurgie, secré*
taire de la commission de stati-
stique de Tindustrie minérale.
De Boureuiiie, ingén. en chef ,
chef de la division des che>
mins de fer.
De Sénarmontt ingénieur en chef,
professeur de minéralogie.
Btynaud, ingénieur, professeur
d'économie et de lé§[islation
dee mines.
Kbelmem, ingénieur, profess. de
chimie.
Céuche , ingénieur, professeur
de chemins de fer et de con -
str action industrielle.
De Cheppe , ancien chef de la
Sciences, professeur d'exploi- 1 division des mines.
tation des mines. Salomon , chef de la division
Levallois, ineénleiit en chef»
secrétaire du conseil général.
des mines.
Debeite , ingénieur , secrétaire
de la coinmission.
L*administration a réservé un certain nombre d'exemplaires
des Annales dès Mines , pour être envoyés , soit à titre de don
aux principaux établissennests natievsvx et étrangers, consacrés
aux sciences et à Tart des mines » soit à titre dëchange aux ré-
dacteurs des ouvrages périodiques français et étrangers, relatifs
aux sciences et aux arts. — Les lettres et documents concernant
les Annales des Mines doivent être adressés , sous le couvert de
AT. le Ministre des Travaux Publics , à M, le secrétaire de lacom-
mission des Aimales des Mines, à Paris.
Atfis de r Editeur.
Les auteurs reçoivent gratù lo exemplaires de leurs articles. Ils peuveiit
fsire faire des tirages h pari à raisoa de lO fr. par feuille pour le premier
cent, et de s fr. pour les suivai»ts.
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tements, et oe 28 fr. pour l'étranger.
Varlf.'^apriiaé par B. Tbvrov «l C«,
d«V*iii ot TiDnoT, r«« IUelB«,ts-
■«■^■i^"^ a "Miçaeswii «A I imSaesas&B»
COfVSmteATIONS
t
Sur les anciens lits de déjection des torrents des
Alpes et sur leur liaison avec le phénomène
erratique;
Par M. SciPiON GRAS, iDgéoieor eo ciMCdes mines*
Dans son important ouvrage sur les torrente
des. Hautes-Alpes y M, Surell a signalé le premier
sous le nom de torrents éteints (i) certains cours
d*eau torrentiels qui avaient eu autrefois un lit dç
déjection extrêmement étendu et qui sont aujouv-*
d*hui encaissés. Les recherches que Tadministra*
tion in*a chargé de faire sur les torrents des Alpes
m*ont conduit à examiner un grand nombre de
ces anciens lits de déjection, et m'ont fait décou-
vrir que leur existence était un phénomène bien
plus ancien et plus général que ne Tavait pensé
H. Surell» et que même on pouvait le considérer
comme la conséquence de la dernière grande ré->
volution qui a précédé immédiatement Fépoque
géologique actuelle. Nous allons d*abord donner
une idée exacte des faits; nous essaierons ensuite
de remonter jusqu'à leurs causes.
Quand on parcourt les vallées des Alpes, on
remarque souvent au pied des coteaux, à la sortie
(1) Noos èmploieroDs quelquefois celle expression ,
en l'appliquant non aux torrents qui subsistent dans ions
\m eas , mais à lears lits de déieclion qui ont cessé de
s'accroître.
4 SUR LES ANCIENS LITS DE DÉJECTION
des gorges, de petites éminences dont la hauteur
est très-peu considérable relativement au diamètre
de la base. Leur forme générale est celle d'un
demi-cône aplati qui est appliqué contre la mon-
tagne et a son sommet placé précisément à Fissue
de la gorge. Les arêtes de ce demi-cône sont bien
dressées et présentent une pente presque toujours
inférieure à o°*,o8 , qui diminue de plus en plus
en descendant^ de manière à se raccorder avec la
plaine. Le torrent qui descend de la montagne
coule ordinairement sur l'arête culminante, et,
très-souvent , il y est profondément encaissé. Ces
éminences sont couvertes à leur surface d'habita-
tions, d'arbres et de champs cultivés. Si l'on
fouille au-dessous de cette écorce pour étudier
leur composition minéralogique, on reconnaît
qu'elles sont formées d'un amas confus de cail-
loux plus ou moins arrondis , entremêlés de sable
et de gravier, et n'offrant aucune apparence de
stratification. Ces matières de transport sont d'ail-
leurs identiques, quant à leur nature, avec celles
que le torrent sortant de la gorge charrie encore
aujourd'hui. On voit par ces détails qu'il y a une
ressemblance, complète sous le rapport de la con-
figuration extérieure, delà situation et de la com-
Eosition , entre ces amas de débris et ceux que
eaucoup de torrents dans les Alpes déposent sous
nos yeux y et qui constituent ce que M. Surell a
nommé leur lit de déjection (i). Il n'est
(1) Voyez pour les caractères généraux des torrents
des Alpes , et spécialement pour leurs lits di déjectioD , la
description daire et exacte qui en a été donnée par M . Pa-
reil (Jê<t/(ie«n/r Us torrefUi des Sautes-Mpes^ p. 13 et sui-
vantes).
DES TORRENTS DES ALPES. 5
pas douteux par conséquent que leur mode de
formation n'ait été exactement le même ; leur
aspect seul est différent. Les lits de déjection mo-
dernes n offrent à Fœil qu'une plage de cailloux
stériles , que le torrent accroît sans cesse et qu'il
{larcourt dans tous les sens. Ceux dont nous par-
ons sont revêtus d'une couche épaisse de terre
végétale et sont cultivés depuis un temps immé-
morial. Les cours' d'eau qui les traversent sont
inoffensifs; ils sont même une source de prospé-
rité pour le pays en alimentant des canaux d'ar-
rosage ou en servant de force motrice à des usines.
Pour que l'on puisse encore mieux apprécier ces
faits intéressants et voir les conséquences remar-
quables qui s'en déduisent, nous allons citer des
exemples.
Nulle part peut-être les anciens lits de déjection
ne sont aussi nombreux et ne peuvent être étudiés
avec autant de facilité que sur la rive gauche de
r Isère, entre Grenoble et Pontcharra. Ce côté de
la vallée est bordé par une chaîne de montagnes
dont les sommités les plus élevées ^ formées de
gneiss et de protogine , sont comprises entre a.ooo
et 3.000 mètres au-dessus de la mer. A leur base
se trouve une série de collines de hauteur décrois-
sante, qui sont composées de schiste argileux et
de calcaire noir feuilleté, friable, sauf dans leur
partie la plus basse où le calcaire schisteux devient
plus dur et susceptible d'être exploité pour les
constructions. Les flancs de ces collines sont ex-
trêmement accidentés; ils sont coupés par de
grands ravins sinueux qui remontent jusqu'au
pied des sommiités talqueuses. On y observe aussi
des dépressions profondes, à contours presque cir-
culaires, creuséevS dans le schiste eu forme d'en-
6 SUR US AHCIBNS LITS Dfi DÉJECTION
tonnotr. Ces diverses inégalités , dont Tintérieur
est tapissé partout d*une épaisse végétation, con-
stituent autant de petits bassins différents où àè
réunissent les eaux de pluie et de source. Il en ré-
sulte des cours d*eau torrentiels, la plupart inta-
rissables , qui n'ont d'autre issue que des défilés
tpès-^troits , ouverts dans l'assise de calcaire plus
dur que le schiste qui borde immédiatement la
vallée. Ces cours d'eau sont très-nombreux ; on eu
compte plus de vingt sur une longueur de 4 myria-
mètres, et tous, sans exception, coulent & leur
sortie des gorges sur d'anciens cônes de déjection
parfaitement caractérisés, dont quelques-uns ont
f »8ooà 2.000 mètres de diamètre. Toute leur sur-
face est cultivée; on y a même bâti la plupart des
villages que l'on rencontre sur la route de Gre-
noble à Pontcharra, telsqueDomène, LeVersou,
Lancey, Villard«^Bonnot, Brignon, Tencin el
Goncelin (i). Les torrents qui le traversent sont
en généra) bien encaissés , et ne roulent qu*une
petite quantité de cailloux. Partout où quelques
coupures artificielles permettent d*observer 1 in-
térieur du sol , on voit qu'il est composé de débris
de grosseur très-variée, plus ou moins arrondis ^
appartenant, les uns au calcaire schisteux oui
constitue le versant et la base de la chaîne, les
autres aux roches cristallines dont sont formée!
(1) Ainsi qa'on le verra par la saite, la plupart des
anciens lits de déjection des Alpes supportent des villages^
Il est probable que les habitations se sont groupées là plu-
tôt qu'ailleurs, à cause des avantages qu*offraient le voi-
sinage de cours d'eau maintenant bien encaissés, et la
facilité de commnniqner avec rintériear des montagnes
par le passage des gorges.
DBS TORRENtS I>fiS ALP£â. 'J
ses sommités. De plus, on recotinait que le volume
des divers lits de déjection est proportionnel k Té-
tendue et à la profondeur des excavations qui leur
correspondent. Ces deux faits prouvent jusqu'à
Tévidence que ces excavations sont bien le résultat
tfune dégradation successive du sol opérée par
les eaux atmosphériques, et que les lits de déjec-
tion ont été formés des matériaux produits par
cette dégradation. Ce sont deà remnlais faisant
suite à des déblais.
De Tensemble de ces observations, on peut con-
clure avec certitude que, sous le rapport du régime
et de l'action érosive, les cours d'eau qui s*échap-
Fent des gorges situées sur la rive gauche de
Isère ont subi une modification profonde. Au-
trefois ils charriaient une énorme quantité de cail-
loux et de détritus provenant de la dégradation
de leur bassin de réception, et, en débouchant
dlansla plaine , ils les déposaient en les dispersant
6\it une grande surface. Aujourd'hui ces mêmes
tours d*eau , loin de continuer leur ouvrage et
d'accroître leur lit de déjection , les ont entamés
Four s'y encaisser. Les cailloux qu'ils roulent à
époque des crues sont en petite quantité et sont
entraînés jusqu'à risère. Leurs bassins de réception
testent intacts , même après les plus grandes
averses. D'où vient un changement aussi grand?
Si Ton cherche d'abord pourquoi ces torrents ne
ôharrient aujourd'hui qu'une petite quantité de
fcailloux, et ce qui fait que leurs bassins de récep-
tion , malgré la friabilité du sol et la roideur des
{tentes, n'éprouvent pas d'altération sensible, on
e découvre bientôt à la seule inspection des lieux.
Cela tient évidemment k la végétation épaisse et
oontilluè qui tapisse le sol dans ses moindre replis,
8 SUE LBS ANCIENS LITS DE DÉJECTION
couvre les pentes les plus escai^ées, et transforme
tout le versant de cette chaîne en un vaste ri-
deau de verdure. Ce luxe de végétation est dû
principalement à une multitude de sources et de
filets d'eau, qui, descendant des sommités cou-
vertes de neige pendant la plus grande partie de
Tannée, entretiennent constamment, même au
milieu des plus grandes chaleurs de Tété, une
humidité éminemment favorable à Taccroisse-
ment et à la propagation des plantes. Si cette
végétation puissante qui couvre aujourd'hui la
surface du terrain, comme d'une cuirasse, avait
toujours existé, il est évident que jamais les an-
ciens lits de déjection n'auraient pu se former,
car le sol aurait été protégé tout aussi bien autre-
fois que maintenant : il faut donc admettre
qu'elle n'existait pas. Or, en y réfléchissant, on
voit que cette absence de végétation, qu'il faut
nécessairement supposer pour concevoir la forma-
tion des anciens lits de déjection, en est en même
temps la raison suffisante. Cela ne paraîtra pas
douteux à ceux qui savent avec quelle facilité un
terrain tendre et fortement incliné se désagrège ,
lorsqu'il est exposé sans défense à Faction dégra-
dante des eaux atmosphériques. L'expérience de
tous les jours prouve que, dès que la moindre
portion d un pareil terrain est dépouillée de son
enveloppe végétale , il s'y forme aussitôt des ra-
vins qui vont toujours en s'agrandissant; combien
à plus forte raison l'érosion a-t-elle dû produire
des résultats considérables , si , au Heu d'être bor-
née à une petite surface, elle a embrassé tout le
versant dune haute chaîne de montagnes? Il est
doue nécessaire, mais en même temps suffisant,
d'admettre une absence complète de v^étation,
DES TORRENTS DES ALPES. g
pour expliquer la grande et rapide destruction du
sol qui a donné naissance à cette multitude de
lits de déjection éteints. que nous avons signalés
sur la rive gauche de Tlsère.
Quant à l'époque où cette végétation , aujour-
d'hui si belle, manquait totalement, on peut la
fixer à Taide des considéraiions suivantes. Il est
d*abord certain quelle remonte au delà des temps
historiques. D'après les traditions les plus ancien-
nes , les Gaules et l'Europe entière étaient cou-
vertes d'épaisses forêts lorsqu'elles ont commencé
à être habitées. On peut ajouter que l'existence
de cette végétation luxuriante tient à des circon-
stances physiques éminemment favorables et
presque exceptionnelles, qui évidemment ont
précédé de beaucoup l'apparition de l'homme
dans la vallée de l'Isère. D'un autre côté, les
aliuvions qui constituent les lits de déjection
éteints sont très-récentes, géologiquement par-
lant, et, sans aucun doute , postérieures aux der-
nières formations tertiaires. Ce qui le prouve ,
c'est qu'à la fin de la période tertiaire, lorsque les
éléphants, les mastodontes et d'autres grands
animaux peuplaient les Alpes, la vallée de l'Isère
était en partie comblée par un terrain de transport
ui s^élevait bien au-dessus de la plaine actuelle,
terrain, composé de sable et de cailloux bien
arrondis, sans mélange de blocs erratiques, se
voit encore par lambeaux sur les coteaux environ-
nants , notamment à Barraux, à Eybens, à Cham-
pagnier, à Seyssinet , etc. Les anciens lits de dé-
fection sont tous au contraire au niveau actuel de
la vallée; ils reposent sur des atterrissements très-
modernes, et sont intimement liés par toutes les
circonstances de leur gisement aux aliuvions que
^
lO SUE LBS AKCIEMS LITS t>B DÉJECTION
les eaux actuelles déposent sous nos yeuse. Leur
fermation ne saurait donc remonter au delà de
l'époque du phénomène erratique, et même tout
tend à prouver qu elle a eu Heu à la fin de cette
époque , c'est-à-dire au commencement de la pé-
riode géologique actt^He. Eu effet, les blocs erra-
tiques, qui sont très-ffbondants sur les deux ver-
ftants delà Vallée de Flsère, manquent à la surface
des lits de déjection éteints, ou, s'il y en a, ils y
sont peu nombreux^ à demi enterrés dans là
masse des cailloux, et placés à l'entrée des gorges;
te qui prouve qu'ils avaient été déposés sur le flanc
des collines, dans le périmètre du bassin de ré-
ception , et qu'ils Ont été ensuite entraînés par les
eaux, péle-mdle avec les autres débris. D'un autre
e6té, les hypothèses par lesquelles on a cherché à
expliquer le phénomène erratique dans les Alpes
!ie réduisent aujourd'hui à deux, qui sont : Tirrup-
tion soudaine de grands courants d'eau doués
d'une rapidité prodigieuse; ou bien une extension
extraordinaire des glaciers dans toutes les vallées.
Or, quelle que soit celle de ces deux causes que
l'on adopte, on est obligé de supposer descircon-
ItaAces physiques qui excluent une érosion succes-
sive H longtemps prolongée du sol par les eaux
{fluviales. La formation des anciens lits de déjeô-
tion il*a donc pu coïncider avec la dispersion des
blocii en^tiques ; elle ne Va pas non plus précé-
dée,* elle lui est donc postérieure.
Les observations précédentes sur les anciens
lilÀ de déjection de là vallée de l'Isère, et sur les
Conséquences qui s'en déduisent , s^appliquent à
tous les dépôts d'alluvion de cette nature que Ton
Mticontre aans les Alpes. Pour tous, la cause, la
<btie et lèi feifcbnstànces de leur formation pa-
DES TORRENTS DBS ALPES. II
nissent avoir été les mêmes (i). Toutefois, en
les étudiant dans leur ensemble, on parvient h la
découverte de nouveaux faits que nous allons
maintenant exposer.
— -- - ■ ■ » "^
(1) Dans les chapitres XXIV et XXV de son ouvrage ^
M. Sorell explique l'extinction de la plupart des lits de
déjection par les deux causes suivantes. Il suppose d'abord
qa'au bout d'un certain tenops toute la matière afibnilla^
Me qui existe dans le bassin de réception des torrents
peut être détruite; en sorte que ceux-ci, n'ayant pins rien
à dévorer, périssent en quelque sorte d'inanition. Il
admet en second lieu, et d'une manière plus générale,
que les matières de transport, en s'accumulant dans le
lit de déjection , finissent par donner à cette partie du sd
une penle suffisante pour qu'il n'y ait plus de dépôt pos-
sible ; c'est ce qu'il appelle l'établissement de la penU
Kmt>. Gesdeux causes me paraissent inadmissibles.Comme
^esl là un point capital du sujet que j'ai traité, je crots
devoir entrer dans quelques développements.
Si les montagnes étaient formées à leur intérieur d'un
noyau compacte solide , recouvert d'une certaine épais-
seur de matières faciles à désagréger, Thypothèse que les
forreuts peuvent s'user au bout de quelque temps par 16
seul etkx de l'érosion , présenterait de la vraisemblauce ;
flMfs utte pareille constitution géologique est extrême^-
meut rare ; je crois même pouvoir affirmer qu'elle manqué
dans les Alpes. Les terrains qui constituent cette chaîné
de montagnes sont composés en général de couches atter-
nativement dures et Ariables , intimement mêlées éftsem-
Me« Souvent ce sont les parties dures qui reposent sur lèd
tmdres, et la destruction de ces dernières entraîne eèlle
des autres. Cette disposition des couches, éminemment
liivorable à leur dégradation , n*cst pas superficielle ; elle
est propre à la masse entière des montagnes. 11 faudrait
doac que oelles-ci disparussent complètement pour qu'il
n'y eût plus de matières affouillables.
L'exiincifuii des nts de déjecttoa ne peut pas non {Ans
13 SDR LES ANCIENS UTS DE DEJECTION
Les ancieDS lits de déjection des Alpes peuvent
être partagés en deux classes. Les uns sont com-
plètement éteints, c'est-à-dire que les torrents qui
être attribuée à rétablissement de la pente limite , c'est*
à-dire de la pente juste nécessaire pour donner aux eaux
la force de transporter leurs cailloux jusqu'à la rivière.
Car, s'il en était ainsi, les torrents couleraient toujours à
la surface de leurs anciens lits de déjection ; or c'est le
contraire qui a lieu : les torrents dits éteints se sont en
général encaissés dans leurs propres alluvions , et pour
plusieurs d'entre eux, cet encaissement a été tel, que les
eaux, après avoir creusé la masse entière des débris, ont
atteint et môme rongé le roc vif sur lequel elle reposait.
Ainsi, loin que l'établissement de la pente limite ait pro*
duit l'extinction du torrent , c'est le torrent qui en s'étei-
gnant a détruit la pente limite, en supposant qu'elle ait
existé. J'ajouterai que dans les vallées larges, telles que
celle de l'Isère , la base de la plupart des anciens cônes
de déjection ne s'étend pas jusqu'à la rivière. Il est clair
que dans ce cas la pente limite ne s'est jamais établie.
On doit conclure de là que l'unique et vraie cause de
l'extinction des lits de déjection est précisément celle qui
B produit l'encaissement naturel des torrents dans la
masse de leurs alluvions. Or cette cause ne peut être
qu'une diminution notable dans la proportion des ma-
tières charriées, et celte diminution elle-même suppose
que le sol est aujourd'hui mieux protégé qu'il ne l'était
autrefois, car les roches qui constituent les bassins de ré-
ception n'ont pas changé de nature , elles sont toujours
aussi friables. Les eaux , en les creusant à une ancienne
époque et en créant des pentes très-roides, ont même
rendu les dégradations pltis faciles. Elles auraient certai-
nement continué , avec fureur si une influence étrangère
ne s'y était opposée. L'intervention de la végétation pour
expliquer l'extinction des anciens lits de déjection est
donc absolument nécessaire.
Quant à son efl^cacité pour atteindre oc but , elle a été
DES TORREirrs DBS ALPES. |3
les traversent sont encaissés dans toute leur éten-
due; les autres, quoiqu'en grande partie cou-
verts de terre végétale et de verdure, continuent
cependant à s'accroître sur une certaine portion
de leur superficie, par suite des divagations de
démontrée jusqu'à révidence par M. Surell, qui, en se
fondant sur des faits et des raisonnements incooteslables,
est parvenu à cette proposition aussi remarquable par sa
concision que par sa parfaite exactitude : « rextinctian
des torrents naît, persiste et disparait avec les forêts.y> Ce
n'est pas seulement en empêchant Férosion des berges
d'un torrent et de ses affluents que les forêts éteignent les
lits de déjection ; elles parviennent à ce résultat en agis-
sant de deux autres manières , qui , dans un grand nombre
de cas , sont même les plus efficaces.
r Une végétation touffue divise les courants d'eau plu-
viale et les retient très-longtemps ; ce qui fait que les
cmes sont longues et modérées, au lieu d'être sid)ites et
excessives. Or cette modification de régime diminue con-
sidérablement la proportion de cailloux charriés, ainsi
qne Texpérience et le raisonnement s'accordent à le
prouver.
2* La végétation protège contre Férosion les couches
qui servent de support aux grands escarpements de roches
destructibles ; elle empêche par là aux débris qui s'en dé-
tachent sans cesse de se réunir au fond des ravins , où les
oonrants d'eaux pluviales n'ont plus qu'à les saisir pour
les transporter dans les vallées. La dégradation des grands
rodiers escarpés , depuis que leur base n'est plus couverte
de forêts, est une des principales causes de Faction dé-
vastatrice des torrents dans les Alpes , ainsi que je Fai
montré dans un mémoire présenté à FAcadémie des
idences (Comptes rendus des séances , tome 24 , p. 100).
Les bois épais , dont leur pied était autrefois revêtu , rete-
naient les débris ou les forçaient à s'accumuler sous forme
de |dan incliné.
l4 SUR hWS AllCIfi^S h\TS W D^iSGTIOlC
leurs torrents. Lorsqu on étudie avec soin cette
dernière classe de lits de déjection , on acquiert
bientôt les preuves qu à une certaine époque ib
ont été ' eux-mêmes complètement ou presque
complètement éteints, et que les divagations ao*
tuelles des torrents ne sont venues que plus tard.
Citons quelques exemples.
La partie du territoire de Savines (Hautes-
Alpe$) qui s'étend sur la rive gauche de la Du-
rance renferme plusieurs anciens lits de déjection»
dont un surtout présente des circonstances remar-
quables. Il a été formé par un torrent qui coule
tntre les hameaux appelés Rigoire et les Fenouls
( Carte de Gassini , n"" 152). Sa surface, que Von
peut évaluer h près d*un kilomètre carré , est cou*
verte d'habitations et de cultures, sauf sur une
étendue de 25 hectares que le torrent envahit à
Tépoque de ses crues. La Durance, en se jetant h
une certaine époque contre cet ancien lit de dé-
jection « Ta entamé sur toute la largeur de sa base,
en aorte qu au lieu de se raccorder avec la vallée
par une pente douce, ainsi que cela devrait être,
il se termine par un escarpement très-roide, pro-
duit par l'érosion de la rivière et formant son an^
cienne berge. Les débris que le torrent dépose
aujourd'hui s'étendent aussi jusqu'au fond de la
vallée ; mais on remarque qu'ils sont disposés sui-
vant un plan incliné continu, et que de plus, en
s^accumulant sans cesse, ils ont forcé la Durance
à se porter sur la rive opposée, et à laisser à sec
k pied de l'ancienne berge dont nous venons de
parler. Celle-ci est bien conservée et parfaitement
raconnaissable; elle est encore baignée par la Du-
rance il ses deux extrémités, et sa continuité entre
deux n est interrompue que par le pasaage deidé-
9Bt TOftBnm &18 ALFEg. l5
jeetîons actuelles. Il est évident y d'après ces fiiftSy
Joe le toirent de Rigoire a passé par trois phases
istinctes, dont Thistoire se trouve en quelque
sorte écrite sur le terrain. Dans la première, il a
été à son nMxîniuin de violence; les caillouscliaf^
rîéa étaient eitrémement abondants et dispersés
sur près d'un kilomètre carré de surface. C'est k
cette époque que s'est formé l'ancien lit de déjee**
tîon. A cette période de violence en a suceédé une
autre d'extinction complète. Le torrent ne ckaf^
riait plus ou presque plus de débria. La Durance a
nu attaquer l'ancien lit de déjection sur toute sa
longueur» et s'y est créé une berge escarpée* La
troisièaie période a coïncidé avec une recrudea-t
oence du torrent* Les alluvions déposées sont re^
devenues assez considérables pour qu'en s'acGU«
mulant elles aient poussé la Durance sur le cAlé
opposé , et mis à sec une partie de la berge précé^
demment formée.
A.U Nord de l'ancien lit de déjection ooe noua
venons de décrire et immédiatement à coté , il eft
eiiste un autre moins ^endu où Toii a bâti le
hameau des Berauds. Il se prolonge également
jusqu'à la Durance et présente exactement les
mêmes circonstances que le précédent j mais d'une
manière moins saillante.
Le village des Crottes ^ situé entre Embrun et
Savioes , est bâti sur un lit de déjection qui étcdt
complètement éteint il n' j a pas un siècle. Le tor*
rent s'est accru successivement et a envahi plus de
six hectares de bon terrain. On a été obligé de
ooostruire de hautes digues pour préserver le vîU
lage, dont naguère Iji sécurité était complète* Ce
torrent ofire cela de particulier) que le commen-
cement de son époque de recrudeaeeiiee eat
l6 SDR LES ANCIENS LITS DB DÉJECTION
récent pour que les habitants du pays en aient con-
servé le souvenir. Plusieurs autres torrents sont
dans ce cas.
Le RabîouXf un des torrents les plus considé-
rables des Hautes-Alpes , avait autrefois un* lit de
déjection extrêmement étendu, dont Fépaisseur
sur certains points était au moins de 60 à 80 mè-
tres , ainsi que l'indiquent des dépôts de cailloux
roulés qui s élèvent à une grande hauteur sur les
deux rives. Ce torrent en s'encaissant a traversé
tout cet amas épais de détritus et a même entamé
la formation du calcaire schisteux qui lui sert de
base. Aujourd'hui, son lit, loin de s'approfondir,
s'exhausse sans cesse , surtout entre la route royale
et la Durance, où il occupe une zone de terrain
large moyennement d'une centaine de mètres;
mais ce lit de déjection moderne se trouve à ua
niveau bien inférieur k l'ancien et en est tout k
fait indépendant. L'un et l'autre appartiennent k
deux époques distinctes, séparées par une autre
intermédiaire pendant laquelle le torrent, loin
d'ajouter aux alluvions déjà déposées, les a fouil-»
lées et s'y est profondément encaissé.
On remarque près de Monestier (Hautes-Alpes)
un ancien lit de déjection en grande partie éteint,
à l'extrémité duquel est bâti le village des Gui-^
berts. La Guisanne, après l'avoir entamé sur toute
sa longueur, a été repoussée du côté opposé par
les alluvions que le torrent dépose actuellement à
son embouchure. Les mêmes taits que nous avons
signalés en parlant des torrents de Rigoire et des
Berauds se reproduisent donc ici, et l'on doit en
tirer les mêmes conséquence^.
Dans la vallée de l'Isère , le bourg du Toupet
est bâti tout entier sur un ancien lit de déjection
DBS TORKBNTS DES ALPES. I7
dune immense étendue que la route royale de
Grenoble à Ghambéry traverse sur une longueur
de I .Soo mètres. Le lit de déjection moderne est
lui-même très-vaste et occupe une zone de terrain
de 3 à 400 mètres de largeur. Le bourg touche à
ces déjections et chaque année il est menacé d'être
enseveli par elles; mais tous les habitants s'accor-
dent à dire que ce danger ne date que d'une époque
assez récente. Ce qui le prouve d'ailleurs, cest
l'existence de maisons à une petite distance du
torrent. On ne peut supposer qu'elles eussent été
bâties dans cette position, si autrefois comme
maintenant elles avaient été exposées au danger
imminent d'être englouties.
Ce que nous venons de dire du torrent du
Touvet s'applique à celui de Saint' Antoine j près
du Bourg-d Oisans , et à un grand nombre d au-
tres dans les Alpes. Quelque grand que soit leur
lit de déjection actuel, on en observe les traces
d'un autre encore plus vaste, qui est cultivé par-
tout où les alluvions modernes n'ont pas envahi
lesoJ.Non-seulement jamaisde mémoire d*homme
ces alluvions n'ont occupé en entier leur ancienne
étendue , mais toutes les traditions s'accordent à
prouver qu'à une certaine époque peu reculée
elles étaient beaucoup plus restreintes qu*aujour
d'hui. D'où l'on doit conclure qu'en admettant
même que ces anciens lits n'aient jamais été com-
Slétement éteints, il est certain au moins que
ans l'intervalle de temps qui s'est écoulé depuis
leur formation, ils ont^passé par un minimum
d'extension dont la date précise est le plus souvent
immémoriale.
Quoique les lits de déjection imparfaitement
éteints soient très multipliés dans les Alpes , ceux
Tome Xir, 1848. a
l8 SUR LES AirCl£NS LITS DB DilÈGTION
dont rextinctîon est restée complète le sout encore
davantage. Ils frappent les yeux de tout côté lors»
qu*on a acquis quelque habitude de ce genre
a observations. En voici des exemples pria dani
des localités très-éloignées les unes des autres.
Le bourg de Saisines sur le territoire duquel
nous avons déjà mentionné plusieurs torrents, est
bftti lui-même sur un ancien lit de déjection fort
épais et très-vaste que la Durance a rongé sur tine
hauteur de lo à la mètres. Le torrent qui coule
aujourd'hui vers l'extrémité Ouest de cet amas de
débris s'y est encaissé si profondément qu'il a
atteint le roc calcaire recouvert par .les alluvions.
En remontant la vallée, on remarque plusieurs
autres lits de déjection éteints, et notamment trois
fort considérables, sur lesquels sont bâtis les vil"
lages de la Roche ^ de Saint'Martin'de-Quejrriè'
res et de Prelles.
Plus haut, entre Prelles et Briançon, la vallée
de la Durance se présente sous la forme d'un bassin
elliptique, dont fa surface parfaitement dressée se
relève uniformément depuis la rivière jusqn*aii
pied des montagnes situées à FEst , où il y a une
brisure brusque de pente. Le sol de ce plan in-
cliné est entièrement formé de cailloux , de sables
et de graviers amenés autrefois par trois torrents
maintenant bien encaissés , qui débouchent par
les gorges de Cervières , des najres et du Gros^
Ri/l Les alluvions que ces cours d'eau torrentiels
mêlaient et dispersaient sur une grande surface
sont aujourd'hui cultivée^ans toute leur étendue
et supportent de nombreux villages.
Il y a plusieurs lits de déjection éteints dans la
vallée de la Guisanne. Nous nous bornerons à citer
celui au sommet duquel se trouve le village de
^MS TORIBNTS DM ALPB8. I9
Smnt-Chaffrejrj et un autre plus rapproché de
BriaDÇon qui a été formé par le torrent de Ite*
guigna.
Dans la vallée de la Clarée, remplacement du
village de Névacfae est un ancien lit de déjection
d^un volume considérable , qui a été créé par le
torrent du Vallon. Il y en a un grand nombre
d'autres dans la même vallée.
rfous avons déjà dit que sur la rive gauche de
risère , en amont de Grenoble , on observait sur
vne longueur de 4 mjriamètres plus de vingt
eôoes de déjection éteints , de toutes les dimen*
fions. On en voit aussi sur le côté opposé de la
vallée. Un des plus remarquables par sa vaste
étendue est celui qui comprend une grande partie
de la commune de la Tronche. On le rencontre
presque immédiatement en sortant de Grenoble
par laroutedeChambérj. Sa traversée, en suivant
la grande route, n'a pas moins de a.5oo mètres
de longueur, et la hauteur de son sommet au-
dessus de la plaine est de plus de 70 mètres. Le
torrent, auteur de cet immense et antique dépôt,
Erend sa source au col de Sappey et débouche dans
I vallée par la goige de Montfleury. Il est au-
jourd'hui complètement encaissé dans tonte l'éten-
due de son cours.
En aval de Grenoble, toujours sur la rive droite
de risère, il existe plusieurs lits de déjection
éteints, dont trois surtout méritent d'être men*
tîonnés; ils sont situés à Saint-'Egrève , au Che^
fmion et k Foreppe.
Le lit de déjection de Saint^'Egf^eh été formé
per la Vence , torrent considérable qui a son bâs^-
•in de réception dans l'intérieur du massif de
mcotagnes situé entre Grenoble et la Grande-
aO SUR LES ANCIENS LITS DE DÉJECTION
Chartreuse. Son épaisseur moyenne est médiocre
relativement à sa grande superficie , qui surpasse
100 hectares. Il s'étend à TOuest jusqu'au village
de Saint-^Robert. Du côté de l'Est, on y a bâti le
château de Marcieu et la plupart des maisons
situées sup la gauche de la Vence. Ce torrent, en
s'encaissant , a fait subir de grandes dégradations
k son ancien lit de déjection et y a creusé un
petit vallon où se trouve le village appelé La
Monta.
On rencontre le cône de déjection du Chevalon
à 1:2 kilomètres de Grenoble. Sa traversée par la
route royale a 900 mètres de longueur. Aplati à
sa partie supérieure , il est terminé latéralement
par deux versants courts et à pente roide , résul-
tats peut-être d'anciennes érosions de l'Isère. Il a
été produit par un torrent aujourd'hui insignifiant
qui prend sa source dans le vallon boisé de Tan-
cienne Chartreuse de Chalet , et sort d'une gorge
très-étroite , à l'endroit même où est situé le ha-
meau du Chevalon.
Le lit de déjection sur lequel est bâti le village
de Voreppe a au moins a.aoo mètres de largeur
lorsqu'on suit la grande route. Il est remarquable
par sa forme conique régulière et par la hauteur
de son sommet. Le torrent qui l'a formé, nommé
la Roisey est encore aujourd'hui impétueux et
charrie beaucoup de galets à l'époque de ses
crues. Il coule précisément suivant l'arête culmi-
nante de ses déjections où il s'est encaissé jusqu'à
la profondeur dé a ou 3 mètres. Un peu ii l'Est de
Voreppe , lorsqu'on descend du côté de Grenoble,
on remarque à sa gauche un petit torrent nommé
Rivachet et un autre ravin sans nom , qui ont
donné lieu l'un et l'autre à des cônes de déjection
DES TORRENTS DBS ALPJSS. 21
peu considérables , mais distincts et bien conser^
¥és. Ces cônes se confondent à leur base et ont
ajouté leurs alluvions à celles du grand dépôt
formé par la Roise.
En face de la cotamune de Saint-Egrève , sur
la rive opposée de l'Isère , le village de Noyarey
est également bàli sur un ancien amas de déjec^
tion, dû au torrent qui traverse aujourd'hui le
village.
La vallée du Drac, dans le département de
llsère, offre plusieurs dépôts d'origine semblable;
tels sont ceux que les torrents de Saint-Michel-
des'Portes et de Saint''MartinHie^Clelles , au-
jourd'hui profondément encaissés; ont formé au-
trefois en débouchant dans la plaine du Trièves.
Uénumération précédente de lits de déjection
éteints ne peut donner qu'une faible idée de leur
multiplicité dans le Dauphiné. Il est exact de dire
que leur existence constitue un fait général dans
qe pays et probablement dans les Alpes entières.
On J'observe partout où les conditions nécessaires
& sa formation se sont trouvées réunies (i). Ces
conditions se réduisent à deux , qui sont :
1* L'existence d'une gorge ou d'un canal res-
serré, aboutissant d'une part à une vallée dont la
pente est faible relativement à celle dp canal,
et communiquant de l'autre avec une dépression
de figure quelconque, actuellement bien boisée à
(1) II m'est arrivé plusieurs fois » en voyant de loin la
base et les flancs de montagnes que je n'avais pas encore
visitées, de prédire, d'après l'aspect des lieux , qu'on de-
vait 7 tronver des lits de déjection éteints. Jusqu'à pré-
seol je n'ai jamais été trompé dans ces pnWisions.
33 sua l^Mê ANGIBNS LITS DE DÉJBGTIOBT
son intérieur, et formant bassin sur les fliincs d'une
ohatne de montagnes ;
3* Une largeur suffisante de la vallée, de ma«
nière à ce que le cours d'eau qui coule au fond de
oelle-ci ne vienne pas baigner immédiatement le
pied du coteau où s ouvre la gorge*
La première condition est nécessaire pour que
le torrent qui descend de la montagne ait pu^ à
l'époque où il charriait beaucoup de débrisi lea
déposer en grande partie à Tissue delà gorge, tant
à cause de la diminution brusque de pente quâ
de la facilité donnée aux eaux de se répandre sur
une grande surface. La circonstance du boisement
actuel du bassin de réception est essentielle pour
que le lit de déjection soit complètement éteint.
La seconde condition n'est pas moins nécessaire
que la première. On conçoit, en effet, que si le
cours d'eau principal qui coule au fond d'une vallée
est assez rapproché de l'ouverture d'une gorge
pour recevoir immédiatement les galets qui en
sortent, ceux-ci entraînés plus loin au fur et k
mesure deleurarrivée n'auront pu, à aucuneépo*
que , s'accumuler sous forme de lit de déjection.
Ainsi que nous l'avons dit, les anciens dépôts
dus aux torrents ont tous la forme d'une portion
de cône en général bien caractérisé. Mais le degré
d'aplatissement de ce cône, ou, en d'autres termes,
Vou vertu re de l'angle que l'axe fait avec les arêtes
est très-variable suivant les circonstances locales.
Si, outre que la gorge est resserrée et le change-
ment de pente trà-brusque , le bassin de réception
eiKt composé de roches dures et cependant facile^l
il désagréger à cause de l'interposition de quelques
lits friables, les débris nombreux et volumineut
que les eaux auront charriés autrefois se seront dé-
BKê TOKMNTS OM ALPfif. a3
pO0é8 presque en totalité à l'entrée de la gorge.
Le cône est alors très-saillant et son angle très-
aigu. Si au contraire il n'y a pas une grande diffé-
rence entre les dimensions du bassin de réception
et celles du canal qui le fait communiquer avec
la Yallée, si la pente n'est pas brisée , si le volume
d'eau qui s'échappe de la gorge est considérable ,
$i enfin les roches du bassin de réception sont fa-
ciles à réduire en boue ou en sable y toutes ces cir-
oonatanoes réunies auront fait que les détritus se
seront dispersés dans un rayon fort étendu. Le
cône est alors eitrémement aplati , et souvent il
est difficile de le distinguer des autres alluvions
de la vallée. Entre ces deux cas extrêmes, on con-
çoit qu'il doit en exister un grand nomlire d*au-
trea intermédiaires par l'effet de la combinaison
▼ariée des circonstances que nous avons men-
tionnées*
Puisque l'existence des lits de déjection éteints
est générale dans les Alpes, on doit admettre ,
d'après tout ce que nous avons dit de leur cause ,
qa'à une certaine époque ce vaste massif de mon-
tagnes a été entièrement dépouillé de végétation.
Noua avons montré par des considérations géolo-
giques que cette dénudation végétale est posté-
rieure tux terrains tertiaires les plus récents , et
qu*OQ ne peut la faire remonter qu'à l'époque de
la dispersion des blocs erratiques. Nous devons
ajouter qu'il existe des preuves directes que vers
la fin de la période tertiaire les Alpes étaient boi-
sées. C'est ce qui résulte, en effet, de la décou-
verte de nombreux restes de pachydermes et de
ruminants, qui peuplaient alors cette chaîne de
montagoeSé Sans sortir du Dauphiné, nous rap-
pellerons que les dents d'éléphants ne sont point
a4 SUR LES ANCIBNS UT8 DB DÉJECTION
rares dans les dépôts d'atterrissement de cette con-
trée. On en a trouvé près de Montrigaud , à Tain,
à Saint-Vallier et surtout aux environs de Vienne
(Isère). Cuvier cite des restes de rhinocéros et de
tapir déterrés à Grenoble ou aux environs (i). Une
dent de ce dernier animal a aussi été trouvée à
Vienne (a). M. Charvet a décrit une dent de mas-
todonte découverte à Pomier, près de Voreppe (3 ).
Faujas parle de bois de cerfs fossiles , retirés de
i4 pieds de profondeur aux environs de Monte-
limar (4).
Une autre preuve de Texistence de la végéta-
tion à cette époque peut être tirée de plusieurs
dépôts de lignite et de bois, à peine altérés, que
renferment les couches tertiaires les pi us récentes.
On obHcrve ces restes de végétaux aux environs de
la Tour-du-Pin, à Anjou, à Hauterives, à Po-
mier et dans d^autres localités des départements
de risère et de la Drôme y ainsi qu'à Novalèse , à
la Mothe-Sefvolex , à Bisses, à Barbaraz et à Son-
nas en Savoie.
Ces faits prouvent que la végétation a persisté
dans les Alpes jusqu au commencement de 1 épo-
que erratique. Puisqu'elle a disparu ensuite , il
ù\xt qu'elle ait été détruite par une cause extraor-
dinaire, à la fois puissante et générale. Quelle est
cette cause? Elle sera toute trouvée si l'on admet
l'hypothèse, déjà appuyée sur tant de preuves,
qu à l'époque du phénomène erratique les gla-
ciers aujourd'hui confinés dans le voisinage des
(t) Dsai'mcnls fossiles, tome 3, p. 97et311.
(9) Ossements fossiles, tome 3, p. 309.
(3) Bulletin de la Sodélé géologique, tome II, p. 396.
(4) Histoire natureliedo Dauphîoé, p. 338.
D£8 TORRJSNTS OBS ALPS8. a5
£lus hautes sommités se sont étendus dans toutes
s vallées et les ont comblées jusqu à une grande
hauteur. Il est certain , en effet , que cette exten-
sion a dû avoir pour conséquence immédiate
d'anéantir la végétation jusqu à ses moindres traces
sur tous les points qui ont été atteints. Lorsqu'une
température plus douce , succédant au froid ex-
traordinaire qui avait développé les glaciers , a
forcé œux-d à se retirer, ou , en d'autres termes ^
au commencement de la période géologique ac-
tuelle y les Alpes ont dû sortir de dessous leur en-
veloppe de glace dans un état de nudité complète,
et nécessairement cet état s'est prolongé encore
pendant un grand nombre d'années ; car tout le
monde sait combien la végétation a de la peine à
revêtir de nouveau les flancs escarpés d'une mon-
tagne, quand une fois elle y a disparu. Comme le
sol se dégrade d'une manière incessante , les ger-
mes priva de point d'appui périssent en même
temps qu'ils naissent ; la terre' végétale à peine
formée est entraînée par les eaux pluviales ; ce
n'est qu'à la longue que les plantes fixées d'abord
sur quelques points plus abrités que les autres
gagnent peu à peu du terrain , s'étendent et finis-
sent par envahir toute la surface du sol. Après la
fusion des glaciers, il a fallu peut-être des siècles
pour que dans la lutte des agents physiques des*
tmcteurs contre la force végétative celie*ci soit
parvenue à tiiompher. C'est pendant ce laps de
temps que se sont formés les anciens lits de déjeo
tion; Leur étendue et leur nombre ont dû dimi-
nuer successivement à.mesure que la végétation a
fait des progrès. Enfin ils se sont éteints complè-
tement; lorsque les Alpes, transformées en une
épaisse et vaste forêt, nont plus donné prise aux
dégradaliODê atmospliériques. Lliomme a paru
ttiMiicc dans cette contrée. A mesure qu'il s*j est
niullîpKé} il a défriché le sol; d'abord celui des
plaioes» puis suocessiTement celui des hautenrSé
lies flancs des mentagues étant oiœns protégés^ les
torrents ont du oommenoer à charrier des débris
plus nombreux et k les déposer, ^ns atteindre
cependant, à beaucoup près, leur premier degré
de violence. De Ik les lits de déjection modernes
qui sont venus en quelque sorte se gr^flvr sur les
anciens, et qui malheureusement font chaque
année des progrès incessants.
Aux faits déjà exposée, qui tendent k prouver
que les choses se sont passées réellement comme
nous venons de le dire, nous ajouterons une der^
aière considération qui en est une confirmnti<m
remarquable. Si au commencement de notre pé«
riode géologique tous les petits cours d'eau des
Alpes françaises avaient un caractère décidément
torrentiel | c'est-à-dire que si , faibles on complé«>
lement à sec eo temps ordinaire, ils grossissaient
aubiiement k la suite des pluies en charriant une
quantité considëinble de cailloux, nécessairement
M8 grands cours d'eau de cette contrée, tek que
l'Isère, le Drac, la Romanche et la Durance, ont
êà participer k un haut degré k ce caractère tor-
rentiel et. présenter un régime bien diflRIrent de
eelui de nos jours. Ces rivières ont dû » k une
époqneadiérieure aux teâips historiques, divaguer
dand toute l'étendue de leur vallée ; plus tard ,
«Ues ont dû s'encaisser naturellement lorsque les
lits de déjection se sont eux-mêmes éteints. Cest
en effet ce que Tobservation indique de la manière
la plus précise* Il est certain qu'k une époque ii»-
mémonale le lit dé l'Isère oeenpait toute la lar-
DM tÔBBÉNlB t>MÈ AhPteè. %^
geiir de la vallée en amofit de Grenoble. CelA est
prouvé par d'à ncieûnes berges encore bien conseil
vées qui existent sur les deux rives, à une bau-
teuf et & une distance telles que jamais les eaux
actuelles n'ont pu y parvenir. On observe de pa«-
reilles berges sur la rive gaucbe entre Pontcharra
et Goncelîn , et suf la rive droite entre le Touvêt
et la Terrasse. Une de ces berges, formée aux dé<-
pens de l'ancien lit de déjection de la Troncbe, se
voit tout près de Grenoble. Il v en a aussi en aval
de cette ville sur le territoire de Saint^Egrève. Le
Ibnd de la vallée est composé de limon et dé gfâ«-
viers que tout annonce être très^modernes. Les
blocs erratiques manquent à leur surface, parce
que, suivant foutes les probabilités, ils se trouvent
enfouis dans leur sein. Le lit actuel de la rivière,
quoique très-large en<rore sur certains points, est
bien loin d'approcher de ses anciennes dimen^
siens ; les eauï se sont donc encaissées naturelle^
ment. Ce fait est surtout évident au-dessous dé
Saîfit-Gervais. La plaine qui s'étend en aval de té
village, entre Vinaj et Cognin , est entièrement
formée de cailloUï rôulés, parsemés de blocs erra-
tiq^ues, la plupart à moitié enfouis dans les sables
et les g;raviers. Elle a été évidemment parcomue
autrefois par les eaux de Tlsère; mais aujour«-
d'hui cette rivière s'y est creusé un lit profond et
étroit qu'elle occupe en entier à 4o ou 5o mètres
au-dessous de son ancien niveau. Le creusement
de ce canal 6St certainement postérieur à la dis^
persioh des blocs erratiques. Il est à remarquer
que l'Isère exhausse maintenant son lit dans céft-
fiiioes parties de son cours, notamment en amont
de Grenoble. Son régime a donc subi une nou'^
velle modification en seûs contraire de la précé*
2S &UR LES ANCIENS hlTS DE DEJECTION
dente. On doit l'attribuer , sans aucun doute, à la
proportion plus grande de débris qu'elle reçoit
depuis la recrudescence des torrents.
Les variations de régime du J)rac ont été encore
plus saillantes. Depuis son entrée dans le dépar-
tement de risère jusqu'à Champ, près de Vizille,
cette riviërç torrentielle coule entre des berges
escarpées et très-hautes qui offrent la coupe sui-
vante en allant de bas en haut : i"" des couches de
calcaire noir schisteux appartenant à l'étage infé*
rieur jurassique; 2'^ uç dépôt puissant de cailloux
roulés, tous bien arrondis , sans mélange de frag-
ments anguleux ni de blocs erratiques ; 3"" une
assise d'épaisseur inégale composée de cailloux
roulés, de sables et quelquefois d'argile à Tinté-
rieur, ou à la surface de laquelle on remarque des
débris anguleux et des blocs erratiques de grandes
dimensions. Cette dernière assise constitue le sol
superficiel de la vallée et s'étend sur une largeur
de plusieurs kilomètres. C'est dans l'ensemble de
ces dépôts et en les creusant tous successivement
Sue le Drac s'est encaissé jusqu'à une profondeur
e 1 5o à noo mètres. Aujourd'hui les progrès de
cet encaissenient ont complètement cessé, et même
le lit s'exhausse d'une manière sensible à son dé-
bouché dans la plaine de Champ et plus loin dans
celle de Grenoble.
Sans remonter plus haut que la période ter-
tiaire, on peut déduire des laits ci-dessus cinq
époques distinctes dans l'histoire physique de la
vallée. Pendant la première époque a eu lieu le
dépôt de cailloux roulés sans mélange de blocs
anguleux , qui repose immédiatement sur le cal«-
caire jurassique. La formation de cet amaâ de cail-
loux est évidemment antérieure au transport des
DBS TORRENTS DES ALPES. QQ
blocs erratiques: elle parait avoir eu lieu tout à
£iit à la fin de la période tertiaire. La seconde
époque a été celle du phénomène erratique ; beau-
coup de blocs ont été dispersés à la surface du
•dépôt précédent. Pendant la troisième époque,
le terrain de cailloux à la surface duquel les blocs
étaient épars, a été remanié par le Drac. Une partie
des blocs a été même enfouie sous des matières de
transport plus récentes ; ce qui prouve que la ri-
vière torrentielle divaguait alors dans l'intérieur de
sa vallée. Lors de la quatrième époque , le Drac
changeant complètement de régime s est non-seu-
lement encaissé dans ses propres alluvions, mais
a rongé jusqu'à une grande profondeur les couches
{>lus anciennes qui les supportaient. Enfin pendant
a cinquième époque qui dure encore , le Drac
ayant cessé complètement d'afibuiller le fond de
son lit, l'exhausse au contraire sur un certain
nombre de points. Il est clair que les trois der-
nières époques sont postérieures à la dispersion
des blocs erratiques et qu'elles ont la liaison la
pins indme, la première avec la formation des
andens lits de aéjection, la seconde avec leur
extinction , et la troisième avec leur renais*
Les vallées de la Romanche, de la Durance et
du Rhône lui-même présentent des circonstances
physiques analogues à celles que nous venons de
mentionner et qui conduisent aux mêmes consé-
quences. Nous nous bornerons à en faire la remar*
que sans entrer dans des détails qui nous mèneraient
trop loin.
En résumé , les faits contenus dans ce mémoire
conduisent aux conclusions suivantes , qui nous
paraissent ofirir de l'intérêt sous le double point
3o SUR LES ANCIENS UT3 PB DÉIFCTIOEI
dé vue de la géologie et de Tinfluence du boise-
ment des montagnes sur le régime des cours
d*eau.
l' La végétation qui couvrait les Alpes à la fia
de l'époque tertiaire et dont Texistence est attestée
par divers dépôts de lignite, ainsi que par des
restes nombreux de ruminants et de pachydermes
enfouis dans les alluvions anciennes, a disparu
complètement à l'époque du transport des blocs
erratiques; cette clisparition est prouvée par le
phénomène remarquable des lits de déjectiod
éteints, que l'on doit considérer comme général
dans les Alpes.
a* Cette dénudation végétale confirme l'hypo-
thèse d'une extension extraordinaire des glaciers
qui, ë l'époque du phénomène erratique, aurait
envahi la surface entière des Alpes. Il est certain
en effet qu'une pareille extension a dû avoir pour
effet immédiat d'anéantir partout la végétation ,
et Ton conçoit difficilement qu'une destruction
aussi générale ait pu être produite par une autre
cause.
3* Lorsque par suite du retour d'une tempéra-
ture plus douce les Alpes se sont dépouillées du
manteau de neige «t de glace qui les recouvrait,
leurs flancs entièrement nus sont restés exposés
pendant des siècles aux dégradations des agents
atmosphériques. Cest à cette époque que se sont
creusés la plupart des ravins et des excavations en
forme d'entonnoir que Ion remarque sur les ver-
sants de ces montagnes. Les matières entraînées
ont formé les anciens lits de déjection, et en gé-
néral les alluvions postérieures aux blocs errati-
ques et cependant antérieures aux temps histori-
ques, qui remplissent le fond des vallées.
DIS TORRBNTS DSS ALPBS. 3l
4" A la longue, les forces productives de la
nature ont ramené la végétation au sein des Alpes
et sont parvenues à les couvrir d'épaisses forêts. Ce
reboisement a modifié profondément le régime
descours d'eau, qui ont tous perdu leurs caractères
torrentiels les plus saillants; les lits de déjection se
sont éteints, et les rivières auparavant divagantes
se sont encaissées.
5* Enfin , l'homitie a commencé à habiter les
Alpes ; il a détruit une partie des forêts et étendu
ses cultures jusque sur le flanc des montagnes. Ces
défrichements ont en quelque sorte réveillé Tac-
tîon dévastatrice des torrents et donné une nou-
velle vie à leurs litsdedéjection ; ceux-ci ontreparu
sur un grand nombre de points, sans devenir ce-
pendant ni aussi nombreux, ni aussi étendus
qu'autrefois. Par suite de l'augmentation des débris
roulés par les torrents, le régime des rivières s'est
aussi altéré ; rafibuillement naturel de leur lit s'est
arrêté et s'est changé en un exhaussement qui se
continue tous les jours.
33 m
NOTICE
Sur des dégagements de gaz inflammables
observés dans des gîtes métallifères; '
Par M. A. DAUBRÉE.
Les détonations de gaz, malheureusement si
fréquentes dans les mines de houille , n'ont pas été
jusqu'à présent signalées, au moins à ma connais-
sance, aans des gîtes métallifères. Aussi je crois
devoir faire connaître plusieurs accidents de ce
Senrequi^ depuis vingt-cinq ans, sont survenus
ans des exploitations de minerai de fer pisoK-
tique de l'Alsace, à GundershofTen (Bas-Rhin) et
à Winckel (Haut-Rhin), ainsi que dans une mine
de cuivre des environs de Giromagny .
A Gundershoffen , les pisolites ferrugineux qui inflammationi
faisaient Vobj et de l'exploitation (i) sont dissémi-Jj^JJ* j*"« *J
nés dans une argile Jaune superposée aux marnes FoliUquedeGaih
du lias supérieur; la couche de minerai est re- ^•"''®'*"'
couverte par une argile d'un 'gris- bleuâtre ,
aur 19 mètres d'épaisseur. Ce gîte , comparé à
ceux de méine nature qui sont si nombreux en
France, en Suisse et dans l'Allemagne occiden-
tale, ne présente pas d'autre particularité à men-
tionner ici que la présence de nombreux^TOgnons
Epseux, que Ton recueille aujourd'hui encore sur
-haldes, pour les utiliser comme pierre à plàtre«
n est aussi à remarquer que l'argile située au toit
de la couche de minerai est imprégnée de petits
grains de pyrite de fer.
(1) Celte mine est abandonnée depnis vingt ans.
TomeXIF, 18^8. i
34 SOa DM DtoACBMBHTB DB GAB UFUAMABliB»
Dans cette couche que Too exploitait , il jr a
trente ans, par des travaux de 24 mètres de pro*
fondeur, on avait remarqué pluaieurs fois des ia«
flammations de gaz, mais qui élaient trop faibles
pour paraître dangereuses. Cependant, en 1824»
il y survint une nouvelle inflammation qui brûla
grièvement plusieurs mineurs; l'un d'eux conserve
encore des cicatrices profondes de ses brûlures.
Le cite de Winckel repose daus une dépression
et eipio^oot decalcaireblancqui appartient à 1 étage jurassique
«'•^'•'"^**^ supérieur. Les pisolitcs sont disséminés dans une
argile gris clair, et le tout est recouvert par un
conglomérat formé aux dépens du calcaire sous--
jacent. £n i832, on rentrait dans des travaux
suspendus depuis quelque temps, lorsqu'il se fit
une explosion de gaz : des pièces de bois furent
projetées hors du puits jusqu'il une dizaine de
mètres, dit-on, au-dessus de son orifice; le seul
ouvrier qui se trouvait dans les travaux fut forte-
ment brûlé.
m
Une inflammation beaucoup moins forte que
celle-ci a eu lieu dans la même mine, le 27 juin
1846, à la suite d'une grande aSluence d'eau qui
s'était manifestée à l'estrémité d'une galerie. C'est
en allant reconnaître l'origine de cette jreine d'eau
que le maître mineur enflamma le^az avec sa
lampe; comme il se jeta de suite à terre, ses che-
veux seuls furent brûlés.
InflamnMtloQ Ce n'est pas seulement dans des dépôts de mi-
raîm^de^iro- ^^^^ ^^ ^^^ pisoli tique q ue de semblables accidenti
nuisnr- 80ntconnus.D'aprèsunecommunicationquejedois
à M. Furiet, ingénieur des mines, du gaz s'est aussi
enflammé, en mars i845, dans la mine du Grand*
Saint-Jean, près deGiromagnj, ou l'on exploite
un filon de cuivre pyriteuz encaissé dans le terrain
OBSSATiS DANS DES oItBS MÉTALLIFÈRES, 35
de transition. Cétait dans un ancien travail mon*
tant où Ton rentrait après bien des années d'a-
bandon.
La niine de Gundershofien n'existe plus, celle Natoredagas
de Winckel est abandonnée, l'iûflanimation de JÎ?^J|J"*„flJj[^
Giromagny a été tout à fait accidentelle , de sorte mation dans ces
qu'on ne peut constater directement la nature du" ^
gaz qui fat la cause de ces divers accidents. Il faut
s en tenir, k cet égard, à une conjecture^ en atten*
dant qu on soit instruit par d'autres faits du même
genre.
Le gaz sulfbydrique se dégage en assez grande
abondance dans différents lieux pour pouvoir s'en-
flammer, ainsi que cela a eu lieu, par exemple,
dans le forage d un puits près de Gajarine , en
Lombardie, d'après une notice de M. Héricartde
Thury (i); mais ce n'est pas à ce gaz que peu-
vent être attribuées les inflammations dont il vient
d'être question y car si on admet pour un instant
qu'il ait pu se trouver dans l'atmospbère d'une
galerie du gaz suif hydrique en assez forte pro-
portion pour s'enflammer, il se serait immédiate-
ment décelé, tant par son odeur propre que par
celle de Facide sulfureux qui se serait formé après
la combustion. D'ailleurs, dans les gaz inflamma-
bles des houillères qui ont été analysés en grand
nombre par MM. Turner, Bischof, Graham, etc., il
ne s'est jamais rencontré d'oxyde de carbone , et le
gîiz oléiiant n'a été trouvé que rarem^tit ot.en pe-
tite quantité. On doit donc très-probablemcnlrap-
porter les inflammations de Gundershoffen , de
(1) Notice sur quelques phénomènes qui ont accompa-
gné le forage de puits artésiens. ( Annales des mines,
î«séric,lomel'V,p. 515.)
36 SUB DBS DÉGAGBMEIITS DE GAZ INFLAMMABLES
Winckel et de Giromagny à la présence de Thydro-
gène protocarboné , qui est , sans comparaison , le
gaz inflammable le plus abondant dans la nature,
ou peut-être à celle de l'hydrogèoe.
OrlgiiM dn gu Au premier abord , on pourrait croire qu il exis-
fDflamiDaUe. ^j^ peut-être dans ces mines d anciens boisages
enfouis sous Teau dont la décomposition lente a
pu produire de l'hydrogène protocarboné , à la ma-
nière de ce qui se passe dans les'marais. Mais le bois
étai t en petite quantité dans les galeries de Winckel ;
il n'en existait pas dans la mine de Giromagny.
D'ailleurs dans des mines, telles que celle de lignite
de Bouxwiller, qui contiennent énormément de
bois en partie submergé, et dans bien d'autres en«
core, on n'a pas observé d'indices de gaz inflam-
mables. Sans donc contester qu'il puisse se dé-
velopper de l'hydrogène carboné dans quelques
mines par la pourriture d'anciens boisages sous
l'eau, il y a une autre origine à assigner au gaz in-
flammable dont nous venons d'indiquer les eflets.
* Peut-être dans les mines où, comme à Giroma-
gny^ des métaux oxydables tels que le fer et le zinc
se trouvent à l'état de sulfure , ou bien dans des
gttes y comme ceux de Gundershoffen et de Winckel
où le fer n'est pas complètement à l'état de per-
oxyde , certaines réactions lentes, jusqu'ici inaper-
çues , peuvent-elles décomposer 1 eau et produire
de petites quantités d'hydrogène qui, lorsque
Faérage est peu actif, se concentre dans les parties
hautes des excavations.
Mais ce qui parait quant fa présent le plus vrai-
semblable, c'est que le gaz inflammable des mines
dont il s'agit est de l'hydrogène protocarboné qui, à
Gundershoffen et à Winckel, est émané de couches
inférieures au dépôt de minerai , et, fa Giromagny,
OBSBRVis DANS DES GÎTES MÉTALLIFÈRES. 87
des roches latéralesdu filon ; ce gaz serait doDc arrivé
par des fissures dans les travaux d'exploitation. On
sait , en efict , que dans un grand nombre de localités
de TEurope, de TAsie et deFAmérique, il existe
des jets abondants d'hydrogène protocarboné. Il ne
s'exhale pas seulement de la houille et du terrain
honiller, mais de terrains d'âge très-varié , qui en
général paraissent renfermer à une certaine pro-
fondeur des couches bitumineuses. Ainsi , dans le
département même du Bas-Rhin , le grisou se dé-
gage des couches de grès bitumineux de Bechel-
Bronn et de Schwabwiileryen abondance telle que,
dans une partie des travaux de la première localité
on est obligé, depuis trois ans, d employer exclu-
sivement la lampe de Davy.
Or les marnes du lias supérieur sur lesquelles
repose le gite de Gundershofien sont grises, fétides
comme de la vase de marais, et souvent assez bitu-
mineuses pour pouvoir brûler avec flamme. Elles
sont très-probaolement susceptibles de produire
de l'hydrogène carboné, de même que les couches
du même terrain des environs de Lickweg, dans la
principauté de Schaumbourg , où il s'est dégagé
d'un trou de sonde du gaz inflammable consistant
principalement, d'aprè> l'analyse de M. Bischof,
en hydrogène protocarboné (i).
A Winckel, on ne voit pas, comme à Gunders-
hofien , des .couches bitumineuses affleurer immé-
diatement au-dessous du minerai; mais il se trouve
dételles couches, à diverses hauteurs, dans la série
jurassique, et le cas peut être le même que celui
de Gundershofien.
(!) Gmelin. Handwoerterbuch der Cbemic, tome IV,
p. 209.
38 SUR DSS DÉGAGEMBIfTS M GAZ INFUMIf ABLBS.
Quant au terrain de transition qui aflQeure aux
environs deGiromagny, il contient, dans plusieurs
parties du Haut-Rhin, des veines d'anthracite qui
ont donné lieu à des recherches. Il est même à obseiv
ver que dnns des filons de fer de la vallée deSaint-
Amaiin, qui appartiennent au même système que
les nions de plomb, de cuivre et d'argent de Gw
romagny, j'ai trouvé, particulièrement à la mine
de Finsieibach, des rognons de bitume renfermés
dans des géodes de quartz hyalin. Ce bitume avait
été probablement extrait des roches voisines lors
du remplissage du filon, de même qu'il est arrivé
sans doute pour beaucoup de nids de bitume que
Ton rencontre renfermés dans des gites métalli«
fères. Telle est sans doute l'origine du bitumt
contenu dans des veines métallifères qui traver-
sent le terrain houiller de Lalaye (Bas-^Rhin), On
conçoit donc«aussi que certaines parties de ce ter-t
rain de transition puissent aussi fournir de rby«-
drogène carboné.
Précaatîoni à D'après les faits qui viennent d'être signalés , le
nîinei'^^ù*"* se K^* inflammable paraît se dégager de certaines ro»
dégage une pe-cbes plus fréquemment qu'on ne le suppose ordi^
lite quantité de . ^ ^ ^ » * ^» • i * ii ^ *
gai Inflammable, nairement; car ce n est qu accidentellement que sa
présence a été reconnut) dans les lieux où il s'ejihale
en aussi faiblequantité qu'à Winckelet à Giroma<^
goy. En tout cas, dans les mines où le dégagement
de gaz est aussi peu abondant que dans celles dont
il s'agit, les accidents peuvent toujours être pré*
venus en essayant, soit par une lampe de Davy,
soit par une lampe placée à l'extrémité d*un long
bâton , si l'air est inflammable dans les parties éle-
vées des excavations où l'air est depuis longtemps
stagnant.
NOTICE
Sur un serrement à clapet établi aux mines
de houille du f^igan {Gard) j
Par M. DE REYDELLET,- Ingéntcur cItII ,
ex-direetear dci mlnei du Vigan*
On a déjà beaucoup écrit sur les serrements ^ et
en général sur tous les appareils destinés à préve-
nir ou arrêter Tinvasion des eaux dans les mines;
cependant je pense qu'on n'accueillera pas sans
quelque intérêt la description d'un nouveau genre
de serrement expérimenté au Yigan et encore in-
connu malgré la date ancienne de sa construction.
Il y fut inventé et appliqué en i835 par M. Cha-
pe!, appelé alors à en diriger les mines.
Cet appareil , que j'ai désigné sous le nom de
serrement à clapet j diffère essentiellement de
tous ceux qu'on a jusqu'ici employés dans les
mines; il rappellera tout au plus celui qu'a décrit
if. IXailiy dans le tome YIII de la a' série des
Annales. Ce dernier , construit à Huelgoat, n'é-
tait autre chose qu'un serrement droit , dans
lequel le trou d'homme avait été bouché par un
clapet au lieu d'un simple tamppn que la pression
avait, une première fois, laminé et chassé malgré
sa forme pyramidale.
Le serrement à clapet construit au Yigan avait
vn but de plus k remplir que les serrements or-
dinaires : son clapet n était point seulement une
nécessité de construction , comme le tampon ou
le clapet decertaÎBfl serrements droits, le tronc de
40 SERBEMENT A CLAPET
cône du serrement saxon , il était indispensable
pour atteindre le but qu'on se proposait : il de-
vait laisser passage à un rouleur conduisant sa
brouette (i), et pouvoir presque instantanément
opposer une barrière aux eaux en un moment
donné , circonstance qui pourra se représenter
souvent dans l'exploitation.
HtotoriqiM. Le terrain houiller du Yigan, parfaitement ca-
ractérisé par sa flore et les éléments de ses diffé-
rents termes, renferme deux couches ezploita*
bles (a) : la première de i",4o ^ ^ mètres, la
seconde de o'",70 h i",4o de puissance. Une épais-
seur de 10 à 14 mètres de grès et schistes les
sépare*
Il repose dans un bassin de schistes talqueux et
de calcaires métamorphiques, très-anciens , sans
fossiles, qui s'adossent aux soulèvements graniti-
ques des Gévennes. Il affleure au Mord et à l'Est
et plonge avec une inclinaison moyenne de la à
18 degrés, dirigée Nord-Est Sud-Ouest. Il est re-
couvert successivement par différents termes du
terrain triasique, par divers étages du lias , et peut-
être du système oolitique, suivant que Thypothèse
ou des découvertes en étendront les limites. Quant
à la partie qui a été exploitée , elle se trouve sous
(1) C'était le cas au Vigan, où le roulage était alors
peu perfectionné. Avec quelques modiGcalions, un petit
wagon eût pu passer tout aussi bien. Dans ce. cas , en
disposant la rencontre des rails dans le même plan que
celui de contact du clapet et de son siège, en articulant
au moyen de charnières les deux barres du côté de Teau,
il eût su(B de les roplior en arrière pour que la manœuvre
du clapet ne fût gênée en rien.
(S) Telle est du moins mon opinion quant à la partie
do terrain houiller qui a été explorée.
ÉTABLI AVX MINES DU YIGAN. ^i
h vallée , et n'est recouverte que par du keuper.
Les premiers travaux un peu importants furent
ouverts au Nord*£st , au voisinage des affleure*
ments.
Placés, par la disposition des lieux, dans le
delta que forment la rivière d'Arre et son affluent
le torrent de Coudoulous ; placés même dans le lit
de ce torrent, à peu de distance d'un sol sillonné
de canaux d'irrigation ; n'ayant en ce point pour
intermédiaire avec lui que des terrains perméables
et caverneux , ces travaux furent bientôt inondés.
Je n'ai point à juger ce passé; je n'ai pas à m'oc-
cuper davantage de l'opportunité des travaux in-
complets entrepris en i83:2 pour succéder aux
premiers, et plus tard en achever l'exploitation ,
je n'ai pas à rejeter sur le vice d'innovations désas-
treuses, telles que le quaffering qui débitait les
eaux au lieu de les retenir, l'exploitation Ions-
temps languissante de ces mines, auxquelles le
choix d'un nouveau siège d'exploitation et une di-
rection éclairée et moins aventureuse promettent
un tout autre avenir.
Je vais seulement, avant d'entrer dans les dé-
tails de construction du serremqnt qui fait l'objet
de cette notice, indiquer rapidement dans quelles
circonstaDces il fut construit et quel but on se
proposait; nous verrons plus tard comment il l'a
rempli.
liés travaux Nord-Est étaient noyés; deux puits
jumeaux avaient été creusés au Sud-Ouest, et sur
l'un d'eux venait de se placer la machine à vapeur
d'épuisement de 80 chevaux , décrite dans les An-
nales des mines de i835. Ces puits avaient atteint
la seconde couche à 80 mètres au-dessous du sol ;
les travaux noyés n'étaient descendus qu'à 60 mètres
4» •IRMMSIIT À €UP«T
par rapport au même niveau , et c était par la pre-
mière couche; la seconde, d*une exploitation
moins avantageuse, étant demeurée de beaucoup
en arrière.
L'importance des travaux noyés ayant, avec
raison, déterminé h y revenir, on dut chercher
à garantir préalablement l'avenir du nouveau
champ d'exploitation , en le mettant k l'abri de
leurs eaux.
Plusieurs raisons militaient d'ailleurs pour qu'on
commençât par les anciens travaux ; la crainte de
leur détérioration complète, l'embarras momen-
tané d'une exploitation tombée en faillite, et la
crainte qu'une fois le nouveau champ d'exploita«-
tion épuisé la machine ne fût plus assez forte pour
enlever les eaux qui auraient pu lui survenir et
celles des anciens travaux.
Mais de grandes difficultés se présentaient au
moment de les dëmerger. *
Le danger qu'allaieiit courir les ouvriers placés
h près de 3oo mètres des puits , à l'extrémité d'une
galerie d'écoulement creusée ad hoc y auraient^iU
le temps de les regagner après avoir ouvert une
issue aux eaux au moyen d'un sondage vertical?
La nécessité de pouvoir, à volonté et instanta*-
nément refouler ces eaux vers leur source , soit
pour les y retenir pendant les réparations de la
machine et des pompes, soit pour les y laissar
complètement dans ci'autres circonstances.
La nécessité de conserver un passage au rou-
lage^ lexploitation des vieux travaux devant en
grande partie se faire par les nouveaux puits.
Enfin les difficultés de construction d'un travail
ayant toutes ces conditions k remplir sous une
prossÎMi de 8 atmosphères.
ÉTiBU AVX MIMS DQ TIGAN 43
Emplacement. — Avant d'arriver au-dessous DeieriptioB
des anciens travaux, la galerie trécoulement jua« ^v^'^
qu^alors dans la seconde couche fut dirigée de ma»
oière à pénétrer dans son toit, et 60 mètres envi*
ron avant le point où devaient se forer les trous
de sonde, remplacement du serrement fut choisi
dans un grès très-dur et très-compacte.
L*usage de la poudre fut suspendu , pour éviter
toute crevasse ; la galerie fut continuée au pic etk
la pointe sur des dimensions plus grandes , quoi«-
quun peu inférieures à celles du serrement , re^
prise au bout de quelques mètres sur ses dimen**
tions ordinaires, et arrêtée afin de procéder au
travail.
Exécution du siège. «— Le siège proprement
dit fut alors choisi et entaillé avec le plus grand
soin , au pic et à la* pointe d'abord, au pic plat en^
suite y pour enlever les aspérités laissées par les
deui premiers outils. La forme trapézoïdale de la
^lerie fut modifiée, et chacune des parois fut
taillée sur des patrons légèrement cintrés , que •
l'on présentait aans des plans perpendiculaires k
Taxe, de manière à prendre. une courbure de 5 à
6 centimètres de flèche, comme on le voit dans
hfig. i,P/. /.
Deux ouvriers exécutent ce travail , Tun il droite,
Tautre à gauche de la galerie; pour le toit et le
sol, ils y travaillent ensemble, en se plaçant Tua
en regard de l'autre sur la même face.
Les parois , au lieu d'être conduites parallèle^
nient, reçurent, dans le sens de l'axe, une indi*
naison de 4 k 5 degrés environ (fig. 2 ). Cette
pente, destinée à accroître la résistance, n'aurait
pa être augmentée dans la orainte qu'elle n'em*^
péch&t Tefitet du picotage y qui tend k faire glisser
^^ SERREMENT A CLAPET
sur le derrière les pièces du serrement. La section
du siège était d'ailleurs un peu plus grande que
celle au cadre formé par la réunion des pièces,
et le rocher avait été des deux côtés abattu et ra*
gréé pour faciliter l'opération du picotage.
Cadre du serrement. — Les pièces du serre-
ment, en bois de cbéne, au lieu d'être placées
les unes sur les autres comme cela se pratique
ordinairement, furent au nombre de quatre ,
assemblées en cadre, à onglets et tenons. Trois de
leurs faces restèrent planes, et la quatrième , cou-
pée sur le patron qui avait servi à dresser la paroi
sur laquelle chacune d'elles devait s'appuyer, fut
délardée pour remplir l'augmentation de section
donnée à la galerie du côté de l'eau.
L'ouverture trapézoïdale dans le cadre avait
o",9o de hauteur, sur o*,6o de*largeur moyenne.
Une section normale dans chaque pièce don-
nait un trapèze de o"',4o entre les faces parallèles ,
et de o'^^So pour la plus grande base. Cette di-
mension diminuant vers les extrémités avait été
ainsi graduée, afin que la résistance au milieu de
chaque pièce pût s'opposer aux effets du picotage
tendant à le faire fléchir.
On voit dans la Jig. i la projection ponctuée
des assemblages à onglets et tenons (o, o, o, o).
Appareil au picotage. — Ain^i assemblé, ce
cadre avait en hauteur et en largeur o™,ia de
moins que le siège qui lui avait été préparé. Ce
jeu nécessaire pour que le montage fût possible
devait se remplir par tout Fappareil du picotage,
dont les lambouraes, épaisses chacune de o~,o4 ,
devaient déjà occuper o^yOS dans chaque sens; le
reste, soit o",o49 représentant la mousse , les plats
coins et les picots.
ÉTABLI AUX MINES DU VIGAN. 4^
Les lambourdes étaient des planches de peu-
Eber , de o"',4^ de larceur, coupées à onglet et de
mgueurs égales à celles des pièces du cadre.
Les plats-coins, aussi en peuplier , avaient :
longueur o"',20, largeur o'^fiS, épaisseur à la tête
deo",02ào",o3.
Les picots de forme pyramidale quadrangulaire,
partie en peuplier, partie en chêne, avaient o"*, i8
à ol^,20 de longueur sur o^'yO^ à o"*,o3 de côté à
la base.
Les outils étaient ceux qu'on a déjà si souvent
décrit 9 tels que battoirs, agrappes, etc., etc.
Pose et picotage du cadre. — Le cadre picoté
étant la partie essentielle du serrement, la clef de
tout Fappareil , je vais , avant de parler du clapet
qui doit en fermer l'ouverture , en décrire la pose
et le picotage.
Voici comment s'exécute ce travail : on étend
avec soin une couche de mousse ( m , fig. i et 2 )
de o*,o5 d'épaisseur, sur la partie dressée du soi
de la galerie ; on la recouvre par la lambourde /,
et on place dessus la pièce k , dite la semelle ; on
élève, au moyen d'un cric , un des montants n,
et on le maintient dans la position qu'il occupe
sur \^ fig* I par un arc-boutant appuyé sur la
paroi opposée pendant que l'on place de la même
manière le montant qui est en regard.
A Taide d'un cric , on écarte autant que pos^
nble les deux pièces latérales qui viennent d être
posées , afin de faciliter le montage de la qua-*
trième, le chapeau g que trois ouvriers doivent
placer à bras. Son poids était de i3o kilo-
grammes.
Nous avons vu que , sur o*, 1 2 de jeu , la lam-
bourde et la mousse en occupaient o",09; un
46 lERRfiMENt A CLAPET
second cric est encore nécessaire pour comprimer
la mousse, sans cela il ne resterait que 0*^,03 dd
hauteur, espace insuffisant pour surmonter le re-
lief des tenons au-dessus des faces de joint : ce
cric se place sur la semelle et s*appuie au toit de la
galerie.
Lorsque le cadre est placé, on met derrière
chaque pièce les autres lambourdes /; avec deâ
plats-coins en bois de chêne, chassés entre la
roche et les lambourdes, on parvient à serrer le
système de manière que le tour du cadre soit
également distant des parois de la galerie, et que
les faces parallèles soient perpendiculaires à Taxe.
Uespace ou le vide ainsi obtenu est rempli de
mousse; elle y est refoulée à coups de masse, par
les outils connus sous le nom de battoirs Jusqu à
ce que les coins qui tiennent le cadre puissent
être enlevés avec facilité; la place qu'ils laissent
est alors garnie de la même manière. Dans cette
opération , la mousse étant chassée par deux ou-
vriers d*un seul côté du cadre , et pouvant s'échap-
per par l'autre, on emploie pour recouvrir le vide
à l'opposé les patrons qui ont servi de guides
pour les parois de la galerie, et on les maintient
au moyen d'arcs-boutants appuyés contre le boi-
sage ordinaire, ou sur la rocne en son absence.
il importe, pour que le cadre ne soit pas dé-
rangé de sa position primitive , que les deux ou-
vriers soient opposés, c'est-à-dire qu'ils aient leurs
battoirs sur la même lignes droite passant par Taxe
de la galerie.
On enfonce ensuite avec force des plats-coins
en peuplier entre les lambourdes et les pièces du
cadre, de manière à ce qu'ils se touchent Tua
Tautre, et si l'un d'eux se trouve caché par l'effet
ÉTABLI hVX MINBS Dtl TlGAM. 4?
de son voism , on le retourne eh plaçant la tète
la première et on en chasse sur lui un second.
Les lambourdes, qui avant d'être séparées du
cadre se touchaient par leurs extrémités, laissent
entre elles un vide qu'on a le soin de remplir de
la même manière.
La pose des plats*coins, ainsi que le picotage
qui la suit, sont entrepriPk la fois au milieu de
la semelle et du chapeau; é^nx ouvriers, à la se-
melle et en regard 1 un de Tautre , marchent dans .
le même sens, de gauche à droite, par exemple,
afin de s'approcher du milieu du chapeau, d'où
deux autres sont partis en marchant en sens con-
traire, et restant aussi en regard.
Un premier tour de picotage en bois blanc
succède aux plats-coins; les picots, dont Tagrappe
a préparé le trou, sont enfoncés à refus, à o'yoS
de distance les uns des autres. Lorsque le pre*
mier tour de picots est achevé, c*est-à-dire lors^
que chaque ouvrier a fait le demi-tour du cadre
en les plaçant à o'*,o5 de distance, il coupe avec
un ciseau bien tranchant toutes les têtes qui n'ont
pu entrer, de ceux mis par son voisin, et il en en-
fonce de nouveaux au milieu d'eux.
Par ce moyen , les ouvriers ne cessent pas de
tourner autour du cadre, disposition très-impor-
tante pour ne pas changer sa position. On recon-
naîtra, en effet, que deux picots mis sous la se-
melle en même temps, et vis-à-vis l'un de l'autre,
ne peuvent la faire avancer ni reculer, puisqu'ils
ont u^e action contraire; ils peuvent la soulever,
mais les deux picots po^és en même temps au cha**
peau détruisent leur effet.
Chaque ouvrier doit mettre le plus grand soin
à couper les têtes des picots qui en ont besoin , i
f
48 S£RREMBIfT A CLAPET
placer toujours l'agrappe entre les derniers posés,
et à éviter que deux picots tombent jamais F un
sur l'autre.
On continue en tournant autour du cadre jus-
3u à ce que les picots en bois de.peuplier refusent
entrer; on les remplace alors par des picots en
chêne, et on poursuit le travail jusqu'à ce que
l'agrappe en acier refuA elle-même de pénétrer.
Clapet et ses accessêires. — Pour obtenir une
fermeture plus complète , et faciliter la suspension
du clapet, un siège particulier, dit porte-clapet^
fut ajusté sur le cadre picoté {fig. i et 2).
Malgré les précautions prises dans l'assemblage
dès pièces et pendant le picotage , on dut retou-
cher au r^bot la face qui devait supporter ce
porte-clapet, et ragréer la mortaise c, fig. 2 , qui
régnait tout le tour du cadre pour recevoir son
tenon c'. Dans cette prévision, elle n'avait reçu
que la moitié de la largeur du tenon c\ afin de
conserver le bois nécessaire pour redresser la cour-
bure produite par l'effet du picotage.
Le porte-clapet se composait d'ailleurs de qua-
tre pièces assemblées à tenon , réunies par des
boulons à écrous cachés , dont les trous dans le
bois n'avaient qu'une seule ouverture qui était du
côté de l'eau. Il était, indépendamment des te-
nons c^, fixé sur le cadre par des boulons de o"',o 1 5
de diamètre, traversant le tout et ayant leurs
écrous sur le devant. Enfin, la face de joint avec
le clapet avait reçu une inclinaison avec la verti-
cale d'environ un cinquième de sa longueur, afin
que dans le cas où la pression serait très-faible, le
poids seul du clapet sulfit pour empêcher toute
fuite.
Le clapet , à cause de sa dimension , fût formé
ETABLI AT7X MINES DD YI&AN. 49
de deux pièces réunies par une languette de o^'yoS
de hauteur sur 0*^,01 de largeur, et liées par qua-
tre boulons horizontaux , voir fig. 2 ; c*est dire
que le joint était dans le sens vertical. La face du
côté du porte-clapét fut évidée sur 2 centimè-
tres de profondeur, excepté dans la partie en con-
tact avec lui , qui fit ainsi une saillie de o'^jOa sur
une laideur de o°',i4 ^ o^^^iS. La face opposée re-
çut une légère courbure dans les deux sens» de
manière que les points les plus éloignés des
points d'appui présentassent une résistance d'au-
tant plus grande à la pression; le volume et le
poids de ce clapet devant d'ailleurs rester dans
certaines limites.
Ainsi achevé, il avait une épaisseur variant de
o*«26 à o"',33, une largeur moyenne de o^'iQO,
une hauteur de l'^ySO, et devait peser de Z20 à
3a5 kilogrammes , étant en chêne trés-dense ainsi
que toutes les autres pièces, et ayant une arma-
ture assez lourde.
n fut suspendu au cadre au moyen de deux
fortes charnières, autour desquelles* il pouvait
tourner librement. Les pitons étaient condamnés
dans le chapeau avec des écrous , et les bandes ar-
rêtées sur le clapet chacune au moyen de sept
boulons ( voir^. i et 2).
Chacun des boulons ou pistons du porte<<:lapet
et du clapet avait été garni du côté de la tête
sur une longueur de quelques centimètres avec
du chanvre goudronné, et cette garniture, chassée
avec un ciseau courbe à calfater, avait pour but
d'empêcher toute fuite entre les boulons et leurs
trous. Une fois les boulons calfatés et serrés au
refus, les faces de joint du clapet et du porte-
clapet furent une dernière fois dressées^et, afin de
Tome XI F, 1848. 4
50 tBRRBlIBflT â QLâPBT
compléter l'imperméabilité en rendaot le eoatacfc
plus parfait, on les recouvrit de deux épaisseur!
de drap repliées et assujetties sur les c6tés au
moyen de petits clous.
Restaient à remplir les conditions relatives è la
facilité du jeu.
Pour pouvoir lever ou abaisser à volonté oe
poids de 3^5 kilogrammes, deux crémaillères
courbes, fig. i et 2, ayant pour centre celui des
charnières^ furent fixées à articulations sur le oIa«
pet, et de manière à réduire le moins possible le
passage réservé aux routeurs ; deux pignons mon**
tés sur Taxe d'une manivelle I , et deux bottes à
galets en fonte B, complétèrent l'appareil»
La manivelle fut prise d'un rayon tel; i|ue
placée dans la position qu'elle occupe sur lee /!•
gures I et 2, un ouvrier pût passer dessous; lee
brides dans lesquelles elle devait tourner furent
farnies de bronze et fixées contre les flancs de
ouverture du cadre par deux forts boulons.
Quant aux boites à galet B, suffisamment indi-
quées dans les figures, destinées à s'opposer à l'ao*
tion des pignons qui , en poussant les crémaillères
vers le centre, tend ë les faire désengrener, elles
ftirent fixées par des boulons dans Fouverture du
cadre, et placées en avant des crémaillères de me^^
nière à les emprisonner entre leurs pignotts et
les galets de friction quelles contenaient.
Panne rotatwe. — Pour régler 1 écoulement
des eaux, on adapta à la semelle une vanne rota-
tive disposée de manière que son imperméabilité
dût s'accroître avec la pression.
Celte vanne, vue en détail dans \e&figure$ 3 à 8 »
se composait de deux plateaux circulaires ea
bronze de 0^,27 de diamètre, tournés et rodés à
iTABU AVX MinSS 9V VIOAIV. 5|
l'émeri avec le plus grand soin , dont l'un fixe et
r^utre mobile* Chacun d'eux portait deux ouver-
tures égales, destinées à se trouver en regard de
deux trous pareils creusés dams la semelle.
Le plateau fixe , fig. 3 à 5, encastré du côté de
Teau dans la semelle où son empreinte exacte avait
été évidée, et recouverte pour plus de sûreté d'une
feuille de papier gris enduite de moitié à l'huile
de lio et au minium , était en outre assujetti par
quatre boulons à double vis, les unes vissées et
goupillées dans quatre trou» correspondants ta-
raudés dans les nervures e, fig. 4 et 5 « les autres
simplement écrouées en dehors sur la semelle.
il portait en outre en son milieu un trou circu-
laire ^ continué au travers de la semelle pour le
passage d'un arbre cylindrique en fer, destiné \k
commander le plateau mobilct
Des deux extrémités équarries de cet arbre ,
Tune était encastrée et goupillée dans le plateau
molâle creusé pour cela dans une partie seule-
ment de son épaisseur {Jig. 6 à 8), l'autre por-
tait une petite manivelle en deçà du serrement
[fig. a), au moyen de laquelle* avec un système de
tringles et de leviers combinés, on pouvait régler
l'écoulement de l'eau.
Cadre de sûreté. — On a critiqué avec une
certaine raison , à propos des serrements ordi-
naires , l'usage des cadres auxiliaires : ou ils ne
rapportent aucun effort , et en ce cas sont \yf^^
tiles; ou ils supportent une partie de la pression,
fl daoa ce. cas, n'étant point noyés comme les
pièces du serrement proprement dit, ils soui bien*
tdt détériorés par la carie et mettent eu danger la
solidité du travail.
Il est cependant des cas où un cadre auxiliaire
52 SERREMENT A CLAPET
peut être d'une grande sécurité, et pour la vie
des ouvriers et pour le succès d'une telle entre-
prise.
Ainsi au Vigan, avec un cadre dit de sûreté, tel
qu'il fut posé, on se mettait à l'abri d'un accident
qui eût pu compromettre la vie des ouvriers, mal-
gré toutes les précautions prises pour la réussite
a une heureuse innovation ; on doublait, triplait
môme la résistance, et l'expérience ayant prouvé ,
je le suppose , que le cadre picoté était insuffisant
pour retenir les eaux à lui seul , on eût eu le
temps d'épuiser les vieux travaux et d'aviser à
loisir à faire mieux.
Les mêmes raisons peuvent militer pour les
cadres auxiliaires dans les serrements ordinaires.
Ne se peut-il pas encore , par exemple , que tel
serrement qui n'eût pas résisté seul au premier
choc d'une pression considérable eût ensuite, après
le gonflement de toutes ses pièces , acquis assez de
solidité pour se passer du tuteur qui l'avait empè*
ché de céder ?
Le cadre de sûreté fut placé dans une entaille
à angle droit, faite dans la galerie à i mètre du
cadre picoté. En chêne, toupé à onglets, moins
frand que son entaille , ce cadre fut posé comme
autre, entouré de lambourdes en chêne de o'yOS
d'épaisseur, et calé avec force avec des plats-coins
en peuplier, enfoncés d'un seul côté, de tête
d'abord , de pointe ensuite , entre le cadre et les
lambourdes (Jîg. 2).
Les arcs4M>utants destinés à relier le 'serrement
à son cadre de sûreté furent, pour plus de sécu-
rité encore, appuyés sur le roc environ du tiers
de leurs sections , dans des entailles creusées après
la pose du cadre; leurs autres extrémités furent
ElfctdaMrf»-
DMot à daptt.
ÉTABLI AUX MINES DU VIGAN. 53
retenues contre le serrement au moyen de mor-
ceaux de planche {u^Jig. à) en forme de fourche,
clouées sur les pièces.
Lorsque tout fui ainsi disposé, le clapet fut yntantU
levé, et la manivelle maintenue dans la position _■"••'"•
qu^elle occupe sur les figures au moyen de deux
chaînes fixées d'un côté au chapeau , et terminées
de l'autre par des crochets qui prenaient la ma-
nette.
Le cadre resta ouvert plusieurs mois , pour con*
tinuer les progrès de la galerie. Un plancher éta-
bli sur les semelles des deux cadres permettait
aux rouleurs de passer avec leurs brouettes char-
I^ées; mais afin que ce poids ne pût déranger , à la
ongue, aucune des précautions prises pour le suc-
cès du travail , un appui pour porter l'appareil
du roulage avait été placé au delà du porte-clapet
et un peu plus élevé que lui ; en ôtant les deux
planches placées dans l'ouverture du cadre, on
pouvait le fermer immédiatement.
Lorsque les mineurs furent sous, les anciens
travaux, ils procédèrent à un sondage vertical
après avoir préalablement enlevé le plancher,
ffraissé les charnières , et s'être assurés en le faisant
lonctionner de la jonction parfaite du clapet.
Ils ne tardèrent pas à percer dans une ancienne
ealerie, et les eaux arrivèrent avec une telle vio-
lence que, laissant la sonde dans le trou, ils
eurent à peine le temps de regagner le serrement
éloigné d'eux de 60 mètres, et d'en abaisser le
clapet. Déjà les eaux étaient à mi-h^uleur de la
galerie, malgré la marche de la machine d'épui-
sement dont la force avait été portée à 80 che-
vaux.
Mais une fois le clapet ab<iisbé, la machine eut
54 SERREMENT A CLAPET
bientôt mis la galerie à sec , et Ton put juger la
bonne exécution du serrement qui supportait,
sans laisser échapper la moindre filtration, le
poids d*une colonne d'eau de 80 mètres de hau^
teur, environ 262.000 kilogrammes, d'après sa
surface intérieure 3"*"*,275.
Le cadre de renfort ne supportait aucun eâbrt|
les arcs-boutants pouvaient s'enlever facilement,
et je n'ai pas dit trop en avançant que les deux
cadres s'aidant mutuelleilnent auraient pu résister
à une pression double et même triple.
Les eaux retenues pendant vingt«-quatre heure»
pour réparations à la machine, furent ensuite
écoulées par la vanne en trois jours. Après dix^
huit heures d'épuisement, la pression avait assez
diminué pour que , l'écoulement devenant insuili«-
sant pour l'alimentation de la machine, on dût
aller retirer la sonde du trou où elle était restée
engagée.
L'épuisement sç fit ainsi jusqu'à la commuiii-
cation directe par galerie.
STABU AUX MINES DU VIGAN. 5?
SERREMENT A CLAPET proprement dit. Dcrit.
4 pièces en chêne pour le cadre, grossièrement flr.
éqaarrtes, cubant im cub.,78 , à 58 fr. Tun. . • . 103,24
i i4. pour le clapet, cubant om-cubM^^, à 58 fr. • • 3e,id
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charpentier, à 2 fr. 25 c 13,50
Id. le porte-clapet, 2}. id . . . • 4,50
Id, le clapet et poser les bandes , 4 j. td 9,00
J Préparer la place du serrement. 60 \ s**
S /Monuge du cadre, pose des I a^
a \ lambourdes et de la mousse. 8 1 g T.
K I Pose des plats-coins et picolage. 681 ^ S l 2 f. 25e. 321 75
"^ Montage du porte-clapet. . . • 2/ « s ' '
!d. du clapet 1 1 ^^
Calfatage des boulons ^ 1 9 ^
Pose de la vanne et du drap. . 2 / .© ^
Prix de la main-d'œuvre 348,75 348,75
Prix du serrement à clapet 920,2s
CADRE DE SÛRETÉ ET SES ACCESSOIRES.
l 4 pièces grossièrement èquarries, en chêne, cubant
M V om.cub.,735, à 58 fr. le mètre cube 42,50
§ 18 arcs -boutants, pesant brut 600 kil. , à 2 fr. 70 c.
j / les 100 kil 16,20
*;; 1 4 planches en chêne pour lambourdes 4,oo
400 plats-coins en peuplier, A 30 f. le 1000 i2.00
I
Prix des matériaux 74.70 T4,T0
Préparer le cadre , 2 journées de charpentier, A '
2fr. 25 c 4,50
Dégrossir les arcs-bouiants, préparer les lambour-
des, 1 j. A 2fr.25 c 2,25
^ 1 Préparer les entailles pour le I --'^
o
s i cadre lOl S?J
o
9
a ( Monter le cadre avec ses lam- ] -o
m \ bourdes 4 ( • « ) 2 f. 25 0. 49,50
' Pour la pose des plats-coins. . ^ ] e "^
Préparer les entailles des arcs- I g g
boaUnU 2f o^S
Prix delà main-d'ciaTre ^JgJ* »êt«3
Pri» dm cadre de eéretê et de ne aeeeemriree, 130,81
56 SERREMENT A CLAPET.
La dépense de ce cadre de renfort n'est pas à
comparer avec les services qu ils pourraient ren-
dre dans certains cas. Dans les prix ci-dessus, leâ
charpentiers sont portés à un taux de journée qui
paraîtra très-bas, c'était celui du pays pour des
travaux à Tannée; les mineurs étaient compara-
tivement plus payés : tous les chiffres, du reste,
sont ceux de l'époque.
La dépense totale, en récapitulant :
fr.
Serrement proprement dit. . 920,25
Cadre de sûreté iSo^gS
s'était élevée à. . . i .051,20
5?
NOTE
Sur la conductibilité électrique des principales
roches à dç hautes températures.
Par MM. RIYOT et PHILLIPS, Ingénieon des minei.
Nous avons entrepris ce travail dans le but de
faciliter les recherches ultérieures des géologues
sur le rôle qu'a pu jouer Télectricité dans la for-
mation de certaines espèces de filons métalliques,
et principalement dans les variations assez brus-
ques de richesses avec le changement de la roche
encaissante^ que présentent plusieurs filons.
Nous n'avons considéré que les roches portées
à une température élevée, il nous restera, pour
compléter le travail, à étudier les conductibilités
des mêmes roches soumises à une température
basse , et avec l'intermédiaire de l'eau à une pres-
sion considérable. Nos études se rapporteront
alors aux deux modes les plus généralement ad-
mis des filons métalliques , ceux formés par voie
ignée, et ceux formés par voie humide dans des
terrains submergés.
La plupart des matières, roches ou minéraux,
qui se trouvent dans Técorce terrestre, ne con-
duisent pas du tout les courants électriques à la
température ordinaire ou à une température in-
férieure au rouge, et lorsqu'elles sont complète-
ment desséchées. Les seuls minéraux conducteurs
à la température ordinaire sont quelques sulfures
58 COHDUCTIBIUTÉ iUCTaïQITS DES BOCHES
métalliqHes , la galène , la pyrite de fer, le cuivre
pyriteux, le sulfure d'antimoine et le ferozyduté
magnétiaue. Nous nous proposons de revenir
plus tarci sur la conductibilité électrique des mi-
néraux cristallisés. •
Au contraire, un assez bon nombre de roches ,
imprégnées d*eau ou bien portées à une tempéra-
ture élevée, deviennent capables de conduire très-
notablement les courants électriques. Ainsi , les
argiles réfractaires sont conductrices à la tempéra*
ture ordinaire quand elles sont humides, et ne
conduisent plus du tout Téleclricilé quand elles
sont bien desséchées; elles conservent cette non-
conductibilité h toute température; cette pro-
priété nous a été très-utile pour nos expériences ,
fmisqu'elle a écarté Tinfluence des creusets et des
uts réfraclaires sur la conductibilité des différentes
matières essayées«
lious avons cherché dans nos expériences à ob-
tenir autant que possible des résultats compara-
bles pour les différentes matières , en les plaçant
toutes dans les mêmes circonstances : nous avons
toujours employé le mêma fourneau, le même
combustible, des creusets de dimensions coq-
(itantes et préparés de la même manière , unç
pile è courant constant de quatre couples (clé-
ments zinc et cuivre et dissolutions de^el marin
et de sulfate de cuivre). Nous avons constaté à
chaque expérience Ténergie de la pile mesurée à
Vaide d'un galvanomètre ordinaire, les deux pôles
réunis par un conducteur métallique d'une lon-
gueur constante. Nous n'avons commencé les ex-
périences que lorsque cette énergie était devenue
constante et représentée par la même déviation de
l'aiguille du galvanomètre.
A DB HAUTES TBMPI^RATURBS. Sq
Avant d'indiquer les résultats auxquels nous
sommes parvenus, nous décrirons brièvement la
disposition que nous avon^ adoptée et le mode
(fexpérience.
Nous disposions dans un creuset de Hesse deux
fils de platine maintenus par du lut à une dia*
tance cle i centipiètre plongeant jusqu^au fond
du creuset, et traversant le fourneau dans deux
tubes de porcelaine lûtes au creuset. Ces tubes
étaient destinés à garantir les fils de platine du
contact des charbons du fourneau.
Nous placions dans le creuset environ lo gram-
mes de la roche à essayer, soit en poussière, soit
en morceau : dans ce dernier cas, nous avions soia
d'établir le contact intime en pressant les deux
Gis de platine par des petits fragments d'argile
réfractaire. Le creuset, fermé par un couvercle
bien lu té, était disposé dans un fourneau à réver-
bère, surmonté d*un tujau en tôle de i mètrç^i
et capable de produire une température plus que
suffisante pour les essais de cuivre. Les deux tubes
de porcelaine traversaient horizontalement Iç
fourneau et sortaient par une ouverture latérale.
Le creuset étant ainsi disposé et la pile pari-
venue h son énergie stationnaire , l'un des ûU dq
platine était mis en communication avec le pôle
zinc de la pile ; Vautre pôle était réuni par un fil
de cuivre avec Tun des fils d'un galvanomètre
multiplicateur à deux aiguilles presque astati-
aueS| le second fil avec le galvanomètre ordi*
naire , et ce dernier avec le second fil de platinq
du creuset. Cette disposition permettait Je con-
stater très-facilen ent^ à un moment donné, l'é-
nei^ie du courant produit par la pile, et traver-
sant seulement des conducteurs métalliques : il
Dtopofiiioii
da creuset.
Mode
d*opéi«aoB.
6o COVDUCTiBILITà ÉLECTRIQUE DES ROCHES
suflisait pour cela de faire communiquer le pâJe
cuivre de la pile directement avec le galvano*
mètre ordinaire, et de réunir par un fil de cuivre
les deux fils de platine du creuset.
Nous avons essayé les roches et minéraux sui-
vants : Argiles réfractaires y ff rès , calcaire , gra-
nité, gneiss, micaschiste ; — elvan du Gornouailles,
toadstone, killas; — elvan deFreibei^; — por-
phyre rouge quartzifère; — amphibole verte
noire ; — pyroxène noir, vert , blanc ; — mica,
feldspath; — ryacolithe; — quartz hyalin.
Les calcaires , le grès, le quartz , les ailles n ont
conduit Félectricité à aucune température ; pour
les autres, la déviation de Faiguille n*a été sensible
3ue pour le galvanomètre à deux aiguilles. Cette
éviation conmiençait pour presque toutes les
substances au moment ou le creuset était au rouge^
bien décidé , à peu près au même instant après le
commencement de rexpérience, le feu étant tou-
jours conduit de la même manière.
A partir de ce commencement de déviation ,
nous avions soin de suivre la marche de laiguille,
en la notant de cinq en cinq minutes quand elle
croissait rapidement, et seulement de dix en
dix minutes quand son mouvement était plus
lent.
Presque toutes les substances un peu conduc*
trices nous ont présenté ce fait remarquable, que
la déviation de l'aiguille du galvomètre, après
avoir augmenté progressivement jusqu'à un cer-
tain point, allait ensuite en diminuant, bien que
la température du fourneau continuât à s'élever
ou restât tout au moins stationnaire. Cette di-
minution de conductibilité peut être attribuée à
plusieurs causes différentes, suivant la nature des
A DE HAUTES TEMPÉRATURES. 6l
roches. Poar les substances contenant du fer à
Fétat de protoxyde, elle était évidemment due
à l'altération des substances par suite de la per-
oxy dation du protoxyde de fer par les gaz du
fourneau pénétrant lentement dans le creuset.
Pour les roches fusibles comme le porphyre
rouge , nous avons pu l'attribuer h la combinaison
chimique du quartz avec la pâte feldspathique ,
changeant la nature de la roche.
Pour les roches feldspathiquesles fils de platine
étaient attaqués et rendus cassants, et probable-
ment moins conducteurs.
Nous avons réuni dans un tableau (P/. /, /îg. q )
la représentation graphique des conductibilités des
substances essayées, au moyen de courbes^ pour
lesquelles les abscisses représentent les temps
écoulés depuis Forigine des déviations , et les or-
données sont les déviations correspondantes.
Uorigine est la même pour toutes les courbes ;
ce que nous avons adopté d après la remarque ,
déjà faite précédemment^ que la déviation com-
mençait pour toutes les substances à peu près
après le même intervalle de temps , ou approxi-
mativement lorsque le fourneau avait atteint la
même température. Le fourneau étant chauffé
avec du coke cassé , et toujours de la même ma-
nière ; nous avons pu admettre que la température
allait en croissant de même dans toutes les expé-
rieocesj et supprimer ainsi une variable dans
notre' représentation graphique, 4estinée seule-
ment à b comparaison des conductibilités et non
à leur mesure.
L'évaluation des températures aurait été, du
reste , fort difficile à faire avec une exactitude suf-*
fisante.
^3 CONDUCTlBIUTi KUBCTBIQVS D^S EOGHBft
Le quart2, le pyroxène blanc, le pyroxène
vert, 1 amphibole verte, Telvaa quartzeux de
Freiberg , ne se sont pas agglomérés dans notre
fourneau. Ces roches et minéraux ont leurs con-
ductibilités représentées par une seule courbe très*
voisine de Taxe des temps. On pourrait les consi-
dérer comme non conducteurs.
Le gneiss et le granité que nous avons essayés
étaient à grains très-fins ; ils ne se sont paa agglo-
mérés^ et n'ont pas changé d'aspect. Leurs con-
ductibilités sont représentées également par une
même courbe, un peu moins voisine de Taxe des
abscisses, mais qui s'en écarte très-peu. Elles pa-
raissent devenir plus sensibles a mesure que la
température s'élève.
La courbe que nous a donnée le mica , un peu
plus élevée que les précédentes, s'en rapproche
pour sa forme. Ce minéral n'a pas fondu et ne
s'est pas aggloméré. U était brun , transparent» et
contenait peu d'oxydes métalliques.
Itous avons essayé plusieurs feldspaths , Tor-
those, l'albite, le ryacolithe en morceaux et eo
poudre ; ces minéraux se sont fondus imparfaite-
ment , et ont donné des masses très-adhérentes ,
rayant parfaitement le verre sans s'écailler. Les
résultats ont été les mêmes à très-peu près pour
les trois espèces, dont les conductibilités sont
représentées par une même courbe.
Cette courbe indique que les conductibilités
croissent proportionnellement à lelévation da
température. Elles paraissent diminuer ensuite» la
température restant stationnaire; mais comme
nous avons toujours trouvé après les expériences
les fils de platine altérés , nous sommes portés à
croire que l'abaissement de la courbe réponde la
dimioation de coadqctibilité des fils ^t ooa pas k
celle des minéraux.
Le pyrozène noir nous a donné une eourbe peu
différente de celle des feldspaths ^ sa conductibî-*
lité crcMt plus rapidement dans le principe. La
diminution de conductibilité est due sans doute à
TaUération du minéral par les gas oxydants péné*
trant dans le creuset, et à la peroxydation du
protoxyde de fer. Après l'expérience , le minéral,
non fondu ^ était d'un brun^rougeàtre.
Le killas du Cornouaillea nous a présenté une
élévalion presque continue, mais très-lente, de la
conductibilité, et ensuite un décroissement ra-
pide, dû, comme pour le pyroxène, à l'altération
de la roche à la surface : le peroxyde de fer formé
t'opposait au contact des fils de platine avec la
Toche non altérée. Le killas a été essayé en mor-»
ceau , traversé par le courant perpendiculaire à la
direction de la schistosité.
Pour l'elvan du Cornouailles, la conductibilité
croît très-rapidement à mesure que la tempéra-
ture s'élève , et à peu près proportionnellement au
temps et à l'élévation de température. Le décrois-
cément assez rapide parait commencer avant que
le fourneau n'ait atteint son maximum de tempe»
rature. Nous Pavons attribué à l'altération des fils
de platine (devenus très-cassants); et par suite
nous pensons que le maximum indiqué par la
courbe ne peut pas être considéré comme se rap-
portant réellement au maximum de conductibi-
lité de l'elvan. Ce maximum est probablement plus
élevé.
Le schiste micacé, ou plutôt chloritique , nous
a donné deux résultats différents , suivant que le
•
64 CONDOGTIBILITÉ ÉLBGTRIQTJE DBS ROCHES
courant le traversait normalement à la direction
des feuillets ou dans leur direction.
La roche s'est toujours fortement ramollie dans
nos expériences et s est altérée à la surface par la
peroxydadon du protoxyde de fer. Nous pensons
que ce fait est insuffisant pour expliquer la di-
minution de conductibilité indiquée par les deux
courbes.
Ces deux courbes indiquent que la conductibi-
lité croit assez rapidement à mesure que la tem-
Sérature s'élève , et qu'elle est bien plus grande
ans le sens des feuillets que normalement à leur
direction. La diminution produite par l'altération
de la surface de la roche est assez faible dans ces
deux cas, et ne commence guère que vers le mo-
ment où la température des fourneaux est à peu
près à son maximum. De sorte que nous consi-
dérons les deux courbes ôomme représentant à peu
près les conductibilités du schiste*
Le porphyre rouge quartzifère caractérisé nous
a donné également deux résultats et deux cour-
bes : Tune se rappt)rte au porphyre pulvérisé ,
Tautre au porphyre en morceau. Dans les deux
expériences, le porphyre a fondu; mais, dans le
{premier cas , en un verre uni parfait, dans lequel
e quartz libre du porphyre était entièrement
combiné; tandis que, dans le second cas, le verre
obtenu était imparfait et présentait encore les
noyaux quartzeux du porphyre. La courbe rela-
tive à ce second cas peut être considérée comme
étant approximativement celle du porphyre lui-
même, au moins jusqu'à son maximum; tandis
que celle relative au porphyre pulvérisé donne , à
partir des points voisins du maximum , la con-
ductibilité de la roche qui résulte de la combi-
3
A DB HAUTSS T£Ml»iBATURBâ. 65
oaison chimique du quartz avec la pâte feldsppthi»
oe. Cette conductibilité est moindre que celle
0 porphyre; ce qui explique la diminution jente
de conductibilité indiquée par la courbe du por-
phyre non pulvérisé, à partir du monnent où la
fusion et par suite la combinaison chimique du
quartz devait commencer.
L'amphibole noire nous a présenté une con-
ductibihté rapidement croissante et ensuite rapi-
dement décroissante. L'amphibole n'a été que
très-imparfaitement fondue , et le protoxyde de
fer 9 été transformé en grande partie en peroxyde.
Cette altération peut expliquer, au moins en par-
tie, la diminution de la conductibilité.
Le toadstone présente une courbe à inflexions
remarquables. Elles peuvent être attribuées , d'a-
bord au dégagement de l'acide carbonique d'un
peu de calcaire mélangé à la roche, rendant plus
tente l'élévation de la température , et ensuite à
la combinaison chimique cle la chaux et à la fu-
sion de la matière.
Après l'expérience la roche a été trouvée com-
plètement fondue.
D'après toutes nos expériences nous avons dressé
le tableap suivant, dans lequel les roches et miné-
raux sont rangés dans l'ordre décroissant de leurs
conductibilités.
1. Amphibole noire.
2. Schiste chloritique 9 parallèlement aux feuil-
lets.
3. Toadstone.
4. Porphyre rouge.
5. Elvan du Gornouailles.
6. Schiste chloritique, normalement aux feuil-
lets.
Tome XIF^ 1848. 5
66 GONDUCTIBIUTÉ tqMTUQUB DBS ROCHES.
7^ Porphyre rouge puWéfisé et bien fonda.
8. Pjrozène noir.
9. Feldspaths (orthose, alWte, ryacoUthe).
10. Killas.
11. Mica.
la. Gneiss, granité.
i3. Quartz y pyroxène blanc et Tërt, amphibole
▼erte , elvan de Freiberg.
i4* Argiles réfractaires, calcaires
67
moÊmm
NOUVELLE ANALTSE
de la Faujasite;
Pir M. A. DAMOUIL
Dans une notice insérée dans les Annales des mines
(4* série, tomel, p. SgS), j*ai donné la descrip-
tion d'un minéral appartenant à la famille deszéo-
lites, et qui 9 k raison de sa forme cristalline et
de sa composition , m'a paru constituer une espèce
distincte. J'ai désigné ce minéral sous le nom de
faujasite. Sa rareté, à l'époque où je l'ai fait
connaître , ne m'avait permis de consacrer à l'ana-
lyse qu'une bien faible quantité de matière. Ayant
eu occasion récemment de m'en procurer quel-
cniea échantillons, je les ai employés à refaire
1 analyse, et les résultats qu'elle m'a aonnés m*en-
gagent à modifier la formule que j'avais assignée
autrefois k la faujasite.
Cette dernière analyse , exécutée sur o',94oo de
matière , a donné :
en 10000**.
Silice. . . 0,4335 == 0,4612 0,2396 9
Alumine. 0,1580 =: 0,1681 0,0785 3
Chaux. . 0,0i51 =0,0479 ®>^^ 5* In 0364 1
Soude. . 0,0479 =* 0,0509 0,0130 j '
Eau. . . . 0,2540 = 0,2702 0,2401 9
0,9358 0,9956
D'après ces résultats, auxquels j'accorde plus de
confiance qu'aux premiers, la composition de la
68 AVAtTSB DE LA FAUJASITB.
faujasite me paraît mieux exprimée par la for-
mule ;
3Si+Âl+(l/2Ca, l/2Na)+9Î^.
Le calcul donne :
6nioooo«.
3 Si = 173193 = 0,4606
1A1= 64233 = 0,1708
i/2Ga = 17801 =» 0,0474
1/2N = 19545 = 0,0520
98 = 101232 = 0,2692
376004 1^0000
Dans ma première notice, j'avais annoncé que
la faujasite cliauffée au rouge conservait sa trans-
parence et restait attaquable par les acides. J*ai
reconnu dernièrement que le minéral perd cette
propriété lorsqu'on élève la température jusqu'au
degré où il commence à se fondre. A ce moment,
il laisse dégager les dernières traces d'eau et de-
vient blanc-laiteux; l'acide chlorhjrdrique froid
ou bouillant est alors sans action sur lui.
COMPOSITION COIMIQUE
de quelques minéraux ,*
Par M. DELESSEy Ingénieur des inine«.
i"" Différentes recherches sur les propriétés ma-
gnétiques des minéraux m'ont conduit à exami-
ner quelques substances pauvres ep silice , conte-
nant du protozyde ainsi que du peroxyde de
fer.
L Aluminosilicate de Quùitin. — J'ai d'abord
analysé un minerai de fer appartenant au terrain
de transition et qui se trouve au Sud de Quintin ,
prés Saint-Brieuc (Gôtes-du-Nord).
Il est en grains noirs à structure oolitique et
concentrique; ces grains sont de grosseur très-
in^ale; quelquefois ils ont plusieurs millimètres
de .diamètre, mais généralement ils sont micro**
scopiques.
Sa densité est de 3,988.
Il est fortement magnétique» et j'ai trouvé que
son pouvoir magnétique est de i5i, celui de l'a-
cier étant 1000; sa dureté est au moins égale
Sa poudre est noire; elle doit surtout cette cou-
leur & la présence d'un peu de charbon j ce char-
bon est sinon combiné, du moins assez intimement
mélangé pour que les parties enlevées avec le bar-
reau aimanté en retiennent toujours: il reste avec
la silice dans l'attaque par l'acide chlorhydrique , et
il se grille d'ailleurs assez facilement. La silice se
70 COMPOSITION CHIMIQUE
dissout presque intégralement dans la potasse ea
laissant un résidu argileux rougeàtre, pesant seu-
lement o*,o02 : le minéral est donc à peu près
pur, et il ne retient qu'un peu de cliarbon mé-
langé. Du reste, il n'est pas accompagné de car-
bonate de chaux.
M. Berthier (i) a déjà fait connaître la compo-
sition de ce minerai de fer ; les résultats que j*ai
obtenus diflF%rent surtout de ceux de M. Bertbier
en ce qu'il y aurait de l'eau et moins de protoxyde
de fer : ces différences tiennent sans doute à ce
que la composition du minéral n'est pas constante,
et peut-être aussi à ce que l'échantillon examiné
par M. Bertbier retenait quelques centièmes de
gangue.
Le protoxyde de fer a été dosé au moyen du
chlorure double d'or et de soud^. La substance
s'attaque, du reste, facilement, soit ayant, soit
après calcination ; seulement , quand on la calcine
préalablement , une partie du peroxyde de fer est
ramenée à un degré d'oxydation inférieur; .et,
dans ce dernier cas, on trouve dans la liqueur une
quantité de protoxyde de fer plus grande que
celle qui entre réellement dans la composition du
minéral. L'alumine a été recherchée directement
dans la dissolution de potasse, après une attaque
au creuset d'argent.
En opérant sur i gr., on a trouvé dans deux
expériences :
(1) Ydr Berthier I Traité des Essais par vole sèdM,
tome II , page ai7.
DE <^BlQt)K« SUlOATBd DM FBR. 7I
Èïticë. . fl,50 X^
Aldttride 7,5Ô 3,À0
Oiyde chromiqne. • 0,50 0,15
Oxydé ferrtqae. « < é5,^5 90,07
Oxyde ferremu . . . 13,25 a^Oâ
GhàHSrf • « . V . « < 0,45 0,13
EàUé • # . f 4 . « . <k,85 4,31
Carbone « . 1,30
Al^ile. 4 4 0,20
100,00
Le minerai qui vient d'être analysé est donc un
a1uniino3iiicate ae peroxyde et de protoxyde de
fer, qui contient en outre un peu d'equ. Sa den-
sité est moindre que celle du fer oxvdulé , et il
renferme moins de protoxyde de fer. Si on regarde
la silice, falumine et le peroxyde de fer comme
jouant le rôle d'acide à Tégard des bases à un
atome y il est facile de voir due ces bases seront
plus fortement saturées que dans les minéraux de
b lermole RR,
La composilioo de oe minerai, sa structure
odlîlique, êon gisement et la propriété qu'il à
d'être fortement magnétique montrent qu il est
senblable au minerai de Narey, et surtout à celui
de GhàtîUoii^. analysé par M. Berthier (i) : il
doit encore être rapproché du minerai du Pasj
deMMooGontOfir^ de M. Dufrénoy (3^^ ainsi que
dm la cbamoisite (3); ces derniers en cii Surent aur^
tout en ce qu'ils contiennent plus de protoxyde d«
fer) mais pour la cbamoisite ^ il y a lien de croire
> >i ■ léii* T> iiijt a. ■!■■ tUà t iili
(1) RâOimeUberg ^ HaddWtiOlefbaèli.— Bobne^i:.
(2) DufréDoy. — Minéralogie , t. II, p. 495.
(•) Berliiiêr^ Amales des mines, l'« série, t. Y* p. 393.
0
73 COMPOSITION CHIMIQUE
3ue la plus grande partie du fer se trouve à Fétat
e sesquioxyde y ainsi que cela a été reconnu pour
le minerai de Quintin.
IL Scorie defer^ dite mâchefer. — J'ai analysé
également une scorie, dite mâchefer^ provenant
du travail du fer à la forge; cette scorie sert à
frauder Fémeri ordinaire du commerce avec le-
quel on la mélange en très-grande proportion.
Elle a une structure cristalline, un éclat métalloïde
et une couleur brun-noiràtre : pulvérisée, elle est
brun clair. Il est bizarre qu'une substance conte-
nant une aussi grande proportion de fer ait une
couleur aussi pâle : c'est du reste la principale
condition à laquelle elle doit satisfaire, pour
qu'elle puisse être employée à la fraude de l'émeri.
Elle ^st fortement magnétique , et elle adhère
très-facilement au barreau aimanté. Son pouvoir
magnétique est de 8, celui de l'acier étant looo.
J'ai essayé de séparer la scorie du corindon ^
en employant le barreau aimanté, mais malgré
cinq opérations successives , la matière soumise à
l'analyse en retenait encore un peu : il avait sans
doute été entraîné par une quantité très-petite de
fer oxydulé qui accompagne souvent l'émeri : du
reste, ce corindon n'étant pas attaqué, ne gène pas
dans l'analyse; j'ai seulement pris coin de pulvé-
rier la matière dans uu mortier d'acier.
J'ai trouvé qu'elle s'attaque à froid et avec une
Srande facilité par tous les acides, qu'elle soit
'ailleurs pulvérisée ou en grains; dans l'attaque,
il y a élévation de température, et la silice se sépare
8OUS forme d'une gelée épaisse et transparente,
qui entoure la partie centrale des grains dont l'at-
taque se fait ensuite avec plus de lenteur.
J'ai fait l'analyse en dissolvi^nt quelques décî-
DE QUBLQtKS SILICATES DE FER. 78
grammes dans Facide chlorhydrîque , et dans une
attaque spéciale sur i gr., f ai recherché le protoxy de
de fer au moyen du chlorure double d'or et de
soude.
J*ai obtenu ainsi :
!• !• Moyenne* Qxyg.
SîHcc 16,57 17,14 16,86 8,66
Alumine 0,61 » 0,61 0,29
Oxjde ferrique.. . 42,03 41,60 41,81 13,82
Oxyde ferreux. . . » 35,72 35,62 8,13
Oxyde manganeux. » » traces. »
Chaux 0,12 » 0,12 0,03
Corindon mélangé. 6,09 5,33 5,71 »
100,83
Si on prend les rapports entre les quantités
• «'» ••• •
aoxygène de Fe, Fe, Si , on trouve que ces rap-
ports sont entre eux ^8:12:9; par suitela scone,
en admettant qu'elle ait une composition définie ,
pourrait être représentée par la formule
3SiF'e+2peFe.
L'oxyde de fer y joue donc le rôle d'acide, et
elle doit être considérée comme un silico«ferrite
de fer : il doit en être de même pour la plupart
des scories qui se forment dans le travail du fer
soit au charbon de bois , soit à la houille.
Il importe encore de remarquer , à cette occa-
sion , que les minéraux qui ont un pouvoir ma-
gnétique élevé sont moins ceux qui sont ri-
ches en fer que ceux qui contiennent à la fois
les deux oxydes, et même, pour des substances
contenant la même quantité de fer, le pouvoir ma»
gnétique varie quelquefois en sens inverse de la
74 COMPOSITION GHIMIQUB
ricbesse en protozyde de fer ; ainsi raluminosilî*
cate Iqui renferme environ trois foisplus de proto-
xjde que la scorie II » a cependant un pouvoir
magnétique dix-neuf fois plus grand.
Il serait intéressant de rechercher pour un plus
grand nombre de scories comment leur pouvoir
magnétique varie avec leur richesse en silice et
avec les proportions relatives des deux oxydes de
fer*
«
2* Terre perte de Vérone.
Dans la plupart des traités de minéralogie on
décrit ordinairement, à la suite des chloritesj une
série de minéraux assez variés, auxquels on donne
plus spécialement le nom de terres vertes. Ayant
eu dans ces derniers temps l'occasion d'examiner
différents minéraux présentant de l'analogie avec
les chlorites , j'ai été conduit à rechercher la com-
position chimique de la terre verte de Vérone.
Cette terre verte est celle qu'on désigne aussi
sous le nom de talc zoographique d'après Haiiy,
ou de baldogée d'après ae Saussure; c'est la
grûnerde de la minéralogie allemande : elle r^m-
S lit les amygdaloides de grès à Bentonico (i), au
Tord du Monte-Baldo près de Vérone.
Elle a une très-belle couleur d'un vert -céla-
don, qui devient plus pâle lorsqu'elle est por-
phy risée; elle est alors vert-pomme; elle est em-
ployée comme matière colorante dans la peinture.
Quand on l'examine à la loupe, on reconnaît
qu'elle est formée de petits grains de forme irré-
golière engagés l'un dans l'autre, et assez fins pour
qu'elle paraisse être compacte au premier abord ;
(1) De Saussure.
DS Là TBIUIE VBRTB DB VBBONE. 'jS
elle résiste à la cassure, mais elle se laisse facile*
ment couper au couteau; elle est très-onctueuse
au toucher et, mise dans Feau, elle donne l'odeur
qui est particulière aux argiles.
Sa densité est de 2,907*
Quand on la chauffe dans un crenset, elle de-
vient noire et magnétique dans la partie qui n'est
pas exposée à l'action de lair, et brun«*rouge k la
surface* Au chalumeau elle fond assez facilement;
elle donne alors un verre noir, éclatant et un peu
huileux.
Dans le sel de phosphore, elle laisse un sque*
lette de silice, et elle ne se dissout pas non plus
d'une manière complète dans le carbonate de
soude.
Quoique Klaproth annonce qu'elle ne s^attaque
nas, ou seulement avec difficulté , par Tacide sul-
lurique, j'ai reconnu qu'on peut l^^écomposer
d'une manière complète par l'acide chlorhydri-
que; il suffit pour cela de la porphyriser, et de
maintenir à peu près pendant douze heures l'a-
cide à la température de Tébullition ; M. Ber-
tbier (1) fait aussi observer qu'elle peut être atta-
quée : quand elle a été calcinée, elle résiste
beaucoup mieux à l'action de l'acide.
Dans l'attaque par l'acide chlorbydrique^ elle
prend d'abord une couleur tirant sur le bieu; puis
elle passe au jaune, et enfin elle se décolore com-
plètement; la silice qui se sépare eât un ped
gonflée f mais elle est grenue et elle ne fait pas
gelée.
J'ai rechçrché si la belle couleur verte de la
(1)
Boribier, Essais ptf la voie sèciie» tone II p p. M8.
76 COMPOSITION CUlMIQtB
terre de Vérone ne tenait pas à la présence d'un
peu de chrome, mais je n'en ai pas trouvé : j'ai
constaté, au moyen du chlorure aurique, qu'elle
renferme du protoxyde de fer ; mais lattaque
complète dure trop longtemps pour qu'il soit
rssible de le doser d'une manière bien exacte.
y a d'ailleurs beaucoup moins de magnésie
qu on ne serait tenté de le croire, d'après l'onc*
tuosité de la substance et d après son mode de
gisement*
J'ai trouvé dans deux analvses faites sur l'^vt de
matières :
Gtfb. soude. Ae.ehlor. Moyenne. Oxyg.
Silice 51,25 » 51,25 26,63
Alamine. 7,25 » 7,25 3,39
Protoxyde de fer. . . 20,72 » 20,72 4,71
Protox.demangaDèse. traces • traces.
Magnésie (diff.). ...» » 5,98 2,38> 7,63
Potasse. . . A . . . y» 6,21 6,21 1,05'
Soude n 1,92 1,92 0,49
Eau 6,60 6,74 6,67 3,93
■M
100,00
Parmi les terres vertes dont la composition se
rapproche de celle qui a été analysée, on peut
citer celle de Vérone, analysée par Vauquelin (i),
2ui était probablement la même que la précé-
ente 9 et qui provenait d'ailleurs du Monte-
Baldo, celles de Woodstown, de Sculttown et de
Burlington, dans le New- Jersey, analysées par
M. Roger (3) , ainsi que celle d'Allemagne ana-
lysée par M. Berthier,
(1) Annales du Muséum^ t. IX, p. 81. —Une analyse
inédite de H. Chevreul conûrme aussi les résultats que j'ai
obtenus dans l'analyse qualitative de la terre de Vérone.
(2) Dana , Minéralogie , p. 525.
%
DE hk TERRE VERTE DE TEKOlfi. ^^
Dans son traité sur la composition chimique des
minéraux, Klaproth (i)fait connaître les analyses
de trois terres vertes qui ne sont pas très-concor-
dantes : la première, provenant du Monte-Baido,
ne contiendrait pas d'alumine; mais en consultant
la description de l'analyse de Klaproth , on voit
qu'il a précipité la liqueur par le carbonate de
soude, ce qui a dû donner à la fois l'alumine et le
fer, et quil n'a pas recherché Falumine d'une
manière spéciale; le nombre 28 p. 0/0 qu'il a
obtenu est en effet la somme de l'alumine et du
perozide de fer dans l'analyse ci-dessus : dans la
deuxième terre verte qui provenait de Chypre,
Klaproth n'a pas non plus recherché l'alumine;
enfin la composition de la troisième, qui se trouve
mêlée avec du sable grossier sur les bords du
Memel , entre Lossossona et Lalloi^eye , dans la
Prusse occidentale, se rapproche assez de celle du
Monte-Baldo.
Quoique la composition chimique de ces terres
inertes ne soit pas absolument la même, toutes
renferment cependant les mêmes éléments, et les
différences qu elles présentent paraissent tenir à
leur impureté et à leur état argileux; ce sont, en
effet, des hydrosilicates à base de fer et d'alcalis,
contenant de l'alumine et de la magnésie. Elles
se distinguent des chlorites et des ripidolithes
par la présence des alcalis, par leur faible teneur
en magnésie et en alumine, ainsi que par leur
grande teneur en silice; dans l'état actuel de la
chimie, il ne serait pas possible de représenter ces
trois minéraux par la même formule chimique, il
est même difficile de trouver pour les terres vertes
(I) Klaproth , Beitrage (gronerde), t. IV.
1^8 COMPOsmON GHIMIQUrn
une formule simple \ toutefois , pour celle de
Moute-Baldo , qui a été' analysée» on pourrait
proposer :
8SiR + SiAl + 6B.
Les quantités d'oxygène dans R sont d'ailleurs
entre elles T i : 2 : 5 ; 10— (Na, K% Mg% Fe'^).
En admettant les idées de MM. Schéerer et dé
BonsdorflPsurleraode de substitution de Teauaux
bases à un atome d'oxygène , ainsi que de l'alu-
mine h la silice, et en supposant, en outre , qu'une
portion du fer est à l'état de peroxyde , les rap-
jports d'oxygène paraîtraient conduire à la formule
très-simple :
(Si) (R).
y Schiste à base de magnésie de Fitta Rota-
Le schiste qui a été examiné provenait de Villa
Rota y sur le P6 ; il présente un srand nombre de
feuillets très-minces » parallèles l'un à l'autre, et
qui sont fortement contournés en zigzag; entre
ces feuillets, on observe quelquefois des veines
microscopiques de fer oxyaulé, et dans quelques
petites cavités de forme irrégulière il y a des
cristaux de dolomie.
Ce schiste a une couleur verte, un peu gri-
aàtre, avec reflets nacrés, surtout suivant les sur-
faces de séparation des feuillets. En lames minces
il est translucide.
Il se laisse facilement couper au couteau et por-
phyriser. Il est onctueux au toucher, comme cela
a lieu pour tous les hydrosilicates qui sont riches
en magnésie.
p'plï fiCmSTE A BASE BS VA&KlgSIE. 79
Sa densité est de 2,644*
Par calcioation , i\ devient gris-brunàtre, et il
conserve ses reflets nacrés.
Au chalumeau, il fond très-difficilement , et
seulement lorsqu'il e^t en esquilles minces ; il
donne alors un verre blanc-grisàtre.
Dans le sel de phosphore^ il laisse un petit
squelette de silice. Avec le nitrate de cobalt on a
qne coloration lilas.
Il s'attaque assez facilement paf les acides ^ et
la silice se sépare à l'état grenu.
J'ai trouvé dans deux analyses :
Accblorb. Cérb.foadfi» Hoyeaiie, Otf$,
Silice 41,58 41,09 41,34 21.48
AlamlDe » 3,22 3,22 1,50
Oxjde de chrome. . . » traces. « »
Ptoloxyde de fer. ... » 6,54 5,54 1,26
Protox. de manganèse. » traces. » »
Magnésie 37,61 » 37,61 14,98
Eau 11,92 12,20 12,06 10,72
■.
99,57
D'après les propriétés physiques de cette sub-
stance, on pourrait être tenté de lui donner le
nom de schiste talqueux (talkschiefer) ou de
schiste chloritique ( chloritschiefer ) ; mais l'ana-
lyse montre que ce serait inexact : comme en
l'examinant à la loupe, soit avant soit après cal-
cinatioD, elle parait être homogène, il en résulte
qu'elle doit avoir une composition définie ; or, de
tous les minéraux, la serpentine est celui duquel
l'analyse la rapproche le plus ; elle contiendrait
seulement un peu plus dalumine que cette der-
nière n'en renferme généralement : en admettant
l'isomorphisme polymère de M. Schéerer, on voit
8o ANALTSB d'un SGHI5TB MAGNislBlf.
que la quantité d'oxygène de la silice serait à peu
près égale à la quantité d'oxygène des bases, ce
qui conduirait à la formule de la serpentine :
■•• •
Si(Ry.
Gomme sa densité et ses propriétés au chalu-
meau sont les mêmes, il en résulte que le schiste
de Villa -Rota doit être considéré comme une
serpentine scl^isteuse. D'après M. yanuxem(i),
il en est de même de la marmolite, et plusieurs
schistes des Alpes analysés dans ces derniers temps
par M. Schweizer (2) me paraissent aussi devoir
être rapportés à la même variété de serpentine.
(1) Dana, Syst. orMineralogie,p. SiO.
(•2) Rammelsberg . 2" supplément , p. 310. talksilicate
VOD Zem in Zillertbal , Y I.
SUR LE
POUVOIR MAGNÉTIQUE
Du fer et de ses produits métallurgiques ( i ) ;
Par M. A.DELESSE, iDgéoleor des mines.
Il est facile de constater que les quantités pon-
dérales d'une même substance magnétique qui
adhèrent à un aimant varient avec le rayon des
grains de cette substance réduite en poudre (2). Je
me suis proposé de rechercher approximativement
quelle était la loi de cette variation, et à cet efièt
j'ai procédé de la manière suivante.
. L'aimant que j'ai employé était le pôle Nord ^®JJ*J*^"**
d'un barreau d'acier de 60 centimètres de long eta^ântlorsquelie
présentant une section rectangulaire de o°*,035 sur"^!*"^***"'"*
o,"oo7. Le pôle do ce barreauétait engagé dans un
disque de liège, de manière à affleurer à sa sur-
face, et l'extrémité du barreau ainsi que le disque
étaient recouverts par une feuille de papier qui
présentait une surface plane bien unie. On aurait
(1) Dealièmc partie d'un travail sur le magnétisme
dont la première a para dans les Annales de Ch. et Pbys. ,
1849, t. XXY, p. 194 9 sous le titre : Sur le magnétisme
polaire dans les minéraux et dans les roches.
(2) Comme exemple de Tinfluence de la désagrégation
sur les attractions magnétiques, je puis citer des expé-
riences encore inédites de M. Barrai, desquelles il parait
résulter que le poids supporté par un électro-aimant est
pins grand lorsque le fer à cheval est en fer plein qae
lorsqu'il est creux et rempli de limaille de fer.
Tome XIF, 1848. 6
Sa SUR LE POUVOIR MAGNBTIQUB DU FBR
pu aussi remplacer le disque de liège par un
disque d'une autre substance diamagnétique (Fa*
raday) susceptible de recevoir du poli; ainsi, dans
quelques circonstances , je me suis servi d*un dis-
que d'antimoine ou de plomb.
La substance magnétique soumise à l'expé-
rience était de la fonte blanche en grains à peu
{>rès sphériques qui provenaient de Tusine de Mail-
eroncourt (Haute-Saône). Ces grains s'obtiennent
en versant de la fonte blanche bien liquide et sou-
mise à Taction d'une tuyère très-plongeante, sur
un balai humide agité au*-dessus d'un lait de
chaux : ils tombent dans le lait de chaux, où ils
se solidifient sans oxydation; puis, à Faide de
tamisages répétés, ils sont divisés en neuf gros-
seurs diiférentes. Bien que ces grains ne fussent
pas des sphères géométriques: ils étaient cepen-
dant assez réguliers pour qu'on pût rechercher
approximativement comment le poids d*une sub-
stance magnétique qui adhère à un aimant varie
avec le diamètre de cette substance.
Il suffisait, en eflFet, de présenter successive-
ment le pôle Nord du barreau garni de son disque
aux grains de fonte de différents rayons, et de
comparer les poids adhérents au disque avec les
rayons r des grains.
Comme ces grains n'étaient pas des sphères
géométriques égales, pour avoir leur rayon moyen,
t'aicomptédanschacunedes neufopérationslenom-
re n de grains qui était resté adhéreut au disque;
alors — représentait le poids moyen d'un grain,
et en désignant la densité de la fonte blanche
par d:=^'jy6^ on avait pour l'expression du rayoa
d'un grain :
BT DB SE9 PfLOBXilT^ KKT^IXURGIQIW. 83
V 4tc n d
Les résultats qui ont été obtenus sont résumés
dans le tableau suivant : la colonne (i) donne
les numéros d'ordre des neuf expériences, (2) le
nombre de grains enlevés dans chacune d'elles,
(3) les grandeurs des neuf rayons exprimées ea
millimètres, (4) les rapports de ces rayons au rayon
du n** I , (5) les rapports des poids adhérents au
poids du n* i .
(1)
m
O
S
I
IfOWBRB
de grains.
343
t«9
1S3
133
T5
00
SI
SA
34
(3)
RATONS
des graîDS.
I
millim.
0,95
1,38
1,34
1,81
1,89
1,99
2,33
2,47
3,71
(4)
RAPPORT
des rayons.
1
1,34
1,41
1,69
1,99
2,20
2,34
2,55
3,85
RAPPORT
des
poids adhérents
t
1,S8
3,21
3,54
2,96
3,12
2 48
2,80
mmfs^
On voit d'abord que le poids de foute qui reste
adhérent au barreau augmente rapidement avec
le rayon des grains; ce même barreau peut, d*aiU
leurs, supporter 1 30 grammes à i'aided une arma-
ture, et par conséquent il supporte alors un poids
qui est encore 5 à 6 fois plus grand que celui de
l'expérience n"" 9.
Lorsque le diamètre des grains est un peu gros.
84 SVK LB POUVOIR MAGmhlQUB DU FBR
comme cela a lieu à partir du n** 7 du tableau , le
procédé donne des résuluts inexacts et peu con-
stants, la moindre agitation suffisant pour déter-
miner la chute d'une partie des graips quand on
enlève le barreau; en répétant plusieurs fois les
dernières expériences, j'ai cependant trouvé que,
malgré quelques divergences tenant au procédé ,
le poids augmentait toujours avec le rayon.
te tableau précédent montre que si on se pro-
pose de comparer les attractions magnétiques de
différentes sunstances , quelle que soit la méthode
employée, il sera nécessaire de tenir compte de la
grosseur de leurs fragments.
Le nombre d'expériences qui a été fait est du reste
trop petit pour qu'on puisse établir une formule
donnant exactement l'expression du poids en fonc-
tion du rayon ; mais en comparant les colonnes (4)
et (5) du tableau , on voit que ce poids varie è peu
près proportionnellement au rayon. Cette loi ne
se vérifie que pour des grains de fonte dont les
rayons sont compris entre o™*"-,95 et 2"*"-,23 , et
le rapportdu poids augmente même un peu plusra-
{>idement que celui de ces rayons ; par conséquent
a loi n'est qu'approximative^ et il est d'ailleurs facile
de voir qu'elle ne se vérifie que dans une étendue
très-limitée : car lorsque les rayons deviennent
plus grands que ^"'•"•jaS, le rapport du poids
augmente moins rapidement que celui du rayon,
tandis que l'inverse doit nécessairement avoir
lieu pour des rayons plus petits, et qui iraient
en diminuant indéfiniment. J'ai constatéi en effet,
que le poids d'une substance qui adhère à un aimant
ne décroit pas au delk dune certaine limite, iors
même que la substance est faiblement magnéti-
que : c'est ce qui a été vérifié pour le fer oligiste
ET DE SES PHODUITS MÉTALtUBGIQUES. 85
de rtle d'Elbe réduit en poudre impalpable par
une longue porphyrisation.
Ce qui précède étant établi, il est facile de Poufolr
Toir que si on présente Textrémité inférieure du ■"•^néUqoe.
barreau aimanté munie de son disque à des sub-
stances réduites en poudre, d'égale grosseur et
pouvant d'ailleurs avoir des densités inégales , les
poids de ces substances qui resteront adhérents à
iaimant seront d'autant plus grands que la sub-
stance sera plus magnétique ; si les poids devien-
nent doubles, triples, etc., les forces qui les main-
tiennent au contact de l'aimant, ou, ce qui revient
au même, les attractions magnétiques complexes
qui sont développées dans les substances seront
elles-mêmes doubles ou triples ; ces poids repré-
senteront donc ce qu'on peut appeler \e pouvoir
moffnéiigue de ces substances, et par suite la dé-
termination du pouvoir magnétique sera ramenée
à une simple détermination de poids.
G* est d'après ce principe que j'ai recherché Mélhode ralvie
le pouvoir magnétique de différentes qualités de
fers y fontes et aciers , ainsi que des scories et des
oxydes qui se forment dans la fabrication du fer
avec le marteau ou avec les cylindres.
Il était d'abord très-imnortant de réduire ces
substances en poudre d'égale grosseur; à cet. effet,
fai employé pour le fer, la fonte et l'acier, des
limes bien trempées, ayant des dents égales;
tontes les poudres obtenues étaient ensuite passées
dans le même tamis de soie, et j'opérais seulement
snr la partie tamisée : on procédait de même pour
les oxydes et pour les scories qui étaient préala-
blement pulvérisées dans un mortier de bronze.
Du reste J'ai opéré avec le pôle nord du barreau
muni de son disque, ainsi que cela avait lieu dans
les recherches précédentes ; la poudre qui adhë*
86 SUR LB POUVOIR MAGIfériQUB BU FER
rait seulement au rectangle présenté par la partie
inférieure du barreau aimanté, était au contraire
repoussée par le disque qui était Formé d'une sub-
stance diamagnétique; en la faisant tomber avec
une barbe de plume et en déterminant son poids,
on avait donc seulement la quantité qui adhérait
par attraction magnétique.
M. Barlow a déjà fait connaître une métbode
pour déterminer le pouvoir magnétique : elle
consiste à placer un barreau de la substance à
examiner dans le plan du méridien magnétique ,
sous l'angle de l'aiguille d'inclinaison et à une cer-
taine distance d'une boussole : M. Barlow mesure
ensuite l'angle d'écart de l'aiguille de la boussole.
Les deux méthodes sont donc en quelque sorte
inverses l'une de l'autre ; car dans ta première
l'aimant est puissant et fixe, c'est la substance
magnétique qui est attirée; dans la seconde, au
contraire , l'aimant est faible et mobile, et c'est la
substance magnétique qui l'attire.
On peut observer du reste que dans la méthode
de M. Barlow l'attraction exercée par la substance
magnétique sur l'aiguille est compliquée par la
décomposition de fluide magnétique que l'action
de la terre doit opérer dans les substances n'ayant
pas det force coercitive, comme dans le fer ou dans
celles qui en ont une très-faible, tandis que cette
même décomposition n'a pas lieu dans les sub«
stanœs qui ont de la force coercitive.
Dans ia méthode qui a été proposée, au con-
traire , um décomposition da fluide magnétique
5 eut bien se produire encore dans diaque parcelle
e limaille de fer, mais les attractions et les ré»
pulsions magnétiques auxquelles elle donne lieu ,
sont très-faibles à cause de la petitesse même des
parcelles , en sorte que les effets qui résultent de
ET SB SES PRODUITS MÉTALLURGIQUES. 87
cette dëcomposîtioD sont détruits ou du moins
annihilés par Faimant puissant avec lequel la li-*
maille se trouve en contact: les substances qui ont
de la force coercitive et celles qui n'en ont pas sont
donc à très*peu près dans les mêmes circonstances.
En employant la méthode qui a été décrite, AugmenUition
j'ai d'abord reconnu quecertainsfersavaientunpou-g|^^ ** pera»-
voir magnétique trèsHK>nsidérable; c'étaient ceux
dont la limaille un peu grosse avait été pulvérisée
pendant longtemps dans le mortier jusqu'à ce
qu'elle pût passer à travers les mailles d'un tamis
de soie .l'acier m'a également donné, dans les
mêmes circonstances, un pouvoir magnétique un
peu plus élevé qu'à l'ordinaire. Il en râulte que la
percussion augmente beaucoup le pou voir magné-
tique du fer, et c'est en effet ce que j'ai constaté
par les expériences suivantes qui ont été entre-
prises comparativement : i^ sur la limaille d'une
même qualité de fer ou d'acier qui passait immé-
diatement à travers le tamis ou avant la perçus*
sion , et q^ suie la partie de cette limaille qui , un
peu plus grosse , ne potivait j passer qu'après une
percussion prolongée dans un mortier.
s
AÉSIGHATIOir.
■ .1 I I I ■ » ■ ■ » m^m
Fer aa bois , n* 1. . . .
Id, à la bouille , n* 16
Id. aa bois , n» 6
M. à la hooille phosphorem et cassant i
froid , n'> 4 . .
Aeier natarel de Styrie marqué Innerberg
aa sapin , n* 1. . .
MI9S ADHtelNT
10 avant
la
percossion.
90 après
la
pa>caaaioii. 1
0,58
fM6
5,25
9,82
5,93
10,26
6,0s
M5
6,00
6,33
88 SUR LE POUVOIR MAGNÉTIQUE DU FER
Dans deux autres expériences faites sur du fer
de Villersexel fabriqué à la houille par la méthode
anglaise et avec des fontes de Francne-Comté, j'ai
de même obtenu lo grammes et 9 grammes pour la
{)artie qui avait élé soumise à la percussion dans
e mortier.
Il est donc évident que le pouvoir magnétique
du fer peut augmenter de 4o et même de 5o p. 0/0
pour les fers de bonne qualité fabriqués soit au
charbon de bois, soit à la houille^ pour le fer à
la houille cassant à froid et peu malléable, dési-
gné sous le n"" 4> Taugmentation. n'est que de
3o p. 0/0. Pour l'acier naturel de Slyrie, elle n est
Î;uére que de 5 p. 0/0; et enfin j'ai reconnu , de
a même manière, que l'augmentation est encore
moindre dans les fontes, lors même que la per-
cussion est prolongée pendant un temps très-long.
Par conséquent, on voit que la percussion
augmente d'autant plus le pouvoir magnétique du
fer qu'il est plus pur, tandis qu elle n'augmente
que très-peu, ou d'une n)anière à peine sensible,
le pouvoir magnétique du fer combiné avec un peu
de carbone et doué de force coercitive.
Ce fait de l'augmentation du pouvoir magné-
tique par la percussion semble assez surprenant au
premier abord , on peut observer cependant qu'il
résulte des recherches de MM. Pouillet et Faraday
qu'un abaissement de température augmente aussi
le pouvoir magnétique (1) : or la percussion pro-
duit de même que le froid un rapprochement des
molécules; d'après cela les substances les plus com-
pressibles, ou ayant le plus grand coefficient
d'élasticité y seraient aussi celles dans lesquelles le
(1) Lamé. Cours de physique à rÉcole polytechnique.
Magnétisme.
ET DE SES PRODUITS METALLURGIQUES. 89
pouvoir magnétique s'augmenterait le plus par la
percussion , et c'est en effet ce qui semble se véri-
fier, car le fer est d'autant plus compressible qu'il
est plus pur, et il l'est plus que l'acier, quilui-
ffléme Test plus que la fonte.
Il m'a paru d'ailleurs que cette augmentation
de pouvoir magnétique due à la percussion dispa-
raissait au bout de quelque temps.
Pour exprimer en nombres les pouvoirs ma-cbotedel'anité.
gaétiques des différentes substances, il était néces-
saire de faire choix d'une unité : ce choix présen-
tait quelaues difficultés. De toutes les substances
essayées, le fer est celle dont le pouvoir magné-
tique peut devenir le plus grand; mais^ ainsi
qu'on le verra plus loin, il est en même temps
extrêmement variable, et de plus on vient devoir
3 u'il s'augmente par la percussion. On ne pouvait
onc choisir pour unité le pouvoir magnétique
d'une variété déterminée de fer, même en faisant
connaître d'une manière spéciale sa nature ainsi
que son procédé de fabrication. Il fallait , en effet,
que la substance dont le pouvoir magnétique se-
rait choisi pour unité pût être retrouvée bien iden-
tique à elle-même, et surtout que son pouvoir
magnétique fût bien constant. Amsi que cela ré-
sulte du tableau ci-dessus, l'acier réunit le mieux
toutes ces conditions; car on peut voir que le
pouvoir magnétique des variétés que j'ai essayées
est constant; et comme les usages auxquels on
l'emploie dans les arts exigent qu'il soit toujours
fabriqué de la même manière , et que par consé-
quent il ait les mêmes propriétés et la même com-
position chimique , j'ai fait choix de son pouvoir
magnétique pour unité.
Pour déterminer le pouvoir magnétique Aeier.
go sun u POUVOIR magnétique du fer
des aciers qui ont été essayés, on a commencé par
les faire recuire dans une forge de maréchal; il
était alors facile de les réduire en limaille à l'aide
d'une lime bien trempée : en déterminant d'après
le procédé qui a été décrit les poids de linaaille
adhérente à l'aimant , j'ai obtenu les résultats sui-
vants (i).
ACIER.
•
•
POIDS.
"S
NATURE.
ORIGINE.
MARQUE.
POUTOIE.
s
3
adhérent.
ss
gr.
1
Naturel.
Styrie.
Innerberg au sapin.
6,00
100 1
2
Fonddp.
St- Etienne.
Jackson.
5,97
.«
S
/d.
M.
/d.
«,09
lOf
4
td.
Id.
Bouvier, garanti.
5,93
99
S
Corroyé.
m
Jackson.
5,48
91
On voit que le pouvoir magnétique des quatre
premières variétés d'acier est à très-peu près con-
stant, quoique les unes soient de l'acier naturel ou
de forge et les autres de l'acier fondu ou de cémen-
tation : le pouvoir magnétique de l'acier parait
donc indépendant de son mode de fabrication.
L'acier naturel de Styrie marqué Innerberg et
au sapin et l'acier fondu de Saint-Etienne marqué
Jackson ou Bouvier, ayant sensiblement le même
pouvoir magnétique, c'est à ce pouvoir magnétique
(1) Dans la définition et dans la classification des qualités
de fers, fontes et aciers , ainsi que des divers produits mè-
tallur^çiqaes , j'ai suivi la méthode et les principes adoptés
par M. Le Play dans son cours de métallurgie, à l'Ecole
des mines (1841-42).
ST DE SES PRODUITS MÉTAlLtraGlQUBS. 9I
qne nous rapporterons tous les autres et nous le
représenterons par loo.
Le pouvoir magnétique de l'acier corroyé de
Saint-£tienne paraît être un peu moindre et égal
agi.
M. Barlow a trouvé que le pouvoir magnéti-
que de Tacier présente des différences notables et
quecelui deTacier non trempé peut s'élever à i5o,
celui de l'acier fondu étant lOO : je pense que ces
différences sont particulières aux variétés d*acier
qu'il a essayées et qu'elles peuvent tenir à leur
trempe; on conçoit en effet que l'action terrestre
ne doit pas décomposer d'une manière égale le
fluide magnétique d'un barreau d'acier, suivant
qu'il est trempé ou non trempé.
J'ai déterminé ensuite le pouvoir magnétique
de fers de différentes qualités, et j'ai recherché
s'il n'était pas modifié par le procédé de fabrica*
tien du fer qui pouvait avoir été obtenu soit au
charbon de bots et avec le marteau, soit à la houille
et avec les cylindres; c'est dans ce but que plu-
sieurs variétés de fer ont été essayées, mais je n'ai
pas observé de différence constante dans leur pou-
voir magnétique. On aurait pu penser aussi que
plus Féchantillon de fer essayé avait des dimen-*
siens petites, plus son pouvoir magnétique devait
être grand , car alors il avait été soumis à un plus
grand nombre de pressions ou de percussions soit
entre les cylindres^ soit sous le marteau ; j'ai donc
essayé des. fers de même qualité ayant des dimen*
sionstrès-différentes,maisonpeutvoirpar le tableau
(p. 93) que leur pouvoir magnétique n'augmente
pas quand leurs aimensions diminuent. En effet,
les essais des n^' lo, i5, 5, i3, a, 1 6, ont été exé-
cutés sur du fer fabriqué à la houille dans une même
Fer.
9^ SUR LE POUVOIR MAGNÉTIQUE DU FER»
usine à Villersexel ; les dîmensions des massiaux^
des barres, ainsi que de la tôle , étaient respective-
mento",o8o — o^jOaj— o",oi5— o",oio — o",oo7
— o'^yOoi ; or n est facile de voir que les pouvoirs
magnétiques ne varient pas suivant une loi détermi-
née a vec les dimensions des pièces sou mises à Tessai •
Pour les fils de fer des n"" 7 et 8 , qui proviennent
tous deux de Fusine de Lods, et qui sont du reste
de grosseur très-différente , le pouvoir magnétique
est à peu près le même, et ce n est pas le pouvoir
du fille plus petit qui est le plus grand.
Tai constaté d'ailleurs que l'augmentation de
pouvoir magnétique qui résulte de la percussion de
la limaille ne reste pas constante : elle est plus
grande après la percussion , et elle va ensuite ea
diminuant; on conçoit donc qu'au bout d'un cer-
tain temps elle puisse disparaître tout à fait. Si les
échantillons de fer qui ont été examinés étaient
fabriqués depuis un temps assez long pour que cela
ait pu avoir lieu, les différences observées dans le
pouvoir magnétique du fer ne doivent pas tenir
aux opérations de martelage ou de cylindrage qu'il
aura subies , mais seulement à sa composition chi-
mique et même aussi à l'in^alité des grains, bien
qu'ils aient tous été passés au même tamis.
ET DB SSS PRODUITS MÉTALLURGIQUES.
FER.
8
■e
S
9
HÀTUEB ET FABRICATION.
fer affiné an charbon de bois par la mélbodo
OJUQIXB.
frone-comloùe, doux et mou; grain fin d'un a^ d«.« - - o-a
gris d'acier de i" qualité. > ^« Port-sn^SaOne.
Verge ronde de 0b,020 |
' '-»'-'— é à la bouille en traitant les fontes (
par la méthode ofnglaist ; grain i
gris-noirâtre ; qualité sujpérieure S de VUlersexel. . . .
i fers ordinaires à la bouille. i
Id. fabriqué à la bouille en traitant les fontes
de Comté par ' — — -
fln, d'an gris , ,
à c<ale des fers ordinaires
Verge carrée de 0n,007
1 M. Id. que (i ), ayant serri de bobine dans une
*' matore. Verge ronde de o«,oi5
j
de la Haote^éne
Id. fabriqué à la bouille par la méthode oit-
glMiê; phosphoreux trés-cassant à froid et
se brisant sous le premier choc du marteau : f des
S rain cristallin, gris-blanchâtre et éclatant, /bords de la Loire,
e trés-maDTaise qualité. ^
Verge ronde de 0".020
li. M. que C2).Verge carrée de o«,oi5
id. id. que (1). 11 est en verge crénelée des-'
« imée à la elputerie et façonnée au martinet, du Pont - du-Bois.
Petite Tcrge crénelée (
c id. affiné au charbon de bois de très-bonne
T \ qualité. Fil de fer de 0«,008
f
Id. M. que (7). Fil de fer de on,025.
deLods (Doubs). .
Id.
fid. préparé en réduisant dans un tnbe de'
porcelaine le peroxyde de fer par un coo-
^ . rmnt d'hydrogène sec , la température éUnt
'< élevée à la fld de l'opération , et le fer se
refroidissant complètement dans l'bydro-
géne
Id. Id. que (3). Ce fer a seulement été puddlé
et passé aux cylindres dégrossisseurs. ?
Hassiau de fer puddlé de 0b,0SO )
'•
u
13
14
IS
id. fabriquéàla bouille par la méthode cAoni-) ^,AK.t«.nu
» ptuoise. Barre de o»,o35 sur 0",o40. . . ] " ad«™^"W.
Id. que (3).
I
M. /d.que(f). Verge carrée de 0",007
/d.ltf.que(3). Verge carrée de on,oio
Id. préparé comme (9) avec de Toxyde des
battituret préalablement purifié
/d. M. que (3). Verge carrée de 0",073
a. Id. que (3). Il est en bande mince servant
à faire des cercles.
Bande de ob,oio d'épaisseur.
• •
Id. que (I).
/d. que (3).
/ii.qae(3).
Id, que (3).
• •
■BUHHHH
Poldi.
0,58
6,19
6,16
6,05
6,04
5,93
5,93
6,84
5,8|
5,81
S,7S
5,54
5,51
5,43
5,31
6,35
93
Poa-
Tolr.
110
103
103
101
101
90
99
97
97
97
93
93
91
89
66
94 ra^ ^B pot VOIR HAGNÉnQUE DU FBR
On peut résumer les données de ce tableau de
la manière suivante :
Le pouvoir magnétique du fer pur réduit par
Thydrogène et refroidi clans un courant de ce gaz
est à peu près égal à celui de l'acier.
Le pouvoir magnétique du fer brut du com-
merce fabriqué au charbon de bois ou à la houille ^
aveclemarteau ou avec les cylindres, quelles que
soient d'ailleurs sa qualitéetses dimensions, varie
généralement de 90 à 1 10. Il est donc égal à celui
de l'acier, ou en tout cas il n*en diffère que d'un
dixième.
Ce résultat confirme une observation faite par
M. Pouillet (1), qui a constaté que la limaille
d'acier n'est guère moins attirable que la limaille
de fer.
Il m'avait d'abord paru convenable de prendre
pour unité de pouvoir magnétique celui du fer
pur préparé par l'hydrogène; mais ce pouvoir, qui
est du reste égal à celui de Tacier, est bien moins
constant.
£n déterminant le pouvoir magnétique de la
limaille de fer, un peu oxydée par exposition h
l'air, j'ai trouvé, comme il était facile de le pré-
voir, que le pouvoir magnétique était moindre que
précédemment.
Ainsi, une oxydation assez légère abaisse le pou-
voir magnétique à 5o.
J*ai réduit par l'hydrogène une ocre rouge ou
du peroxyde de Fer mélangé d'argile, et bien que
la réiluclion du fer parût être complète, le pouvoir
magnétique a été très-notablement diminué par
la présence de l'argile , car je Tai trouvé égal à ô5.
(1) PooiUet, EUiDeatsde physique, liv. III, p. 13.
ET DE SES PKODtlITS HÉTALLtJRGIQtJBS. qS
Ces exemples montrent donc que ]e développe-
ment du magnétisme par induction est fortement
diminué dans une substance magnétique lors-
qu'elle est mélangé d'une quantité même assez
faible de substance diamagnétique.
Je me suis proposé de déterminer aussi le pou*
voir roagnétiaue du nickel , afin de le comparer à
celui du fer; le nickel que j'avais à ma disposition
était celui du commerce, qui est en petites ta-
blettes spongieuses de quelques centimètres de
côté, et d une composition qui n'est probablement
pas bien constante. Un essai sur la poudre tami«
sée m'a donné 33 pour son pouvoir magnétique :
comme le nickel est très- cassant, il se réduit
facilement, par l'action de la lime ou du pilon, en
une. poudre plus fine que celle du fer; on doit
donc regarder le nombre 33 comme représentant
plutôt le rnùiimum que le maximum du pouvoir
magnétique du nickel du commerce qui a été
essayé. Ce résultat s'accorde, du reste, avec [les
observations de M. Gay-Lussac, et aussi avec
celles de Wollaston (i), qui a constaté que Tac-,
tion magnétique du nickel était de ^5 à 38 p. o/o
de celle du fer.
J'ai recherché ensuite le pouvoir magnétique ^®"^-
de différentes espèces de fontes qui avaient été
fabriquées au charbon de bois, et j'ai principale-
ment recueilli leur limaille dans des usines oii on
alèse les cylindres qui servent à la fabrication du
fer par la méthode anglaise; ces limaillts étaient
ensuite pulvérisées et tamisées.
(1) Berthier* Traité des essais par voie sèche , tome II,
p. 375.
96
SUR LE POUVOIR MAGNÉTIQUE DU FER
FONTE.
S
a
s
RÀTCRB.
PRtPiftâTIOll
Dl LA LIMAILLI,
obserrationB.
ORIGINB.
Poids.
Fallon (Hte-SaÔBc).
Griie très-foncée. Alésage
I Alésage delà sarface de ey- 1
Grise foncée. . . .
Grise, Al'alrebaod
Traitée
briquer le petit fer. . . .
I
Id. de gros cylindres pour )
dégrossir la loupe A sa ) Magny (Hte-Saône).
sortie du fonr A puddler. . )
Pou*
TOlrJ
«e
64
i
Unpeooiydée
Alésage de cylindres canne- '
lés servant à fabriquer le
petit fer r . . . .
Glenral (Doabs). . .
Champagne
Le pouvoir magnétique de la fonte est assez
constant, il Test moins cependant que celui de
l'acier ; et on conçoit du reste que, toutes choses
égales, il ne doit pas être le même pour deux fontes
contenant la même proportion de carbone, et
dont l'une serait grise, tandis que l'autre serait
* blanche.
On voit par le tableau que le pouvoir magné-
tique des fontes grises de Franche-Comté est à
peu près les 2/3 de celui de l'acier, et que le pou-
voir de la fonte truitée de Champagne est un peu
moindre. A l'aide de sa méthode, M. Barlow(i)
a trouvé que le rapport des pouvoirs magnétiques
d'une foQtc avec de l'acier trempé est aussi à peu
près égal à 2/3.
Lorsque la limaille de fonte s'est oxydée par
suite de l'exposition à l'air, son pouvoir magnéti-
(1) Becquerel. Traité, t. II, p. 362.
/
BT DK SES PRODUITS MÉTALLURGIQUES* 97
qaedoit Décessairement diminuer; c'est ce qui a
ea lieu pour le n^ 4» ^^ ^^ essayant deux autres
écliantillons de fonte grisede Franche-Comié dont
la limaille était un peu plus oxydée que celle du
il' 4» j'^i trouvé, pour le pouvoir magnétique de
lune^ 5o, et pour celui derautre, 4?*
rai déterminé ensuite le pouvoir magnétique oiydai.
de divers oxydes de fer qui se forment quand on
passe le fer aux cylindre»^ ou quand on le travaille
avec le marteau; ces oxydes, qui tombent de la
pièce de fer sous forme de plaquettes ou d'écaillés,
ont une couleur gris de fer uniforme et une pou-
dre noirâtre. Cependant, leur composition ne sau-
rait être la même , ainsi que cela résulte des
grandes différences présentées par leur pouvoir
magnétique. Ils s'attaquent tous facilement par
l'acide chlorfaydrique ; ils laissent quelquefois,
comme le n^ i , un résidu noir de charbon , ou ils
dégagent un peu d'hydrogène sulfuré, comme cela
aeulieupourles u^ 4 ^^ ^v^^ bien encore ils don •
nent un peu de silice gélatineuse qui, pour le n"* 5
était assez abondante et provenait du laitier riche
exprimé de la loupe : on conçoit d'ailleurs que la
silice de ce laitier doit diminuer le pouvoir ma-
gnétique de l'oxyde.
( Voir la tableau ci-après, p. 98.)
Tome XI F, 1848.
9$ StB tS t>OUyOtR MAGNÉTtQUB DÛ iPÊÂ
oxydés praventmi du travail du fer : T. avec le^ cylindres j
IL avec le fnarteau.
■9
B
MODE DK FABRIGATkOR.
OUGim.
Pofds.
POtt-
Tour.
i Oxyde formé par le passase de la verge
ronde de o^yO^o aux cylindres couIm:
température roage soomre.. ..••...
L Cylindres.
Magny(Hle-'Saine).
Id.
Id. des largets de quelques ceiliimétres
enire les cylindres qui servent à fabri-
quer la tôle : temp. rouge
td. de petits roassiaux de o«,080 de cÀté
aux gros cylindres ; temp. rouge. • . .
yillersëxeI(Hte-Sa6ne)
Hagny (Hte-8a6ne}. . .
( Id. de la loupe aux gros cylindres dé-
I grossisseursjimmédiatement à la soriie [ VillersexelCHte-Sadne).
four à puddler ^temp. rouge-blanc./
IL Uarteaii,
ir.
1,05
0,99
0,56
0,^
0,31
1"
11
9
1
2
Oxyde dit des battltares provenant du
martelage du fer dans un atelier de
serrurerie. •
1—
ifii'—
36 p. 100.
64 p. 100.
Id.
m,
m'
1,3S
0,90
o;72
0,31
32
15
13
4
I. On voit par le tableau I qbe les oxydes qui
se forment dans la fabrication du fer par la mé-
thode anglaise ont un pouvoir magnétique qui
varie de i8 à 4; mais 11 est remarquable que les
différencesqu'ilsprésentent soient en relation avec
leur mode de formation. On peut observer en
effet que le pouvoir magnétique des oxydes est
d'autant plus grand que les dimensions transver-
sales de la pièce de fer cylindrée sont plus petites;
mais dans les circonstances dans lesquelles j*ai re-
cueilli ces oxydes, la pièce cylindrée ou laminée
avait une température d autant moins élevée que
Et bB 'ses J^kbDtiTS VÉTÀLLbBGtQUES. 9g
ses dimensioDs transversales étaient plus petites,
et en particulier pour les h®* i et 2, la verge de
0*,O2O9 dont la fabrication était arrivée à sa der-
nière période, n'avait plus que la température du
rouge sombre, et de plus elle devait encore être
un peu refroidie par le filet d'eau abondant qui
humectait les cylindres, tandis que pour le n*" 4>
et surtout pour le n"" 5 , le fer était au rouge->blanc
et sortait clu four à réchauffer ou du four à pudd-
ler. Par conséquent on peut dire que le pouvoir
magnéti(|ue des oxydes qui se forment quand on
passe le 1er entre des cylindres, est d'autant plus
grand que le fer a été travaillé à une température
plus basse.
U. J'ai opéré eiisuite sur les oxydes provenant du
martelage du fer dans deux ateliers de serrurerie.
Comme d'après M. Mosander il y aurait deux
oxydes différents des battitures inégalement ma*
jgnédques, et se trouvant l'un à la surface inté-
rieure de l'écaillé, l'autre à sa surface extérieure ,
j*ai cherché à les séparer à l'aide du barreau ai-
manté, qui, promené dans la poudre du n"* i, a en-
levé facilement 36 p. 100 qui constituaient la
partie la plus magnétique m , tandis que les 64
p. 100 qui restaient formaient la partie la moins
magnétique m\
La tnéme séparation a été faite pour le n* 21, et
j'ai encore déterminé le pouvoir magnétique des
deux parties désignées Respectivement par m et m\
Le tableau II niohtre que pour l'oxyde prove-
nant du travail du fer avec le marteau, la limite
inférieure du pouvoir magnétique est égale à 4
comme pour l'oxyde des cylindres : la limite su-
périeure est un peu plus élevée ; cela tient sans
Sans dbîite à ce que les oxydes essayés provenaient
-« *
lOO 8Ua LB POUVOIR MAGNÉTIQUE DU FBR
de fers qui avaient été travaillés à une tempéra-
ture plus basse au marteau qu'avec les cylindres.
Les oxydes des cylindres qui se produisent
dans des circonstances restant les mêmes pour
un même, calibre, ont une composition plus
constante et par suite un pouvoir magnétique
plus constant que les oxydes desbattiCures;- ces
derniers doivent , au contraire , varier de com-
position avec la température de la pièce d'essai ,
qui passe du rouge-blanc au rouge sombre dans
la durée d'un même martelage; c'est ce qui ex-
Filique pourquoi 9 dans l'oxyde des battitures^
oxyde Je moins magnétique peut se trouver mé-
langé avec l'oxyde le plus magnétique ; le premier
aura dû se produire au commencement et le se-
cond à la fin de l'opération; dans l'intervalle il se
sera d'ailleurs formé des oxydes dont le pouvoir
magnétique , ainsi que la richesse en fer, doivent
être intermédiaires entre ceux des extrêmes. Du
reste , que les oxydes désignés par m et par m!
n'ont pas chacun une composition définie ( i ); car,
comme ils sont un peu fusiotes à la température à
laquelle ils prennent naissance, ils doivent se dis«
soudre et se mélanger à peu près en toutes propor-
tions.
Le pouvoir magnétique des oxydes provenant
du travail du fer, soit avec les cylindres, soit avec
le marteau, varie à peu près dans les mêmes limites
et la limite inférieure peut être considérée comme
égaleà 4) lalimitesupérieureétanta2pourles varié*
tés , qui ont été essayées : dans mes expériences ce
pouvoir magnétique était d'autant plus petit que le
fer avait été laminé ou martelé à une température
(I) RégoanU. Cours élém. de chimie, 3* partie, p. 36*
ET SE SES PRODUITS MÉTALLURGIQUES. lOI
pins élevée. Il importe d'ailleurs d'observer que ces
oxydes ne sont pas purs /et que leur pouvoir ma-
gnétique dépend non-seulement de )eur degré
d'oxydation résultant surtout de la température
à laquelle ils se sont formés, mais aussi delà pro-
portion de scorie riche mélangée , qui doit tendre
il le diminuer beaucoup : or cette proportion est
plus grande lorsque la pièce de fer est à une tem-
pérature élevée ou lorsqu'elle sort du foyer» comme
(4) et (5) que pour (i) et (a), car la scorie a déjà
été exprimée par les cylindres ou par le marteau.
De plus , on comprend que lorsqu'un âlet d'eau
abondant tombe sfir le fer pendant le travail , la
composition de l'oxyde qui se forme alors doit se
rapprocher beaucoup de celle de l'oxyde magnéti-
que : par ces dispositions, on conçoit donc que les
oxydes précédents sont difficilement comparables.
J'ai enfin recherché le pouvoir magnétique Seoitei.
de quelques scories riches en fer qui se forment
dans différents foyers métallurgiques. Elles ont
toutes une couleur noir-grisàtre , un éclat métalli-
que qui rappelle les oxydes précédents ; quant à leur
poudre , elle est noirâtre , et quelquefois , comme
cela a lieu pour le n"* 4» ^^^^ ^st nuancée de brun.
La scorie n"" i coulait naturellement de la sole
du fond à réchauffer porté à la température du
blanc soudant; elle était radiée^ cristalline et
bien homogène; mais toutai les autres rete-
naient des parcelles de fer qui étaient mélangées
dans leur pâte; pour les n^ :2 et 3, qui pro-
viennent de l'affinaffe par la méthode franc-com-
toise, le fer a d'abora été enlevé avec le petit bar-
reau aimanté ; le n"" 4 ou le mâchefer de la forge
de maréchal formait une scorie non homogène
empâtant des parcelles de fer et de charbon;
103 SUR tB yOtJVQIR MAGNÉTIQUE PXJ fM
à raîde du barreau aimanté on Fa séparée, cqmme
précédemment, en deut parties, l'une plus ma-
gnétique m, Tautre moins magnétique m', ensuite
onf a opéré sur chacune de ces parties. Pour )e n* 5
la même chose a eu lieu , mais on a seuleinent dé-
terminé le pouvoir de ]a partie la tnoins magpéti-
que m', qui formait la ipasse de la scorie*
I
SCORIES.
%18CRtPT101l.
OMGIIIB.
, Id. riche, cristalline, de l'aflRnage da fer
' par la métliode frane-wmiolM
Scorie riche, cristalline et homoRénei I
la tôle. ;
iâ.
de Uds (Doplis)*
• • • •
de la Haate-Sa6ne. . .
* Id* trés-riehe • caTemense , non homo- )
4 gène , (|iie mâchefer; elle retient trés^ > d'ane forge à foafllel. .
peu de ler métalliqoe. • )
peu
slfd.
I
M.
Poids.
gr.
0,15
0,13
0,11
m 1,95
mf 0,t3
m' 0,06
▼olr.
21
0,«
Le pouvoir magnétique des scories riches des
fours à réchauffer à la houille ou des foyers
d*affinerie au charbon de bois est à peu près le
même, il s*élève à 2 pu à 3 centièmes ; il est im-
médiatement infiprieiir à celui des oxydes essayés
précédemment » et ces oxydes paraissent, en effet,
pouvoir se mélanger ou même se dissoudre e^
grande proportion (|ans les scories riches.
Les scories de la forge ordinaire à souffle^ ont
d^ailleurs un pouvoir magnétique très-inégal , et
c'est du reste ce qui devait être pour celles que j'ai
essayées qui n étaient pas homogènes : on voi^ ce-
ET DE SES PRODUITS MÉTALLURGIQUES. Io3
pendant qu'abstraction faite des oxydes qui pou-
yaient être mélangés dans le n"" 4« 1^ pouvoir ma-
gnétique du silicate de fer m', qui forme la masse
de la scorie, est inférieur à celui des scories précé-
dentes.
Dans les recherches qui précèdent, on a estimé
les pouvoirs mafçnétiques en comparant entre eux
les poids des différentes substances qui adhéraient
à un aimant constant; on pourrait aussi se pro-
poser de comparer les volumes des substances qui
adhèrent à cet aimant, et il est facile de voir qu'il
suffirait de multiplier les pouvoirs magnétiques
obtenus précédemment par le rapport de la den-
sité de Facier à la densité de la substance consi-
dérée.
io5
ANALYSE
Uun échantillon de Cor de la Californie , remis
au laboratoire de PÊcole des Mines par
M. Peabodjr;
Par M. RIVOT» ingépfenr des mliMi.
Cet échantillon renferme : de petites paillettes
aplaties , cTune belle couleur jaune ; des grains
extrêmement petits et unis , attirables au barreau
aimanté et qui paraissent être du fer titane; un
grain assez gros , jaune , irrégulièrement ar^
rondi, pesant o'''y628, sa densité est seulement
de 14960.
Ce grain , fondu dans une petite coupelle au
fourneau à mouffle , a donné un bouton d'al-
liage d'une densité de 17,48.
L'analyse des paillettes d'or, faite sur un
gramme de matière, a donné les résultats suivants,
rapportés à 1 00 parties :
Or
90,70
Argent* • • •
8,80
Fèil • • • •
0,38
99,88
NOTICE
sur la soufrière de la Guadeloupe ;
extraite des rapports de
m. DUFBÉROY, EUE DE BEAOlOliT, jaL¥ Bf MIRGIB^.
M. Cailloué ayant adressé, )e 9 déceipbre |Ct43f
i M. le ministre de la marine et des colonies, un^
demande en concession teoiporaire pour Te^ploi-
tation de la soufrière de la Guadeloupe, }e conseil
colonial accueillit favorablement cette demande
et autorisa l'administration locale, par décret du
3 juillet j844f ^ accorder la copcession sous cer*
tames conditions. Des diSicultéa s'étant élevées pen-
dant le cou rs de Ti nstructi on admi nistra ti ve de cette
demande, M. Berthot, ingénieur en chef, direc-
teur dep ponts-et-cbaussées, à la Guadeloupe, fut
chaîné, par I\f . le gouverneur, de visiter les lieux,
et d'examiner quel mode d'exploitsition il conve*
nait d'imposer à M. Cailloué. Dans son rapport 1
en daté du ao août i845, cet ingénieur déclara
formellement que ladite soufrière n'était psis ex-
ploitable. Ce rapport ayant été commiiniqué k
M. Cailloué, celui-ci , s'appuys^nt sur ses observa*
tions personnelles et sur celles de M* Villerojc,
son ingénieur, contesta Texaclitude ^w rapport df
M. Bertbot, dans un méipoire en date du
10 mars 1846. En présence d'assertions aussi con-
tradictoires, M. le ministre de la marine et des
I08 SCR LA SOOFméRB
colonies crot devoir prendre l'avis da conseil gé*
néral dçs mines avant de statuer sur la demande
de M. Cailloué, et transmit, à cet effet, le dossier
de l'instruction k M. le ministre des travaux pu-
blics.
Sur le rapport de MM. Dulrénoy et Êlie de
Beaumont, contenant une analyse des diverses
pièces de l'instruction, et d'observations encore
médites de M. le géologue Deville, sur la sou-
frière de la Guadeloupe 9 et après en avoir déli-
béré , le conseil général des mines , dans la séance
du 7 juîUet 1846, émit Favis: r* qu'il n'y avait
fias lieu de coucher, è cette époque, la sou-
rière de la Guadeloupe; 2* qu'il n'y aurait lieu
d'instituer une oonijession qu'autant qu'il serait
bien démontré, par des travaux derecnercbes et
de reconnaissance suflBsamraent développés, que
les gîtes de soufre existants & la soufrière de la
Guadeloupe peuvent être l'objet d'une«exploita-
tion utile et durable; 3* qu'il y aurait lieu , dans
le cas où M. Cailloné en ferait la demande, de
Fautoriser à exécuter; à ladite soufrière , des tra-
vaux de recherches et de reconnaissance, et à
soumettre les minerais de soufre , provenant de
ces travaux, aux essais qui seraient nécessaires
pour en constater la richesse.
^ En conséquence, M. le ministre de la ma-
rine et des colonies invita et autorisa , vers la fin
de 1 846, M. Gailloué à faire exécuter à ses frais
lesdits travaux, ainsi que les essais de minerais, et
nomma en même temps , pour les contrôler sur
place, M. Hulot d'Osery, ingénieur des mines,
puis, par suite du décès de cet mgénieur, M. Joly ,
ingénieur des ponts*et-chaussées.
M« Mercier , ingénieur civil , choisi i cet eflFet
DB LA GUADELOUPE. t09
par M. Gaillouë , arriva à la Guadeloupe dans le
courant du mois de mai 1847 ^^^^ ^' Luillier,
rejM^seotant spécial de M. Cailloué , et com-
mença immédiatementrétude doDt il était chargé.
M. Joly y arriva le 1 1 août suivant. Nous don-
DODs ci-après, avec le rapport de M. Mercier , un
extrait des rapports de MM. Dufrénoy, Elie de
fieaumont ei Joly.
ËxêraU du premier rapport de MM. DdfiiAnoy et Êlii
DE BiAUMOfiT, en daie du 7 juillet 1846.
D'après les observations que M. Deville nous a
communiquées et qu'il nous a autorisé à citer, la
soufrière de la Guadeloupe est distante d'environ
12.000 mètres de la Basse-Terre; elle forme un
cône tracbytique qui surgit au milieu d'un vaste
cirque de roches dedolérite, lesquelles cernent la
soufrière de toutes parts et limitent d'une manière
assez nette les phénomènes qui en dépendent. Le
point culminant de la soufrière est à 1 .484 mètres
au-dessus de la mer ; la plaine qui constitue le cra-
tère est élevée de i.45o mètres; enfin, l'altitude
de la ceinture doléritique est moyennement de
i*3oo mètres. Quelques points sont plus élevés,
notamment le morne de l'Echelle, qui atteint
1387 mètres.
Entre la ceinture doléritique et la soufrière,
règne une plaine circulaire désignée sous le nom
de Savane aux Mulets^ dont la hauteur est de
iko èt}R LÀ Sbtok'Rl&RE
1 . 1 54 mètres. Son sol est formé de cendres eï de
débris de roches volcahiques; on n*y voit nulle
Eart de roches à nu, si ce n^est des fragments tom-
es^ il est cependant probable que le pied de la
sduftière se prolonge sous le sol de Cette plaine ^
et qu'oli retacontrerait à une certaine profondeur
les roches trachyti(|ues qui le forment.
Cette disposition des lieux est essentielle à re-
marquer, attendu qu'elle fait connaître exactement
la région où il existe du soufre.
Au pied du cirque doléritique, à une hauteur
de î94o tnëtres, existe Une source thermale dési-
gnée sous le tiorti de Bains jaunes; ellb l'em-
prunte à de l'hydrate de fer qu'elle tient en sus-
Sension et non à du soufre , ainsi que l'a annoncé
I. Yilleroi , ingénieur chargé par M. Cailloué de
dresser le projet d'exploitation.
A partir des bains jaunes le sol s'abaisse d'une
manière assez régulière jusqu'à la mer. Le camp
Jacob) appelé aussi camp d assainissement, est à
peu près à moitié chemin ; son altitude est de
5oo mètres; une bonne route conduit de la Basse-
Terre, un peu au delà du camp, au Matouba , ré-
sidence du gouverneur. Depuis ce point jusqu'aux
bains jaunes, il existe encore des routes irrégu-
lîères; mais, au-dessus, la luxuriante végétation
des tropiques envahit tout le sol et l'on ne ren-
contre plus, jusqu'au pied du pic de la soufrière,
que quelques sentiers sans suite.
La température moyenne du plateau de la sou-
frière est de I a à 1 4 d^rés ; le sommet de la sou-
frière est presque toujours environné de nuages et
le nombre de jours pendant lequel la montagne
se lais&e parfaitement distinguer, ne dépasse pas
M LA GUADELbiiPB. Ill
sS i 3o par an. H en résulte que Fair constàm-
meut humide y est même presque toujoùrà au
pdîtit de Maturation.
Uilé grande fissure très - ^rolbhdé ^ h flancs
abruptes, thiTerse lé plateau dé là soufrière à
peu près du N. i5 à no"" O. au Sud )5 à ao'' E. Il
36 dégage sut* ùilie grabdie partie de sa lofagûeur des
Tapeurs sulfureuses; elles sotit surtout ilbobdantés
stir la pente N., en un ^int sitUë S ) .^55 niëtteik
de hauteur, qui correspond à Udë gtiôlté |)rës(}ué
entièrement comblée par des ëboiliebiëkits. Dé ce
côté les vapeurs, trouvant une issue large et; fâëilé,
sortent sans produire de sifflement. Yëbs lé milieu
de la grande fente, et près d'uh gros bloc lonibé,
qu'on appelle le Pont du Diable^ il éjtisté égale-
ment dies fumarôlles non moins abondabtes.
Sur lapenteSudducôneetàunniveauunpeu in-
férieur (i .35 1 mètres), se sont ouvertes, en décem-
bre 1 846, après une éruption de cendres , des fu-
marôlles situées précisément sur le ]prolongement
delà grande fente; depuis lors, là production des
yapébrs a diminué sans desser complètement; on
trouve auprès dé cet brifice deà déf>dts de soiifrë
sublimé, ^ur les parois de la fissuré de iB36 bt sût*
le plateau de la soufrière, près dû pitoh Napoléon,
situées à TEst, se dégagent aussi, avec ixû sifflement
très -aigu, des fumarollés àbondâbtesj céà dér-
ilièfés avaient M peu perdil de leur ihtenâité âprèà
la petite éruptioil dé 1837, qui a àcbidéîité le cÔt'é
N .-0. de là montagne ; mais, dané céâ dérnièréë
années , on a remarqué que les fumarollés de YE.
reprenaient de la force , à mesure que belles du
N.-O. en perdaient.
Ces dernières se sont déclarées le 1 2 février 18^7,
après une petite éruption qui à vomi dëd cendrëî
Ii:2 DE LA SOUFRIÈRE
et une boue épaisse. Il s'est produit de grands éboa-
lements et la formation de cette bouche qui n exis-
tait pas ; au même moment les fuma roi les qui s'é*
taientétablies anciennement à l'ouverture mêmede
la grotte et qui en interdisaient l'entrée , ont cessé
entièrement.
Il paraîtrait que la masse de matière sulfureuse
qui s échappe de la montagne, au moins dans les
moments de calme, serait à peu près constante, et
qu'elle se répartirait entre les différents orifices
f>Iacés le long de la grande fente , suivant Tétat de
a montagne.
Ce gisement de soufre est, selon M. Deville,
le plus important. Cest probablement aussi celui
qui a le plus frappé M. Cailloué, car les échantil-
lons, au nombre de cinq, qu'il nous a remis, pro*
viennent des différentes lumarolles disposées à
proximité de la grande fente.
Outre le soufre produit journellement par les
fumarolles, on en observe quelque peu dans les
cendres accumulées dans la savane aux Mulets;
peut-être existe-t-il dans cette plaine des points
filus riches que d'autres, notamment sur le pro*
ongement de la grande fissure; mais aucuns tra-
vaux ne l'ont constaté, et tout porte à croire que
ce second genre de gisement est très-pauvre.
Peut-être aussi existe-t-il du soufre tout formé
dans l'intérieur de la montagne; pour ce troisième
genre de gisement, on en est réduit aux conjec-
tures, et chacun peut les interpréter d'une manière
différente. Toutefois, en comparant la soufrière de
la Guadeloupe avec la solfatare de Pouzzoles, on
doit regarder cette hypothèse comme peu fondée :
à Pouzzoles on observe les mêmes gisements que
nous venons de signaler à la Guadeloupe; i^ des
DE LA GUADELOUPE. Il3
bourrelets et des géodes le long des fumaroUes;
2'*]e sable du cratère contient une petite quantité
dt soufre disséminé dans sa niasse, mais le conglo-
n)â[^t trachytique n en renferme pas. On doit dire
qu'à la Dominique, qui fait partie des Antilles, on
exploite du soufre dans le tracbyte même; mais,
outre que cette exploitation est très- bornée, le
trachj^te de la Dominique est blanc terreux , dé-
composé comme la roche aluni fère du Mon t-Dore;
ce gisement ne serait donc pas comparable à la
soufrière de la Guadeloupe, où le tracbyte est
très-solide et de couleur foncée.
Il résulte de» détails qui précèdent, que le gise-
ment du soufre de la Guadeloupe est essentielle-
ment lié aux phénomènes volcaniques actuels.
On suppose assez généralement qu'il en est de
même du soufre de la Sicile; la proximité de
TEtna de la plupart des mines de cette contrée,
la présence du soufre à Vulcano, semblent confir-
mer cette opinion, mais il nen est rien; en
Sicile, le soufre est disposé en couches irrégu-
lières, dans les marnes bitumineuses qui dépen-
dent du calcaire à nummulites et appartiennent
par conséquent aux terrains neptuniens. Les par-
ties ricbes en soufre se trouvent à la même hau-
teur géologique et se continuent sur d'assez
grandes longueurs, en sorte qu'on lea suit et qu'on
les exploite comme on ferait d'une carrière de
plâtre ou de pierre à bâtir.
Nous ajouterons que nous ne connaissons pas
d'exploitation importante de soufre, ni dans les
volcans dçs Andes, ni dans ceux de l'Afrique^
en sorte que ce minéral , si fréquent dans les ter-
rains volcaniques, ne semblerait pas, quant à
Tome XI F, i848. 8
Il4 SUR LA SOUFRIÈRE
présent y y former des dépôts étendus et puis-
sants.
* Les fumarolles paraissent donc être à la Guade-
loupe, comme à Pouzzoles, les principaux points
sur lesquels devrait se porter Texploitation; on
récolterait le soufre qui s y est accumulé par leur
action successive ; on pourrait en outre pratiquer
des appareils de condensation pour recueillir le
soufre qui se produit journellement. Ce mode
d'exploitation serait peu coûteux, mais il ne four-
nirait probablement qu une faible quantité de
produits.
Rapport de M. Mercier , ingénieur civiL
Aperçai La montagne dite la Soufrière ^ dont le rapport
géoéranx. précédent vient de faire connaître la forme et la
disposition générale, a subi, par suite des commo-
tions souterraines qui, à diverses époques, ont dé-
solé la Guadeloupe, de fréquentes modifications
dans le relief extérieur de l'espèce de plateau qui
la surmonte. Ce plateau, dont le diamètre moyea
est de 35o mètres, offre une succession de pitons
arrondis y et de pièces disposées au hasard et
sans aucun ordre apparent, avec quelques val-
lées plus ou moins importantes dont les princi-
})ales sont au nombre de trois. Le sol de ces val-
ées et les flancs de quelques pitons sont couverts
d'une cendre grise ou rougeâtre , dont l'épaisseur
moyenne n'excède pas 2 décimètres, et qui est
en grande partie recouverte d'une végétation assez
vigoureuse.
DB LA GUADBLOWE. Il5
Les roches doléritiques et tracfaytiques qui con-»
stituent la masse du cône ne sont apparentes qu'au
sommet, et dans une espèce de ceinture qui en«
toure ce cône aux deux tiers de sa hauteur, ainsi
Sue dans les fissures qui sillonnent la montagne,
^n remarque aussi à diverses hauteurs des blocs
plus ou moins gros éboulés du sommet. Ces
mêmes blocs se retrouvent dans les vallées ad<-
jacentes à des distances variables de la Sou-
frière.
Le diamètre mojen de la base du cône est de
960 mètres, et la pente moyenne du talus de 45
à5o\
On suit, en partant de la Basse-*Terre , une
bonne route , en grande partie pavée avec beau-
coup de soin et macadamisée sur le reste du par*
cours. Cette route est bien entretenue , quoique
Eu large. Elle n'a que 5 mètres de largeur, plus
j fossés qui ont un mètre, et offre une grande
analogie avec les chemins vicinaux de grande com-
munication de France. Les pentes en ont été pas*
sablement ménagées. Toutefois la pente générale,
qui est de 8 centimètres par mètre, excède i5 cen-
timètres sur quelques points , ce qu'on aurait pu
éviter. Cette route se poursuit jusqu'au-dessus du
Matouba , résidence du gouverneur , au torrent
dit la Rivière-Rouge; mais, pour se rendre à la
Soufrière, on ne la suit que jusqu'au camp Jacob,
sur un parcours de 5.6^5 mètres.
A partir du camp on entre presque immédiate-
ment dans les bois, et l'on suit un sentier tortueux
tracé , comme tout ce que font les nègres , entiè-
rement au hasard, et qui allonge considérable-
ment le parcours sans aucune utilité, puisque
après avoir gravi le sommet d'un morne élevé,
1l6 SUR LA SOITFRiàRB
dit le Mome^Goujrasner^ il faut redescendre pour
arriver à la vallée dite Savane'^aux^Mulets ,
située au pied de la Soufrière.
Après un parcours de n.Z^o mètres à partir du
camp, on arrive à une source thermale abondante
suivie d'un bassin de 7 mètres sur 6 mètres et d*un
mètre de profondeur où Teau , parfaitement lim-
pide, pr^nte une température moyenne *dd
3a à 34* G. La distance de ces bains au pied de la
Soufrière estde i.|oo mètres en suivant les sinuo-
sités capricieuses du sentier qui y conduit. C'est
aux bains Beauvallon que commence le marne
Gouyavier; c'est là aussi que la végétation se mo*
difie, et à la place des grands arbres qui vous
abritaient sous leur feuillage , on ne rencontre plus
guère que des mangliers 5 tige tortueuse et rabou-
grie , bizarrement entrelacés et formant des four-
rés inextricables: c'est là la végétation des hautes
régions de la Guadeloupe; elle paraît com-
mencer à un niveau de i.ooo mètres au-dessus de
la mer et s'arrête à 1 .a5o mètres environ. Ce sont
ces mangliers qui rendent si difficiles les excur-
sions dans les montagnes; ce n'est qu'à coups de
hache qu'on peut s'y frayer un passage, et les man-
gliers sont tellement épais et difliciles à déblayer
u'on est fréquemment obligé de marcher dessus
e branche en branche , souvent à une hauteur de
plus de 3 mètres au-dessus du sol. La tige du
mangiier atteint rarement une grosseur de 1 5 à
16 centimètres de diamètre. Des palmistes nains
croissent seuls , ainsi que quelques fougères ar-
borescentes et couvertes d'épines très-aiguës, dans
cette zone qu'on appelle petits bois, par opposi-
tion aux grands bois où se rencontrent des arbres
séculaires remarquables par la hauteur et les di-
3
DE LA GUADELOUPE. II7
measions de leur tronc, tels que les gommiersi les
fromagers au tronc épineux , les courbaris, les
acomas souvent recouverts de végétaux parasites
et de lianes flexibles qui , s^élançant jusqu'à la cime
de ces géants des forêts, retombent verticalement
vers lâi terre , où elles prennent racine et forment
une multitude de nouveaux rejetons.
Le sentier qui conduit à la Soufrière présente,
surtout dans les petits bois , des escarpements de
5o à 55"", et il est assez difficile k gravir pour les
personnes peu habituées à ce genre d'excursions.
U serait facile de rendre le trajet plus court et
beaucoup moins fatigant en suivant la vallée qui,
partant du camp Jacob, va aboutir à la vallée dite
de Faujas, et c'est la direction qu'il y aurait à
suivre pour le tracé d'un chemin , si les produits
de la Soufrière pouvaient jamais donner lieu à une
exploitation.
La savane aux Mulets ou de Cochrane consiste,
comme nous l'avons dit plus haut, en une vallée
qui joint le cône de la Soufrière au morne Gouya-
vier. Elle est traversée par deux petits ruisseaux
qu'alimentent des sources peu abondantes , mais
dont l'eau de bonne qualité est d'un précieux se«
cours d^ns ces contrées arides. Le sentier monte
en serpentant sur le flanc Ouest de la Soufrière et
n'exige au'un peu de fatigue pour le gravir. On
marche a'abord sur des déoris de roches , résultat
de l'éboulement d'un piton en i843; puis on
arrive dans une vallée qui domine le piton Ouest,
djt piton Marteau, y et, après avoir remarqué
quelques anciennes crevasses peu profondes et ta-
pissées de mousse, on parvient, après avoir tra-
versé un défilé dit Porte^dEnjfer^ à un plateau
de 1 ao mètres sur fyy mètres , à la grande fente et
Il8 SUR LA 80UFRIÈEB
aux diverses fumaroUes qui ontfait donner lenom
de Soufrière à cette montagne.
La majeure partie de la montagne et du som-
met est, comme nous lavons dit, recouverte de
végétation; quelques roches trachy tiques contras*
tent seules avec ce tapis de verdure. Un brouillard
épais couvre constamment le sommet de la sou-
frière, et il est impossible, à une première visite,
de se former une idée nette de la configuration
du sol, car le plus fréquemment on ne distingue
rien à deux pas de soi , et souvent des pluies tor-
rentielles vous forcent à une retraite précipitée ,
les anfractuosités des roches ne présentant qu un
abri insuffisant contre l'humidité qui vous pé-
nètre. Sur trente ascensions faites en mai, juin,
juiUet et août, nous n'avons pas été une seule fois
exempts de ces brouillards, qui s'élèvent subite*
ment et enveloppent tout le sommet de leur épais
rideau.
Un levé de plan avec des instruments à lunettes
ou à réflexion est tout k fait impossible. La bous*
sole seule peut être employée, et son usage exige
encore les plus grandes précautions , car les pics
trachytiques jouissent à un haut haut degré de la
propriété magnétique, et il arrive souvent qu'en
appliquant l'instrument sur la roche même les
pôles de FaigutUese renversent complètement, la
pointe Nord se loUrnant vers le Sud.
Le firoid întense qu'on éprouve dans cette ré-
gion et l'humidité considérable qui l'enveloppe
seront toujours un obstacle à toute exploitation ,
et, au dr.« des gens du pays , ce n'est que pendant
une vingtaine de jours chaque année, et à des
époques variables , que le ciel y est pur et qu'on
peut jouir du vaste panorama qui se déroule sous
DB hk OTTÂOBIiOOTB. II9
les yeux de la crête des pitons. C'est, dit-on, en
janvier, février et septembre que ces rares éclair-
dés ont lieu.
la distance de la Basse-Terre au camp Jacob est
de 5.6^5 mètres; celle du camp aux bains Beau-
vallon , de f .365 mètres, et celle desdits bains à la
soufrière, de i . 1 5o mètres ; la distance totale de la
Basse-Terre à la soufrière est donc de Q.690 mètres
en ligne droite, et, en suivant les smuosités du
sentier, elle est de 1 1 .3g2 mètres.
De la Basse-Terre jusqu'au pied de la soufrière,
le sol est composé de coulées, de lapilli et de blocg
doléri tiques ou trachy tiques, dont le vol ume excède ^{JSJ^^
rarement un mètre cube, sauf aux abords de la
soufrière. Il s'y rencontre aussi des argiles jaunes
etrougeâtres, résultat d'éruptions boueuses. Cesar-
giles sont parsemées de petits cristaux de feldspath
ryacolithe et de fer oxydulétilanifère en particules
très*ténues qui, rassemblées dans le lit des ruis-
seaux à la suite des grandes pluies qui délaient
Targile, y forment un dépôt ae sable noir et atti-
rable k Taimant. Ces argiles , d'une pâte très-fine
et très-onctueuse, pourraient fournir la matière
première à une ou plusieurs fabriques de po-
teries.
Le noyau de la soufrière et les pics les plus éle-
vés qui la surmontent y sont formés d'un trachyte
noir à pâte compacte, avec fer oxydulé titanifère
tellement abondant qu'il réagit sur l'aiguille aiman-
tée et renverse complètement les pôles de la bous-
sole, comme il a été dit plus haut.
Des dolérites granitiformes de couleur grise ou
rousseâtre se rencontrent dans la savane aux Mu-
lets, sur les flancs de la soufrière, ainsi qu'aux
I20 SUR Ii^ SOUFRIERE
abords des fissures récentes; ces mêmes roches
constituent également la masse des cônes qui avoi"-
sinent la soufrière et qui sont évidemment de for-
mation plus récente.
fentes 00 rictus. Plusieurs Fentes OU rictus plus ou moins profonds
sillonnent la soufrière. La principale, formant une
ligne brisée au sommet même du cône, se dirige
en partie du Nord iS*" Est au Sud 1 5"" Ouest ; l'autre
partie de la fente est dirigée N. 40'' 0. au S. 40*" E.
Cette fente traverse de part en part le cône , mais
elle éprouve quelques légères solutions de conti-
nuité; on la nomme la^^râE72tfe/^e/i^e.Unedeuxième
fente de 3oo mètres de longueur est presque paral-
lèle à la première et court N. 25"* E. au S. aS" O;
on la nommejente du Diable; elle part du centre
de la soufrière, à 3o mètres environ de la précé-
dente, et court en divergeant vers le N.-E. Une
troisième fente part également du centre de la sou-
frière, près du piton dit Napoléon , et se dirige de
rO. 20° N. à TE. 20° S. Nous. ne ferons pas men-
tion de trois autres fentes plus ou moins impor-
tantes qui régnent sur les parois S.-O., S.-E.,N.-E.
de la soufrière , parce qu'elles n offrent aucune
particularité digne de i^emarque.
Gliements di- D'après les indications consignées dans les in-
ven de «>ttfr«« structions de M. le ministre des travaux publics,
les recherches de soufre devaient porter sur trois
genres de gisements principaux : i"* le soufre im-
prégné dans les roches ; .2^ le soufre déposé à l'état
de concrétions, soit aux bouches des fumarolles,
soit dans les anfractuosités des roches; 3^ enfin le
soufre mélangé mécaniquement aux sables et
cendres qui avoisinent la Soufrière. Nous allons
successivement rendre compte des recherches
DE LA GUADELOUPE. I^I
exécutées sur chacun de ces gisemei^tSy et des ré-
sultats que nous avons obtenus.
j* Les roches de la Soufrière et celles des loDanslet roches
mornes environnants , de nature trachy tique ou îio*é?iU?^^^ ^
doléritique, sont complètement dépourvues de
soufre, sauf une seule exception. Au contact
même des fumarolles c'est à peine si ces roches,
c|uoique altérées jusqu'à une profondeur d'un cen-
timètre, par l'effet des vapeurs acides» contien-
nent quelque peu de soufre. Quelques-unes sont
seulement. revêtues d'un léger enduit de ce mi-
néral qui ne pénètre jamais dans l'intérieur de la
roche.
Aux sources du Gaillon, au contraire, les ,^"?
trachjtes, par suite dune longue exposition aux
vapeurs sulfureuses, ont complètement perdu leur
couleur primitive, et sont devenus d'un blanc-
jaunâtre. Dans la cassure on aperçoit distincte-
ment, même à l'œil nu, une assez forte propor-
tion de soufre cristallisé inégalement répandu
dans la masse. Malheureusement ce gisement,
très-restreint, n'offre qu'une étendue superficielle
d'un are, et est parfaitement circonscrit de toutes
parts. Les roches elles-mêmes n'ont qu'une faible
teneur en soufre, car les plus riches, soumises à la
distillation dans des cornues en grès auxquelles
étaient adaptés des récipients en verre et chauffées
pendant quatre heures dans Un fourneau à la
d'Arcet, ne nous ont jamais donné plus de 4 >/3
p. o/o de soufre. Les fouilles faites sur ce point ont
prouvé que l'altération de la roche va en décrois-
sant à partir de la surface et n'atteint pas 3 mètres,
profondeur à laquelle la roche trachy tique reprend
avec sa consistance sa teinte naturelle. La matière
exploitable ne serait donc sur ce point que de
• 133 SOR LA SOUFRIÈRB
3oo mètres cubes qui, à raison de 4 î/^ p* o/o,
représenteraient 1 3 mètres cubes i/a ou 270.000 ki-
logrammes au plus de soufre.
Toutes nos recherches, tant au sommet qu*ë la
base et sur les flancs de la SouFrière, ainsi que dans
les vallées et sur les mornes adjacents , ne nous
ont pu faire reconnaître aucun autre gisement
semolable. Nous avons apporté d'autant plus de
persévérance dans ces recherches, qu'à notre avis
ce genre de gisement était le seul sur lequel on
pût raisonnablement fonder l'espoir d'une exploi-
tation fructueuse, car il n'est point parvenu à
notre connaissance que jamais exploitation ait eu
pour base des gisements du genre de ceux qui
nous restent à examiner.
Roche pyriteuse. Nous avons reconnu toutefois, tant à la Sou-
frière même, que dans le lit des torrents qui y
prennent leur source, et notamment à l'endroit
où sourdent de terre les nombreuses sources ther-
males que l'on voit dans la contrée, une roche
trachy tique noire à ciment pyriteux; mais cette
roche, quelque abondante qu'elle soit, ne pour-
rait jamais, sous aucun point de vue, alimenter
une exploitation de soufre. Cette roche, très-re-
marquable du reste, varie de couleur, et devient
jaunâtre par son exposition k l'air. C'est à sa dé-
composition que sont dus les dépôts abondants de
sous-sulfate cle fer passant au fer oxydé, hydraté,
qui se remarquent aux sources du Gaillon , des
bains jaunes, du morne du Puy et du Matouba.
Quelques personnes ont pris ces dépôts pour du
soufre; au contact de matières végétales, ils se
convertissent en gallate de fer comme aux bains
jaunes, et surtout au morne du Puy. C'est encore
à la décomposition du sulfure de fer que doit être
DR LA GtJABBLOUPE. 123
attribuée l'odeur dliydrogène sulfuré qu'exka-
lenl les sources du Gaillon, des bains jaunes et des
bains du Matouba, et les légers dépôts de soufre soufre hydnM.
hydraté qui nagent en minces pellicules à la sur-
&ce de ces eaux.
Nous ajouterons que le degré de température soorcei
des sources thermales nous a toujours paru se U»«"n*iei.
trouver en rapport direct et constant avec le degré
d'altération plus ou moins grand des roches pyrî-
teuses ; aussi nTissitons-nous pas à attribuer 1 élé-
vation de température de ces sources à la décom-
position du sulfure deferplutot qu'à une émanation
volcanique» Ce qui vient à l'appui de notre opi-
nion , c'est que presque toutes les sources ther-
males ont dans Icu r voisinage, et h la faible distance
de 3 à 6 mètres, des sources d'eau froîde qui sour-
dent de rocljes trachytiques et doléritîques non
pyriteuses et qui ne donnent lieu à aucune espèce
de dépôts. Nous avons déterminé les températures
des diverses sources que nous avons reconnues.
Ces températures subissent d'assez grandes varia-
tions d'après plus ou moins d'abondance des pluies
tombées dans les jours qui précèdent le moment
de l'observation. Les résultats que nous donnons
ci -après peuvent être considérés comme une
moyenne des mois de juin , juillet et août :
Source du morne Dopiiy. . 49*G.
— des bains Jaunes. ..•..•> 55
— — fieauvallon 3*
— — duMatouba 56
— — de Dolé, à la digue. . 31
— — — à la source. 33
— — — du colonel. . 35
Le second genre de gisement est celui des fu<^ s» FdmaroUe
1^4 ^^^ ^^ &0DFR1KRB
marolles tant anciennes qu^actuellement en ac-
tivité.
Gfande-Fcote, La srande Fente en présente dîz-neaf tant grandes
que petites disposées ainsi qu il suit : i"* au nord,
h 1 . 1 75 mètres au-dessus de la mer et k 5o mètres
au-dessus de l'orifice d'une ancienne grotte, au-
jourd'hui entièrement comblée par des éboule-
ments successifs et dont il n'existe plus de vestiges,
se rencontre une première fumaroUe peu abon-
dante, remarquable seulement par la verticalité
des parois de la fissure qui forment en cet endroit
une espèce de puits de 5 mètres de profondeur.
Le dépôt de soufre qui en tapisse les parois peut
être évalué à 1/2 hectolitre, car son épaisseur
n'excède pas 5 millimètres sur une surface de
10 mètres carrés,- a"" deux ou trois trcs-petites fu-
marolles très-rapprochées, mais dont le dépôt total
n'excède pas 3/5 d'hectolitre (altitude K870 mè-
tres); 3* une fumarolle importante par l'abon-
dance desvapeursaqueuses quis'en exhalent et qui
parfois sont accompagnées de détonations assez
fortes dues au dégagement des gaz qui s*échappent
du sein de la montagne , et imitant le bruit pro-
duit par l'échappement de la vapeur dans les
locomotives. Cette fumarolle est entièrement inac-
cessible, et les produits sulfureux déposés sur les
parois ne parait pas excéder ^ hectolitres (alti-
tude i.36o mètres); 4* au sommet de là fissure et
à partir de l'escarpement nord jusqu'au point dit
le pont naturel y il existe onze fumarolles plus ou
moins un portantes, toutes parfaitement accessibles,
mais qui présentent des dépôts de soufre d'une
épaisseur très-minime qui ne forment certaine-
ment pas en totalité 3 hectolitres; 5^ près du pont
naturel , formé par l'éboulement d'une roche qui
DE lA GUADELOUPE. 1^5
comble entièrement la fente sur une étendue de
5 mètres, il existe encore deux autres tumaroUes
3ui n* exhalent guère que de la vapeur d*eau sans
cpôt appréciable de soufre; 6"* sur le versant Sud
de la fente existent encore trois autres fumarolles
dont les altitudes sont de i .274» 1 • 1 99 et i . 1 63 mè-
tres. Ces trois fumarolles sont parfaitement acces-
sibles; elles présentent beaucoup d'analogie avec
celles de la pente Nord, et le dépôt de soufre auquel
elles ont donné lieu peut être évalué au maximum
à 3 hectolitres.
11 existe au sommet du cône, à la fente du F«nj«<ia Diable»
Diable, trois fumarolles, remarquables seulement
par la grande proportion des vapeurs aqueuses qui
s en exhalent. Quant aux dépôts de soufre , leur
exiguïté ne permets pas de les apprécier.
La fente Est présente seize fumarolles grandes iJîSÏjïîL
ou petites y dont trois sont situées au pied, du
morne Napoléon; Tune d'elles, très-active, exhale,
avec une forte proportion de vapeurs aqueuses,
beaucoup de gaz chlorhydrique et une certaine
proportion de gaz acide sulfureux. Ces vapeurs
sortent avec force par une étroite ouverture, pro-*
duisent un sifflement intense qui s'entend de fort ^
loin, et la force d'expansion des vapeurs est telle,
que les petites pierres que l'on projette à l'orifice
de ce soufflard sont chassées immédiatement et
rejetées au loin. Le soufre répandu au pourtour
de ces fumarolles, tant pur, .que combiné avec la
ceudre, ne peut pas être évalué à moins de 8 à
10 hectolitres. Le morne Napoléon est lui-même
fissuré sur un grai^d nombre de points, surtout sur
la face Sud-Ouest, et préi^entCfà l orifice des fissures,
de légers dépôts de soufre sublimé, mais très-peu
importants. A partir du morne Napoléon, sur le
I2l6 SUR LA SOUFRIÈRB
petit plateau Est, se présentent cinq autres fuma-
rolles ou soufflards plus remarquables parle bruit
que produisent les vapeurs aqueuses qui en sor-
tent, que par leurs dépôts de soufre, car ces der-
niers sont complètement insignifiants et ne for-
ment certainement pas en tout i hectolitre; ces
cinq fumarolles sont espacées entre elles de 3 à
5 mètres. La fente, qui est entièrement oblitérée
en cet endroit par les dépôts cinériformes , se
rejette brusquement au Sud, et, courant vers le
S. £., présente une succession de huit autres fu-
marolles, puis, suivant une direction oblique à la
pente du versant, elle s'étrangle progressivement
et finit par disparaître entièrement à 70 mètres
au-dessous du plateau supérieur. Les dépôts de
soufre de ces huit fumarolles peuvent être évalués
à 12 hectolitres.
Il existe donc, comme nous l'avons dit, trente-
huit fumarolles plus ou moins considérables en
activité sur la surface de la SoufriA*e, et le total
des dépôts de soufre qu'elles Ont produit n'excède
pas 32 hectolitres.
Il est une remarque qui n'a échappé à aucune
des personnes qui ont visité la Soufrière, c'est que
malgré l'abondance des vapeurs qui sourdent des
fumarolles , on n'est nullement incommodé par
l'odeur de l'acide sulfureux. La vapeur d'eau
bouillante vous brûle si vous en approchez trop ;
mais la seule odeur appréciable est celle de Facide
chlorhydriqué qui occasionne un véritable rhume
de cerveau par suite d'une inspiration prolongée,
tandis que les vapeurs sulfureuses sont à peine
sensibles, ce qui explique le peu d*abondance des
dépôts formés par les fumarolles et les résultats
peu satisfaisants produits par les appareils con-
coDdeoMttif.
DE Là 6UADBL0ITPB. I27
densears qui ont été placés sur les fumarolles les
plus actives.
La fuinarolle n* 8 de la fente Est a été choisie Appareiif
oomme type d'expérience , parce que c'est elle qui
nous avait donné les meilleurs résultats dans des
essais préliminaires.
Un premier appareil, composé d'un baquet
renversé communiquant par un série de tubes en
bambou, de lo mètres de long et de o",io de
dianiètre , avec un second baquet également ren-
versé , convenablement luté ainsi que le premier,
et suivi d'une égale longueur de tubes en bam-
bou semblables au premier^ n'a produit, au bout
de quarante jours que 0*^,62 ^5 de soufre déposé
seulement dans les 10 derniers mètres de bam-
bou, tandis que les deux baquets et les tubes in-
termédiaires n'en offraient aucune trace. Il est
évident que cet appareil était insuffisant, parce
qu'il s'était formé un léger dépôt au pourtour et
en dehors du premier baquet posé sur la fuma-
rolle, et que le diamètre des tubes n'ayant que
o',io n'offrait pas une surface de refroidissement
suffisante, d'autant plus que le bois est mauvais
conducteur du calorique.
Le premier appareil a donc été remplacé par
un appareil en zinc de forme pyramidale de
1 mètre environ de côté sur i",5o de hauteur, suivi
d'un tube condenseur cylindrique de 10 mètres de
longueur sur o",26 de diamètre; l'épaisseur du
zinc étant de o",ooo32 seulement. Cet appareil
placé le 4 août fut levé le 17, treize jours après,
en présence de M. Joly, directeur des ponts-et-
chaussées de la Martinique, chargé de vérifier nos
opérations, et nous avons constaté qu'il s'était
fomié dans les huit derniers mètres du tube con-
123 SUR LK SOUFRIÈRE
denseur un dépôt dootrépaîsseur pouvaîtêtre éva-
luée à o°*,ooo25, ce qui correspond à o^'^'^^sooiS
ou a'^jGo de soufre pour i3 jours ou 78 kilog. par
an. Les deux premiers mètres de tube, ainsi que
Tappareil reposant sur la fumaroUe, ne conte-
naient aucune trace de dépôt , et la chaleur déve-
loppée k leur surface était telle qu il était impos-
sible de les toucher sans se brûler. Cette proportion
de soufre obtenue porterait , en supposant une
égale faculté de production aux autres fumarolles,
le produit total annuel à 2.774 kifogrammes, quan-
tité tout à fait insignifiante et insuffisante pour
alimenter une exploitation quelconque, car il fau-
drait 180 ans au moins pour que les fumaroUes
produisissent le chargement d'un navire de
800 tonneaux y et cette expérience démontre à
pnon l'inutilité de recherches tendant h rencon-
trer des masses de soufre mélangées aux cendres ,
aux sables, soit de la soufrière , soit des environs.
On remarquera que les autres fumaroUes sont
loin de posséder la puissance productrice de celle
choisie pour les expériences, et qu'il a été reconnu
que les volcans produisent d'autant plus de soufre
qu'ils s'éloignent davantage de leur période de
plus grande activité. Cette expérience démontre
en outre que la condensation du soufre ne peut
avoir lieu que lorsque les vapeurs des fumaroUes
se trouvent ramenées à une température assez
basse pour q|^e les vapeurs aqueuses soient elles-
xnéraes condensées, et qu'il serait absurde de
supposer que l'intérieur de la montagne contienne
d« soufre condensé, puisque l'appareil en zinc et
les premiers mètres de tubes condenseurs exposés
extérieurement au contact d'une atmosphère dont
la température était très-basse n'ont offert aucune
trace de dépôts.
DE T.\ GUADELOUPE. 1 29
Il existe sur la face N. N. 0. de la soufrière, au Anciennes fb-
lieu appelé le volcan du Nord, ou éboulement du 5^5?** ^'****'"
Matouba, d'anciennes fumarollesqui présentent,
dans les anfractuositésdes roches, une assez forte
proportion de soufre à Tétat d'efflorescences. Ce
dépôt peut, sans exagération , être évalué à envi*
rOQ ao hectolitres. Ces anciennes fumarolles ont,
dit-on, cessé d'être en activité en 1837, à la suite
dun éboulement qui eut lieu dans cette région
de la soufrière, époque à laquelle les fumarolles
de r£st sont devenues plus actives. Il existe éga-
lement au pied du morne Napoléon deux exca-
vations dans lesquelles on pourrait récolter deux
autres hectolitres de soufre. Enfin, sur la face Sud
de la soufrière, on remarque d'anciennes fuma-
rolles dont le produit en soufre pourrait encore
être évalué à 2 ou 3 hectolitres; mais tous ces
dépôts sont en général tellement minimes et
disséminés , qu'en conscience on ne peut les
compter que pour mémoire. On a avancé que la
grande grotte, actuellement comblée, offrait au-
trefois des dépôts de soufre considérables; cepen-
dant MM. le docteur Lherminier, Césaire Michaud,
Albert Soucq et autres personnes dignes de foi qui
ont fréquemment eu loccasion de visiter cette
grotte à Tépoque où elle était accessible, nous
ont affirmé que rien n'était plus faux que cette
assertion , et qu elle peut marcher de pair avec
cette poétique description de la soufrière, qui
J signalait un tapis de soufre dans lequel on
enfonce jusqu'à mi-jambe. Ces messieurs assurent
qu'il existait seulement à l'entrée de la grotte
quelques légères efilorescences* de soufre et de
sous-8ulfate d'alumine.
Tome XIV, 1848. 9
f;
l3o SUR LA SOUFRIÈRE
t> MmiieM. Il nous reste à examiner le troisième genre de
gôiScci!di«eÎ8'^^'"^°^> ^®'"^ ^^ soufre mélangé mécanique-
•tbiet. ment aux sables et cendres, soit sur le sommet et
les pentes de la soufrière, soit dans les vallées voi-
sines, surtout dans la savane aux Mulets, ouGo-
chrane, signalée comme un point très-riche et con-
tenant de 5o à 70 pour 0/0 de soufre. Ce que nous
avons dit de l'exiguïté de la production en soufre
des fumarolles, constatée par nos expériences,
laissait à priori peu d'espoir de rencontrer des
gites abondants de soufre mélangé aux cendres
et sables. La végétation luxuriante qui recouvre tant
les flancs et le sommet de la soufrière que les vallées
et les mornes avoisinants , laissait également peu
d'espoir de rencontrer quelques gttes remarquables
>ar leur teneur en soufre. En effet, non-seulement
['exemple de toutes les localités reconnues pour
receler ce minéral en plus ou moins grande anon*
dance, qui sont toujours complètement dénudées
et stériles, mais l'exemple même de la soufrière,
où les gisements les plus pauvres, tels que les
pentes S.-O. et N., sont complètement dépourvues
de végétation ainsi que le faible espace d'un are
(d'une teneur de 4 1/2 pour 0/0 au plus) cité
aux sources Gaillon , présageaient le peu de succès
à espérer des ressources à exécuter. Ces considé-
rations toutefois ne nous ont pas empêché de nous
livrer k ces recherches avec tous les soins possibles.
Le résultat de nos recherches pénibles et mul-
tipliées a été conforme k nos prévisions et est venu
complètement démentir les assertions hasardées
émises à ce suje^ Les cendres recueillies à une
distance de plus de 3 mètres des fumarolles n*ont
pas donné de traces appréciables de soufre; il J a
plus, des fouilles faites au pourtour même des fu-
DB hk GT7ADEL0UPK. l3l
marolles ont démontré qu à une profondeur de
o'^fSo à o",65 les cendres sont complètement sté-
riles; cela s'explique parfaitement par cette remar^
que faite dans les expériences précitées pour la
condensation des vapeurs sulfureuses, que toutes
les fois que la température égale loo"* C, Les va-
peurs sulfureuses ne se condensent pas; la vapeur
d'eau se condense toujours avant les vapeurs sul-
fureuses et acides; ainsi, les fouilles exécutées à
lorifice même des fumarolles n'ont jamais constaté
l'existence du soufre au-dessous de ce. même ori-
fice, tandis qu'à i mètre de distance et à une pro-
fondeur peu considérable on rencontre , sous ta
cendre, de Teau à la température de 90"" C. Il est
done impossible, comme nous l'avons dit, que les
flancs de la soufrière recèlent du soufre condensé,
puisque la chaleur l'aurait inFaillibllement vola-
tilisé* De nombreuses fouilles exécutées à la sa-
vane aux Mulets et l'inspection des ravines l'Her-
minier et du Déjeuner, qui oflVent des coupes
naturelles du terrain, n'ont présenté aucune trace
appréciable de soufre. La cendre ne se rencontre
même, dans cette savane, que comme une très-
rare exception et sur une surface excessivement
restreinte, le sol n'étant composé que de lapilli
et de roches scoriformes, qui n'ont produit à la
distillation , ainsi que la cendre , aucune trace de
soufré. Les cendres dé la vallée Faujas, des pentes
de la soufrière, etc.^ ont donné des résultats iden-
tiques aux précédents.
On a prétendu qu'à diverses époques on avait
rencontré dans les déjections volcaniques, tant au
n^ont Houël qu'à la Basse-Terre, des fragments de
sottfre II des profondeurs plus ou moins grandes.
^ raHseigtieHiekits pris à cet égard nous ont
iSa SUR LA SOUFRiiRE
prouvé que ces morceaux de soufre isolés n'ont
jamais excédé quelques centimètres cubes , et les
recherches exécutées dans le lit des torrents qui
prennent leur source dans les environs de la sou-
frière, tels que le Gaillon, le Garbet, la rivière
Noire , la rivière Rouge , la rivière aux Ecre-
visses^etCv ont tait connaître des coupes naturelles
de terrain de loo à i5o mètres de hauteur, dans
lesquelles la structure du terrain et les diverses
assises qui le composent sont parfaitement mis à
nu et n obt offert aucune trace de soufre ; le sable
même de ces torrents n'en contient pas le plus
léger indice, sauf, comme nous l'avons déjà dit,
les blocs plus ou moins volumineux et les frag-
ments du trachy te pyriteux, précédemment décrit,
qu'on ne saurait considérer comme minerai exploi-
table, et la rencontre des fragments de soufre pré-
cités ne doit être attribuée qu'à un cas fortuit et
exceptionnel. .
Conduiions. Nous concluerons donc qu'il n'existe ni à la
soufrière, ni dans les environs, rien qui puisse
motiver une exploitation rationnelle de soufre ;
car, en résumant ce que nous avons vu :
!• Le gisement de soufre imprégné dans les roches
prodalrait en soufre. S7d.000 kil.
«• CelQldesïamirolleff **"~ ' M hectolitres, solL 0.000
t anciennes :ao id. soit. &.100
9* Celui des oendret (pour mémoire) »
Totld iOLOOOn
actuellement récoltables, et le produit annuel
étant au-dessous de a .800 kilc^rammes, il est
C) En soppooint le soaikvà 10 fr. le quintal métrique^
prix maximam en Sicile, ce oorait donc one valeur de
DE LA GUADELOUPE. l33
évident que ces produits sont tout à fait insigni*
fiants. Des gens du monde, en voyant les fuma-
rolles et les dépôts qu*el les ont formés, ont pu
croire à une richesse imaginaire en soufre de ce
gisement; mais il est impossible qu'un homme,
habitué aux exploitations, et appréciant les choses
de 8ang*-froid, ne partage pas entièrement notre
manière de voir.
Il existe d'ailleurs des causes inhérentes à la lo-
calité qui s'opposeront toujours à toute espèce
d'exploitation aans cette contrée ; c'est le froid et
l'humidité continuelle qui régnent dans cette ré-
gion. Les nègres ne pourront jamais s'acclimater
à cette température ; ceux que nous y avons con-
duits étaient entièrement démoralisés et ne son-
geaient qu'à s'abriter sous des roches pendant que
nous nous livrions à nos recherches , et il nous
est arrivé plusieurs fois à nous-mêmes d'être con-
traints à redescendre précipitamment de la sou-
frière après un séjour d'une heur^au plus tant le
vent et l'humidité y ont d'intensité. C'est à tort
Sue l'on compterait sur les militaires du camp
acob; ce poste ne comporte actuellement que
28.000 fr. environ qae pourrait produire l'exploitation
des différents gisements de soufre de la Guadeloupe.
Voici , dn reste , les prix du sonfre en Sicile au mofs
d'août 1847:
fr. fr.
Première qaaiilé deLiTaU. . . «,9$ le etBlaio, oa S,M le qaini. métr.
Seeende qoalilé de LîTaïa. . . 6,5S MO
Seconde qaalité bdnne e;ot v,69
TreUiéme qaalité avantafeose. S,CS 7,i2
Traitiéiiie qnalilé bonne. . . . s,40 ««M
Qualité courante S,3S 6,T0
(Extrait do 3* rapport de MM. Dafrénoy et Elie de
BràoiDOQt.)
l34 SUA l'A SOCFRIÈRB
deux compagaies d'infanterie de marine, et quel-
ques artilleurs arrivant de France qu'on y place
{>our s'acclimater et apprendre l'exercice; jamais
autorité locale ne consentirait à distraire les sol-
dats de leurs occupations pour les mettre au ser*
vice d'une entreprise particulière, et c^est par
une faveur toute spéciale que nous avons pu obte-
nir, de M. le gouverneur Layrle, que quelques
soldats nous accompagnassent dans nos excur-
sions, où ils nous ont été d'un grand secours.
Quant à faire venir des ouvriers européens , c*est
encore une supposition inadmissible, car c'est à
peine si, dans le cours d'une année, on peut comp-
ter sur vingt-huit jours de temps passable sur la
soufrière pendant lesquels on pourrait y tra-
vailler, et que faire pendant le reste de 1 année
d'un nombreux personnel qui serait presque con*
stamment inoccupé?
Quant aux transports, nous considérons cette
question comiffe d'une solution facile, et nous
n'évaluons pas à plus de lo.ooo francs l'établisse-
ment d'uue glissoire en bois, par laquelle les pro-
duits arriveraient au camp Jacob. Nous avons da
nous borner à prendre un simple aperçu sur cette
question toute secondaire et devenue complète-
ment inutile à résoudre, dès qu'il nous a été posi-
tivement démontré que la matière première de
l'exploitation faisait complètement défaut.
Nous avons enfin recherché, la question d'une
exploitation de soufre étant résolue négalivemeot,
s']l ne serait pas possible de se dédommager par
l'extraction de quelqu'autre minéral utilement
exploitable.
^1!^^ Le soufr-sulfate d'alumine se trouve asses fré-
quemment associé au soufre dans le voisinage des
d'ilamlne.
DE LA GUADELOUPE. l35
fumarolles de la soufrière, notamment dans la
fente Est, près du morne Napoléon, et dans les
anciennes fumarolles du Nord-Est; mais nulle
part ce minéral ne se présente en masses assez im-
portantes pour suffire à une exploitation quel-
conque, et tout se borne à des échantillons très-
curieu:( S0U3 1^ rapport minéralogique, mais com-
plètement insignifiants sous le rapport industriel ,
puisque la masse totale, disséminée sur un grand
nombre de points, n'équivaudrait pas à a hecto*
litres. La citerne qui nous avait été indiquée
comme un riche dépôt de sous-sulfate d'alumine
n'en contient aucune trace; c'est un ancien cra-
tère de forme conique tronquée, situé à i .800 mè-
tres au Sud de la soufrière. Au sommet de la tron-
cature se trouve un vaste entonnoir de 800 mètres
environ de circonférence dont les parois sont in-
clinées sous un angle de3o h 38"*, et qui offre une
profondeur d'environ 120 mètres. La pente plus
abrupte au sommet s'adoucit progressivement, et
l'entonnoir se termine par une cavité de 35 mè-
tres environ de diamètre pleine d'une eau insi-
pide. Le fond de ce lac , qui est à 8 mètres de la
surface , est garni de plantes en décomposition ,
les parois tant intérieures qu'extérieures sont re-
vêtues de végétation, de palmistes nains, de faux
ananas et de mangles. Le sommet du cratère pré-
sente I mètre d^épaisseur de terre végétale. Dans
quelques endroits les parois sont verticales et lais-
sent apercevoir la roche constituante du cône, qui
est un porphyre doléritique de couleur rougeàtre,
mais on ne remarque nulle part la moindre trace
de soufre ou d'alumine sulfatée.
l36 SUR LA SOUFRIÈRE
Extrait du rapport de M. Jolt, en date du 28 aoUtt 1847.
Résumant ce qui précède, on voit :
1* Que la soufrière de la Guadeloupe, très-cu-
rieuse au point de vue géologique , n offre pourtant
aucun intérêt sous le rapport industriel;
2* Qu'elle ne présente à l'extérieur que quel-
ques échantillons de cabinet sans valeur commer-
ciale, et que ses dégagements journaliers sont
extrêmement pauvres en soufre;
3* Que, suivant toutes probabilités, elle n*en
renferme pas intérieurement, et que, y en eût-il
d'ailleurs, la dureté de la roche s'opposerait à son
extraction;
4"* Qu'elle ne présente enfin, ni par elle-même
ni par ses environs, aucun moyen d'alimenter la
moindre exploitation.
Que lors même que le minerai de
soufre serait aussi riche et aussi abondant qu'on
l'avait annoncé, son exploitation n'en serait pas
moins ruineuse pour ceux qui l'entreprendraient,
en raison des difficultés de toute nature qu'ils au-
raient à vaincre.
L'affaire dont il s'agit n'est donc autre chose
qu'un rêve, une pure déception qui ne saurait
avoir de suite, et il faut louer la sagesse et la pru-
dence que l'administration locale a su montrer à
cette occasion. Lorsqu'on songe, en effet, qu'il
s'agissait ici de la création d'une compagnie au
capital de six: millions , on ne peut s empêcher
de frémira la pensée du désastre inévitable qu'au**
DE LA GUADELOUPE. l^']
raient essuyé les actionnaires si la concession eût
été accordée sans examen
La peine et les soins que M. Mercier
a apportés dans l'étude de la soufrière , le talent
et la conscience dont il y a fait preuve^ seraient
donc à regretter si Ton n envisageait que leur côté
utile. Mais à part tout intérêt de science, et à dé*
faut de réussite, il avait à démontrer à son man-
dataire le néant de l'entreprise dans laquelle il vou-
lait s'engager, il avait à lui dessiller les yeux et à
détruire chez lui des convictions profondes, s'il
faut enjuger du moins par les propres expressions
de M.Gailloué. Dans ce rapport il ne pouvait donc
mieux faire que d'approfondir les choses et de
s'entourer de renseignements précis et incontesta-
bles
Extraie du S* rapport de MM. DupRénoT et Élis de
Beauhont, en date du 28 janvier 1848.
Le rapport de M. Mercier confirme les rensei-
gnements que nous avons fait connaître d'après
M. Deville, sur le gisement de soufre à la Guade-
loupe; toutefois, les explorations qu'il a faites ont
donné à ces renseignements plus de certitude;
M. Mercier a, en outre , enrichi l'histoire des vol-
cans d'une donnée toute nouvelle, qui consiste
dans l'évaluation exacte de la production du soufre
amené au jour par les fumarolles, production
que Ton suppose en général beaucoup plus grande
qu'elle n'est en réalité ; il est à désirer que ces faits
ne soient pas perdus pour la science, nous pro-
p|9 sua LA sofiFaijEim d9 i4 otadeloupk.
p9iQM » #Q coq^éqqence, d'insérer le rapport dm
M. Mercier d^qs lea Annules des mines ; nou0
croyons égaleq:)ent convenable de compléter cette
Suplip^tion en la faisant suivre de quelques eJiptn^îty
u rapport de M. Joly»
l3g mtmammmm
Du travcUl dynamique dHun ouvrier fihur;
Par AI. UEUQY, Iiwéi|lAiir dci faia^.
Sur l'invitation de M. le préfet du Nord , je m^
suis rendu le lÔ août dans la filature de aotoq de
M. Théodore Barrois , sise en la commune de Fives,
pour prendre part à des espériences ayant pour
but de constater le travail dynamique développé
par un ouvrier fileur dqrapt sa journée.
Chez M. Barrois, un fileui: dq preipière classe,
c'est-à-dire ayant fait ses preuves çt acquis son
grade par des services rendus et une habileté bien
reconnue, conduit deux métiers portant chacup
36o broches. Il a sous ses ordres un Bleur de
deuxième classe qui remplit habituellement les
fonctions de rattacheur, et qui au besoin est destin^
à suppléer le fileur n"" i. Deux autres ^att^chems
desservent en outre les deux métiers qui soi^t pfir
rallèles et fonctionnent en seps inverse, de tejlç
sorte que qu£^nd Tun d'eux avance de manière ^
étirer le coton, lautre recule et enveloppe le cotQp
filé sur la broche.
Le fileur, en ramenant le métier dans sa pra
miëre position, exerce deux actions : Tune qq
consiste à pousser le chariot de la main gauche
tandis que de la main droite il conduit une ma ni
l4o MESURE DU TRAVAIL DYNAMIQUE
velle qui fait tourner les broches par le moyen île
poulies, de cordes et de tambours.
Le dynamomètre que nous avons employé ne
peut servira mesurer que le travail développé par
la main droite du fileur. Celui delà main gauche
peut d'ailleurs être négligé sans inconvénient; car
il est très^faible comparativement au premier à
cause de la légère pente donnée aux barres rou^
lantes, laquelle est déterminée de manière à ce
que le chariot puisse se mouvoir de lui-même par
1 action de la gravité sans aucune pression de la
part de l'ouvrier.
Ce dynamomètre ( PL /, fig. lo) consiste tout
simplement en un ressort en spirale adapté à la
manivelle, ressort qui est plus ou moins tendu
suivant que Teffort exercé est plui ou moins
grand. Le fuseau qui forme l'extrémité de la ma-
nivelle et qui est serré par la main du travailleur
est donc mobile autour du centre du ressort,
et peut indiquer, au moyen d'un style fixé à son
axe, la force produite par Touvrier. Il suffit pour
cela d'assujétir à la roue formant volant, qui est
représentée^?^. lo, un cadran sur lequel on marque
avec un burin des divisions correspondantes aux
positions prises par la manivelle sous l'action de
différents poids suspendus successivement à la cir-
conférence de ladite roue. Cette graduation a été
faite en ma présence avec tout le soin possible , à
partir de i Jusqu'à 8 kilogrammes.
L'appareil ainsi gradué a été porté sur un mé-
tier que l'on a fait fonctionner plusieurs fois pour
pouvoir obtenir une moyenne d'une exactitude
sufiisante.
Il est résulté d'une nombreuse série d'essais que
DUN ODVKI£R FIL6CB. 1^1
la pression produite par la main de Fouvrier peut
être exprimée moyennement d'une manière très-
approchée par 3 kilogrammes. Il faut ajouter que
ces expériences ont été faites lentement, de ma-
nière à éviter les erreurs qui auraient pu résulter
dune trop grande vitesse ou de secousses impri-
mées à la manivelle. Cette force de 3 kilogram-
mes est constante puisqu'elle équivaut aux résis-
tances opposées par le frottement des cordes et
des poulies , frottement qui , comme on le sait ,
De dépend que de la nature des surfaces de con-
tact sans être aucunement fonction de la vitesse ni
de l'étendue desdites surfaces; mais il n'en est
pas de même de la vitesse et par suite du travail
mécanique de l'ouvrier. Le travail mécanique sup-
pose toujours en effet une résistance vaincue et un
chemin parcouru ; et comme il est proportionnel
à chacun de ces deux éléments, il est aussi pro-
portionnel à leur produit, qui, par suite, peut
lui servir de mesure. Ainsi, il est clair que le
chemin parcouru dans l'unité de temps par la ré-
sistance que , pour fixer les idées, je suppose être
un poids agissant à la circonférence de la roue ,
est essentiellement variable, et qu'il est d'autant
plus grand que le diamètre de la broche ou de la
bobine sur laquelle le fil s'enroule est plus petit.
L'espace parcouru par le point d'application de
la résistance ou le nombre de tours de la roue
varie donc en raison inverse de ce diamètre , et
pour apprécier rigoureusement le travail de l'ou-
vrier, il faut prendre une circonférence moyenne
entre toutes celles que forme le fil autour de la
broche, et en déduire le nombre de tours que doit
faire cette broche, d'après la longueur du fil
l4^ IIB8CRB nt TRAVAIL BTKAMIQUE
qu'elle doit recevoir sur son contour à chaque
renvidage. Or, si Ton conçoit que la bobine pré-
sente la forme de trois cônes tronqués opposés
base à base, on pourra parvenir à ia solution du
problème en faisant la somme des trois circonfé-
rences moyennes dans chacun d'eux, et en divi-
sait cette ftomme par 3.
A cet etfet , on a mesuré exactement les dimen-
sions d'une bobine (y?^. I i)quia i5o millimètres de
longueur sur un diamètre maximum de 38 milli-
mètres, et dont la broche a 7 millimètres de dia-
mètre à la base et 5 millimètres au sommet. On
a trouvé pour le diamètre moyen cherché i3 mil-
limètres; et, piir suite, pour la circonférence
moyenne : 4^*"*-,82. Or la longueur d'une ai-
uillée étant de i",6o ou de 1.600 millimètres,
e nombre de tours de la broche relatifs à la
circonférence moyenne doit être exprimé par
-7^-5- =:3q,2; et comme 1 3 tours de broche cor rea-
40,82 ^'
3o 2
pondent h i tour de roue, il faudra -^^!==3^'*'*,oi 5
t'i
de roue pour renvider une aiguillée de fil.
D'un auti^ë côté , la circonférence de la roue
étaiit égalé fc i**,49» ^^ ^^^^ jpour l'espace par-
coure! par le point d'application de la résistance :
i*,49X 3,010 ou 4*'»49> ^^ par conséquent, le tra-
vail dynaftiique de l'ouvrier sera exprimé moyen-
nement par 3x4f49='3,47 kilogrammètres ,
c*est-ii-dire qu'eu renvidant une aiguillée sur
36o broches , Touvrîer fileur fait en moyenne le
méttie travail que s'il élevait i3^»'-,47 ^ ^* hauteur
d'un ttiètre.
i
Cela posé, la journée étant de 1 3 hedres, «n fi-
leur produit par semaine, en conduisant deut mé**
tiers :
130 kiL de fil du &<" ao
ou 56,2 — dan"" 60
ou 26,4 — du n'' 100
ou 13,8 — du n* 140 *
En observant que i kilogramme de fil fait une
longueur égale au produit de 2»ooo mètres par le
numéro, et que les 36o broches développent 676
mètres à chaque aiguillée, on peut facilement
calculer le nombre aaiguiilées produites en un
jour sur un métier, et par suite le travail mé-
canique du fileur en muhipliant ce nombre d'ai-
guillées par 1 3,47 kilogrammètres.
On trouve ainsi que le travail journalier de Fou-
vrier fileur est de :
28.058 kil. m. pour le n"" 30
26.280 — n'' 60
20.582 -- n* 100
1(.898 — n* 140
Maintenant, il est admis qu'un manœuvre, agis-
sant sur une manivelle , peut faire dans une jour-
née de 8 heures un travail équivalent à 172.800
kil. m.
Il en résulte donc que le travail dynamique
journalier d'un fileur chez M. Barrois est à celui
que peut produire un manœuvre agissant sur une
manivelle dans le rapport de :
1 à 6,15 pour le n"" 30
1 à 6,57 — n* 60
1 à 8,ik — n* 100
1 à 11,5 — n* 140
t44 TRAVAIL DYNAMIQUE DUK OUVEIER FILBUR.
Telles sont les conclusions auxquelles condui-
sent les expériences faites chez M. fiarrois.
On a supposé que le iileur travaille i3 heures ,
et que le manœuvre auquel on le compare n*ea
travaille que 8; de sorte que si Ton calculait le tra-
vail matériel exécuté dans chaque cas pendant le
même espace de temps , on trouverait des diffé-
rences bien plus considérables encore que celles
que je viens de signaler.
i45 •
NOTICE
Sur le plomb vanadaté et le vanadate double de
plomb et de cuwré du Chili ,
Par M. IGIUGB DOMEIKO.
Le terrain de porphyre secondaire du Chili,
daDs lequel nous avons déjà signalé les mines
damatgame d'argent natif d'Ârqueros et celles
d argent ioduré de los Algodones, renferme en
outre un trè^i^he gisement de vanadates de plomb
et de cuivre.
La mine dans laquelle on a découvert ces mi-
néraux, à la fin de 1 845 , se trouve à 1 3 kilomètres à
TEst des mines d'argent d'Arqueros, et est connue
sous le nom de Mina grande ou Mina delaMar^
(jueza; elle était exploitée au commencement de
ce siècle comme mme d'argent et était regardée
comme l'une des plus riches du Chili. Le minerai
extrait était très-riche en cuivre et contenait de
l'argent natif et sulfuré; les anciens résidus d'amal-
gamation donnent à l'essai environ 0,09 à o^io de
cuivre et plus de 0,001 d'argent. Il parait que
labandon de la mine est dû à ce que le minerai
devint de plus en plus plombifère et pauvre en ar-
gent au fur et à mesure de l'approfondissement des
travaux.
Un mineur, ayant voulu récemment reprendre
les travaux abandonnés, y trouva un minerai jaune,
pesant, et il en apporta à Coquimbo pour le faire
essayer. Je le trouvai très-pauvre en argent, mais
j y reconnus la présence du vanadium.
Tome XI F ^ 1848. 10
l46 YANADATR DOUBU DB PLOMB BT DB BBITBB
Le iilon est un des plus beau3E du Chili ; il court
du N. 5ç à 54** 0., au S. 5o h 54* E., et plonge de
3o à 40"" au N.'E. ; il est trcs-régulier et atteint
en quelques endroits plus de 2 mètres de puissance.
Il affleure sur une pente très-inclinée, se montre
sur 600 à 700 mètres de longueur et se perd au
fond d'un ravin. Dans la profondeur, les parois
du filon sont très-nettes^ tnais elles disparaissent
dans la partie supérieure, où le filon se transforme
en un taisceau de veines métallifère^. La rocke
encaissante est , comme à Arqueros , un porphyre
bigarré, bréchiforme, aved tacheâ brunes, grises^
violacées, etc., et formant des coucher très-puis-*
santés. A 2 kilomètres, au Sud de Ift JVMià Grande,
on retrouve le calcaire avec hyppurites, que j'ai
signalé dans un précédent mémoire en décrivant
les mines d'amalgame d'argent natif d'Arqueros.
Ce calcaire repose sur le porphyre bigarré et ren-
ferme les mêmes peignes et les mêmes gryphéeâ
u'on retrouve dans tout le groupe argilo-calcaire
u terrain secondaire des Andes.
A l'affleurement, outre de grosses veities et
massesallongées d'oxyde de fer rouge et compacte,
on ne rencontre guère que des veinules très-minces
et tt^s-irrégulières d'hydrosilicates et de carbonates
vert et bleu de cuivre, avec gangue siliceuse et fet^
rugineuse contenant beaucoup de sulfate de bary tis
lamellaire. Le minerai de cuivre renferme seul de
l'argent, qui s'y trouve à létat natif oti de chlo-
rure. A une faible profondeur, la proportion d6
sulfate de bai^yte lamellaire augmenté, et on ren-
contre des véibules et ro.^nons disséminée de cui-
vre sulfuré argentifère, de cuivre gris et de cUivrè
panaché. Plus bas, le filon pretid plus de régula-
rité et présente des salbandes d'argile, le sulfate
3
ET TAITADATE DE PLOHB, bû CÀIlt. l^']
de baryte diminue et la proportion de plomb aug-
mente.
G*est k peu ^rès à 80 mètres au-dessous des Vanadato
aiQeurements supérieurs du filon, prés du ravin de plomb,
où ce filon se perd et à 2 ou 3 mètres seulement
do sol , qu'on a trouvé une masse de plgmb chloro-
arséàîaté et phosphaté, renfermant environ 2 p. 0/0
d*acide vanadique. Lé filon, dans cet endroit, a
plus d'un mètre de largeur; il est bien régulier,
présente des salbandes d'argile ferrugineuse et une
puissance de minerai d'environ o'^ySo. II paraîtrait,
d'après le dire des mineurs, que la puissance du
minerai augmente beaucoup à une faible profon-
deur.
Ce minerai est d'un jaune sale, quelquefois d*un
jaune de soufre ou légèrement orangé ou verdâtre ;
sa poussière est d'un blanc-jaunâtre; sa texture est
compacte, tantôt légèrement terreuse, tantôt pré-
sentant un faible éclat résineux. Il est caractérisé
par des cavités nombreuses et très-irrégulières,
dont l'intérieur est toujours enduit d'une matière
brunâtre et présente souvent des concrétions glo-
buliformes: on distingue aussi quelquefois dans la
masse des parties verdâtres, terreuses, colorées
par du carbonate de cuivre et du plomb carbonate
nlanc.
Au chalumeau , le minéral fond avec bouillon-
nement en une scorie métallique grise, légèrement
boursouflée, en donnant une teinte bleuâtre à la
flamme. Sur le charbon, avec addition de carbo-
nate de soude, on obtient un bouton de plomb
farfaitement malléable et une scorie gris-jaunâtre.
ondu sur un fil de platine, avec le sel de phos-
phore^ il donne une perle transparente qui prend
nne belle couleur verte au dard intérieur et devient
f 48 VANAUATB DOUBLB Dfi PLOMB ET DB CUIVRB
brun-jaunfttre à la flamme extérieure ; dans le ma-
tras, il donne un peu d'eau provenant de la gangue
argileuse; dans le tube ouvert , on n'a également
aucun sublimé.
Lacide^ nitrique étendu le dissout facilement,
même à froid, aans produire d'efifervescence ni de
vapeurs ni treuses, en ne laissant pour résidu qu'un
peu de matière brunâtre ou roueeàtre et gélati-
neuse. L'acide acétique n'a sur lui aucune action.
L'attaque par l'acide sulfurique y démontre l'ab-
sence du fluor.
Voici le procédé qui nous a le mieux réussi pour
l'analyse de ce minéral :
On attaque i froid, par l'acide nitrique faible,
la matière préalablement réduite en poudre im-
palpable. On laisse digérer vin^t-quatre heures.
On chauffe légèrement et on filtre pour séparer
l'argile ferrifère non attaquée. On dose le chlore
Far le nitrate d'argent, dont on précipite ensuite
excès par quelques gouttes d'acide hydrochlo-
rique. On précipite ensuite la majeure partie du
plomb par 1 acide sulfurique, on étend de neaucoup
d'eau la liqueur filtrée, on y fait passer de l'hydro-
gène sul furé ii froid , et l'on s'arrête dès que le plomb
et le cuivre sont précipités; on filtre, on sature
d'hydrogène sulfuré en chauffant à plusieurs re-
prises, et on précipite ainsi l'arsenic. On évapore à
siccité la liqueur filtrée ; en réduisant le résidu dans
de facide nitrique étendu et chaud, on étend
d'eau et on précipite par un excès d'ammoniaque
des phosphates de chaux, de zircone, de fer et
d'alumine (A). La liqueur filtrée est concentrée,
puis on y plonge un cristal de sel ammoniac, et
on y ajoute quelques gouttes d'ammoniaque. Le
vanadium se précipite immédiatement à I état de
ET TANADATE DE PLOMB, DU CHILI. I49
vanadate d'ammoniaque que Ton recueille sur un
filtre et qu on lave d'abord avec une solution sa-
turée de sel ammoniac, puis avec de Talcool. Les
liqueurs chargées de sel ammoniac sont évaporées
et légèrement calcinées. On reprend ensuite par
Feau oui sépare un peu de silice, et on dose l'acide
phospnorique par le fer suivant le procédé de
M. Berthier. Quant au précipité (A)y s'il renferme
une Quantité notable de vanadium, ou le redissout
dansVacide nitrique et on le précipite de nouveau
par un excès d'ammoniaque, etc. Dans le cas con-
traire, on le fond avec une partie de silice et 3 p.
de carbonate de soude , et on reprend par l'eau ;
on recherche l'acide phosphorique dans la liqueur
alcaline , et on analyse le résidu insoluble composé
de silice, alumine, chaux, oxyde de fer et zir-
cône.
La moyenne de plusieurs analyses a donné :
ÎSSÎ: l%n\ Chlorure de plomb. ... 0,0905
Oxyde de plomb 0,5831
Oxyde de cuivre. 0,(M)92
Acide arsénique 0,1155
Acide phospboriqae . 0,0513
Adde vanadique 0,0186
Chaax 0,0796
Alumine, xircooe (? ) , traces d'oxyde de fer. 0,01 1 0
Argile 0,0200
Perte an fea (ean) * • . . 0,0112
0,9900
La présence du enivre dans le minerai ci-dessus Vmidaie de
me conduisit à chercher s*il ne se trouvait pas , Jjj|* •• * •"*'
parmi les minéraux qui raccompagnaient, du va-
nadate de cuivre, minéral dont 1 existence avait
déjà été constatée en Sibérie.
1 50 TÂNADATE DOUBLE H^ PLOMB ET DE COIYRB
J*ai d*abord examiné les parties vertes, ter-
reuses, qui se trouvent associées aux traces de va-
uadium. Les minerais oxydés que Ton trouve aux
aiSeuremeots du filon n'en renferment pas davan-
tage. J'allais renoncer à Texamen ultérieur des
produits de cette mine, lorsque par hasard, en
essayant la partie brun-noiritre que j'avais prise
Eour une gangue argileuse ferrifère, je la trouvai
eaucoup plus riche çn ^cif^ey^naçliqueque lemi«
^erai jaun^.
Cette substancQ est amorphe, poreusç, peinte,
d'un brun-noirâtre plu9 ou moins foncé et d'une
te^^ture compacte ou terreuse; elle fond k la flamme
d'une bougie, en une perle noire , un pevi bour-
souflée. Au chalumeau , elle donne une pçrle verte
avçc le sel de phosphore, tm globule de plomb
cuivreux sur le charbon, et un peu d'eau dan$ le
matras* Elle est asse^ tendre, et sa poudre est
jaune-brunâtre. Elle tapisse les cavités du minerai
arsénio-phosphaté jaune, et se trouve fréquem-
ment associée à des carbonates de plomb et de
cuivre amorphes. A la simple vue, on la confon-
drait avec de Fhydrate de fer, dont elle diffère
surtout par sa grande fusibilité, sa grande solubi-
lité dans l'acide nitrique faible, sa réaction au
chalumeau, etc.
Voici les résultats de Tanalyse de deux échan-
tillons différents :
ET YANADATE DE PLOMB ^ DU CHILI. l5l
(I) (H) Oxygène.
Oxyde de plomb 0,549 0,5197 0,0372
Oxyde de cuivre 0,146 0,1697 0,0342
Acide Tanadique 0,135 0,1333 0,0346
Acide arséoîqae 0,046 0,0468
Acide phosphorique. 0,006 0,0068
Chlorure de plomb , 0,003 0,0037
Silice (?) ' 0,010 0,0133
Chaax 0,005 0,0058
Oxyde de fer, alumine , etc. . 0,035 0,0342
Résida argileux 0^010 0,0152
Perte au feu (eau) 0,027 0,0270
0,972 0,9755
Diaprés ces résultats , je suis porté à croire que
le minéral ci-dessus renferme un sous-vanadate
double de plomb et de cuivre dont la composition
se rapproche de la formule
Pb«V-hCu«V ou Pb*V + Cu'V.
i53
KEHOIRE
Sur le terrain tertiaire et les lignes (tancien
nii^eau de F Océan du Sud, aux environs de
Coquimbo {Chili).
Le terrain tertiaire de la partie septentrionale
des Andes se montre aux embouchures de toutes
les vallées transversales du système des Andes. Il
remplit le fond des anciennes baies et des golfes
qui se sont desséchés par suite du soulèvement de
la côte. Indépendamment de ce terrain , on trouve
dans plusieurs vallées plus ou moins étroites, dans
rintérieur des Andes , des dépôts modernes rem-
plissant de véritables bassins, et qui se montrent
actuellement bien au-dessus du niveau des rivières
et torrents qui les traversent. Ces dépôts, mis à
sec probablement par suite de la destruction des
anciennes digues rocheuses « sont ordinairement
de peu d'étendue, et rien n'annonce qu'ils soient
absolument du même âge géologique que le ter-
rain *terti aire delà côte.
La yille de Coquimbo , située à i a kilomètres
do port du même nom, et à i kilomètre de la mer,
se trouve au centre d'une ancienne baie qui avait
à peu près la même forme que la baie actuelle
(PLlI.Jig.t).
La surface du terrain abandonné par cette an-
cienue baie s'élève par étages , sous forme d'un
vaste amphithéâtre présentant des lignes d'érosion
l54 TERRAINS TERTIAIRES
h couches elliptiques et concentriques du rivage
actuel. Il y en a quatre bien visibles qui aboutis-
sent aux extrémités du grand arc de la baie mo-
derne, et qui ne sont interrompues que parla
greiade vallée transversale deCoquimboqui coupe
tout le terrain tertiaire, et sur les flancs ga^onoé^ et
fortement inclinés de laquelle, les étages ci-dessus
forment autant de terrasses presque horizon-
tales.
Uétage inférieur n^est, près du bord de la baie,
qu'à 2 mètres au-dessus du niveau de la haute mer
(PL II ^Ji^. 2); il s'élève insensiblement, et, aune
distance de 800 à goo mètres, il atteint une alti-
tude de 6 à 7 mètres ; le long du rivage, il est recou-
vert de dunes dont la hauteur atteint rarement 6
à 7 mètres au-dessus du niveau moyen deTOcéan.
Ces dunes se montrent seulement sur la partie
N.-E. de la plage, c'est-à-dire sur celle qui se
trouve le plus exposée aux vents de S.-O, , qui pré-
dominent sur toute la côte du Chili et soufflent
presque constamment pendant le printemps , l'été
et l'automne. La surface de cet étage est en partie
couverte de lacs et de marais, et en partie de co-
quillages des mêmes espèces que ceux rejetés sur
la plage actuelle. Il est, du reste, au niveau des
alluvions modernes de la rivière et du fond de la
vallée transversale de Coquimbo, et entièrement
composé d'alluvions très-modernes, partie ma-
rines, partie d'eau douce. Il fut presque en entier
inondé lors du débordement accidentel de la ri-
vière en i835. Une pente très- brusque conduit
du premier étage au second , qui est ii i^ mètces
environ au-dessus du niveau de la mer, et sur le-
auel se trouvent la ville de Coquimbo et le village
e Pampa. Il présente, vis-à-vis des dunes ac*
DK COQUIMBO (CHIU)* 9 55
tuelles , des collines allongées ou dune^ anciennes.
Le second étage est formé de couches régulières,
horizontales, dont la composition varie sur le
pourtour de la baie. Près de la vallée de Ca-
quimbo, ces couches se composent de matières
de transport de même nature que celles que la
rivière charrie actuellennent, de poudingues à
cailloux roulési de graviers et de sables; quelques-
unes sont très-solides et cimentées nar de l'argile
durcie. Plus on s'éloigne de cette vallée transver-
sale, soit vers le Nord , ^oit vers le Sud, plu5 les
roches de cet étage prennent I9 caractère de dé-
pôts lents, avec coquilles fossiles bien copservée^.
En examinant ces dépôts à l'extrémité Sud de la
baie, au port même de Coquimbo, à l'endroit
(N,y?^. 0 qui a toujours dû être le mieux abrité
contre Tenet des vents et des eaux de la rivière ^
on les trouve composés, en allant de bas en haut,
de la manière suivante :
à) Ck)uche solide, de 3 à 4 naètres de puissance
Eres du port, en grande partie formée d'énormes
uitres silicifiées, dont quelques-unes ont de 3o
à 40 centimètres de diamètre, et qui repose sur
le granité. Les grandes huîtres, à forme tantôt
ronde, tantôt irrégulière, à test très-épais et à
charnière oblongue, sont accompagnées d'hut-
très (<x) plus petites, de 5 à 6 centimètres de dia-
mètre , presque circulaires et dont le test mince est
hérissé de petites pointes : ces deux espèces d*hut-
tres ne se retrouvent pas parmi les edpèces vivantes
delà baie deCoquimbo.
b) Couches, de 6 à 7 mètres, de sables grossiers
jaunes et rougeàtres, avec coquilles appartenait
aux genres buccin, ampulaire , balane, etc.
c) Couche de ^able marneux très-fo£îs^ilifère ,
l56 TERRAINS TERTIAIRES
contenant des peignes, solens , moules , balanes ,
olives, cônes, patelles, fissurelles et conchalepas,
appartenant aux mêmes espèces qui vivent actuel-
lement dans la baie et que la mer rejette chaque
joar sur la plage.
d) Sable fin, semblable à celui de la plage,
renfermant des débris des mêmes bivalves (donax
chilensis) qui vivent dans le sable de la plage à
une faible profondeur , et présentant près des
bords de la naie une surface plane et bien unie.
Le second étage présente les mêmes caractères
à son extrémité Nord, de Fautre côté de la baie,
sauf que Ton n'y retrouve pas la couche inférieure (a)
à grandes huîtres.
En s'éloignant de la baie , la surface du second
étage, tout en s'élevant insensiblement du côté de
TEst, présente quelques arêtes plus ou moins sail-
lantes qui marquent Texistence d'étages intermé-
diaires peu prononcés ; on en rencontre ainsi une,
et dans quelques endroits deux, avant d'arriver
au talus formé par le troisième étage, qui atteint
en ce point une altitude de 36 à 37 mètres. Cet
étage, ainsi que le quatrième dont l'altitude est
de 57 à 58 mètres, présente la même composition
de terrain et la même configuration extérieureque
le deuxième étage.
Voici la coupe de l'étage supérieur à son extré-
mité Sud, fournie par les escarpements qui se
montrent en face du port , dans l'intérieur du
ravin des Perroquets (Quebrada de los Loros),
en allant de haut en bas :
A. LU de sable argileux.
B. Marnes fossilifères terreuses, blanches ou m.
ocreuses, sans fossiles 1,20
DE COQUIMBO (cHiLl). 1 57
C. Sable ooquillicr, avec Ténus, donax chi-
lîensis, calyplrées, crépîdales, DaviceUes(?)
bien conservées ; mêmes espèces qu'on ren- "■.
contre sur la plage de la baie actuelle. . . 1,30
D. Couches calcaires solides (loza) , renfermant
une énorme quantité de balanes, de turri-
kttes , de buccins, etc. , et exploitées comme
pierre de construction 4,00
E. Sables de diverses couleurs, traversés par
des lits de dépôts marneux et des bancs de
peignes qui s'y trouvent en place dans leur
position naturelle et accompagnés de petites
buttres dont Tespèce ne se retrouve pas dans
la baie actuelle 11,00
F. Sables renfermant, outre les fossiles précé-
dents, une espèce de térébratule que Ton re-
trouve vivante dans la baie de Playa-Blanca
à une profondeur considérable , et des buttres
rondes de l'espèce a qui accompagne les
grandes buttres de Tétage inrérieur 4,00
G. Couches solides argilo-calcaires renfermant
une grande espèce de murex, qu'on ne re-
trouve pas parmi les espèces de la baie de
Goquimbo 2,50
H. Couches solides calcaires, sablonneuses,
dont quelques-unes sont presque entière-
ment composées de moules de bivalves pri-
vées de leurs tests ; d'autres de moules deso-
lens, debalanes, etc 6,50
R. Mêmes couches alternant avec des couches
marneuses non fossilifères, et s'appuyantsur
une masse porphyroïde qui appartient au
terrain granitique de la c6te, qui se trouve
ici bien au-dessous du niveau des deux pre-
miers étages. 5,00à6,00
Voici une autre coupe du même terrain prise à
peu près à 5oo mètres plus au Nord , prés des
lS8 TERRAINS TERTIAIRES
carrières dont on retire la pierre de construction
(loza), à la limite orientale de ce terrain:
Marnes terreuses sans fossiles.
Loza y pierre presque exclusivement composée de dé*
bris de coquilles analogues à celles de la plage.
Couches à balanes , analogues à celles des couches E
et F de la couche précédente.
Couche F à térébratules et huîtres rondes de l'espèce ou
Porphyre appartenant au terrain granitique de la côte.
Tout ce système de couches composant les deux
étages les plus élevés du terrain tertiaire , change
de nature en s'avançant vers le milieu de Fan-
cienne baie, et au Nord, de Tautre côté de la
rivière on ne retrouve plus que des lambeaux de
ces couches argilo-^calcaires subordonnées aux
grandes masses de sables qui y prédominent.
L'ensemble de ce qui précède nous conduitaux
conséquences suivantes :
Tout le terrain tertiaire des environs de Co*
quimbo est de formation très-moderne et récem-
ment sorti du sein de TOcéan.
. Son soulèvement a dû s'opérer suivant une di-
rection plus ou moins normale à celle des Andeâ ,
de telle manière qu'à la première secousse qui
donna lieu à ce mouvement ascensionnel de la
côte» Peau manqua dans plusieurs vallées longitu-
dinales du littoral des Cordillères.
De très-légères variations ont dû survenir de-
puis ce temps dans l'organisation des espèces ani-
males qui ont vécu dans la mer près de cette côte,
et il est à présumer qu'il n'y a pas eu depuis de
changements notables dans le climat. L'absence
de dépôts de lignites, et en général de restes végé-
taux, dans ce terrain tertiaire du Nord du Chili ,
tandis qu'on en trouve en grande abondance dans
DE COQUimtO (CHlLl). iSq
le terrain tertiaire de la partie méridionale de la
même côte, tient probablement à ce que, même
ï l'époque de la formation de ces terrains , il
pleuvait, comme de tios jours, beaucoup dans le
Sud , et il régnait la même aridité dans le Nord.
Les sables et dunes sablonneuses qui prédominent
aùt bords de toutes les terrasses dans la partie
Nord-Est du terrain, et qui manquent ou sont à
peine perceptibles à Textrémité ^ud, démontrent
^ue, pendant la période de formation de ce ter-
rain , les mêmes vents du S. et du S.-O, ont toih-
jours régné sur cette côte.
Enfin, la disposition en gradins de la surface de
ce terrain est une preuve de Tirrégularité du mou-
vement ascensionnel de la côte. Reste à savoir si
les quatre lignes d'anci^ niveau bien caractéri-
sées quVlle présente, correspondent k quatre épo-
ques d'une ascension plus rapide que l'ascension
continuelle à laquelle on supposerait soumise
cette côte , ou bien à quatre époques d*un repos
prolongé.
Si les pentes rapides que Ton remarque au pas-
sage d'tin étage à un autre provenaient de soulève-
ments brusques et instantanés de la côte, on de-
trait observer des dislocations, des failles et des
fractures dans les couches calcaires marneuses,
tandis qu'au contraire celles-ci se montrent en gé-
néral intactes, horizontales, $aus glissements ni
ruptures dans tout le contour de la baie. Dans la
même hypothèse, on trouverait probablement k
la partie supérieure de l'un ou l'autre de ces étages
des couches à térébratules et autres espèces vivant
à de grandes profondeurs dans la baie; loin de là,
on n'y rencontre , en général , que du sable fin ou
des lits de marnes terreuses qui n ont pu se dépo^
l60 TERRAINS TERTIAIRES
ser que pendant une période de calme ou de mou-
vement très- lent.
Enfin f les restes d'anciennes dunes et les débris
de coquilles semblables à celles de la plage actuelle
nous portent, avec les faits ci-dessus^ pour expli-
quer la* formation des pentes très-douces des quatre
étages du terrain tertiaire de Coquimbo et des
trois talus intermédiaires qui relient ces étages, à
admettre que dans le mouvement ascensionnel de
la côte il y a eu quatre longues périodes d'un mou-
vement extrêmement lent et trois courtes périodes
d'un soulèvement beaucoup plus rapide.
Je ne doute pas qu'une étude approfondie de
ce terrain sur différents points de la côte du Chili,
l'examen des roches et des fossiles qu'il renferme,
le nivellement des différents étages qu'il pré-
sente, etc. , ne permetteift de résoudre positive-
ment la question qui nous occupe et ne fournissent
des données d'une haute importance ponr la géo-
logie. Partout où j'ai eu l'occasion de voir ce terrain
sur la côte septentrionale du Chili, j'^ ai reconnu :
1® l'existence d'un même nombre d'étages situés à
la même hauteur au-dessus du niveau de l'Océan ;
3* les mêmes roches, les mêmes fossiles et la même
altitude pour les couches calcaires de loza et les
sables marneux.
II est donc évident que le soulèvement pro-
gressif de la côte de l'océan Pacifique est un phé-
nomène récent et qui s'étend sur une grande éten-
due de côtes.
Il est à remarquer que des faits analogues ont
été observés sur des points très-éloignés de l'autre
hémisphère. Ainsi, Mac-CuUoch, en parlant des
paraltel roads de Glen-Roy, en Ecosse, dit qu'il
n'y a que quatre de ces terrasses qui soient bien
DE GOQTJIMBO (CHlLl). l6l
yisibles et la description qu*il en donne peut en-
tièrement s'appliquer , du moins quant à la confi-
guration extérieure, aux terrasses de la côte du
Chili. M. Bravais , dans son mémoire sur les lignes
d*ancien niveau de la mer dans le Finmark , com-
mence par déterminer deux lignes principales de
ces terrasses, et en mentionne ensuitedeux autres,
Tune qu'il considère comme ligne moyenne ^
Fautre comme séparant la ligne inférieure d*avec
le rivage actuel de la mer. M. Siljestrôm a égale-
ment mesuré Taltitude de trois terrasses superpo-
sées, par 69" 40' de latitude , vis-à-vis de Tromsôé ,
dans le Tromssund. Nous pensons qu il n'est pas
sans intérêt de rapprocher ici les diverses mesures
de hauteur prises sur les côtes de Scandinavie par
MM. Bravais et Siljestrôm des mesures analogues
que j'ai prises sur la côte du Chili , près de Co-
quimbo.
TromsOe, Altenfiord, Coquimbo,
par par par
M. SiUeskrOiD. M. Bravais. M. Doroeyko.
Ligne snpérieare. .
Ligne moyenne. . .
Ligne inférienre. .
Ligne de séparation
d'avec la plage. •
Niveau de la mer. .
, On sait , en outre y que dans le Lochaber, en
Ecosse y on compte quatre étages d'ancien niveau :
le capitaine Yetch en a compté six ou sept dans
Vile de Jura; M. Eugène Robert en a vu jusqu'à
sept ou huit dans l'île de Rolfsôe ( 1 ).
m.
67,0
45,5
17,2
m.
67,4
40,5
' 27,7
m.
57,6
36,8
14,3
0,0
10,0
0,0
7,3
0,0
(1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 31 oc-
Tome XIFy 1848. Il
l63 TERRAINS TERTIAIRES DE GOQ0IMBO.
Bien que ces lignes de séjour moderne des
eaux, observées & des distances si considérables,
se montrent à des niveaux très*inéf;aux , et que,
comme M. Bravais Ta démontré^ elles présentent
desondulations senstblessur une mémecôte; cepen-
dant le nombre de ces lignes étant toujours très-
limité et se répétant sur des côtes très-éloignées,
BOUS sommes conduits à penser qu en général les
phénomènes de cette nature, loin de dépendre de
circonstances locales , tietinent à des causes qui in-
fluent sur les grandes révolutions du globe ter-
restre et qui agissent sur les deux hémisphères à
la fois.
tobre 1842. — Rapport sur un mémoire de M. Bravais,
relatif aux lignes d'ancien niveau dans le Finmaric. (Com-
missaires MM. Biot^ LiouvlUe; Éliede Beaumont, rap-
porteur.)
dÉiBËBâtaii^fe!dâMâp î63
BlÉnoIRE
Sur la composition géologique du Chili ^ à là
latitude de Côncepcion, depuis la baie de
Talcahuatio jusqu'au sommet de la cordillère
de Pichachen, comprenant la description du
uolcah dAntucoi
Pif M. iGNAbB DOKEtKO.
PREMIÈRE PARTIE. — Description géologique do
Chili, à la LAtïTODE de Concepgion, depuis la mer
jusqu'au pied du -volcan d'ântuco.
$1''. Baie de Talcahuano.
La baie de Talcahuano est un des plus beaux parallèle entra
endroits de la côte du Chili, et ses rivafi;es pré«I«* terrains de la
sentent beaucoup d intérêt pour la science. LechUieties ter-
géologue qui a étudié les principaux terrains du^î?^'*™*"^
nord du Chili croit, en arrivant dans cette loca-
lité, se trouver au milieu de terrains tout à fait
différents de ceux qu'il a vus dans les baies
de Tongay, de Coquimbo, de Copiapo, etc.
Les rocnes, qui sont très-abondantes dans le
nord, ne se retrouvent ici qu'accidentellement,
et réciproquement celles qui prédominent entre
Concepcion et Talcahuano sont à peine connues
dans le nord.
Cependant un examen attentif de la nature de
ces roches, de leur configuration extérieure et de
la situation qu'elles occupent relativement à Ten-
semble du svstème des Andes, montre que la
différence qui existe entre ces divers terrains des
]64 COMPOSITION GÉOLOGIQUE BU GHIU
côtes du Nord et du Sud du Chili ne consiste
que dans les caractères minëralogiques de leurs
roches, et nullement dans leur âge et leurmode
de formation.
En effet, la côte septentrionale du Chili ne
présente , dans toute son étendue , que deux ter*
rains, l'un composé de granités, diorites , syénites
et griinstein , et l'autre de couches horizontales,
calcaires et argilo- calcaires, tertiaires et très-mo-
dernes. La côte de Talcahuano ne présente égale-
ment que deux terrains , dont l'un correspond aux
terrains granitiques du Nord , et l'autre à ses dé-
pôts tertiaires. La principale différence qu'on y
remarque provient ae ce que les granités du Nord
se trouvent en partie représentés ici par des
gneiss, des micaschistes et des schistes ardoisiers,
tandis que les roches marneuses modernes qui ,
dans le Nord , renferment de nombreuses assises
de pierres de construction, calcaires, nommées
vulgairement toza , se trouvent remplacées, dans
le Sud, par des grès et des dépôts argilo-sableux,
que les gens du pays appellent tosca, et dans
lesquels on a dernièrement rencontré de grands
dépôts de lignite.
Nulle part, sur cette lonsue côte du Chili qui
s'étend depuis le désert d'Atacama jusqu'à Yal-
divia, je n'ai vu apparaître le terrain secondaire des
Andes.
La baie de Talcahuano ( PL IlI^Jig. i ) a en-
viron 8 kilomètres dans sa plus grande laideur et
à peu près 16 kilomètres de longueur. Elle s'al-
longe aansla direction du méridien, et est abritée,
du côté de l'Ouest, par un long promontoire de
gneiss et de micaschiste, couvert d'une très-belle
végétation. A l'entrée de oette baie , se trouve Tile
A LA LATITUDE DE GONCEPCION. l65
de la Quinquina, qui ne laisse qu'un passage très-
étroit du côté de l'Ouest, nommé Boca chica^ et
un autre plus large , du côté de lest , dit Boca
grande.
Les bords de cette baie présentent des escarpe-
ments qui, du côté de l'Est, sont en roches ter-
tiaires (grès à lignites, tosca), et, du côté de
l'Ouest, en roches de cristallisation. La plage qui
limite cette baie du côté du Sud aboutit à une
plaine d'alluvions modernes, surmontées de buttes
et de collines tertiaires semblables à celles qui
constituent le rivage oriental de la baie. Ces allu-
vions modernes remontent le long du rio An^
dalien^ s'unissent aux alluvions très-récentes du
rio Bio Bio^ et descendent à l'embouchure de ce
fleuve et à la plage de San f^icente , tandis que
les collines de grès à lignites passent de l'autre
côté du Bio Bio 9 longent la côte de l'océan Paci-
fique jusqu'à Colcura , et reparaissent ensuite de
l'autre côté de la montagne de Mariguenic , dite
Jltas de Fillagran.
Nous commencerons par décrire les terrains ^
modernes qui se prolongent dans la direction de
la baie de Talcahuano, en formant un bassin au
milieu des roches de cristallisation, et nous pas-
serons ensuite à ces dernières.
§ 2. Terrain tertiaire de la côte.
Le terrain tertiaire forme , comme je viens de Goofiguritioo
le dire , non-seulement les bords du bassin dont •"^^^«"•^
il vient d'être parlé, mais encore de nombreuses
buttes et collines qui s'élèvent au milieu de la
plaine, et qu'il est facile de distinguer des mon- '
tagnes et collines de gneiss et de micaschistes qui
les environnent , en ce que les premières sont or-
|66 G01|B0S|TI0N GÉOLOGIQUE DfJ GHIU
dinairement terminéea par des plateauii^ plus» ou
moins unis et horizontaux^ , taDais que les aqtres
sont arrondies 9 plus élevées, et |*esseaibldnt|
quanta l'extérieur , aux masses granitiqufs du
Nord.
L'aspect de^ collines tertiaires ci-dessus moptre
que le terrain dont elles font partie a du autrefois
f^mplir le bassjq de Talcahvi^no k Colcura jus-
qu'au niveau de§ plateaux qui surmontent cea
collines entre les yilles de Cqpcepcion et Talca-
fauano. C'est donc à une époque postérieure qaii
se sont formées les vallées d'érosjon remplies
d'alluvions modernes , dont )e sol se compose de
débris de grès tertiaires et de roches granitiques.
C'est sur ce sol mouvant, sablonneux, et dont ou
ne conqait pas la profondeur, qq'oat été bèlies
les villes de Concepcion et de Talcahuano, qui
furent presque entièrement détruite^ en i835par
un violent tremblement de terre. C'est sur un sol
analogue, composé en partie d^s mêmes allu viens
et en partie de roches tertiaire^ en place, qu'on
voit les ruines de l'ancienne ville de Peoco,
fondée du tempvS de la conquête, et qu'il a fallu
abandonner à cause de ces mêmes tremblements
de terre qui, dans cette localité, se font sentir
avec plus de force et plus fréquemment que sur
les autres points de la côte.
CompotitfoD in- Si maintenant on passe à l'examen des couches
jJjJJJJ'j^'J^tçrliaif^s, on remarque que ces couches, tout en
dNi. ^ conservant UQe horizontalité presque parfaite dans
la majeure partie de leur étendue, présentent,
dansbeaucaup d'endroits, de fortes pentes » des
failles et des interruptions locales qu'on ne peut,
en aucune façon , rapporter à l'apparition de^
roches granitiques. La nature des fiossiles que ren*
î
4 ta XiiTITlIQS PB GONflBKlÛir. 167
fenûBàt ces coucbes, et lea rapports qu elles prér
sentent avec celles de l'époque tertiaire de I9 côte
septeDtrîpnalc du Chili, ne laissent auc^UQ doute
sur lei^r Age et sur celui des roches de cristallin
sation qui leur servent de support. Les dislocations
partielles qui viennent cj'être signalées dqiycnt par
conséquent leuf* origine à des ébouleaient^s ]ocaqX||
QCf^^sipqné^ prphal^lexnfsnt par les ipétnes agents
uj pro4l|i3^Dt d^^ sçcous^es et des tremblements
a terre sur cette partie de 1^ côte avec plus dq
force et d'énergie que partout ailleurs.
Voici la coupe du terrain tertiaire de Talca-
hg^no et de Concepcion à partir de la surface :
(a) Argiles sablonneuses, bigarrées de jaune ^
rouge, brun et noir, qui constituent Télage supé-
rieur du terrain tertiaire, et atteignent souvent
30 II 3o mètres d'épaisseur ; elles sont fréquem-
ment recouvertes oe dépôts superficiels ou cou-
ches très-irréguliëres de sables mélangés de
débris de coquilles blaticbes appartenant aux
ménies espèces que la mer rejette journellement
sur la plage.
(b) Au-dessous de ces couches argileuses, et
souvent sur leur prolongement, on trouve des
grès bigarrésdes mêmes couleurs, et surtout jauney
ou brunâtres. Ces grès , presque toujours mous,
friables, plus ou moins argileux et micacés, non
schisteux , rerifèrment des moules et des em-
preintes de coquillages (cardium), et de tiges
de végétaux ; on y rencontre aussi des parties très^
ferrugineuses, qui s'y concentrent en formant des
zones concentriques courbes, pius ou moins )rré«
gulières, et contenant quelquefois des roçhons de
fer limoneux è noyau vide ou rempli d'une ar**
gile ocreuse ; la eroûte de ces boules renferma
1 68 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU GHIU
souvent de petites coquilles turbinées ou bivalves
bien conservées.
M. Grosnier a trouvé à l'île de Quinquina des
couches calcaires contenant les mêmes coquilles
que les grès (Jb).
(c) Grès plus dur, micacé, d*un gris-cendré,
quelquefois oleuâtre, avec empreintes noires de
tige§ et de feuilles ordinairement très-incom-
plètes. Ce grès passe souvent à des roches mar-
neuses de même couleur, d'un grain excessive-
ment fin et âpre au toucher.
(d) Conglomérats très-grossiers et poudingues
à cailloux roulés formés de débris de roches pri-
mitives.
(e) Terrain granitique.
Dépoli de eom- C'est dans la partie inférieure de ce terrain, dans
baitiblemioéral. Je grès gris (c) , que se trouvent les dépôts de
lignite de Colcura et de Talcahuano.
Ces lignites ne forment ordinairement qu'une
seule couche exploitable, accompagnée d'une
autre couche moins puissante et plus irrégulière.
II est rare que ces couches s'élèvent k plus de a ou
3 mètres au-dessus du niveau de la mer, et pres-
que toujours plongent, à TOuest, sous la mer.
>n n'a encore reconnu la présence de ces lignites
que dans un petit nombre de localités; maison a
constaté leur existence sur les côtes de Concepcion
et de Yaldivia , sur celles de Tile Chiloé, et der-
nièrement au détroit de Magellan.
Les seules mines de lignite qui aient été exploi-
tées jusqu'à ce jour sont :
(A) Deux mines situées sur le bord oriental de
la «baie de Talcahuano , l'une près de Penco ,
l'autre non loin de Lirquen, heur exploitation n'a
s
A LA LATITXJIDE DE GONCEPGION. 169
jamais donné de grands hénéfices, et elles sont
actuellement abandonnées.
(B) La mine de Talcahuano , près de la ville
de ce nom , dont on a extrait plusieurs milliers de
tonnes de lignite pour le service des bateaux à va-
peur naviguant entre le Chili , la Bolivie et le
Pérou.
(C) La mine de las Tîerras Coloradas ^ située
à peu près à moitié chemin entre la baie de Tal-
cahuano et la ville de Concepcion , sur les bords
du rio Andalien , qui est exploitée avec beaucoup
d'ordre et d'activité.
(D) Les mines la Lota et la Lotillay situées
sur la côte de Calcura , à 36 kilomètres au Sud de
Talcahuano.
Je ne ferai qu'indiquer ici les principaux carac*
tèresdu gisement des quatre dernières mines, eu
renvoyant pour plus de détails au travail de
M. Crosnier, qui s'est spécialement occupé de
Teiamen decçs dépôts de ligniteset du terrain qui
les renferme.
I* Mine de Talcahuano. Le terrain à lignite ^^^^SumSiZ'**^
constitue au sortir de la ville une butte en forme
de promontoire qui s'étend entre le rivage et les
alluvions modernes. Ce promontoire n'a qu'envi-
ron 4o mètres de largeur et autant de hauteur au-
dessus du niveau de la mer.
Suc les escarpements N. *0. de cette colline , on ' •
voit affleurer deux couches de combustible miné-
ral, qui ont chacune environ i mètre de puissance
maximum , et sont séparées par environ 5 mètres
d'épaisseur de grès {tosca)\ on aperçoit en outre
quelques traces de combustible, vers le sommet
delà colline, au contact d'une couche superficielle
de terre végétale.
1 70 C0MSQ91TION (IÉOLQ0IQW9 DU qHIU
Les deux couches de lignite plongent à l'Ouest;
leur allure est très-irréflulière et présente ^ dans
qqelques parties ^ des tailles et des contourne-
ments. Le combustible qu elles donnent a les ca-
ractères extérieurs d'une houille de qualité aié^
diocre ; on n'y voit ni traces de structure ligneuse,
ni empreintes végétales de feuilles ou de tiges; il
est très*bitumineux, et brûle avec l'odeur carac-
téristique des lignites. Par la carbonisation, il ne
s'agglomère pas et ne change pas de forme.
Le grès de la partie supérieure de la colline est
jaunâtre^ tacheté de brun; il renferme des ro-
gnons trés-ocreux et des fragments de coquilles
modernes. Il passe à des sables de même couleur
et se trouve recouvert en quelques endroits de tas
de coquilles fracturées , de mêmes espèces et va-
riétés que celles .que les flots rejettent journell&r»
ment sur la plage.
Le grès sur lequel repose la couche inférieure
de lignite, et qui constitue toute la partie basse
du terrain, est un grès micacé présentant dans sa
cassure fraîche de petites taches charbonneuses et
Î|uelquefois des empreintes de feuilles et des
ragments de turritelles qui paraissent se rappor-
ter à l'espèce si commune dans tout le terrain ter*
tiaire de la côte du Chili.
On ne connaît pas encore l'épaisseur de ce grès ,-
un puits d'au moins 3o mètres, foncé à l'extrémité
Nord de la colline, ne l'a pas traversé en entier.
Ce puits destiné à explorer le tertain et k recher-
eheir de nouvelles couches de combustible n'a
donné aucun résultat , et, comme à la mémeépo-
que les travaux de la couche principale furent
envahis par les eaux , on abandonna l'exploita^
tion.
a* Oa p*a découvert jusqu*^ présent qu'une
seule couche de lignite dans h mine d^ las Ticrras
Coloradas , mais celle couche présente beaucoup
plus de régularité dans soq allure que les précé-
dentes. Elle a o™,8o à o'^ygo de puissance et court
du N. au S. en plongeant légèrement vers FOuest,
Elle affleure sur un escarpement s^ipblable à celui
de la colline dç Talcahu^no, et an Ta déjà ver^t
connu sur une longueur d'environ 190 mètres du
Nord au Sud , et sur plus de 80 n^étres de largepr.
Si Ton en excepte quelques parties voisines de«
aflleurements et dont le charbon est de (rès-mau-r
vaise qualité , cette couche se compose d'un char-
bon pur, luisant dans sa cassure fraicbe, e( s^ tert
miq^nt au contact prolongé de Tair; ce charbon
ne laisse que i à a p. 0/0 de cendres^ et donne, k
la distillation , beaucoup de^goqdron ; il brûle fa-
cilement en produisant une longue flamme et ré-
pandant une forte odeur de lignite. Il ne réalise
que les a/3 environ de Feffet des houilles aa-t
glaises, et a le défaut d^être cassant et friable.
Au toit et au mur du bon charbon^se trouvent
deux lits de charbon impur, argileux et schisteu^t
très-pyriteux, et tombant en poussière par le coa*:
tact prolongé de l'air. On hâve dans le lit inférieuf
et Qn laisse Ip lit supérieur pour soutenir je toit «
de sorte que les galeries n'ont que o",8o à o™i90
de hauteur; et on baisse immédiatement les galoy
ries qui se recoupent à ansle* droit ^n laissant des
piliers de 10 à la mètres de côté.
Au sortir de la mine, on embarque le charbon
naqs des bateaux qui descendent par le ria Anda-
Uerij et on le vend k la. compagnie des bateaux k
vapeur dans le port de Talcahuano.
1^3 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
Minei 5" Mines de Colcura. Les deux mines de lis^nite
/a Lota et la Lotilla se trouvent sur le bord
même de l'Océan.
' Les eaux de la haute mer arrivent presqu*à l'en-
trée de la Lota, qui a été découverte la première
et dont l'exploita tion pourrait donner de grands bé-
néfices \i ses propriétaires, hajig. 3,p/. ///, donne
la coupe de cette mine telle qu elle se présente sur
les escarpements tournés du côté de la mer, et dont
la hauteur ne dépasse pas i a à 1 5 mètres. Toutes
les couches , excepté celle de la surface (A.), plon-
gent au N.-O. Le charbon que donnent les deux
couches D et F est entièrement semblable à celui
de las Tierras Coloradas.
Dans la mine la Lotilla ^ située à peu près à un
kilomètre au Nord de la précédente, on ne trouve
qu'une seule couche, dont les affleurements com-
mencent au niveau de la mer et remontent du côté
de TE.-S.-E. Cette couche paraît être plus régu-
lière et plus importante que les deux couches de la
Lota , et a dans quelques endroits plus d'un mètre
de puissance; elle donne un charbon d'aussi bonne
qualité que les mines précédentes. Bien que cette
mine n'ait commencé à être exploitée quen i843
ou 18449 on y voit des galeries de plus de 5o mètres
de longueur, dans la direction N.-N.-E., creusées
dans ce même charbon, dont on n'a pas encore re-
connu les limites.
En résumé, l'examen des caractères géologi-
ques et minéralogiques de ces dépôts de lignites
nous porte à supposer :
1® Qu'ils doivent leur origine à quelques tour-
bières dont la formation se rapporte à une époque
très «moderne;
2* Que depuis cette époque la côte de la Concep-
A LA LATITUDE D8 CONGEPCION. 1^3
don éprouva d'abord un abaissement^ puis un sou-
lèvement ;
3° Quil y eut en outre des éboulements par-
tiels, locaux, qui ont dérangé rhorizontalité des
couches au voisinage des anciens lacs et tourbières
de la côte.
§ 3. Terrain de cristallisation de la côté.-
Xai déjà dit que tout le terrain de grès tertiaire
[tosca) et les dépôts de lignite reposent sur un
lerrain de cristallisation , le piême qui forme toute
la ligne d'escarpements sous-marins de la côte
occidentale de l'Amérique du Sud.
En examinant ce dernier terrain au contact du Gootaddater-
terram tertiaire , on voit que leur surrace de sépa-gan^Mniy^Qi^i^^
ration est nette et suit' les contours des masses gra- ^^ tM-Utir^
DÎtiquesdans les endroits où elles sont à nu , ce qui
prouve que la côte granitique du Chili présentait
déjà avant Tépoque tertiaire la même configura-
tion qu'aujourd'hui.
\jà Jig. 3, PI. III ^ indique la position respec-
tive de ces divers terrains sur la rive gauche du
Bio BiOj en face du village de San Pedro.
(A) Allaitions modernes , formant une plaine
comprise entre deux rangées de collines tertiaires,
dont Tune court du N. au S. à 1 2 ou 1 5 kilomètres
delà mer, de l'autre côté du Bio Bio , et dontl'autre
longe la plage actuelle.
(B) Grès tertiaire à gros grains, contenant,
près du Contact des roches granitiques, des frag-
ments anguleux de feldspath et du môme quartz
qui forme des veines et des filons dans Je terrain
ancien.
(C) Granité décomposé sur place, et transformé
en grande partie en kaolins et argiles bigarrées
174 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
de diverses couleurs , traversé en tous sens par des
veines et filons de quartz.
Deai groapet Le terrain ancien des environs de Concepcion
neiJ*^"^**"' renferme deux groupes de roches bien distinctes :
i"" Près de la mer et de la baie de TalcahuanOi
on trouve :
(a) Des schistes argileux semblables à ceux
crue Ton rencontre accidentellement à Las Amo-
knas. à la Punta de la Ballena et sur divers au-
res points du Nord du Chili ;
w) Des gneiss et des micaschistes.
Le caractère essentiel de ce groupe consiste en
ce qu'il présente dans son ensemble une structure
schisteuse y i feuillets contournés et irréguliers,
coupés et traversés par une infinité de veines et
filons quartzeux et feldspathiques.
2^ Le second groupe se compose de granités
Iui affleurent au jour à peu près à 13 kilomètres
e la mer, à l'E. de la ville de Concepcion et du
village de San Pedro. Ces granités se désagrègent
facilement, et englobent souvent des noyaux
plus durs, quelquefois syénitiques, ou bien plus
quartzeux que la masse de la roche et à couches
concentriques. Le feldspath, dans ces granités,
est ordinairement blanc, quelquefois bleuâtre, à
trois clivages et très-cassant; le mica est blanc ou
noir, et le quartz vitreux.
Dans le Sud ainsi que dans le Nord du Chili ,
on remarque dans les roches anciennes Tabsenèe
de pierres gemmes et de tout autre espèce mi-
nérale que le quartz, le feldspath et le mica,
qui n'y présentent même jamais de cristaux bien
(ormes, ainsi que la présence de l'or natif dans les
filons de quartz qui les traversent. La principale
différence consiste en ce que, tandis que les ter-
ï
A LA LATITUDE DE GONCEPCION. 17$
rains anciens du Sud ne renferment presque pas
d'amphibole et point de filons cuivreux , ceux du
Nord se composent en majeure partie de syénites,
de dioriteSy de griinstein, et sont très-riches en
minerais de cuivre*
§ 4" Prernière chathe des Cordillères.
En partant de Concepcion , dans la direction
de FEst on traverse toute la chaîne granitique des
Cordillères de la côte ( Cordillera de la costa \ qui
forme le prolongement de celle quecoupe la fout^
de Valparaiso à Santiago : c'est la même chbtne
qui y à 00 kilomètres environ au Nord de la capi-
tale du Chili, se sépare de la chaîne. des Andes,
et court ensuite parallèlement à cette dernière en
se prolongeant jusqu'à Tile de Chiloé, où elle m
transforme en une série d'îles, tandis que la plaine
intermédiaire qui, dans ce trajet de 1200 kilo-
mètres, la sépare de la chaîne des Andes, plonge
sous les eaux pour former le golfe allongé connu
soùs le nom de golfe dAncua ou golfe de Cor-
coi^ado.
Cette chaîne atteint, à la latitude de Valpa*-
raiso, une hauteur d'environ 1000 mètres au-
dessus du niveau de la mer; mais elle s'abaisse à
mesure qu elle avance vers le Sud, et son altitude
maximum n'est plus que de 3oo mètres tiux en-
virons de Concepcion. D'après des observations
barométriques qui me sont propres, lamontagiie
de Coligualf Tune des plus élevées entre Concep-
cion et la petite ville de lumbel , située de l'autre
côté de la chaîne dans la plaine intermédiaire,
n'a qu'une hauteur de 2/^6 mètres. Quant à la
largeur de cette chaîne, elle atteint environ
80 kilomètres.
176 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
Le chemin qui conduit de Concepcion à umbel
remonte d^abord par la vallée du Bio Bio sur la
rive droite jusqu*au petit village de Gualqui,
à 36 kilomètres environ du port j et quitte alors
la rivière en tournant au Nord-Est. Le granité
qui, au voisinage de Concepcion, est à gros
grains et facile à se décomposer, passe ensuite à
des roches feldspathiques, compactes, homogènes,
et présentant parfois des divisions parallèles plon-
geant au S.-E.; mais bientôt on se retrouve au
milieu des granités à gros grains et des argiles et
kaolins provenant de leur décomposition.
Sur le chemin de (Concepcion à lurabel , et à
peu près à égales distances de ces deux villes , on
rencontre au centre des masses granitiques les
anciennes laveries d^or de Mîllagûe qui furent ex-
ploitées du temps des premiers conquérants de ce
pays. On ne trouve pas dans les résidus de ces
laveries de ces galets de roches amphiboliques ou
de minerais de fer, si abondants dans les laveries
du Sud , et on n'y voit que des fragments de gra-
nité, de quartz et de porphyre quartzifère.
Cette chaîne des Cordillères, à 200 kilomètres
plus au Sud, dans le pays des Indiens A'Arauco^
est presque entièrement composée des mêmes grès
et micaschistes que près de la baie de Talcahuano.
Je n'y ai trouvé, du reste, nulle part de ces dio-
rites si fréquentes dans la partie Nord.
La difierenee la plus notable que présentent, à
l'extérieur, ces deux parties de la chaîne des Cor-
dillères, situées à 600 kilomètres de distance, est
cette belle végétation que l'on observe dans le Sud,
et qui est si maigre ou manque entièrement dans
le Nord. Cette différence tient à ce (ju'il pleut
presque à toutes les époques de Tannée dans le
A LK LATITUDE DE GONGEPCION. t'J'J
Sud du Chili, tandis que dans le Nord il ne pleut
que peudant Vhiyer. Aussi tout le pays, de
GoDcepcion jusqu'à. 12 ou i5 kilomètres de
lumbel, est couvert de hautes futaies , de vignes
et de champs cultivés, et ce n'est qu en s appro-
chant de la plaine intermédiaire qu'on voit les
pentes orientales de ces montagnes se dépouiller
de forêts, et une végétation rabougrie se cacher
dans les vallées et les profonds ravins creusés au
milieu d'argiles provenant de la décomposition
du granité.
Jamais sur ces pentes orientales, non plus que
dans la plaine intermédiaire qui sépare cette
chaîne de celle des Andes proprement dite, on
n a vu de ces beaux arbres , hêtres , pins et lau-
riers de diverses espèces, qui constituent les
grandes forêts de la côte et de la région sub-
andine.
§ 5. Plaine intermédiaire et saut du rio de
la Laja.
La plaine intermédiaire qui sépare la chaîne siiuaiion d(»
des Andes de la chaîne des Cordillères de la côteatuiissemi'nigra-
s'étend, du pied de la montagne de Ghacabuco^"^*^*"'*^"^-
jusqu'au golfe d'Ancud , sur une longueur de plus
de 900 kilomètres. Elle s'abaisse graduellement
•*en allant du Nord au Sud, et en même temps
son bord oriental se montre constamment plus
élevé que son bord occidental : ainsi, tandis que
Santiago est située à une hauteur de 558 mètres
au-dessus du niveau de la mer, l'altitude de la
ville de la Bancagua, à io5 kilomètres plus au
Sud, est de 47^ mètres, et celle de Talca, à
365 kilomètres encore plus au Sud, n est plus que
de 95 mètres.
Tome XI F, 1848. 12
178 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
La ville de lumbel, dont nous avons déjè
parlé, se trouve à une altitude de 86 mètres,
hauteur moyenne, à la latitude de la Concepcion,
du bord occidental de la plaine intermédiaire;
cette plaine, dont la largeur en cet endroit est
d'environ 5o kilomètres , s'élève sensiblement en
allant vers l'Elst. On y retrouve le même terrain
tertiaire qu'à Concepcion et Talcahuano, recou-
vert d'ail uvions de même nature que celles du
Bio Bio,
Il est à remarquer que, lors du fameui trem-
blement de terre de i835, les villes de Concep-
cion , de Talcahuano et de lumbel , bâties sur le
terrain tertiaire, furent détruites, tandis que les
villages de Gualqui et de Rere, bâtis dans la
chaîne granitique des Cordillères de la côte, ainsi
que celui d'Antuco, situé presqu'au pied du volcan
du même nom, dans les Andes, ne souffrirent
aucun dommage. Il est donc présumable que,
dans ce pays, les effets des tremblements de
terre ne dépendent pas du voisinage des volcans
actifs dans les Andes, mais plutôt de la nature
du sous-«ol , et peut-être des causes qui agissent
sous la ligne des escarpements de la côte. Ainsi
les villes du Chili qui, dans ces trois derniers
siècles , ont le plus souffert des tremblements de
terre , sont celles situées sur les bords de l'Océan, ••
c*omme Yalparaiso, Concepcion etYaldivia, et
celles bâties dans la plaine intermédiaire, coname
Santiago, Tolca, Chillan', lumbel, etc.
aimai. I^^ climat de cette plaine, à la latitude de
Concepcion , est encore doux et tempéré, quoique
les pluies y s>oient déjà beaucoup plus fréquentes
Îue dans la partie iford de cette même plaine,
es saisons y sont plus marquées , et les vents pé-
A LA UTItCDE DE COMCEPGIOIf. I79
riodîques moins réguliers que sur la côte. Un
vent de l'Est ( el pueche ) s'élève des la pointe du
jour; vers neuf ou dix heures du matin, iV est
remplacé par un vent du Sud, lequel passe peu à
peu, en augmentant de force,, en un vent du
S.-O. ou rOuest ( la travesia ) ; ce dernier arrive
le plus souvent à son maximum d'intensité vers
les trois ou quatre heures du soir, puis il se calme
peu à peu. Les pluies accompagnent ordinaire-
ment les vents du Nord, qui sont assez fréquents
dans la saison d'hiver, et qui dérangent alors la
périodicité des vents ordinaires.
A 26 kilomètres au S -E. de lumbel, et auSauidariodeia
milieu de la plaine intermédiaire , se trouve le ^'
faaieux saut du riode la Laja (satto de la La/a).
Le rio de la Laja prend naissance au pied du volcan
d'Antuoo, et atteint, en descendant dans la plaine,
une largeur de 120 à i5o mètres. Il coule d'abord
au fond d'une vallée profonde creusée dans de
nombreuses assises de sables et de conglomérats
modernes. Mais en arrivant au milieu delà plaine
ses eaux se trouvent presque au niveau de cette
dernière, et s'écoulent sur une couche superficielle
de conglomérats volcaniques^ dont les fragments
sont de même nature que les roches volcaniques
d'Ântuco. Cette couche est dure, tenace, et re-
couvre d'autres couches terreuses ou arénacées,
tendres et Ëtciles il désagréger. Il en est résulté
UD escarpement vertical de i5 à 20 mètres de
hauteur, sur toute la largeur duquel la rivière se
précipite en offrant un magnifique coup d'œil.
Voici la coupe du terrain que présente la gorge
an fond de laquelle le rio de la Laja se précipite
(?/.///,/%'. 4):
(A) Couche superficielle d'alluvions et de terre
l8o COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
végétale , souvent très-mince et laissant parfois à
découvert celle de conglomérats (B).
(B) Couche dure et tenace de conglomérat
composé de fragments et galets de roches volca-
niques, réunis par un ciment argileux paraissant
d'origine volcanique. Ces fragments et galets sont
de même nature que les déjections actuelles du
volcan d'Antuco. La structure de cette couche,
les éléments qui la composent, et la grande
distance à laquelle elle se trouve des cratères
volcaniques des Andes , nous démontrent qu'elle
n'a pu être formée par une coulée de matières
organiques fondues comme on l'a supposé. Elle
est , du reste , très-inégalement répartie dans la
plaine , et son épaisseur dépasse rarement o™, 1 3
à C^fiS.
(C) Conglomérat plus tendre , à fragments
beaucoup plus petits, et passant au tuf volca-
nique.
(D) Roche argileuse tendre , d'un brun foncé ,
à structure terreuse , contenant des grains pisoli-
tiques ocreux , de couleur plus claire que la
masse.
(E) Marne grise, âpre au toucher, semblable
à celle d'en bas (G).
(F) Grès tertiaire (tosca) d'un gris-cendré,
friable , se fendillant en tous sens , et ressemblant
Hi\ grès à lignites de Talcahuano et de Colcura,
auquel il correspond par son âge et son mode de
formation.
(G) Marnes grises, à grains très-fins, tachant
les doigts, contenant beaucoup d'empreintes vé-
gétales de tiges, roseaux, etc.
La vapeur d'eau qui mouille et désagrège les
couches tendres et friables 1), E, F, placées sous
A LA LATITUDE DE CONCEPCION. l8l
la couche solide de conglomérat (B), produit ici
un effet analogue à celui des eaux du Niagara ,
qui dégradent les schistes situés sous les couches
calcaires qui forment le lit du fleuve en amont
de la cataracte. La destruction progressive de ces
couches D, £, F, occasionne nécessairement d'a-
bord des ruptures et des fentes, puis des éboule^
ments, dans les couches supérieures ^ et le saut de
la Laja recule incessamment vers le pied des
Andes, de même que la cascade du Niagara se
rapproche du lac Érié.
Le niveau du rio de la Laja en amont du satt ,
et celui de la surface des conglomérats (B) , est k
loa mètres au-dessus de la mer.
A partir du saut de la Laja « la plaine intermé-*
diaire parait s'élever un peu plus rapidement vers
TEst , et on voit à sa surface quelques blocs isolés
de roches volcaniques, venant cies volcans qui
Q apparaissent que sur la ligne de faite dé la chaîne
principale des Andes. Cette plaine conserve son
caractère de steppe ou de pampa jusqu'à une
distance de i5à 20 kilomètres du pied des Andes,
où elle commence à se couvrir de belles forêts
semblables à celles de la partie littorale de cette
province. Ces forêts subandines {montana sub-
andina)f qui commencent sur un terrain ana-
logue au grès tertiaire de la côte, et dont l'altitude
est de 160 à 170 mètres, s'élèvent ensuite sur les
pentes occidentales des Andes jusqu'à une hau-
teur de 1000 mètres environ.
S 6. Chaîne principale des Jindes. — Terrain
secondaire.
La ferme de las Canteras, située à une hauteur
de agS mètres, est encore sur le terrain ma«^
n
182 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHIU
derne de la plaine intermédiaire. En partant de
ce point pour aUer au volcan d'Antuco , on se
dirige vers le N.-E., et on tt^verse 18 à 22 kilo-
mètres de terrain moderne, composé de poudin-
gués à gros galets , de bancs de sables et grès
tertiaires, et de quelques assises superficielles de
marnes et argiles couvertes de belles forêts de
hêtres. C'est k Quirigûe que l'on quitte ce terrain.
Rochei qui se On rencontre d'aLK)rd , au pied des Andes • une
montrent au pied # u j * 1 z * . 1
des Andes à la énorme coucbe de ces mêmes conglomérats vol-
d"î? uf^^'f'! paniques que nous avons vus au saïto de la Laja^
termédiaire. et t[ui se montrent ici k la surface sana être recou-
i^Snfaao?*mo! ^^^^ ^^ ^^^^ végétale^ Cette couche , légèrement
dernes. inclinée vers l'Est,, à fragments de roches volca-
niques moins arrondis et moins poreux qu'au saut
de la Laja , et réunis par un ciment argileux très-
dur et très-tenace, renferme, en outre, des frag*
ments de porphyres bigarrés, et d'autres roches
secondaires du système des Andes; sa puissance
est variable et atteint en quelques points jusqu'à.
10 mètres. Cette couche elle-même a une étendue
très-limitée, et me parait raarqiier le lit d'un
large torrent dû à la destruction de quelques
digues ou montagnes volcaniques, peut-être à
l'époque du soulèvement du grand cratère d'An-
tuco.
En tous cas , l'époque des grandes dislocations
auxquelles se rapportent probablement l'origine de
ces couches de conglomérats volcaniques doit être
très-moderne et postérieure à celle des grès ter-
tiaires de la plaine, puisqu'on ne trouve point de
ces fragments de galets volcaniques dans les grès et
marnes sablonneuses que recouvrent les couches
superficielles de conglomérats de QuirigUe et du
saut de la Laja.
A LA LATITUDE DE CONGEPCÏON^ l83
A n kilomètres plus loin , on arrive aux roches Porphjref ne-
^secondaires qui caractérisent le système des Andes 52!**''**^"^°"
de Gopiapo jusque la latitude du Chiloé. Les
premières tollînes appartenant à la chaîne des
Andes, près de Goigûeco, sont composées des
mêmes porphyres bigarrés stratifiés que l'on re-
trouve dans les Andes de Coquimbo , de Gopiapo
et de Santiago.
La roche principale de ce terrain , celle qui des-
cend jusqu'au plus bas de la chaîne des Andes ,
est un porphyre stratifié brunâtre , bigarré de
gris, vert ou bleuâtre, et de nuances extrêmement
variées. On y trouve disséminée une substance
blanche, tantôt en petits cristaux très-irréguliers
ou en pointes informes, tantôt en veinules et en
petites masses amorphes irrégulièrement répar-
ties. Cette roche change continuellement d'aspect,
passant tantôt à des brèches porphyriques bigar-
rées, tantôt à des roches plus homogènes.
On rencontre aussi au milieu de ces roches de
véritables amyffdaloïdes et des porphyres zéoliti-
tiques à base de stilbite, ainsi que des porphyres
renfermant des veines et noyaux de jaspe et de
calcédoine. Entre autres variétés de roches , j'ai
rencontré dans la même localité un porphyre à
gros cristaux luisants et noirs, que je crois être de
l'ouralite, et que l'on trouve à toutes les latitudes
de la chaîne des andes du Chili, notamment dans
la vallée du rio Pulido (Copiapo), au cerro dfi los
Algodones (Coquimbo) ,au cerrodel Convento(Cor-
dillères de Rancagua) , etc. La masse de ce por-
phyre de Coiqueco est d'un gris un peu verdâtre,
3ssez homogène, parsemée de petits cristaux feld-
spatiques rectangulaires ou carrés. Les cristaux
Doirs présentent les clivages de l'amphibole et du
.l84 COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI
pyroxèoe, et en môme temps on y voit interposés
entre les lames du clivage une substance blanche
et terreuse, tout à. fait semblable à celle que Ion
trouve dans les cristaux noirs du même porphyre
dans le Nord du Chili, On remarque, en outre,
dans le porphyre de Coîgueco, et à côté des cris-
taux noirs, quelques veinules et cristaux de zéoli*
tes y ce qui prouve que cette roche à la même
origine, et est contemporaine des porphyres zéo-
litiques et des amygdaldîdes auxquels on lavait
associée.
Ce terrain de porphyres bigarrés, stratifiés, se
rencontre sur toute la base de la chaîne des Andes.
On la rencontre dans la vallée de la Laja, jusqu'au
village d'Antuco, dont l'attitude est de 54 1 mètres,
et il se prolonge eqcore à 1 3 kilomètres plus à l'Est,
jusqu'au delà AxkfortdeBaUenares^ à une hauteur
de 825 mètres. A a kilomètres à TËstdece fort, on
voit surgir de dessous les porphyres stratifiés des
masses a'un granit dioritique tout à fait semblable
à celui qui soulève accidentellement les mêmes
gorphyres dans le Nord (par exemple : au Cerro
an Graviel, dans les Cordillères de San José, et
dans beaucoup de localités dans les Cordillères de
Coquimboet de Copiapo). Ces masses granitiques
s'étendent à plus de 5 kilomètres à TEst, passent
de l'autre côté du torrent de Malalcura, et vont
presque au pied du volcan d'Antuco où elles pion-
Sent de nouveau sous ces porphyres statifiés. Ces
erniers commencent déjà à présenter de notables
modifications dont leurs couleurs, leur structure
et leur composition, et appartiennent au groupe de
terrains qui rentrent dans la description du volcan
d'Antuco.
A LA LATITLDE DE COWCEPCIO.N. 1 8v*)
£o récapitulant tout ce qui précède ^ur le sys- Eosembie «lu
tème de terrains que nous venons de parcourir, ^*J^yfqJ,!J^^^^
depuis la mer jusqu'au volcan d'Antuco, on ne can d'Aniaco.
voit qu'une répétition des mêmes phénomènes
géologiques que nous avons déjà dans nos précé-
dents mémoires sur la composition de ces mêmes
montagnes dans la partie Nord du Chili, et parti-
culièrement dans les provinces de Santiago et de
Valparaiso. Ce sont toujours des masses graniti-
ques renfermant quelques bassins tertiaires, qui
constituent la première chaîne de montagnes nom-
mées Cordillères de la côte ( Cordillera de la
Costa) ; puis vient une large plaine composée de
terrains modernes, et immédiatement après com-
mence le groupe de porphyres bigarrés, stratifiés
et secondaires, soulevés et accidentés par des gra-
nités dioritiques, groupe qui constitue la chaîne
des Andes proprement dite.
Tome XIV, 1848.
187
• >1
sur la composition géologique du Chili, à la
latitude de la Concepcion, depuis la baie de
Talcahuanojusquau sommet de la cordillère
de Pichachen , comprenant la description du
volcan dAntuco ;
Par M. lONAGS DOMEYKO.
DEUXIÈME PARTIE.— YoLCÀN d'Antuco.
\ 7. Situation et configuration extérieure du
volcan dAntuco.
Le volcan d'Antuco est situé à peu près à ^5 ^^j^JJ^j.^'Jn **"
kilomètres de la plaine intermédiaire, à l'Est derelaiiyementiia
la ligne où Ton trouve les premiers porphyres bi- Jj^^ÇJlJ^^'*
garrés secondaires; c'est le point culminant de
la chaîne des Andes, entre le volcan de Villa*
lUca, situé à plus de aoo kilomètres au Sud d'An-
tuco et celui de Chillan , qui se trouve à environ
i3o kilomètres au Nord. Il est cependant à remar-
quer que la ligne de séparation des eaux de la
chaîne des Andes passe à peu près à 1 2 kilomètres
plus à TEst par la crête de la Cordillère de Picha-
chen, dontraltitude dépasse à peine 2.000 mètres.
Le volcan d*Antuco est adossé au S.-0. à la
Ckrra Belluda ; il est difficile de voir un plus
?'and contraste que celui que présente le volcan
Antuco y conoîde à surfaces un peu convexes et
Tome XI F, 1848. i4
l88 GÊOLOGIB DU CHILI.
• ♦ % » -
bien unies , dont le sommet , noirci par les sco-
ries, lance des hqu^^^ 4^ 9^mme et de fumée,
et la montagne dé Ci erra Bell ùda, masse informe,
couverte de glaciers , hérissée de pics et de den-
telures, et entourée de rochers coupés a pic et
fencTilIés en colonnes prismatiques presque ve^
ticales.
i.if^.? J!ii!!^n ' Lorsqu'on s'approche du volcan d'Antuco,soit
d'Aoïoco^ du cote de 1 Ouest par la vallée de la Laja, sou
du côté de l'Est par celle du Rio del Pino, on
distingue trois parties différentes dans la configu-
ration de cette montagne , savoir : i* le massif
de la chaîne des Andes qui sert de base aux autres
{>artie6; a* le cône inférieur ou grand cône doat
a circonférence à la base est de i$ à aci I^Uo*
métrés, et dont la surface est inclinée de i5 à ao
ou 25 dçgré$, tout au plus sur l'horizoq ; 3* le dir^
supérieur ou petit cône , dont la base a environ
a Kilomètres ae tour, et dont les flancs sont in-
clinés de 3o à 35* sur l'hprizon.
ffoijojç'^n- " L-^xè du cône supérieur, au lieu de coïncider
^yec celui du cône inférieur, paraU être placé un
peu plus à l'Ouest de cq dernier; Les deux cônes
sont en outre coupés^ du côté de l'Ouest , de ma-
nière à n'y présenter qu'une seule pente excessi-
vement rapide, qui commence presque ^u bord du
cr«\tère, descend jusqu'au pied du côaç inférieur
et devient ensuite un peu moins forte, en coati-
puant jusqu'au fond de la vallée de la Laia. Du
côté de cet escarpement se trouve un contre*Tort au
pied duquel on voit une jolie petite plaine, le
plan de Chancajr^ avec quelques touffes d'arbres.
uê contre-fort a divisé une immense coulée de
laves {PL ///, fis. 6) en djeux autres , doiit Vuu€
(A) arrive au pie^ d'unie cascade que le Rio de 1^
me^
)
VOLCAN d'aNTUCO. iSq
Laja forme en se déversant d'un lac situé à la haq-
leur de la base du cône inférieur, et l'autre (6)
fait un détour vers le S.-O. , passe au pied de la
Cîerra Belluda et redescend dans la vallée de la
Laja , à environ ,i kilomètre à TOuest de la pre-
mière (A).
Du côté de FEst, au contraire, on rencontre J^^ ^j""**'**
d'abordunbeaulacdeSà lokilomètres de longueur et pUine anna-
et de aoo à 3oo mètres au p|us de largeur, qui en-g^JJ^ J^^ ^^
tourc, en foripe de demi-cercle, la base du cône
inférieur et le sépare des montagnes environnantes;
les pentes de celles-ci , tournées du côté du volcan ,
sont trè&-roide$ et presque verticales dans beau-
coup d'endroits. Le lac a Ântuco n'est qu'une e^
pèce de réservoir d'eau alimenté par les torrents
et les ruisseaux , dont les uns descendent des pen-
tes orientales de la Cierra Belluda, les autres des
diverses cordillères situées sur la ligne de sépara-
tion des eaux dans les Andes. C'est dans ce lac
que prend naissance le I^io de la Laja y dont }es
eaux forment, comme je viens de I0 dire, une
belle cascade en se brisant contre les blocs de lave
de la coulée (A).
Plus haut, au contact des deux cônes, on voit Pleine ^nn^
une plaine annulaire couverte de neiges perpé-gVMtaapîeddtt
tuelles ou de glaciers, qui, df après les quelques P^^^^^^^a.
fentes qu'on y trouve , ont au moins 3o mètres
d'épaisseur; cette plaine est limitée du côté dti
grand cône par un parapet dont le bord oriental
s'élève à lo ou r5 métrés au-dessus de la surface
des neiges de la {Partie horizontale de la plaine.
Cette partie horizontale de la plaine n'a qu'en- Pentei rapides
viroo i5o piètres de largeur; elle se redresse en^riSor!^* *"'*'
suite pour se relier aux pentes rapides du pétU
cône, dont la surface né p.r^sen[te du^ cQtfi du
igO GÉOLOGIE DU CHILI.
Sud, de TEst et du Nord-Est, qu'une masse de
glaçons coupés par de nombreuses fentes et des
ravins.
Mais cette masse, qui éblouit la vue par sa blan-
cheur, n'arrive pas aux deux ti<îrs de la hauteur
du cône supérieur, et la partie supérieure du vol-
can est composée d'une masse de scories noires et
boursouflées.
réSôn dMnefgês ^^ ^^^ ^ remarquer que , sur les pentes orientales
perpétuelles. des deux cônes, la région des neiges perpétuelles
descend à plus de 4oo mètres au-dessous du bord
supérieur du grand cône, tandis que vers la fin de
l'été les pentes occidentales et septentrionales sont
ordinairement dégarnies de glaciers.
Hauteur des Voici les hauteurs au-dessus du niveau de la
prlDcipaax points i • i i n 4
du volcan d'An- nier des pnncipaux pomts du volcan d Antuco et
tooo. Jeg massifs environnants, déterminées par mes
observations barométriques :
Village d' Antuco , situé au fond de la vallée de
la Laja , au milieu des porphyres stratifiés se- m.
condaires . 541
Fort de Ballenares, situé dans la région des cy-
près et des célèbres pins d' Arauco. — Apparition
des masses granitiques. . 825
Le plus bas point où descendent les deux coulées
de lave dans la vallée delà Laja 98b
Plan de Chancay, au pied du grand contre-fort du
côtédeTOuest 1.136
Niveau du lac d'Antuco, à Textrémité N.-E. ,
près de Corrallon • • • ■ ^ .*03
Niveau du môme lac, à son extrémité S.-E. . . 1.406
Limite des neiges perpétuelles sur los pentes S.-E.
du grand cône et sur celles de la Cierra Belluda. 2.019
Bord supérieur du grand cône, correspondant à
la base du cône supérieur et à la partie hori-
VOLCAN DAMTUCO. I9I
zontale de la plaine annulaire couverte de
neige 2.427
Sommet du cône supérieur, à une centaine do
mètres de distance du cratère 2.718
Cordillère de Pichachen, située à 12 kilomètres
à l'Est du volcan d'Antuco et marquant la hau-
teur à laquelle s'élève la ligne de séparation des
eaux dans les Andes 2.043
Si maintenant on examine la coupe générale de Goope générale
la chaîne des Andes {PL III, f^. 5), on voitffi?WS
qu'à partir du village d'Antuco , le fond de la val-<*e rOucsi, Jm-
lée du Rio de la Laja monte insensiblement jus-Hl^sépâraifondei
qu'au pied du volcan d'Antuco, et que depuis ce**"**
point on rencontre successivement :
i"" Des pentes rapides qui s'élèvent presque sans
interruption depuis le fond de la vallée jusqu'au
sommet du cône supérieur du volcan; c'est à peu
près à 20 mètres au-dessous de ce sommet que se
trouve une ouverture latérale par laquelle s'é-
coulent les matières en fusion.
:2* Le sommet du cône supérieur au milieu du-
quel se trouve l'ouverture du cratère : les bords de
ce sommet se relèvent du côté de FEst et sont no-
tablement redressés et échancrésdu côté du N.-O.
3^ La pente orientale du cône supérieur, cou-
verte de scories volcaniques noires dans la partie
supérieure , et de neiges perpétuelles vers la base.
4* La plaine circulaire, dont il a été parlé ci-
dessus, qui se termine par
5"* Le rebord du grand cône trouqué.
6* Les flancs orientaux du grand cône, un peu
bombés près de leur bord supérieur et présentant
ensuite jusqu'au lac d'Antuco une inclinaison plus
douce que ceux du cône supérieur.
-*' Le lar d'Antuco.
ig^ GÉOLOGll: DU CHILI.
8* Ali delà du lac , les escarpements presque
verticaux des rochers quf formçni, autour dii grand
cène, une chaîne circulaire « interrompue pap la
vallée du Rio del Pino et aboutissant au massif de
la Cierra Belluda ( PL III, fig. 5 ).
9"" Use large vallée très-évasée qui sépare cette
chaîne de rochers de la cordillère dePicbacheO)
dont la crête, marque la ligne de séparation des
eaux de toiit le système des Andes.
S 7. lues roches qui composent le volcan SAn-
tuco et les massifs environnants^
Troii groapttde Les roches qui Icoidaposent le volcan d'Antuco et
^^^^' les tndtôifs qui Venvi ronnent forment trois groupes
différente , savoir :
L Roches qui se trouvent eii dehors du grand
cône,
II. Roches qui composent ce cône inférieur,
IIL Roches qui constituent le cône supérieur
et les masses sorties de son cratère,
»
I. Groupe de Nous avons déjà vu les porphyres secondaires
rïf *ânSieur« ^*î système des Andes , percés et accidentés par
•tt*Moiè?ement les granités du fort de fiallenares, recouvrir en-
suite ces mêriies granités près du volcan d'Antuco.
Ce n'est qu'en arrivant au contre-fort du plan de
Chancay ( PL III, fig. 5 et 6 ) qu'on trouve des
modifications notables dans la structure et la com-
position de ces jporphyres. On rencontre en cet
endroit des couches très-régulières, légèrement
inclinées vers le centre du volcan. Le porpbjie
qui y abonde se compose d'une pâte grise , com-
pacte, avec petits cristaux disséminés, blancs et
sans éclat , quadrangulaires ou irréguliers. On ;
r
trouve aiissi des cristaux de feldspath vitreux très-
abondants dans certaines couches et manquant
complètement dans d'autres , tandis qu'on ne
trouve ni amphibole , ni pyroxène dans ces roches;
Tolivine y est très-commune; elle se trouve dis-
séminée, dans toutes les variétés dérochés, en pàv-
ticbles amorphes, vitreuses, d'un verl-bouteille
et translucide; elle a beaucoup d'éclâi dans sa cas-
sure fraîche, mais elle se ternit sensiblement é(
perd de sa translucidité par le contact prolongé
de Faîr.
Un autre caractère qili distingue ces focneâ de
toutes celles qui composent le système des Andeé
loiil des volcans actifs, c'est leiir structuré plus 8ii
moins scoriacée. L'intérieur des pores est toiijours-
mat, lisse et ne contient jamais de ^éolites bu
autres substances étrangères.
A l'Est du volcan d'Antuco, au soinmét de la
cordillère de Pichachen, on retrouve au contraire
des porphyres stratifiés à pâte compacte sans oli-
vine ni parties poreuses et boursouflées , et à cris-
taux à structure terreuse ou lamellaire, porphy-
res présentant les mêmes caractères physiques et
la même composition que les porphyres stratifiés
qui forment le centre du système des Andes dans
le Nord. Ce terrain e^t encore mieux caractérisé
dans l'intervalle qui sépare les deux montagnes de
Pichachen et d'Antuco, et surtout dans l'angle
formé pftr le confluent des deux vallées dç Trapa-
Trapa et du Riodel Pino, où l'on trouve la coupe
de terrain suivante :
à) Roche homogène, compacte, à cassure ès-
quilleuse, plane ou conchoïde, formant des cou-
ches de 8 à 10 mètres de puissance et se divisant
en prismes verticaux très-irréguliers. Cette rodiè
|q4 oiOLOGIS DU CHILI.
est tantôt d'un vert-gi'isâtre sale, à structure très-
compacte et donnant par la cassure des fragments
anguleux à arêtes très-aiguës , tantôt d'un gris-
cendré clair, un peu jaunâtre, à structure un peu
terreuse, présentant toujours des divisions prisma-
tiques verticales.
b) Brèche porphyrique bigarrée , à fragments
anguleux bleus, verts, bruns et rougeâtres , de
diverses nuances, emp&tés dans une masse por-
phyrique verdàtre. Cette roche tout à fait sem-
blable aux brèches et brocatelles du terrain secon-
daire de la partie supérieure des Andes dans les
provinces du Nord, forme des bancs très-épais
sans se diviser verticalement en prismes comme
les précédentes.
c; Conglomérat composé de petits grains de
diverses couleurs, ayant l'aspect d'un grès semi-
cristallin. Ces grains sont en général anguleux, k
arêtes obtuses; il y en a de verts et de blancs,
mais les premiers se trouvant en excès la roche
E résente une teinte plus ou moins verte ou bleuâtre.
iCS particules blanches paraissent être du feld-
spath; on les voit parfois devenir terreuses, et la
roche , dans ce cas, se transforme en un grès très-
mou tombant en poussière.
d) Porphyres bigarrés avec rognons de jaspe
vert, semblables à ceux du Rio de los Cipreses et
aux porphyres du Cerro de las Ollas dans les cor*
dillères situées en face de Rancagua. •
Cette localité se trouve à peu près à 6 kilom.
au S.-EL de la base du cône inférieur du volcan. En
descendant ensuite la vallée du Rio del Pino en
suivant la rivière, on voit sur la rive gauche des
roches noires ou brunâtres qui présentent de loin
Taspect des couches basaltiques. Ces roches sont
VOLGAIf D^NTUGO. IçS
des porphyres qui se fendent normalement au
plan des couches et dont la couleur se noircit ou
se brunit par le contact de l'air. Le point le plus
remarquable est le pied d'un escarpement à 2 ki-
lomètres au S.-S.-E. de la base du grand cône^
situé près du confluent de l'Estero (Je Pichonqui-
Des avec la vallée du Rio del Pino (P/. ///. , fig. 7).
On y distingue :
(A) La croûte ou couche superficielle formée
de gros blocs à surfaces courbes.
(B) La roche qui se divise en prismes réguliers
mais courbes.
(C) Les bouts ou extrémités des prismes ayant
la forme de quadrilatères ou de pentagones irré-
guliers.
Tout cet escarpement, dont la hauteur ne dé- .
passe pas 3o à 40 mètres , est composé d'un por-
phyre & pâte grise, compacte, un peu terreuse,
avec petits cristaux irréguliers, souvent quadran-
gulaires, blancs, lamellaires. Ce porphyre ne ren-
ferme ni olivine, nipyroxène, ni amphibole, ni
zéolites ; on n'y voit pas non plus de ces pores et
de ces cavités qui caractérisent, comme nous le
verrons bientôt, les roches des deux cônes du
volcan.
Les escarpements situés sur l'autre côté de la
même vallée ne pressentent pas de divisions pris-
iBatiques, mais ils piésentent à leur partie supé-
rieure des contournements de couches en zigzag
et des parties fracturées {PL III, fig. b).
Passons maintenant aux roches qui composent H- ^rcjipe de
6 cone intérieur ou le gjand cône du volcan d An- nosentie ctoe in-
tuco, et commençons par le flanc S.-S.-E. de ce^*^****^*
<^Qe du côté de \^ Ciem^ Belluda et de l'eqdroit
196 GÉOtOGlË tv eHiu.
dit Sitio de la Cueva. En cet endroit les roches
qui sortent au jour sont des porphyres, semblables
à ceux dont il vient d'être parlé, à pâte compacte,
un peu terreuse, d*un brun-chocolat où d*un gris
nuancé, avec petits cristaux blancs, lamelleux,
mats ou d'un faible éclat nacré. Ces porphyres se
fendent en tous sens suivant des lignes à courbure
sphérique d'un très-grand rayon {PI. III^ fiff*^)*
La roche est cassante et donne des fragments an-
guleux très-îrréguliers, à cassure concholde.
Cette même roche se fendille aussi parfois sui-
vant des surfaces planes de directions variables et
groupées autour de certains points de manière à
présenter des couches concentriques, fracturées
en tables de diverses dimensions {PL Ilï^ fig. i o\
A mesure qu'on s'élève sur la pente S.-E. au
grand cône, le porphyre change d'aspect; il se
charge de plus en plusaolivine, puis il commence
à présenter dans son intérieur des cavités et des
boursouflures de plus en plus nombreuses, et en*
fin il change de couleur et prend l'aspect délaves
et de scories volcaniques.
A partir des bords du lac, on observe la même
succession de roches sur les flancs orientaux du
grand cône.
Les flancs du Nord et du Nord-Est, au con-
traire, étant beaucoup plus rapprochés du centre
du volcan, les couches inférieures présenteat dans
leur structure les mêmes altérations que l'on ne
retrouve au même degré qu'à une hauteur consi-
dérable du côté de l'Est et du S.-E. Ainsi, près de
Corrallon, à l'extrémité Nord (fu lac, les roches
sont pétries d'olivine et criblées de pores et de
boursouflures. Certaines couches sont contournées
et laissent entre leurs plans de séparation de larges
tOLCÀN d'aNTUGO. 197
concavités (B, PL III yjig. 11), sortes d'ou-
vrèaux S parois vitrifiées, frittéesou en partie sco-
rifiées , qui ont peut-être donné issue aux flammes
etâux vapeurs. Enfin d'autres couches de 2 à 4 mè-
tres de puissance sont couvertes à la surface de sco-
ries noires ou d'une croûte frittée et à demi fondue,
tandis que leur intérieur se compose d'une masse
porpByrique, lithoïde, dont la pâte se fend en
surfaces courbes, irrégulièt-es, et ne contient que
trës-peù d'olivine.
Il ne nous reste plus qu'à ieler un coup d'œil in.6r«ipeda
.• ., r *-'i» *^,. roche» qui com-
sur les matières qui composent le cône supérieur posent le cOne
et ^ui s'écoulent du cratère actuel. lupéricur.
Bien que ce cône se trouve couvert dé glaçonà
jusqu'à jHus des deux tiers de sa hauteur, ne lais-
sant ses flancs à découvert que du côté de l'Ouest,
où il est tout à fait inaccessible, en jugeant cepen-
dant d'après la nature des éboulements qui se
produisent de temps en temps de ce côté, ainsi
3ue d'après ce que l'on pèuè voir par les crevasses
es glaçons, et d'après la rapidité des pentes de
ce cône, on acquiert la certitude que ce dernier
est formé de masses sorties à l'état pâteux , de
matières boursouflées et scorifiées , de blocs de
matières à demi fondues, lancés de l'intérieur du
cratère et d'une immense quantité de produits
incohérents y de lapillis et de cendres volcaniques.
La plus abondante de ces matières, celle qui cou-
vre en particulier le sommet du cratère et le bord
supérieur du grand cône^ est une scorie très-po-
reuse, légère, friable, qui devient quelquefois
brunâtre ou prend des teintes irisées par le con-
tact de l'air, et qui contient souvent dans son in-
térieur des filaments très-déliés ou du feldspath
vitreux.
ig8 GÉOLOGIE DU CHILI.
Les deux grandes coulées de lave qui descen-
dent sur les pentes occidentales du volcan, jus-
qu'au fond de la vallée de la Laja , sont d'une
nature différente. Chacune d'elles a environ
2 kilomètres de longueur. Leur largeur est très-
variable, et celle qui descend du Nord doit avoir
plus de 200 mètres de large au pied de la mon-
tagne. Leur épaisseur est également très-variable,
mais elle dépasse rarement 3 mètres à S'^jSo.
Ces deux coulées forment des couches très- con-
tournées et fracturées qui , tantôt se courbent et
se tordent eu se roulant sur elles-mêmes et tour-
nant leur partie concave vers le bas, tantôt se dé-
ploient et s'étendit en présentant des surfaces
ondulées. Les faces de ces coulées sont couvertes
de scories et de boursouflures, tandis que le cen-
tre est toujours moins poreux , d'un noir plus foncé,
et présente souvent un éclat demi-vitreux. Un exa-
men plus approfondi y fait reconnaître trois varié-
tés de laves : la première, celle qui prédomine,
est lithoïde, mate et poreuse, présente beaucoup
d'olivine et de larges cavités sphériques ou allon-
gées ; la deuxième est en majeure partie composée
de feldspath vitreux et d'olivine empâtes dans
une masse ressemblant aux trachytes ordinaires;
enfin la troisième variété, d'une densité .supé-
rieure, d'une couleur un peu plus foncée et d'un
éclat demi-vitreux, a l'apparence d'un laitier.
Ces laves ne se présentent en coulées que sur
les pentes occidentales du volcau, mais on en ren-
contre des blocs énormes , d'un volume qui dé-
passe quelquefois 20 mètres cubes, sur toutes les
pentes des deux cônes et au bord du lac.
Outre ces blocs difformes et anguleux que Je
cratère lance et projette de tous côtés, on y trouve
.VOLCAN DANTUGO. I99
aussiy quoique rarement, des larmes volcaniques^
fragments plus ou moins arrondis , ovoides , et
mieux fondus que les précédents. Leurs sur-
faces, bien unies et lisses, présentent de petites
fentes perpendiculaires au grand axe, et en même
temps des plis en spirale ou indices de torsions
provenant sans doute d'un mouvement de rota-
tion que ces corps ont dû subir au moment de
leur chute. Il est très-rare de rencontrer de ces
larmes bataviques entières , mais on en trouve
beaucoup de fragments ; j'en possède une qui pèse
plus de I kilogramme, et que j ai recueillie à en-
viron I myriamètre du cratère.
L'abondance de Folivine au volcan d'Antuco ,
m'a engagé à analyser ce minéral. Ce oui m'a
surtout frappé , c'est la ressemblance qu il pré-
sente avec Tolivine que l'on rencontre dans le fer
météorique d'Atacama. Tous deux sont amorphes ;
ils ont la même couleur , la même fragilité y la
même transparence , et la même tendance à se
ternir et à se désagréger par le contact prolongé
de l'air ; leur poussière est également claire , un
eu jaunâtre, et ils sont également attaquables par
'acide hydro-chlorique avec formation de silice
. gélatineuse; l'attaque par l'acide est déjà sensible
à froid 9 et elle s'opère complètement et sans dif-
ficulté à chaud.
L'analyse de ces deux variétés d'olivine a donné :
OliTlne
da fer météorique OlWlne
d'Alacama. d*Antaco.
Silice 0,400 0,407
Magnésie 0,467 0,397
Proloxyde de fer 0,133 0,196
1,000 1,000
La facilité avec laquelle ce minéral s'attaque
i
300 GÉOLOGIE DU GUILI*
par les acides )e distingue du véritable péridot.
Pour terminer ce qui est relatif à la description
des roches du volcan d'Autuco, j'ajouterai que
toutes les pentes des deux cônes, les bords du lac
et toutes les montagnes environnantes ^ sqrtoutà
FËst jusqu au delà de la ligne des faîtes de la
cordillère de Pichachen (sur un rayon de plus de
1 6 kilomètres), sont couverts de scories menues,
de lapillis, et de cendres extrêmement légères que
le vent emporte à des distances considérables. Ces
matières noires ou d*un noir-grisàtre , rarement
brunâtre , renferment quelquefois de petits cris-
taux de feldspath très-imparfaits.
Il est à remarquer que tandis que les matières
pâteuses et lourdes se déversent sur les pentes oc-
cidentales du volcan , par suite de la rapidité de
ces pentes et de la position du cratère, les cendres,
lapillis, et menues scories, sont entraînées vers VEst
et le N.*E. par les vents périodiques du S.-O. ,
qui régnent dans cette partie des Andes. Les plus
gros morceaux de ces scories s'amoncellent sur le
grand parapet du cône supérieur; d autres, plus
ténus, s'arrêtent au pied du cône et aux bords du
lac ; et les cendres les plus légères dépassent la
ligne centrale des Andes et tombent sur leur ver-
sant oriental. Cest probablement de la décompo-
sition de ces matières , que résulte la couche de
terre superficielle qui existe sur les montagnes et
dans les vallées environnantes, et qui se couvre de
très-beaux pâturages pendant Tété.
RécapUuiation. En résumant ce qui précède, on voit aue les
de ces ^^^1^ g^^^P^^ de roches qui composent le volcan
<i0d*Antuco et les massifs environnants, peuvent se
définir de la manière suivante :
i
(A) Roches qui se trouvent hors du rayon
VOLCAN d'aNTUCO. 201
de la base du cône inférieur. — Ces roches sont
les ^cmes qfje celles qui constituent le terraio de
porphyres secondaires {porphyres bigarrés) dans
toute la chaîne des Ancles du Chili. Elles ne con-
tiennent pas d'olivine , et ne présentent dans leur
intérieur aucun indice de pores et de boursou-
flures ; quelques-unes oflfrent des divisions pris-
matiques analogues à celles des basaltes.
(B) Hoches qui composent le grand cône ou
cône inférieur du volcan. — Ces roches , en
général porphyriques, sont caractérisées : i* par la
présence de l'olivine; 2* par une structure plus ou
inoins boursouflée et scoriacée; 3® par la pré^
sence fréquente du feldspath vitreux; 4° par une
tendance particulière à se fissurer suivant des sur-
faces courbes. Elles forment des couches régu-
lières qui paraissent toutes s'incliner vers le centre
du volcan ; et concourent à former un groupe qui
se trouve de tous côtés coupé et séparé du pré-
cédent par des vallées et ravins plus ou moins
circulaires (1).
(C) Roches qui composent le cône supérieur
et les déjections modetnes. — Ce groupe com-
prend les laves, scories et cendres qui s'écoulent,
ou qui sont projetées de l'intérieur du volcan ;
il constitue tout le sommet du volcan, le rebord
du grand cône , deux coulées de lave sur les pen-
tes occidentales , et la couche superficielle de
tout le massif d'Antuco et deS' montagnes envi-
ronnantes.
(1) Toutes les roches du plan de Chancay appartiennent
à ce groupe, et non pas au précédent.
î
aoa 6ÉOLOG» VV CHILI.
§ 8. Excursion au volcan dAntuco , le ^6
février i845.
Bien que ce pays soit actuellement moins diffi-
cile à parcourir , qu'à l'époque où il fut visité par
M. Pœppig, on a cependant de la peine à trouver
les guides et les ressources nécessaires pour entre-
prendre une excursion dans les parties des Andes
ui se trouvent à de grandes distances des centres
e population et loin des voies de transit. Le seul
chemin passant près du volcan d^Antuco, est celui
qui conduit aux salines qui se trouvent à 80 ou
100 kilomètres de l'autre côté de la chaîne des
Andes, dans le pays de Pehuenches, en traversant
un grand désert habité par des tribus indiennes ,
nomades et indépendantes. Ce fut vers la fin de
février i845 que , revenant d'un voyage dans l'an-
cienne Araucanie , je résolus de visiter le volcan
d'AntucOy décrit par M. Poeppig, dans son voyage
au Chili, au Pérou, et le long de la rivière des
Amazones, en 1827 , i832 ( Reise in Chile, Peru
und au f dem Amazonenstrome wâhrend der Jahre
i827.i83aj.
J'eus le bonheur de trouver un bon guide, des
mules et des chevaux grâce à l'obligeante hospi-
talité de M. Tagle, qui administrait à cette époque
le bien de Las Canteras, appartenant à M. le gé-
néral Bulnes, président actuel de la République.
. Nous partîmes, le 26 février, vers midi, deLas
Canteras, et le même jour nous arrivâmes avant
le coucher du soleil au village d'Anluco. Ce vil-
lage est le dernier point habité dans les Andes ; il
s'y trouve une cinquantaine de familles chrétiennes
vivant de la culture des champs et du peu de res-
sources que leur procurent le commerce du sel et
VOLCAN d'aNTCCO. 203
le tissage de quelques étoQes grossières de laine.
Ou j trouve aussi quelques huttes dHudieos ré«
ceiiiment soumis et encore à moitié sauvages.
Un ordre de M. l'intendant de Concepcion
adressé au commandant d*Antuco me procura
pour guide ce même fiesera qui accompagna
M. Pœppig dans ses excursion?. Besera n'était plus
Thomme pauvre et obscur dont parle ce voyageur.
. Les services qu'il avait rendus dans les guerres
contre les Indiens, les relations qu'il entretenait
avec eux depuis son enfance, etc., lui avaient valu
le titre et les attributions de capiton de amigos^
avec une petite solde, et il exerçait, en consé-
quencei une sorte d'autorité parmi les Indiens qui
voyageaient ou dressaient leurs tentes sur le ter-
ritoire de la République. Du reste, homme fort et
vigoureux, quoique octogénaire, il conservait tou-
jours le même courage vis-à-vis des hommes et la
même peur à l'égard du volcan , dont il donna
des preuves à M. Pœppig.
Accompagné de Besera et d'un rutre guide pris
à Las Ganteras, je partis du village d'Antuco avec
mon élève et compagnon de voyage, don Miguel
Munizaga , le 27 février de bon matin, et nous
montâmes par la vallée delà Laja, en étudiant les
coupes de porphyres bigarrés et zéolitiques qu'on
y voit omoragées par des arbres de haute futaie.
A \2 kilomètres d'Antuco, nous nous arrêlAmes
au fort de Ballenares pour examiner le granité
qui perce en cet endroit les porphyres secondaires,
et nous y trouvâmes les mêmes cyprès (Thuia
hjkàm^^ Pœppig) qui croissent ordinairementprès
de la limite de lu végétation dans les Cordillères
deRancagua et de Santiago. A l'ombre de ces
cyprès et h 1 1 1^- 3o', le baromètre marquait
ao4 GÉOLOGIE DU CBIU*
Cl^j6g5i et le thermomètre centigrade 3r,4* ^
4 kilomètres plus à FËst, nous passâmes le torreiit
dit E^tero de M aialcura , dont les eaux font une
jolie cascade au milieu des roches granitiques ; et
à une heure après midi, nous arrivâmes au Fuerte
Viejo, où jadis se trouvait le poste le plus avancé
3ue les Espagnols ftiveni obligés de défendre pen-
ant trois siècles de guerres contre les Indigènes^
Un soleil brûlant força nos genis à s'abriter sous
une touffe du Peumos (launUs peumus), à 2 kilo*
mètres du Fuerto Viejo, et je profitai cte ce temps
pour examiner les coUches porphyriques qui re-
paraissent en cet endroit et recouvrent les masses
granitiques du fort de Ballenares, ainsi que pour
taire un croquis du volcan d'Antuco {PL IFf
Le volcan , à cette heure , était en pleine acti-
vité; toutes les 8 ou 10 minutes il lançait de
OTandes bouffées de fumée, et de temps en temps
il faisait entendre des bruits , comme des coups
de canon tirés à de grandes distances. D'après le
dire des indigènes , il y avait bien des années que
le volcan n'avait pris une attitude aussi menaçante
que depuis quelques semaines.
On conçoit pourquoi les deux cônes étant cou-
pés de ce côté par une seule pente extrêmement
rapide, on les voit dans le dessin, pris dn haut
d'une colline dans le voisinage du Fuerte Yiejô ,
ne confondre en une seule masse faisant corps
avec la partie inférieure de la montagne qui les
soutient. On y distingue cependant le bord supé-
rieur du grand cône qui vient de derrière le cône
supérieur et qui l'embrasse, en laissant entre eax
une vallée annulaire étroite.
J'ai été étonné de ne pas trouver dans des rodhes
YOLGAN d'aiCTDCO. 2o5
si rapprochées du volcan de traces bien pronon-
cées de Faction volcanique. On n'y voit que des
couches épaisses de porphyres semblables à ceux
des environs du village d'Antuco, alternant avec
(1 autres roches plus homogènes et compactes. Ces
couches sont en général très -contournées, re-
dressées et brisées dans divers endroits.
Le même jour, avant le coucher du soleil, nous
arrivâmes au plan de Chancay, où nous passâmes
la nuit au pied des escarpements composés de
roches qui présentent déjà dans leur structure des
caractères communs aux roches du grand cône^
et j employai une partie de la nuit à observer les ,
éruptions qui ne cessaient de se répéter toutes les
10 ou 20 minutes pendant tout le temps que nous
y restâmes.
Le ciel était beau et serein ; un vent de TOuest
souflBait avec beaucoup de force, et de temps en
temps, chassant vers 1 Est les colonnes de fumée,
laissait à découvert la flamme qui éclairait le
sommet du volcan.
Vers les lo heures du soir, le vent cessa com-
plètement, et voici les phénomènes que je pus
observer à chaque nouvelle éruption du volcan.
On commençait par apercevoir une lueur ou
une flamme rougeâtre qui éclairait la bouche du
cratère, et qui s'élevait à une hauteur peu consi-
dérable au-dessus du sommet, sans produire d étin-
celles ni projeter de matières incandescentes.
Quelques secondes après , on entendait un bruit
semblable à celui d'un coup de canon , et , 3 ou
4 secondes plus tard, on voyait sortir du cra-
tère une épaisse colonne de fumée qui prenait
de suite la forme d'un cône renversé et montait,
en tournant autour de son axe, jusqu'à une hau-
206 GÉOLOGIE DU CHIU.
•
leur qui me paraissait être à peu près égale à la
moitié de la hauteur apparente de la montagne.
Cette fumée devenait de plus en plus claire et
finissait par disparaître en ne laissant après elle
qu'un nuage qui planait dé\k à une imraen&e hau-
teur au-dessus du volcan, lorsqu'on voyait appa-
raître une vive lumière au bord du cratère ou plutôt
un peu au-dessous de son bord. Celle-ci , qui n'aji-
paraissait d'abord que comme un point lumi-
neux, ne brillait qu'un instant et s'éteignait en-
suite, ou reparaissait plus bas, en s'étendant sous
forme d'un ruban mince et contourné , diverse-
ment coloré. Ces points ou rubans de lumière arri-
vaient rarement à mi-côte du cône supérieur, et
ils n'apparaissaient pas à toutes les explosions et
émissions de fumée. Il arrivait aussi parfois que
le cratère se couvrait d'une belle lueur, et que les
matières en ignition se déversaient de l'ouverture
latérale située près du sommet, sans que ces phé-
nomènes fussent précédés d'explosions souter-
raines.
En cet endroit du plan de Chancay, à 6 heures
du soir, le baromètre marquait o",6687, et le
thermomètre centigrade l8^
Le 28 février, nous nous remîmes en marche
à 7 heures du matin. Un sentier difficile, étroit et
tortueux, passant sur des coulées de lave, nous
conduisit, en moins d'une heure, à l'endroit où le
Rio de la Laja se déverse du lac, au pied du grand
cône. On peut citer cet endroit comme l'un des
plus pittoresques des environs d'Antuco. On y
découvre, à droite du chemin, le volcan et soa
cratère; à gauche, de l'autre côté du torrent,
d'énormes rochers coupés à pic, et se divisant en
colonnes prismatiques ; et, au fond de la vallée ,
«,
VOLCAN DANTUCO* 207
un beau lac entourant la base du grand cône
Nous mîmes environ trois heures pour parcou-
rir toute cette vallée circulaire^qui sépare le cône
inférieur du volcan des massifs qui surgissent de
Tautre côté du lac. Le chemin passe sur le bord
même du lac, et il est couvert Je menues scories
qui s'écrasent sous les pieds des chevaux sans les
blesser.
Il était midi lorsque nous arrivâmes à Fautre
extrémité du lac, près de Tendroit nommé Siiio de
la Cueva. Nous nous arrêtâmes au milieu d'une *
prairie parsemée de buissons, appartenant déj^ au
territoire des indiens Pehuencbes, et nous y trou-
vâmes un cacique et plusieurs sauvages campés en
plein air. Nous y vimes aussi de nombreux trou-*
peaux de vaches et de chevaux et une hutte ser-
vantd'abrià leursgardiens. Deux petites autruches
qu'on élevait dans cette hutte, nous firent voir le
voisinage des plaines de la Patagonie, ou du moins,
que ces indigènes entretenaient des relations avec
les tribus indiennes qui habitent les déserts de
Fautre côté des Andes, connus sous le nom de Las
Pampas. Quelques petits cadeaux offerts aux In-
diens nous mirent à Fabri de toute hostilité de
leur part, grâce à la prudence et à la fermeté de
Besera.
Le soleil était brûlant, et un calme parfait ré-
gnait en cet endroit, abrité de tous côtés par
a énormes rochers. Nous nous trouvions au pied
de la Cierra Belluda, dont le sommet et les pentes
couvertes de neiges etde glaces éblouissaient la vue.
A côté, le volcan d'An tuco présentait [PL IV^Jig. a
et 3) un aspect tout à fait différent de celai quelon
voit du côté de FOuest. De ce point, on apercevait
les deux cônes superposés, le cône inférieur, de
!208 GÉOLOGIE DU CHILI.
dimensions énormes, tronqué, couvert de neige; le
cône supérieur, petit, noir, ressemblant un peu à
une pyramide, parla présence de quelques arêtes
saillantes, provenant des fentes et ravins qui sil-
lonnent sa partie inférieure. On apercevait du
même endroit les eaux bleues du lac d'Antuco et
les parois presque verticales des rochers qui s'élè-
vent de l'autre côté de ce lac, en formant une
ceinture autour de la base du cône.
A I heure, dans la hutte précitée, le baromètre
marquait o",6488 et le thermomètre 23°,6 ; le
ciel était beau, les éruptions se répétaient toutes
les 20 ou 3o minutes, et les colonnes de fumée se
dispersaient sans laisser les moindres traces de
nuages.
Pendant que nos gens, incommodés par la cha-
leur, faisaient leur siesta sous les buissons, je par-
courus une partie de la vallée du Rio del Pino et
fis le croquis du volcan {PL IV^ fig. 2).
Avant d'entreprendre l'ascension du volcan, je
crus utile d'examiner avec plus d'attention les
montagnes situées à l'Est du volcan et de pousser
mes excursions jusqu'à la ligne de séparation des
eaux dans les Andes. En conséquence, nous par-
tîmes le même jour, surles4 heures du soir, en re-
montant la vallée du Rio del Pino. A 6 kilomètres
du pied du grand cône, nous laissâmes à droite
d'abord la vallée de Trapa Trapa , puis celle du
Rio de las Damas, et qous entrâmes ensuite dans
une troisiènie vallée qui descend du Nord et qui
sépare les montagnes qui environnent le volcan
de la chaîne des Cordillères de Pichachen. Nous
f cassâmes la nuit au pied de cette chaîne sans sout-
Irir du froid et sans ressentir les moindres symp-
tômes de l'indisposition nommée puria , que l'on
éprouve ordin airemen t dans les parages rapprochés
de la ligne de fatte des Andes.
Une pente douce et fecile à gravir conduit au
somniet de la Cordillère de Pichachen , où nous
arrivâmes le lendemain 29 de bon matin , après
une heure et demie d'ascension. La matmée
était magnifique, un calme parfait régnait dans
Fatmosphère, le ciel était d'un bleu foncé et on
voyait des colonnes de lumée s'élever verticale-
ment du grand cratère d'Antuco. Par-dessus la
ceinture de montagnes qui entourent le lac d'An-*
tuco, on apercevait le cône supérieur, noir en haut
et couvert de glaçons à sa base, ainsi que la partie
supérieure du grand cône également couverte de
glaçons et affectant une forme convexe {PL IV^
fig. 4)* Quoique la pointe où nous étions se trou-
vât sur la ligne même de la séparation des deux
versants de la chatne des Andes, on n'y voyait
pas la moindre trace déneige. Le baromètre placé
dans une fente de rocher, au point culminant de
la crête, marquait o"',59765, à 9 heures du matin,
et le thermomètre 8*,6. (Les observations faites à
la même heure au niveau de la mer au port de Co-
qaimbo donnaient pour la hauteur barométrique
o*,76ooo, et pour température ai',o) (i).
(1) Poor éviter les erreurs qui auraient pu provenir
des variations diurnes du baromètre et de ce que la hau^
tear barométrique moyenne n'a pas été déterminée avec
exactitude pour cette partie de la côte, j'ai préféré baser
mes calculs sur les observations faites directement à Co-
qnimbo au niveau de TOccan. A cet effet , je partis avec
on baromètre de Bunten en en laissant un autre à Co-
quimbo , à mon ami don Luis Troncoso , qui se chargea
pendant mon absence de noter chaque jour la hauteur
aïO GÉOLOGIE DU CHILI.
De l'endroit où je venais de faire mes observa-
tions j'apercevais au Nord la Cordillère cCJlico
couverte de neiges perpétuelles, au Sud la Cor^
dillère de Lonauimaf également couverte de
neiges perpétuelles et au Sud Est la Cordillère de
la Laguna de Curilipi^ sans neiges et composée
de couches presque horizontales dont on voyait
distioclement la stratification.
Un petit ruisseau qui prend naissance sur la
pente orientale du Cerro (le Pichachen se jette à
peu de distance dans XEstero de Mancol^ qui
coule dans une vallée renfermant, d'après le dire
des gens d'Ântuco, des eaux thermales qui pos-
sèdent de grandes vertus médicinales. A 4^ kilo-
mètres environ, en suivant cette vallée, on arrive
à Cho^-Chor-Malin, où se trouvent les premières
tentes des Indiens Pehuenches, connus oar leur
bravoure et leur férocité. C'est par cette vallée que
passe le chemin qui conduit aux salines sur le terri-
toire de ces mêmes Indiens, dont le chef, ou princi-
pal^acique , se fait payer un tribut en froment par
ceux qui vont y chercher du sel. Les salines se
trouvent à quatre journées de mulet du sommet
du Cerro de Pichachen ; elles consistent en lacs
salés, situés au milieu du désert, dans un pays ac«
barométrique et la température, h neuf heures du matin ,
midi et trois heures du soir, tandis que de moncôlé je
faisais, autant que possible aux mêmes heures , les obser-
vations qui devaient me servira déterminer Tallitudedes
points de station : par ces observations simultanées, je
constatai ensuite que la diCërence que Ton ubscrvait entre
les variations barométriques k Goquimbo et à Valparaiso,
pendant les mois d'été où il ne pleuvait pas , était pea con-
aidèraUe et dépassait rarement un millimètre.
VOLCAN DÂNTUCO* 311
cidenté , et dont les bords sont couverts de croûtes
de sel. A peu de distance de Choy-Choy-Malin,
le chemin qui suivait jusqu'alors la valléedeMancol
se bifurque; Tune des branches tourne vers le Sud
et conduit aux salines et dans les Pampas; Tautre
descend par la vallée du rio Nanquen et se dirige
vers les provinces de San-Luis et de Buenos-
Ajres.
Tout ce pays du reste n'a encore été visité par
aucun naturaliste ou géographe. On ne le connaît
que par le voyage du général don Luis de la Cruz,
qui chercha à reconnaître tout ce désert, au com-
mencement de ce siècle, dans le but d'ouvrir une
voie de communication directe avec Buénos-
Ayres. De grandes difficultés et des privations
sans nombre, le détournèrent du chemin qu'il
s'était proposé de suivre ; mais il laissa sur ces
contrées des indications très-importantes et qui
seraient d'une grande utilité pour quiconque
voudrait maintenant entreprendre le même voyage
dans un but scientifique et commercial (i).
A l'exception du volcan d'Autuco, le seul cône
volcanique quel'on aperçoive du sommetdu Cerro
de Pichachen, toute la chaîne des Andes est com-
posée exclusivement ici, comme à Coquimbo, de
oiphyres stratifiés, avec escarpements du côté de
*Ouest, sans basaltes, ni trachytes, ni coulées
de laves.
En descendant du sommet du Pichachen j'eus
encore le temps d'examiner les roches apparte-
(1) Yiaje à su costa del alcalde provincial del mny
iltislre cabildo de Concepcton de Cbile , don Lais de la
Croz, desdc el fuerte de fiallenar hasta la ciudad de
Bueoos-Ayres. — Baenos-Âyres » 1835-4''.
F
Q12 GÉ0L06IB DU CHILI.
nant à cette Cordillère et notamment celles des
vallées du Rio del Pino^ de Trapa-Trapa, de
Pichonquines, etc. Le même jour nous retour-
nâmes au pied du grand cône et nous y passâmes
la nuit dans un étroit ravin creusé eptre ce même
cône et la Cierra Belluda. Pendant la nuit le vol-
can parut plus calme que les jours précédents; les
explosions ne se succédaient qu'à de longs inter-
valles , et le rebord du grand cône les dérobait à
notre vue.
Le vieux Besera n'était pas disposé à nous ac-
compagner dans notre ascension au volcan; toute
la journée précédente il s'était plaint de maux
aux pieds et dans la poitrine, et le soir il trouva,
parmi les gardiens des troupeaux, un jeune berger
pour le remplacer et accompagner 1 autre guide
que nous avions pris à Las Ganteras.
Le 2 mars, après avoir laissé Besera à la garde
des chevaux et mulets, nous nous mimes «en
marche, à la pointe du jour, moi, M. Munizaga
et nos deux guides, munis chacun d'un bâton et
de quelques vivres. J'emportai en outre mon
baromètre.
D'après le dire des gens du pays, le cône supé«
rieur avait éprouvé de grandes modifications de-
puis peu. Des masses de scories, qui formaient
précédemment un anneau autour du cratère ( et
que les indigènes appelaient elSombrerito), s'é-
taient éboulées, et il s'était formé d'énormes fentes
dans les glaces et les rochers , tant sur les flancs
du cône supérieur qu'à sa jonction avec la Cierra
Beiluda. Un sentier qui montait entre ces deux
montagnes et qui , deux ans auparavant , était
praticable pour les chevaux jusqu à une hauteur
considérable, était alors encombré par d'énor-
VOLCAN p'Xntuco. ai3
mes quartiers de roc récemment éboulés et offrait
au voyageur ud passage extrêmement fatigant et
difficile à franchir, ce qui nous força de laisser
nos bêtes de somme au pied du grand cône.
La matinée était fraîcne, le ciel clair et dégagé
de nuages, et un vent d'Est glacial (dit elpuelche)
nous saisit au moment où nous nous mimes en
marche. Le soleil commençait à peine à se montrer
derrière les Andes, lorsque nous arrivâmes à une
altitude de i .800 mètres, sur la pente méridionale
du grand cône, au point où l'on voit pour la der-
nière fois quelques buissons et une jolie praWe.
Après quelques moments de repos nous nous
remîmes en marche vers 7 heures du matin; sauf
quelques points où la roche sortant au jour forme
des escarpements un peu incommodes à gravir,
nous cheminâmes sans difUculté pendant i heure
sur des détritus de produits volcaniques et de
laves spongieuses.
Arrivés à la hauteur k laquelle nous rencon-
trâmes les premiers glaçons qui descendent dans
les ravins sur les pentes S.-E. du grand cône, nous
nous arrêtâmes pour déterminer l'altitude de ce
point , que je trouvai de 2.01 9 mètres. On ne peut
prendre cette hauteur comme la limite des neiges
perpétuelles, à la latitude d'Antuco, parce qu'à
cette même hauteur un grand nombre de mon-
tagnes environnantes sont ordinairement dépour^
vues de neige pendant la saison d'été. Les pre-
miers glaçons que nous rencontrâmes faisaient
partie d'une énorme masse de neiges qui rem-
plissaient le fond d'un large bassin du côté de la
Cierra Belluda. Ce ne sont que des circonstances
purement locales qui influent sur la conservation
de ces glaces déposées entre deux hautes mon-
des contiguës.
3l4 (GÉOLOGIE* DU GHIU*
A partir de cette hauteur, les pentes du grand
cône deviennent plus rapides, et, à une centaine
de mètres plus haut, elles commencent à se cou-
vrir de neiges perpétuelles, non-seulement du côté
du Sud et du Sud-Est, mais aussi du côté de TEst.
Arrivé à ce point, la surface de la montagne de-
vient très-inclinée, glissante et difficile à gravir.
Sur cette pente, se trouve entre deux énormes
ravins remplis de neiges, et suivant une généra-
trice du grand cône, sur une largeur de 200 mè-
tres, une crête qui, plus exposée à Faction du so-
leil «t des vents que les autres parties de la mon-
tagne, reste dépourvue de neiges et de glaces pen-
dant tout Tété. Cette crête conduit au sommet du
cône inférieur et au grand parapet qui forme le
bord de ce cône, couvert, comme je Tai déjà dit,
d'un tas de scories et de matières incohérentes,
dans lesquelles on enfonce jusqu'aux genoux.
Il était près de g heures lorsque nous y arrivâ-
mes. Le soleil commençait déjà à nous incommo-
der, et le vent se faisait sentir du côté du Sud.
Toute la surface de ce bord du grand cône étant
composée de collines arrondies et de concavités
coniques remplies de neiges, je pus suspendre mon
baromètre dans une de ces concavités, abritée du
côté du Nord et de FEst. L'observation faite à
g heures 1/3 me donna, pour hauteur barométri-
que, o",5255o, et pour température ig%4- (L'ob-
servation faite le même jour à g heures du matin,
à Coquimboy au niveau de la mer, donna, pour
hauteur barométrique, o*,n6220, et pour tempé-
rature 20%25, ce qui correspond à une altitude de
2.427*^ pour le bord supérieur du grand cône.)
De ce point je voyais à une centaine de mètres
devant moi tout le cône supérieur, avec son cra-
VOLCAN d'aNTUCO, 2i5
tère qui redoublait d'activité depuis la pointe du
jour (pi. IV, fig. 5). Les explosions se succédaient
toutes les lo ou i5 minutes; à chaque coup on
vojait apparaître d'abord une fumée blanche demi-
transparente, qui ne s'élevait qu'à une hauteur peu
considérable, puis une autre colonne de fumée
noire qui paraissait sortir du centre de la pre-
mière, et qui s'élevait avec force et rapidité à une
hauteur trois ou quatre fois plus grande qucf celle
de la vapeur blanche. La sortie de cette colonne
de fumée noire était accompagnée d'un bruit sem-
blable â celui que produit la vapeur d'eau sortant
par la soupape d'une puissante chaudière à va-
peur. Il y avait en même temps projection de gros*
ses pierres qui , retombant sur les parois du cône
supérieur, roulaient avec un fracas épouvantable
jusqu'au bord du grand cône, ou qui, dépassant
ce bord, ne s'arrêtaient qu'au pied de la monta-
gne et près du lac; enfin de temps à autre on
apercevait quelques jets de cendres et de sables
Yolcaciques, emportés par le vent du côté de l'Est,
retomber sur les flancs de la montagne.
Lorsque nous nous remimes en route, un fort
vent du S.-O., et surtout des fentes et des ébou-
leinents récemment formés sur la pente S.-E. du
cône supérieur, nous empêchèrent de chercher de
ce côté un passage pour arriver au sommet du vol-
can, et nous obligèrent de nous replier à l'Est
pour atteindre la pente N.-E. du cône qui parais-
sait être plus accessible au dire de nos guides. A
cet effet, nous descendîmes des collines de scories
qui forment le bord supérieur du grand cône, et
noussuivimes, sur la neige, la vallée circulaire qui
itépare ce bord delabasedu petit cône. Celte vallée,
qui a au plus un myriamètre de pourtour ezté-
âf6 GÉOLOGIE DU CHILI*
rieur, aboutit aux grands escarpements du N.-O
qui coupent toute la montagne, et ne présente
aucune coulée de laves semblables à celles qui
descendent dans la vallée de la Laja. Nous pûmes
traverser cette plaine avec la plus grande facilité,
ne rencontrant d'autres obstacles que quelques
fentes entr'ouvertes dans les glaçons, et que nous
franchîmes sans peine. On marche d abord, pen-
dant 800 à I .ooo pas, sur une pente extrêmement
douce et à peine sensible, qui devient bientôt plus
rapide, et qui, à une centaine de mètres plus haut,
^e redresse sous un angle de 35 à 4o^ avec l'hori-
zon. Cette pente rapide est couverte de neiges et
de glaçons incrustés de scories volcaniques et de
lapilles qui en facilitent l'ascension. A ce point,
l'un de nos guides, le Jeune berger, fit un faux pas
qui manqua lui être funeste, et refusa de nous sui-
vre plus loin.
Il n'y avait cependant pas encore de véritable
danger, et ce n'est qu'à une hauteur de 25o à 3oo
mètres au-dessus de la base du petit cône que
nous commençâmes à rencontrer des obstacles sé-
rieux. C'étaient d'énormes fentes de o°',6o à a'^yOO
de largeur, dont quelques-unes avaient plus de
i5 mètres de profondeur, et qui traversaient la
masse de glaçons mélangés de scories qui forme le
sommet du volcan. Lang. ia, pi. IV, donne une
idée de la disposition générale de ces fentes dont les
bords sont très-glissants. Pour surmonter ces ob*
stades, il faut longer les fentes jusqu'à ce que l'on
rencontre une partie assez étroite pour pouvoir la
franchir; et il arrive souvent qu'on se trouve ainsi
engagé dans un réseau de fentes dont on ne voit
pas fissue.
Il était près de onze heures quand nous arri-*
VOLCAN DANTUGO. 21']
fAmes près du sommet du volcan. H nous fut
absolument impossible de passer alors soit dû côté
du Sud) soit du côté du N.-E., et le vent d'Ouest,
qui soufflait à cette heure avec violence, lançait^
par dessus le bord du cône supérieur, des pierres
et des scories qui roulaient autour de nous sur les
flancs de la montagne avec une rapidité et un fra-
cas épouvantables. Mous continuâmes néanmoins
à grimper sur les masses de scories et de glaçons^
dont la surface, rendue humide et glissante par la
chaleur du soleil , nous exposait à de fréquentes
chutes ; mais arrivés à peu près à une centaine de
mètres du sommet, la rencontre de fentes infran-
chissables et de grosses pierres volant autour de
nous, nous déterminèrent à borner là notre ascen-
sion. Nous primes un instant de repos dans une
cavité assez profonde pour nous abriter , et Ten
profitai pour y placer mon baromètre qui m in-
diqua une hauteur de o'°,55i4o à la température
àe i3%o (l'observation faite le même jour, à trois
lieures du soir, au niveau de la mer, à Coquimbo,
avait donné o",75620 et ai%o), ce qui donne
une altitude de 2718°', et me porte à croire que
celle du sommet du cône supérieur, qui chang.e tous
1^'ans de forme et d'élévation, ne dépassait alors
2800".
Un orage qui grondait sur nos têtes, des explo-
sions se succédant toutes les 10 à i5 minutes, et
suivies de bruits souterrains et de légers trem-
blements du sol sous nos pieds, une pluie intermit-
tente de lapiilis et de scories, des boufiiées de
Tapeurs et le sifflement des pierres, nous accom*
pagnèrent dans notre périlleuse descente.
Je ne décrirai pas les efforts inutiles que nous
fîmes ensuite pour remonter jusqu'au cratère par
2l8 GÊOLOGIi: DU CHILI.
le versant Sud. Je préfère compléter la descrip-
tion du volcan d'Antuco par les détails suivants,
empruntés à M. Pœppîg, qui eut, en 1826, le
bonheur d'arriver jusqu'au bord même du cra-
tère :
c Le sommet du volcan se termine par un petit
plateau circulaire au milieu duquel s'élève un cône
tronqué formé de fragments de lave superposés et
dont les parois extérieures, de 16 mètres environ
de hauteur, sont tellement roides que nous ne
pûmes y parvenir qu'en nous aidant des pieds et
des mains. Le bord supérieur de ce cône n*a que
3 mètres au plus d'épaisseur, et la paroi intérieure
du cratère est presque verticale. En nous couchant
sur le bord pour examiner l'intérieur du cratère,
nousvimesdes roches bigarrées de toutescouleurs,
les unes présentant de larges raies d'un rouge de
cinabre sur un fond brun-obscur, les autres en
forme de filaments noirs et luisants descendant
verticalement et formant des réseaux à la surface
des premières. Du soufre d'un beau jaune-orangé
formant, tantôt des croûtes ir régulières, tantôt des
stalactites, des grappes ou de beaux dessins sur lyi
fond noir, couvrait les angles saillants des rochers.
On voyait également sur le bord extérieur du
cratère, du soufre en feuilles d'un jaune-verdàtre
plantées verticalement sur des tiges de méme^ia*
ture extrêmement fines et de quelques lignes de
hauteur, et groupées de manière a présenter l'as-
pect d'une quantité de jeunes plantes phanéro-
games.
» Le gouffre, dont tious découvrions le fond
toutes les fois qu'un vent favorable chassait de
côté les vapeurs qui se dégageaient, nous parut
TOLGAN D^AffTUGO* 31 9
avoir plas de 3o mètres de profondeur. Le fond
en était couvert de sable brun présentant sur
deux points opposés deux ouvertures, cylindriques,
qui donnaient issue aux vapeurs. Celles-ci sor-
taient aussi et en plus grande quantité par une
ouverture de forme elliptique pratiquée dans la
paroi verticale de Tabime, et en partie voilée par
des stalactites et des colonnes de laves.
» Â Texception d'une brèche pratiquée dans le
cône annulaire, que les Chiliens appellent el som-
breritOf je pus faire le tour du bord de ce cône et lui -
trouvai environ 600 pas de circonférence. Ce cône
est légèrement elliptique, et son plus grand axe est
dirigé Est-Ouest; la brèche ou crevasse qui Tin-
terrompt du côté du Nord, pvait environ 20 pas
de largeur et donnait issue à des laves incandes- *
centes. Du côté du Nord, le Qanc de la montagne
présentait, k a5o ou 3oo mètres au-dessousdu som-
met, de larges ouvertures par lesquelles on voyait
de temps en temps sortir des laves produisant une
vive lumière que Ton apercevait de loin à une
distance de plus de 5o kilomètres du volcan.
> Pendant que nous nous trouvions sur le cône
annulaire, nous vîmes deux explosions accompa-
gnées de forts tremblements dé terre ; une grande
masse de fumée d'une couleur noire et bleuâtre
sortait par les crevasses intérieures du cratère et
tournoyait en s'élevant avec beaucoup de force ,
quoique sans bruit, jusqu'à une hauteur considé-
rable; cette fumée avait une odeur sulfureuse,
une saveur acide et excitait la toux. Venait en-
suite un calme momentané, pendant lequel il se
dégageait à peine quelques jets isolés de vapeurs
claires et déliées par les fentes les plus larges du
cratère; puis, immédiatement après, on ressentait
Tome J[IF, 1848. , 16
2aO GÉOLOGIIS DI3 CHIU. * *
une grande sçfioi^sse, et il s'élevait rapidement uue
colonne de vapeurs, blanches inodores et uqe
pluie de sablp blanc et de fragments de hse pesant
jusqu'à 1,$ tgrammes, Cette colonne s élevait à
peine à unç.triçntaine de mètres de hauteur, bien
q^' ejle sortit ^vec un bn^t vingt fois plus fort que
celui que produirait l'ouverture de la soupape de
)a plus forte n^achine à vapeur. A peine les va-
peurs blanches commençaient-elles à faiblir que
Ton voyait leur succéder une fumée noire sortant
par toutes Içs fe^tes du cratère, et qçs alternatives
d'émission des vapeurs blanches .et de fumées
noires se succédaient à 4 ou 5 miputesji'intervalle.
l\ est à présumer que les mêmes phénomènes se
réproduisent pendant tout le temps qui s écoule
entre les grandes éruptions. »
* ^our en revenir à notre voyage , en despen-
.dant de notre ascension au yolcan, j'examinai pour
la seconde fois les bords du lac d' Antuco et les
deux coqlée^ de.lavps A et B ^Pl. IV,yîfij. 6Jqui
4çscendentsur Içs pentes çccidentales delà mon-
tagne. Jç consacrai priflicipalement le jour suivant
il étudieir les modifications qu'y subit, le terrain
second^içe, d'un côté p^r Iq voisinage des roches
volcaniques , de l'autre par le. contact des masses
granitiques qui le soulèvent; enfin, j'employai une
troisième journée à l'examen du terrain de brèches
porphyriques et de porphyres des environsde Coi-
gueco, dont je voulais constater l'identité avec le
terrain.de porphyres l^igarrés de la partie septen-
trionale des Andes du Chili.
Volcan d'antogo. 22 ï
$ 9. Réflexions sur la nature , Page et la ^uet-
lion géologique du volam dAHtuco.
En résumant ce qui précède sur la situation , la
forme et la nature des roches du volcan d'Antucc^
on peut en déduire des conséquences qui jetteront
Quelques lumières sur l'âge géologique et le mode
de formation de cette montagne.
On voit '(^'abdrd qu on peut y distinguer trois J^SL^
époques de formation : gawogiqiMi.
A là preinière, se rapportent les roches qui se
trouvent en dehors de la base dix grand cône , on
doit rapporter 4 la même époque le massif de Ik
Cierra Belluda et les 'montagnes situées à l'Ouest
du plan de Chançay. Cette formation est anté-
rieure, non-seulement à l'apparition du volcan ,
mais encore au soulèvement des Andes : elle est
identique avecle terrain de porphyres bigarrés dès
Andes.
A là seconde formation , appartient le grand
cône ;Ta position de ce groupe de roches date pro-
I>ad)lement d'une époque moderne , postérieure à
celle du soulèvement dés Andes et contemporaine
avec l'apparition du volcan.
Enfin la troisième formation se compose des
déjections postérieures au soulèvement du volcan
et à l'ouverture du cratère actuel. Elle comprend
tout le cône supérieur, la grande balustrade de
^ries, le bord du cône inférieur^ deux grandes
coulées de lave qui descendent sur les pentes occi-
dentales de la montagne et toute c^tte couche
superficielle de menues scories et de lapilli qui
couvrent les mo'ntasnés environnantes. Cest né-
cessaireiyent a cette dernière epp^iw que J^orrcs^
pond ïa formation dés côngfô^^rats'volcaniques
'I
222 GÉOLOGIE Ul! CHILI.
du Sulto de la Laja , de Coïgueco et de plusieurs
dépôts modernes de la vallée d'Autuco.
Let matières jL'examen des roches qui composent le volcan
Scomposûiondad'Antuco montre quelles sont très-réfractaires.
volcan d'Antuco (];^]3 ^jg^^ peut-être à ce que le terrain au milieu
8001 tref-r6ira<y , ,,i i»«ii/» i-
tairai, duquel s exerce 1 action de la lorce volcanique
y est peu calcaire, peu ferrugineux, pauvre en
métaux alcalins et probablement chargé de ma-
gnésie ; de là vient l'absence du pyroxène et des
coulées basaltiques, de l'amphibole, des zéolites,
de l'obsidienne et de coulées de laves homogènes,
compactes , ayant eu le même degré de liquidité
que celles des volcans de l'ancien continent. Oo
ne peut du reste attribuer cette absence et l'état
pâteux sous lequel les principaux produits du vol*
can sortent de son cratère k l'excessive élévation
de ce dernier au-dessus du niveau de la mer, puis-
que laltitudedu volcan d'Antuco est inférieure à
celle de l'Etna.
A quoi tientia L^ principale difficulté consiste à expliquer la
euiié d eipliquer lormation du grand cône, c est-à-dire de cette par-
IwLTÏÏir **"^^^ du massif volcanique dont l'âge se rapportée
une époque intermédiaire entre celles où Faction
de la force volcanique commença à se manifester
au sommet des Andes et celle qui correspond aux
déjections modernes. La même difficulté se pré-
sente pour expliquer la nature et l'origine du lac|
d'Antuco , qu on ne doit pas confondre avec les lacs
ordinaires des terrains volcaniques, lacs que leur
forme toujours plus ou moins circulaire et leur po-
sition au centre de soulèvements de même figure
ont fait regarder comme des anciens cratères de
volcans éteints. Le lac d'Antuco, au contraire, est
annulaire et, loin d'occuper le centre du massil
volcanique, il baigne la base du cône inférieur et
yOLCAN d'aPITOCO, 233
marque le contact de deux formations. On ne peut
non plus considérer ce lac comme un simple ré-
servoir d^eau contenu dans une vallée d^érosion,
car le massif d'Antuco et des montagnes adja€entes
étant plus élevé que la ligne de faite des Andes, qui
se trouve à is kilomètres à l'Est du volcan, il
est évident que les eaux, au lieu de creuse/ cette
vallée annulaire et intermédiaire^ auraient trouvé
du côté de l'Est une issue plus facile que*du côté
de rOuest.
Les flancs Est, Sud-Est et Nord-Est du grand Legnnd^M
cône présentent des pentes douces qui ne se re-Ser et'piairoin^
dressent qu'à une certaine hauteur où elles pren- P|[y ^iSilLiSr*"^
nent une courbure un peu sphérique par suite
des déjections modernes et des neiges qui les re-
couvrent. Si les flancs Ouest et Sud présentent des
f)rofils différents, cela tient à ce que, du côté de
'Ouest, il j a eu de grands éboulements qui ont
détruit une grande partie des deux cônes et que,
du côté du Sud , le volcan d'Antuco se trouve très-
rapproché de l'énorme massif de la Cierra Belluda
qui empiète sur la base du grand cône. Ce dernier
a donc dû être autrefois presque régulier , et ce
n'est que par suite de dislocations postérieures à sa
formation qu'il a été dégradé sur sa partie Ouest.
Il suffit cie ieter un coup d'œil sur les roches qui I-«grând c6nt
* 1 ^ J * J **'»•! ^ ^ .B'eil pu formé
composent le grand cône du cote ou il a Oonservé de déjectUmsToi-
sa forme régulière, pour s'apercevoir qu'elles difffe-^*"*^"*'-
rent beaucoup des déjections modernes du volcan.
On reconnaît aussi facilement que ces roches ne se
trouvent pas actuellement dans la position qu'el-
les occupaient lors de leur formation, ce qu'in-
dique du reste le contraste de la forme conique
de cette partie de la montagne avec celles des
montagnes environnantes. Reste à savoir à quelle
m4 g*owg|e du qn^i.
ipoqw ks m3lières qui çojt^tjituep.t Iç gran^ çôaç
ont prî^ la (pjrm^ et la po^itioi^ qu'çU^s présentent
k w»/f^\ci, çt ci oft 4oit les çQpsi4éçeç co^^e i^
furoduU^i 4e déjeçûpçs volc^ïii.<iuefi j^p^ççieuri^. au
SQulèvement di^ graod cône, pu çocpoii^ç des roçh.^
préezi^t9nte9 niét^iporphosées ^ur pl^c^ par Tac-
tion dfe la jp;>rcç volcanique loc^)e.
ModifleiUon^ Pow réwiudre ceUç qv^tiqp, ('^ppe^PP^OHs
SïïSh^Sf^**®'^ çx^min^ftt \çs rocl^çs qw çoflçnt ^yi jour ^y
compoient le côté de TEst et du S.-E. , à la base du Ç9fiiç infé-
p«q4 cône. f}fiui(j ç'e^t-Vdire dans cette partie çlft gr*^ft cône
qui se trouve la plqs éloignée d\^ ceatrç 4ç ^'^Pt^^?
irplçanique^ nous (rouv&rnçs c^ rpcfies resse^n-
Jblant encore i^ cejle^ situéçs d^ l'autre pôté de la
wUéf çirc^)^îr^, ^wx roches porDbjriqvies dg la
pjremièfe formation ; puis, cea rocHeSi au fur et à
|liesu|pe qu'elle s'^l^vept e( se rapprqQ|)f;nt 4? la
cbeoiinéç qeniialedu volp^n, sçcqargçnt déplus
Qr) plus d'oUvinq et deyieupq^t 4^ plu? en plus
poreuse*
i^md^eida Malh^mei)8^n|ent Iç massif 4'^DtucQ iifi pré-
!iSiDéM^?è^^°(^ P«? 4e déchirure? aam^ables k cpjlfi du Val-
Motredafolein. del-Bqve (jLtna), d^ifs Vjotérif ur 4esque}]^ on
puissfi lire Thistoire 4e 1a montagne sur 4^3 çscar-
pemrats pQnipQ§és de n}il)iers dp str^^es. Ici plus
des trois quarts 4e8 pentes ont des $urff|ces pien
unies» couvertes d^ détritus on de nejges perpé-
tuelles, p( )e reste, cpUes du N.-Q. sopf PQUp^
4p tell§ sortp que 1^ p^if^ie coupée e$i ipacpe$sib)e
ou rcpou?erte dp matières incpkéreptps en piajei^re
pprtie déconipQsées. Qf^ peut cependant aisément
reconnaître que partout p^ des roches porplif fi-
qil^s, imprégnée^ ou pon dolivine, sortent au
jour près de Ta surface du grand cônet e)les spot
iucliuié^ vers le centre du vplcan.
VOLCAN DANTUGO. aa5
On remarque en outre que dans certains en- EMarpeinenii
drdïts du 'ces couches sortent au jour sur'lesr-pen- raisBenî indiquer
tes orientales du crand cône, notammeiil k des*«fenﻫ'>^»P"
hauteurs qui ne dépassent pas 40 a do mètres au- grand cône,
dessus du nîvéau'du lac, ces couches fornnlent des
escarpements dfé 3 à 4 niètres de hauieùV* , et pa*
raîssent' horizontales paVce quelès'Jilatis de dès
escarpements sont Verticaux et perperidiculaii'eS
aux rayons des sections horizontales dû cotte*. 'Ces
coupes 'de roches porphyriq'ues dnfes"; solide^ et
qui ne se désagrègent pas par je contact de' Tâir;
n*ont pu provenir que a<^ ceitaîhes ferileset Vu^-
turcs OTOaùîtes peCpèndiculiiîrement aux génféi'fci-
triiceè au cône. Il est mêrné pFobsible c^ùele mode
singulier sous lequel ces roche.s se fendent' à la
suriacë de leiirji escarpements, t-ésullè plutôt des
fortes secousses qu'elles ont 'dû éprduver au mo-
ment Je leuir rupture qiie dîi i^etrii'it ô^càsidtiilé
par le refroidissement. £n tous cas, il est «1 noter
que ces escarpements du grand cône, ic^ilioiqUë pèù
nombreux et peu étendus , se trouvant en ïàdé
des grands escarpements continus Coupés à pid,
ui circonviennent le grand cône de l'autre côté
u lac et qui s'élèvent à une hautetit* considérable
constituant la limite de la première formation. '
Âioutons que des couches dé cette espèce, de 3 f^ !!î**'*î?"
à 6 mètres de puissance, régunèi'eâ, a suriabes grand cône for-
planes, parallèles entre elles et dHine structure Jî^jy/j^TêiT^S
uniforme dans toute leur épaisseur, "fae 'peu Vëfatiières,undUqae
être confondues avec les déjections du Volcan ^ [Jenâ^^tormSt
dont les seuîescoulées de lave qui descendent dans^» maitn pl-
ia ^àllee de la Laja ne forment que dés ôôuches chet trèt^rrégo-
recourbées , très-irrégulières , boursoUfiées , /COU- ***'••'
vertes de scories, et portant le caractère de sub-
stances' pâteuses et mal fondues.
î
aa5 eiOLOGiB dv chiu.
résistance mie peuvent présenter les niasses situées
en dehors dé la sphère de Tâction vpTcanîquéJ '
Cet état de choses se prolongea jusqu'au mo-
ment où la pression intérieure surmonta la résis-
tance des couches D et E. On cobçoit alors qu*à
ce moment : ' . ^
I* Une grande partie de la voûte spbérique se
trouvant sôùdée et ' prisé eri une' jfeule niasse,
toute cette voûte dut, sôus l'àèlion de là force
volcanique , se mouvoir, s'étendre et s^ëlever, en
se comprimant plus ou moins du côté des plus
fortes masses qui la retenaient et se dilatant du
côté de la moindre résistance; '
2"* Ce SQulèvemefat de la partie demi-fondue,
ramollie et sbudéè, a été accompagùé de lârùp^
ture concentrique des masëes froide^ superficielles
et solides; * *
3"* La partie supérieure de la voûte étant celle
de moindre résistance , il est aisé de se tendre
conipte du passage de la fonfne sphéroidate à la
fornie conique et deTouverture du Cratère au soto-
met du cône.
Cette première ouverture du cratère qui donna
issue a des masses immenses de vapeurs, clut avoir
de irès-grandes dimensions ; mais bientôt après
commença une nouvelle période pendant, laquelle
si le volcan' avait pu produire des laves bien li-
quides, ces laves se seraient déversées sur )es flancs
du cône de soulèvement, en diminuant la rapidité
de ses pentes et emoussantles arêtes 4^ cratère;
loin de là, les produits de déjection n'arrivant au
sommet qu'à 1 é^t pâteux ou de matières bour-
souflées, à demi-fondues, ces matières, au lieu' de
se répandre sur les flancs de la montàgiie.'cbm-
TOLCAN DANTUCO. 939
ipencèrent par rétrécir rouverture ^a cratère et
formèrent bientôt autour Idè cette ouverture' un
amas qui, en croissant, se W'ansforma en ùh secona
cône, plus petit quele premier, et k pentes rapides
dues à la nature pàtéûse des substances qui le
Gomposaient.
\ Ainsi, à répoque qpi précéda ^ soulèvement ,^fPi^^^
du grand cône d Antuco, Ta chaîne des Andes ne dente lia fonna-
diSerait en rien de ce c^u^ellêest 'acbenenjpt;2S5.^^^^
dans la majeure partie de son étendue. L'es pentes
le^ plus rapides étaient du côté dé TOuest et les
pli|s douces du côté de VElst; il est même probable
2 lie le ikiassif dominant était déjà celui de là
lierrà Belluda. En un mot, la plus grandie résis-
tance se*trouvait du côté du Sud, et la 'mqindre
d|i côté de l'Ouest et du Nord-Ouest. ' '
Il en est résulté aucune* Fois soulevée, la masse
soudée et ramollie qui tbrma longtemps 1a voûte
du volcai^ intérieur, laissa uiië ligne de (iaillés et de
creyasses sur la circonférence et, tout en conservait
sa forme conique un* peu déprimée du côté cle ïa
Cierra Belluda, se trouva bientôt exposée à des
éboulements du côté de moindre résistance, c'es^-
i-dire du côté de TOÎiest (i). On voit en mênie
temps que le premier cratère qui s*est ouvert lors
du soulèvement du erand cône, lé véritable crâ-
(1 ) Les deox autres volcans actifs du sud du Chili , ceux
de^Da-'Ric^ét dëCalttnoô (ce défoié^est connu tous le
nom dé volcan de Osorbo), se trouvent aussi sur le ver-
sant opddental des Aiidés ; ils ont la ôîénie ferme que
celui d* Antuco, avec cette différence que le dernier d'entre
eox s'^taot ^vé priesque au pied 4^ l9 ch^ne dps A|i^.e§ :
il a coDseirvé jusqu'à présent sa UMrine çpnîqu^ pre3qjf e
compl)^ et règoliëre. '
a3o GÉOLOfilB DV CHILI.
tère de .soulèvement se trouvant marqué par le
bord supérieur de ce cône, a dû avoir plus d'un
myriamètre de circonférence. L'intérieur de ce
cratère se rétrécissant ensuile par des masses de
matières pâteuses qui se figeaient sur ses parois,
ce ne fut probablement que lorsque l'ouverture de
ce cratère eut été réduite & 200 mètres environ de
tour, que la force intérieure du volcan se trouvant
suffisamment concentrée , commença à produire
de véritables déjections de matières toujours
pâteuses, boursouflées, incohérentes, lesquelles,
en se déposant autour de cette ouverture, for-
mèrent un nouveau cône que nous voyons ac-
tuellement superposé sur la partie troaquée au
cône supérieur.
Mais les mêmes matériaux qui ont servi à éle-
ver le cône supérieur, ont pu aussi occasionner
l'engorgement du canal qu'ils tendaient à prolon-
§er indéfiniment. De là sans doute ont dû résulter
e grandes secousses et des explosions qui détrui-
sirent probablement, k plusieurs reprises, le nou-
vel édifice avant qu'il pût acquérir la grandeur et
la solidité qu'il présente actuellement.
C'est pendant Tune de ces secousses et explo-
sions qu'ont dû sortir ces coulées de laves pâteuses
qui se répandirent sur les pentes occidentales du
volcan, et que j'ai mentionnées plusieurs foisdaus
ce mémoire.
On comprend maintenant pourquoi les roches
ui se montrent à la partie basse du grand cône,
u côté de l'Est et du Sud-Est, diffèrent peu de
celles qui s'élèvent de l'autre côté de la vallée
circulaire, tandis que ces mêmes roches ressem-
blent de plus en plus aux produits de déjection,
à mesure qu'elles s'approchent de l'axe commun
des deux cônes.
i
VOLCAN DÂMTUCO. ^3l
On comprend aussi que cette ligne cT escarpe- *
ments qui s'élèvent autour de la base du grand
cône, formant un arc de cercle depuis la Cierra
Belluda jusqu'à l'extrémité occidentale du lac,
n'est probablement qu'une ligne de failles et de dé-
chirements occasionnés par la rupture des couches,
dont une partie dut céder au soulèvement volca-
nique^et l'autre resta en place retenue par la masse
du système dea Andes. C'est à cette ligne de
rupture, marquant à peu près là limite du terrain
soulevé, que correspond le vide circulaire qui
existe au pied du grand cône et qu'occupent ac-
tuellement la vallée et le lac.
Quant à ces roches présentant des divisions
prismatiques, qui ressemblent de loinà des ba-
saltes et que j'ai constatées être des porphyres
semblables aux porphyres secondaires des Andes,
comme ces roches se trouvent au premier rang des
massifs qui entourent le grand cône, je pense
qu'elles sont antérieures au soulèvement du vol-
can, et que leurs divisions prismatiques résultent
soit d'un refroidissement subit qu'auront éprouvé
ces roches au moment de leur rupture et de leur
séparation des masses immédiates au volcan, soit
des violentes secousses qu'elles éprouvèrent à l'é-
poque du soulèvement volcanique. Je dois ajouter
qu en général toutes les roches de la partie la plus
élevée des Andes, même dans les endroits les plus
élevés des volcans, ont la même tendance à se
fendre en prismes verticaux, surtout au voisinage
du contact des masses soulevantes avec le terrain
soulevé.
ivOTICI!
»
Sur le sondage de Lempdes ( Haute-^Loire) ;
P» M. BAlIDni. lii86oieiir CD cter dM miiiM.
Une éiade approfondie du bassin houiller de
Brassac, faite par ordre de Tadministration pen*-
dant lea années i835 et i836 nous avait conduit à
formuler dès cette époque , entre autres conclu-
sions, les conclusions suivantes:
L La partie observable et connue du terrain
houiller oe Brassac occupe dans la vallée de l'Al-
lier, & la limite des départements de la Hautes
Loire et du Puy-de-Dôme, une surface d'environ
3o kilomètres. cavréSy surface allongée du Nord au
Sud comme la vallée , et que Ton peut se. repré-
senter grossièrement par une demi-ellipse ayant
pour sommet le confluent des rivières d Allier et
d'Allagnon (Puy-de-Dôme), extrémité Nord du
bassin houiller, et pour base, son petit axe , une
droite Est-Ouest menée de Lempdes (Haute-Loir^)
^ la montagae de Lugeac (même département).
Cette droite forme au Sud la limite au sol houil-
ler, en ce sens restreint qu'au delà la formation
houillère disparaissant sous de puissant^ dépôts
tertiaires, se dérobe entièrement à l'observation;
tout le pourtour demi -elliptique ligure au con-
traire la limite vraiedu dépôt houiller, c'est-à-dire
son contact avec les roches primaires encaissantes
(gneiss et roches congénères).
n. La direction générale des assiaet de la for-
334 SONDAGE D« LBMPDBS^
mation houillère est celle du Nord aa Sud, c'est-
à-dire celle de la vallée, celle du plus grand allon-
gement de la dépression primaire où elle gît comme
enchâssée et moplée. Le sens du pendage varie
davantage. Néanmoins, à prendre les choses dans
leur ensemble, on peut dire que la moitié Est du
bassin pend vers 1 Ouest , la moitié Ouest vers
TEst. Le passage de Tun de ces pendages à l'autre
a d'ailleurs lieu et constamment lieu par le Sud ,
et il n'existe aucun pendage au Nord dans toute la
partie explorée du iMissin.
III. Get<e manière d'être des assises de la for-
mation peut^ en faisant intervenir leurs lignes
d'affleurement, se traduire ainsi :
Toutes les assises de la partie explorée du sol
houiller y viennent affleurer suivant des courbes
concentriques au fer à cheval primaire encaissant.
Ces courbes affectent elles-mêmes la forme d'un
fer à cheval plus ou moins déformé, et de plus
en plus petit à partir des assises inférieures, celles
des concessions de la Combelle et de Charbonnier,
jusqu'aux assises les plus élevées, celles des con-
cessions de Megecoste et des Barthes, qui ne font
que poindre en quelque sorte sous le terrain ter-
tiaire à la limite du territoire houiller.
Quant à ce qui se passe au delà sous les dépôts
qui nous cachent la formation houillèi*e, il est
plus que probable que de nouvelles assises vien-
nent sfi superposer à celles de Megecoste; car ce
serait une coïncidence bien extraordinaire que la
dernière assise observable pour nous fût préci-
sément la dernière du dépôt houilleri et l'on ne
voit à priori aucune raison pour qu'il en soit
ainsi.
Il est en outre k présumer que toutes ces assises,
PRÈS BRASSAC (h ACTE-LOI Rb). ^35
et celles dont l'affleurement constitue le territoire
houiller de Brassac et celles dont nous les suppo-
sons suivies, ne plongent pas indéfiniment vers le
Sud , comme cela a lieu dans la partie du dépôt
présentement à nu, mais bien qu'elles se relèvent
pour s'adosser aux masses primaires qui ferment
au Sud la plaine de Brioude, et plongent à pentes
opposées au delà d'un certain point qui serait alors
le centre de la dépression primaire , le centre du
bassin houiller.
Cette manière d'être de la formation houillère
peut seule en efiet s'accorder avec la forme de la
dépression primaire dans laquelle on la voit, pour
toute la partie observable, se mouler si fidèlement,
dépression dont le pourtour primaire se dessine
d'ailleurs vers le Sud un peu au delà de Brioude
d'une façon plus prononcée encore que vers le
Nord.
Cette manière d*étre des assises est encore la
seule qui rende compte.de la présence à Lamothe
et à Javaugues, près Brioude, de membres de la
formation houillère que l'on voit pqjndre sous les
alluvions et terrains tertiaires, comme pour té-
moigner de sa continuité sous toute la plaine de
Brioude.
Le sol houiller jusquMci exploré ne serait alors
3u'une portion et même la plus petite portion du
épôt houiller, lequel occuperait dans toute son
étendue le fond de la dépression primaire dont le
pourtour se dessine si nettement d'Auzat-sur-
Allier à Vieille-Brioude, ses points extrêmes Nord
et Sud; et le centre du bassin, le point vers lequel
doivent converger toutes les pentes, serait placé en
dehors de la partie du dépôt mise à jour par l'ac-
tion dénudante des rivières d'Allier et d' AUagnon ,
Tome Xir. 1848. 17
936 S09DAGB DE LBMPDES,
vers YergonghoD, ou peut-être même en quelque
point plus méridional encore.
Ces considérations tendant à donner au riche
bassin de Brassac une importance toute nouvelle,
ne pouvaient manquer d'éveiller à un haut degré la
sollicitude de ladministration supérieure.
Aussi la question de la continuité souterraine
du terrain houiller de Brassac, sous la plaine de
Brioude, a-t-clle été l'une des premières mises à
Tordre du jour du moment où Fadministration a
pu consacrer quelques fonds à la grande et déli-
cate mission d'inventorier les richesses minérales
du royaume et particulièrement ses richesses
houillères.
A la date du 32 février id4o« M. le sous-secré*
taire d'Etat des travaux publics nous demandait
en conséquence un projet et devis des recherches
par sondages propres à résoudre cette importante
question, et le 2 mars no.us soumettions à l'admi-
nistration le projet et devis du sondage deLempdes
lel qu'il a étéi^exécuté. Nous en extrairons les quel-
ques passages suivants, à titre d'exposition com-
plémentaire, tant des motifs déterminants du mode
et lieu de l'exploration que des difficultés d'exé-
cution dès lors prévues et des résultats que Ton
s'en promettait.
Si l'on pose en principe , disions-nous s
Que la recherche à ouvrir par l'administration
ne doit point se confondre avec les tentatives ti-
mides de l'industrie privée sur la lisière même du
terrain tertiaire et du terrain houiller;
Quelle doit être cependant prudente sous le
rapport du choix de l'emplacement autant que
hardie sous le rapport des moyens d'exécution;
PRÈS BRA80AG (hAUTI^LOIRE). ^3^
Que par-dessus tout elle doit être concluante ^
ne fût-ce qu'à titre négatif, et arriver à conclusion
par la voie la plus directe et la plus économique ;
On sera amené à préférer h tout autre système
d'exploration un sondage unique et de grande
fTofondeur placé sur le prolongement Sud de
axe Nord-Sud du bassin , à une distance de I4
lisière des terrains faouiller ei tertiaire assez
faible pour que la présomption du prolonge^
ment souterrain du premier de ces terrains^ tirée
de l'allure de ses assises dans la partie observa^
ble^ conserve sensiblement toute sa valeur, el
en même temps assez grande pour que le résul»
tst du sondage puisse être considéré comme une
importante conquête industrielle s'il révèle Texis^
tence du terrain houiller^ et encore comme la
solution d'une très*-importante question indu»^
trielle s'il en démontre la non«ezistence«
En conséquence , nous proposions d'opéref à
3 ou 4 kilomètres de la lisière de recouvrement
du terrain houiller par le terrain tertiaire , ce qui
portait l'emplacement dont il y avrait lieu de
laire choix à mi-^distance à peu près de Yergon*
ghon et Bournoucle , et pour corroborer ce choix,
nous ajoutons :
I* Que la richesse houillère de la partie Nord du
dépôt (firassac), comparée à la pauvreté de la par^
tie Sud (les membres émergents près deLamothe
et Javaugues, où Ton ne connaissait point encore
de couche exploitable), prétait aux découvertes à
faire vers Vergonghon un intérêt plus grand qu'à
celles qui pourraient être tentées vers Lamothe et
Javaugues ;
2** Que toute recherche ouverte sur les bords
présumés Est et Ouest du terrain houiller serait,
a38 SONDAGE DE LEMPDE8,
relativement à la recherche centrale ci-dessus pro-
posée, hicn autrement aventureuse en ce quelle
pourrait tomber sur le gneiss par suite d'un sim-
ple rétrécissement ou d'une simple déviation delà
formation houillère, sans que ce résultat autorisât
à conclure négativement (juantàson prolongement
souterrai n vers le Sud ;
3" Que d'après la configuration externe de la
partie dénudée, configuration dont le principal
trait est la saillie de t'axe du bassin h près de
loo mètres au-dessus des accotements (saillie
qui n'est du reste qu'un cas particulier de la cor-
rélation générale des sommités externes et dé-
f tressions internes des dépôts à strates concaves),
a probabilité était àpriori, en étendant cette loi
à la partie non dénudée, que le minimum de
l'^n!>ic.i>iii> f|e la formation tertiaire devait se pré-
axe même du bassin.
la profondeur du sondage à exécuter,
es de son exécution et à son coût:
de 1 00 il 3oo mètres l'épaisseur pro-
'rain tertiaire ^ traverser pour arriver
hourller dont il ne s'agissait que de
existence, et admettant en raison de
louleuse des assises de sables et argiles
:raverser l'emploi de plusieurs jeux de
otonnes de retenue ;
icluions à l'exécution d'un sondage de
, mais établi sur un diamètre qui en
était besoin, l'ultérieur approfondis-
30 mètres et plus, et nous portions à
e coût maximum auquel pour main-
Tiatériel pouvait s'élever le sondage de
ces bases qu'est interveau le 1 5 juillet
PRÈS BRASSAC (hADTE-LOIRE). 289
1840, entre Tadministration des mines et Tun de
DOS plus habiles entrepreneurs desondages, M. De-
gousée , un traité dont les stipulations essentielles
se réduisent aux suivantes :
i*^ Remboursement à l'entrepreneur, sur lettres
de voiture, de tous frais de transport de personnel
et matériel ;
2° Remboursement , sur factures ^ du coût de
Fenclôture du terrain, de la construction de la
chèvre du sondage et de la baraque de service ;
3** Ouverture du trou de sonde sur un diamètre
de o'ySi dans la double prévision d*un approfon-
dissement de 3oo mètres et de la nécessité de plu-
sieurs tubages successifs ;
4^ Règlement des tuyaux de retenue sur le
pied de o',5b le kilog. pour les tuyaux qui
pourront être retirés du trou de sonde, et de
2 fr. le kilog. pour ceux qui devront y être
abandonnés ;
S"" Prix du forage par mètre courant :
De 0" à 100°' 6.000 fr. ou 60 fr. par métré.
De 101 à 150 4.000 ou 80
De 151 à 200 4.500 ou 90
De 201 à 250 6.000 ou 120
De 251 à 300 7.500 ou 150
£q conséquence de ce traité et du bail consenti
le3o août à TÉtat, pourtrois ans, d'un emplacement
de 4 ares 5o centiares borné au Sud-Ouest par la
roule royale de Clermont au Puy et au Sud-Est
par le chemin vicinal de Bournoucle à Vergonghon,
les travaux du sondage dit de Lempdes ont com-
mencé lé i5 septembre 1840 (i).
(1) Cet emplacement, dans le choix duquel on a été
a40 SOTTDAOE DE LEHPDES.
Toutes les circonstances de quelque intérêt con-
cernant la marche de ce travail se trouvent résu-
mées dans le tableau synoptique suivant.
qnelque peu gêné par l'obligatioa de Irailer de son mcd-
palion à l'amiable et dans un bref délai ,' correspond bia
su prolonfomcnl reeliltgne de l'axe Nivd-Sud du bassiD
de Brassac , mais pas aussi exaclement à l'axe probable
de la formalion houillère à la hauteur même du sondage;
il laisserait cet axe an peu à l'Esl , en supposant qne 1a
formation doive conformer ses allurrs souterraines à celles
de la vallée même qui se dévie sen^blement vers l'Est i
partir de Lempdes.
TAXLEAtr snioPuiqtPÊ
DES
MSnviES lt£roU£LL£S DU miTbti At DES SONDAIS.
2^^
SONDAGE DE LEHPDBS,
TABLE A U synoptiq\ie des imà
9
e
M
1.
Sept. luo.
Ootobra. .
NoTtDbre
Décembre
linr. IMI
FéTrier. .
Kart. . . .
Arrll. . .
Mal. . . .
Jula. . . .
JailleL . .
AoAt. . . .
Septenb.
Octobre. .
Novembre
Décembre
JaQT. 184t
FéTrier. .
S .
B-9 a
9 o
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Mare.
Totaux. .
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870
810
490
666
880
11
J-
46 1/8
m
6.061
PRÈS BRAS8AC (haUTë-LOIRB).
Uelk$ du journal de fiondage.
243
(3KC0NSTANGES SAILLANTES DE L'EXÉCUTION DU SONDAGE.
\jffmkt. PriM de poMMilon de l'emplacement de sondage par rapprofondUtement
«JKttHUi carré de * mètrea de c6ié. deatln« à recefoir nn court et fort toyaa dtreo-
MrftéiMire de 0».t6B. Conatroctien de la cbèrre, à Brioode.
W|P«ii(li«rre. — loftallailon do treuil à enrrenage. — Coostnirtlon d'anebaraqae.
Zi^y^*^*^^ do forage «fec outils do diamètre de O'n.M. Le niveaa de l'eau s'éta-
WMilctroa d« Mnde . à 7™.ie de profundeur. — f6. Dearente d*Diie premièi^ colonne
«iwsH, de is mèircs de lonrnevr. diamètre O^^liS. — Nuit do n. Incendie dont la
iw pfMM Mt dencnree inconnue . et qnl détroit la baraque da aondafe ainsi qne la
M*N 100 eoeore poorvoe de son enrIAtnre.
'siHHipeiuloo de dli Jours , on reprend le sondafe en se serrant des montants destU
niMypoftef l'eneléinre de la cbèTre.— Retrait de la colonne de retenue n'MI), alors
■■HiK«'.tt. et replacement Jusqu'à 81'".50 dans l« trou , préalablement élanri an dla-
«n4fft<"ts. «or touie sa hanienr de 45 mètres. — Etablissement don leTler à battre.—
i«|i«irt d Doe Uge a 1 mètre an -dessus de l'outil.
ui«1taKat da trou. >- Retrait . pour la seconde fois . de la colonne de retenue. — On
pni H iMie ane fretle acérée . puis on la redescend et cbasse a coups de monton Jos-
«1^11.-. Mooiage de la nonvelle ebèfre. — Suspension dans l'atteole d'un oatll élar-
Ajameot do trou de sonde sons la colonne de garantie, à l'aide d*no trépan à resaort.
*Hi»tttteai de la colonne joaqn*a 49 mètres.
**«tt pour chasser la colonne plus bas. — Continuation du forage an diamètre de 0">.tt
2"!* «<> il atteint la profondeur de 96 mètres . et se trouve arréié par des éboule-
■B»)K prodoisent particulièrement de «7 à 71 mètres, et de 84 è 91 mètres.— Descente
■•fWooM s» (1^. an diamètre 0»,165, que l'on poosse Jusqu'à 76"',8S. — tl. Cuntinua-
•Jw-liga iu diamètre O'^.m.
"IÇiu ihoiilenents. — Eufoncement de la colonne n<> (S) à 8S™,88. — Contlnnalion du
"•r -CnfoDcemeot de la eulnone n° (1) à 9i mètres.
6.?'".. I* <»loone n« (S) Jusqu'à 98 mètres.— Emploi d'une cbalne-oAble pour batlre.
'^■""«'londu soudage.
&•*•*« roMf d'engrenaire et d'one des manUelles du Ireoll.
100 da Madage. — Noareaux ébnulrments. — Crève d'ouvrleri. — Brfs de bnll dénia
'<* roses d>agrensge. — Interruption Jusqu'à l'arriTée d'un noutel engrenage.
^ juae hoofeiifl colonne n° 8 , an dUmètre 0»',tk.
uniom o« (S) èunt descendue à itsn'.te, on reconnaît qu'elle est bosselée à 1 décl-
MiT '^ ^'** P*f on galet interposé entre elle et la paroi du trou de sonde. — En atten-
Tj r ^*^'"''*" ^^^ couper la partie bosselée . on fore Jusqn'sn 17. an diamètre O^.ISS.
Hi.\.?* **?'* ^ couper le bout du tuyau.— En forçant trop, une tige se casse a 10 mè-
fal!!:/^ «onde tombe an fond du trou.
|t|^' '^Mré . on reprend , le 13 . le sondage, en attendant un nouveau coupe-tuyau.
mmm'"* '®*^*II« nt infracineuse tentative pour couper le bout du toyan boaselé . on
Jw «B retrait de la roloone , retrait qui a lien le 19. On répare la partie endommaxée.
^»«4 II colonne n« (Sj, «t • l« 13 • die atteint le niveau de 181 '",58. — On reprend le
2*"'<i«eira 0"Ma8. — Rupture d'un axe de pirnon.
^^ de aoodage . nonobstant de fréquenta éboulements , sans antrea accidents que la
2*[^dBa câbla et le bris de deux denU d'engrenage.
21/ ," loïKl^ge Jusqu'à 108 mètres de profondeur. — Le 19. pose d'une quatrième
^'(oioane i»erdo«) de 87 mèireade lougoeor, diamètre 0™,ll. — On la pouaae. daua
■J« J"«qo'« »i«",45.
^f<iipprorondiMement dn sondage, an diamètre 0<",I06, Jnsqu'à US mètres, nonobstant
iTt! •'m ''^'* * *" commencement du moia , de la mecbe de la cuiller à soupape .
m «si obligé de briaer en morceaux à coups de trépan et dont parti
partie reste dans le trou
^ et oa lotie vainement , à partir de ce moment , contre des éboulementa Inces-
^~iOQii«| cfTortJl'abomlssent qu'a vider le trou Jusqu'au nivean de ltO'".60. sana
«ni l'^^'^^^iswment est arrêté . le 18 . à 1II">.15 . par soUe de la rupture do râble.
lui* i^'^'^'* . le 8 . et marcbe len'ement , mais aaaei régulièrement . Jusqu'au 10 où
< wiQi la profondenr flnale (!e lt8'*>.60 A cette d«ie. la cuiller à soupape (long cylindre
^^.''^•or 0'n,(W5) se aépare de aon emmanchement sous les efforts faiia pour la
^«aa htsd da trou. A Paide de divers nutHa on travaille à la retirer par monceaux,
atirM^Vf ^°'*1'''* 3™.40; mais alors le trou s'enr^mbre snr nue hautenr de plus de
Êi ~-' '^^ vii"riM« «u<iuii>m;di qu a viuar 10 iruu jusqu nu niToau uv xiv-.dv , ■■••■
jTJf'Bcklr. En cet eut de choses , l'entrepreneur suspend le travail le 19. et saisit
I .^"ood'ooe demande en abandon fondée aur les difflcultés tout à fait Imprévues
Wr > r *^ '^ fortes dépenses qu'entraînerait la poae d'une cinquième et dernière
H,.' *'' BiRine dismètre de 0^,9 . et sur rimpossibillié de pouvoir, même avec cette
<b( ni.( ^^'**""** approfondir enctre le trou de sonde an delà d'une vingtaine de mètrea.
Ê*^ l *7antéié accueillis par l'administration , l'entrepreneur, devançant la déciaion
:J'|i>*Bdon, prise à la date dn JO mai 1841 seolement, procède, dn 18 au 18 mat.
a. . .?*^'** ^^ colonnea sosceptibles d'être dégafées , et , du » au 18 , emballe et
V nr I Allier tout son matériel de sondage.
■am
^44 SOirOAGB Dfi tSMPDBS,
Sans nous arrêter longtemps à mettre an joar
lés nombreux renseignements renfermés dans ce
tableau , nous en ferons cependant ressortir quel-
ques-unes des déductions les plus saillantes.
Aiasiy quant à l'avancement journalier du tra-
vail , il en réflulte :
Que I avancement journalier moyen calculé sur
toute la durée de Ten t reprise du 1 5 septembre 1840
au 19 mars 184:1 » a été de
293,60 ^ .
Que Tavancement moyen par jour réellement
consacré au travail ^ c'est-à-dire abstraction faite
des jours fériés et des chômages, a été de
823,60 „ ,.
-3^ OU o-,59;
Qu'enfin l'avancement moyen par jour consacré
au forage proprement dit, abstraction faite de
toutes opérations accessoires, a été de
223,60 ^ -
Ces mêmes calculs effectués pour chaque mois
isolément donnent pour chacun de ces mois les
résultats suivants :
Afanc««tnl
S«tf.
• •••»
0«ff.
Hof.
Dée.
0.88
1»18
l.*8
J«RT.
18 VI.
Férr.
■ars.
Afrii.
0.»
0.71
8.88
IM.
0.81
0.88
8.88
/■kl.
0,»
0.80
0.8Î
1* «€»...-
I*eaf. . . .
8« flilL , . .
8.t0
t.»
♦.7»
1,8»
1,18
1,88
»
•
1
8,88
0.8S
f.oi
•
AvIliWMMM
Jovimltor.
Jalli
t8«l.
»
»
Août
Sept.
6,17
8.88
M8
OCL
Rot.
041
0.»*
•M
téo.
0.88
8.**.
JMT.
18*1.
0,88
0,8»
téft.
i
■A».
foa» . ..
8*0»...
0.08
1.81
8,88
8>88
o^A
048
04*
PBis brassac (haute «loire). 2^5
Ces trois séries de nombres et surtout la der-
oière accusent un ralentissement progressif de la
marche du sondage.
La loi de ce ralentissement , parraîtement con«
forme à Texpérience, ressort plus nettement en-
core de la détermination de lavancement jour-
nalier moyen du forage par étages successifs de
5o mètres , car cette détermination conduit à la
série suivante.
Avaneemera mûym par jour effectif êe forage.
énmttkf» dtWmètàlOO d«iOOai*t.àlW dttlWnRftM) d«lOOmèt.àtir",M
Si Ton veut se rendre compte de la main-d*œu<*
vre afférente aux diverses périodes du travail , il
suffira de comparer, selon le but que Ton se pro-
posera , les nombres de la colonne lo qui expri-
ment, bien entendu, des journées de douze heures
avec ceux des autres colonnes du tableau , en ne
perdant pas de vue toutefois qu'aux journées de
manœuvres inscrites à la colonne lo, il faut ton-
jours ajouter tout ou partie des journées des deux
contre-maîtres attachés au sondage et pavés da
premier au dernier jour du travail, sans defafcatioo
aucune pour chômages et jours fériés.
Nous nous bornerons k noter ici la moyenne
main-^œuvre correspondant au mètre d'avanee«
ment.
Cette moyenne est de ^^ ou 3a jouméea*
Pour passer du nombre de ioumées au coût de
h main-d'œuvre, il suffira d'ailleurs de savoir que
les manœuvres gagnaient de i',5o à 1^75 par jour,
soit en moyenne iS6a5, et les conlre-mattres
3 fr. par jour.
2^6 SONDAGE DE LBMPDES|
A cea taux on trouvera pour le coût de la main*
d*œuvre du sondage :
Journées. fr. fr*
En manœuvres. . . . 6.062 à 1,625 on 9.850,75
En contre-maîtres. . . 1.102 à 3,00 on 3.306,00
Total. .... : 13.156,75
Ce qui donne par mètre courant 58^85 de main-
d'œuvre. Ce coût de main-d'œuvre a de beaucoup
dépassé les prévisions de Tènt repreneur, et il suffit
en effet d'en rapprocher le total de i3.i56'*-,75 du
total de 17.332 fr. alloué par le traité d'entreprise
pour les 223"',6o exécutés, pour reconnaître que
la différence de 4. i75''*>25, même grossie du béné-
fice qu'il a dû réaliser sur la location ou vente des
tuyaux, n'a pu et bien juste que le couvrir de ses
frais de surveillance, d'avance de capital et d'en-
tretien de matériel.
Cette circonstance prête presque l'intérêt d'un
prix de revient au détail ci-apr^ du coût total du
sondage de Lempdes :
fr.
Location de l'emplacement da sondage 1SO,00
Transport de Paris à Lempdes du malériel, des deuxcontre-
matires et du dirccieur 2.188,50
Enclâturc, chèvre et baraque du sondage 1.797,80
Indemnité A l'entrepreneur pour fait de l'incendie du 26 oc- -
tobre 1840 600,00
Transport de Paris à Lempdes de tuyaux de retenue 781,50
Prix du forage des 22..>n,60 exécutés aux termes du traité. . 17.932,00
Main-d'œuvre pour le retrait des tuyaux 4i2,65(*)
Prix de location à or,50 le kil.des tuyaux retirés do trou de
sonde^ 975,7S
Prix de vente à 2 fr. le kil. des tuyaux abandonnés dans le
sondage 4.566,72
Retour à Paris du matériel et du personnel 1.044,39
Menus frais divers i82,89
Total 30.035,20 (••)
(Voir les notes H et C*) ^ la pag® suivante. )
PRÈS BRASSAC (haUTE-LOIRE). ^47
Les engins et outils dont se sert habituellement
M.Degousée se trouvent décrits dans les Annales
des mines, années i838 et 1841 9 ainsi que dans
TAtlas du mineur et du métallurgiste. Nous nous
abstiendrons naturellement d'en reproduire ici la
description , et nous mentionnerons seulement les
quelques dispositions qui nous ont paru ou nou-
velles ou peu connues.
A ce titre, parmi les engins, se composant essen-
tiellement d'une chèvre à quatre montants de
i3 mètres d'élévation, de deux treuils à double
engrenage, l'un à cames, Tautre à enftrayage et
débrayage, d'un levier 11 battre, d'une sonnette à
double tiraude du poids de 25o kilog. pour l'en-
C) Voici le détail des tuyaax employés dans le son-
dage :
n II 7 a, à la rigaeur, à déduire de ce total de 30.035',20,
mîTon 155 fr., prodoit de la revente faite aux enchères par
l'administration des domaines de la chèvre du sondage.
s48 80RDAaB DS UMPDBS^
foDceroeot des colonnes » nous n aurons h citer que
le treuil à embrayage et débrayage eoiployé à
lesclusion du treuil à cames pour battre , et en-
core la mise en communication du levier à battre,
d'une part avec la sonde, d'autre part avec le treuil
à engrenage et débrayage, au moyen d'une chaîne^
câble d'exécution aussi simple que solide.
Les fig. 4 et 5 , PL Vj représentent l'appareil
d'embrayage et débrayage ; il consiste en un levier
à fourchette et horizontal LKIG, dont le jeu au-
tour d'un axe vertical K fait engrener au moyen
de tenons /,y,/", une sorte de manchon FF'F"DD'
susceptible de glissement le long de Taxe oo' du
treuil, avec le manchon mobile autour du même
axe AB sur lequel s'enroule la chaîne du levier à
battre. Un contre-poids, placé à l'extrémité d'une
courroie, et agissante l'aide des poulies RQ,N1S',
ramène après chaque débrayage le manchon mo-
bile AB dans sa position normale que lui fait outre
passer la vitesse acquise.
La chaîne en fer emplo^'ée est représentéey?^.^
et 8, PL y. Elle se compose de cinq files juxtapo-
sées, de maillons placés de champ et de boulons ri-
vés transversaux qui relient le tout à la faveur du
chevauchement des maillons d'une ligne à l'autre.
Ces maillons sans soudure sont construits à l'em-
porte-pièce avec des barres de fer corroyé de o"*,o5
de largeur sur o",oi3 d'épaisseur. Pour la chaîne
du treuil , les maillons avaient été évidés comme
le représente la jîs. (7) , et un chevalet en fonte
consolidait le maillon. Pour la chaîne du levier à
battre , on s'était contenté d'évîder à l'emporte-
pièce le passage des boulons.
On conçoit quelles garanties uu tel câble offre
contre lea ruptures*
PRJB BiAssAo (hautb-loire). a49
Qaant aux outils du sondage de Leinpdes,
sans nous arrêter à la sonde elle-même (sonde
en fer carré de 4 ^ 5 centimètres d'équarrissage ,
tiges de 6 à 9 mètres de long emmanchées à vis)»
aux outils (trépan à tetton, trépan à fourche,
tarière ordinaire, tarière américaine, tarière fa sou*
pape, tarière fa houlet) employés aux cinq calibres
o",a6,— o^ïî I , — o", 1 6,— 0", 1 38,-*'0", io6 , sans
plus nous arréteraux outih dits trépan fa ressort et
patte d'écrevisse dont on s'est servi pour équarrir
sous les colonnes de retenue, fa ceux dits cara-
oolle, cloche fa écrou, cloche fa galette et langue
de serpent employés pour parer aux divers acoi-
dents du sondage , tous outils décrits par M«De*
gousée dans les Annales desmines^ 3*" série, tome
XlVy p. :) i5 et suiv., nous nous bornerons fa enr^
gistrer les quelques dispositions ci-après concer»
aant Tassemblage des tuyaux, la pose de la co-
lonne perdue n"" (4) et les coupe-tuyaux dont il a
été fait usage*
1^ On ne s'en est point tenu pour l'assemblaffe
des tuyaux du sondage de Lempdes au procédé
des boulons fa écrou décrit par M. Degousée dans
le mémoire déjfa cité , et on y a mis en pratique
le procédé d'assemblage usité dans les ateliers de
chaudronnerie, en rivant sur mandrin intérieur
des boulons ordinaires , ainsi qu'un des premiers
Kind l'a pratiqué dans son sondage de Gessingea
exécuté de 1837 fa 1839.
Le mandrin employé au sondage de Lempdea
difière du reste notablement de celui de Kind.
Ce mandrin se composait, comme celui de Kind,
de deux pièces; l'une, suspendue a la clef de re-*
levée ou pied de bœuf, consiste essentiellement en
an tronc de cône massif porté fa l'extrémité d'une
250 SONDAGE DE LEHPDES,
•
tige, et sur Tune des arêtes duquel est fixée une
plaque formant plan incliné : cette pièce, une fois
descendue au mouvement de la frette à river, n'a
d'autre mouvement à prendre qu'un mouvement
de rotation sur elle-même, dontreffet est d'amener
successivement son plan incliné en regard des bou-
lons à river. L'autre pièce n'est autre chose qu'une
tige carrée brisée à sa partie inférieure, de façon à
s'adapter sur le plan incliné et terminée à l'oppo-
site de sa face de glissement sur le plan incliné
par une facette verticale formant coin avec elle.
C'est cette facette qui successivement presse les
têtes des boulons à river en raison de l'efibrt exercé
à coups de marteau sur la tête de la tige.
a® Passons aux dispositions employées pour le
placement de la colonne perdue n^ (4) de 87
mètres.
L'assemblage des manchons composant la co-
lonne étant achevé, on a adapté à l'oritice du der-
nier tuyau une forte frette en fer présentant en
regard l'une de l'autre deux entailles ayant la
forme d'une L.
Pour saisir et suspendre à la sonde la colonne
ainsi préparée, on a, à la suite de 80 mètres de
tiges ordinaires destinées à contribuer par leur
poids à son enfoncement, assemblé une tige à
renflement, portant au plus fort de son renflement,
calculé pour remplir à peu près la colonne perdue,
deux fortes oreilles que Ton a logées au fond des
deux entailles LL. La colonne ainsi suspendue a
été descendue par le seul poids du système, et
aussi en rodant de droite à gauche jusqu'à 180
mètres; pour la pousser plus bas, il a fallu re-
courir à la percussion.
A cet efiet, on a relevé toute la sonde en déga-
PRÈS BHASSAC (hAUTE-LOIRB). a5l
géant par un simple mouveaient de gauche à
droite, les oreilles de la tige à renflement des
entailles de la colonne perdue, et on a remplacé
la tige à renflement par une tige sur laquelle jouait
et glissait, entre deux rondelles, une sorte de
tampon conique dont le plus grand diamètre, le
diamètre supérieur, excédait celui de la colonne
perdue. On a redescendu la sonde, engagé autant
que possible le tampon conique dans la frette
terminale de la colonne perdue et fait danser
la sonde en la relevant de o'^yio à o"',i5 sur le
tampon ainsi engagé. Les chocs ainsi produits
sur le tampon, et partant sur la colonne, ont pu
la pousser de 180 mètres jusqu'à aoi"',a5.
o*£nregistrons enfin l'emploi fait de deux coupe-
tuyaux offrant des dispositions nouvelles.
Le premier de ces outils est représenté PL ^
Jig. 1 1 et I a ; il ne diffère essentiellement du coup^
tuyaux de M. Degousée, décrit dans les Annales
des mines ^ que par l'addition de ressorts.
Ces ressorts D, D', en ramenant les grains d'orge
B, B', contre leurs épaulem^ts aussitôt que cesse
le mouvement rétrograde d'introduction ou de dé--
placement de la sonde, en assurent l'action immé-
diate sur la colonne à couper.
Le second outil est 4-eprésenté PL V^fig. i3.
On s'est proposé dans cet outil, réservé pour
les colonnes d'un grand diamètre et partant aune
forte épaisseur de tôle (telles les colonnes n^ (i)
et (a) du sondage pour lesqueljcs il a servi), de
dooner, sans augmenter la torsion de la sonde ,
une grande puissance à l'outil, et pour cela on n'y
a conservé qu'un seul grain d orge D, et on le fait
agir à l'extrémité d'un levier très-court en rap-
prochant la sonde au plus près de la tôle à en-
Tome XIF, 1848. 18
!l5a 90NDAOB DE UMMBS}
Uiiner au moyen tfone pièce excentrique Iffl'
maintenue sur la |»rtie renflée G de la tige AI5L.
parla clavette E. r^ m n"
à la faveur du frottementxles pointes G,U ,0f ,
de Texcentrique sur les parois de la colonne,
Toutil vient se garer contre le mentonnet F que
porte cet excentrique lorsque la sonde est ma-
nœuvrée de gauche à droite, et il s'en dégage au
contraire pour travailler dès que la manœuvre in-
verse a lieu.
Pour couper une colonne avec cet instrument,
on commence par piquer, par entailler la tôle
d'une feçon discontinue, sur le plus grand nom-
bre de points possible; c'est ce qu'un seul homme
peut faire facilement, quel que soit le diamètre des
tuyaux , et ensuite seulement on fait parcourir au
grain d'orge toute sa course.
Le peu que nous avons dit des circonstances
d'exécution du sondage de Lempdes et de son
outillage, aura dû suffire pour donner une juste
idée des difficultés de ce travail et du mente des
moyens mis en œu^e pour les surmonter.^ Si le
sondage de Lempdes n'a pu être, ainsi qu'on se
l'était proposé, poussé à3oo mètres etplus,runi-
que cause en a été une nature de terrain dont la
facilité à s'ébouler, ou plutôt à se cjélayer dans les
eauï du sondage, bien que ce même terrain od-
posât généralement une grande résistance à la
marche assez lente des trépans, a dépassé toutes
les prévisions.
L^approfondissement du trou de sonde h 3oo
mètres , dans un tel terrain , eût nécessité l'emploi
de 6 à 7 colonnes de retenue au Heu de 4» et pour
cela il eût fallu partir d'un diamètre initial de
aondage de o*,3o à o*,33 au lieu de o*,2 1 .
PRi» B1IA88AC (hAOTB-IOIRe). a5S
Qè derpler cbiflfre de o*,2i une fois ^dipisau
contraire, il était bien difficile, pour ne pas dire
impossible^ d'a}ler plus loin qu'il n'a été fait. C'est
uq témoignage que, pour notre part, nous nç saq-
rions refuser, et à 1 entente parfaite de Tart du
sondeur, dont on a fait preuve^ d^qs toute la coq^i
duite du travail, M. TingénieuF Ayraud , commis
à sa directittp pqr Mr Dçgousée, e( ai| ^èlp dé^
ployé par M^le garde-mines Jusseraud, cbarg^
spécialement d'ep pqjvre réexécution daps Tintérêt
de ladministrationj aèle auquel nous sommes par*
ticulièrement r^dêvabl^^ d^ la généralité des détails
techniques consignés dans cette notice^ et de? de§f
sins qui ra.ccompagpeiit,
GONCLUSiOir.
Tous les résultats du sondage du Lempde? se
résument, à vrai dire» en ce fait capital qu'il a tra*
versé aaô'^fio de terrain tertiaire sans atteind|:e ni
terrain houiller ni terrain primitif, .
Nul enseignement autr^, qqaqt ^ la prpbaWlit4
d'une rencontre plus ou moins prochaine de Fun
ou de l'autre de ces terrain? , lors de l'abandon du
travail, ne ressort de l'étude propre des sissises
traversées, dont vQlcila successions
COUPE OiOLO&IQVS nu SONDAGE DE LEMPDES
•
fMmnt» ProTondMt
dei ÉOQSIiM. louie.
«et. V^t.
1 . Tenp TégèUle Mbiease « . 9,33 9,33
2. Sablt peafrgileax mic^c^. ,.«rt*t«*f** M3 o>os
s. 44y 4d, rou^e. .,,,,,,,.,,.» 0,43 1,38
4. 14, t^. gris-Terdâtre , 1 , 0,20 1,58
5. Id. id, ropgieâtro. ,,,,..,,,». 0,82 3,10
•. 14? un ^i| plus argileux^ gris-rougeAtre. . . s, 80 l,S0
7. i4t ià. Jaunâtre. ...,,.,. 8,00 0,80
S* Idf 44, peu micacé, Igrolpsflps. 0,86 7,16
9. 14, argilçqx^ grisAtrê. . ,., ^ ,,..,,. , 0,88 8^19
8o. Id. id. roogeâlre, à nojaaz gris. • . * i,84 9,38
^54 SONDAGE DB LBMPDBS ,
11. S«bleirgileax, plus rouge *•" !•»••
12. ià, moins argileux, plus micacé M^ ^y^
13. Argile sableuse Jaune-rouge ^»^ "*^
14. id, id. id. peu micacée 5,»0 20,oo
15. Id. bigarrée rouge et grise »fOO 2i,0Q
16. /d. id. id. moins pure. 9«t<> ^^^*
17. Id. assez pure, gris-Ycrdâlre. M* *^**
18. Sable gris-jaune «»W *^'**
19. Argile assez pure bigarrée ^«'^ ^*^
20. id. un peu moins pure, gris-verdâlre. . . • 2»W **»*'
21. Id. presque pure, rouge-brun etgris-terdâbre. 5»TT «»M
22. id. td. moins rouge «»»> ^••^
28. id. moins pure, nuancée de rouge et de gris. ^,55 50,7S
24. Id. id. gris et moins rouge « l>8û S2,2S
25. Sable argileux i(ris-verdâire 3«00 54,2S
26. /d. unpeuplusargileux,nuancéderouge-bnin. 5,25 88j50
27. Id. beaucoup moins argileux, gris-TerdâUre, à
gros grains 0,50 W,08
38. Sable beaucoup moins argileux, jaune-gris, à
grains plus fins "t» •*»*
29. Argile bigarrée, arec gros grains de quarU. . . 2,40 63,6e
80. Id. rouge clair «»«> •*»**
81. Sable gris-jaunâtre, i grains moyens 0»S0 e6,i6
82. Argile quartzeuse ronge-brique ^>^ ^^«^
83. Id. assez pure, bigarrée de rouge 7,10 74,70
34. Id. moins pure, rouge-brique 3»** '*'**
85. Id. bigarrée, quarUeuse , dure S>^ *^>^
86. Sable peu argileux, rouge, i grains Ans 0,80 83,56
87. Argile rouge, peu quartzeuse. .* W*^ ^^>^
88. Id. id. assez compacte et assez dure. . . 0,80 86,06
89. Sable argileux à gros grains. ^'^^ 88,70
40. Argile assez pure , rougeAire et peu quartzeuse. 2,80 91*50
4a. Id. d'un rouge plus foncé, compacte, dure. . 1,30 92,80
42. Sable argileux rouge, à gros grains l>30 • 94.60
43. Id. id. bigarré, compacte, dur 4,50 96,56
44. Id. id. rouge , A gros grains i«50 I0o,06
45. id. quartzeux, rougeâtre et gris-jaunâtre. •• 2,00 162,06
46. Argile bigarrée, rouge-brique et gris-jaunâtre. 2,00 164,06
47. Id. rouge, avec grains de feldspath 8,50 112,56
48. Id. un peu rouge , quartzeuse 1,00 113,56
49. Sable argileux, compacte, dur VO ii<f^
80. Argile rougeâtre, assez pure lifOO 128.06
81. id. moins rouge, moioi pure 2,00 130,06
82. Id. bigarrée 4,00 134,06
83. id. td. d'un ronge plus foncé plus micacée. i,4o I35,40
84. id. id. moins pure S,10 137 50
85. Sable peu argileux aveogros grains de qoaru. 1.50 t39,oo
80. Argile bigarrée, sableuse à grains fins, .... 8,00 142,06
87. Id. rougeâtre astes pure 4,50 146,50
88. Sable â gros grains Jaunâtre areo Teitfes d'ar-
gile rouge 1,40 147,90
89. Argile assez pure, bigarrée 1,70 149 60
•0. Sable peu argileux â grains fins. 0»40 156 60
01. AlfUobigUTèOOBMipaiOk 8,90 153,90
PRÈtf BRAssAc (hatjte-loire). a55
If. Andto ffrisltre et Jaanâtre sableuse 3,60 1S7,50
63. Id. bigarrée de rouge et assez pore 0,S0 158,00
«4. li. tableose , Jaune pâle 1,00 150 00
•5. Id. bigarrée, micacée 6,40 165,40
W. Id. à, sableuse, avec fragments de feld-
spath 3,00 160,30
R. Id, id. rouge tif. 4,84 174 14
M. Ifince lit de ealeaire » 174,14
U. Argile sableuse bigarrée 9,61 176,75
n. Id. id. à grains fins le gris domine. . 0,55 177,30
Ti. Sable A grains fins, gris-TerdAtre 0,45 177,75
ft H. A grains plus gros^^inte rougeâtre. . . 0,0S 177,80
T3. Id. argileux bigarré, r. 1,10 178,90
Ti. Id. peo argileux ,^uge 1,90 180,80
7S. Argile rougeâtre pe^de quarts 3,3S I83,i5
78. Id. id. plus pure 1,35 184,50
TT. Id. sableuse , bigarrée rouge et gris-blanc. . 4,90 189,40
71. Sable rooge vif et gris . A grains moyens 0,60 190,00
N. Id. pea argileux, gris verdâtre 0,50 190,50
10. Argile bigarrée avee grains de quarts 3,00 193,50
11. Sable peo argileux. A grains assez gros. . • • 3,50 196.00
Il id. A grains plus fins, d'un rouge assez Tlf. 0,65 196,65
13. Argile sableuse, bigarrée 1,85 198,50
M. Conglomérat qoartzeox 0,15 198,65
is. Argile sableose, A grains moyens. 1,30 199,85
M. Id, ploapare bigarrée, rooge et gTi»*Terdâtre. 1,35 901,20
17. M. id. un peo plos sableuse. 0,40 90t,60
M. Id. id. beaucoup pins rouge. 9,90 304,50
W. IdM id. moins rouge 1,60 306,10
1^ Id. moins sableux, rouge-Jaunâtre 0,90 313,00
II. Id. plus pore, rougeâtre. 4,40 3i7,40
92. Id. id. lonée rooge et gris 3,35 330,75
n. Id, id, bigarrée rouge-brique. • • • • 1,30 331,95
N. Id, «sseï pore, teinte rouge uniforme i»65 933,60
Ces assises n*ont présenté, comme on le voit,
Îo'une succession sans intérêt d'argiles sableuses et
e sables argileux y ddnt la distinction ne repose
guère que sur des variations de couleur etde grain,
et pour seules exceptions à cette nature argilo-
sableuse des dépôts, on peut citer le très-mince
lit calcaire n* 68 , et quelques parties blanches du
n* 56 faisant effervescence avec les acides.
Quant à la distribution relative des sables et ar-
giles, on peut remarquer pour toutes lois, d abord,
que les argiles prédominent sur les sables, car,
pour 56 couches d'argiles ou argiles sableuses d*une
1)56 BbtfDAGÉ bE tBlit^bfeS,
puissance de i70'',85 ^ on ne trouve que 38 cou-
ches de sables ou sables argileux d'une puissance
de 52",75;
Et encore que la prédominance des ailles va
croissant avec la profondeur , car si l'on partage
en trois la hauteur totale du terrain perforé > on
trouve :
SMeêêiêÊUesârmietux
DtDs le premier (ierè it ednches d'une é^issenr 4e ds^i
Dtos le deuxième lier» 9 — ». iSjM
Dtns le Iroifiéme. tiers 11 — — 9,M
Totaux. ...... 3s si;is
Àrfàet et àrgUa $abteuà$i»
Dâiis le ftr^ier tiers i« eeaches d'oné épitaww dé 4»,ai
Datas le deuiième tiers 18 -^ -* S^s4
Dans le troUième tiers . !^S — s- 6S»tS
ToUaz 58 iVfSS
Mais cette loi de succession des sables et argiles
qui^ au milieu d'incessantes variations, accuse seu-
lettfient, potir la péric^de telrtiàire représeiit#cparl«
323", 60 de sédiments perforés , un accroissement
progressif de la force de transpbirt des eaux sut le
point exploré , ne jette absoiutâent auôun jour
sur l'épaisseur totale du terraid tertiaire, et en-
core moins sUr ï'exîslence souterraine du terrain
hoailler«
A ce dernier égard, poui* péii qu on y réflé'
chisse, on verra que îe fait iui^àiême de l'a perfo-
ration du terrain tertiaire^ sans résultat sur une
hauteur de :ii5^,6o, n'ett apprettd gu^fte plus»
En effet , l'oriÔcé du sondage étant élevé *
%b mètres environ ail-déssUs dé là pàttîe ia p'^
approchée àa teriitôîrë hôuilb):, et p^di ^ 3.5Qt»
PBÈS BBifiSiC (hAOTE-|.OIRe). 2^^
tîntes emTiroa plus au Sud, la pente uniforme
yers le Sud , strictement nécessaire pour faire
passer le terrain houiller du point le plus rappro*
ché où il cesse d*étre observanle sous le sondage ,
n*ést due de J^ ^ ■ ou 5 p. o/o, ou moins de
3 degrés.
Une telle pente moyenne n'a évidemment rien
(finadmissibie ; nous disons une telle moyenne
pente , eat* il y à tout lieu de croire que l'épaisseur
de terrain accusée par le sondage n*est point le ré-
sattat d'un peddage régulier du terrain sous - ja-*
cent, mais bien d'ondulations de ce sous-sol plus oA
moins eompliquées ; et comme preuves de telles
ondulations et cmtre^pentes, nous pouvon3méme
donner l'épaisseur de terrain tertiaire de 96 mè«
très, travers , à 5oo ou €00 mètres de la lisière
dn terrain bOtfillér, par le puits d'eicploitation le
plus méridional du nassid,!'^ ttôuveau puits du
feo , ^lors qu'un piiits de recberche , placé II 1 35
mètreê plus au Nord , &v$it été foncé de près de
loomètresy dans le tettain tertiaire satis arriver att
tétrahl honiller.
La déclivité moyenne que ces den^ pnits assi-
gnent au terrain houiller sur cette partie de sa lisière
ne serait pas moindre, nous le ferons d'ailleurs re-
marquer» aue 10 p. 0/0 ou près de 6 degrés, c'est^
i-<iire douole de la déclivité moyenne suinsante
pour en abaisser la surface au-dessous du sondage
de Lempdes.
Nous pouvons donc dire en résumé qu^au point
dé vue ^éolbgiquë, Ià.quéâtibn dn pt'olôâgémëûl
sooteriraip du terraip houiller de Pfib^c , sous la
plaine de Êrioude » fuMÎMe «noofe dans edn en*
a58 SONDAGE DE LEMPDES,
tieri et que seulement le terrain houiller, dans
rhypothèse de son extension souterraine, doit être
tenu pour grandement déprimé vers le centre
.général du dépôt, pour déprimé d'au moins i5i
mètres, par rapport au point le plus bas de la
partie dénudée (le confluent d'Allier et d'Âlla-
gnon), c'est-à-dire d'une quantité qui s'éloigne
peu de la plus grande inégalité qu'offre la super-
ficie dénucfée (la cote du Pin , dont l'élévation, au-
dessus du même confluent, est de 167 mètres).
Mais au point de vue industriel , on peut, pour
le présent, au moins, considérer au contraire la
question d'utile exploitation du gite bouiller que
peut receler la plaine de Brioude, comme résolue
négativement par le seul fait de la grande épaisseur
de terrain stérile à traverser; et malgré l'insuccès
géologiquedu sondage de Lempdes, ou ne trouvera
point cette donnée trop chèrement achetée, si l'on
veut songer de combien de fausses spéculations et
d'essais ruineux elle préservera l'industrie privée,
depuis plusieurs années déjà tenue en éveil parla
possibilité d'asseoir vers le Sud de fructueux tra-
vaux sur le prolongement souterrain du tenrain
houiller de Brassac.
EN0IN8 BT OUTILS SHPLOTIÎS AU 80NDÂ6B DB LBHPDE8.
nmanon bis ficvris m la pumaiB ▼.
Fi§. 1. ÀUlif du nmdage^ vu ^éUvaiUm nrivtmt U gmnd tâti iê fM-
etoture,
T, traoil à doubla engrenage Mnrant i descendre» snipendra el re-
lever fonde ei colonnes de retenue,
r, treuil A embrayage et débrf jage ler? ant A faire damer la loade.
PRiS BRA8SAG (hAUTE-LOIRB). ^Sq
0, contre-poids.
EF, levier à batiro , ma ptr le treoil T'.
La partie poiniillée de la figure représenta lee dispostttou
prises lors de l'abaDdon du sondage pour arracher les colonnes
de retenue.
1, «y 1», 0, p, f , «, «0, emploi d'un mouton creux agissant de hêê en
haut sous la téta de la sonde. •
«^ ft, c, 4, «, /; y, mise en Jeu simufunée du treuil T» du lerier à
battre KP et d'un loTier auxiliaire §fg, a jant de longueurs de bras
de 9 métrés et de on,3; le treuil T agissant suc la base de là
colonne au moyen de la sonde, et les deux loTlen sur sa léie
au moyen de forts colliers en bois ed»
Kg, 9 «1 1. TremUâ dombU 9ngrênagê.
BF» 6H* double maniielle agissant sur Tarbie LH. ^
L'M', arbre intermédiaire transmettant au tambour AB, iii BOjiB
de l'engrenage L'RS, le mouYcment reçu de Tarbre LM.
Bt frein.
Ce treuil peut fonctionner à simple engrenage en Islsant
glisser Tarbre LM de façon à l'engrener directement aieo U
roue dentée R8.
Hi» 4 si s. Mode ^emhraigage $i d$ dibrtiyagê d^ ireM itrvami à fÊilrê
dêmer to nmde.
AB, mancbon mobile autour de Tarbre o€f du treuil, sur lequel
roule la chaîne à battre.
FTT'Diy, sorte de manchon susceptible seulement de glisser heri-
lontalement sur le même arbre <h/.
f, ff f\ tenons au moyen desquels les deux manchons sont mis en
eommonaulé de mouvement.
UUG, lofier A fourchette dont le Jeu autour de Taxe Tertieal , K é^
termine l'embrayage et le débrayage.
Mlf ,BQ, poulies serrant au Jeu du contre-poids pour ramener, après
chaque débrayage, le manehon mobile dans la pesitien qu'exige
l'embrayage.
^Î0. 1. Iseisr 4 MIrv.
LM , pièces de support du levier.
If poupée en fonte susceptible de tourner sur le bevIoB UL
0 , G, H , charnière et brides serrant A la fixer sur le levier.
A, n, », bande de fer boulonnée sur le levier et terminée en v
fort crochet T auquel s'adapte le cable du treuil A battre.
ABFB, chalne-cAble arrête A volonté en l'un des points c,e,e,e, d«
levier par le boulon D, et maintenue en outre par les brides Q,Q«
et par les Joues R, S.
'«9* T 9î g. CMus-edèfs e» fmr employée pour fâêro dmutr le «OMlf •
^*9o$ to. Mtmdrim omplofé pour essemèfer d HooU ordinmim Isf
frofife»t metuiifi dot ookmmet do rsfefMie.
C, cène massif suspendu A la tige AB et sur lequel est rapportée
une pièce plane FG formant plan incliné.
Sf tigenoblio brisée en t etee terminant en bisetn tlgn*
l60 «OUDAGV DB LBMPDBS.
M, P, Q, oreilles et guides dont Tobjet est de mêitânÊt H toin liGH
sur la face de glissement FG.
01 î lête de 11 tigiB mobile sur laquello , leloii le kesoin , on agit
pw IMreussion.
Zf anneau de suspension de la tige mobile.
fB , letler {prenant son point d'appni en 6 , et dont Tolloe «1 do dé-
gager la tige mobile eâ agissant sotte rAqaerre JLT.
T, repère gradué loAgitudinalement dont Fobjet est de Diefliler la
taise en regard dn bisean de pressioa et des bonlOM à river.
f%b 11 m â% ANvv-lMyMiéreaforli.
FF', tige de Tootil.
A, eylindre massif dans les enltlUet Q, (F| doqiMl tout loféf kê
grains d'orge mobiles B, B'.
li^jy, ressorts dont l'eiTet est de ramener lef grain» d'orge contre
leurs épaulements, et par conséqneDt d'en assurer le ]ea an
moment mémb où Ton veut taire traYailler l'outil.
ABC, tige dans laquelle est fixé le grain d^rge waiqne 0w
BH', pièce excentrique maintenue sur la partie renOée G par la
tlàtèttefi, nHiis pouvant lonrher Mittontaletaimt Jns^i/ilÉ
que le mentonnet F tienne bttlter tontre le grain d'orge D.
Gifl^ytf^i 0'\ pototes dont l'omet esA do donaer à IteMBirifne lo degré
do fixité nécessaire an Jea do henllk
nroTics
Sur les mines dejer de Sommorostro (provinces
basques. )
Pir Ht MAjnb, iDgteteur en «tel en miiNi.
Les montagnes situées entre Baracaldo et Som^
morostrOf près de Bilbao (provinces basques),
renferment des dépôts ferrugineux qui se suivent
sur uneétendue en longueur de plus de a»ooo mè-
treS) et sur une largeur d'à peu près i »ooo mètres.
CeuK-ci sont formés de différentes masses inter-
calées dans les grès psammitiques jaunAtres et gri-
sâtres dépendants du calcaire argileux qui domine
au Nord ^ vers Portugalette»
Ils se composent de fer spathique brunâtre
cristallin, et de fer peroxyde compacte ou concré-
tionoéi nvec mélange d argile jaunâtre, et plus ra-
rement de <|UartZ| sont plus ou moins caverneux
et renferment des nids disséminés de calcaire 1»-
mellairb blano.
Ces luttes doivent « sani doute , avoir été primiiî*
vemeni composés de fer carbonate» et c'est Tac-»
tion combinée des forces électro-chimiques et des
eaux d'infiltration qui les a remplis de crevasses
sur les parois desquelles «ont venues âe déposer
les belles héàiAtites qu'on y remaii^ue, et qui a
dbnné naiasanee aux nids de calcaire lamellaire
dont il est parseknék
L'extractîén des mines de Somimorastro est con-
duite 6MterraineweB4 , maïs fi^it mal entendre.
Du côté du village de ce nom, où se trouw l^plMA
a6a MINES DB FER
petit nombre d'exploitations, celles-ci sont, il est
vrai y ouvertes au bas de la montagne , conduites
horizontalement ou en montant, et les eaux in-
térieures sont écoulées au dehors par des galeries
ou par des canaux de conduite ; mais, du côté op-
posé y les ouvertures se font à de grandes hauteurs,
et les travaux conduits 4ant en montant qu'en
descendant sont gênés par les eaux , ce qui n'arri-
verait pas si l'on se plaçait tout d'abord au fond
des ravins profonds qui entrecoupent ces monta-
gnes fort élevées. On gagnerait d'ailleurs à ce
changement d'accourcir heaucoup le transport au
jour, qui n'est pas sans difficultés sur les pentes
très-rapides qu'ont à suivre les minerais extraits.
On n'observe dans fexploitation de ces mines
d'autres règles que celles de suivre , ainsi qu'elles
se présentent , les veines de minerai les plus pures
et les plus tendres; celles que l'on juge convenir
le mieux aux forges catalanes, les seules qui en '
fassent une grande consommation , et de laisser
les autres parties qui sont de beaucoup plus abon-
dantes, et qui conviendraient parfaitement aux
hauts - fourneaux. On pratique au pic et sans
aucun boisage, sur ces veines, des galeries et
chambres d'extraction horizontales ou inclinées,
de manière à en retirer le plus de minerai pos-
sible.
Lorsque les eaux gagnent les parties inférieu-
res , on les abandonne pour' se porter plus haut.
Quand la pureté du minerai diminue ou que sa
dureté augmente , on change encore de place. On
comprend combien un tel mode est vicieux , et
combien il fait tirer peu de parti des grandes ri-
chesses minérales que la nature a accumulées sur
ce point.
DS 80MM0B0STR0 (esPAGNE). ^63
Le minerai qui a été extrait est sorti au jour de
différentes manières , suivant la nature des voies
qui conduisent aux chantiers. Ce transport se fait
par charrettes à bœufs dans les mines où on entre
de plein pied ; à dos de mulet , dans celles où on
pénètre par des pentes ménagées ; au moyen de
corbeilles que des hommes portent sur la tète,
dans celles où on arrive par des escaliers.
Reçu sur les haldes, le minerai de Sommorostro
est trié et séparé en trois classes :
i"* Celles des minerais tout à fait purs, qui for-
ment une première qualité, au rendement de 60
p. 0/0 ;
2* Celle de minerais mélangés d'un peu d'aigle
jaunâtre et blanche , qui forment une deuxième
qualité, au rendement de 5o p. 0/0 ;
3® Celles des minerais impurs ou réfractaires
trop argileux ou trop quartzeux, qui ne convien-
nent point aux forges catalanes, et que Ton re-
jette.
Les mines de Sommorostro sont exploitées par
des gens du pays qui gagnent 6 réaux par jour de
12 heures, et qui s éclairent à la chandelle. Le mi-
nerai extrait, rendu sur les haldes et trié par eux,
▼aut alors en moyenne un 1/2 réal de veillon,
soit o', 1 3 1 5 le quintal macho de' 1 55 livres de
Castille qui équivaut à 7 1\43.
Le transport des minerais de Sommorostro jus-
qu'au port de Galindo, situé sur un petit affluent de
la rivière deBilbao, et distant de 4 kilomètres , se
lait par des mules oa par de petits chars à bœufs.
Les mules portent a quintaux k 2 .quintaux i/a ,
^it 178 kilogrammes, et font deux à trois voya-
ge par jour; les chars portent la à i3ciuintaux,
>oit 55o à 600 kilogrammes, et font régulièrement
^64 MiniS BS FM .
deui voyagea. Oo donne dans l'un et Vautre mode
un réal ou o^a63 par quintal macho.
Depuis Galindo jusqu'au Desierto, point de la
rivière de Bilbao , où les navires étrangers peuvent
venir charger les minerais de Sommoroatro, il
ny a guère que i kilomètre i/a. Le transport
sefEactue là par petites barques qui portent
100 quintaux, et qui sont conduites par un
seul homme , et ce transport ne coûte pas plus
de o^,o52 par quintal. Il en résulte que le mine-
rai de Sommorostro, tel qu'il est exploité aujour-
d'hui f et mis à bord des navires qui viennent
charger sur la rivière de Bilbao ^ peut être obtenu
an prî]( de q',63 le quintal macho, ou de 0^90 le
quintal métrique.
Les minea de Sommorostro qui , avec celles de
Barentin et du Pont-Neuf, alimentent presque
exclusivement les forges des provinces basques,
et, en partie seulement, celles de la Navarre et
des Asturiesy fournissaient, vers la fin du 18* siècle,
environ 800.000 quintaux de Castille, du poids de
46 kilogrammes. On n'en retire plus aujourd'hui
qu'environ 600.000 quintaux , par suite de la di**
minution du nombre des forges qui a été causée
par les déboisements opérés.
Oo voit par ce qui précède x i"" que l'extraction
actuelle des minerais de Sommorostro, calculée
sur le3 besoins des forges du pays , est tout à (ait
insignifiante par rapport k 1 importance qu'elles
ont, et qu'elles pourraient fournir beaucoup plus
sans qu'on eût à craindre de les voir s'épuiser de
très<»lopgteraps ( a"" que le mode d'exploitation
qu'on y pratique , constituant un vrai gaspillage
on fait supporter au peu de minerai qu'on en re«
M MimOlOtTRO (laUAGlIi)* §65
tift un fraie ênetk fortSi et qut Von p^d dMqmm-
titës considérables de minerais précieux,
CoB)liieQ aérait différente la aituation d^ ces
Biines 9 $i on avait remploi d99 quanUtéa astez
împertantaa d# minerai que Ton rejetif après Vw-
tractioD, et de œilea bien plus considérables enoore
que Yan ti'attaque paal Lea trayeux» pouvant
alors être poussés indistinctement sur toute la
masse 9 deviendraient suseeptibles d'être menés
ayee tout Tordre , la régularité et TéGOnomie in-
dispensablea. Les produits qu'ila donneraient se-
raient alors divisés en deux classes» Tune des miae-
rais les plus purs qui seraient réservés pour les
forges catalanes 9 Tautre des minerais mélangés de
plus ou moins de gangue qui seraient destinés aux
nauts-fourneaux. On aurait dans ce cas le double
avantage de tirer parti des minerais qui sont main-
tenant perdus, et de réaliser de plus grands béné-
fices sur ceux auxquels on s'est attacné jusqu'ici.
Cet emploi des minerais de la deuxième classe
se trouverait d'ailleurs facilement dans les hauts»
fourneaux des forges des Landes et de la Gironde,
qui trouvent difficilement aujourd'hui à s'appro-
visionner dans le pays. Les maîtres de forges de
ces contrées, pouvant charger les minerais de
Sommorostro au prix maximum de i franc le
quintal métrique sur la rivière de Bilbao, ne
f>ayeraient pas sur forge plus de a^5o à 3 francs
e quintal métrique, et ils les traiteraient fort
avantageusement en les mélangeant par tiers ou
moitié avec ceux du pays. & sen^ient , par leur
moyen, mis seulement à même de satisfaire aux
demandes sans cesse croissantes de Tintérieur de la
France, et l'envoi qu'on leur en ferait ne préjudi-
cierait en rien aux forges espagnoles qui n'auraient
a66 * MINB8 DE FER DE SOMMOROflTRO.
point h craindre de voir leurs marchés envabis par
nos fers.
Pour assurer ce nouveau débouché aux mines
de Sommorostro, il n*y aurait autre chose à faire
qu'à modifier l'article de la loi des douanes espa-
gnoles qui prohibe la sortie des minerais de fer, et
qu'à permettre la libre exportation de ceux des
minerais de la Biscaye, qui ne sont pas propres au
traitement direct. Espérons que le gouyerneaient
de Madrid , comprenant les vrais intérêts de son
pays , accueillera bientôt la demande qui a dû lui
être faite à ce sujet par le gouvernement français.
COMPTE REHDU
I/essais et cP analyses faites au laboratoire de
r Ecole des mineurs de S aint^É tienne.
Par M. GRUHER, Ingéoienr def minai.
TiuvâOX de 1846»
Cinq séries de minerais ont été essayées dans le
cours Je cette année :
i"* Une collection de minerais de fer et de
houilles de Saint-Âmbroiz (Gard) et des Vans
(Ardèche);
:i^ Une série complète de minerais de fer et de
houilles des environs de Collobrières (Var);
Z"* Une collection de galènes argentifères , de
cuivres pjrriteux, de cuivres gris argentifères, de
pyrites aurifères, de minerais aeferoxydulés et de
minerais de cobalt et de nickel du Valais (Suisse);
4** Une série de minerais de fer des environs
de Clermont (Puy-de-Dôme);
5° Divers aciers des fabriques de la Loire.
Je vais indiquer les résultats les plus intéressants
de ces recherches, et comme j*ai moi-même re*
cueilli sur les lieux tous les. échantillons des
deux premières séries, je dirai d*abord quelques
mots de leur manière d^^'étre daus le sol.
I* Houilles des environs de Sa-nt-Ambroix.
— Le terrain houiller de Saint-Ambroix, prolon-
gement Mord du bassin d*Alais, s'étend de Bes-
sègeaux Vans, sous forme d'étroite lisière entre
les schistes micacés au mur et les terrains tria-
siques et jurassiques au toit. Près des Vans, il se
Tome XI F, 1848, 19
968 TKATAtnt DU lAlORATOIRS
termine brusquêmetit le long d*ane puissante faille
qui le rejette en profondeur et le fait disparaître
sous lès assises du corallien. Malgré sa faible éten-
due en largeur^ il se divise très'-nettement en
quatre zones se succédant parallèlement du mur
au toit. A la base est un conglomérat, en bancs
irréguliers y privés de combustible mais abon-
damment pourvu de minerai carbonate en ro-
5 nous , disséminés sans ordre au milieu des lits
*argile schisteuse que Ton rencontre entre les
assises du poudingue. Par-dessus vient la zone
éminemment houillère ^ formée d*une alternance
de schistes , de grès fins et de couches de houille ,
mais cependant inégalement riche dans ses di-
verses parties : ainsi, au Sud et au Nord, où les
conglomérats sont peu développés, le combus-
tible est abondant (à Bessège on connaît au moins
douze couches, et aux Vans sept ou huit): par
contre , Fespace intermédiaire est presque stérile,
et les conglomérats singulièrement accrus aux
dépens des couches houillères. Une paissante
masse de schistes , également stérile en houille et
en fer, succède à la seconde zone ; puis une nou-
velle série de grés , de schistes et de houilles ter-
mine la formation carbonifère. Cette dernière
zone est cependant peu importante et ne renferme
que quatre couches , au Nord du bassin , dans le
district des Vans.
Les charbons du canton de Saint-Ambroiz sont
plus gras que ceux de la Grand'Combe, mais
moins bitumineux et moins collants que les houilles
ordinaires des mines de la Loire.Quant auxcendr^i
on peut assimiler les houilles de Saint-Ambroix
aux charbons raffords de la Loire, mais elles ren-
ferment généralement le double de soufre, savoir
en loaof enoe enviroa $ o/o de pyriteftji Si ron
compare ensuite entre elles les nouilles de la
deuxième ei de la quatrième SQQna« 00 reipar-
quera dans le combustible de la zone supérieure
une proportion plus forte de ouitières Tolatilas*
Voici au surplus les résultats de mes essais :
HOUIUCiBS DE U DBUXliXB IQM,
1* ff ouille de Bessige t
Pf rltof dâof
Coke 7t,70( Geodrei. • t,5^ khooUle. 0,OSt
Mittftref folilUci. • S7,S0 ) Carbone. • 70,10 oa loafre. . 0,01T
100,00 71,70
Le coke est bien agglutiné, dur et compacte.
D*après une série d'essais faits dans le labora-
toire d'AlaisJa proportion de coke varierait^ dans
leshouilles deBessège, entre 69,3 et 72/7 pour 100,
et la proportion de cendres entre 3,8 et 9,4
pour loo.
a* Houille de Pigère (canton des Vans).
a) Couche supérieure :
Coke. 08»40( Gendref • 5,19 Pjrttai. • . (^99»
MâtièrefTolattles. • n,00( Carbone.. 03,S7 oa loafVe* • 0,010
100,00 08»fO
Le coke bien collé et compacte.
b) Couche inférieure.
Coke. 00,86« GMidrw. . S,40 PfrHw. . • O.OM
MaUérei folaUle?. • 30.1&( Carbone. • 06,30 oaioofre. • 0,01i
100,00 oo,s»
Goke plus dur que celui de la couche inférieuR.
3* Houille de Combe Longue (centre du bassin).
Coke. 70,00 f Cendres. • 7,U Pyritef. • . 0,0S8
Blatiirca >olaUlef . . OO.OOi Carbone, * OS>SO oaionfre., 0,0IS
100,00 70,00
Le coke est compacte , bien collé et dur^
S^O TRAVAUX DU LABORATOIRE
HOUILLES DE LA QUATRlteE ZONE OU ZONE
SUPÉRIEURE.
I* Houille de la mine du Mazel (canton des
Vans).
Coke. • .
MaUères Yolatiles. • 34.00 1 Carbone. . 00,50 où loofre. • 0,000
.Coke. •.....• 66,00 ( Gendres. • hM Pyritef . . . 0,016
100,00 60,00
Le coke est plus léger et plus friable que ceux
des houilles de la deuxième zone.
2® Minerais de fer du canton de Saint" Am-
broioc.
Les minerais de fer du canton de Saint-Am-
broix sont très -variés et appartiennent à divers
terrains : chacune des formations, depuis le mi-
caschiste ou le gneiss jusqu'aux marnes oxfor-
diennes du groupe jurassique, renferme, sinon
des couches réellement exploitables, au moins
quelques dépôts plus ou moins importants. Dans
\e gneiss un fer oxydé quartzeux en roche, dans
lajormation houillère aes rognons de fer carbo-
nate lithoïde, dans le trias des hématites man-
ganésifères et du fer oxydé hydraté , dans le
groupe des terrams jurassiques la couche de Foo-
lite ferrugineuse et loxyde rouge compacte de
rOxfordclay ou du Kellowayrock.
Dans un précédent mémoire (Annales des Mines,
4*série, t. VII, p. 347), j'ai ^^^^ connaîtreles ter-
rains et les minerais de fer des environs de Privas,
et je rappelais que le même groupe de minerais
suivait les montagnes primitives de TArdèche
jusqu'à Bessège et Alais. Je puis ajouter aujour-
d*hui qu'il longe aussi dans le Gard et THérault,
le pied méridional des Cévennes, et se retrouve en
particulier aux environs d'Auduze, au Vigan et
à Saint*Gcrvais^
DB 8AlNT-*£TIBNlfS (lOIRE). 271
Les minerais affectent cependant en ces divers
lieux des caractères un peu variables; quelques
détails sur la disposition particulière de ceux de
Bessège ne seront donc pas sans quelque intérêt. iJn'*ÎJ^Sîm5rê
La formation métallifère par excellence du district principaiedadii-
de Saint- Ambroix se compose d'une série de grès, {[^broii. ^'"^
de marnes et de calcaires magnésiens, comprise
entre la formation houillère, d'une part, et le lias
de l'autre, terrain que les géologues de ces contrées,
M. Dumas en particulier, considèrent, avec raison
je crois, comme appartenant au trias. J'ai déjà
mentionné ce terrain dans le mémoire sur Privas,
mais il est plus développé aux environs de Bes-
sège , entre Privas et Aubenas , où j'ai eu occa- Triât à Prlfis
sion de l'étudier d'une manière plus complète, rt^Aubeoii.
depuis la rédaction du mémoire déjà cité ; il est
formé de deux parties bien distinctes. Immédia-
tement sous le calcaire du lias se montre, en stra-
tification concordante et passant insensiblement
au calcaire, une série de gros bancs de grès,
séparés les uns des autres par de faibles lits d ar-
gile verdâtre ou noire. Le grès est essentiellement
formé de grains quartzeux blancs, cimentés par
une masse kaoliuique ou feldspathique ; générale-
ment il est blanc, plus rarement coloré en jaune
fassant au rouge. Çà et là le grès offre, comme
arkose de la Bourgogne, quelques mouches de
baryte sulfatée, et ailleurs, au milieu des argiles
noirâtres, on découvre soit de minces filets de
charbon, soit de faibles lits de fer hydraté en ro-
che. Sous ces grès, dont la puissance varie de quel-
ques mètres jusqu'à 5o mètres, se montre toujours,
en stratification concordante, une série de scnistes
argileux tendres, gris, noirs, verts ou rouges, en-
tremêlés de minces lits de calcaire magnésien
à^a T1lAVAt)X Dt UBOHATOlRt
jaune. Les schistes eux-mêmes reposent sur tme
roche grenue, grise ou jaune, fort dure, qui se
compose surtout de dolomie criblée de concré-
tions siliceuses. Le tout a une puissance moyenne
de 20 mètres , et s'appuie directement contre le
terrain primitif. Les scnistes offrent de rares emr
preintes de fougères peu nettes et présentent,
comme le grès , quelques parties isolées, ou même
de petites veinules de baryte sulfatée. Évidem-
ment ces détails doivent sufiire pour prouver que
si la partie supérieure de notre formation peut
encore être réunie au lias sous le nom de grès inr
fraliasique , il n*en est plus de même de la partie
inférieure qui a beaucoup plus de rapports avec les
marnes irisées , ou en général avec le groupe ap-
pelé trias. Mais en même temps on voit que le
trias est alors aussi intimement uni au lias que
celui-ci Test aux autres parties des terrains juras-
siques.
On peut particulièrement bien observer tout
Tensemble de ce terrain au Nord de Privas , le long
du petit ruisseau dit le Charalon, ou bien entre le
mont Charay et le mont Gourdon , à mi-chemin
de Privas à Aubenas , ou enfin au Nord d'Aubenas,
en se dirigeant directement vers MercueretPrades.
IViiiàtoiége. A Bessège , ce même terrain de grès et de ma^
nés schisteuses se montre sous le lias et repose sur
la formation houillère à stratification discordaDte;
mais les gi^ sont moins abondants, et par contre
les calcaires magnésiens et les marnes beaucoup
plus répandus; en outre la formation entière a pris
un iHéveloppement plus considérable, et tandis
qu*à Privas le minerai de fer est en quelque sorte
un accident dans le trias, il y est au contraire ré-
pandu avec profusion aux environs de Bessège, de
ielle sorte que la formation entière a pris une teinte
4>creu8e très-prononcée. De plus, le terrain est gé-
néralement manganésifère, et même, près d*An«
duze, on vient dy découvrir un gîte très-remar-
, 4]uable de calamine et de galène. Jusque dans
plusieurs de ses plus petits détails, ce terrain offre
une analogie frappante avec la formation triasique
de la Pologne et de la Silésie, que nous a faitcou-
naitre M- Jrusch; et saâs doute cette analogie est
un motif de. plus pour classer le terrain dolomi-
tique de FArdèche et du Gard dans le groupe du
trias.
Entre Bessège et les Vans^ le terrain triasique
couronne une série de hautes collines dirigées du
Sud au Nord. Ses assises plongent en pente douce
à TElst sous le lias et affleurent toutes sur le re-
vers occidental qui est beaucoup plus abrupte.
Au-dessous et à mi-coteau, ressort le terrain houil-
1er. Sa stratification est tout à fait discordante;
Tinclinaison de ses bancs est en effet beaucoup
plus forte , très-souvent même complètement in-
verse, tandis que les rapports du trias avec le lias
sont ici, comme à Privas , des plus intimes. Quant
à la composition du trias et à 1 ordre de 'succession
de ses assises , il y a des différences assez notables
entre Privas et Bessège. Dans cette dernière lo-
calité, on trouve ^la base du terrain une puis-
sante masse de grès blanc quartzeuz, en tous
{>oints semblable à celle qui précède à .Privas le
ias^ et y forme ainsi le dernier membre deJa
série triasique.
Sur le grès reposent quelques minces lits d'ar-
giles marneuses , le plus souvent jaunes , quelque-
fois gi:isçs; puis généralement une couche de fer
bydrs^té ji[ianganésifère. Au toit du minerai pa-
2^4 TRAVA1]X DU LABORATOIRE
rait une succession assez variée de bancs calcaires
et dolomitiques peu puissants, entremêlés de
marnes et de grès argilo-calcaires. Vers le haut
surtout, les grès dominent de nouveau. Toutes
les roches qui sont au toit de la couche de fer sont
d'ailleurs plus ou moins ocreuses et magnésiennes,
tandis que les grès de la base sont blancs et essen«
tiellement quartzeux. Lorsque la série des assises
est complète, le minerai parait è peu près au
centre de la formation, et la puissance totale du
terrain semble être de 5o à 60 mètres.
Illncrai ds fsr; La puissance de la couche de Ter n'est point
dtttrtif. uniforme; au maximum elle est de a mètres à
2",5o. Quelquefois elle disparait presque entière-
ment, mais on retrouve toujours sa trace, un
mince lit d'argile ocreuse, placé à une dizaine
de mètres au toit du gros banc de grès qui sert
de base au terrain triasique. La nature du mi-
nerai varie aussi : c'est toujours, à la vérité , un fer
hydraté manganésifere, mais tantôt à l'état ter-
reux, tantôt sous forme d'hématite brune, ici as-
socié h du calcaire plus ou moins magnésien , là
mêlé d'argile ou de sable argiloKjuartzeux.
Malgré ces différences, le minerai appartient
réellement à une seule et même couche, ou s'il
en existe plusieurs, elles sont au moins très- voi-
sines et se substituent ordinairement les unes aux
autres.
Le trias se fait remarquer, à Bessège comme à
Privas , par des veinules de baryte sulfatée ; le mi-
nerai surtout en est rarement exempt. C'est un
défaut, sans aucun doute, mais auquel le man-
fmèse sert de remède. Effectivement les fers de
essège sont sulfureux , mais beaucoup moins
qu'on ne serait tenté de le croire d'après la nature
DB SAIST'-iTIENNE (lOIRB). 275
sulfureuse des charbons et des minerais. Ils sont
rouverins au rouge faible , mais se travaillent fort
bien à une température élevée , et sont aussi très-
tenaces et flexibles à froid; aussi les applique-t-on
avec succès à la fabrication de la tôle; le soufre du
minerai reste en grande partie dans les laitiers,
uni au manganèse et au calcium , et les colore en
jaune-olive.
Outre le fer, le trias du Gard renferme aussi Galamiiieet|i-
dela calamine et de \a galène ^ et sous ce rapport JJJJq^JIJJ**™*
surtout, Tanalogie est grande entre les deux ter-
rains des Cévennes et de la Pologne. Un gtte re-
marquable de calamine a été récemment découvert
à quelques lieues d*Anduze, et les travaux d'ex-
ploration y sont poussés avec activité. A l'affleure-
ment on observe, du toit au mur, les assises sui-
vantes : calcaire magnésien du trias, calcaire ma*
gnésien criblé de galène, calamine cellulaire envi-
ron I mètre, fer oxydé hydraté manganésifère,
marnes ou argiles ferrugineuses plus de 10 mètres;
srès blanc quartzeux à la basedu terrain triasique.
On voit que le zinc et le plomb paraissent intima
ment liés au fer et ont pris en partie sa place. On
peut jdonc espérer que des recherches ultérieures
feront aussi connaître ailleurs de la calamine dans
cette longue zone de trias qui entoure à TEst et
au Sud le plateau central de la France. Cependant,
comme en Pologne , on doit s'attendre non point
à une couche continue, mais plutôt à une série
d'amas qu'il sera cependant facile de retrouver,
puisque leur position correspond toujours exacte-
ment au même niveau géologique. Je n'ai point
trouvé de fossiles dans le calcaire magnésien de
Bessège. J'ajoute ici , pour prouver l'analogie du
terrain des Cévennes avec celui de la Pologne ,
076 munurtx ou lAMMumiu
ijuelqties «straitode Fouvrage allemaitd de Pusdi.
TriM Ea Pologne et dans la Silésie aupérieurei le
^'^°^' 4rias repose^ comme dans le Gard , directement
8UF la formation houillère. La roche domioante
du terrain est un calcaire sensiblement schisteux ,
on divisé par petites assises ; le grès proprement
dit semble mauquer. Par Contre le calcaire est
fréquemment siliceux au contact du terrain houil-
1er; plusaottvent il est ai^ileux ou ferrugineux,
et au toit de la couche «oétallifère , essentiellement
nuignésienk Le mineur distingue en effet, relati-
-vemetit au ^te métallifère, la roche du mur et la
roche du toit^ et cette distinction est fondée dans
la nature. Le premier est un véritable calcaire gri-
eàtre, plus ou moins argileux, à structure schis-
teuse et ondulée , pourvu des fossiles du Muschdr
kalk^ le second est un calcaire doloaùtique , à ap-
patenoe arénacée et cellulaire, d'une nuance jaune
. ou brune. De nombreuses cavités et des fissures
îrrégulières le traversent en divers sens et effacent
.4oute trace de stratification.
Entre ces roches si différentes est la couche
métallifère , ou plutôt k série des amas plusoa
moins discontinus de fer oxydé hydraté roangané-
siftre, de calamine et de galène. Les trois mine-
rais sont positivement contemporains, se substi-
tuent indiflféremment l'un à Tautre^ et, lorsqu'ils
manquent tous les trois , on retrouve au moins à
leur place ua oûiice lit d'argile ocreuse , qui sépare
le calcaire ^is foitmaat le mur de la roche dolo-
nii tique brune d^u toit. Les minerais sont , du reste,
liés plus intimement aux roches du toit qu au cal-
caire du mur, car de petits amas subordonnés de
ler^de sine et^.plomb^ se rencontrent quelquefois
«u flaiUeu du loit^ > ot jamais ^^ns le palcaire du
mur. Dâtid les Gé veûties égàlemcHEit , le grèsîdfé^
rieur est exempt de minerai , tandis que toutes les
assises du toit sont colorées par le fer et le man-«
ganèse.
En France , le fér est le minerai le plus abon-*
dant de la formation triasique, et, jusqu'à pré^
sent du moins, on ne connaît la calamine et la
galèoe qu'aux environs d'Aadu^e. . En Pologne »
par contre , le zinc et le plomb sont au moins aussi
répandus que les mioeraiBde fer, et très4réquem«-
ment ont entièrement pris, sa place; cependant ,
même alors, tout le terrain est fortement ocreux.
La calamine repose en général directement sur le
calcaire du mur, et la galène forme, comme ii
Anduze, la portion supérieure du gîte. Plus rare-
ment, Tun ou l'autre de ces deux minerais man-
que également; ainsi àTarnowitz, en Silésie, la
galène seule s'est développée.
Dans tous les cas, la calamine et la galène ont
pour gangue un calcaire magnésien très-argileux ^
fortement jauni par le fer; souvent même, le car-
bonate de zinc est très-riche en fer et prend alors
le nom de calamine ro££^6; on arrive ainsi aux mi-
nerais de fer proprement dits, qui toujours sont
un peu zincifères et déposent des cadmies dans
les hauts-fourneaux. Mais je termine cette longue
digression, car j'en ai dit assez pour établir l'iden-
tité de deux formations métallifères aussi distantes.
Giton6maintenaQtlesapalyscs.de qudques mi-Anaiyte detini
nerais du canton de Saint-Ambroix. Tmhl^l ^^"'
Jai analysé trois échantillons provenant de la v Minerais
«one qui s'étend dans la direction Nord-Swi , de- *** •"'"•
puift le bourg de Bannes au village de Sailes^esM
Ganières près de Bessège.
Immédiatement ttU^essus ées Salles « la touche
1
2'jS tRAYAXnt BU LABORATOIRE*
da trias affleure dans le col de Pierre-Morte et se
Êoursuit dans la direction du bourg de Courry.
ile a de 1 à 3 mètres de puissance et plonge sous
le calcaire supérieur du lias. Le minerai est du fer
hydraté concrétionné , à gangue argilo-quartzeuse.
Quelques parties passent même à Thématite brune.
L^analyse a donné :
Peroxyde de fer 0,550
Alumine solnble 0,032
Oxyde rouge de manganèse; 0,026
Carbonate de chaux. 0,004
Carbonate de magnésie. • 0,025
Argile et quartz avec traces de baryte solfatée. 0,260
Eau et oxygène du manganèse 0,103
1,900
Essayé avec ^5 p. o/o de castine , le minerai a
donné 4^,3 p. o/o de bonne fonte grise très-tenace
et peu sulfureuse.
A 2 kilomètres au Nord de Pierre -Morte,
auprès du hameau de Frigolet, on observe plu-
sieurs bancs de minerais peu puissants; ils se suc*
cèdent à de faibles distances et sont, les uns à
gangue calcaire, les autres argilo-quartzeux.
Un échantillon de la seconde espèce m'a donné :
Peroxyde de fer 0,490
Gangue argilo-quarizeuse. • 0,368
Oxyde de manganèse. . • . 0,055
Alumine et magnésie traces.
Eau 0,087
1»000
Soumis à Fessai avec 3o p. o/o de castine ^ il a
donné 87 p. 0/0 de fonte très-graphitique et man-
ganésifèrfs, complètement exempte de soufre.
Le troisième échantillon vient du domaine de
DE 8AINT-ÉTIBNNB (lOIRB). a^g
MoDgros y commune de Bannes. La couche métal-
lifère se compose de deux parties : l'une riche et
compacte à gangue de calcaire magnésien ; et l'au-
tre pauvre y terreuse et friable.
Un échantillon de cette dernière catégorie m'a
donné :
Peroxyde de fer 0,330
Argile un peu sablonneuse avec ) ^ . ^^a
traces de baryte sulfatée. . . j "'*^"
Alumine soluble. . . ; 0,011
Oxyde rouge de manganèse. • • 0,046
Carbonate de chaux. .,.••• 0,009
Carbonate de magnésie 0,010
Eau et oxygène de manganèse. • 0,114
1,000
Le minerai a fondu avec 4o p^ o/o de castine,
et la proportion de fonte s'est élevée à a i ,8 p. o/o.
Elle était grise, manganésifère , légèrement sulfu-
reuse.
Les trois analyses ci-dessus accusent une forte
proportion de manganèse et , en effet , tous les
minerais triasiques au district de Saint-Ambroix
dégagent du chlore , lorsqu'on les traite par l'acide
muriatique.
Le manganèse caractérise également les mine-
rais infra-hasiques de Privas. (Voir le mémoire sur
les minerais de fer de l'Ardèche, Ânn. des mines,
4* série, tome VII).
Le lias au toit immédiat du terrain triasique, ^ t* Minerai de
ne renferme aucun minerai; mais, comme à Pri-Jj^çf wrug-
vas, dans le Buget et ailleurs, une couche de fer
ooliiique succède directement à ses dernières as-
sises marneuses.
Cependant elle ne paraît qu'aux Avelasses dans
aSo TRAYAVX PXJ M9M4TOIM
la eoomtune de Banaea (i}^ $ur la route départe
mentale de Saint-Ambroix aux Yana i où lea pro<-
priétaires de la for^e d'AJaia ont fait faire Quel-
ques fouilles. Le minerai est calcaire et criblé de
bélemnites. La couche a i mètre de puissance
totale, mais il faut en déduire divers lits de marnes
stériles d'une épaisseur de o"',4^ ; la teneur
moyenne des o",6o. restants ne dépasse point
^5 p. o/o, et la fonte obtenue est sensiblement
phosphoreuse*
^ a* Mineni ife Une couche supérieure plus importante se
OtfonMar* Tjiontre, comme à Privas, vers la base de l'étage
oxfordien. Elle est aujourd'hui exploitée ^ au col
de Pierre-Mortè , par les propriétSiires de la forge
de Bessège. Le minerai est en partie du ler
oxydé rouge feuilleté , en partie du fer oxydé
siliceux , dit agatisé. Dans les travaux intérieurs
la couche a une puissance utile de l'^^So, sur les-
quels assez souvent il y a jusqu'à i^^^ao de mine-
rai agathisé. Mais, comme à La Voulte, le gtte se
présente sous forme de grande lentille» renflée
vers le milieu et amincie sur les bords. Effective-
ment le long des affleurements du côté Ouest et
même au Sud , il se subdivise en plusieurs Uts
peu puissants , séparés les uns des autres par une
série de bancs schisteux et calcaires.
Le minerai , de bonne qualité pour fonte de
forge y est ajouté à Bessège au fer hydraté du trias
pour rehausser son rendement. Traité seul il
donne à fessai de 45 à 5o p. o/o de fonte.
4* Minmitde Le terrain houiller de daintrAmbroix renferoie
fer^^ terrain ^^^-^ avons- nous dit, du minerai de fer. On le
^— "^i— »■ - ■— 1 1111 ^1 I . I II I II — — ^
(1) On vient de le rencontrer également prés do
bourg de Gourry*
^encontre à deux iiau , som forme db grès fins
argilo'micacés ferrugineux et de rognopA , plné
ou moins épars, de/er carbonate Uthoîde. Le
premier mérite cependaut à peine \e nom de mli»
nerai; c'est un grès schisteux ordinaire, simple*
ment coloré en rouge par de l'oxyde de fer et
donnant en moyenne de lo à i5p. o/ode fontes
On le voit, particulièrement à la base du terraÎA
houiller , en couches minces de o",4S ^ oP|6o de
puissance.
Un échantillon soumise Fessai a donné i5|5
p. o/o de bonne fonte grise non sulfureuse , et,
par l'analyse , je suis arrivé à la composition sui*
vante :
Peroxjde de fer 0,935
Âlamine 0,005
Oxyde de manganèse. . . • 0,003
Carbonate de chaux. .... 0,007
Carbonate de magnésie . . • 0,008
Résidu sableux. et mieacé« . 0,668 -
Eau; . * 0,068
0,994
Le minerai en rognons est tout a la fois plus
riche et plus abondant. On peut en distinguer deux
variétés. La première se compose de rognons irré-
gulièrement disséminés dans la bande des con^
{^lomérats , au mur des couches de houille. On
es retrouve dans cette position partout , depuis
la Grand-Combe jusqu'aux Vans; mais comme la
masse des conglomérats est surtout considérable
à 6 ou'S kilomètres au nord des mines de Bessège,
sur la rive droite de la Ganière, c'est aussi là que
le minerai se montre avec plus de profusion. Ëo
parcourant les nombreuses collines qui bordent la
aSa TRàYÀVX BU UBOBÀTOIRB
Ganière, dans la commune de'Malbosc^ on voit
le sol littéralement jonché de rognons de fer car-
bonate. Ce sont tantôt des masses globulaires évi«
dées à l'intérieur, ou remplies de sable argih>-
quartzeuXy tantôt des écailles de rognons déjà dé-
lités ou brisés. On en trouve de toute dimension^
depuis la grosseur d'un œuf jusqu'à celle de la
tète d'un homme.
Tous les rognons étaient originairement enve-
loppés d'argile sablonneuse que les eaux ont sen-
siblement entraînée. Ils formaient avec cette ar-
gile des assises phis ou moins continues, au milieu
des conglomérats.
Le minerai est facile à réduire , assez riche et
de très-bonne qualité; on l'a déjà occasionnelle-
ment utilisé aux hauts-fourneaux de Bessége,
spécialement pour fonte de moulage.
Un échantillon , un peu altéré par l'action pro-
longé de l'air , a donné :
Oxyde de fer 0,609
Argile sablooDeose. . • • 0,241
Carbonate de magnésie • . 0,012
Carbonate de chaux. • • • 0,005
Alamine 0,014
Eau et acide carbonique. . 0,119
1,000
En ressayant avec aS p. o/o de castine, on a
obtenu 45»5 p. o/o de bonne fonte grise très-te«
nace, ne contenant ni soufre ni phosphore.
La seconde variété de minerais en rognons se
{présente plutôt concentrée en bancs continus dans
e voisinage des coucbesde charbon. Il est cepen-
dant fort clair-semé à'Bessège même, mais plus
répandus vers le nord du bassin , où il est associé
DE SAINT- ÉTrBNms (loirb). ^83
aux couches houillères de la mine de Pigère. On
le voit au milieu des schistes qui avoisinent le
combustible , sous forme de blocs à peu près sphé-
riques; ayant jusqu'à o",6o de diamètre et se suc-
cédant presque sans interruption sur deux et par-
fois trois lignes parallèles. Leminerai est compacte
et dur , plus argileux que la première variété ,
tenant en moyenne 35 p. o/o de fer.
' Voici la composition d'un échantillon pris à
l'affleurement des couches de Pigère :
Carbonate de fer 0,737
Carbonate de manganèse. • • 0,015
Carbonate decbanx 0,009
Carbonate de magnésie. • • • 0,006
Argile • 0,211
EaaetmalièrescharbonneQses. 0,022
Tooo
En ressayant avec 20 p* 0/0 de castine on a
obtenu 36 p. 0/0 de bonne fonte grise très-tenace,
ne contenant ni phosphore , ni soufre.
Il semble que dans le canton de Saint-Ambroix, 5* Mlntrabdt
tous les terrains soient ferriftres; on trouve auJI^rdiiiiiieiiGhis-
moins un bancdemineraide fer jusque dans lemica*
schiste; il est stratifié parallèlement aux assises du
terrain , à une faible distance du terrain houiller,
près du hameau de Sabuscles, dans la commune
de Malbosc. Cest du fer oxydé rouge en roche, à
gangue de schiste argilo-quartzeux ; mais comme
sa teneur moyenne est au plus de 3o p. 0/0 , et
que la puissance de la couche ne dépasse point
o",4<', on ne peut point songer sérieusement k
futiliser aujourd'hui.
Quoi qu'il en soit de ce gîte , on doit recon-
naître que le district de Bessege est l'un des points
Tome AI F, i848. ao
^84 TRAVAUX DU .LAB0EATQIIU5
de la France les mieux placés pour Viadustrie des
fers: houilles grasses d'une exploitation aisée, et
choix très-varié de minerais de fort bonne qualité;
aussi on peut , sans crainte de se tromper, pro-
mettre aux usines de cette contrée un avenir des
^plus brillants.
Dans le départementdu Var, jeme suis occupé
de Tétude du bassin houiller de GoUobrières et
des nombreux minerais de fer de la contrée, qui
sont, malgré l'analogie des formations , bien dif-
férents de ceux du canton de Saint-Ambroix.
3^ Houille de Collobrières. —^ An miMen du
massif primitif, appelé les Maures j situé le long
de la mer , entre Toulon et Fréjus , se trouve le
petit vallon de* GoUobrières. Deux formations en
occupent le fond , le terrain houiller et le grès bi-
garré. Le premier n embrasse dans le sens de la
vallée qu'une longueur de 2.000 à 2.5oo mètres,
^t transversalement une largeur maximv™, ^^
600 mètres. La surface totale du bassin houiller
est donc au maximum de i5o hectares, et caérne,
de cette faible étendue, une fraction très-oiiaitQ^
est visible au jour; tout le reste est recouvert par
le grès du terrain triasique. Sa puissance n excède
point 60 mètres. Une seule couche de houille y
est connue, et je ne pense pas qu'on en trouve
une seconde. Elle affleure au pied du flanc méri-
dional de la vallée et plonge, comme toutes les
assises du terrain supérieur, vers le Nord-Nord-
Ouest, sous un angle minimum de 25"". Son épais-
seur utile n'est en moyenne que de o",6o; maigre
cela , on l'exploite avec avantage , et les prodails
sont livrés à l'arsenal de Toulon comme charbons
de forge. Effectivement les caractères extérieurs et
l'analyse rapprochent ce combustible des houilles
DB BAIXfHfrriENIfE (LOIRB). !|85
de forge de qualité inférieure de la Loire. Il est
très-Goliant et donnerait un bon coke pour les
hauts-fourneaux. Malheureusement on n'ose songer
à l'établissement d'une usine à fer^ vu l'étendue
si minime du bassin et la faible puissance de la
couche.
Les essais auxquels on a soumis la houille de
Gollobrières ont donné les résultats suivants.
Le mélange de plusieurs échantillons :
Matières vqliitQea. * 0,260
Carbone 0,683 U^i,. ^ -.„
Cendres 0,057 j^**- ^♦^*®
1,000
Un autre échantillon isolé un peu terne :
Matières volatiles. . 0,264
Carbone 0 J670 ) p^,,^ ^ -««
Gendres oloeer^'^^' ^'^^*
1,000
Par la distillation dans une cornue de verre :
Bitume •0,i(»
Eau ammoniacale. / . 0,019
Matières gazeuses. . 0,097
Coke peu calciné. • . 0J81
1,000
Enfin on a trouvé dans la houille o,ooa de soufre
ou un peu moins de o,oo4 de pyrites.
4* Minerais dejer des environs de Collohrières
(Var). — Les minerais de fer, découverts dans les
environs de Gollobrières, sont de diverses sortes :
Du minerai carbonate lithoîde provenant du ter-
rain houiller ; du minerai en grains dans les fentes
ou poches du calcaire néocomien ; du fer oligiste
^86 TRAVAUX DU LABORATOIRB
en feuillets minces dans les schistes argilo-micacés,
du fond de la vallée de Collobrières; du fer oxy-
duU , régulièrement stratifié dans le schiste micacé
du mont-Sauvette; enfin une roche de grenats
rouges avec du fer oxjrdulé et du bisilicate de fer
dans le schiste micacé du flanc Sud de la vallée de
Collobrières.
Passons en revue ces divers gites et les minerais
qui en proviennent.
a) Minerai carbonate du terrain houiller de
Collobrières. — La couche de houille du bassin de
Collobrières est divisée le long des affleurements
en deux parties distinctes, par un nerf d'aigle
schisteuse au centre duquel se trouve une série de
rognons, et même en quelques points un banc
continu de fer carbonate lithoïde, dont l'épaisseur
varie de o",o5 à o*",io. Dans la profondeur, les
rognons deviennent de plus en plus rares, et à
3o mètres du jour , comptés verticalement, le mi-
nerai a complètement disparu, et la couche de
houille n'est plus divisée; c'est donc un gîte à peu
près insignifiant* Je citerai néanmoins les résul-
tats d'un essai par voie sèche :
10 gr. de minerai carbonate correspondant à
7''',i4deminerai grillé, ont été essayés avec i*'',5o
de carbonate de cha ux ou o''',84 de chaux caustique,
ce qui donne : matières soumises à l'essai, 7*''j98.
On a obtenu :
gr. gr.
Fonte 3,84 ) s. oq
Scorie 2,45) ^^^^
Calot total. 6,29 d'où oxygène. 1,69
La gangue pèse. . .* 1,61
La matière argileuse s'élève à. 1 ,59
D'où gangue soluble. . . . 0,02
BC SAINT-&TIB5NB (lOIRE). 287
La fonte est très-grapliitique et pure. La scorie
blanche, opaque , même pierreuse.
Le même minerai a été analysé par M. Diday
(Annales des Mines , 3* série , t. XX , p. 3^1 ) • Il
a trouvé 33 p. o/o de fer.
b) Minerai en grains des environs de Belgen^
cier.— Une longue plaine, de une à deux lieues
de largeur, à partir de Toulon jusqu'à Fréjus,
enveloppe comme d'une ceinture le massif des
Maures, et cette plaine se trouve elle-même bor-
dée au Nord par les derniers contre-forts de la
cbaine des Alpes. Une série de plateaux calcaires
appartenant, selon toutes les apparences , au
Î groupe néocomien , ^ont coupés à pic du côté de
a plaine et s'abaissent légèrement vers l'intérieur
des Alpes. Leur surface est sillonnée de fentes ir-
régulîères et arrondies, ou même de grandes
poches entièrement remplies d argile ocreuse ,
empâtant du minerai y^/^^rme à très-petits grains.
Quelques points sont exceptionnellement riches
et donnent par le lavage jusqu'à ^5 p. o/o de mi-
nerai pur; ailleurs en obtiendrait 25,20 ou même
seulement lo p. o/o de grains. Les parties les plus
faciles à exploiter sont situées à deux lieues en
amont de Belgencier, aux environs de Méounes
et de Néoules , où les plateaux atteignent le niveau
de la vallée. De vieilles scories de forges, éparses
dans ces montagnes, attestent que Ton utilisait
ces minerais à une époque où la contrée était en-
core richement boisée.
Un échantillon pris dans une fouille, au Nord-
Est de Belgencier, m'a donné pour la composition
du minerai lavé : #
288 TRAVAUX DU LABORATOIRE
Peroxyde de [fer. . . 0,660 Fer métallique. 0,458
Alumine 0,021
Carbonate de chaax. 0,005
Argile 0,257
Silice soluble 0,012
Eau 0,052
Oxyde de maDganèse. traces.
mim^^''^mtm^>m
1,007
Les grains sont sensiblement magnétiques , ce
qui explique le gain de 0,007 ^ocusé par Fanalyse.
LWai par voie sèche , sur un échantillon un
peu plus riche, qui ne contenait que ai, 3 p.0/0
d*argile, m'a donné pour 10 f^r. de minerai , exac-
tement 5 gr. de fonte grise , moyennement tenace
et non sulfureuse.
e) Fer oligiste en feuillets mUices dans k
stéaschiste de Collobrières. — A aoo mètres au
Sud»Ouest du bourg de Gollobrières, sur les bords
d'un petit ruisseau qui a profondément raviné le
fond de la vallée , au Sud de la rivière principale,
se montre du fer oligiste en plaquettes de a M
oentiniètres, stratifiées parallèlement aux assises du
schiste argilovmicacé. Les plaquettes résultent de
l'agglomération d'une multitude de petits feuillets
appartenant à la variété du fer oligiste micacé et
sont, comme tous les minerais de cette espèce,
très-tendres et d'un traitement facile. Malheureu-
sement les bancs, déjà si minces ^ sont en outre
clair-semés au milieu duschiste, ou du moins trop
distants les uns des autresypour que Ton puisse son-
ger sérieusement à les exploiter. Cependant il me
parait évident que l'on devra trouver tôt ou tard,
dans les schistes micacés et st^titeux des Maures,
quelques autres gites du même minerai. M« Co-
DB SAINT-ÊTIENKE (lOIHE). 28g
quand a en eflPet d^à signalé dans la chaîne qui
embrasse au Nord la vallée de Collobrières, des
schistes où le fer oligiste remplace le mica , la
roche appelée itabirite au Brésil. Un minorai du
même genre, également fort riche et facile k trai-
ter, est exploité dans le déparlement de l'Hé-
rault.
Un mélange de plusieurs échantillons, piles
ensemble , m'a donné :
Peroxyde de fer. 0,724
Gangue quartzeose etargilo-micàcée. 0,247
Gangue soluble. 0,029
1,000
*
Le minerai essayé avec 3o p. o/o de castine et
lo p. o/o d'argile, a donné 5o,5 p. o/o de fonte
Imitée légèrement sulfureuse, mais néanmoins
assez tenace. La scorie était bien vitreuse, un peu
violette, tirant sur le gris-brun.
d ) Fer oxydulé dans le schiste micacé du
mont Sauvette. — La chaîne du mont Sauvette ,
au Ndrd de Collobrières, est formée de schistes
micacés, dont, toutes les assises, dirigées de
r£.-N.-E. à rO.-S.-O. , plongent fortement au
Nord.
Au milieu de ces schistes, dans le flanc méri-
dional de la chaîne , et à 3oo mètres environ au-
dessus de Collobrières , se montre un banc de fer
oxydulé de o'',4o à o'^ySo de puissance; c'est une
assise quartzo-schisteuse, dont le mica^ l'amphi-
bole et les grenats, sont remplacés par des cris-
taux plus ou moins confus et des particules irré-
guliéres d'oxyde magnétique. Comme Yitabirite ,
c*est une roche stratifiée, appartenant réellement
au terrain et non un filon ou filon-couche injecté
agO TRAVAUX DU LABORATOIRE
postérieuremeuc. Oa peut poursuivre la crête de
Ja couche horizontalement le long du flanc de la
montagne, sur environ loo mètres de longueur.
Au delà elle se perd sous la végétation et sous les
débris schisteux , soulevés par la bêche et le soc
de la charrue. La couche est divisée en plusieurs
lits, inégalement riches parallèlement au sens de
la stratification. Les uns tiennent jusqu'à 55 p. o/o
de fer, et les autres, très-quartzeux, à peine i5
à 20 p. o/o. En moyenne , la richesse m*a paru
être aenviron 3o p. o/o. Au mur de la couche se
trouve un schiste îeldspathique (gneiss) assez ten-
dre , de o^^ao à o",3o ae puissance, dans lequel on
distingue encore des grains de fer magnétique.
Un écnantillon de cette roche m'a donné à Fessai
i3 p. o/o de fonte.
On a analysé par voie humide un échantillon
de richesse moyenne et essayé par voie sèche deux
ragments plus riches.
L'analyse a donné :
Peroxyde de fer o,4M { *" oxyde^gDéUque : | ^^
Cbaax, ) oemMiéee c o,oot e^oer
AJamine, > à I o,oot o,eet
Migoésie • ) la iHiee; | 0,001 o»ooi
RArfdâ <nartieux et eiliefr
InielttUe dtns l'ieide. • o,si6 • o,sii
1,019 0^4
L*essai par voie sèche a donné o,3a7 de fonte
traitée légèrement sulfureuse.
L'échantillon le plus riche a donné à l'essai les
résultats suivants :
DB SÀun-itumn (loim).
agi
MiMTii • . 10,00 Soit lÔ,00d
Fonâmmis.
Carbonate de chani. 3,50 Chtax 1,400
Argile. i,oo Argile tèehe. o,850
Matières foomisef à refsal. . • 13,250
ProiuiU : Fonte 5,38 1 .^ ,4^
Soorie 4,70 } ^^»"^
Oxjl^ne par différenee. 9,110
Scorie. . . . 4,760 Résidu insoloble. . 3,34
rondania. . 9,350 Gangae lotuble. . o,3T
Gangue. . . 3^10 Gangue 3,lt
Le second échantillon a donné :
La fonte eit grise , dure ,
tenace, mais à surface
tricotée. Elle contient
effeotiYoment on peu
de souA'e.
Le laitier est bien Titri-
flé, transparent et d'un
Tort clair.
Oxygène calculé d'après
la formule :
F0> 0^=3,110.
gr. f.
Minerai 10,00 Soit 10,00
FomdtmlMs
Ctrbonate de efaaux. 4,00 Chaux 3,34
Argile i,Te Argile sèche. i,45
Ifatiéres soumises à l'essai.
ProMir : Fonte 4,38 1
Scorie T,5T f
13,69
11,05
Scorie .
Fondant.
!• • • •
Oxygène par différence. i,T4
Tj'sT Résidu insoluble. . 3,71
S,60 Gangue soluhle. • . 0,1 7
3,88 Gangue 3,88
La fonte est grise, un peu
traitée; assex tenace,
mais la surface est éga-
lement tricotée.
Le laitier rert transpa-
rent et bien ritreux.
La fonte est un peu sul-
fureuse.
Oxygène calculé d'après
la formule :
FSe04=i,T9.
Gangue. .
e) Enfin le terrain schisteux, au Sud-Est de
Collohrières, en face du mont Sauvette , nous offre
le minerai le plus important de toute cette con-
trée. A 1 5o mètres environ au-dessus du fond de
la vallée, on observe , à mi-coteau du chaînon pri-
niitif , une série d'assises rougeàtres ou noires, les
UDes presque entièrement formées de grenats asso-
ciés à du quartz, les autres d'un assemblage con-
fus de grenats, cimentés par du fer ozydulé com-
pacte et du bisilicate de fer (pyroxène) fibreux ,
rayonné, couleur olive; le plus grand nombre de
micaschiste quartzeux parsemé de nombreux
cristaux de grenats , ou encore des bancs , presque
aga tAatavx ou i.aboiutoirb
exclusivement composés de bisilicatede fer fibreux»
contenant des cristaux ou particules granuleuses
de fer ozydulé. Tout cet ensemble alterne régu-
lièrement avec les strates du schiste micacé, sur
une laideur d'au moins 3o mètres, et se poursuit
en allongement, à plusieut*s centaines de mètres
de distance; même encore au delà, soit vers le
haut de la vallée de G>llobrières , soit dans le sens
opposé y à Torigine du vallon de la Afallière, on
retrouve, sur le prolongement de ce çîte intéres-
sant, des lambeaux plus ou moins considérables de
la même roche. Comme le fer oligiste du fond de
la vallée et le fer oxjdulé du mont Sauvette , cette
roche est de même positivement stratifiée; son
allure ne ressemble en rien à celle d*un filon-coa-
che, et encore moins à celle d'un filon proprement
dit*
Les bancs ferrugineux ont en moyenne de o'^ySo
à I mètre de puissance , et on peut en compter
une dizaine de réellement riches. Plusieurs sont
même assez rapprochés pour pouvoir être exploi-
tés simultanément. On pourra disposer les travaux
par galeries de niveau , perçant au jour , jusqu'à
plus de 1 00 mètres de profondeur mesurés verti-
calement. Les strates inclinent fortement à l'Est
en contre-sens du flanc de la montagne et se diri-
gent du Nord au Sud^ parallèlement au coteau.
La nature quartzeuse de la gangue et les sili-
cates, dont se compose en partie le minerai lui-
méme^ pourraient faire craindre qu'il ne fût d'un
traitement difficile; mais les résultats de l'anal jse
doivent, il me semble, rassurer entièrement. On
trouve effectivement, dans les deux silicates, une
certaine proportion d'alumine, qui servira jusqu'à
un certain point de correctif à l'excès âe silice.
DM 6ftiirT*^^iBHiiE (uhiib). :ig3
La richesse moyenne du minerai est difficile à
fixer. Certains bancs donnent en effet plus de
5o p. o/o de fonte y tandis que d'autres ne rendent
que ^5 à 3o p. o/o* En adoptant par suite environ
ôS p.' o/o, on ne sera pas, je pense, fort éloigné
de la Térité. Les fontes obtenues au creuset sont
d'ailleurs tenaces et complètement exemptes de
seufre.
On vient de dire que le minerai se compose
essentiellement de trois substances ferrugineuses
différentes, généralement mêlées Tune à l'autre et
associées à du micaschiste. Cependant tbur à tour
chacune de ces substances prédomine sur les deux
autres et forme ainsi , en quelque sorte ^ trois mi*
nerais bien distincts que l'on a analysés séparé-
ment.
La roche la plus abondante est une masse gra« Roche dsgnoai*
nulaire et apathique , de grenat rougé opaque , à
gangue de quartz et de schiste argileux, entremêlé
de nisilicate de fer fibreux.
Le barreau aimanté est sans action sur elle , et
n'y indique aucun grain de fer oxvdulé. Les bancs
les plus riches donnent à l'essai de 3o à 35 p. o/o
de fonte , tandis que d'autres ne sont que du mi*
caschiste ou schiste quartzeux, plus ou moins
chargés de grenats.
La seconde espèce de minerai est une masse Ferotydnié
noire, fort dense et dure, le fer oxydulé compacte <»'"»**^*'-
dans laquelle sont éparpillés irrégulièrement de
nombreux grenats rouges de ^ k 5 millimètres de
diamètre, et, suivant une snérie de plans très*
rapprochés , parallèles è la stratification , de trè»-
fines fibres de bisilicate de fer gris ou vert--olive ,
disposés en groupes étoiles. Cette variété detra
l^aa spécialement être exploitée , ear eUe donne
âg4 TRAVAUX DU LABORATOIRB
en moyenne de 4o à 55 p. o/o de fort bonne fonte^
et constitue d'ailleurs à peu près exclusivement ,
trois ou quatre bancs d'environ o*,5o.
Bisilicate de fer La troisième sorte de minerai se compose d'un
llbrioi. assemblage confus de petits faisceaux peu solides
de bisilicate de fer fioreux d'une nuance olive,
au milieu desquels on remarque d'assez nombreux
grains ou cristaux peu nets de fer oxyduié ma-
gnétique et quelques grenats rouges. La roche
donne à l'essai de 4o à 5o p. o/o de bonne fonte.
Les trois échantillons furent attaqués par l'acide
chlorhydriqucy qui dissout le fer ozjrdulé et les
grenats, sans décomposer le bisilicate de fer.
Chacun d'eux fut de plus essayé par voie sèche ;
et après avoir isolé autant que possible, par
triage et lavage , une certaine quantité de la sub-
stance fibreuse non attaquable du troisième échan-
tillon , on 1^ analysée à part, et j'ai ainsi pu con- '
stater positivement qu'elle appartient réellement
à la formule du bisuicate de fer.
I. Roche de grenats et de bisilicate de fer ^
à gangue de quartz et de schiste argilo^micacé.
-^ £n traitant successivement le minerai par l'a-
cide chlorhydrique et la potasse caustique bouil-
lante pour dissoudre les bases et la silice du grenat,
on eut un résidu insoluble formé de deu& parties :
de quartz dur un peu rougeàtre et d'une substance
fibreuse, en particules très-fines possédant l'éclat
soyeux. Je supposais d'abord que cette substance
devait être ou de l'amphibole ou de l'épidote ; mais
l'essai par voie sèche y dénote une si forte pro-
portion de fer, que je crus devoir en faire une
analyse particulière, et alors je reconnus que cette
matière était un pyrozène exclusivement ferru-
gineux, c'est-k-dire du bisilicate de fer ^ comme
DB SAIHIWÉTIBNIIB (lOIIIe). âgS
on le yerra ci-après. La roche dégage par la cal-
cination , dans un double creuset , une faible pro*
portion d'eau , qui doit provenir de la gangue
argilo'Schisteuse , car elle n'appartient pas au si-
fa'cate de fer, comnoie je m'en suis assuré direc-
tement, et le grenat, on le sait, n'en renferme
pas.
Le silicate soluble appartient iMVespèce grenat
almandin^ et le fer s'y trouve en partie notable
à l'état de peroxyde; cependant, comme je n'ai
point séparé les deux oxydes, j'ai supposé tout le
fer à l'état de protoxyde , ce qui rend raison de la
perte notable accusée par l'analyse. De plus, la
proportion d'eau est probablement un peu faible,
car le fer a dû se suroxyder en partie au moment
de ta calcination. On a trouvé :
OiygèB*.
(Protoxyde do fér. . 0,1 64 o.osts I
Chanx • • . 0,003 0,0000 >0»0St7)
Magnésie 0^002 0,0000 ) } 0,0511
Alumine 0,030 0,oi3i 0,0lSi;
Silice 0,111 0,0&7T
Résida Insoloblo. • o,04S
Eao 0,030
0,970
On voit , en comparant les proportions d'oxy-
gène , qu'une partie considérable du fer doit être
à l'état de peroxyde , pour suppléer au défaut de
Falumine. Alors l'oxygène réuni des bases égalera
à peu près celui de la silice. Je me suis, au reste,
directement assuré par des essais que le fer est
effectivement dans le grenat sous les deux états#
L'essai par voie sèche a donné les résultats sui-
vants :
9q6 TMFAn B9 MMftiMI»!
Lt fonte est frisa, t«-
D«tt; U seorit ?{•
trease, an pe« ktuw
ti ettfaMiée.
ir. cr.
mneral lO.oô Minerai calelné. 9,T4
Carbonata 4« eliaa^ 7,oo Cbaux s,9a
Argil«. *• 1,50 Argile calcinée. i,28
18,50 Matières soumi-
ses i l'essai. . 14,94
Prodmti : Fonte S,04 ) «. ..
Soorie. io,70 } ?»»^*
Oiygtoe. . . . ♦ i,tg
Scorie 10,78
'fondants #^*^
Oangae pierreose. • 5,58
En partant de là , on peut calculer de deu](
manières différentes la proportion de peroxyde dt
fer contenue dans le résidu insoluble. On peut
comparer soit la gangue, soit \efer^ donnés par
Fessai, aux résultats fournis par Tanalyse,
fr.
i« Gangae d'après l'essai 5,58
Gangue soluble (silice, alumine, cbaux, ma-
gnésie du grenat) i,43
Gangue dia résida insoluble* 4,15
Or le résida insoluble, d'apf^s Vanalyse. • . 0,41
Donc le protojde de fer» 2,3$
ou fer métallique i,70
et oxygène o,S2
S» D'après Tessai , fer total 3,04
FernéUllique du grenat, d'après rmalyse. 1,27
Fer du résida tnsoluble 1,77 as prMo^yde. 9,99
Résultat qui s'accorde bien avec le précédent ;
et nous verrons que ce protoxyde correspond à
peu près à 4^*6,0 de bisilicate de fer, en sorte que
le résidu insoluble de Tanaljse se composerait à
peu près de :
Bisilieate de fer 0,460
Quarts et scbiste argilo-micaeé o,i83
0,043
L*essai par voie sèche montre également qu^une
M 9âiraiÉnBnB (lûim). ngj
partie du fer dans legrenat ^8( il Tétat de peroxyde.
En effet, on a :
Oxygène du protozjdo d« ftr d« MPfM' • • 9)37
Ozygéne do prQloxjde do fer du bisUicaU. • %î2
Oxygène total 0,89
fr-
et Toxygène foacaà ptf l'essai est de 1|12
II. Fer oxjrdulé compacte awc grenats rougps ,
et bisUicate de fer. — Le résida, insoluble dan^
l'acide et la potasse, se compose également, d'une'
part , de quartz rougeàtre entremêlé d'une faible
proportion de schiste argilo-micacé , et diantre
part, de bisilicate de fer fibreux , de couleur brunir
olive.
m
L'imalyse a donné :
I Peroxyde do fet. . . 0,604 oaferoxydulé pseO*. 0,583
Alumine 0,019 ' 0,012
Chaux 0,012 0,012
Magnésie 0,001 . «. ^ ,..,... • 0,001
Oxyde de manganèse, trac^f ...,'. traeèi
Silice 0,090 . ..'..:.'..... 0,090
Résidu insoluble. . . 0,200- T^,260
PfW. . r • • 0>M6 ? ? • . • ' Pyg'g
•|»W f,»74
La proportion d'eau doit être oonâdérëe
comme un minimum , puisqu'ea la déterminant
par cakination , le fer oi^ydulé a dû se suroxyder
un peu. Cette circonstance explique d'ailleurs égik*.
lement la perte accusée par l'analyse. Remarquons
encore qu un partie du fçr appartient évidemment
au grenat , et que le reste ne correspond peut-être
pas exactement à la formule Fe'O^.
L'essai par voie sèche a donné les résultat^
suivants :
^9^ THAYAUX DU X.ABOIIATOIKB
LafooteMttniltée,crife,
trés«-t€naee. La icorie
presque incolore, et
parfaitemeni tranfpa-
rente.
Minerai iô,oo Minerai ealdné. 9,S4
Carbonate de cliaux. 4,oo Cbau 2,24
Argile o,«o Argile calcinée. o,6S
Matièrei sottmifes à Tessai. . 12,76
Prodmitt : Fonte. 5,20 ) .^ es
Scorie 5,35 J J^
Oxygène 2,21
tr.
Scorie 5,3S
Fondant* 2,92
Gangue pierreaf e. . . • 2,43
En calculant , comme précédemment , le pro-
toxyde de fer du résidu insoluble , on trouve :
!• Gangue d'après l'essai 3,43
Gangue soluble d'après l'analyse. . , 1,15
Gangue dn résidu insoluble 1,2$
D'où protoxyde de fer du résidu) , ,» «. (Fer métallique. l,oi9
insoluble J *»^ •■} Oxygène. .; . . o,3ei
Bésida inioliible. .... 2,60 t>320
9* D'aprètf Tesiai . fer total ,' 5,200
D après l'analyie, fer de la partie
soluble 4,i8S
Fer de la partie insbiublé 1,012 011 proUxy<le* • • • !•'(*
Résultat qui s'accorde avec le précédent.
En comparant ces résultats à l'analyse du bisi-
licate de fer aue je donnerai ci-après, on voit' que
le résidu insoluble doit se composer presque exdu-
sivement de cette substance.
in. Fer oxjrdulé en grains dans le bisilicate
de fer fibreux , accompagné de quelques gre--
nais y etc. — Le résidu insoluble dans l'acide et
la potasse est à peu près uniquement formé de
bisilicate de fer tibreux mêlé a un peu d'argile.
L'analyse a donné :
BB SAINT- ÉTIEMNB (lOIAE). OgO
Partie Mloble. ( Fer oxydnié FeS04. . . . 0,440
» I AlnmiDe 0.0S2
Fer oxydolé , I Chaux 0,0S4
greDêbi, etc. I Oxyde de manganéte. . . traces
\ Silice 0,037
Résidu insoluble o,40i
Eatt 0,098
1,010
Le léger gain provient de ce que tout le fer e^t
compté à Tétat d oxyde magnétique, tandis qu*uDe
partie se trouve, dans les grenats , à Tétat de pro*
toxyde. L*eau , avec une partie des matières so-
lubies et inbolubles, appartient à la gangue
argilo- schisteuse.
L'essai par voie sèche nous fera également con-
naître la proportion de protoxyde de fer contenu
dans le résidu insoluble.
ir. fr.
llioerai lo Minerai calciné. 9,74
Carbonate de ebanx. 5 Cbaux 2,80
Argile. . i Argile calcinée. o,ss
Matières sonmises à l'essai. . . is^so
Fonte 4,87
Soorie e^oo
Fnimiiê : Fonte 4,87 ) ^ ^^
La fonte est Imitée, te-
nace. La scorie en-
tièrement limpide et
vitreuse, légèrement
Yiolette.
Oxygène i,03
Scorie. . • • 0,89
Fondapts. . 3,05
Gangue. . . 3,24
De là on peut déduire la quantité de protoxyde
de fer du résidu insoluble :
!• Gangue d'après l'essai 3,24
Gangue soiuble d'après l'analyse. . o,8S
Gangue du résidu insoluble 2,4 1
D'où protoxyde de fer du résidu I . .« Anf^^r mètalliqoo. 1,700
insoluble. i '»*• •■ {oxygène. ... . 0,500
Bèf ida insoluble 4,61 2,900
2* Mprès Testai , fer total 4,8T
D'après Tanalyse, fer de la partie
soiuble S,to
1,71 ou Protoxyde. • . • 9,214
En comparant ces résultats à Tanalyse qui suit ,
TomeXir, 1848. 21
300 ïtlÀYAtli ÙV LABOEAtOIÂB
on reconnaît aisément que la matière argileuse
n'entre que pour une très-faible proportion dans
le résidu insoluble.
Analyse de la matière fibreuse hnme durer
sidu insoluble des trois minerais précédents,
^^ Ayant reccmnu , par les essais et analyses {>ré-
«édentes, ^ue le r^du insoluble dés minerais
était fort ncbe ea fer, et que par suite la sob-
^tanoe fibreuse ne pouvait être m de l'amphibole ,
ni de l'épidote , ni même du pyrozène proprement
dit , je me décidai à le soumettre à une analyse
particulière.
A cet effet , je traitai une certaine quantité <ie
minerai n* 3 par Tacide chlorhydnque , puis
par l'acide sulfurique concentré pour enlever, au-
tant que possible ^ la fiiible proportion de maUëre
argileuse et en dernier lieu par une dissolution
de potasse caustique qui isola la silice. Eu lavant
ensuite par décanCation, je séparai les parties les
plus fines et j'obtins enfin la substance aussi pure
que possible, puis je la séchai à loo"".
Elle est alors sous forme de très-fines aiguilles;
d'un gris-verdfttre ^le y et a un éclat soyeux , elle
ne donne point d'eau et ne perd absolument rien
de sou poids en la calcinant au rouge dans un tube
de verre , mais elle brunit alors un peu , saus que
les aiguilles perdent de leur éclat ; elle n'agit point
sur l'aiguille aimantée , et est complètement inatta-
quables par les acides. Sa pesanteur spécifiaue est
de 3,713 ; encore ce chiffre est-il un peu laibtey
car il s'applique à une partie de la substance en-
core légèrement souillée de matière argilo-<}uart-
zeuse, mais déjà il montre que notre matière a
une pesanteur spécifique plus élevée que les épi-
dotes 9 ampbSioles et pyroxènes les phis denses.
c
£
Je Gê lanaljse sur i^-|059 > j*attaqaai à la potasse,
au creuset d'argent, et ayant traité par l'acide,
évaporé à sec, repris par 1 acide chlorhydrique et
l'eau, puis filtré, je séparai l'alumine et le fer
r Fammoniaque ; les ayant dosés ensemble, je
es repris par l'acide chlorhydrique et la potasse
en excès. Le fer humide fut également redissous
sur le filtre puis reprécipité par l'ammoniaque, et
dans la liqueur on trouva un peu de magnésie qui
avait été entrainéepar l'alumine. Dans la liqueur
principale et déjà dans l'attaque au creuset, on
constata l'absence du manganèse, on dosa la ch<nuï
ar Toxalate d'ammoniaque et la magnésie par
e phosphate de soude. La silice, après avoir été
calcinée et pesée, fut redissoute dans la potasse et
ne laissa qu'un très-faible résidu , que l'on re-
trancha du poids de la matière soumise à Fanalyse.
On a ainsi trouvé :
OzygéM.
Silice 0,439 0,228 — â
Proloxydc de fer. . 0,522 0,il9 — 1
Chaux 0,005
Magnésie 0,011
Alaminc 0,019
0,996
On toit que la substance est assefe exactement
nn bi silicate de fer ^ ou si Ton veut du pjrroxène
k une base, substance que je crois nouvelle. La
chaux, la magnésie et l'alumine appartiennent
sans doute , avec un peu de fer et de silice , h la
gangue a rgilo- schisteuse.
•
302l ^AVAUX DU LABORATOIRB
3* Minerais divers du Valais ( Suisse) , envoyés
à f École des mineurs^ par MM* Poiribr db
Saint-Brice et Colomb.
Plusieurs de ces minerais sont connus depuis
longtemps, cependant un petit nombre seulement
ont été réellement analysés ; la chamoîsite et un
minerai de nickel^ tous deux analysés par M. Ber-
thier, sont les seuls, je crois, dont on ait fait
connaître la composition.
M. Gueymardy dans le Journal des Mines»
tome XXXV, p. 5 , cite plusieurs de ces mine-
rais ; du fer oxydulé du chemin de Buin et de
Ganter, le fer silicate de Chamoison qu'il a même
analysé , les galènes des vallées de Leutschcn et
de Saint-Branchier, les mines de cobalt des vallées
d*Ânniviers et d'Entremont, du cuivre dans le
district de Martigny, enfin la pyrite aurifère de
Gondo et une pyrite exploitée pour acide suljur
rique dans la commune d*Orsières.
Plusieurs de ces minerais sont remarquables par
leur richesse ou leur composition, ce qui m'en-
gage à donner ici le résultat complet de tous les
essais et analyses.
!• Minerais de plomb.
La plupart des galènes viennent de la vallée de
Leutschen , sur la rive droite du Rhône , non loin
de Louëche; quelques-unes des vallées de Bagi^^
et d*Entremont, sur la route du grand Saint-
Bernard; enfin un petit nombre d'échantillons »
riches en argent , du vallon de Nenda , près de
Sien.
Elles sont toutes essentiellement quartzeusest
les unes à grains fins , les autres à grandes la-
melles , de plus tantôt pures , tantôt entremêlées
DE SAINT-ÉTIBEINB (lOIRB). 3o3
de pyrites de fer et de blende. Tous les ëchantiU
lous sont argentifères , et plusieurs même sensi-
blement aurifères, mais un petit nombre seule-
ment assez riches pour que la séparation des
métaux précieux puisse s'opérer avec avantage.
L'essai a été fait directement sur tous les échan-
tillons tels qu'ils me furent remis , sans leur faire
subir aucune préparation mécanique.
Le tableau suivant indique tous les résultats
obteo us.
3o4
TRAVATJ^DtJ LABORATOIRB
ORIGINE
ntS iCHANTlLLOMS.
!(>• Eli..
d« mlnfials bruts
Uenaeat en
Vallée de Leulschen , com-
mune de Ferden, au lie»
dit Rotbenberg.
Id,
Id,
Id.
Id.
Vallée de Leulacbeo. comm*
de Ferden, à Chambielle.
Id.
Vallée de Leutachen, comm*
de Villerain.
19,6
'50
48,4
47,8
grammef.
6
aoteblanMal
anrifèrtt.
non anrirère.
15
non aarifère.
32
traçai d'or.
33,7
34,7
49
Id.
Id.
Vallée de Leutachen,eomm*
de Gampel, i Hasier.
32,7
26,4
15
traces d*or.
100 HiL.
da
plomb
dœarre
tiennent
en
arfent.
sraoïni.
90
45
léf ère ment
aarifère.
non aarifère.
20
non aarifère.
traces d*or.
Id.
Id.
ao-dessouB de Hasier.
Vallée de Nenda, comm* de
Nenda.
Id.
Vallée de Bagne, comm« de
St-Branchier, lieu dit les
Trappistes.
Vallée de Bagne, comm* des
Gbables, à Bruzon.
17,5
46
48
33,3
29,5
10
sensiblement
■arifère.
72
non aorifère.
28
25
non aurifère.
39
Vallée d'Eniremont, comm*
d'Orsiéres.
36
Vallée d'EntremoQt, comm*
dTssert.
Vallée do RbOne, oomm* de
Chaley, à Brice.
48,8
46,4
85
non aarifère.
20
notablement
aarifère.
155
sans or.
13
10
non aurifère.
13,6
10
léfèremeat
aurifère.
25
12
Si
46
44
130
10
61
23
57
156
58
107
288
SI
430
24
22
80
NATURE DU MINERAI.
Galène à grains flniaTM
unpeudeMeadeetdsspj*
rites de fer.
Galène à grains moytns,
parsemée de peu de blendfc
Galène à graibimoieDi.
Galène i larges lamelto.
Galène i grains mojwi.
gangue un peu ferrugine«W;
Galène à grains fins.
Galène à grains fins.
Galène à grains moytBJ'
Galène i grains^nS^
tenant un peu de bleng;^
Galène à grains fia* «
moyens. i
mêlée de bUeeif^^^^^^
ques parcellesj^PgL
" Galène àlSS^*'"
pyrites de fer^ -
gangue de quarU fernr
ncux. — . — -;;;
■■ Galène àiSfi»» ''*
pyrites de fer. — -^
gue de quarU ei de si»
calcaire^
Galène à grandes U»^-
GÎiSiiTgrainsfi"*''*
ggngue^çreuse^
Galène èlargesUl»^^
et d'anlimo^e en p^
compacte g«»« ■ *
a'anUmolnee^^jfpi^
gailles ^^^Z^*"^
m SAINT'ÉTIEirVB (tOlBS). 3o5
2"" Minerais de cuivre et et argent. — Tous les
Oiinerais de cuivre , sauf trois , viennent de la
vallée d'Anniviers, Tune des principales de la rjve
gauche du Rhône. Ils sont de deuji sortes, des
cuivres pjrriteux peu ou point argentifères et des
cuivres gris argentifères. On les a tous analysés ,
lu moins partiellement, par voie humide , puis
essayés, par voie sèche poi^r argent et or, et même
quelques-uns pour cuivre rouge.
a) Cuivre pjrriteux.
1^3 cuivres pyriteuz sont tous h gangue quarl-
leuse, et môme quand ils paraissent parfaitement
bomogènes , ils se composent en réalité tous ,
aauf un , d'un mélange intime de pyrites de cuivre
ft de fer^ plusieurs sont sensiblement aurifères.
Le minerai a été dissout par Teau régale, le fer
précipité par Tammoniaque en excès et le cuivre
^ar la potasse caustique. Le soufre fut calculé
laprès les quantités de cuivre et de &r, les trans-
formant en pyrites de cuivre et de fer.
Le tableau suivant résume les résultatf obtenus :
3o6
TRAVAUX DU LABORATOIRB
ils
o ■
S 9 OTJ . 9
o 9
•90
M
9
ae
5
^b 9
1^
* 9 i:
B 1
3
S
H
CoiTre. . .
0,340
Fer
0,123
Soafre. . .
0,158
Qoartt. . .
0,980
OB SAJNT-ÉTIBNNB (lOIRB). 307
Outre les cuivres pyriteux proprement dits , la
collection renfermait en cuivre panaché de la
vallée d'Ânniviers, ccynmune de Luc, Mont-Gar*
bula; c*est un minerai fort riche» très-gur, sans
trace d'antimoine ni d'arsenic.
Il contient :
iProlosoiroro de eoiTre. 0,425
Protosolfore de fer. . . o,i95
Quaru 0,380
1,000 1,000
C'est-à-dire un peu plus d'un atome de sulfure
de cuivre par atome de sulfure de fer. Le minerai
donne en outre, aux iqo kil., 70 gr. d'argent très-
légèrement aurifère,
b) Cuivres gris.
Les cuivres gris ont tous une gangue quartzeuse,
comme les cuivres pyriteux » et de plus auelques-
uns sont associés à des pyrites de fer et ae cuivre.
Ils sont essentiellement antimoniaux et ne ren*
ferment que peu ou point d'arsenic. On s'est, en
général, contenté de doser les proportions de
cuivre et d'ai^ept, et celle de la gangue pierreuse.
Le tableau ci-Joint donne l'ensemble des résul-
tats fournis par fessai :
3o8
TBâTADX »V LiBORATOiaB
9
ORIGINE
des
mlMitlt.
comiBQoei
0 Loc et ô9
ChtBdollii.
Matière méialliqQe.
Gangue quartxeuM.
Teneor en eiiifre
rouge
Proportion d'orgeat
OUI 100 kilog. de
minorai brut. . .
0,410
0,590
1,000
0,190
876ir.
son anrirèr*.
Remargues
8 via
nature des minerais
et des gangues.
Cuirre grfs
trAs-éelatant,
sans mélange
de substan-
ces étrangè-
res.
■^^
d'Alinttters «
eommnne
de Lue.
0,15S
0,847
1,000
0,043
llSPr.
tiaces d'or.
TALLil
de Rende,
cominane
^dt Seoda.
0,390
0,744
1,000
0,051
80fr. .
Sensiblement
enrifère.
TalUi
de Needi,
COlBIMBe
d'UénMe.
0,4S4
0,546
CuiTre gris
moucheté de
carbonate
bleu et Tort.
CuiTre gris
et pvriteux,
çà et là ta-
cbetè de cqi-
vre carbona-
te.
1,000
0,082
50fr.
traces d'or.
CuiTres gris
et pyriteu.
— Outre les
0,546 de
quarts, le mi
nerai renfer-
me aussi on
peu de caK-
caire cristal-
lin magné-
sien. 11 con-
tient : 0,086
de fer.
Tuiii
d'AittTkn,
COBmOM
«,48S
0,5SS
1,000
0,0M
2or>
CaiTK py*
rilaox.cDin-
m6lé de ni-
Tre {(fis H
de pyrites de
fer. I
3^ Minerais" de nickel et de cobalt. <— Les mi-
nerais de nickel et de ooball, au nombre de douze,
viennent tous du val d'Anntviere, et appartieDoent
évidemment, à en juger par les gangues, à un
système de filons qui différent notablement de
ceux dans lesquels on rencontrele cuivre. La gangue
se compose, soit de fer spathique manganésifère ,
soit de calcaire magnésien cristallin, associé à du
schiste argilo-quartzeux , appartenant au terrain
métamorphique du Valais. La plupart des mine-
rais renferment surtout du nickel , mais aucun
n'est complètement privé de cobalt; ils appar-
tiennent les uns au biarséniure NiAs% les autres
au sesqui ou protoarséniure, d'autres encore au
DE SAINT-éTlENNE (lOIBE), 309
genre arsëniosulfure. De plus, ils sont en général
entremêlés de pyrites arsenicales et de pyrites de
fer, Uun d'eux enfin i?st uq ^rseniate hydraté ,
et un autre du minerai de manganèse associé à de
Tarséniure de nickel et de cobalt; aucun des mi-
nerais n'est argentifère.
La marche la plus convenable pour l'analyse,
celle que nous avons suivie le plus souvent, coq-
siste à enlever, par l'acide ciilorhydriquei lies
gangues spathiques et les parties arséniatées. Le
résidujnsoluble est traité par l'eau régale; on éva-
tore presque h sec, on étend deau , on précipite
arsenic par un courant d'hydrogène sulfuré. On
oxyde de nouveau la liqueur par l'acide nitrique ,
OQ la sature parl'timmoniaqueet on précipite le fer
parle succinate de soude ou d'ammoniaque, puis le
cobalt et le nickel par la potasse caustique. Après
avoir dosé ensemble ces deux métaux , on les sé-
parait l'un de l'autre, en versant de la potasse
caustique dans une dissolution ammoniacale de
0^,10 à oS'',ao du mélange; mais même en ob-
servant toutes les précautions prescrites, je n'ai
jamais pu isoler rigoureusement les deux métaux.
Une attaque spéciale du minerai a servi au dosage
du soufre.
•
a) Minerai de la Goulière^ commune d Ayer.
^— Dans une gangue de fer et de calcaire spa-
thique on recannait deux substances métailtqbes
diflérentes, l'une d'un gris terne, du mispickel
d'après l'analyse, l'autre blanche très-éclatantOi
do sesqui^arséniure de cobalt et de nickel; ua
enduit rosé couvre certaines parties du minerai.
L'analyse a donné :
3lO TRATAOZ DU LABORATOIRB
iFar. . . a.olit
Saaft«.. M» lUllBlokat. . . ■ ■ t.lM
arU* /ArMoln. a,ii
■lable l Ssofra «^
dui* <CobilL «,ii
Pmu I Nickel fl,ft
éiilB- \f'r- *,<•
eUI. . .«.(Mit
InéBitla nw. . 0,0(4
0,0»)
tlGingDepluTODM. g
b) Minerai de la Goulière , commune dÀyer,
— Le miDerai se compose de kupfernickel rou-
{;eitre, entremêlé d'uD peu d'arséniosuirure gris,
e tout dans une gangue de fer et de calcaire spa-
thiques avec uo peu d'arséoiate de nicke) vert.
On a trouvé :
Partie mIbUb
Fmq r«ul«.
Kaplaraleulei
■nMiMoKare.
PtiUaiolnUo
dan* l'acido
eblorbjdrique.
Soufre 0,011
Hkkol e.lH
Coktlt. t,0M
Pw. 0,*M
Ol)da da Dkkol. . . 0,0»
OiTd* da eobalu . . incw
Acide anântque. . . o.oioi
BiD et perw e.ois )
Ctrbonala de chigi. o,i3t 1
Carboule da ter. . 0,eM ! GaBgaa. .
Qotru «t argile. . . «.oit )
c) Minerai de la Goulière, commune d'^j-er.
— Ce miaerai provient du même filon que le mi-
nerai b)f et se trouve sans doute & la surface.
C'est une masse terreuse d'un blanc rosé, essen-
tiellement composée d'arséniates de nickel et de
cobalt ; la couleur rosée est remarquable , car la
EropoftioQ de nickel est décuple de celle du co-
>h , mais le minerai passe au vert dès qu'on l'hu-
mecte avec un acide; il est composé de :
DB sAiifT-inB!rtrB (loiai). 3ii
OiydM de nickel et cebalt. o,2n ••OM
Peroiyde de fer • 0,041 0»oi4
Aeide anéniqae 0,99$ o,ios
£•0 0,34S 0,911
Carbonate de ebaoz O.OïS
Argile. 0,0SS
UagnétlOy alamine, oxyde de manganéae, etc. . 0,05 1
1,000
On s'est assuré que tout le fer est à Tétat de
Eeroxyde et Farsenic au maximum d'oxydation,
'eau bouillante ne dissout que des traces d*acide
arséoique précipitant en brun par le sel d'urgent et
pas d'acide arsénieux ; de même en calcinant au tube
de verre y il ne se volatilise pas d'acide arsénieux.
En perdant son eau la substance devient grise,
elle se dissout instantanément à froid dans l'acide
chlorbydrique. Dans les 0,272 d'oxydes de nickel
et de cobalt il y a au pluso,o3o d'oxyde de cobalt;
enfin le minerai ne contient pas de sulfate.
En supposant une partie du fer et de l'eau W
sodés à 1 argile, l'arséniate aurait pour formule
NW+gAq.
d ) Minerai de Plantorin , commune dAyer.
— Ce minerai présente, au milieu d'une gangue
ferrugineuse calcaire et argilo-micacée , des parti-
cules métalliques grises, qui doivent être, d après
l'analyse, du mispikel et du nickel arsénio- sul-
furé, mais la proportion d'arsenic est trop faible
si on la compare à celle du nickel gris ordinaire.
L'analyse a donné :
Sii
tkiitMux ilt uiôUiàiHâ
loHible
dàm
l'Mtt
régtle.
Partie
soluble
dans
racide
chiorhy-
driqoe.
Anenlo • o,iS7'
I Soufré. ......;.. o,iOT
Niokeli o,i2»
Gobait. 0,030
Mispiekolel&i^dlgHI? MM
Fer.
Oxyde de cobalt. . • .
Oz^de de nickel. . . .
I Acide arsénique. . . .
Carbonate de chaux. .
Carb. de magnésie. .
Peroxyde de fer. . . .
Schiste argilo-micaeé
et quarti. . ^ . . .
Eau combinée à l'ar-
0,05 S
0,030)
J
e^osT
iau combinée a l'ar- )
»éniateitailpen>xy-} o,i8S Bi«.
de de fer I
0,016 \ Arséniate.
0.041 )
o,no\
traces f
0,150 >Gaiigae • » o.sn
0,119/
1,000
wt
1|0M
e ) Minerai de Plantorin , commune étJfêr.
-^Dans une gangue de fer spalfaiquè et de scniste
argilo-quartzeux , on obsei've des parties métalli-^
ques grises et blanches et de l'arséniate de nickel
J'aune verdâtre* En traitant cet arséniate pulvéru-
ent par Teau , it se dissout des traces diacides sut-
furique et arsénieux; et en le chauflfant dàas un
tube de verre , il se dégage aussi , avec lean de
combinaison , une faible dose d acide arsénieai.
Uarséniate devient brun clair par la calcinatioD.
L'anal vae a donaé s
Partie
•olable
dans
reau
régale.
Partie
wluble
dans
l'acide
cblorby-
driqoe.
Arsenio.
Soufre.
Nickel. .
Cobalt.
Fer. .
0,984
0,068
..0,1201
0,006 I
0,027
Oxyde de nickel avec traees
d'oxyde de cobalt. • . . o,oi4
Acide arsénlqoe avec un peu
d'acide arsénieux 0,0i4
{ Acide suUurique 0,007 1
Alumine 0,015
Eau 0,050
I Carbonate de fer o,27i
Carbonate de chaux 0.025
Carbonate de magnésie. . . 0,0i4
Carbonate de manganèse. . 0,007
Matière argilo-quartxeuse. o,i28,
1,000
Arséniate
vert.
Fer spa-
thique.
Rapporti ttoBfclUfc
0.3** ) 0,4!I - I
0,080 )
On folt, tf»a|irés lM.rtPP«2
atomiques que lemin<"'2
un ihêlènf^ de nicUlin»
(NiAs«+ÎIi,S«)etdeï>';;*^;
6éniure^(NIAs«). Q^^X-
tout le fer de la parue»»
ble dans l'acide chlorhjdn
que soit calculé commeMJ
Sonate, une faibleproportio»
appartient néanmoiMâ'JJ-
séniatects'y troufeàiéu»
de peroxyde.
M uàMTéfïïotmn (imam). 3i3
/ ) Minerai de Plantorin , comm. tSdyet ( i ).
— Ce minerai reoferaie, dans une gangue argilo«
auartzeuse et micacée, entremêlé de ferapathique^
es particules grises peu Relatantes et de la pjrite
de fér, le tout endiik d'acsëiuâté rose et d*oxyde
noir de cobalt Les particules métaHiaues grises
paraissent être, d'après Tanaljrsey du protoarsé-
niure de cobalt et de nickel.
Yoici sa composition :
, /Arsenic. ....... 6,135 \ Soit i pjriles de fer. o,Ml
Partie solable l Soufre o,o«5 i
dani l GobilL 0,oè« f
Feao régale. ) NiclLel o,040 /
f Fer 0,031 \ flineral de ebbaft
VCuirre tracea/ el de niokel. . 0,9ai
iOxjde de cobalt. . . . o,030
Ozfde de nickel, , . o.oas
Acide arséniqoe. ' . . 0,i38
Protoxyde de fer. . . 0|90«
Acide carlioniqae uni )
au fer el eau de l'ar- > d.lSl
séniate. . )
Carbonate de chanx. 0,010
QaarU 0,107
t.ooo •
g ) Minerai de Nickel du Grànd-Pras , eoht*
mune aAyer. — Ce minerai eât peût-4trele même«
et dans tous les cas appartient k l'espèce analysée
par M. Bèrtbier, sous lé nom de biarséniure dé
nickel de Liapine, au-dessus du Grand-Pras, com-
mune d'Ayer ( Annales des Mines, 3' série, tbm. Il,
p. 5o4 )• Cest un minerai d'un blanc argentin
éclatant, dans un schiste verdàire talqueux , avec
du S&t et du calcaire spatkique. On y remarque
aussi quelques pyrites de fer.
(1) Les mtocrais (a), (6), (li) et {f) ontété analysés par
M. Janicot, répélileor de chimie à Técole des mineurs;
par contre, on a attribué à tort à M. Janicot, dans la pu-
blication des expériences faites en 1844 ( Annales des
3l4 TRAVAUX DU LABORATOIRB
L'analyse a donné :
Sdnble
dans
l'eau
régale.
Soioble
dans
l'acide
ehloriiy-
driqne.
Arsénié. 0,295
Soufre 0,018
Nieltel o,too i
Cobalt. . 0,008 I
Per • . • . 0,030
Carbonate de fer o,085
Carbonate de chaux. . . . 0,1 53
Carbonate de mansanèie. 0,088
Schiste Ulqueoz traces
Schiste d'arséniate,ole. . o,S28
l»000
iipporls aloalquet qal cMdnlMftt 4 1
0,806
0,090
0,308
0,080
Soufre. . 0,018
Fer. . . . 0,01s
0,03S pjrKcfderer.
Arsenic. . o,38S 8,606 - 1
NiclLcI . . 0,100 1
Cobalt. . 0,008) 0,SN-i
Fer. . . . 0,00s I
0,S98 biinèoioR
de nickel.
h) Minerai de Zinal, commune dAyer. —
Ce minerai se compose surtout de pyrites de fer,
dans une gangue de fer spathique et de quartz,
contenant quelques parties métalliques peu écla-
tantes, d'un gris clair, et qui sont, selon Fanaljrse,
de l'arséniure (Ni.As).
L'analyse a donné :
Partie /Arsenic o.oos'^i^'aw "'r^
••L'nS:: :::::::::; ;ci ^^^ « JAr.é«uar.Nii.-c,«
.lïîiê. IsSuVe.- : : : : : : : : : ; SiSîî SiSî i } w^ ^ '«• • -••'«
Partie / Carbonate de fer o,338 \
•oluble l Carbonate de manganèse. o,038 \ p.. .^.,. . _ ,u,
ilans 1 Carbonate de magnésie. . 0.072 1 ^^ 8P«Uiiquo - •t«
faclde {Carbonate de chaux. . . , o.04o)
chlprhy-j Blende, alumine, traces! ' / .,„
drique. f d'arséniatc, etc. . . .} «i^l o^Ji
Qu«r*« 0,150 0,1»
1,000 iitfB
î) Minerai de Zinal, commune dJ/er.—C^
minerai paraît au premier abord assez riche, car
il contient une matière rougeâtre métallique qui
ressemble, à sy^méprendre, à du kupfernickel ;
mlnM, t. VIII , p. 719), les essais et analvses des mine-
rais de cuiyre de 1* Allier et da Moozala. et de la galène
de Beancbastel. .
DB SAINT*ÉTISNNB (lOIRE). 3i5
mais ce n'est en réalité qu^une pyrite magnétique,
attirant le barreau aimanté. On v voit en outre
du mispikel dans une gangue spatnique et argilo-
quarizeuse. Après avoir enlevé par l'acide chlorhjibr
drique la gangue spalhique et la pyrite magné-
tique , on a trouvé :
Partie /Arsenic 0,101
Solable \ Soafre 0,05S
d«ns i Fer 0,i00
l'eau I Nickel et cobalt. . . 0,004
régale. V Schiste qoarUeox. . o,305
Soufre de la pyrite J ^ ^^^
magnétiotte. . . . f "»"*''
CarboDtle de chaux. 0,110
Perde la pyrite ma- >
Partie
Solnble
dans
l'acide
eblorby-
driqne.
0,21»
0,375
0,205
0.011
Ces chiffires semblent
indiquer, parTexcès
de soufre et de fer,
3ue l'acide cblorhy-
rique n'avait pas
complètement ois-
sons la pyrite ma-
gnétique.
gnétique et carbo- f
natesdefer,dema- > 0,21S
gnésie et de man- 1
ganése /
1,000
k) Minerai du mont Garhula , commune de
Lmc. — Cest un minerai pauvre, contenant quel-
ques grains brillants d'arséniure blanc dans une
gangue de schiste chloriteux et quartzo-micacé ,
avec calcaire et fer spathique , le tout un peu co^
loré par de Tarséniate rose de cobalt. On a trouvé :
iroéniureblane. o,ifO contenant | g J^îJ ;• J'JS
Schiste tilqaeux et qnaruo- t™^* arsOniquo. 0,0U
micacé. » . • 0^490
1,000
e) Minerai du mont Garhula , commune de
Luc. — Ce minerai est essentiellement du deu-
toxyde et peroxyde de manganèse hydraté, à
gangue de silicate rose de manganèse insoluble
dans les acides. Il s'y trouve une faible proportion
de cobalt et de nickel. Comme il existe des mine-
rais de manganèse combinés à Voxyde de cobalt,
il était intéressant de rechercher dans quel état
Tome XIV, i848, aa
•
•
Sl6 t&ATAVt txn tASÔMTdiRË
notre minerai renferme ces deux métaux; or^
comme f ai positivement constaté , dans la dissolu*
tion 9 de Tarsenic par Tappareil de Marsh ^ et de
lucide sulfurique pat le sel de baryte , il me parait
évident qu'ils sont simplement mêlés au minerai
de manganèse à Tétat d'arsénio-^ulfure. Ce mi-
nerai pourrait fort utilement être employé comme
fondant dans la fonte cruCi '^pouvspeiss^ des autres
minerais de nickel. Voici sa composition :
Oxydo rooge de manganéie. . o»li5 1 DettlMjilé ft icnifte
Bad et ttxjgéne 0,139 1 lijd|»Ml.
Peroxyde de fer. MSf
Carbonate de cbaax 0*044
Carbonate de magnésie 0,004
Partie f Argile et silicate rosée de ) ^ ««.
Insoluble, t manganèse j *'*"'
Cobalt et nickel. .....,«• 0,000
Arsenic y soaCre, pêne o,oot
1,00e
m) Minerai de la commune de Pamsec, —
Ce dernier minerai se compose de gneiss très-
quartzeux, au milieu duquel on remarque des
pyrites arsenicales et ferrugineuses, un peu de
S alêne et quelques grains éclatants, à reflet blond,
'arsénio^suUure de eoiMilt. Yoici en résumé m
compositïoa t
Cobalt avee 4in peu de nickel • ^^ÔM
Galène ; . . . 0,050 •
Pyrites , gangue soloble, etc. • . 0,370
Gangue insohUde. « ^ % . , . ^ • 0,550
1,000
4* Minerais aurifères. ^-Parmi les minerais
supposés aurifères, un seul est réellement riche,
c*est celui de Gondo, qui fut exploité à diverses
reprises , puis délaissé de nouveau , mais qui se
traiterait sans aucun doute avec avantage par
Tamalgamation tyrolienne. Les échantillons se*
cmnp&^Mde ^uârtz blanc , traverse par de rares
fitetft de pyrites de fer et quelques ttiouched Aa
galène. Le minerai tion lavé m'a dontié, aut
loo kil., i5 gr.d'or et 1 1 gr. d'argent; et en lavant
à l'augette loogr. déminerai pulvérisié, on obtient
10^,4^ de schïicfa pyriteiix riche, qui dotitia un
bmitoù d'or argentifère pesant 0*^-,oi 8, c'est-à-dire
i6 gr aux 100 liil. de minerai brut. La perte au
lavage est donc de 8 gr., mais elle porte princi«*
paiement sur l'argent, qui serait dans tous les cas
perdu en majeure partie en opérant au mouliki
^lien. .
Deux autres minerais pourraient encore être
traités par la méthode tyrolienne, si d'ailleurs la
puissance et la position du gile sont favorables :
ce sont: une pyrite arsenicale à gangue ouartîeuse
de Brice, commune de Chaley, vallée du R1i6ne,
et une pyrite de fer ordinaire à peu près pune, de
la vallée de Yiège. Chacun des deux minerais
donne à l'essai, aux loo kil., 7 gr. d'argent auri-
fère, mats la proportion d'or pur s'élève cepetid.nttt
au plus à 3 gr.
Deux pyrites de Palantîn , commune d*Evit)nne,
vallée du Rhône, renferment également tle 3 &
4 gr. d'argent aurifère, mais la teneur en or m'a
paru auKiessous de 1/3 gr. aux 100 kil. L'une est
une pyrite ordinaire disséminée dans du quartz,
et l'autre une pyrite blanche , servant de ciment
à de petits fragments anguleux de schiste et de
quartz.
Les cinq autres échantillons dont se composait
la collection ne contiennent aucune trace de
métal précieux; ce sont un fer arsenical de Gondo,
trois échantillons différents de fer hydraté caver-
neux, entremêlé de pyrites en décomposition ,
3l8 TRAVAUX DU LABORATOIRE
Srovenant delà Dent-du-Midi , commune de Saînt-
laurice; enfin une pyrite magnétique de Pisse-
Vache, commune de Saint-Maurice: c'est une
masse bronzée, de couleursombre et.à cassure iné-
gale; elle' est tendre, se couvre facilement de
poussière d'un brun-noir et s'attaque très-facile-
ment à l'acide chlorhydrique en dégageant de
l'hydrogène sulfuré et déposant du soufre. Elle
agit facilement sur le barreau aimanté.
4' Minerais de fer. ^Ven\oi de MM. de Saint-
Brice et Colomb comprenait enfin trois minerais
de fer de nature semblable ; ils renferment tous
les trois du fer oxydé magnétique.
Le minerai de Vence, traité aujourd'hui à
l'usine d'Ardon , au lieu de la Chamoisite, qui
donnait du fer de médiocre qualité , est de l'oxyde
magnétique en masse, çk et là tacheté de carbo-
nate vert de cuivre et associé à une faible gangue
quartzeuse et calcaire.
L'échantillon analysé a donné 60 p. 0/0 de
fonte très-grise et sensiblement pure; cependant
on y a trouvé, outre le cuivre, encore du soufre,
deux substances qui doivent rendre le fer un peu
r^ui^erin.
Yoici sa composition :
Résidu quartzeux 0,142
Carbonate de chaux 0,022
[: Alumine, carbonate de magnésie) q q|^
et traces de manganèse } '
Soufre 0,002
Oxyde de cuivre 0,002
Fer oxydé magnétique 0,789
1,000
Le minerai delà montagne de Thonneau , corn-
DE 8aint-£tibnne (loire). Sig
mune de Luc, dans le val d'Anniviers, est un
schiste chlorito*talqueuz avec du fer oxydulé et
oligiste, associé à une faible gangue calcaire. L'é-
chantillon analysé, qui est sans doute bien plus
riche que la moyenne du gite, a donné à Tessai
59 p. 0/0 de bonne fonte grise. Le minerai ne ren-
ferme d'ailleurs ni soufre ni cuivre; il est donc,
sous ce rapport au moins, meilleur que celui de
Yence. La proportion des schistes chloriteux s'é-
lève à environ i5 p. 0/0, et celle du carbonate
de chaux à 6 p. 0/0; le reste, savoir 79 p. 0/0^
se compose presque exclusivement de fer oxydulé
et oligiste.
Le troisième minerai , de la commune de Cam-
pel, vallée de Leutschen, figure au catalogue
comme minerai de zinc et de cuivre ; mais le fait
est qu'il ne contient pas de zinc , et ni plus de
cuivre, ni plus de soufre, que le minerai de Yence.
C'est un schiste talqueux micacé, contenant du
fer oxydulé, légèrement coloré en quelques parties
par du carbonate vert de cuivre.
On y a trouvé :
Gangue schisteuse 0,33
Oxydale de fer 0,65
Aiamine , magnésie , cuivre et soufre. . 0,02
1,00
Le minerai n'est pas du tout calcaire, par suite
moins fusible que les deux précédents et d'une
qualité inférieure. La proportion de fer métallique
s élève /dans l'échantillon essayé, à 45 p. o/o.
3» TEAVAII]^ 011 UBOaiVOlBB
4* Minérale dé fer des trwirons de Qermont^
Ferrand ( Pur^cDôme) , enuqjrés à t Ecole
des mineurs de Saint^-E tienne par MM. Bak-
BiER et DaubrAb, constructeurs de machines à
Clermont.
N"* I • Minerai oxydé hydraté , sous forme spon-
gieuse et en conglomérats irrés;uliers, provenant
du terrain tertiaire supérieur de la commune de
rÉglise-Neuve (Puy-ae-Dôme).
Sa poussière est jaune , il ne fait presque pas
effervescence avec les acides; il laisse dans Facide
chlorhydrique un résidu insoluble quartzeuz de
5Ô p. o/o; il perd par la calcioatioa 1 1 p. o/o. Sa
composition est la suivante ;
Quartz. 5,80
Peroxyde de fen .... 76,00
Alomine a,40
Carbonate de chaux. • • 3,00
Eau 12,00
99,20
Essayé avec lo p. o/o de carbonate de chaux,
il a donné un culpt de fonte formant les «^ du
poids du minerai essayé. La fonte est bhinche,
cassante, ce qui est un indice de la présence du
phosphore.
W 2. Minerai oxydé hydraté, à Tétatde galets
compactés dans des grès et dans le terrain tertiaire
supérieur; sa poussière est brune. Il ne fait pas
effervescence avecles acides. Trouvé danala même
conihiiine que le précédent. Sur loo parties, il
renferme:
us «AiRT'^iTiENSB (uuRi;). 3a |
Argile avec un peu de qaartz. 23,77
Matières volatiles. ....... 9,40
Peroxyde de fer. ...... . 61,57
Oxyde de manganèse 1,57
Alamtae. 3,77
100,08
Essayé aveo addition de !io p. o/o de carbonate
de chaux 9 on a obtenu : fonte 42-58 p. o/o.
La fonte est truitée, elle n est pas cassante* La
scorie indique que la fusion a été bien faite ; elle
est légèrement violette.
R* 3. Hématite rouge provenant d'une couche
de faible épaisseur dans le calcaire (commune de
TEglise-Neuve, Puy-de-Dôme).
Ce minerai a pour gangue de l'argile; sa pous-
sière est rougeâtre. Il ne fait pas effervescence avee
les acides.
Traité par l'acide chlorh jdrîque, il laisse un ré-
aida insoluble, argileux, dont le poids s'élève
à Oi4o.
Il perd au feu , o,o8.
Fondu avec 4o p. o/o de son poids de carbo*
nate de chaux , il donne : fonte, o,35.
La fonte est grise , légèrement truitée ; la scorie
est bien vitrifiée. On peut rq^^der ce minerai
comme composé de :
Argile 40,00
Matières volatiles B,00
Oxyde de fer 50,40
Alumine, traces de manganèse. • 1 ,60
100,00
N* 4* Échantillon retiré d'une couche de 3 mè-
332 TRAVAXJX DU LABORATOIRE
très d'épaisseur 9 existant dans la commune de
TEglise-Neuve,
Il ne renferme pas de carbonate de chaux. G*est
une argile associée à quelques parties ferrugi-
neuses.
Ce minerai laisse dansTacidechlorhydriqueun
résidu argileux de 0,76; il perd, par la calcina-
tion, 0,12.
Ce minerai est donc très-pauvre; pour ce motif,
on ne Ta pas essayé par la voie sèche.
N* 5. Oxyde hydraté d'une couleur brune, sous
forme de géodes enveloppant une ai^ile jaunâtre ,
dans des (Cavités irrégulières; de la même com-
mune que le précédent.
Traité par lacide chlorhydrique, il laisse 4^
p. 0/0 d*argile insoluble; calciné , il perd 10 p. 0/0
de son poids. Fondu avec 5o p. 0/0 de carbonate
de chaux, il a donné: fonte, 3o p. 0/0. La fonte
est grise, truitée; elle offre des cavités tapissées
de cristaux cubiques de sulfures de fer et présente
tous les indices d*une fonte très-sulfureuse; elle
se brise facilement sous le marteau. On peut assi*
gner à ce minerai la composition suivante :
Argile 46,00
Matières Yolatiles. • . 10,00
Peroxyde de fer. . . 42,50
Alumine, cbaax. • • 1,50
100,00
N° 10. Minerai hydroxydé en roche, compacte,
présentant des fissures et des cavités tapissées de
silice en cristaux ou mamelonnée. Il laisse dans
l'acide chlorhydrique un résidu complètement sili-
ceux , dont le poids s'élève à o,5o.
Il perd au feu, 0,1 4*
DE SAINT-éTIENlfB (lOIRB). 3a 3
Essayé au creuset brasqué, avec un mélange
d*argile et de carbonate de chaux, il a donné :
fonte» 19 p. o/o.
Outre sa faible teneur en fer métallique , ce
minerai offre l'inconvénient d'Stre très-réfractaire
et d'une fusion difficile.
N* 1 1 • Conglomérat d'oxyde de fer empâtant
des fragments de quartz, et provenant d'un filon
presque vertical trouvé au milieu des trapps d'un
dicke volcanique. Ce minerai et le précédent vien*
nent de la commune de Montaigu. •
Il ne fait pas effervescence avec les acides qui ,
en dissolvant l'oxyde de fer, laissent un résidu
quartzeux considérable , dont le poids est de 7 gr«
sur 10 grammes de minerai. Il perd, par la calci-
nation , 9 p. 0/0 de matières volatiles. Ce minerai
ne renferme donc que ao p. o/o d'osyde de fer,
ce qui suppose un rendement de i3 à i4 p* ^/o
en fer métallique.
N"" 30. Minerai bydroxydé en roche, à struc-
ture globuleuse à 1 extérieur, provenant d'une
couche trouvée à la base du terrain tertiaire (com-
mune de Madriac).
Il a une gangue quartzeose et s'attaque assez
difficilement par les acides; il contient :
Quartz avec un peu d'argile. . 51,00
Peroxyde de fer. ...... • 35,00
Matières volatiles 10,25
Alumine. • • • 2,50
Traces de chaux et perte. • • 1,25
100,00
Il donne , par la voie sèche , une proportion de
fonte qui s'élève à 25 p. o/o. La fonte obtenue est
d'assez bonne qualité.
N* a|. Miqerai bydroxjdé en grains et en ro-
gnons compactes , provenant d^nne couche d^argile
bigarrée de a mètres environ de puissance (com**
mune de Madriac) «
Les grains sont ,« tantôt isolés et de forme irré-
gulière, tantôt empâtés dana une argile assez
compacte. Ce minerai renferme 62,26 p, 0/0 de
Saneue argileuse, et 8 p. 0/0 de matières volatiles,
a richesse en oxyde de fer ne dépasse pas 29 p. o/o.
Il donne , quand on le fond au creuset brasqué
avec 70 p. 0/0 de calcidre » 2 1 p« 0/0 de fonte. La
bme eat traitée , légèrement aulfureuser
&* Àn4ljrs9s de divers aciers f et principalement
iaeierà fondus des fabriques cte MM. Jackson
et Trinquet , département de la Loire , faites
au laboratoire de SÊcole des mineurs de
Saint-JE tienne , par M. Phillips, aspirant in-
géniêur des mines j professeur à cette Ecole ^
et Mé' Hovff capitaine dartiUerie.
. Lé mode d'analyse adopté pour le dosage du
carbone est celui qui consiste à prendre une cer-
taine quantité d'acier, réduit en fragmenta aussi
petits que possible , et à les soumettre à TactioD
directe du brome pai* l'intermédiaire de Peau. Le
fer passe complètement à l'était de bromure qui se
dissout, et la réaction se fait sans dégagement de
gaz. La combinaison se faisant avec un certain
désagement de chaleur, il y a eu souvent un pea
d'éDuUition du brome dans les premiers instants
de l'opération. Le résidu, coaiposé de carbcHie,
d'un petf de silree, et généralement dVpe traoe de
fer non dissous, a été pesé chaque ïq\% sur un
M ÊàMMfHknMnJXM (Mme). SsS
filtre , deltoéclié et pesé àet dVvance ; cette pesée
a toujours été répétée Jusqu^à ce que, par une
dessiccatioD prolongée » le filtre ne perdit plus rien
de son poids, et ces pesées se sont tonjours faites
sur uiie petite balance très^sensible , pesant un
denai^-milligramme. D^ailleqrs, le filtre contenant
le carbone, la silice et cette petite quantité de
fer, a toujours été préalablement lavé à l'eau
cbaude, puis à l'eau éthérée, jusqu'à ce que les
eaux de lavage ne produisissent plus aucun trou-
ble dans le prussiate de potasse, ni dans le nitrate
d'argent. Du reste , on a tenu compte chaque fois
de ces traces de silice et de fer restées avec le car-
bone , en brûlant le filtre^ reprenant par un acide,
filtrant et traitant par l'ammoniaque , ce peroiyde
ainsi obtenu s'est constamment élevé seulement à
o^'^ooS ou o''*,oo4 , sur environ o^.So , o^^ôo ,
et jvsqu'à même o''',90 de carbone; quelquefois
même il n'y a pa^ eu 0^,001 de peroxyde de fer.
S^uant à la silicer, elle était connue par le dosage
irect de cette substance qui. s'est toujours fait par
les moyens ordinaires, en attaquant une quantité
pesée d'acier par les acides, évaporant à sec, re-
prenant par un acide, filtrant, brûlant le filtre,
et' déduisant du poids obtenu celui des cendres
dn filtre*
Voici les résultats obtenus sur des prodttits de
Tusine de MM. Jackson , fabricants d'acier fondu à
Assailly, près Rive*de-Gicr :
• AOER FONDU. VlSa DESOLE
.-' ^^^^■— -"^^^ii^^^ ■ * cémenté.
m w (3j .. .. X*). . (»)
Carbone. (T;039f 0,0f8f 9,0309 0,0267 0,0ii93
fiÙciaiB^ 9^W>6i O/Hm O^a 0,00^1 0,0007
3a6 TBAVAUX DU LÂBOftATOTRE
FERDESUÈDB ACIER OORROTÉ.
cémenté. « ■■■ • ■ m^
(6) (7) (8)
Carbone. 0,030* 0,0202 0,0223
Silicium. 0,0005 0,0002 0,0002
( I ) Acier de bonne qualité , assez dur et cepen-
danc très-malléable; se soude, mais assez diffici-
lement. Il sert principalement à faire les faux.
Grenu et en même temps ayant un peu de nerf.
(a) Passe pour être de même qualité que le
précédent. Il semblerait alors, d'après cela , qu un
peu de silicium peut remplacer du carbone au
point de vue des propriétés physiques de l'acier.
(3) Acier deprenaière qualité , fondu deux fois;
très-dur, peu soudable; sert à faire la coutellerie
fine et les instruments de chirurgie. A grain très-
fin et très-serré.
(4) Acier de bonne qualité, plus malléable et
plus soudable que le précédent. A grain fin et
serré , mais un peu soyeux. •
(5) et (6) Pris dans le même barreau de fet
cémenté, mais non pas corroyé; (5) est de la sur-
face, et (6) est du centre de la barre. Ce fer cé-
menté sert, employé seul , à la fabrication de Tacier
fondu de première qualité.
(7) et (8) Acier corroyé de bonne qualité, très-
malléable et soudable , d'un grain fin et mêlé de
beaucoup de nerf.
Les produits qui suivent viennent de l'usine
d'acier fondu de M. Trinquet, à Saint-Etienne.
Tous ces produits contiennent une trace de cobalt
et de nickel.
^^^^^^ ACIER FONDU. ^^_^_^
(0 W (3Î (4) (5) (6)
Carbone. 0,0371 0,0364 0,0356 0,0262 0,0298 0,0292
SiUciom. 0,0013 0,0015 0,0003 0,0007 0,0007 0,0008
DB SAINT-âriENIlB (lOQIE). 8^7
(i) Cet acier,, ainsi que les n** (2), (4)i (5)
et (6), est fait avec des fers de TAriége. Le n* (i)
est de Tacier qui a été fondu deux fois et a subi
également deux cémentations. Il est très-dur, très-
difficile à souder, d'un grain extrêmement serré;
sert pour la coutellerie fine et les instruments de
chirurgie, sert aussi à faire le crochet à polir dans
les tours ; il est cassant.
(2) Un peu moins dur que le précédent , pres-
que aussi aifficile h souder; sert à faire la coutel-
lerie ordinaire, les burins et les crochets de tour.
(3) Cet acier a été préparé en fondant un mé-
lange de fonte et de fer ; il est très-dur et très-peu
soudable.
(4) Très-malléable ; il est assez facilement sou-
dable. On l'emploie exclusivement pour la coutel-
lerie ordinaire.
(5) !N*a pas toujours identiquement la même
composition ; sert exclusivement à faire les limes.
(6) Très-malléable et assez soudable ; sert ex-
clusivement à faire les faux. On remarquera que
sa composition se rapproche beaucoup de celle des
n*'(i) et (2) des produits de MM. Jackson, les-
quels servent aussi à la fabrication des faux.
Nous joignons à toutes ces analyses la composi-
tion d'un fer carburé , que Ton appelle ici fonte
de recuite ou foute malléable. On Tontient en don-
nant, par le moulage, à la fonte la forme des
objets et en la décarburant ensuite par un procédé
particulier, et , b ce qu'on assure, sans la fondre.
Celte composition est la suivante :
Carbone. . . . 0,0054
Silicium. . . . 0,004i
De toutes les analyses précédentes, il semble
r^Itfir qtë de Vamèt de très^omie c|uifilé p«ut
cotiteDiri surtout quénd il a été fi>Bda ^ une qaan»
lité de carbone notablement plus ^nde qu'on
n'avait couluoie de l'admettre jusqu'à {présent ^ an
moiaa pour les aciers qui n ont pas été fondus. Au
reste, presque tout ee carbone âscè l'état de oom--
binaison ^ et nous n'en avons jamais trouvé qu'une
trace qui ne fût pas combinée t quant au silicium,
la quantité en est toujours très-^laible.
tMviux ùB 1847. (Extrait.)
Lwnite du Piémont. — Ce lignite envoyé par
M. Château-Vieux, de Turin, vient cîe Nucetto
(Piémont) •
Le lignite de Nucetto , que M. le professeur
Sismonda , de Turin , considère , quapt à sa posi-
tion géologique, comme l'équivalent du lignite
d'Âiiën Provence, et qui lui ressemble, en effet,
quant à ses caractères minéralogiques et chimi-
ques , est à éclat inégal , mais plutôt terne que
brillant, offrant çà et là des veinules plus écla-
tantes; brun en poussière, mais noir en masse,
offrant des faces de cassure inégales et conchoîdes,
plus dur aue la houille de Saint-Etienne, mais se
délitant plus facilement à l'air.
On n'y remarque pas le moindre grain pyri-
teux, et cependant il contient plus de soufre que
les houilles les plus pyriteuses de Saint-Etienne.
En y dosant le soufre et le fer, on remarque,
comme dans les lignites de Provence, que le soufre
est en excès sur le fer, d'où M, Diday a conclu
que le soufre devait être en partie libre (natif)
dans le lignite.
Il a voulu directement vérifier le fait en traitant
tm peu âe lignite, finement pofpKjrris^, Mt tite
solutioti bouillante et concentrée de potasse caus-
tique, et une autre partie par uil mélântte d'al-
cool et d'éther ; mais aucune de ces deux liqueurs
n'a enlevé au lignite là moindre trace de soufre.
Il serait donc possible que le soufre tût chimi-
quement uni au combustiole, et que cette union
intime fût en partie la cause de cette odeur désa-
gréable, si caractéristique, de la fumée du lignite.
Le lj«;nite de Nucetto brûle avec flamme tuli^i-
neuse^Uongue ; il ne se colle ni ne se déforme pomt
au feu y et tend plutôt à se fendiller.
Par une calcination brusque, j'ai obtenu :
Coke 0,482 (Gendres. . 0,0S5
Matières volatiles. . . 0,518 (Charbon. . 0,4iY
^ ■ i
1,000 o,4as
Le coke conàetve Tapparence du liguite , quoi-
que fendillé dans tous les sens.
Soumis à une distillation lente , il a donné :
EaahygrométriqBeiKW. 0|tSO
Eau ammoniacale. . • . 0,113| *«3S^5^ÎS!**™^^^
Bttome. . 0,071
Coke. 0,511
Gaz. 0,186
1,000
Le bitume est brun-rougeàtré, figé à la tempé-
rature ordinaire. En distillant à une température
rouge , on obtient de !300 à a5o litres de gaz par
kilog. ; mais le gaz brûle avec une flamme pAle et
une odeur fortementsulfureuse : ilseraitdonc diffi-
cile à épurer. Le lignite renferme en effet 0,0^97
de soufre, trois fois plus que les bouilles ordinaires
de Saint-Etienne.
330 TRAVAUX DU LABORATOIRE DE SAINT-ÊTIENNE.
Pour pouvoir étudier les propriétés des cendres,
on a brûlé quelques kilos de lignite dans un petit
four à çrille; le résidu était, selon la température
à laquelle il avait été exposé , ou fondu et agglo-
méré en un véritable mâchefer, ou pulvérulent et
d'une nuance blanche , rosée et brune. Les parties
blanches sont essentiellement formées de sulfates
de chaux, d'alumine et de fer, mêlés à de l'ar-
gile. Les parties colorées renferment ces mêmes
sulfates en partie décomposés; enfin les parties
fondues (mâchefer) sont des silicates d'alumine,
de fer et de chaux.
Le mélange de ces diverses parties , tel qu'il fut
obtenu dans Te four à grille, a donné à l'analyse:
Siliice 0,220
Sulfate de chaux 0,135
Acide salfuriqae combiDé à une partie)
du fer et de l'alumine ) *''"*^
Peroxyde de fer 0,340
Alumine 0,140
Magnésie 0,065
Alcalis, eau, acide carbonique, etc. • 0,055
mt
1,000
Dans le lignite, avant la combustion, il n'y a
point de sulfates, mais seulement des carbonates
de chaux, de magnésie, avec de l'argile et des
pyrites en particules microscopiques.
Au feu de forge , les cendres se vitrifient com-
plètement et sctnt beaucoup plus fusibles que la
plupart des cendres de houille.
En partant de lanalyse des cendres, on voit que
le fer suffirait à peine nour transformer en pyrites
les deux tiers du soufre. Il se pourrait d'ailleurs
au' une partie du fer se trouvât à l'état d'oxyde
ans l'argile.
«
NOTICE
Sur des essais de traitement de cuivre gris
argentifère par s^oie humide ;
Par M. 6U£YMARDf Ingteiear en chef dei minei , eo retrait.
Lorsque je visitai, en iSSg» rétablissement de
M. Pactode, à La Motte, près Chambéry (Savoie),
cet industriel y traitait du cuivre gris argentifère par
un procédé très-simple c[ue je vais faire connaître.
Le minerai était tiré d'un filon situé dans la
montagne de Prestes^ au-dessus de la Rochette,
exploré en 1 809 et 1810 par la direction de Técole
des mines de Moutiers, et repris dans ces derniers
temps par M. Pactode. La seule préparation mé-
canique qu'on lui fît subir était un triage sar la
mine après un cassage à la main.
Arrivé h Tusine, le minerai était broyé sous une
meule en /on te, et passé sur un crible dont les
mailles avaient 4 millimètres de côté.
Le sable qui passait à travers le crible était mé-
langé avec 4 P- o/o de sel marin pulvérisé , et le
mélange grillé dans des fours à réverbère.
L'usine de La Motte renfermait deux fours à
réverbère chauffés avec du lignite et aboutissant à
une m£me chambre de condensation. On chargeait
sur la sole de chaque four 35o kilogrammes du
mélange ci-dessus que l'on étendait également et
dont on renouvelait continuellement la surface
avec des râbles en fer, pour opérer un grillage
uniforme. Chaque opération durait 8 heures, de
sorte qu'on passait looo kilogrammes de minerai,
par 34 heures, dans chaque four à réverbère.
Tome XI F, i848. a3
332 TSAITEHEKT DD CUIVRE GKIS AKCSKTIViU
Le minerai grillé était de nouveau mélangé
avec 4 p- o/o de t;el maria , puis arrosé avec une
solution de protQsulfate de fer marquant 3o* k \'h-
réométre de Baume , et soumis à un nouveau gril-
lage identique au premier; de sorte qu'en résumé,
avec les deux Tours fa réverbère, on grillait, par
34 heures, à deux reprises successives, environ
1000 kilogrammes de minerai brut.
Le but de ce double grillage était de convertir
l'argent en chlorure, et je cuivre en sulfate.
Oq chai^eajt ensuite 5oo kilog. de minerai grillé
dans une tonne d'une capacité de S mètres cubes ,
mobile autour d'un axe' horizontal , on ajoutait
de l'eau et on faisait tourner 1/3 heure. On am
rétait, on laissait reposer, et on soutirait les eaux
claires chargées de sulfate de cuivre, dans des
caisses remplies de ferraille. On obtenait, daoi
ces caisses, du cuivre de cément que l'on fondait
dans un fourneau k manche chauSë au coke , et
une lessive de sulfate de fer que l'on évaporait
jusqu'à 36 k 38* de faréomètre et qjj'ob faisait
cristalliser pour obtenir de la eoijperose verte que
l'on livrait au commerce.
On ajoutait de nouveau dans la tonne de l'eau
aiguisée par un peu d'acide sulfurique , on la fai-
sait tourner i/a heure, on laissait reposer, et
on soutirait les eaus claires. Si elles étaient faibles,
«Des étt)ient emplo^^ées en place d'eau pure pour
lessiver des matières neuves; dans le cas contraire,
on les envoyait dans les caisses de cémentation.
Ce lessivage continué de la même manière jus-
qit'à épuisement complet du sulfate de cuivre et
têrniîné,Qn ajoutait, dans la tonne, des eaux am-
inQQi^oales en quantité suffisante pour dissoudre
tout le chlorure d'argent ; cette quantité étiiit d^
?AK VPT? ItVllIDlE. 333
terrqiqée d avance p^ir uii e9$^\ dqciniaiitiquç. Qn
faisait tourner pendant upe heure, on laissait repo-
ser, on soutirait leseaqx p]qire3 dan^ une grande
çuvç où on précipit^lit Targept sous fprnpie de ]si^
melles avec de la tôle hien décapée. On Içs^ivait
de nouveau ^ plusieurs çi^'prisps fiyec de l'eau OP-
djpaire; la première e^u était conduite dsins la
cuye 2| précipitation, qt les putresi servaient > QP
y flJQPtfint de lamoioniaqpe , ^g d^s lixiviatiQps
peuves.
hes eau^ dont QP ^yait précipi^ T^rgf nt par le
fer contenaient la plus grande partie de T^ninich-
niaque à l'état de sel aipnqppiac ; op les conduisait
dans un grand cylindre en fopte contepant de la
cl^auz, op chaufiait, et op condensait l'amnioniar
que qui se dégageait dans up appareil de Woolf
formé avec des bonbonnes en verre ou en grès.
L'essai coniparatif que je fils du minerai bfut
et des résidus de traiten^ent qui vient d'être in-
diqué, m'^yant dén^ontré que ces derniers rete?
naient encore 4o p- o/o de la totalité de l'argent
contenu (|ans le miner£)i brut, j'écrivis k M, ^^c-
tode pour l'inviter : i"* à broyer ses minerais beau-
coup plus fin ; 2"* à ajouter le sel m^pp ep disso-
lution afin 40^^^^^^ ^^ mélange plus intime ;
3*" à pulvériser le produit ^\x premier grillage»
avapt de 1^ pa^l^pg^i^ ^^^^ 1^ solutiop de sel marip
et de sulfate de fer; 4'' enfin, à aug|[pepter la prQr
portion de sel marin et 'k la porter de 4 p* o/o
à 5 et 6 p. o/o. .
Ces prescriptions bien observées par M. Pactode,
donnèrent ^le bons résultats , et il ne resta plus
notabieoient d'argept dan§ les résidus.
4-y9Pt eu connaissance, en |84^^ ^tin nouveau
proçaédé d'extr^Ption dp l'argent p^r voie humide
334 TRAITEMENT DO CUIVBE ORIS ARGBRTIFiRB
essayé en Amérique et sur quelques points de
rAllemagne , et ayant reçu quelques détails sur
ce procédé par M. Philips Taylor, de Marseille ,
Se les transmis à M. Saint-Martin , successeur de
M. Paciode, qui en fit Tessai sur 600 kil. de mi-
nerai de PresleSj de la manière suivante :
Les 600 kîl. de minerai pulvérisé furent imbibés
avec une solution contenant 10 p. 0/0 ou 60 kil.
de sel marin, puis grillés comme précédemment au
four à réverbère. Le grillage dura quinze heures. La
matière grillée fut lessivée comme ci-dessus pour
enlever le sulfate de cuivre. Le résidu fut dessé-
ché sur la Sole du four à réverbère et amené au
rouge-sombre naissant, puis jeté dans une grande
cuve contenant une dissolution saturée de sel ma-
rin à une température de 60 à8o%el aiguisée avec
un peu d'acide sulfurique. On brassa , on laissa
reposer, puis on décanta. On fit trois autres les-
sivages avec une solution concentrée de sel marin
à la température de8o% et un cinquième lessivage
avec de 1 eau ordinaire. Les eaux des deux premiers
lessivages furent reçues dans une cuve où l'on pré-
cipita l'argent par du cuivre métallique. Lesautres
eauX| trop pauvres, furent mises de côté pour de
nouvelles opérations. L'essai a montré que les ré-
sidus étaient bien épuisés et ne renfermaient plus
que pour 1 fr. So, soit 7 grammes environ d'ar-
gent aux 100 kil.
Note de M. Ehelmen. — Les produits du
traitement des cuivres gris argentifères parla mé-
thode Pactode, rapportés à Paris par Kf.Pache,
ont été essayés, il y a quelques années, dans le la-
PAR VOIE HUMIDE. 335
boratoîre de Fëcole des mines, par M. Finspecteur
général des mines Bertkier.
I. Le schlich brut, mélangé de sel marin
ayant le grillage^ a donné o,33 de matte avec le
borax. Il contenait 0,00170 d'argent.
a. Le mèmescblicb , grillé et prêt à être soumis
au lessivage pour enlever le sulfate de cuivre , . a
donné 0,00180 d'argent.
3. Le minerai précédent^lavé, renfermaito^ooi 00
d'argent.
4. Le même, grillé de nouveau avec 4 p- 0/0 de
sel marin, renfermait 0,001^0 d'argent. L ammo-
niaque a enlevé à cette matière o,ooo85 d'argent,
et le produit du traitement par les eaux ammo-
niacales renfermait encore o,ooo4o d'argent.
Le lessivage à l'eau du minerai (2) adonné a4
p. 0/0 de sels solubles contenant :
Oxyde de cuivre. •....•. 6,4
Acide sulfuriqae 9,3
Chlore 0,5
Eau et sonde 7,8
• ■««_^^_«
24,0
L'argent de cémentation renfermait :
Argent 0,25
Hydrate do fer 0,15 .
Sulfate de chaax 0,60
1,00
•m
Note de la rédaction. Le procédé indiqué en
dernier lieu par M. Gueymard a été acheté, il j
a quelques années, par la compagnie de l'usine
d'amalgamation de Gotte8-Belobnung(Mansfeld) ,
336 TRAITEMENT DU CUIVRE GRIS âRGENTIFèaB
à M. Augustin) d'Halberstadt , pour la somme de
So.ooo thalers, soit 187.500 fr. Dans les essais
faits à cette époque j on reconnut tjùe pdut la
chloruration , il n'était nullement indispeiisable
d'opérer préalablement le mélange intimé du sel
marin avec la matière à chlorurer, et que le char-
gement sur la sole du mélange tout préparé dour
nait lieu inutilement à une consommation de sel
marin double, triple, et mémie quelquefob sextu-
ple de celle nécessaire, comme nous le verrons ci-
après.
Voici, d'après le5 renseignements qui nous ont
été communiqués par M. Pache , qui se trouvait à
Gottes^Belohnung , eu juin i845, au moment où
Ton essayait le procédé Augustin sur une quantité
de lo.ooô quintaux de màtte de cuivre argenti-
fère, comment on procédait :
On grille d'abord la matte à l'ancien four hon-
grois à deux soles sUpefpbsées et on là pulvérise
ensuite.
Quatrequintaùxde'mattègriirééetpulvériséesont
chargés sur la sole supérieure du four de grillage;
après 4heiit'és de brassageavec un râble, on les fait
tomber sur la sole inférieure, exposée à une plus
forte chaleur, où la matière est soumise à un bras-
sageetàuntournagecontinusàlaspadellejondonne
un coup de feu à la fin du grillage ^ 3 heures après
le chargettieht sur la deuxième sole ^ du 7 heures
après le conâmencement de l'opération, on ajoute
I 1/3 ou au plus 2 p. 0/0 de sel marin sec, soit^àS
livres de sel, et on brasse pendant une heure, puis
ôh fait tottiber la hibtlére détas un chîeû ed tôle,
pour l'emporter darisrateliei* de lesiivûge.
On Voit donc ^li'ici ôb ne prbcèdfe à la chlorti-
ratiôh qtië hrsiqaé \è gvUlagé à éVi p6)ïs^ à ies
PAt( ToiB Humide. 337
demièreb Hmitès , que le sél est chargé sur là sblé à
i*ëlal 6ec, ét^u ou n feu emploiequfe i î/2 à 2 p. o/b
tio lieu de ! ô à 1 2 p. b/o femployéd Ibrs du tnélatige
préalable à l'état dé dissolutibn.
Lèd ttiatîêt^^ ehlôl urées sotit soU taises à froid
6^ Uti lèssitagé rhéthodîque fait avec une dissolu-
Iteft satliréé de Sël taàrin^ et l'argeut lest précipité
de cette dissolution par du cuivfe taétallique.
M. de Zler^ogel , directeur deTusinë deGottes-
Belohbùng, a proposé un mode dé traitelmetit
encbre plus àiHiple> qui était également en essai
i»i 1845, feUf Une quantité de 10.000 auîntaul[ de
niàltl^ de Cuivre argentifère, lorsquil reçut la
tlsitè de M. Paché.
Ce procédé qui, suivant M. Eiervogel , présente
Mée grdtade écononlie sut le précédent , consiste à
ebûdtlite le grillage de là mâtte de culVre , tons
«mcuûe additibû , de rilâttiêrfe à transformer en
sulfate la totalité de l'atgetit, à dissoudre \e^ sul-
ftiltès d'argent fet de cuivre par Un lavage métho*-
dique à TeâU bouillante y et à précipiter successive-
ment l'argeiit par du cuivré Unétailique , puis le
cuître par du fer métallique. Il pourrait y avoir
Avantage à appauvrir les résidus en les grillant
de nouveau aveé addition dé sulftite de fer.
Le. sulftite d^ar^nt étant beaucoup plus ^luMe
ûàM Teàu que le chlorure d'argent dan* le sel
«i;airin , on n beaucoup moins de liqueurs et de
matériel d'exploitation que dans le prbcédé Augu^
tin; la Seul^ difficulté est la conduite du grillage,
qui doit transformer tout le cuivre en sulfate et
en oxyde. Ce procédé peut très-bien s'appliquer à
tous les minerais de cuivre argentifères, et semble
indiquer que lorsqu'on cherche d'abord à enlever
le sulfate de cuivre comme dans le procédé Factode
338 TRAITEMENT DU GUIYRB GRIS ARGltNTIFÈRB
et le procédé Augustin, tel qu'il a été appliqué k
Tusine de La Moite , il est probable qu il se forme
une certaine proportion de sulfate d'argent solu«
ble dans Teau pure ou acidulée par l'acide sulfu-
rique, qui est ensuite précipité avec le cuivre par le
fer, et qu'il conviendrait de précipiter d'abord
par du cuivre métallique les eaux de lessivage
chargées de sulfate de cuivre.
Avant de terminer cette note, nons dirons qu'il
résulte d'expériences très*suivies faites sur l'amal-
gamation ordinaire (méthode saxonne) par le di-
recteur de l'usine impériale de Joachimsthal (Bo-
hême), que l'on peut obtenir une notable écono-
mie sur Je mercure, et appauvrir davantage les
résidus, en tournant d'abora sans mercure et avec
du fer seulement pendant la à 1 6 heures. On
donne une vitesse un peu plus grande , et on peut
sans crainte atteindre une température, dans les
tonnes, supérieure à celle que l'on obtient ordi-
nairement. De cette manière , au lieu d'opérer la
réduction du chlorure d'argent par le mercure,
d'où résulte une perte en chlorure de mercure ,
on l'opère en entier par le fer; on ajoute alors le
mercure pour dissoudre l'argent réduit, et
après deux heures au plus l'anaalgamation est
complète , de sorte qu'y compris le temps néces-
saire pour rassembler l'amalgame , le mercure ne
reste pas plus de quatre heures dans les tonnes ,
et on en perd beaucoup moins.
P. D.
MÉMOIRfi
«
Sut la géologie et T exploitation des mines de
houille de la Grand^ -Combe {Gard).
Par M. GALLON, togénieur des mines.
Je me propose, dans ce travail, de donner un objei
aperçu de la constitution géologique de la partie^* * méniolrt.
du terrain houiller d'Alais , eiploitée en ce mo-
ment par la compagnie des mines de la Grand'-
Combe et dés chemins de fer du Gard, et une
description détaillée de Tétat actuel des exploita-*
tions, ainsi que de Vensemble des travaux damé- .
sagement aujourd'hui en cours d'éxecution.
Je pense que cette description, d'un ensemble
de travaux conçu sur une grande échelle, en rap-
port avec les ressources dune compagnie puis-
sante, ne sera pas sans intérêt pour le mineur de
profession, et tous les ingénieurs partageront sans
doute cette pensée, lorsque j'ajouterai que le plan
général de cet ensemble a été étudié sous la haute
direction de MM. Combes et Juncker.
PREMIÈRE PARTIE.
BBSCRtPTION DU TERRAIN HOUILLER DE PORTES.
Les principales mines de houille, exploitées Cireonseripiion
par la compagnie de la Grand'-Combe , se trou-jj^***"*"****^'
vent dans la région Sud du bassin houiller du
Gard , désignée, par MM. Dufrénoy et Éiie de
Beaumont, sous le nom de bassin d'Alais, et sont
concentrées dans la partie décrite sous le nom de
terrain houiller de Portes^ du nom du village qui
S^e eSOCOGIBBT buloitatioit
en occupe à peu près le centre (voir PL f^I et
PI. Fil, f g. i).
Le terrain houiller j est à découvert, depuis Ife
Martinet-Neuf au Nottl jusque vers la Pise au Sud,
sur une longueur de 9.600 mètres, et depuis le
vallat des Luittittières jusqu'au Pradel, de l'Ouest
à FEst, sur une largeur variable d'environ
4*000 mètres.
De la Lëvede hu Pradel, en passant par lé Mar-
tidet-Nebfy il s'appuie partout sur le tei'rain ancieil
des Gévennes , formé dans toute cette région d'nfl
schiste talqueux qui s'étend k de grandes distances
au JN^ord et à l'Ouest^
De la Lévâde au Pradel, en pateant par là
Grand^-Combe, le teirrain houiller est recouvert
par des formaliohs plus récentles. La base en à été
désignée^ par MM* DufrénOy et Élie de Beaumdnt,
sous le ûbm dé grès inférieur du lias; tiiais
M, E. Dumas ^ de Sonâmières, a été conduit, Mir
ses études pour la confection de la carte géblo-^
gique du Gard^ à classer ce terrain dans le triad«
sans toutefois 'déterminer jusqu'à présent Télttgë
auqud il doit appartenir.
En Tabsencë de fossiles earabtéHstiqttM ^ lés
raisons qui ont déterminé ce géologue sont d'a-
bord l'isolement et la ^ositibh élevée de différents
lambeaux de ce terrain , qui montrent » entre lui
et le terrain jurassique qui lui succède , une cer-
niû^ indépendance ; ))Ui's mielques éièltiples de
dismrdftnc^ de stratification bied n^tte 6ût dîvërâ
poirttt ehttlB cfeis deûk fortaatiOiis. Toutefois, sut
c*lnl Iqbi bo\is occupfe, entre h Levadè et le rrà-
tW^, t^itè tliscordâôcé n'eit pas feensible. Elle est,
au tontrttire , tomblète )ôntk*e l'ensëmblê de ces
mtÉm Mcfentd éi le HerfkiA hoûillfer. Tkbdis que
DES HODILLÊRES DE LA GAAND^-CÔMBE. 34i
celui-ci est fortement contourné sur plusieurs
points, notamment à la Grand'-Combe^ ceux-là
plongent à peu près uniformément vers lé Sud-
Sud-Esty sans être aucunement âtfectéà paf les
mouvements considérables qui ont bouleveï-sé lé
terrain houîUer, ainsi que je le dirai plUs bas.
Le tért-ain houiller de Porteà se rattache h celui
de Bessèges , par une bande étroite contoUt'ildnt
le massif tal(|uéux du Rouvergne^ qbi fbrme Une
espèce de promontoire d'environ 9 à lo kilomè-
tres de longueuk*, qui se détache dans la direction
Sud i/4 Sud-Est de la région talqueUse sur la-
quelle repose le terrain hobiliër.
Dans la partie qui nous occupe, Tënsemblé dé SobdiTbtondo
ce terrain présente detkx grâtidà étageâ coknfïo^ésen'deux élagei.
chacun d'une partie stérile formée de foouditigue
ou de gros grès avec quelques assises de grès fin
ou même de schiste, et d'une zone carbonitèt^e où
les roches stériles sont principalement dès grèb et
des schistes.
L'etagainférieur commence vers l*Oilèstpatun^*W iuttrienr.
puissant système de poudingue à galets de schistes
talqueut et de quarts blanc-^aitëlix, rëltnià par un
ciment argileux jauhe ou rouge.
En s)s rapprochâbt de k limité de là FortHatiôn,
les galets deviennent de plus éU plud anguleuse, tk
finissent par pateër à utl conglomérat si ]péU W^
manié par les eaux, qu'on a souvent peine â tra-
cer l'a limite précise qui le sépare du terraîh
schisteux sut* lequel il repose. Lh puiissantè dé
celte partie Stérile est trèfe-variablé et débasse tët^-
taiheaient 2t)0 mètres sur beaucoup de poihts.
Jje long de la limite orientale, cette partie 6té-'
rilé est, au contraire, ttès-bible, ou cUêmêdiâ^a-
rait tenûènsnletit, 6oit i}ue lé dépôt ^\ï tliminûé
34^ GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
réellement d'épaisseur, soit plutôt que les assises
inférieures du terrain viennent butter sans af-
fleurer contre le massif du Rouvergne.
Zonecharboo- ^^ zonc charbonneuse qui couronne Tétage in-
neuse de TéUgeférieur comprend les couches exploitées à la Le-
^^* Yade et sur la rive droite du Vallat de la Grand'-
Combe, dans la montagne de la forêt d'Abilon.
L'identité des couches exploitées sur ces deux
points a été longtemps en question. On se fondait
principalement, pour la nier, sur les différences
dans la puissance et le nombre des couches ex-
ploitées aux mines Mourié et Roux de la Levade,
et aux mines Abilon, Luce, Ricard et Fournier de
la Grand'- Cbmbe.
Quant au nombre des couches , il est réellement
le même de part et d'autre , ainsi que me l'ont
montré des travaux récents ayant pour but de re-
chercher les petites couches qui , dans ïa supposi-
tion de l'identité des deux systèmes, devaient
exister à la Grand'-Combe au-dessus des couches
anciennement exploitées.
Les deux couches les plus puissantes occupent
sur l'un et l'autre point la même position. Ce sont,
de çart et d'autre, la première et la troisième.
Ln outre, au milieu de grandes variations, on
trouve quelques traits tie ressemblance dans la
qualité des charbons et même dans le détail de la
structure des couches ; par exemple , en compa-
rant la LevadeetlaGrand'-Beaume, on voit que
la Minette et les, 2 mètres de rocher de la pre-
mière sont assez bien représentés par la ficbailie
et par le rocher d'un mètre dans la seconde (voir
la coupe).
On peut encore ajouter d'autres raisons : ainsi,
en jetant un coup d'œil sur trois coupes prises ,
DES HOUILLÈRES DE LA GRAND^-COMBB. 343
une dans le Yallat d.e la Grand'-Combey une autre
à la Levade et la troisième sur un point intermé-
diaire dans le ravin de Trescol (PL f^IJ ^ fig. a,
3et 4)> et on reconnaît quecelle-ci forme un passage
entre les deux premières, sinon quanta l'épaisseur
des couches, au moins quant à celle des bancs sté-
riles qui les séparent , épaisseur qui va en dimi-
nuant graduellement , de la Grand'-Combe vers
la Levade.
Les travaux de la mine d'Abilon ne sont plus
aujourd'hui qu'à 5oo ou 600 mètres de ceux de
Tancienne mine de Trescol , et déjà la diminution
de puissance qui se fait sentir dans la couche d'A-
bilon à mesure qu'on s'éloigne du Yallat de la
Grand'-Combe, sfinsi que la cote des travaux dans
les deux mines, sont en faveur du système qui
tend à regarder ces deux mines comme établies,
sur la même couche.
Jajoule enfin (ce qui est décisif) que l'on ne
trou ve aucune trace du système delà Grand'-Gombe
au-dessus ou au-dessous de celui delà Levade , ni
aucune trace de celui-ci au-dessus du premier, et
qu'il est bien plus naturel d'admettre d'un point
à l'autre une simple variation de puissance des
couches que leur disparition complète.
Ainsi, selon moi, l'identité des couches des
deux systèmes ne saurait être mise en doute.
La coupe sur les trois points ci-dessus est exac«
tement la suivante, en allant de haut en bas.
344 GÉOLOGIE ET EXfLQTT^T^W
La forêt aAhilon {FaHat de la Grande -Combe), (fig-^)-
S
8
8
1
e
6
5
4
)<OVS
dei ooaehes
et de lenri rabdlrUioiu.
Sans désignation
Mlpeup iiipérieur^ d^bilpn
Sai^d^ijgn^iioii
La Garde.
Schiste. . .
Sous-garde
Sct>i8te. . .
Houille. . .
dAbilon. \schisie...
i Houille. . .
I Schiste. . .
I Sous-cave.
I Schiste. . .
^ murde. .
Minette inférieure d'Âbilon.
iffsn*tt« f Schiste. . .
Ilioette. J H^miie
b*n«- jschistS:::
I Houille. . .
Schiste. . .
Houille. . .
Schiste. . .
Houille. . .
Sopille. . .
ouille. . .
iSchlsl^. ..
Bane / fiouilte
iiifér. 1 Schiste. . .
Houille. . .
Schiste. . .
BAurde. . .
B
D
I
a
S
des
bSQCS
de
chtilioa.
m.
1,00
0,S$
0,20
0,S5
0,60
0,35
0,80
2,1S
0,09
0,80
0,85
0,80
0.30
0,50
0,45
1,83
0,40
m.
0,31
i.3q
0,51
3,75
0,95
8,18
15,00
haifÊKiûtstnmdbm.
ÉPAISSSUK
des
bancs de roQ^r
compris
dans
les covcbfs.
m.
0,20
0,04
/),I0
0,04'
P,20
0,20
0,10
3,00
0,30
0,35
0,06
0,01
0,04
0,10
n.
0,80
•,60
0,15
3,79
"M
f% If
e
i
0,31 >
j 3.50
1|00 I
{ 6,50
0,11 (
38,08
4,35
4,50
1,10
31,50
10,97
3,84 18,84
l
B^oineor totale da oiitAae.
BBBm
74,00
18,84
«.M
DBS HPïjnjLÈKB? PB lt\ ÇP^UP^ÇOMBE.
^^
• - • •
346
e
e
6
5
4
3
GÉOLOGIE ET EXPLOITATIOIT
Lu Uvade {rallat de la Tronche) , (fif(. 3).
MOUS
dw ooiiohM
•I de toon fubdlTliioiii.
Minelle
Les Cinq-Pani. . . .
Les Tfois-Mâcboires.
Houille.
Schiste.
Hoaille.
Schiste.
La Troache. /Hoaille.
Scbiste.
Hoaille.
Schiste.
Hoaille.
Le Lard.
Ficbailleoaa-
saille
Grés schis-
teux
ULeiade )»•"»»••
oa / Schiste.
'Schiste.
Hoaille.
Schiste.
Hoaille.
aPAMSBOa
dat
bancs
da
chatbOB.
0,50
1,25
1,00
0,25
0,17
0,47
0,16
0,25
1,30
0,50
1|50 1
0,30
0,50 i ^»^
1,00
0,20 i
iPAittioa
des
baaei de rocher
aompris
dans
lescooebes.
0,06
0.06
0,04
0,04
8,05
1,00
0,10
0,10
0,15
3 8
I 8
0,50
0,20
0,50
1,25
i
s 8
3,W
1,50 '.
te^M
1,50
2,25
0,50
23,50
1,35
I4,SI
2,%5
10,10
Roport dof couches.
ËptisMar totale da sjitéme.
BMHM^H
46,50
10,10
56,60
DES HOUILLÈRES DE LA GRAND^-GOMBE. 347
La zone charbonneuse de Fétage inférieur peut
être suivie du côté de l'Ouest , à partir de la Le-
vade , en remontant le vallat des Luminières.
L'affleurement de la couche de la Levade est r&-
connaissable, sur plus de i .200 mètres de longueur,
par des traces d anciennes attaques faites sur les af-
fleurements. On retrouve des indices d'affleure-
ments sur le chemin qui va des Luminières à la
Grouzette , puis sur la route nationale de Ntmes à
Moulins ; et enfin dans le vallat de Broussoux, qui
descend de Portes au Martinet-Neuf.
En revenant du Nord au Sud , du côté de la li-
mite Elst, on retrouve encore des affleurements à
Cornas , près des Masses , puis dans la concession
de Comberedoude à la mine Sainte-Barbe, où
l'on exploite quatre petites couches de o^'yôo ,
I métré, l'^^So et o^^^So, qui ne sont probablement
que la partie supérieure du système , à moins que
(ce qui n'est pas impossible) ces couches n'appar-
tiennent à la partie regardée comme stérile Je l'é-
tage supérieur, et ne correspondent aux filets
charbonneux que l'on observe dans le ravin de la
Trouche , ainsi qu'il est dit plus bas.
Plus loin encore , des affleurements se montrent
aux Planes et sur plusieurs points, entre les Planes
et le Pradel , et au Pradel même.
Sur ce développement , d'environ 18 kilomètres
de longueur totale , la coupe , qui diffère déjà si
notablement de la Grand'-Combe à la Levade, pré-
sente encore des variations bien plus considéra-
bles. Ainsi , sur le point le plus éloigné de la forêt
d'Abilon , dans le vallat de Broussoux , au lieu dit
la Bouvière, la coupe est à peu près la suivante, à
Ertirdela couche Je Champclauson , dontjepar-
ni tout à Theure, et qu'on ne peut méconnaitre.
Tome XI Fy 1848. ^4
348 OlOLOaiE ET ISPLOITATIOll
Alternances de schiste? et de grès semblables i ceoz n.
qaiei:tsleDtdansleTallatdelaTroacbe,eavirOD 200,00
3* coDche de houille 0,50
Alternances de grès et de schistes, environ. . . . 4Q,D0
9" coache de houille 0,H
Schistes noirs bltamineusaTeonombreazrogDODi
defercarbonalé surenvimnlS màlMs 15,00
I" coocbe de honille lormée de la BseoesBioa mi-
note , de lits de hoailla e| de roches •
Honille 'o,80\
Schistes 1)00 1
BouiUe O.esl
Scbittes l.Ool 950
Honille 0,30f *
Pais anccession de plnsienrs baooa d« l
honille et de schistes, environ. ■ • . $,00 {
Honille 0,3s/
Total 265,80
dont ôS^iSo pour l'épaisseur de la zooe carbooi*
ftre.
Dans cette coupe, qui n'est qu'assez grossière-
ment approximative , les aoo mètres de grès et de
schistes sont la partie stérile de l'étage supérieur.
La couche a* 3 parait représenter les trois pe*
tites couches supérieures de la forêt d'AbitoD ; b
couche n* 3 serait la couche d'Âbilon, et la couche
n' I représenterait la Graod'-Beaunie.
Quoique cette coupe diffère essentiellemsat de
celle» de la Levade et de la Grand'-Gombe , je
pense qu'une distance de 7 à 8 kilomètres est sofll-
■ante pour rendre compte de la différence. D'ail-
leurs les eoucbes de la Rouvière sont trèt-ândem-
meoL comme celles de la Levade et de la Sot^
d'AbaoD,iDféri«irwàlngwttdacoi«hedeGha»p-
DES HCroitliàUfiS M la 6IlAIfD***€K>MBB. 349
dausoD , et Bi Ton ne veut pas admettre l'identité,
il faut absolument admettre quelque chose de
moins naturel, savoir que le système de la Rou-
vîére a disparu complètement à la Levade , et celui
de la Levade à la Rouvière ; car, sur l'un et l'autre
point, le terrain est assez à découvert pour qu'un
système de couches ne puisse pas échapper à une
observation attentive.
L'étage supérieur du terraip houiller repose , Étage lopérieor.
sans aucune discordance observée de stratificatioti,
sur la zone charbonneuse qui vient d'être décrite.
La partie stérile se compose généralement de
schistes et ^e grès h grains fins ou moyens. Néan-
moins, sur le bord oriental du bassin et particuliè-
rement vers les Planes et vers Cessons , certaines
assises de grés peuvent être considérées comme de
véritables poudingues ; mais ces poudingues n'ont
ni le même développement en puissance , ni la
même grosseur d'éléments que dans le système in-
férieur. On peut subdiviser cette zone stérile en
trois étages, terminés chacun par une puissante
assise de grès à gros grains , qui résistent à la dé-
nudation , et forment à la surface du terrain au-
tant de corniches ou crêtes saillantes qui permet-
tent très-facilement d'embrasser d'un coup d'œil
l'allure qu'affecte la stratification du terrain.
£lles sont très^nettemënt accusées dans les val-
lats de la Grand'-Gombe , de la Trouche 9 des Lu-
miniéres et de la Pinède, et on en retrouve des
traces sensibles dans le vallat de Broussoux. L'é-
paisseur totale de cette 2one stérile parait atteindre
son maximum dans le vallat de la Trouche à
Champclauson ; on peut l'y évaluer à 260 mètres ,
en kl mesurant perpendiculairement à la stratifi-
cation.
•
350 GÉOLOGIE ET EXPLOITATIOIC
Cette zone n'est pas absolument stérile. On
connaît dans le ravin de la Trouche les affleu-
remcnts de cinq filets de charbon schisteux inex-
ploitables, et des assises où il existe des rognons
nombreux de fer carbonate. Ces mêmes rognons
se trouvent assez abondamment au Nord-Est du
bassin entre les Masses et le Martinet-Neuf.
MinejMte fer C'est également dans cette même zonequ existe,
'associé à une couche mince de bouille sèche, le
beau gisement en couches du fer carbonate de
Palmesalade, exploité par la compagnie des fon-
deries d'AIais, pour la fabrication d une fonte de
moulage rivalisant avec la meilieui^ fonte an-
glaise. Le minerai de fer de Palmesalade a été
exploité par les anciens, et traité sur place dans de
petits fourneaux dont on a retrouvé plusieurs
traces; mais la tradition n'apprend rien sur fépo-
que où cette exploitation était en activité. Le mi-
nerai perd 3i p. o/o par la calcination. La ri*
chesse après grillage étant en grand de 52 p» o/o,
le traitement direct pour fer a pu être pratiqué
avec avantage.
La coupe du terrain du toit au 'mur est à peu
près la suivante, d'après M. Beau» ingénieur des
mines de la compagnie des fonderies d'Alais :
Banc de schistes au milieu duquel se trouve une
couche mince et irrégulière de houille schis- m.
teusc , avec rognons de fer carbona(é. . . . 25,00
Gros banc de 22 mètres, qui à Tafflcurement
est formé de puudingues , et dans la profon-
deur de grès et de schistes 22,00
Banc de minerai 4,00
Schistes 8,00
Minerai. . 2,50
A reporter 61,50
DES HOUILLERES DE LA GRAND*«GOMBB. 35 f
m.
* Report 61,50
Scbisfes et grés 11^00
Couche de minerai en deux bandes ayant une
puissance totale d'environ O'^yGO séparées par
0",90 de schistes 1.50
Total 74,00
La coupe ci-<lessus varie beaucoup d*un point &
un autre. Ainsi, il arrive que les deux couches de
4 naètres et de â",5o se réunissent par la dispari-
tion du banc intermédiaire de 8 mètres d'épais-
seur*
Il semble donc que, pour ces deux couches, le
phénomène qui produisait le minerai a eu lieu en
même temps que se poursuivait sur ce point le
travail général de la sédimentation, de manière à
former, sur certains points, un dépôt unique de
minerai, sur d'autres deux dépôts distincts sé-
parés par un dépôt partiel de matières stériles. %
L'ensemble du gisement est aujourd'hui re-
connu sur environ 4oo mètres de distance hori-
zontale et 85 de distance verticale. S'il se prolonge
au Nord, la compagnie de Comberedonde devra
le retrouver dans la galerie à roche qu'elle perce
aujourd'hui pour communiquer de la mine Lar-
rieu à la mine Sainte-Barbe, à moins que les ro-
gnons de minerai qui se trouvent sur ce dernier
Îoint ne représentent la couche de Palmesalade.
bns ce cas, les quatre couches connues à Sainte-
Barbe et au Devoir appartiendraient à la partie
supposée stérile de l'étage supérieur, et corres-
pondraient aux filets charbonneux accompagnés
de rognons de minerai qu'on observe dans le ravin
de la Tronche. Les travaux de Ck>mberedonde et
352 G£OU)GIE ET EXPLOITATION
de Palmesalade décideront cette question lors-
qu'ils seront plus avancés. ^
Au Midi l'avancement actuel est dérangé, la
trace du minerai s'infléchit fortement vers l'Est,
ainsi que le montre le plan (PL f^I).
Zone charbon- La zone charbonneuse de Tétage supérieur
saDâriear *^*® ^'^^^"^ce par une petite couche de charbon trè^
pur d'environ i°^,io de puissance, qui a été re-
connue sur plusieurs points, notamment à la
Grousette, où elle a été faiblement exploitée. Cette
couche parait manquer sur d'autres points, par
exemple à Comberedonde. C'est la couche n* 7 du
bassin. A a5 mètres au-dessus se trouve la hui-
tième couche connue sous le nom de grande
couche de Champclauaon, parce qu'elle est ex-
ploitée principalement dans cette localité. Cette
couche a la coupe suivante dans les travaux de
la mine Gazay :
DÉSIGNATION.
• • • •
Banc de bouille nommé la Garde.
Schistes
Houille » la Soas-Garda. .
Schistes
Honille, la dur. • . .
Schistes
floaille , la Minette. . .
Schistes. .....«.,
Houille y leflii
GHARBOM.
Totaux. . . .
0,35
a»ss
•»«o
MO
1,30
m.
8,00
Rocflia.
m.
0,80
0,05
OJtO
0,01
TDTÂVX.
I
1,08
0,8$
0,80
0,85
0,05
0,80
0,20
0,40
0,88
1,30
m.
^.18
J
La couche de Champclauson est remarquable
par U régularité de 19 compositioii. Qu'on k
DBS HO^IIiLiilBa.DB LA GRAND-COMBE. 353
preBBe à Palmesalade , à Champclauson , à la
(>ouzetl«^ on )a trouve partout foriDée exacte**
ment deâ tDémea successions de eharbon et d^
rofiher, ayM quelques légères variations d*épaist
seuF seulement» L'affleurement en a été suivi sur
une très-grande étendue, de sorte qu'elle forme
dans U terrain houiller un excellent horizon géo-^
logique.
Cet affleureàient est (iguré sur le plan (JP/. yi)
en ligne pleine |>artout où il a été reconnu, en ligne
ponctuée dans les parties où }e tracé en est hypo-^
thétiqtie.
Au-fdesattsde la eouche n° 8 vient une soaeea-
sion de couches qui ont été recoeaues par les
travau|[ de la compagnie de Comberedonde* La
coupe du terrain sur ce point est à peu prés la
suivante, diaprés M. Roland, ingénieur des mines
de Yialas et d^ Gomberedonde :
354
gAologie et exploitatioit
I
^
l
17
11
10
9
s
iftPAISSEUR
BAlICt Bl GaAMBOR.
0,35
0,40
1** banc de cbtrbon 0,80
16 l Banc de grés. »
2« banc de cbarbon 0,80
i*T bane de cbarbon o,8o
15 J Rocher. »
2* banc de cbarbon - o,M
14 Pour mémoire
15 «»80
^Cbarbon .' . i,io
19 \ Rocber
Charbon i«S0
Épali
des bancs
ne rucher
compris
dnn
eoa
iO
((
0,40
0,60
0,60
Grande ooaohe deGhampclaoson. S,oo
TOTAUX. . . . 11.95
les
MS
n
1,00
7,60
lÊpaltMsr
foule
des
eoockM.
0,2S
0,40
3,00
4,1S
J
0,80
6,S5
0,40
0,60
0,60
4,00
19,55
••Ire
les
SS,00
15,00
S5,00
11,40
41,M
40,18
6,08
8,68
90,00
983,00
Dans cette coupe , les deux couches n^ i5 et
n** 12 peuvent être considérées, si Ton veut,
chacune comme constituant deux couches dis-
tinctes.
On verra plus bas pourquoi je les réunis ainsi,
et pourquoi j'ai porté pour mémoire une couche
avec le n"" i4*
DES HOVILLÈRSS DE LA 6RANd'*G01IBB. 355
De toutes les couches de Cbroberedonde supé->
rieures à la grande couche de Champclauson, il ne
parait subsister à Champclauson que les huit pre«
mières , c est-à-dire jusqu'à la couche n® i6.
Les autres ont été eulcvées par les ravinements
énormes dont il reste des traces dans le Vallat de
la Trouche et dans celui de Palmesalade.
Les deux systèmes décrits ci-dessus renfermenti conèhes de la
selon moi , tout le terrain houilier de Portes. Ce- "?®l*|^8"® ^^
pendant je n'ai pas encore parlé da la montagne
de la Grand'-G)mbe proprement dite , ou mon-
tagne Sainte-Barbe.
Cette montagne renferme de nombreuses cou-
ches de charbon d'excellente qualité , sur les-
quelles ont été établies, jusque dans ces dernières
années , les principales exploitations de la Grand'-
Gombe.
Un fait qui ne peut laisser aucun doute, c'est
que les couches qui se trouvent sur la rive droite
et sur la rive gauche du Vallat de la Grand-
Combe, à peu près à la même hauteur, n'ont au-
cune correspondance entre elles.
La couche de la Grand'-Beaume a présenté. Difcuiioo rar
dans les travaux de la mine Ricard, un pli qui la^^ ^ 51^
renverse complètement, et met le toit à la place Bvbe.
du mur.
Ce pli vient d'être reconnu plus récemment sur
la gauche des travaux du premier plan incliné de
la mine Luce. S'il manque dans la partie intermé-
diaire de cette couche qu'exploite le deuxième
1>lanc incliné de Luce , c'est qu il a été enlevé par
e ravinement du terrain ; mais on le retrouve en-
core sur le même point affectant la grande couche
d^Abilon et les assises supérieures du terrain jus-
qu'au rocher de la Pilhouse, qui n'est lui-même
356 oioiioa» bt bxploitatioh
qu'un relèvement de la première des trois corni-
ches de la zone stérile de Tétage supérieur. Ce
même relèvement se suit jusqu'au col Malpertus ^
se manifestant tantôt sur la première ^ tantôt sur
la seconde des deux corniches ci-dessus. On le re-
trouva à Palmesaiade , où il affecte le ^sèment de
minerai de fer dont j'ai parlé plus haut , et une
partie des assises qui séparent ce gisement de la
toouche de Champclauson.
C'est à cet accident fort considérable , puisqu'il
est reconnu maintenant sur plus de 4 kilométrée
de longueur, qu'est due la formation des deux va^
lats de la Grand'-Gombe et du Pontil , qui sont
alignés exactement sur une direction commune»
Ge repli a été accompagné d'une dénivellation
tti explique parfaitement la non-oorrespondanœ
es couches sur les deux flancs du vallat de le
Grande^Combe.
Pour celles qui sont sur la rive gauche y on peut
&ire les quatre hypothèses suivantes :
1*" On supposerait avec M. Yarin qu'à la suite
du pli reconnu à la mine Ricard, il a existé un pli en
sens inverse, et que tout le système des couches de la
forêt d'Abilon a subi cette double inflexion. Le se-
cond pli serait supposé se prolonger au-dessus de
la montagne Sainte-Barbe , et par conséquent les
petites couches exploitées dans cette montagne se-
raient les plus basses du terrain houiller ;
A** L'accident décrit CKdessos se serait produit
pendant la période de dépôt du terrain houiller.
Tout le terrain de la rive droite du vallat de la
Grand'-Gombe aurait été soulevé comme il Test
aujourd'hui , et se serait trouvé hors de l'eau. La
rive gauche serait restée à son niveau ou même
aurait été déprimée , de aorte que les eoudies de
a
DES H0UiU&iB6S 9M hk GaàllD''>0OHBE. 357
la montagne Sainte-^Savbe fornaeraieat un troi-
sième dépôt local ^stérieur aux deux qui ont été
décrits pFécédemment.
S"" Dans la troisième hypothèse, on admettrait,
comme dans la deuxième, que la montagne Sainte*
Barbe représente luen la partie la plus récente de
tout le bassin ; mais au lieu d'admettre qu elle
constitue dans le terrain houiller une formation
distincte séparée du reste par un grand phéno^
mène de soulèvement, on supposerait qu'elle a
existé partout au-dessus des couches de Champ*
clauson et de Comberedonde , mais qu'elle y a été
enlevée par les énormes érosions dont il reste encore "^ #
de nombreuses traces.
4^ Enfin dans la quatrième hypothèse on admet
l'identité entre les couches de la montagne Sainte^
Barbe et la zone carbonifère du deuxième étage
explœtée k Champclauson et à Comberedonde*
De ces quatre systèmes exaiQinons lequel pré*
sente le plus de probabilité.
Pour admettre le premier, il faudrait supposer
une dénudation partielle tout à fait extraordinaire
subie seulement par le petit espace de tœraia
compris entre la Grande Combe et le Predel ;
j'ajoute qu'on ne retrouve nulle part le long de
la limite Ouest au-dessous du système de la L»-*
vade aucune trace d'un dépôt de houille plua
ancien.
Voici d'ailleurs «ne considération qui me parait
décisive :
En suivant avec soin les trois ravins de Palme-
salade^ du Paetil et de Yalescure qui convergeât
vers les Planes, il ne peut suivant moi rester auoua
doute sur la continuité des assises inférieures ait
nûnefiî de fw dé Palmeaal^de ^ 1^ long de k li*r
358 GÉOLOGIE ET EXPLOITATXOM
mite inférieure du bassin, ^insi Ton voit très-
nettemenl les mêmes assises d# grès et de pou-
dingues passer d'une rive à l'autre de chacun de
ces ravins; or le long de cette limite se reprodui-
sent sur une infinité de points entre les Planes
et le Pradel les mêmes affleurements de houille.
L'inflexion vers l'Est observée à l'avancement Sud
des travaux de la mine de fer de Palmesalade et
signalée ci-dessus montre aussi que ce gisement
tend à se régler parallèlement à ces assises de grès
et de poudingues comme faisant partie du même
système de couches. Par conséquent un système
•fcarbonifôre immédiatement inférieur à celui de
Champclauson , se trouve des Planes au Pradel
très-évidemment au-dessous des couches Sainte^
Barbe. Ce sy.stème qui à Palmesalade n'est séparé
de la grande couche de Champclauson que par une
région à peu prèscomplétement stérile en houille,
parait être le système de la Levade et de la forêt
d'Abilon. Donc la zone carboni/hre du système
inférieur est inférieure aux couches de la mon"
tagne Sainte-Barbe. Ce premier point établi , et
ces couches manquant certainement dans toute la
région qui, dans la montagne delà forêt d'Abilon,
sépare la zone carbonifère inférieure de la grande
couche de Champclauson , elles ne peuvent être
qu'identiques aux couches de la seconde zone ou
supérieures à celles-ci.
La deuxième et la troisième hypothèse admet-
tent ce dernier cas.
La deuxième n'est imaginée que pour expli-
quer la présence des couches de Sainte-Barbe sur
une petite partie seulement du bassin houiller;
mais elle ne paraît nullement justifiée, car si l'on
remonte le ravin du gouffre de Thouret, jusqu'au
DBS BOtriLLiRES DB LA GRAND'-GOMBB. SSq
Pradel , le terrain houiller fortement tourmenté
présente une série de replis orientés dans une di-
rection à peu près parallèle au grand accident du
Vallat de la Grand*-Combe et montrant avec évi-
dence que cet accident a fortement contribué à
imprimer à toute cette partie du bassin son allure
actuelle et est par conséquent postérieur au dépôt
de cette partie.
On peut faire une observation analogue dans
toute la longueur du Vallat de la Grand^-Combe,
à la ligne de séparation du terrain de la forêt d*Àbî«
Ion et de celui de Sainte-Barbe*
Il reste donc à choisir entre la troisième et la
quatrième hypothèse.
Celle-ci a contre elle untf circonstance impor-
tante : savoir, que les couches de Sainte-Barbe
difl^rent très^ensiblement pour la puissance, pour
la coupe, et surtout pour la qualité, des couches
de Comberedonde. Les premières sont très-col-
lantes, les autres-sont maigres. Mais d*un autre
côté, il faut remarquer qu'il est impossible de
trouver entre les affleurements qui i le lon(^de la
limite Est du bassin, semblent représenter le sys-
tème de la forêt d*Abilon, et les affleurements des
couches Sainte-Barbe, la représentation du système
de Comberedonde et que lintervalle pour le placer
est même insuffisant.
Eu outre s'il y a diiTérence dans la qualité et la
puissance, il y a rapprochement frappant dans le
nombre des couches, et analogie remarquable
dans le rapport des puissances des diverses cou-
ches. Je veux dire que si Ton identifie les deux
couches de Ghampclauson et de Sans-nom , qui
sont chacune les plus puissantes de leur groupe^
on trouve au-dessus deux séries de couches qui
36o GéoLo&iE ET sxnmrAttdN
offrent entre elles la plus grande analogie , ainsi
que le montre la coupe suivante de la montagne
Sainte-Barbe, qu'il fimt comparer à celle donnée
plus haut pour Gomberedonde ; cette coupe n'est
au'approximative , parce que les distances entre
eux couches varient très-rapidement d'un point
à un autre.
s s
a ^
IT
16
15
U
19
U
10
9
Roua
def oouelMs.
ÉPAISSEUR
des
batteideêharboi.
Sainte^Htrbe. . .
LefioS(ttiet. . . .
Le Plomb
^Houille. . •
Les Portails. ,, .< Rocher. . .
\ Houille. . •
La Minette. . , .
Lafiaraqne. . , .
iM TelMrt. . . .
HeaiUe. . .
Reeher. • .
Heiille. . .
La Cantelade. . .
L'Alfotte
Le Pin
I~ Houille. . .
Rocher. . .
Houille.. •
i,so
3,00
1,40
1,30
1,20
0,90
t,00
0,60
»
0,90
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1,00
2,00
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5 o s
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18,95
SO^
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0,00
12,00
90^
14,00
00,00
20,00
3S^
DBS BOUILliillM BB LA OBARtt'-GOMBB. 36 1
£n fiiisanl abstracdoa de la Minette ^ qui ti'au-
rait pas son équivalent à Comberedonde, on voit
qu il y a de part et d autre un aiéme nombre de
oouebes; que les deux couches du Velours et des
Portails, remarquables par la présence d'un banc
stérile qui les divise en deux , ont leurs analogues
à la même hauteur dans les couches n^' la et iS.
Enfin , les intervalles marnes entre les couches ne
sont pas sans quelque rapport* Seulement , le ter-
rain est jplus stérile à Gomberedonde qu*à Sainte-
Barbe, c esi-à-dire que les couches j sont notable-
ment moins épaisses et les intervalles entre les
couches un peu plus puissants. Cependant ces dif-
férences n'ont rien d extraordinaire, si Ton consi*
dère que la distance entre les points où les deux
coupes sont prises est d'au moins 3 kilomètres.
Cette variation d allure continue en s'éloignant
vers le iNord et vers TOuest. Ainsi vers Portes , les
couches supérieures ne sont plus , pour ainsi dire,
qu'indiquées.
La diJBerence entre la coupe de la couche Sans*
Nom et celle de la couche de Champclauson est
trèsngrande ; cependant cela ne peut suffire pour
empêcher d'identifier ces deux couches* On peut
remarquer, en efiet , qu'on ne connaît la couche
Sans-Kom que sur un point où elle est médiocre-
ment réglée , et que la distance de ce point à la
partie la plus rapprochée de la couche de Champ-
clauson dépasse 2 kilomètres : c'est beaucoup plus
2ue la distance sur laquelle le système de la forêt
'Abilon se modifie en celui que l'on connaît à la
Levade*
Quant à la difierence de qualité^ elle est radicale,
et elle a lieu pour toutes les couches , sauf celles
derAirolleetauPin.£lleest une objection sérieuse
36a GiOLOGIB ET EXFLOITATIOlf
à l'hypothèse admise , mais on peut s'en rendre
compte par la présence du grand accident qui a
séparé et porté à des niveaux si différents la même
couche, exploitée d'une part à la raine Sans-Nom,
à la cote !i4o mètres ; de l'autre, à lamine Gazaj,
à la cote 5ào mètres. Cet accident , qu'il faudrait
admettre plus considérable encore , si les couches
de Sainte-Barbe étaient plus récentes que celles de
Comberedonde y a pu produire ce résultat que les
couches ont été exposées sur les deux points à
des circonstancesdifférentesde pression, de tempé-
rature, etc , d'où a pu résulter la variation ob-
servée aujourd'hui dans la qualité. Quoi qu'il en
soit, cette variation ne peut détruire, je pense, la
conclusion qui résulte ae l'analogie dans le nom-
bre et dans la puissance des couches , et de la dif-
ficulté de trouver l'emplacement du système de
Gomberedonde sur la limite Est du bassin, entre
les couches de Sainte-Barbe et le système infé*
rieur.
Goope générale En résumant tout ce qui précède, on peut for-
?" d'portoi"'*' ^^^ '** coupe générale suivante, qui donne à la forêt
d' Abilon , à la Levade , au vallat de Broussoux , à
Gomberedonde et à Sainte-Barbe, la succession
des couches connues dans toute l'épaisseur du
terrain houiller de Portes avec l'épaisseur en char-
bon de chacune d'elles.
DES HOUILLÈRES DE LA GRAND'-GOMBE. 36 J
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Muo.PgoM
'.,-■:,- T-::,! 7 "J., .„
Tome XI F, i848.
a5
364 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
On en conclut une puissance moyenne de
B'^fCfS de charbon pour la zone carbonifère infiS-
rieure, et de i4"j9^ po*^"^ ^^ »one supérieure, soit
9 mètres et 1 5 mètres en nombres ronds^ou 24n|è-
tres pour l'épaisseur totale du charbon dan3 les
deux zones. Gette évaluation suppose que |es eoit-
ches collantes de Combederonde appartiennent à
la zone inférieure et non à la base de l'étage supé-
rieur.
Éfalnation de L^ partie du basfiin houiller de Portes qui figure
ta f*^"Jg ^3 sur le plan PI. F/, a 3o kil. car. gi hect. 82 ares.de
Portei. superficie.
La zone carbonifère inférieure occupé entiron
a. 750 hectares 9 et la zone supérieure, dads les
montagnes de Champolauson et de Sainte-Barbe,
85o hectares seulemçitf , soit respectiTement $5 p.
0/0 et 8 p. 0/0 de la surface totale.
Chaque lâëtrê cube de houille en place donne
. au moins 1 .200 à i .3oo kilogrammes de charbon
abattu, que je réduirai d'un tiers pour tenir
compte des déâiets inévitables, soit dans les dépi-
lage^, soit sur les places; du menu qui reste en
partie dans quelques-unes des mines; et enfin de
quelques lits de charbon qai eotreitf daps Févaluc-
tion de l'épaisseur totale calculée ci-dess(is , et qui
sont trop minées pour pouvoir être ëxplôitél.
Je supposerai également que les côucheà sont
horizontales ; la réduction qui en résttke^ das^
l'estimation de la richesse du bassin , pourra com-
penser à peu près les étranglements, failles et au-
tres accidents qui peuvent interrompre partieUe-
ment les couches.
Tout calcul fait , en ayant égard approidmati-
vement à la surface occupée par chaque couche en
particulier, 00 trouve les résultats suivant» :
DBS HOUltLËRfiS DE LA GRAND «COMBE. 36d
ionnès.
V Richesse de la zone inférieure 196.900.009
2** Ridiesse de la zone supériearè :
A Grande couclie n® 8, tant à Ghampclau*
nqa'à Sans-Nom. . . . 20.924.000^
B l*oates les autres eoôcbes. 88.844.000
Total. . . . 59;7e8.000d 59:798.00d
Total générai. . 256.668.00Ô
L'extraetioti âtitiuelle est en fcé mohient d'ëd-
TÎtob 95o*ooo toilties.
Elle lend à s'éteve^ pout* âë k^égler h Sod.boei
totined ail ttiditis. A M Aerniët tëux, le bassin hoiiil-
1er pourrait alimenter les besoins dé Findulstrie
pendant 5 1 3 ans etivii^on.
La quantité de houille qui a été extraite jusqu'à
phiseitt est in^gnifiante , MttÈpatéë k U richesse
totale dti bassin.
Néannk>lns , j'estime ^u*èif égtti'd à la maniéré
dont Texploitation à été eOtidiiftë jÉi&qa'iei , lio-
tdtnment dtffts les grandes ti^néhëé , telles qUé le
11^ I et le n"" 3, on à gaspi !)€ ^deUt fb)s plus de
eharbba qu'oti ueti tf extrait^ et pent-è^re dàvad-
(sge. On ^oii éoinbièii il è^t irflporta^/d'apporter
temëde k tiét état dé t^h^s^'s, et apâlléfliânt ë Ëës
eoucbés plai^santeô de rïieilieuréë rt^hodes^ d'ët-
plditlKiôd. /
Abt^ëâfënt , \àt âhféè aS6îgflé6f' d-^éésd» à Vëk^
ploîtKtîOli èe trouverait réduite à 17! ads àti
plo^.
lie chiffre 256. 668.000 totinesne représente pas,
il beaucoup près, toute la richesse en hdtillle de la
èontrée qui nous occupe.
Le terrain liouiller se ptdikftid^e soits le terrain
de trias qui le recouvre, élftre la Levade et le
366 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
Pradel , et , selon toute probabilité , se rattacbe
aux îlots aujourd'hui isolés du Mas-Dieu , de Ma-
lataverne, de Saint-Jean, du Pin et de Roche-
belle {Pl.VI.fig. I).
La richesse de cette partie, probablement très-
considérable y est absolument impossible à éva-
luer avec quelque exactitude, parce que les éro-
sions qui ont précédé le dépôt du terrain moderne
ont pu enlever en chaque point une portion va-
riable du terrain houiller. Néanmoins, on ne doit
pas la perdre de vue, si l'on veut se faire une idée
générale de la richesse du pays. Déjà une partie
des exploitations de la compagnie de la Grand'-
Combe s'étend sous le trias , ainsi qu'on peut le
voir aux mines Âbilon, Luce, Sans-Nom et Mou-
rier.
Vers l'Ouest, comme à la Levade, les érosions
n'ont laissé subsister que la zone inférieure. Vers
l'ELst , entre le château de Trouilhas et Laval , le
trias repose sur la zone supérieure. En outre , on
doit regarder comme établi, par l'ensemble des faits
décrits ci-dessus , qu'à mesure qu'on s'avance du
Nord et de l'Ouest vers le Sud et vers l'Est , l'é-
paisseur des couches de houille augmente. Ce fait
s'accorde avec la position du bassin houiller par
rapport au terrain ancien dont les détritus ont
servi à former le dépôt houiller. C'est au Sud et à
l'Elst que le dépôt a dû être le moins troublé, et
que l'accumulation successive des matières végé-
tales a pu former des couches plus puissantes.
Ainsi, lorsque, parlasuite,on devra explorer le pro-
longement du terrain houiller, c'est dans le ravin
de Laval que les recherches, soit par puits, soit
par sondage, oflfriront le plus de chances, tant sous
le rapport du nombre des couches que sous celui
DES HOUILLÈRES DE LA GRANd'-COMBE. 36^
de leur puissance , et je regarde comme très-pro-
bable que ce ravin présentera un jour le même
développement de travaux , la même activité
qu'on remarque aujourd'hui dans la vallée de la
Grand'Combe.
Le terrain houilier de Portes a été , depuiS'Son PriDcipaux ae-
dépôt, soumis à laction de diflférents phéno- Jj^^f }fX«"dS
mènes de soulèvement qui lui ont imprimé soncoachei.
relief actuel.
Le principal accident, déjà mentionné^ est celui
dont on voit la trace dans le vallat de la Grand'-
Combe , dans le vallat du Pontil et même dans le
ravin qui coupe le schiste talqueux entre les Pla-
nes et Fabrègues.
La moyenne de huit observations , faites en
plusieurs points éloignés, donne à cet accident une
orientation du N. 25** E. au S. 25" 0. Cette orien-
tation est à peu près celle de Filot allongé de Ro-
chebelle. On la retrouve dans la disposition géné-
rale des deux ailes de la couche de ChampclausQ|i,
sur lesquelles sont établies les mines Gazay et du
Trou-du-Mulet. On la trouve encore dans la série
de selles que forment les couches entre le Pradel
et le Gouffre-de-Thouret.
Ce mouvement a produit une dénivellation
qu'on ne peut guère évaluer h moins de 260 mè-
tres entre les terrains qui se trouvent sur les deux
flancs du vallat de la Grand'-Combe. Cette déni-
vellation diminue rapidement en avançant du col
Malpertus, vers Palmesalade, ainsi qu'on le re-
connaît par les côtes distribuées le long de l'affleu-
rement de la couche de Champclauson , entre
Gazay et Palmesalade. On doit admettre que le
phénomène qui a produit cet accident a été en
même temps une pression latérale du Nord-Ouest
368 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
vers le Sud-Est (pression à laquelle seraient dus le
relèvement des couches à Palmesalade , le pli des
couclies de la forêt d'Abilon et les ondulations
observées entre le Pradel et le GouflFre-Thouret) ,
et une grande dénivellation qui s*est fait sentir,
principalement depuis le col Malpertus jusque
vers le bas du valjat de la Grand*-Combe.
Si Von observe que cette dénivellation a eu Heu
de manière à porter la limite occidentale du
bassin houiller à un niveau beaucoup plus élevé
que la partie centrale (ainsi que le montrent les
cotes distribuées sur l'affleurerpent de la Levade,
d'une part , et dans les travî^ux des raines Luce et
Ricarcf d'autre partj, on se représentera très-bien
commept le soulèvement a tendu en même temps
à faire glisser vers l'Est tout le terrain soulevé, et
a pu prôdpire la pression dont le plissement ob-
servé est hi conséquence.
Un autre trait important de l'allure générale du
terrain consiste dans une orientation a peu près
H. 45" O., S. 45** E. Elle se manifeste principale-
ment par une selle que Ton observe dans le ravio
de la Tronche , dans celui de Trescol , et enfin
dans les travaux du premier pUn incliné de Luce,
entre la Tronche et Trescol.
Tout le terrain à TOuest de cette selle plonge
vers Champclauson; aussi les plans inclinés d'Â-
bilon et de Fournier, commencés h peu près sui-
vant la plus grande pente, tendent-ils à se changer
gradueffement à peu près en galeries de directîoo.
À rEî>t de la ^elle , les érosions postérieures ne se
sont pas étendue au delà des assises de gros grès qui
terminent la partie stérile de l'étage supérieur. Ce
sont elles qui forment les corniches saillantes qui se
présentent sur la rive gauche du Gardon, depuis
DES HOUILLÈRES DE LA 6RAMD*-COMBE. 369
la Levade jusqu'en dessous de Trescol. Toute la
partie à l'Ouest de la selle a été, au contraire,
dénudée de manière que le trias repose sur la
zone charbonneuse de l'étage inférieur, ou même
directement sur la partie stérile, la zone carbo-
nifère étant sur plusieurs points complètement
enlevée. Il y a donc, comme je l'ai déjà dit, beau-
coup moins de chances de retrouver la houille sur
la rive droite du Gardon, du côté de Branoux,
que sur la rive gauche du côté de Laval.
Outre ces grands accidents, les travaux d'exploi-
tation présentent comme ailleurs des accidents de
détail* Ce sont des rejets plus ou moins considé-
rables , l'un d'eux a 20 mètres de hauteur verti-
cale. Ces rejets ne produisent pas, en général, de
cassures nettes dans le terrain et ne sont pas rec-
tilignes. On en connaît plusieurs sur des lon-
gueurs de plus de 5oo mètres. La hauteur du rejet
varie beaucoup sur ces grandes distances, et unit
par devenir nulle aqx deux extrémités. L'orienta-
tion de ces accidents, qui en définitive ont pQu
d'importance y ne me parait assujettie à aucune
loi déterminée. Il est arrivé assez fréquemment ,
surtout dans les mines de Cbampclauson, qu'un
rejet en haut ou en bas a été suivi bientôt d'un
égal rejet en bas ou en haut^ de sorte qu'on a pu
les traverser tous les deux à la fois en conservant
à la galerie son niveau et sa direction, en faisant
seulement quelques mètres d'avancement dans le
rocher.
Ainsi que je Tai dit plus haut, le bassin hou\Her Qualité
de Portes fournit des qualités de houille très-
variées.
Le système inférieur donne exclusivement de
la houille grasse dont le menu est propre à la fa-
brication du coke.
do charbon.
'
3^0 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
Aux mines de la forêt d'Abilon , la couche in-
férieure (Grand'Beaume) donne du charbon assez
pur. Le banc inférieur, moins bitumineux que le
reste de la couche, est particulièrement propre a la
production de la vapeur.
Les chemins de ter du midi remploient dans
une forte proportion en place de coke pour le
chauffage des locomotives.
Il est aussi très-recherché pour les bateaux à
vapeur du Rhône.
La couche n° 2 est remarquable par la forte
proportion de mottes qu'elle fournit.
La couche n" 3 (grande couche d*Abilon)
donne du charbon collant; mais la grande quan-
tité de lits de schiste qu'elle présente rend le
menu assez sale, les mottes trrs-friables , et occa-
sionne beaucoup de déchet sur les mottes au défi-
chage et au chargement.
Les couches supérieures qu'on s'occupe d'amé-
nager donnent à peu près la même qualité de
charbon que la couche n* 2.
A la Levade, à la Rouvière, à Comberedonde,
partout où l'on exploite le système inférieur, on a
de la houille plus ou moins collante; cette con-
stance de qualité n'existe pas pour la zone carbo-
nifère supérieure. Tandis qu'à Champclauson et
à Comberedonde les charbons sont secs, à la mon-
tagne Sainte-Barbe ils sont en général extrême-
ment collants.
La grande couche de Champclauson (couche
n*" 8), exploitée aujourd'hui sur une vaste échelle,
donne un charbon sec qui est d'un grand usage
sur les bateaux à vapeur de la Méditerranée.
Quand il est bien purgé de schistes il peut sou-
tenir la comparaison pour cet u>cij^e Sjjécial avec
DBS HOUILLÉRBS DB LA GRANd'-GOUBB. 37 1
quelque charbon que ce soit. Il donne un coup de
feu vif, mais qui no dure pas très-longtemps;
aussi faut-il charger plus fréquemment et à plus
petites doses qu'avec les charbons anglais. Cest là
son plus grand inconvénient, parce qu'il demande
un peu plus d'attention de la part des chauffeurs.
Le menu de cette couche reste, faute d'emploi,
pour la plus grande partie dans la mine« Il ne
sert qu'à la fabrication de la chaux, ou, mêlé dans
la proportion d'un tiers avec les menus collants,
au chauffage des chaudières des filatures de soie
du pays.
La couche Sans-Nom, que je suppose identique
avec la précédente , donne un charbon collant
brûlant avec une très«longue flamme, et faisant
du coke assez beau^ mais avec un grand déchet.
La couche de l'AiroUe et celle du Pin (n**" 9
et 10) donnent du charbon qui se rapproche assez
de celui de Champclauson , quoiqu'il soit un peu
plus collant ; il est excellent pour les bateaux à
vapeur.
Les autres couches sont très-collantes; la Bar-
raque et la Minette (n*'' i3 et 14) donnent du
menu de forge de.jptcsmière qualité. La com-
pagnie de la Grand'-Combe y tient en activité une
petite exploitation.
On voit par cet exposé rapide que les mines
de la Gran^ -Combe sont en position de fournir à
l'industrie toutes les qualités dont elle a besoin.
La qualité médiocrement collante d'une partie
des charbons du groupe inférieur est, dans les
mottes et les tout-venant, bien plutôt un avan-
tage qu'un inconvénient, en ce qu'elle les reud
parfaitement propres au service de la grille.
La qualité particulière de la couche u"* 8 est
373 OÉOIiOGIK Et ElFLOITAtlOR
d*UM haute impo^tanoe pout le pays h I*ais0b du
voisinage de la Méditerranée. Les tnines de
GhatnpclausoA assurent en tout temps f alimen-
tation de la marine à vapeur.
Les véritables défauts de ces charbons eti gé-
néral sont la friabilité des mottes f l'impureté de
divers menus et la sécheresse d'une partie d'entre
eux.
On remédie au premier défaut par Uff graùd
soin apporté dans le maniètiietit Sur les places de
chargement et dans les entrepôts.
L'impureté et la propriété médiocremetit col-
lante des menus est ud grand obstadlé dan^ la fa-
brication du coke; ce coke est sale et donne beau-
coup de déchet. On est déjà parvenu, par des
modifications dans la disposition ei la conduite
des fours , à remédier au manque de parties bitu-
mineuses. Mais la présence de petits fragments de
schistes au milieu des morceaux de coke \mt
donne un aspect sale, et détermine ponr ainsi
dire autant de plans de clivage qui occasionnent
un déchet assez fort dans les transbordenaents.
On a étudié et l'on établit éh ce montent un
système de lavage pour enlever ces parties schls-
teoses. Nul doute qu'en trsitant les menui bien
purs dans des fours très-chauds ùh ils puissent
se coller avant qu'une quantité notable de par-
ties bitumineuses ait eu le temps de se distiller,
on n'obtienne avec un rendement àsse^ fort des
cokes de très-bonne qualité et de belle appa-
rence.
Enfin, quant à la sécheresse k peu près complète
des charbons de Ghampclauson , elle est on grand
inconvénient non-seulement à cause des menus
qui restent dans la mine , mais enoore à eause de
DES HOUILLÈRES DE Là GRANd'-GOMBB. 3'J^
ceux qui se produisent dans les transports et
transbordements de laGrand*-Combe jusqu'à Mar-
seille ou Toulon.
On étudie la question de leur transformation
en mottes au moyen du goudron des usines à
gaz y par le procédé employé à Givors et en An-
gleterre.
(La fin au prochain numéro.)
«=,^ — 375
MEMOIRE
Sur la géologie et F exploitation des mines de
houille de la Grand Combe {Gard).
Par M. GALLON, ingéoieor de^tninei.
DEUXIÈME PARTIE.
Dans la premièpe partie de ce mémoire, je me
suis occupé (le la descriplion du terrain houiller
de Portes, principalement au point de vue géolo-
gique. Je me suis attaché 5 donner une idée pré-
cise de la compoMlion des couches de ce terrain
et de Tensemble de leur allure. Ces notions préli-
minaires étaient indispensables pour bien saisir
Texposé de lensenible des travaux d'aménage-
ment que je vais décrire. Pour comprendre ce qui
suit il convi ent d'avoir sous les.jeux la PL VI.
L'exploitation est concentrée, pour im tem ps Aperçu génénl.
fort long encore, au midi de Portes. C'est cette
|)ariie seulement du bassin houiller qui est en re-
alion avec le chemin de fer de la Grand'Combe
îiAlais, Ce qui se trouve entre Portes et le Mar-
tinet-Neuf, est séparé dece chemin par un contre-
fort élevé dont le point le plus bas, qui se trouve
à Portes, atteint une hauteur de 676 mètres.
Cette position topographique oppose en ce mo-
ment un obstacle insurmontable au développe*
nient de cette partie du bassin, qui, conmie le
reste, ne peut trouver de débouché un peu im-
■ portant que du côté d'Alais.
Les travaux de la partie méridionale , qui ap-
Tome XI F, 1848. a6
376 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
partient en totalité à la compagnie de la Grand'*
Combe, sont distribués sur quatre points princi-
paux qui sont :
1* LaLevade,
2"" La montagne de la forêt d'Abilon ,
S"" Champclauson ,
4* La montagne Sainte-Barbe.
Les deux premiers appartiennent au système
carbonifère inférieur , les deux autres au système
supérieur.
Tmiuz de la Avant l'établissement des chemins de fer , r,ex-
Levade.MloeBA- , . . • 1 '. •* s., ri* * I " ' \ïk
unieoudeTres-pIoitation principale était étaulie a la mme lia-
col, tatde et desservie par une galerie qui venait dé-
l)0ucher au niveau du Gardon , par le lit duquel
circulaient les charrettes, servant alors d'unique
moyen de transport entre la Levade et Âlais.
Un a exploité par cette mine principalement
la couche de la Trouche, et sur quelques points la
couche de la Levade, qui semble là plus rappro-
chée de Vautre que partout ailleurs.
Si Ton suit, sâr le plan d'ensemble, la distri-
bution des cotes dans les travaux , In position de
la selle, qui b'étend du vallon de la Trouche à la
mine Luce et les cotes du sondage et du puits pro-
jeté de Trescol , on verra que le champ d'exploi-
tation de la mine Bâtarde e.st naturellement limité
au Nord-Ouest vers le ravin de la Tronche, au
Tïord-Est par la selle ci-dessus, au Sud-Ouest par
la dénivellation que subissent les couches en s'a-
vançant vers cette direction. Ce chailip d'exploita-
tion est en grande partie exploité dans la couche
n"* 3, mais il reste encore beaucoup de charbon
dans la couche n"* i.
Depuis rétablissement du chemin de fer, les
transports par charrettes ayant entièrement cessé,
DES HOUILLÈRES DE LA GRANd'cOMBE. 3«^n
on a foncé au niveau du chemin de fer sur l'axe de
la galerie de roulage un petit puits desservi par un
manège; c'est parce puits que sortent les char-
bons qui sont chargés dans les wagous du chc*
mîn de fer.
Ainsi qu'on le reconnaît sur le plan, le niveau MineRons.
général des couches se relève à la Levade, en
s'avançant vers le Nord-Ouest. L'affleurement de
la couche n** i , qui est au niveau du Gardon ii la
Levade même, atteint des cotes de plus en plus
élevées en se rapprochant du vallatdesLu minières.
Cet affleurement a été profondément fouillé par
les anciens sur tous les pomts.
Un travail d^améuagement assez important et
assez bien entendu pour l'époque où il a été en-
trepris, consiste dans ime galerie au rocher prise
k peu près au niveau du Gardon à la cote i «jS^'^SS.
Elle était destinée à rencontrer la couche delà
Levade, en dessous des anciens travaux faits sur
les affleurements. Elle semblait réservée à un
grand avenir, parce que le champ d'exploitation
qu'elle devait 'desservir pouvait s'étendre pour
ainsi dire indéfiniment du côté des Luminières.
Malheureusement on e^t passé du mur au toit
de la couche en traversant, sans le remarquer, un
rejet de quelques mètres ; on a fait ainsi 200 mè-
tres dans le rocher et abandonné cette recherche.
Plus tard, la compagnie a fait reprendre ce
travail. Ôna reconnu etsuivî le rejet en descendant
jusqu'à la couche. Un puits intérieur, destiné à
l'aérage, a alors été foncé à rexirémîlé delà ga-
lerie, une descenderie a été installée en suivant le
rejet, et Ton a établi une exploitation aujourd'hui
très-étendue , c'est la mine Roux.
Cette exploitation est dans de très -mauvaises
378 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
conditions pour le roulage; tous les travaux sont
eu contre-bas de la galerie de sorlage, et celle-ci
en contre-bas de la place de chargement du grand
chemin de fer.
Mue Mourier. Sur l'autre rive du Gardon, à peu près en face
de la mine Roux, se trouve la raine Mourier , éta-
blie également sur la couche de la Levade. Cette
inine , aujourdliui dépilée dans toute la partie en
amont de la galerie principale , a été limitée vers
rOuest par un grand accident qu'on a tàtc sur
deux points différents sans pouvoir le traverser.
Mine da puiu Pour remplacer la mine Mourier , à laquelle cet
desNonnei. accident ne laissait que peu d'avenir, on a foncé
le puits de$ Nonnes, qui recoupe la couche de la
' Levade en aval de la mine Mourier. Le champ
d'exploitation de ce puits est limité à l'Est et au
Nord par le Gardon , au N.-O. par les travaux de
Mourier,
Au Midi , il a une limite naturelle par la diffi-
culte de s'étendre à de trop grandes distances en
aval de la recette du puits.
Enfin , vers l'Ouest , oh pouvait espérer àpriori
que, si l'on rencontrait de nouveau le même dé-
rangement qu'à Mourier, des recherches plus
heureuses permettraient de le passer. C'est en effet
ce qui a eu lieu , ainsi que l'indique le plan.
Quand on a eu retrouvé le chai bon par le cbao-
tier mené au niveau du puits d'aérage, on a im-
médiatement poussé en reconnaissance unegalerie
de direction et une demi-coursière se dirigeant
vers l'avancement de la recherche établie à l'extré-
mité de la galerie principale de Mourier.
La galerie de direction est venue rencontrer
le trias au point marqué sur le plan; si l'on joint
ce point avec celui où l'affleurement de la couche
DES HOUILLÈRES VE LA GUANd'cOMBE. S'JQ
rencontre la li£;ne de séparation clu terrain liouil-
1er et du trias, ou aura approximativemeut la
direction de la ligne suivant laquelle la couche
vient butter contre le trias. Cette ligne est, comme
on Je voit sur le plan, peu éloignée du dérange-
ment. D'un autre côté, la demi-coursière a été
généralement dans une partie mal réglée et a
croisée unedixaine de mètres en contre-bas Tavan-
cement en recherche vers lequel elle se dirigeait.
Ces diverses circonstances donnent à penser qu*au
delà du grand accident on ne retrouvera qu'un
champ d'exploitation assez peu important, soit par
rétendue, soit par la régularité. Néanmoins , les
recherches doivent encore être continuées sur ce
point.
Les travaux de la grande montagne de la forêt TraTaux delà Ib-
tfAbilon sont établis sur les mines Abilon, Luce, ^^ d'Abllon.
Ricard et Fournier; la troihième est actuellement
inexploitée depuis deux ans.
Les mines Âbilon et Fournier sont établies sur
les couches n* 2 et n"" 3, sur celle-ci principale-
ment; les mines Luce et Ricard.sur la couche n° 1.
En jetant un coup d'œit sur le plan général, on
reconnait qu'aux entrées de Luce et d' Abilon» la
direction des couches accusée par celle des gale-
ries de sortage est fortement influencée par l'acci-
dent N.-O. décrit précédemment, tandis qu'en
remontant le vallat jusqu'à Ricard et Fournier
c'est principalement le grand accidenté. 2^"" £.
qui se fait sentir.
De la combinaison de ces deux orientations ré-
sulte, pour les couihes, dans le bas du Vallat,
un pendage général vers le Sud-Ouest, et plus
haut vers le N.-O. environ.
Les attaques distribuées le long de ces affleure-
38o GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
nients n'ont donc pu avoir chacune qu'un amont-
pendage peu étendu et, depuis plusieurs années
déjà, les travaux se sont développés dans l'avai-
f)endage, quoique rauiont-penaage soit encore
oin d'être épuisé.
Les travaux comprennent aujourd'hui :
Mine AbUoo. A AbiloUy deux plans inclinés. Le prenaier,
placé au-dessus du premier plan incliné de Luce,
est encore peu avancé et n'a point de chantiers
d'exploitation; sur le deuxième, qui figure seul
sur le plan, sont concentres aujourd'hui tous les
travaux.
MiiM Foornler. A Fournîcr^ un grand plan incliné au sommet
duquel sont établis le foyer d'aérage commun à
Abilon et à Fournier, et Ja machine d'extraction
de cette dernière.
mû9 toee. A Luce^ deux plans inclinés dont le premier
est seul en activité en ce moment; le second sera
repris lorsqu'on aura installé à son sommet une
machine d'extraction.
A Ricardy une grande galerie de sortage quia
été établie sur la partie relevée de la couche, eta
servi à exploiter d'abord cette partie relevée,
dans laquelle le feu n'a pas tardé à se mettre par
suite de la mauvaise exploitation. On a alors mu-
raille cette galerie pour la préserver des feux, et
établi un puits qui, partant du jour, a été poussé
à 3i mètres en conire-bas de la galerie jusqu'au
pli de la couche^ et a servi à Texploitation de la
partie plateuse. Lès charbons de ce champ d'ex-
ploitation étaient amenés au bas du puits et de là
élevés jusqu'au niveau de la galerie qe sortage au
moyen d*un manège.
En septembre 1846, à la suite de pluies ex-
traordinaires qui avaient amené par les affleure*
HlM Ricard.
DES HOUILLÈRES DE LA GRANd'cOMBE. 38 1
roents des masses d*eau dans les travaux incen*
diésy la voûte de la galerie de sortage a crevé et a
laissé descendre les feux dans la galerie d^ sor-
tage. Ou a dû fermer toutes les entrées de |a mine
et hiisser les travaux de la partie plateuse s*i-
nohder.
Les c]ioses en sont là depuis cette époque. Le
feu est loin d'être éteint et il est diflicile de dire
quand et comment on pourra rentrer dans ces
travaux.
L'ensemble des quatre mines ci-dessus peut
être considéré ^omme étant dans de mauvaises
concliiioDs cje^P^oitayon. Le transport jusqu'aux
galeries principales a lieu généralement en mon-
taol, l'épuisement est dispendieux et cjeviendrait
fort diflicile si l'on venait à rencontrer des eaux
plus abondantes.
|i)ufiny )es gajeries de sortage, celle d'4biIoa
surtout, ont été ma] tracées et ont des pentes
irrégulières qui ren4eDt )e roulage très-dispen-
dieux.
Ce qui vient d'être dit de la Levade et de la fo- if ou?eanx tra-
r^t d'Abilon, montre que ces mines ne sont pas^^^îJ^J^
encore, h proprement parler, aménagées; les be-* Inférieur,
soins de la consoiiimalion ont été tels qu'ayant
attaqué les couches par les afileuremenlt^, on a
iDarc{iç en découpant c|iaque quartier au fur et à
mesure de l'avancement des chantiers principaurj
sansavoir le temps de préparera Tavance uniamé*
nagement en rapport avec l'importance de ces
mines.
f^a détermination re]ative au système qu'il est
devenu nécessaire d'établir a çté précédée d'une
étude géologique détaillée.
On a rejevç sur tous )es points qtilçs Icç a(r
383 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
fleuretnents des couches, tant à la Levade qu'à
Trescol et à la forêt d'Abilon , établi des coupes
exactes du terrain dans les deux vallats de Tres-
col et de la Trouche, et foncé un trou de sonde
du côté de Trescol pour reconnaître le prolon*
gement des couches sous le trias.
Voici en quoi consistent les travaux, soît déjà
en cours d'exécution , soit seulement projetés :
GalcrieRoux. i« ^ la mine Roux ^ l'ancienne guérie, mal
placée relativement au chemin dé fer, est rem-
placée par une autre qui vient déboucher au ni-
veau de la place de chargement ; îette galerie se
prolongera jusqu'à la couclw de la Trouche en
g assaut au-uessus des travaux actuels de la mine
oux. Arrivé à cette couche, ou y mènera une
galerie en direction qui aura à peu près la dispo-
sition figurée sur le plan ; cette galerie se pro-
longera successivement avec le temps du côté des
Luminièrcs. D'un point à déterminer ultérieu-
rement, on mènera une galerie à travers bancs
d'une part vers les couches u* i et n" a ; de l'autre,
vers les couches n" 4 î ï^' 5 et n'' 6.
Dans chacune de ces couches, on poussera une
galerie d'allongement qui aura pour champ d'ex-
ploitation naturel , l'amont-pend^ge jusqu'aux
affleurements. La nouvelle galerie de Roux a donc
un très-grand avenir devant elle ; quand son champ
d'exploitation sera épuisé, elle devra subsister
comme galerie d'écoulement, afin d'empêcher les
eaux de ces vieux travaux de se rendre dans les
travaux sur l'aval-pendage qui se feront par un
puits à établir dans le ravin de la Trouche.
Les travaux de Roux seront d'un aérage extrê-
mement facile, l'air entrera par la galerie , se par-
tagera entre les couches et sortira par des galeries
DES HOUILLÈRES DE LA GRANo'cOMBE. 383
montantes venant déboucher aux affleurements.
3» Aux mines Mourier et des Nonnes, si les
recherches qui doivent se poursuivre confirment
ce qui a été dit plus haut sur le peu d*étendue du
champ d'exploitation , au delà du grand rejet, il
n'y aura plus rien d'important à faire sur ce point,
il lie restera plus qu'à tracer et dépiler ce champ
d'exploitation, à mettre en communication par
un trou de sonde le puits des Nonnes avec un
quartier déjà tracé dans la miueMourier en contre-
bas de la galerie de sorttige, afin de le déuoyer
et de reprendre les massifs qui s*y trouvent, et
en6n à dépiler les travaux du puits lui-même.
3* A la mine Bâtarde, il n'y a rien à faire
comme travail d'aménagement.
4" Aux trois mines Abilon, Luce et Fournîer, Gal«ri« Lnoe.
on établit un ensemble de communications qui
apportera une grande amélioration dans le rou-
lage. Voici en quoi il consiste :
On rectifie la galerie de sortage de Luce dont
le tracé primitif était défectueux, un lui donne
une pente régulière d'environ un centimètre par
mètre. Elle servira d'abord au sortage des char-
bons des deux plans inclinés de cette mine, puis
à celui des charbons d' Abilon et de Fournier au
moyen des dispositions suivantes :
On la prolonge par une galei ie à travers bancs
dirigée de manière à aller rencontfer la couche
n* a entre le plan incliné de Fournier et le
deuxième plan incliné d'Abilon ; une galerie d'al-
longement sera établie dans cette couche.
Des deux plans d'Abilon et de Fournier on
mène deux autres galeries à travers bancs vers
cette même couche n* a. De cette manière les
charbons d'Abilon cesseront de prendre la galerie
384 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
actuelle de sortage qui est fort longue, et surtout
fort mal tracée. Ils suivront la traverse de la
couche u"" 3 à la couche n'^, la galerie d'allon-
gement tracée dans celle-ci, la galerie à roche
qui communiquera avec Luce, et viendront sortir
par celte mine. Les charbons de Fournier sui-
vront un parcours analogue; leur ascension le
long du plan incliné sera diminuée de 3a mètres
dans le sens vertical, et Von évitera au jour des
frais de la descente sur les grands plans inclinés.
La concentration du sortage sur un seul point
aura d^ail leurs différents avantages relativement
à la facilité et à l'économie delà surveillance.
^ ces travaux destinés aux trois couches infé-
rieures, on a ajouté une galerie inclinée partant
du plan incliné de Fournier et dirigée vers les
trois couches supérieures. En même temps, un plan
incliné directement superposé à celui de Fournier
a été commencé sous la couche n"* 5 , la plus im-
portante des trois. Ces deux chantiers se rencon-
treront bientôt , on pourra alors prendre la couche
n"* 5 par un système de grandes tailles, sur une
dislance de a5o mètres environ , à partir des af-
fleurements.
Ultérieurement, une galerie à rocher horizon-
tale sera prise au même point du plan de Fournier,
et poussée perpendiculairement à la direction jus-
qu aux coucher supérieures.
Elle prendra en dessous du champ 4* exploita-
tion ci -dessus une autre zone de plus de 200 mètres
de largeur.
L'ensemble ^es dispositions ci-dessus consti-
tuera un système de communications entre les six
couches et la galerie de Luce.
La galerie d'allongement établie è ce niveau
DES HOUILLÈRES DE LA GRANd'cOMBB. 385
dans chaque couche devra subsister indéfiniment
comme galerie d'écoulement.
La galerie de Luce remplira à cet égard à la
forêt d'Abilon , le même rôle que la galerie nou-
velle de Roux à la Levade.
5* Au travaux ci-dessus, on doit joindre des Puits d'eitmc-
dispositions pour exploiter Taval-pendage (\es ga- m^ieid'aén^
leries Luce et Roux plus économiquement qu'on
ne le ferait en prolongeant indéfiniment le sys-
tème des plans inclinés.
A cet effet, quatre puits sont nécessaires; un
d'eux (le puits du Gouffre) est déjà commencé
depuis plus d'un an, à peu près sur le prolon-
gement du premier plan incliné de Luce. Un se-
cond (le puits du Rdvin) est commencé depuis
quelques moisseulement dans le ravin de Trescol.
Un troisième est à établir près du point où le ruis-
seau de Trescol se verse dans le Gardon. Le qua-
trième, également à l'élat de projet, devra être
établi dans le vallat de la Trouche, à peu près à
mi-chemin de là Levade â Champclauson.
Chacun de ces puits servira à l'extraction et sera
en outre, dans l'ensemble des travaux, destiné plus
particulièrement à un usage spécial , ainsi que je
vais l'expliquer.
Le puits n* i sera muni d'une machine d'ex-P"'^^"^"î^
traction, dune machine a épuisement, et dune
descenderic. Il est foncé sur uue grande dimension
(4'",5o de diamètre) afin de pouvoir y faire jaci-
lement toutes les installations nécessaires. Com-
mencé très-près du Gardon (ce que nécessitai^
d'ailleurs la disposition des lieux), il a été très-*
dillicile à foncer, soit^cause des eaux, soit à cause
du mauvais terrain. Au fur et à mesure du fon*
cage ^ on l'a garni d'un muraillement en briques
386 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
de o",5o, ayant par derrière une couche de bétoo
de même épaisseur; le tout fait avec de la chaux
hydraulique et reposant sur des trousses en bois
soutenues par des tringles à un système de boisage
établi à Torifice. Aujourd'hui ce travail difiicile est
terminé; on sera incessamment en mesure d'éta-
blir sur une banquette solide et imperméable une
trousse picotée sur laquelle reposera tout le sys-
tème et qui arrêtera les eaux.
Puits de Trescol Le puits n* 3 aura une machine d'extraction et
servira à la sortie de 1 air entrant par le puits n"* i .
A cet effet un foyer sera établi au fond des tra-
vaux.
Le champ naturel d'exploitation de ce puits
s'étendra d'une part jusque vers les travaux du
Fuits des Nonnes et de la mine Bâtarde , de
autre jusque vers la selle représentée sur le
plan ou plutôt jusqu'à la limite commune qu'il
paraîtra convenable de lui donner avec les tra-
vaux des plans inclinés de Luce et d'Abilon.
Le puits n? i exploitera laval-pendage de ce
champ.
L'emplacement de ces deux puits semble peut-
être prêter à quelques critiques; on pourrait de-
mander par exemple pourquoi le puits n"" i n'a
pas été placé sur le prolongement des premiers
plans inclinés de Luce et d'Abilon. Cela tient
uniquement à la disposition du terrain qui n'au-
rait pas permis d'établir sur ce prolongement une
place de chargement suffisante. La même considé-
ration a déterminé l'emplacement du puits n^3; il
y a sur le point indiqué un ymste emplacement ap-
partenant à la compagnie; on futiliserait pour le
chargement.
DBS HOUILLÈRES DE LA GRANd'gOMBE. 387
Le puits n* 2 a été reculé aussi loin du Gar- PuitsdnraTin
don quon pouvait le faire sans lui donner trop *'*.. "^"if^' ®"
de proiondeur ; il naura cependant qu unamont-
pendage peu étendu jusqu'à la selle dont il a été
parlé déjà plusieurs l'ois; mais par contre il pourra
s'étendre en direction d'une part vers le ravin de
la Trouche, de Tautre vers les travaux d*Abilon et
du deuxième plan de Luce; enfin on pourra aussi
se développer à une certaine distance sur TavaU
pendage y car le sortnge par ce puits , même avec
un transport en remonte sur une petite longueur,
sera sans doute tout aussi économique que la re-
monte le long des plans inclinés de Luce et d*Abi-
lon et le sortage par Luce.
Ce puits sera non-seulement un puits d'extrac-
tion , mais encore et principalement un puits
d'aérage. A cet effet un foyer puissant sera établi
à la partie inférieure. L'air entrera par les galeries
de Luce, Abilon et Fournier; ces deux dernières
seront entretenues pour ce seul usage. Le cou-
rant d'air de Luce passera seul sur le foyer et les
deux courants d'air de Fournier et d'Abilou dé-
boucheront dans le puits à la recette intérieure
de la couche n"* 3. Ce moyen d'aérage puissant
est absolument nécessaire. Déjà l'air est mau-
vais à Abilon et Fournier, et il le deviendrait de
5 lus en plus à mesure que les travaux s'éten-
raient.
L'aérage du puits n" i pourrait se faire à la ri-
gueur par le puits n® a , mais on trouvera sans
doute que l'aérage de trois mines aussi étendues
que celles de Luce, Abilon et Fournier, suifit
pour utiliser un foyer d'aérage, et Ton hésitera
d'autant moins à forcer le puits n^ 3 pour l'aé-
rage particulier du puits n"" i , qu'il aura par lui-
388 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
même un champ d'exploitation sudisant, tout
en en laissant un beaucoup plus va^te encore au
puits n"* I.
Le puits n® 2 aura sa place de chargement au
même point que le n° 3. Un chemin de fer exté-
rieur et un plan incliné automoteur le relieront à
cette place. Le plan incliné sera établi dans le
même système que ceux de Champclauson dont
je parlerai plusloin.
Puits de lâ Le puits u®4j dont le creusement est encore
Trouchcoupui» jjjj^^^ ^ ^^^^ ^^ amont-pendage immense qui
s^étendra d'une part jusqu^à la galerie de Houx,
de l'autre jusquaux travaux sur la pente desser-
vis par le plan de Fournier et les deuxièmes plans
inclinés de Luce et d'Âbilon.
Un chemin de fer extérieur et un plan incliné,
accolés à ceux de Champclauson dont Je parlerai
plus bas meltront ce puits en relation avec la place
de chargement de la Levade.
Ce puits sera essentiellement un puits d'épuise-
ment comme le puits n° i.
Quand même il n'y aurait pas convenance à le
foncer prochainement pour avoir un aménage-
ment plus vaste, il devrait l'être selon moi de
manière à le mettre en communicaiion aussi
promptement que possible avec les travaux de
Fournier. On serait alors débarrassé de toute
préoccupation relative aux eaux qui peuvent de-
venir beaucoup plus abondantes qu'elles ne le
sont aujourd'hui , lorsqu'on appliquera les dépi-
lages sur une grande échelle, ce qu'on ne peut dit
férer jplus longtemps.
Ou remarquera que sou^ ce rapport aucun des
trois autres puits ne saurait suppléer celui-là. En
effet les puiLs n" i et 3 sont séparés des travaux
DBS HOUILLÈRES DE LA GRAND COHBE. 380
de Fournier par une selle, et quant au puils n a
il rencontre la couche d'Abilon à un niveau su-
périeur à la plus grande partie des travaux ac-
tuels de Fournier et à une partie notable de ceux
d'Abilon.
(Vx)ir les cotes distribuées sur le plan PL f^L)
Les travaux de ce puits seront aérés par Tair qui
descendra par le puits et pourra se j)artager en
deux courants, l'un allant vers le puits n** ri^i autre
vers les travaux de Roux.
L'ensemble ci-dessus décrit peut se résumer
ainsi :
!• Deux galeries principales (Roux et Lnce),
l'un à la Levqde , l'autre à la forêt d'Abilon ,
mettant en relation les six couches entre elles ,
ces galeries destinées au sortage d'abord , et ul-
térieurement à l'écoulement des eaux des affleu-
rements ;
:i° Un système de deux puits n* i et n® 3 des-
tiné à prendre toute celte partie des couches qui
plonge vers le Gardon à l'Ouest de la selle déjà
mentionnée;
3** Un ensemble de deux autres puits destiné
à prendre tout ce qui s*étend à l'aval-pendage de
la galerie de Roux, à droite de la selle et 5 Taval-
pendage des travaux de Fournier et du deuxième
plan d'Abilon.
Ce système d'aménagement est,vaste et assure Richesse des
une longue durée à l'exploitation. En effet, si 1 on j^i'.y^^^i^^^Pi^^
trace approximativement les limites de chacun (les Rer sur le syi-
champs d'exploitation, et si l'on fait en niême^*"** '
temps les plus larges suppositions sur les pertes
qu'on pourra faire dans les dépilages, on trouve
que chacun de ces champs peut fournir les quan-
tités de chai bon suivantes :
Sqo géologie et exploitation
i"- Syslème des galeries Roux et Luce.
GaleiieKoux prolongée à 2.500 mèlressealement, dis-
lance sur laquelle les affl^'urements dr s couches sont
connus el au delà de laquelle on pourra 8*élendre en-
core 3.000.000*
Galerie Luce, charbon à pren-
dre par les plans inclinés
d'Abilon, Lueeel Fournier
et par la galerie à roche
poussée vers les couihes
supérieures 4.200.000
Total 7.200.000, ci 7.200.000.
2'' Système des deux puits n" 1 et n'' 3.
Puils II» 1 3.500.000»
Puits n«3. ; 1.900.000
Total 5.400.000, ci 5.4O0.000.
3° Système des puits n"" 2 el n« 4.
Puits n* 2 l.OOO.CfOO»
Puits n« 4 8.400.000
Total 9.400.000, ci 9.4OO.000.
Total général 22.000.000*
Duréedestra- Admettant qu'oD doive arriver à régler Fex-
vauv d'aménagé- traetj on à 35o.OOO toimes par an, cet aménage-
ment du système ^ rr* 1 1 • . TTi. ' •
inférieur. ment sullira pour plus de soixante ans. Ulteneure-
mont, on aura à approfondir les deux puits du
Gouffre et de la Tronche et k établir un second
champ d'exploitation sur chacun d^eux , au moyea
de galeries à roche allant rencontrer Taval-pendage
des couches, la première, sur la rive droite du
Gardon, la deuxième , du côté de Champclauson.
Ces travaux et le prolongement de la galerie de
Boux du côté et même au delà des Luminières
assureront encore Textraction pendant longtemps.
Dépenses de Les dépenses à faire pour l'exécution de Veù"
ûuïï^^S^iSL ^^^^^ décrit ci-dessus sont, sans comprendre
rieur.
DBS HOUILLÈRES DE LA GRAND'cOHBE. Sgi
rÎDstallalJon des machines d'extraction et d'épui-
sement, approximativement comme il suit :
!• Pour la galerie à roche de Roux et ses embranche-
menls 30.000 fr.
2^ Pour U galerie de sorlage de Luce et ses
diviTS embranchomcnts 67.000
3* Puur le puits du Gouffre 160.000
!• Pour le puib de Trcscol 18.000
5* Pour le puits du ravin, y compris le che-
min de fer exiéricur. . . 25.000
6« Pour le puits do la Tronche, y compris
le chemin de fer extérieur. 65.000
Total 365.000
Afin de répartir cette dépense sur plusieurs Ordre isoWra
1*1 i. * 1*'.* I dans l*6iëciiiioa
exercices, I ordre à suivre pour 1 exécution de <^^^^^irmvZ
travaux est le suivant :
1* Achever les galeries Luce et Roux, et conti-
nuer en même temp^ le foncemeut des puits n* i
etD'*^.
a* Quand le puits n* 2 sera achevé, commencer
de suite le n* 3, q*ui pourra s'achever à peu près
vers le même temps que le n* i.
3* Enfin, aborder le foncement du puits n"" 4
seulement lorsque les trois autres seront terminés.
L'aménagement actuel des couches de Champ- Tranm d'i*
clauson comprend les trois mines deXhérond, <je "JjgJJJ"*^^^
Gazay et du Trou du Mulet , et la galerie d*écôu- rieur.— Ghamp-
lement de Palmesalade. cUuson.
Si Ton examine les cotes distribuées dans l'é-
tendue des travaux de Cbampclauson et sur les
affleurements^ il est facile de suivre l'allure géné-
rale de la couche. Elle présente la forme a une
espèce de selle renversée, dont le fond horizontal
coïnciderait avec la galerie de sortagede Théroud.
Tome XIF, 1848. 27
3^3 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
Ce fond, d'abord à peu près horizontal , prend en-
suite une inclinaison décidée versleN.-E.
lIlneGaiar* ji la mine Gazay^ l'aménagement consiste à
pousser successivement la galerie principale jusque
vers les anciens travaux de TABenadou.
Un plan incliné fonctionnant déjà aujourd'hui
et un autre à établir plus tarc^, prendront tout
raD(iont;-pendage de cette galerie principale.
Mille du trou du ^ 1^ mine du Trou du Mulet, la galerie d*al-
MuleL longement qui a été poussée avec une pente trop
forte, est venue butter contre une faille qui re-
jette la couche en haut de 18 à 20 mètres. On
Î)Ourrait traverser ce dérangement en poussantsur
atlroiteune galerie au rocher; mais d'une partie
mauvais tracé de la galerie d'allongement, de
Fautre la convenance de réserver aux travaux de
Thérond un champ d'exploitation suffisant, doi-
vent porter à ne pas s'étendre plus loin par le Ti'ou-
du-Mulet, et à dépiler dis à présent tous les
travaux de cette mine qui sont parfaitement cir-
conscrits.
Mine Tbérond. A ThéroTidj on a déjà exploité plus ou moins
complètement les travaux qui sont dans Va partie
de la couche où Taxe de la selle est à peu près
horijçontî^l.
A partir çlti poipt 911 cet a:?:^, plonge vers le N.-E.,
on acom.Q^encé dçux galeries de, niveau* Celle de
droite, qui sera poussée successivement jusqu'aux
affleurements du côté de l'Affenadou, aura pour
champ d'exploitation l'amont- penduge jusqu'à la
grande galerie de Gazay; celle dç gauche sera
Ï)oussée avec le temps du côté de Portes jusquà
a limite de la concession de Comberedonde. —
Outre ces deux galeries, on a poussé un plan in-
cliné vei^s la galerie de Palmesalade dontilvaêtre
DBS HOtJiLLiREs DE LA GRANd'gOMBE. 3^Z
question. Descbantiers ont été établis k droite et
à gauche de ce plan incliné. Le charbon était
monté le long de ce plan et venait sortir à Thé-
rond. Ce travail a été suspendu, parce quil coi^-
vient de réserver ce quartier comme champ d'ex-
ploitation de la galerie de Palmesalade.
^ Palmesalade^ iinç galerie d'écoulement a Galerie d'écou-
été commencée et a déjà atteint une loneueur deiera^nt^ePiime-
> r* 1 1 \ ' \ t I 1 salade.
noo mètres. t.lle nvirche a la rencontre du plaip
incliné, de Théropd et se poursuivra ensuite aq
delà à peu près parallèlement à la grande galerie
de gauche.
A cet ensemble de travaux , il convient d'ajou- Nouvel and-
ter d^sà présent une nouvelle attaque à faire ^^" cîSmiMSausoiL*
dessus du Trou du Mulet. En la plaçant à la cote
460 mètres, elle laissera à la galerie de gauche
un très-bel amont-pendage, et elle en aura elle-
même un magnifique jusqu'aux affleurements du
côté de la Crousette : c est à cette attaque nouvell.e
et à Gazay qu'il convient en ce moment de pous-
ser l'extraction.
En faisant abstraction do la galerie de P^l^iesa- Richesae du
lade , c est-à-di^-e en ne considérant que la partie ^"^î""? <|!wpioi-
11 I .11-1 tatlon Cnamp*
de la couche qui est en amont des galeries de ciauaon.
droite et de gapche de Tbérond, voici approxi*-
mativement quelles quantités c^ charboa se trou-
veront aménagées :
Galerie de Gazay 600 000*
Galerie de droite de Thérond 500.000
Galerie de gauche poussée jusqu'à la conces-
sion de Gombercdonde 1.600.000.
Attaque projetée au-dessus do Troa-du*
Malet 2.300.000
Total 5.000.000*.
394 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
▼aux'^'aména^ ^^ ^'^"^ suppose que la production doive se ré-
gemem exécutés gler à i5o. 000 tonnes, raménageoient suffira pour
et projetés. 33 gjjg^ ^ \^ quantité de S.ooo.ooo de tonnes , il
faudrait ajouter celle que pourra fournir la couche
n° 7 qu'on attaquera ultérieurement par des gale-
ries au rocher partant de points convenablement
choisis sur les grandes lignes de niveau décrites
précédemment. Cette couche augmentera proba«
blementd'un tiers le chiffreci-tlessus^cequi portera
à 45 ans environ la durée de Taménagement.
pouiTTompflîer ^^ dépense à faire se réduit à l'avancement des
raménagement galeries de Gazay et de Thérond qui ne peut figu-
^n. ''**"P***"" rer que pour mémoire, et à Finstallation delà
nouvelle attaque au-dessus du Trou-du-Mulet.
Cette installation ( y compris le chemin de fer ex-
' térieur, le prolongement du plan incliné du Trou-
du-Mulet et la galerie à roche nécessaire pour pas-
ser un grand rejet déjà rencontré à la galerie de
gauche de Thérond et à l'avancement du Trou-du-
Mulet ) pourra coûter une dizaine dé mille
francs.
Tout le charbon s'extraira dans de bonnes con-
ditions, c'est-à-dire sans avoir k faire aucun trans-
port en remonte et sans frais d*épuisement.
Ultérieurement on aura encore à prendre sans
épuisement tout le champ compris entre les gale-
ries de niveau de Thérond et celle de Palmesa-
lade. Pour le sortage des charbons, on pourrait
faire comme on a fait jusqu'à ces derniers temps,
c'est-à-dire remonter au moyen de chevaux le
plan incliné de Thérond jusqu'à l'embranchement
des galeries de droite et de gauche. Au lieu de
cela, il serait préférable de foncer un puits verti-
calement sur le point de jonction du plan incliné
et de la galerie de Palmesalade , et de prolonger
pes HOUILLÈRES DE LA GRAND*COMfiE. SqS
]a galerie de sortage de Thérond à travers bancs
jusqu'à ce puits. On élèverait au niveau de Thé*
rond les charbons de la grande couche et de la
couche n"" 7^ et on y descencfrait ceux des couches
supérieures.
Ce puits serait commencé sur un petit diamètre,
soit 2 mètres ou 2°*, 5o, jusqu'à la première couche
exploitable, et continué sur un diamètre suffisant
pour le passage de deux wagons dans leur cage^
soit environ 3",5o. Il serait uiilisé pour l'aérage.
Je mécontente d'indiquer ici ce travail qu'il n'y
a pas lieu d'entreprendre encore, Faménagement
limité aux deux galeries de Thérond devant suffire
à tous les besoins de l'exploitation pour un grand
nombre d'années.
Le service du transport des charbons depuis la Tramux exté-
sortie des mines Thérond , Gazajr et du Trou-du- de^champciîu-
Mulet jusqu'à la Levade, où se fait le changement >on.
dans les grands wagons, s'effectue par un svstème
assez remarquable dont je donnerai une icfée gé-
nérale.
D'abord les deux mines de Gazay et du Trou-du-
Mulet sont reliées à la place Thérond chacune par
un plan incliné.
Le charbon des trois mines en partant de la
place Thérond suit un chemin de fer d*environ
1.800 mètres de longueur ayant une pente totale
d'une cinquantaine de mètres, et est aescendu au
niveau de la place Levade soit par deux plans in-
clinés étages, soit par un seul grand plan qui a
été construit plus récemment. Ces plans inclinés
rachètent un niveau de i4^ mètres.
Les wagons pleins en descendant remontent
les* wagons vides jusqu'au palier supérieur des
plans inclinés. Arrivés là, il faudrait pour ramener
3g6 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION
les wagons vides aux mines les traîner par des
chevaux.
Pour éviter cette dépense de traction, on a pro-
longé le grand plan incliné par un autre plan qu'on
nomme place de retour, en lête duquel Tappareil
des tambours et du frein a été établi.
Ces tambours sont au nombre de quatre, deux
Srands et deux petits, ayant respectivement des
iamètres proportionnels aux longueurs du grand
plan et au plan de retour.
Voici comment se fait la manœuvre:
Le bout d'un des grands câbles est au haut du
grand plan , le bout de l'autre en bas. Le bout de
l'un des petits câbles est en haut, et le bout de
l'autre en bas du plan de retour. On attache au
premier deux ou trois wagons pleins; au second,
le même nombre tie wagons vides; au troisième,
un seul wagon vide qui est seulement destiné à
descendre le câble; au quatrième, cinq ou six
wagons vides provenant des manœuvres précé-
dentes tant sur le grand plan que sur les plans
étages. On lance les wagons pleins qui remontent
ainsi simultanément Qes wagons vides sur te
grand plan et d'autres wagons vides sur le plan
de retour. Au haut de ce aeruîer, les wagons
vides sont détachés, à l'exception a'un seul qui
reste pour là manœuvk^e suivante, et sont assem-
blés en convoi sur un chemin de fer qui présente
une pente suflisante pour qu'ils descendent h la
place Thérona par 1 action seule de là gravité.
Cette pente esk d'une trentaine de mètres sur une
longueur de i.Soo mètres environ.
Aménagement L'étude de raméuagement du système carboui-
mônSgoe&ante- ^^^^ supérieur doit, pour êtrecomplet , comprendre
Barbe. les couches de la montagne âainte-Bar^e.
DES HOUILLERES DE LA GRANd'gOMBE. 597
C'est sur ce point que dans les premières an-
nées la compagnie avait principalement porté son
exploitation. De toutes 1^ mines qui ont été suc-
cessivement ouvertes sur les nombreuses couches
que renfernie cette montagne, il ne reste plus que Mines Roth-
deux.exp]oi(ations sans importance. Tune à la ffa-î?***î^. ^ ^ **
lerie noihscbild sui; la couche delà Midette, 1 autre
k la Cantelade sur la couche du même nom. Une
troisième mine exploite la couche &^ns-Nom sur laTHlne Sans-Nom.
rive gauche du ruisseau du gouffre Thpuret. Cette
dernière a peu d'avenir, la galerie d'allongement
marche vers le trias qu'elle ne tardera pas à attein-
dre, et il ne restera plus qu'à dépiler le champ
d'exploitation situé en amont de cette galerie jus-
qu'aux affleurements ou jusqu'aux points oii la
couche vientbutter contre le trias. Ce champ d'ex-
ploitation aura à peu près So.ooo mètres quarrés.
Quand il sera épuisé et que l'on voudra recom-
mencer à se développer dans cette région du ter-
rain houiller, il y aura tout un système nouveau
d'aménagement à établir. Il n'y aura plus à prendre
en dessous des niveaux déjà exploités que la couche
Sans-Nom et celle du Pin. La manière la plus
simple de le Taire sera de foncer un puits à la tête
du grand plan incliné de Rothschild; une galerie
à travers bancs sera dirigée sous la montagne
Sainte-Barbe, d'une part, et de l'autre sous la
montagne de la forêtd'Abilon. Elle prendra d'un
côté les deux couches ci-dessus, et de l'autre les
couches du système inférieur sur le prolongement
des travaux faits par la grande galerie de Luce. Il
suffira de donner à ce puits «jS mètres de profon-
deur pour que la galerie à travers bancs aille re-
couper la couche Sans-Nom au delà de la mon-
tagne Sainte-Barbe vers le gouffre Thouret, ce qui
donnera un vaste champ d'exploitation.
398 MINES DE HOUILLE DE LA GRAND'cOMBE.
Du reste, ce travail peut et doit être différé
longtemps encore, soit jusqu'au moment ou Ton
approfondira les puits n® i et n"" ^^ soit au moins
jusqu'à celui où Ion foncera le puits de Champ-
clauson. '
Tout le monde trouvera, en effet, sans doute
qu'un aménagement qui doit fournir à plus de
60 ans d'exploitation sur le système inférieur, et à
45 ans sur le système supérieur, est largement
ce qu'il convient d'entreprendre à l'avance dans
une affaire comme celle de la Grand'Combe.
SUR LE PROCÉDÉ
Employé par M. Victor Simon y pour traverser
en galerie les sables mouvants et aquifères
cCEngis , en Belgique;
Par M. Amédée BURAT.
Les travaux les plus intéressants de Fart des
mines sont sans contredit ceux qui doivent être
effectués dans les terrains aquifères; ainsi Fexécu-
tion d'un puits cuvelé traversant des niveaux
d'eau énergiques comme ceux du Nord, est un
travail qui exige toutes les connaissances de lart
de l'ingénieur. Un pareil puits a toute Timpor-
tance d'un ouvrage d'art, par l'intérêt de sa desti-
nation, par les sommes considérables qu'il exige,
enfin par les difficultés particulières que présente
son exécution, difficultés telles que dans bien des
cas elles n'ont pu être surmontées.
Rarement l'exécution des galeries de mines a
rencontré de pareilsobstacles: l'écoulement naturel
des eaux rend le percement plus facile, etlesprocé-
dés connus sous la dénomination de coins divers
m
gents f décrits par M. Héron de Villefosse, ont
généralement permis de franchir les sables mou-
vants ou les argiles coulantes, dans la plupart des
cas qui se sont présentés. Ces procédés perfec-
tionnés depuis dans plusieurs circonstances, con-
sistent tous à chasser, dans le terrain mouvant et
autour d'un cadre appliqué contre le terrain cou-
lant, un garnissage en palplanches divergentes,
de telle sorte que le boisage précède l'excavation ;
400 PROCÉDÉ POUR TRAVERSER EN GALERIE
en second lieu, à maintenir la paix)i verticale du
fond par une armature ou bouclier qui se dé-
monte par parties, de manière à permettre d*atta-
q.ier le terrain sur une peite surface et en soute-
nant tout le reste. Ces procédés peuvent cependant
se trouver tout à fait insndisants. Que l'on se re-
présente, par exemple, des sables tellement fins
et fluides, pénétrés d'eau sous une pression telle
qu'un simple trou de sonde leur permette de sortir
avec impétuosité et d'envahir la portion de la ga-
lerie déjà exécutée; il est évident que les précau-
tions du boisage parles palplanches, et du bouclier
appliqué contre la paroi verticale du fond pour la
maintenir, seront toutà fait sans résultat, et qu'une
igalerie arrivée devant un pareil pbstucle doit être
abandonnée si l'on n'a un procédé spécial pour le
combattre.
Les mines établies dans le terrain carbonifère
de la Belfjîque, pour l'exploitation des minerais
de fer et de zinc qui s y trouvent, ont quelquefois
rencontré des sables tels que nous venons de l'in-
diquer, notamment sur la rive gauche de la
Meuse, entre Huj et Chockier. On citait plusieurs
points où l'irruption subite de sables mouvants
aquifères avait mis un à des travaux souterrains et
même déterminé des accidents. Ces sables, qu'on
n^avaît jamais essayé de franchir, et qui par con-
séquent n'étaient connus que d'une manière très-
împarfaite, viennent d'être traversés par une ga-
lerie d'écoulement commencée, il y a quatre ans,
à Enêis. Les procédés employés à cette occasion
par M. Victor Simon, ingénieur-directeur de la
société de la Nouvelle Montagne, nous paraissent
de nature à assurer désormais le pasçage des gale-
ries h travers les terrains les plus coulants.
5
DES SABLES MOUVANTS ET AQUIFÈBES. ^Oi
La galerie d'écoulement (VEngîs a été commen-
cée en 1 844 » pour recouper en profondeur le gîte
calaniinaire du Dos, un des plus importants de
la vallée de )a Meuse par ses dimensions et par la
richesse des minerais qu'on en a extraits. Cette
galerie avait déjà 55o mètres de longueur sur 65o
qu'elle devait avoir; elle avait coûté plus de
80.000 francs et quatre années d'un travail inces-
sant, et les exploitants pouvaient fonder à juste
titre des espérances sur sa terminaison prochaine,
lorsque, à ce point de 55o mètres, la rencontre des
sables mouvants aquiftres sembla devoir compro-
mettre tout le travail passé. 11 fallait donc tra«
verser à tout prix les sables mouvants , et l'on y
arvint , grâce au procédé imaginé par M. Simon,
e telle sorte que la galerie est aujourd'hui rentrée
dans le calcaire carbonifère.
Pour bien comprendreles difficullés du travail,
il faut se représenter d'abord quelle était la nature
du sable à traverser. Ce sable était quartzeux,
très-fin ethomogène, tellement pénétré d'eaubous
une pression considérable et par suite tellement
fluide, que des trous de sonae horizontaux pra-
tiqués pour le reconnaître donnèrent lieu h des
jets d'eau sablonneuse de plusieurs mètres de lon-
gueur. En te prenant dans la main et le serrant
fortement de manière à expulser l'eau qui le pé-
nétrait, on reconnaissait qu'il était tellement
friable, qu'il sullisait d'une petite secousse pour
que la pelote ainsi formée sous la pression tombât
en poudre désagrégée. Cette grande fluidité fut
d'ailleurs mise en évidence par le fait même de
la découverte des sables : un ouvrier faisait une
entaille au sol de la galerie pour y placer un mon-
tant du boisage , lorsque tout à coup il atteignit
403 PROCÉDÉ POUR TRAVERSER EN GALERIE
non pas même les sables, ainsi qu'on le reconnut
parla suite, mais une fissure de Targile schisteuse
qui leur ouvrit une issue : le sable fit irruption
comme une source artésienne et remplit la galerie
sur lo mètres de longueur et i mètre d'épaisseur
moyenne.
Aussitôt après cette irruption des sables , on les
enleva rapidement, on boucha l'ouverture par la-
3uelle ils arrivaient, et l'on établit contre la paroi
u fond, que Ton craignait de voir céder sous la
Sression, une armature consistant en. une digue
'argile maintenue par des madriers jointifs. Le
serrement une fois établi, on pratiqua plusieurs
sondages horizontaux , afin de reconnaître exacte-
ment la position des sables. Il fut constaté qu'ils
constituaient un banc incliné, dont la paroi du
fond se trouvait encore séparée par une épaisseur
moyenne de 2 mètres d'argile.
Les trous de sonde percés débitaient tous une
quantité plus ou moins grande d'eau et de sable,
et pour empêcher le sable de sortir ainsi avec
l'eau , on bourra dans chacun d'eux du foiii qui
établissait ainsi une sorte de filtre. Quelques-uns
de ces trous de sonde s'obstruèrent par le mélange
de fragments d'argile; on fut obligé d'en boucher
d'autres, k travers lesquels on ne pouvait empê-
cher le sable de sortir avec l'eau. En résumé , le
débit d'eau se trouva réglé à 3 mètres cubes d'eau
par heure, mais sans que ce débit parût dimi-
nuer.
La première idée de M. Simon fut d'assécher
les sables. Les trous de sonde ne pouvaient pas
évidemment suffire à cet assèchement, et il y
avait d'ailleurs un grand intérêt à ne pas se servir
pour cela du fond de la galerie. L'eau entraînait ,
DES SABLES MOXJTÂNTS ET AQUIFÈRES. 4^^
en effet, des quantités de sable plus ou moins
grandes, quelles que fussent les précautions prises,
et déjà les quantités ainsi soustraites avaient dû"
créer des vides et des éboulements dans les ter-
rains à traverser. Ces vides et ces éboulements
altérant la consistance des terrains, il importait de
ne pas les augmenter.
Deux petites galeries latérales, de i^iSo de
hauteur sur o'",8o de largeur, furent prises à droite
et à gauche, sur les parois de la galerie d*écoule-
raent, à 5 mètres en arrière du fond. Ces galeries,
après un parcours de 5 à 6 mètres perpendiculaire
à l'axe de la galerie, furent dirigées obliquement
vers les sables : elles étaient nftiraillées à mesure
que Ton avançait. La galerie de l'Ouest, arrivée à
o"*/io du sable, fournit une quantité d'eau consi-
dérable dont on favorisa Técoulement, et afin
d*augmenterle débit on perça même un second
embranchement pour rejoindre les sables sur un
nouveau point. Du côté de l'Est, on réussit moins
bien, le sol de la galerie se souleva en approchant
des sables, le muraillement fut écrasé, et une
masse d'argile sablonneuse ne tarda pas à obstruer
Torifice sans avoir déterminé un débit d'eau con-
sidérable.
Deux mois s'étaient écoulés pendant ces travaux
préparatoires, et les sables ne paraissaient pas sen-
siblement asséchés. Des masses argileuses mélan-
gées de sable venaient souvent obstruer la sortie
des eaux; ces masses argileuses provenaient évi-
demment des éboulements déterminés au toit des
sables par leur soutirement prolongé, car il était
très-diflicile de les emp*écher de couler avec les
eaux. Il fallait donc attaquer directement le. pro-
blème du percement, imaginant des procédés nou-
4o4 PROCÉDÉ POUR TRAVERSER EN GALERIE
veaux pour ces difficultés toutes nouvelles. Voîcî
en principe la méihode qui fut adoptée et suivie
par M.Victor Simon.
La section de la galerie sera attaquée par un
garnissage de coins divergents ou pal planches con-
tiguëi; on démontera ensuite par portions le bar-
rage ou madrier qui soutient la paroi du fond, et k
mesure qu'une petite partie de la section du terrain
meuble sera mise à découvert, on y enfoncera des
picoU^ horizontaux et contigus de manière à former
dans l'intérieur despalplanches un garnissage très-
serré. Ces picots contigus auront i'",20 de lon-
gueur au moii^; ils seront coniques, et, comme
ils laisseront entr^eux des intervalles par lesquels
le sable pourrait couler, on picotera ces inter-
valles avec des picots ayant seulement o",i5 à
o^j^S de longueur, de telle sorte que toute la paroi
du fond de la galerie ne présentera plus qu'un
garnissage de picots contigus , imperméable aux
sables*
Pour que ce garnissage de picots ne soit pas
chassé au dehors par la pression des sables aqui-
fères, on le maintiendra par une armature de ma-
driers horizontaux appuyés contre la partie du
murailiement déjà exécutée; cette armature sera
d'ailleurs disposée de manière à pouvoir se dé-
monter partiellement et à mettre successivement
à découvert les diverses parties de la surface pi-
cotée.
Ces préparatifs étant achevés, on découvrira le
milieu de la paroi et on chassera les picots mis à
découvert, de manière à les avancer de o^j^o à
o",3o; on procédera ain^i de proche en proche,
faisant marcher un à un les picots à coups de
masse; toute fuite sera immédiatement bouchée
DES SABLES MOUVANTS ET 4QXJ1F$EE$. 4^5
Ear des picots de la dimeDsîon la plus convenable.
(Orsque toute la partie inférieure de la galerie
aura ainsi marché, on posera la semelle d'un
nouveau cadre et on attaquera la partie supérieuret
en procédant de bas en haut et plaçant les diverses
parties du nouveau cadre à mesure que leur place
est préparée. On arrivera donc ainsi à pousser Iç
picotage devant soi, de toute l'épaisseur d*un cadre,
et Ton cuvelera la galerie par des cadres contigus,
ayant soin, de trois en trois cadres, de chasser un
nouveau garnissage en palplanches divergentes.
Ainsi donc on se proposait d'avancrr dans le
terrain mouvant, sans l'extraire au dehors, refou-
lant en quelque sorte ce terram devant soi et
comptant d'ailleurs sur les fuites qui ne manque-
raient pas de se produire pour rassécliement desi
sables et pour leur raréfaction. M. Simon prévit
d'ailleurs qu'on serait obligé d'ouvrir de temps en
temps des issues au sable, afin de diminuer leur
pression et de faciliter l'avancement des picots,
rour cela, on devait retirer deux ou trois picots,
lorsque leur avancement éprouvait trop de résis-
tance, à l'aide d'une tarière préparée ad hoc j
laisser le terrain couler pendant quelque temps,
puis reboucher les trous en remettant les picots à
leur place.
C'est en suivant cette marche que les sables ont
été traversés sur une longueur de i5 mètres, la^
galerie reprise etmurailléede manière à présenter
toutes les garanties de solidité. Ajoutons que l'a-
vancement moyen a été de o", lo par jour, soit
3 mètres par mois, et que les dépenses de perce-
ment et muraillement se sont élevées en moyenne
à i.ioo fr. par mètre courant.
Théoriquement, le procédé de M. Victor Simon
4o6 PROCÉDÉ POUR TRAVERSER EN GALERIE
était évidemment bon , mais on devait s'attendre
à des diflicultées imprévues, et ce procédé avait
besoin d'ôtre sanctionné par la pratique. Pour le
faire apprécier dans tous ses détails, je présente
ci-après quelques extraits du journal de M. Victor
Simon , journal dans lequel on peut suivre
toutes les phases de l'exécution et qui permettra
de mettre à proGt renseignement qui en résulte
pour tous les cas analogues.
« Les travaux d'avancement de la galerie, inter-
rompus deux mois auparavant par l'irruption des
sables et les travaux préparatoires indiqués précé-
demment, furent repris le lo février i6^S.
La charpente et la digue établies contre le w/^
thier (i) furent enlevées avec |)récaution en re-
boisant avec soin, quoique pro\iboirement, la
partie de la galerie entre la maçonnerie et le vif-
thier. Arrivé près de celui-ci, on établit un cadre
en chêne, solide et représenté avec ses dimen-
sions ( PL yill^fig. 3, 4 et 5). La semelle se com-
posait d'une seuie pièce. Les montants et la tête
étaient sciés en deux , de manière à ce que la sec
tion transversale fût comme l'indique la/rgf*. 4- Les
deux parties des montants et la tête étaieut reliées
par des boulons , mais tenues éloignées de o'",o5
par trois tasseaux en bois, dont l'un se trouvait
au milieu de la longueur, les deux autres à cha-
cune des extrémités. Le cadre étant mis en place,
laissait ainsi dans la tête et les montants une rai-
nure dans laquelle on chassait à coups de masse,
en les faisant pénétrer dans le terrain, des pal-
(1) Le mot vif-ïhier est une expression des mineurs
belges , qui désignent ainsi la paroi verticale du fond d'une
galerie.
DBS 8ABLB8 MOVYANTS ET AQUIFÈRE8. 4^7
planches de hêtre de o^^oS d'épaisseur (largeur de
récartemeot des pièces). Ces pal planches avaient
o",25 de large et i",5o à i",8o ae long. L'extré-
mité qui pénétrait dans le terrain était un peu
amincie en coin; on frappait sur leur tète jusqu'à
ce qu'elles refusassent d'avancer ; l'écartementdes
pièces du cadre dans lequel elles glissaient leur
imprimait une direction divergente telle qu'elles
devaient former avec les paroiis et le faite de la
galerie un anele de iS*". La pression du terrain
devait rapproduer leurs ex trémitési même plus que
suffisamment.
La section du cadre était calculée de manière 'k
pouvoir établir intérieurement une maçonnerie de
deux briques d'épaisseur {fig. a), en conservant à
la galerie ses dimensions ordinaires , c'est-à-dire
3*,6o sur a",20 {Jig. i).
Le sable mouvant s'étant fait jour par lé sol à
l'Est de la galerie, on chassa alors dans cette partie
im massif de pilotis ou picots horizontaux. Ces
{niotis consistaient en morceaux coniques de ba-
î veaux terminés en pointe, droits, sans nœuds,
d'une longueur moyenne de l'^^ao et de ol^fio k
o",i5 de diamètre. Cette partie fut ensuite calfa-
tée avec du foin et des picots de o",35 de longueur,
Î^our arrêter l'affluence de sable qui sortait entre
es gros pilotis.
L aspect de la taille est représenté par les/^. 6,
7 et 8.
Pendant ce travail, le vif-thier exerçait une
forte pression contre les madriers dont il était
garni. Ces madriers étaiient maintenus par des
poussards horizontaux butant contre les cadres
précédents (Jig. 1 1 ).
Après avoir reconnu l'épaisseur d'argile, on se
Tome XI F, itS48. r*8
4oS PROCÉDÉ POUR TRAVBBSEB EN GALERIE
mit à Tenlever avec précaution, tout eu chassant
eA'ôTant les piloiîs, de manière à faire affieurer
leur téie avec le reste du vif-tliier.
Lorsqu*il ne restait plus que o",5o d argile en B,
fig, 6 y Ibs pilotis de la partie A étaient les uns eo
entier dans le sable, les autres par leurs extrémi-
tés seulement, tandis qu'en C il restait environ
i",20 d'a^gite; on reconnut qu'il était temps de
garnir )«i "partie B de pilotis avant de pousser plus
loin. On commença par chasser ceux d'en
bas ,v mais ils ne tardèrent pas à refuser ^'avancer,
à cause des frottements qui devenaient d'autant
plus forts que l'afrgile se comprimait dairantage.
On fit alors, dans Targile, la place des pilotis
atec une tarière représentée^^. K), en forant un
trou de o™,30 environ de profondeur, que Kon
netto^^ait avec une cuiller sembUble ii celle qui
sert à introduire le mélange dans les creusets «les
fours à zinô (/?^. 20); on plaçait le pilotis et od
achevait de len foncer à coups de masse, jusqu'à
ce que sa tête affleurât avec celle des pilotis dejSi
filacés ; on continua cette manœuvre jusqu'à ee que
a partie B fût complètement garnie.
Cela feit, on fit avancer les pilotis, on dégarnit
la partie C des madriers qui la couvraient^ od en-
levi( une partie d'argile, on plaça un cadre sen>*
blable à celui décrit plus haut, ainsi que des paU
planches. Enfin, lorsqu'il n'y eut plus en majeiifie
que o",5o d'argile en C, on enfonça des pilotis en
opérant comme on l'avait fait enB, de sorte qu'on
arriva & la disposition espriitiee par les coupes
veKicalesyîi;''. 9 et lo. .
Tout étant bien ferme et soutenu , on poussa
en avant de o*"^3o la rangée supérieure de pilotis,
siir une hauteur de €f,36, puis une deaxièmie,
DBS SABLBS MOUVAî^TS ET AQUIFÀRSS. 4^9
une troisième, etc., ainsi que Tindique ^^fig* 1 1.
Arrivé sur le sot dans Tangle Est de la galerie, où
le sable s'étaîtd*abordprésenlé, ou enfûiiça verti-
calement dans le sol des pilotis deo'^fôoà l'^yOO de
long, au fur et à mesure que Ton faisait avancer
faorizontakment les auCi*es, dans la crainte d*uoe
a^uence de saUe par ce point. Getté préeautipo
Me &it pas jugée nél:essaire pour cette (bis à rOuést
où il se trouvait encore une épaisseur d'argile ooa^
sîdérable.
Il fiiut remarquer que très-souvent, pendant
cet avancement, despilotis se déchiraient, ou pre*
naient une mauvaise direction, ou refusaient d'sH
Yancer; il fallait alors les remplacer après avoi^
enlevé avec la tarière I argile ou le sable qui se
trouvait desséché par la pression.
On continua cette opération jusqu à ce que tous
les pilotis fussent assez loin pour placer un troi*
sième cadre contre la taille ainsi garnie, k o'",75 dif
précédent.
Toutes ces opérations durèrent jusqu'au 38 fé-
vrier; alors des pluies coutinuell^ vinrent aug-
menter les difficultés, leau adluait avec plus da-
bomlance que jamais, entraînant beaucoup de
sable. Tous les efforts durent pour ainsi dire se
borner à maintenir les pilotis en place et à fermer
les plus petites issues : autrement le transport
le plus actif n'aurait passulii pour enlever le sable
qui arrivait. Néanmoins aucun accident ne
survînt, si ce n'est que les pilotis, au lieu de con-
server leur position horizontale^ s'inclinèrent la
pointe en bas. I^a pression du sable et sa sortie par
le sol furent les causes de cette descente; on
dierchà à l'arrêter en retirant quelques-uns de^
piloltiset les remplaçant par (Vautres, qui euredt
4lO PROCÉDÉ POUR TRAVERSEE EN GALERIE
2 mètres et jusqu'à 3*^,60 de longueur. L'ex-
trémité de ces derniers s'engagea pour la plu*
part dans un terrain dur et consistant, qui était
de l'argile, ce. qui encouragea à en augmenter
le nombre; cette argile provenait d'éboulements
des bancs supérieurs s'aflfaissant avec le sable dans
lequel elle s était éboulée , de sorte que les longs
Eilotis ne conservèrent pas longtemps leur position
orizontale.
La galerie fut avancée de cette manière
jusqu'au 12 mars; la quantité d'eau allant enaug-
mentant, on faisait très-peu d'ouvrage et à très-
grands frais. De plus , il restait des parties de
galeries qui, lors du percement, avaient été consi-
lérées comme assez solides pour se soutenir sans
maçonnerie, mais qui présentaient des dangers;
ces maçonneries furent refaites sur une longueur
de 100 mètres en substituant la forme indiquée
fig. 2 à celle qui avait été d'abord adoptée 7^. i*
Cette maçonnerie fut avancée j usqu'à o'^ôo du vif-
thier.
Pendant tout ce temps on né fit que vemfl^cet
les pilotis qui venaient à manquer, et exciter 1 é-
coulement des eaux en empêchant autant que po^
sible celui des sables.
Le 20 mai , ces maçonneries furent acheva et
Tavancement de la galerie put être recommence-
Un nouveau sondage fit croire que l'on n avait
plus que 6 mètres de sable d'un côté et 4 ^^^
d'un autre. La sonde pénétra assez avant dans de
l'argile compacte ; mais cette argile provenait en-
core de l'ébouiement des bancs supérieurs.
Les pilotis, surtout ceux près du sol, a^^'.^°
pris une position verticale. Les boules ^*^^f'
dans lesquelles les pilotis de deux mètres et
DES SABLES MODYANTS BT AQUIFtRBS. ^l î
2*,6o s'étaient engagés , étaient descendues plus
bas dans le sable et avaient ainsi contribué da-
vantage à faire prendre cette position verticale
aux pilotis de la partie inférieure; il fallut les
Eousser complètement dans le sol, les scier, ou
;s arracher tout à fait, en les remplaçant immé-
diatement par d'autres enfoncés horizontale-
ment.
On avait reconnu les difficultés que présentaient
les grandes dimensions de la galerie; d'un autre
côté le sable une fois traversé se desséchait com-
plètement et pouvait se laisser retailler après, sans
exercer de trop fortes poussées. On résolut en con-
séquence de ne plus donner à la taille que a",3o
de hauteur sur ^'^^oo de large.
On crut pouvoir employer des cadres dont les
montants et la tète étaient d'une seule pièce; la
alplanche était guidée en s'appuyant au-dessus
e la tête du cadre le plus rapproché du vi(-thier
et en dessous de celle du cadre qui précède (voir les
fig. i2f i3, et i4)- Mais on est ensuite revenu à
l'ancienne construction des pièces en deux parties,
en ce sens au'aux montants et à la tète sont fixés
de forts maariers de chêne tenus écartés de 5 cen*-
timètres.
La section de la galerie ayant été ainsi ré-
duite, on procéda à l'avancement des pilotis
de la même manière que la première fois^
excepté qu'au lieu de la masse, on se servit d'une
espèce de bélier pour chercher à aller plus vite.
Ce bélier était simplement un morceau de
chêne armé à ses extrémités de oiasses de fonte.
Il était suspendu au ciel de la galerie par de
fortes chaînes attachées k deux faux cadres; on
faisait marcher ces chaînes à droite ou à gauche.
5e
4ià pÉôcIbl ^oûk ThÂtiRsik iir ÀÂLiàiB
6u monler éi descendre à voloiité. Six hommes
tirant avec des cordes soulevaient ce bélier
et le laissaient retomber de lout son |)oids sur la
tête dès pilotis, ce qui les faisait avancer ébefgi-
qnement , deux ou trois à la fois, suivant leur gros-
seur. Un sei3tifenie ouvrier, le chef du posté,
guidait le bélier dans son mbuvernent pouf le
taire frapper juste et horizontalement; daiiS lëft
ahglés il fallait recourir à la masse pour pousser
lés picots en avant, on ne pouvait f faire usa^e
dii bélier. Il arrivait encore que des picots ëh-
foncés dans des boules d'alrgilej ou à 1 extrémité
dé^quels le sable était fortement desséché, refii-
ààieht d'avancer malgré le bélier. Dans ce cas^ on
avait recours au procédé décrit , consistant ii retirer
un picot, à héttojer son trou, et à lë replacer de
fiouveàu. On achevait de le faire serrer et dé faire
affleurer sa tête avec celle des autres par quelques
coups de masse.
L'usage du bélier présentàitTinconvénient^raye
de déchirer fréquemment la tète des picots, ou
tout au rfioins de broyer les fibres du bois, de kna-
tiière â fornlerutie esjjèce de bdurreletqui amor-
tissait les coupa et gênait le calfatage avec du foin
et des picots , calfatage souvent nécessaire pbiir
fermer lés làsues.
La masse présente, du reàte, le même inconvé-
nient; on j a bientôt remédié en ne fra|)pant pas
directement sur le pilotis, mais sur un instrù-
ifient en fer, représenté fiffl ài.
L'otîvrégS marcha aînèi sans aècideni jtii»^u*aù
4 jniftet;^ à cette date liti éffinssemeitt ?ést déclaré
dfilns le boisage; et les ïtoH derniers tnéirès de
maçonnerie. En trois jotjrs lés derniers cadres
Jéscendirenf dé o*,6o, et là îhaçôntiérîé dé 6",i6,
PS8 9ABX.68 MOUVANTS ET AQUIFÈRIf. ^li
ee qui occasionna un retard de dix jours. Il fallut
picoter de nouveau le sol avec le plus grand
soin r au moyen de pilotis verticaux de o"',4^ ^
o^fiS de longueur, le calfater jusqu'à ce qu'il
n'en sortit plus de sable , le recouvrir de semelles
polies sur les faces dp jonction et qui présen-
taient uneécnancrure, dans laq^elle on calfata, avec
du chanvre et que l'on recouvrit d'une lame
de tôle pour .empêcher le chanvre de sortir. Qn
retailla la galerie en replaçant un boiiiage.tout à
fait jointif, opération qui se fit sans dilliculté , le
sable étant bien desséché.
Cette descente subite provenait des éboule-
menls des bancs d'argile et surtout du sable .soT'li
par le sol entre les semelles; elle fit comprendre
mieux que jamais qu'il fallait en laisser sortir le
moins possible, parce que les parois , bien que
desséchéeSi poussaient toujours sur le sol qui res-
tait liquide et tendait à se soulever.
Après avoir ainsi reboisé jusqu'au vif^thier^
on rendit tous les cadres solidaires les uns avec les
«utres, de manière qu'ils ne pussent descendreque
tous ensemble» uu moyen de deux pièces de bois
placées longituJinalement contre les parois sur
toutes les semelles 9 et portant autant de montants
qu*iil y avait de cadres.
Depuis, le travail marche d'une oaanière satis-
foisaoïei quoique avec beaucoup dei lenteur, le
sable e&t plutôt plus liquide que desséché. Au lieu
de pousser en avant d'abord les pilotié de la partie
supérieure, on a commencé par faire avancer
ceux den bas, afin de pouvoir mettre de suite la
semelle, ce qui e>t l'opération la plus longue et \à
plus diflicile. Pour le reste, favancement des pi-
lotis se fait au moyen de la masse , eo plaçant des
^^4 ^BOCÉDÉ POUR TRAVERSBR EN GALBRIB
cadres el des palplanches à mesure que Ton
avHDce, ainsi qu'il a été dit précédemment.
Les derniers trous de sonde qui ont été faits
n'ont traversé que 4 mètres de sable liquide» la
sonde a pénétré ensuite des mètres dans une argile
compacte. Cette argile provient probablement
d'éboulements supérieurs.
L'avancement de la galerie a été trés-lent dans
la première période du travail; ainsi, du lo fé-
vrier au 12 mars on avança seulement de i"',30,
encore toute la section de la galerie n'était-elle
{>as encore dans les sables. On construisit ensuite
e muraillementy et jusqu'au 4 juillet on avança
de Z'^f'jo; enfin l'avancement total était fin juillet
de 5",95.
Lorsqu'il ne s'agissait que de pousser les picots
en avant, on pouvait aisément faire marcher toute
la section de o",20 en vingt-quatre heures; mais
ensuite il se passait des jours entiers pour l'enfon-
cement des palplanches , la pose des cadres et le
muraillement.
Les terrains traversés ont présenté quelques va-
riations : le sable, touché d'abord dans l'angle Est de
la galerie , était parfaitement pur , blanc , quartzeux
et d'environ 2 mètres de puissance. Apres ce banc
vint un lit d'argile, puis un sable un peu argileux
d'un mètre d'épaisseur. On rencontra ensuite un
sable rougeàtre très-fluide, puis un autre conte-
nant une multitude de petits cailloux blancs ; on
se trouve à S'jqS d'avancement, de nouveau dans
un sable blanc, quartzeux, très-fin et très-fluide.
La consommation des picots est considérable ,
parce qu'il en est qui se dérangent et sont noyés
dans le sable ; d'autres dont la tête s'écrase. Les
meilleurs sont les plus durs; ils doivent être
DES SABLES MOUVANTS ET AQDIFÈRBS. 4'^
droits , réguliers , coniques , à surface lisse et sans
nœuds. Les meilleures dimensions sont de i mètre
à i^j^S, et de o",o8 à o", i o de diamètre à la tête.
Si les picots sont trop longs , le frottement qu'ils
éprouvent pour avancer est trop considérable;
s'ils sont trop courts , ils ne tiennent pas et Ton est
obligé de les remplacer.
Le picotage ne doit laisser passer que très-peu
de sable dans son mouvement; la quantité extraite
n'a presque jamais dépassé 3 mètres cubes par
vingt-quatre heures.
Les ouvriers employés à cette galerie étaient
choisis parmi les meilleurs, ils furent divisés en
deux postes de sept, dont un chef; mais après
les premières difficultés, le travail ayant plus de
régularité, ce nombre fut réduit à cinq. Ces ou-
vriers étaient en outre servis par deux manœuvres
qui enlevaient les sables, apportaient les bois, etc.
Le chef ouvrier restait seul chargé du choix et de
l'enfoncement des picots; les autres s'occupaient
de frapper les picots pour les faire marcher, d'en-
foncer les palplanches , etc.
La seconde période du travail , c'est-à-dire le
percement des neuf derniers mètres, fut exécutée
du 4 juillet au 4 octobre avec une grande régularité
de marche; à mesure que Ton avançait, le travail
était sensiblement plus facile , parce que les sables
s'asséchaient et que, d'autre part, les ouvriers
étaient devenus plus habiles. Arrivés près de la
limite , on éprouva cependant un très-fort coup
d'eat) : ces eaux avaient été isolées par un petit
banc d'argile imperméable. Le sable traversé avait
i5 mètres de puissance.
On s'est alors occupé du muraillement. Pour
l'établir il fallut retailler la galerie sur toutes ses
4i6 PA004ot VOUA TftAVMMlB IV fiALBBIC
facjBs, 869 dimeosioDs ayant été restreintes pour
traverser le sable » et les» pressions éDormes qu*a*
vait supportées le boisage lui ayant donné un aspect
très-irrégulier. Voici cçmment on procétiait :
On retaillait d'abord le fuite de la galerie, et on
le garnissait immédiatement de palplanches join-
tiveSy attendu que le bable, bien que desséché ,
av€^it conservé une très-grande mobilité. On re-
laillait ensuite les parois» en commençant par le
haut et continuant le garnissage en palplanches;
on descendait ainsi jusqu'au niveau du faite de
l'ancien cadre» puis on plaçait des madriers contre
la partie à retailler^ ainsi que findiquent ies^^. 17
et 18. Cela fuit,onattaquaitlap9rtieinférieure; mais
le sable y était tellement meuble k mesure qu'on
descendait vers le sol , que les palplanclic» ne suf-
fisaient plus pour l'arrôter, et l'on était obligé de
picoter de nouveau toutes les parties successive*
ment -mises à découvert sur la paroi du fond,
aussi Jjien que sur les parois latérales* On picotait
même, à l'aide de j)icots verticaux, les anglrs in*
férieurs du vif-ihier, afin de placer les semelles
des nouveaut cadres au-dessus des picots.
Ou ne retaillait la galerie que sur i mètre d'à-
vanceipent avant d'établir la maçonnerie. Elle fut
exécutée en briques ^ suivant la forme et les di-
mensions indiquées par les /fg. 2 et i6«' On
n'employa que de^ briques de choix et très-dures
pour les r^vétements, les remplissages intérieursse
^rent avee des briques plus communes. Le mortier
était composé de 1/2 de chaux deOhaudfontaine,
1/3 de cendres de four à zinc; i/fidesable blanc;
le tour passé à une claie très-Qne. Ce mortier, fait
longtemps à l'avance » était de nouveau travaillé
avant d'être mis en cauvre ; il prend très-promp-
temèht totisidtaaëe dans Tèob. Le trav^l est ait-
jourdliui cornbtéteiiiènt termina: aucun accident
tie s est manifeste, sauf une je^^ere descenjtp de
o^joS environ, sur toute la longueur qui traversé
les sables.
.••I • 'j'' ••»
^ I^^Jourpal de M* Vietor^imqo entrç clah$ des
4é(.<)ib que Qous.avoos Abrégée sup Ifîs divi^r^
ajcpideots qui survioreût» tels que la dbsceiitii des
pilotis, raffaissetnent des semelies, qut) Yen fiit
obligé de doubler et tripler sui* différents points.
Ces divers accidenté eussent été peut-être nlôihs
frédiiènts si Ton eût chassé des tialptanclies ad sol
déjà galerie 1 dé manière i compléter le carnis-
cage, jl çujours est-jl que .cjb proçé;je j^ f^i^ ço^uronnç
par -HP èucçès corpplei , çt qu'il pous partit devoir
dliorpiais prendre plape d^m iou| leç cours on
traités sur i exécution des travaux des mines.
EXPLICATION DE LA PLàMCHB ¥IIt.
Un coup d'œil sur les figures nous permettra de résà-
mer les diverses phases de la conduite des travaux.
La fig. i représente la section delà galerie telle qu'elle
se poursuivait dans le calcaire carbonifère. Les argiles
ayant succédé au calcaire nccessilaient nn murailienient
complet, et la section fut transformée ainsi que l'indique
la fig. 2; c'est cette dernière section qu'on se proposa
d'établir à travers les sables. En abordant les sables, on
adopta la section rectangulaire fig. 3 , pour cbassrr les
palplanches divergentes, ainsi que l'indiquent les fig. k
et 5 en plan et en coupe.
i.es sables se présentèrent d'abord à la base de la sec-
tion , et les fig. 6 , 7 et 8 indiquent comment le terrain
fut d'abord picolé dans cette partie; à mesure que Ton
avançait, la section picotée augmentait et l'on arriva au
picotage complet indiqué fig. 9. Lorsqu'on fit marcher
4 1 8 TRAVERSÉE DBS SABLES MOUVANTS R AQUIFÈRES.
le picotage, la pression sopérieare des sables les fit des-
cendre , de telle sorte que les semelles reposaient en réa-
lité sur nn lit de picots, ainsi qu'il est indigné dans la
fig. 10, et Ton fut obligé, dans plusieurs circonstances,
de picoter verticalement le sol (fig.i\) pour lui donner
de la consistance.
La section donnée à la galerie dans la première pé-
riode du travail gênant par ses grandes dimensions, on la
réduisit à la section indiquée en élévation et coupe
fig, 12, 13 et 14, en chassant simplement les coins diver-
gents extérieurement aux cadres, et boisant à cadres oon-
tigus et calfatés à mesure que l'on avançait.
La galerie fut ensuite retaillée sur toutes ses faces sui-
vant la méthode décrite dans le journal précédent et
représentée par les /îj)r. 17 et 18 , de telle sorte qnele boi-
sage fut successivement enlevé et remplacé par celui
d'une galerie dont la section pouvait recevoir le morail-
lement. Cemuraillement fut construit ainsi que l'indique
la/S^F. 16, en ayant soin de fonder le premier cerdc sur
des longrines assemblées bout à bout , comme il est indi-
qué fig, 15, et prolongées sur toute la longueur de la ga-
lerie. Le cercle intérieur était complètement fermé et
composé avec des briques de choix.
4^9
ANALYSE
E^un diamant en masse amorphe et compacte
pros^enant du Brésil.
Par M. RIVOT, ingéniear deg mf nef , chef du bar«aa d'emi
de l'Ecole nationale des minei.
Parmi quelques échantillons remis à l'Ecole
des mines , par M. Hoffmann , marchand de mi-
néraux, s*en trouvaient deux qui venaient du
Brésil et que l'on annonçait servir à polir le
diamant : leur dureté est en effet plus considé-
rable que celle de la topaze. Ce caractère singulier
engagea M. Dufrénojr, directeur de l'Ecole , à
m'inviter à en faire l'analyse. J'ai examiné un
gros fragment pesant 65*^,760 et plusieurs petits
morceaux pesant moins de o'^'^Soo. Ces derniers
seuls ont été analysés.
Le gros fragment parait provenir du même
terrain d alluvion où l'on recueille les diamants au
Brésil. Ses arêtes sont abattues par un long frot-
tement; mais il est encore anguleux et diffère
sous ce rapport des cailloux roulés de quartz ap-
partenant au même terrain de transport. Il est
d'un noir un peu brunâtre, terae : examiné à
la loupe, il parait criblé de petites cavités sépa-
rant de très-petites lamelles irrégulières, légère-
ment translucides^ irisant la lumière solaire. La
couleur brune est très-inégalement répartie dans
la masse de l'échantillon. Sur une partie de sa
surface les cavités sont alignées, ce qui lui donne
un aspect fibreux que l'on observe dans quelques
429 AK>LY$1^ d'p DUU4BT
obsidiennes. Il coupe facilement le verre, raie
le quartz et la topaze. Sa densité, prise dans
reaudihtillée, à 12 degrés centigrades, est seule-
ment de 3,0 li.
Les petits morceaux soumis k t'analyse présen-
tent le même aepect et la même c(ureté; lefirs
densités y à la même température ^e ia% sont :
Pour le premier, pesant
g'-
0,444
3,141
Pour le deuxième. . . .
0,410
3,416
Pour le troisième. . . .
0i,39â
S,â5é
Ces nombres indiquent de grandes, diflerences
4ans la porosité des échantillons; ils poitent à
admettre que la t(ensit6 de la matière elle-^Euême
est k (vès-peu près égale à çe)le du diaman^ ordi-
naire.
Par nne longue calciuation au rouge viF, dans
on ereoset brasqué, les éobanlillons ne sent pas
altérés; ils conservent leur aspect, leur dureté, et
ne perdent rien de leur poicis. Il» ne renferment
dorfe aucune matière velatilisablG par calcindiion
à Vabri du coutact delair, c'ést-à-dire ni oxjgène,
nî hydrogène, bî azote. Ce résultat ne prcrtive pas,
û est ?r», Vorigîne ignée de ees diamants, mais
il rend peu probable ropinion émise par M. Liebig
que lès diamaais proviennent de l'érémsleausiè die
itiaiîères organiques végéialea.
y^/ialjrse. — liçs (rois échantidoQs (Wt été
lurûlés successivement dans loxy^^ne pur, nu
naoyen de lappareil employé par M. Dumas pour
ia combustion du diamant. L oxygène provenant
de la décomposition du chlorate de potasse était
GOQ|eau daod un f^Hnà gazomètre ; il était dea*
séch4 et purifié avant son arrivée dans le tube è
combustion , par son passage à travers deux tubes
h ponce sulfurique el un tube k potasse. Lesgaz,
sortant du tube en porcelaine à combustion, pas-
saient dans un tube à boules contenant de Taeide
sulfurique cencentré , puis dans deux tubes k
boules reafernidnt une dissolution concentrée de
potasse et séparés d'un flacon aspirateur par no
tube à potasse solide. Le diamant était placé dans
le tube à porcelaine dans une petite nacelle en
platine. Le courant d'oxygène était réglé avec fa-
cilité par Feau versée dans la cuve supérieure du
gazomètre et par le flacon aspirateur fixé à Textré-
mité de Tappareil. Ou a du reste employé toutes
les précautions recommandées pas M. Dumas.
En calculant la quantité de carbone d'après
l'augmentation de poids des tubes à boules à po-
tasse liquide, et en admettant n5 pour l'équivalent
du carbone, on est arrivé aux résultats suivants,
rapportés à loo de matière.
Densité. Cendres. Carbone. Somme,
gr. — — — «.
EcbaDUlloa n* i, pesant 0,444 3,141 3,03 96,84 98,87
— no 2 0,410 S,416 0,24 99,73 99,97
— n» 3 0,332 3'251 0,27 99,10 |99,37
Nota. — Pour la combustion de l'échantillon
n* I, on n'a employé qu'un seul tube à boules et
à potasse liquide, en sorte qu'une partie de l'acide
carbonique produit par la combustion a dû être
perdue; et en effet dans les deux autres expérien-
ces, pour lesquelles on a placé deux tubes à boules
contenant une dissolution de potasse, le second
tube a augmenté de poids de quelques centi-
grammes.
Les deux dernières analyses prouvent bien que
423 ANALYSE d'uN DIAUANT DU BRESIL..
les échantillons sont composés exclusivement de
carbone et de cendres.
Les cendres étaient jaunâtres, et pour l'échan-
tillon n* I elles avaient conservé la forme du dia-
mant. Examinées au microscope, elles ont paru
composées d'argile ferrugineuse et de petits cris-
taux transparents dont la forme n'a pu être déter-
minée.
4a3
NOTICE
Sur la baîerine du département de la Haute-'
Vienne;
Par M. A. DAMOUR.
Dans une notice insérée dans les Annales des
mines, 4* série, t. XIII, p. 337, j'ai donné la descrip* «
tion et l'analyse d*un tantalite de fer trouvé récem-
ment dans les pegmatites des environs de Chan*
teloube (Haute- Vienne) y et d*après les caractères
de ce minéral j'ai cru pouvoir le rapporter à Tes-
Eéce décrite par M. Beudant , sous le nom de co-
//7i6i7e. Depuis cette époque, M. Alluaud aîné
a eu l'obligeance de m adresser, pour en faire
l'examen , plusieurs échantillons d'une substance
qu'il avait depuis longtemps recueillis surle même
gisement et qu'il présumait appartenir aux minci-
rais tantalifëres. Des essais comparatifs m'ont
permis de reconnaître que ces nouveaux échan**-
tillons se rapportent li l'espèce déjà connue sous le
nom de tantalite de Bavière (baîerine de M M . Beu«
dant et Dufrénoy). Je vais exposer le résultat de
mes observations sur cette substance minérale,
ainsi que la méthode suivie pour en faire Tana*-
lyse.
Ce minéral, vu enmasse/est d'un noir foncé; sa
cassure est irrégulière et luisante : certains échan-
titloos qui paraissent avoir subi un commence-
ment d'altération montrent une cassure terne. La
poussière du minéral est noir*grisfttre.
Tome XI F^ 16^6. ag
4^4 ^^& LA «AiBAX«i&
Il cristallise en prisme rectangulaire droit, pré-
sentant les mêmes fï(5Çt<fs«|lw mêmes incidences
que la baïerine deBodenmais.
Il raie lé{^èren)oiit la verri^,
Sa densité , prise sur plusieurs échantillons, à la
température de 16 degrés centigrades , a été trou-
vée égale à 5,600*^5/^01-^5^70— 5, n37.
Il est infusibie à la Qamme du chalumeau.
Fondu avec le sel de phosphore , il donne , au feu
de réduction , un verre jaune tirant sur le brun.
Au feu doiyiUtipHp il oifr^ la réaction du raan-
.gîinèôfi.
ties acides qit.rjqiie at Ghlorhydri«|tie n'eieroeoC
aucune actioa l»w ce miaéraL L'aciiic aulfupique
bouillant le décomposa domplétemeot^ à laide
d'une digestioq pluf ou cnoiDS longue , aeloo la
quantité de naatiàre sur laquellif on a opérée
Le tant^lite dt ^vière (baîerîne) abumiaaux
mêmes essais ma présenlé des réactioni iden*»
tiques«
Pour faire l'analysa du mîoéral de la Haute-
Vienne/ j'ai procédé ainsi qu'il suit ;
La matière 'porphyrisée avec soin a été dâavée
dans l'acide suffurique et tenue on digeadon dans
une capsule de platine k une tempéinatare auffi*
saute pour faire passer l'Acide à l'état de Tapair
épaisse saos qu'il 7 ait eu ébullition ni souora-
sauts* Ou a évaporé aiiiâi U presq^ie totalité de l'a-
cide , puis on eu a ajouté une ncNiTdle quantité
pour recommencer cette digestipn. Dans l'espace
de quelques hfuires là inalière s'est trouTée dé-
composée : une poudre grenue et de couleur oUve
tapissait le fond de la capsule; la liqueur euma*-
gea ute» fortement acide, présao tait use oDoumiiiee
sirupeuse. Eo y versant, après le refroidmemeiit,
os Ii4 «4VT|:^WII^>- 49l
é).é ei^vosé k uqç température de 60 degrés ej(
abandonûé ;)ii repos pendant 2^ heures. Il s^est
formé un dépôt floconneux très-abondant; la
liquegr surnageante est devenue entièretnçni
claire. On a depanté , renouvelé Teau et filtré.
Le dépôt recueilli sgrle filtre oflTrait une teinte
Sri&âtre due k la présence d'une petite quantité
'oxydes d^ fer et de manganèi^e. il a ^té ipia en
digestion successivement avec du suiffajdràte fiXOe
monique et avec de l'acide chlorh^drique. On a
enlevé »i^i l§s 4wpi^rie«. ^T^(^^ îi^S »wdes ci-
dessus désignés, ^e dépôt insoluble est alors de-
venu parfaitement blanc; on l'a séché , puis chaufië
au rouge blanc et pesé.
L^ liqiijçwr chlorbydriquç contenait la petit;
qtianté d'oxvde de fer et de manganèse enlevée au
dépôt précéclent a été réunie à la liqueur sulfu-
rique qui tenait en dicsointion la majeure partie
de ces oijdes; on a ffiit liv^p^fi^r U (out jusqu'à
siccité : le résidu a été r-epHs pap l'eau régale et
dissous dans leau; puis on a saturé la liqueur par
le carbonate de potasse. Il s'est formé un précipité
(}^^^a^i¥w$tte f^rnqn^ et de ç^rhop^t^ jmRgw^^
(}y'pp a riE^eilli ^Mr VP ^Ure et lavé av^^^n^
i^sfAm^ Cfirbwâles ont ét^dis^MS à^^,$ïf^}4§
acétique , U liqiifur uc\i^ évaporée )i si<:ât^ 9t }k
fémi^ traité par upa grdnde quantité <|*^Mf P««
chaîné la liqgaur jusqu'à ffébMllitipo : yçf^y4fi ^^^
riqye s'^st pi'^cipité çopipléteipeot ; op fsi ffiÇH^i}}^
sur UB filtre, La liqueur claire coaien^ffl )W^49
d^ iDiDganèse a été évaporéa à siçpitét ]fi V^ft4v
traita pi^rTa^do clilprhjdrique,^vapi9i?é4effOtt^
4^6 sua LA BAÏERUB
veau et repris par Teau. On a enfin précipité le
manganèse par une dissolution bouillante de car*
bonate de potasse. Le précipité calciné a donné de
Toxjde rouge de manganèse (MuMn), dont le
poids a servi à évaluer la proportion d*ox^deman-
ganeux contenue dans le minéral.
L*oxydede fer séparé de la dissolution acétique
a été dissous dans l'acide chlorhydrique et préci-
Eité par l'ammoniaque, à l'état d'oxyde ferrique.
•a proportion de cet oxyde a servi à évaluer la
quantité d'oxyde ferreux existant dans le minéral.
En résumé, l'analyse a donné :
Échantilhns d cauure lisse ei éclatante.
u* analyse. 2* anal. S* mal. moyeant.
▲eidefpélopiqae?nioblqaer o,T844 o,7SS8 0,7890 0.7874
Osyde ferreus o,i496 o,i4o4 o,i4SO o,i4M
Oiyde manganeui 0,0662 ^ 0,0783 o,07is o,07f7
0,9992 1,0075 1,00SS 1,0041
Échantillan d cassure terne. •
Acide pèlopiqae ? nloblqne? 0,7792
Oxyde ferreux 0,i450
Oxyde manganeax o,o8io
1,0067
Ces analyses s'accordent bien avec celles que
Ton possède déjà sur le tantalite de Bavière. Les
caractères de ces substances trouvées dans deux
gites si éloignés l'un de l'autre, montrent qu'elles
doivent bien constituer une seule et même espèce
bien distincte des minerais tantaliières propre-
ment dits. Je ne pourrais , quant à présent , leur
assigner une formule. On sait qu'un travail im-
portant a été entrepris sur le tantalite de Bavière
par M. G. Rose, qui, le premier^ y a signalé la pré-
j
DB LA HATITV-TIBNNE. . 4^7
sence de deux nouveaux corps simples : le nio*
bium et le pélopium. C'est à ce savant professeur
au'il est réservé de nous faire connaître l'équivalent
es acides niobique et pélopique , ainsi que les
méthodes convenables pour obtenir ces acides à
Fétat de pureté. Je me bornerai à exposer ici les
caractères que j'ai observés sur la matière dési-
Jçnée dans mes analyses sous les noms d'acide pé-
opique et niobique^ qui entre pour 0,79 environ
dans le nouveau minéral de la Haute-Vienne, et
^uî J joue le rôle d'acide vis-à-vis des oxydés fer*
reux et manganeux.
A l'état d hydrate humide et récemment pré*
cipité, cette matière se dissout aisément dans la
potasse caustique: les acides nitrique, cblorby*
cirique et sulfurique la précipitent de cette disso^
lution.
Elle se dissout également bien dans l'acide oxa*
lique;.mais il ne m a pas paru qu'il se formât,
dans ce cas, une combinaison définie entré ces
différents corps. Si l'on abandonne à févaporation
spontanée une pareille dissolution, il se dépose
des cristaux très-nets d'acide oxalique pur, et il
reste une liqueur gommeuse qui se desï>èche sans
cristalliser. J'ai observé le même fait avec Ihy-
drate d'acide titanique.
Cette matière, préalablement desséchée au con-
tact de Tatr, à une température de 100 degrés,
{présente le phénomène d'incandescence lorsqu'on
a fait rougir dans un creuset de platine; elle se
resserre alors notablement, conserve sa couleur
blanche en prenant un éclat gras et luisant.
Chauffée au rouge-blanc dans un courant d'hy-
drogène sec, elle se resserre davantage et prend
une couleur noire éclatante : si ou la triture alors
#
4^6 SUR LA* MiitiiifŒ bè lu «A^tE-VIENNB.
itafls Yïil fttdftiér d'agdle, elle dôttntf tiûé ]^(56éW
f iWdlië à la flârtirtlé du chëlatfieàtt «(Vee lé ètf
de phty^j^hbt^ , ia Wêrtië ittatièfé blrfhche èè dÎ9-
Sout tfëftiplétëMtot et dôhdé bù fëU de iPédûeUôfl
«H Vërl^fe brtinétir icjui oflfi^fe la teîntê dd ejuârtï
«Wfiirrrë. Àû teù d'ôSc^daliôh , Je Vërflô detlèùt ()kf*
ftitéhiëtvt lih^|!]fide et î6C»l6t*&.
Avtf'l^lèbSrÀx, ëllë donne àttfèSï ùèHâiàt^m
im ^Wë ilnl|)ide et indolore, fjul dè^éttlblanc-
taitefllt é( opaque an féii d ot}[dâtl6n.
On voit que ces différents oartclèrtS iië se fhp*
pfbrient nullëhièht h èeiik de IVtde tantaliquèni
des autres acides niinéraux. Ils niôht p^tù sèràb^
pfôcher àssë* bîën de ceux que M. G. Rose a ob*
serves Sur* Tàcide pélopique. Il est Jïertnis d* espé-
rer que la découverte du nouveau gisement, en
Frthëe, de Kes substancjés mînét^alés tfèî^rares
jusqn^à jJl^ésènt, donnera dés faêiUtés riofnvclles
|)6Ur ëôtilptéter Tétudé des ëlëtiiënts qti'ieltës feti-
fch*wat
9t
»_> > J c . 1
4dg I i Mil r I I
P«17V0ZE MAGUnÊTIQVE
/)a5 minera14.jp et des roches.
Pat M. A. DËLES^Ë, itfgéDi^or 4éi intDei(i).
Dans tes réchercïies qui ont été entreprises pajr
M. rar^day et par quelques autres physiciens
pour déterminer quelles étaient les substances qui
jouissaient à un faible degré de )a propriélé d*étre
magnétiques 9 cette propriélé était généralement
exaltéç seit à l'aide d^électro-aimants très-puis-
sants , soit à l^ide d*un grand ab^issemantde teai-
bératurç; mai,s on peut aussi dihiinuer )ë poids de
la sjnbstance soumise à Texpérjénce. ou, te qui re-
Yîent au méme^ opérer sur la substance patvë-
rîaéc.
M. Paqillet (a) a ,d^^ fâic connaître un pro-
cédé très-simple basé &ut ce principe et ii 1 aidie
duquel il a pu constater le magnétisme daùs des
substaiîâéd pour lesquelles il n'avait. pas encore ^ié
Signalé jusquiici. '
Je pense qu op pouriralt ëpcdrf; eolployer ûvec
avantage le procédé suivant, qui permet de cora- -i^îSSKl
Sarer 'et niêihé de mesurer le magnétisme 4^s " ?"*'*<'••
ifllérentèë sub^tanccà. Concevons qu'on fassepasser
le courant de là pl)'e autour d^un fer à cbeval en
■ — ' — -^ : '—v
(1) Voir Annales de Ch. et Phys., 1849, t. XXV, p. 1 94,
et Annales des raines, 4* série, t. XIV, p. SI. '
(9) Coditues retiMs de rJHseiluI , de f 84è^ tome XI I ,
\
43o POUVOIR MAGNBTIQUX
fer doux y et adaptons h ses deux extrémités deux
cylindres également en fer doux que nous rappro-
cherons jusqu à ce qu'ils soient en contact suivant
une de leurs arêtes verticales : si on présente aux
deux cylindres unesubstancepulvérisée, lors même
que cette substance serait extrêmement peu magné-
tique, à cause de raccnmulation des deux fluides
le long de Tarêtede contact(i)9elle adhérera à Tap-
pareil et surtout prèsdecettearête.Jesuppose main-
tenant que les substances essayées soient toutes
réduitesen poudre d^égale grosseur , que Faimant
soit constant I que l'opération soit toujours exé-
cutée dans les mêmes circonstances , le poids adhé-
rent qui est soumis à l'action de forces attrac*
tives et répulsives très-complexes, sera d'autant
plus grand que la substance sera plus magnétique
et. il représentera ce que j'appellerai le poU"
voir magnétique de la substance. Je regarderai
comme ayant un pouvoir magnétique égal deux
substances, quelle que soit leur densité, pour les-
quelles des poids égaux adhéreraient à l'aimant :
SI les poids devjiennent doubles, triples, etc., les
Souvoirs magnétiques seront *donc eux-mêmes
oubles, triples, etc.
D'après cela , pour déterminer le pouvoir ma*
gnétique^ il suffira de connaître le poids p obtenu
rur une substance et de le diviser par le poids
donné par une autre substance, dont le pou-
voir magnétique sera pris pour unité.
Si on voulaitcompa reries volumes adhérents, sans
tenir compte de la difiërence de densité, il faudrait
(1) Voir Annales de chimie et de physique, 3* série,
tome XXY, n* 1, p. 195, sur le magnétisme polaire des
minéraux et des roches, par M. Deksse,
DBS MIlfÉRAVX BT DBS ROGHBS. 4^'
prendre les rapports entre ces volumes qui sont
respectivement^ et =r, ce qui donnerait pour le
pouvoir magnétique estimé d'après le volume
adhérent ^ — •
Le procédé dont le principe vient d*étre exposé
est celui qui a été suivi pour la détermination du
pouvoir magnétique qui se trouve ainsi ramené à
une simple détermination de poids : son emploi
nécessite cependant quelques précautions qu'il
importe de signaler.
La substance dont on veut déterminer le pou* É|«lité et floctM
voir magnétique doit préalablement être pulvé- *»•"«•
risée ; mais sa pulvérisation ne saurait avoir lieu
dans un mortier de fer, car il s'en détache toujours
quelques parcelles; on pourra employer un mor-
tier de bronze ou de laiton. Toutefois, auparavant,
il est nécessaire de s'assurer si la limaille fine pro-
venant de ce mortier n'adhère pas aun cylindres, car
la petite quantité de fer qu'elle contient suffit M>n^
veut pour que l'adhérence ait lieu : en tout^cas,
•près avoir concassé la sub» tance entre deux feuilles
de carton , on pourra toujours la pulvériser dans
nn roorlier en porcelaine ou en agate.
11 a été démontré dans un mémoire précé-
dent (f ) qu'il est d'une grande importance que le
grain de toutes les substances dont on veut déter-
miner le pouvoir magnétique 6oit autant que pos-
sible le même; cette condition est tiès^riiicile à
réaliser d'une manière absolue , et, dans l'emploi
(f ) Sur le pouvoir magnétique du fer et de ses produits
métullargiques, par M. Delesse (Annales des mines de
1848» 4 série» t. XIY , p. 81.
43^ ^pyvjpiii M^c^rAno^e
lieu aut plus grandes erreui^; on peut cependant
^ôW Un ^rarn & peii près i^af en employant tûo-
gours Je& mAana t^mk ^ 4^n UMÎMipi l'réqiMn^
ment et en opérant sur de la poudfe dont le grain
est compris entre les mailles de deui: tamis peu
Hîa Mtm» U ftot bon. «fVQ le graén soîi ûa^ paret
3U(9 le pouïbir maignéiiqtte de la snbslaneD ^iii
.iimiHJ^d'âhQt*4fvipideBftentà meeyrequ^le^ffwi
f^^vient ^u^ petk, Vapfnmshf enaiiit« pwfiqti'in-
sensiblement d'une limite aavtnptotique m mi*-
uimfi mw d W aulr^.côié le grain ne doit pas
é4i^ ifnpiilpyUe i Mv k poudre pourmi .«dh^
#Ai< -pjFli^drïe^ p^r auraciion nioléculaii» et «on
jp^fk ^«vJeiQDent pfirattrMtion magnétique.
Gonifanee^ J.V i AU pp^^ ^'nbonii qiA« laî i|MDi éiai I e(MiBtant{
4 eftt doi^a fi.éwmi^ i^M Jd courant q»i iiiî doeot
iHiî^RO&fiOii iMisttiêmeûiiMCaiit: Mtta«ondrtk>i,
4Miicile à tM'mitd'*àBB manière uban^Wi |>eat ce^
.pe«4d4||U*^0:aveo MQ^ «pproDiiciietioa suffitaote
j[iOHr4^ procédé; il suUU, «netfet, d!emfl»g^9 des
jfûle^deGircMx^ouméaie Li^csqu Uo ealpaaiMicèaiikîfe
qof l^«t^HJ0aoiispît4nergique9 deapile^deiQwid:
n en ayant ^s jiqm 4ispQ$i|ioDt j ai «u eeowr» à
delà él^^paiaiti de BuDâen daoa ie»qu«)« le aine
^%\p /é44 Mmtl|M»é^ et sea iièux élémeutd auflir
s^ifm pwiîi ç9B£49ter le pouvoir m^ips^éûq^
il'upe 9ui)ifibi»«e^ queJiqiKt faible ^u'il-^t ieiwe
«uis «tinâ <:baq^e |6t^ de la «nén^ qtmalité df»-
idd^aM Wiâsne:^çgii,^é da cooeentratio»} ^c}e'Ill«iSt
les cylindre.s et les acides étaient renouvelés au
•W^mîWf.^ 9ï*iffir, quV^ fiuwt d'h^t^ris^ afvrè^>
mise en train de lappajwLi çnr.jg'aprè^iifaea W^M-
de raimaot.
DES mtVtPfMki 1T M» Hoches. 4^
fie lêM. 1bipl|0Ms «t Qwi^«t (f) téMtfi'Mtil lôu-
meMètnMi; de f opération*
Mît pat* te iH)(mpii#aÎ6on des poid» d« Hmifiltè de
fer, soiipaf l«s détiàtiofifi d'une ftf^tdllë di» g^tti».
mtmètrè, (^ivè pour vite ntéln^ opération k^ir vat^
t\otÈÈ du céûrant ne dépassaii^t ^uèrefe f/lD*dé
tKm îMètisîcé pendairt une «hiré^ de d«u* h«o««».
Oa powrair d-aîlleurs évaluer 1^ i^»tm\ëWi du
coûtant il Fârid^ d« la b(Mis$oie <leB 6ti»tt9 et
M. PotiiU^, et eb ëdttiettftm que éam dé» Ivrfvlfeft
peu ëtékldues les ppida adhéii^ncs vaHéni prtipof^
tionneliennetii k )'fnceo«îté du eotiratit, il s^t^ti
facile de i^apporter ies pocrvoîrs niagbétîqtifiê 6 (ifi
trouratit dotfsttmt.
Je n'avais èi mn dispoirition qo'tm él«(HfO^«iiM|ilr,
maiB le procédé serait be&otoifp f\oi exact t;î Oft
emptojdt mi fort oiniatyt eo fer achetai i la t^u^-
tyvoti detjtigtques aimarmordiiiiiiresen ferti^to^
atifSrait de» reste pour (brtnet un eitnant <qiiT eeraik
ag8<9 p^irissaiit pour ce gente de reekert^bes et qiA
présenieratt strriout l'a vamage d'être Imn^otisiâtn*
' ^Mp que les poids enlevés pour «ïiaqoe stibst^rti^e
i^HBltmnparabléi»^ il importé ^ue tentes les ir^
constances d^s Ifsqnellee rapptvr^il Imnii^tmifè
restent anti^nt que possthle les mévneé': ^tt eonséî*
qMfttce les deux ^]flibdrescruront lears^rrOice pol^e
-et seront phitéii ^ttîétrtqnemeftt relativenfient II
faire dn fët» i i^véi; ^ èut^e, on tMcera syi*
chacun d'eux dètt ï^epèt^s qui permettront yfe Hjfc
4<é^laeer dëns lé méit^ pOèftionM^ d^ittibKr 4ou-
jours leur contact de la mémo manièrei -
(1):Beiî(Ueifl.lSBAité,atîai,pi4Hi
Mode
d'opération*
434 rODTOiR uAawtnqvE
Pour faire adhérer k l'appareil la poudre d*ane
substancemaguéiiquey on met dans un carton doot
les rebords sont relevés, une certaine quantité de
cette poudre : autant que possible cette quantité
est la même pour toutes les substances ayant même
pouvoir magnétique; elle est toujours de beau-*
coup supérieure à celle qui peut rester adhérente.
On présente ce carton aux cylindres, et à Taidede
légères secousses qu'on lui imprime, on peut faire
en sorte que la poudre de la substance magnétique
s'élève jusqu'à une hauteur déterminée, constante
dans toutes les opérations ; cette hauteur, de 3 mil-
limètres environ dans mes expériences, étaitroar-
quée par des cercles tracés en creux sur chacun des
cylindres à une distance de 2 millimètres de leurs
bases. Quand la substance est fortement magné*
tique> elle s'élance quelquefois jusqu'au-dessus des
cercles limites; pour détermioerson pouvoir, il est
alors préférable d'employer simplement le barreau
aimanté muni d'un disque(i).Quand/iucontraire
la substance est faiblement magnétique, on peut
toujours, en réunissant la poudre sur une épais-
seur de a millimètres, y plonger les deux cylin-
dres et arriver à ce qu'elle adhère jusqu'au ]^deui
cercles limites. Dans ce cas, on prend *donlPftr
comparer le pouvoir magnétique des substances
les poids de chacune d'elles qui peuvent adhérer
sur les bases inférieures ainsi que sur les surfaces
latérales de deux cylindres droits ayant 2 milli*
mètres de hauteur, Tintensité magnétique de ces
cylindres étant supposée constante.
Ainsi que nous 1 avons déjà fait remarquer (3),
(t) Annales des mines, 4* série, t. XIV, p. 84.
(S) Annales de chimie , 1849, t. XXV, p. 195.
DKS IllNiAAtt Et DBS ItOGHBS. 4^5
c'est principalement le longderarêlede contact des
deux cylindres que les fluides magnétiques sont ac-
cumulés;il en résultequepour la plus grande partie
des substance^, c'est-à-dire pour celles qui sont
£iib1ement magnétiques , on n'a que quelques
milligrammes ou quelques centigrammes qui
adhèrent le long de i arête de contact : c'est seu-
lement lorsque la substance est fortement magné-
tique qu'ily en a sur la surface des deux cercles de
base e^ surtout sur les surfaces latérales.
Pouropérer dans des circonstances toujoursbien
identiques , il serait d'ailleurs bien préférable de
réunir les deux cylindres en une seule pièce à l'aide
d'une garniture d'antimoine formant disque (i) et
de comparer seulement les poids qui adhèrent k
la surface inférieure de ce disque sur les deux cer-
cles de base et surtout k leur point de contact.
Lorsque la poudre adhèraauxcylindres, on place
au-dessous un carton vide destiné à la recevoir ^ et
on arrache simultanément les deux cylindres en
maintenant toujours le carton au-dessous d'eux.
L'arrachement dfes cylindres est préférable à l'inter-
ruption du courant, qui donne lieu à des lenteurs
et qui peut contribuer h faire varier l'intensité du
courant; en outre , quand les cylindres sont arra-
chés, il résulte des recherches de F. Watkins (3)
qu'ils perdent presque immédiatement leur ma-
gnétisme, et par conséquent la poudre adhérente
par attraction magnétique tombe d'elle-même,
tandis que celle qui a pu être enlevée par attrac-
tion moléculaire reste adhérente.
Dans des expériences exécutées sous ma direc- ùaiii.
(1) Annales des mines, V série, t. XIY, p. 84.
(2) Dove. Repertoriam der phjsick, 1. 1, 1837, p. 977.
43$ ?PqY9ifll M^cw^ii^q^
tîqn ( I ), M. Sire ji CQRsuté q^Q Q» wd dfi l^ UwwJVf
cl*acier a adhéré pçpc|unt viq|^-cm9|re U^ure^i
Paoç au pôle Sud ^t l'autrp a.y pôle Narçi^ d'uo
fort aimant et\ fer ^ cheval , Iç poids dç la pr©^
mière limaille c|qi adhère ensuite W pp^^ ijori
d'un barreau ainiJjnté est plus gr^nd que celai dç
la deuxième ; îa différeqcç erure lej? pQict d^5 d«ui:
limaille.se^t d'ajlleiu-^ de i5 p.o/o, IprsjCju'Qn opèro
au mpi^ient ou eljçs yienuçut d être dé|:9pbées dc^
pôles du fer k cheval. Cette difierence e$t (\we à U
forc^coerçitive de l'acier, ep$ortequ'ilestnéc9$$ftire
de renouveler cbi^Cjue (bi^ la limaille qui a ddbéré
9U¥ deux cylindres. D'aprèp ceU^ ppur comparer
les pouvoirs magnétiques, je me suis servi d acier
t^orphyrîbé provenant d^^i^^^'^S^^^' ^^^^ ^^ ^^
acile d*avoir plusieurs Hil^gramoies ; il pré-^
sentait une poudre noine, veiputée, bien honi(h
gène et d*uu ^r^ip égal, Psi03 une expérleace
spéciale, j'avais d'ailleurs comparé le pouvoir
magnétiqup de cette ppudre d'acier à Ci^lui de la
limaille aacier de même grain ^ue ^es ^ub$tancej$
spurnises k Fessfii : c est au pouvoir magnéMque dt
cette même limaille, qui provenait a vicier $tYi
rkn (3) marqué Innçrberg, que rai i^ppprié celui
de tPUtes les autres substances; il a été pr|9 ppur
unité et représenté par ipp.ooo,
Répâtitkmi. ^ cause des variations d'intensité de l'appareil
ppur des opérations différentes, les poids U'acier
enlevés chaque fois n'étaient pas tpus éganx ; il était
donc nécessaire de les déterminer k chaque opéra*
tion et de diviser respectivement par chacun de ces
ppids, les poids obtenuspour les diversessubstances.
<4) Peur ta iiiéiëade ««me , voir le mémoire déjà dfé
(Anaalea <le8 miaas, Vmud, t.XlY» p. M).
{%) AiHialcsdes q^o^Sf A' série,^. Jmv,p.a8.
DES NINÉRAUX ET DES ROCHES. 2^7
LMotensité magnétique de Tappareil oe j'estai t
cf ailleurs pas constante dans une faiême opérât ion^
en sorte que je prenais le poids d*acier enlevé paf
Tapparetl «ta commencenjent et à la fin de l'Opé-
ration, et je divisais ensuite p^i* la moyetine dés
deux résultats.
Où aurait encore une exactitude plus grande
en déterminant après chaque substance quel estl«
poids d'acier enlevé et en divisant par la moyenne
des poids trouvés pour Tacier avanc et après îd
substance.
Comme les poids enlevés pour chaque sub-
stance étaient généralement assez; petits, il était
bon dfe les déterminer aussi par répétition; d'ud
autre côté, ces répétitions ne devaient pas être
trop multipliées^ car alors l'avantage résultant de
leur emploi pouvait être compensé par les inéga-
lités du courant, qui augmentaient nécessairement
avec la durée de Topération.
Généralement J'ai fait seulement deux répéti-
tions Bocceslivçs : cependant pour les substances *
dont le pouvoir magnétique quoique très-petit
devait être déterniiné aussi exactement que pDs<^
sible, j'ai fait qualité répétitions : dans ce dernier
cas, après deux répétitions successives pour chaque
substance, j'ai recommencé celte double répéti-
tion en reprenant ensuite toute la série des sub-
stances dans un ordre inverse. Je faisais d'ailleurs
quatre opérations pour l'acier, savoir : deux aU
commencement et deux à la fin. En coordonnant
les expériences ainsi qu'il vient d'être dit, il est
facile de voir que si on suppose les variations d'in-
tensité du courant proportionnelles au temps pen-
dant toute la durée de Texpérienod, hê rapports
«nire les poids obumos pour une substance et
438 MUTOIR^ MiG^iTlQDB
pour Tacier représenteront exactement le pouvoir
magnétique de cette substance; en tout cas, quand
on opère de cette manière sur une vingtaine de
substances seulement, la durée des opérations
n'atteint pas une demi-heure et les variations du
courant sont très-faibles, en sorte que lors même
que ces variations ne seraient pas proportionnelles
au temps, on obtiendra cependant encore le pou-
voirmagnétiqueavecuneapproximation suffisante.
Ainsi, en répétant d'une part les expériences
et en les coor:fo/i/?an/ d'autre part, comme il vient
d*étre dit, on pourra diminuer beaucoup les causes
d'erreur tenant à la faiblesse du pouvoir niagué-
tique, ainsi qu'à la variation de 1 intensité.
Le poids de limaille d'acier enlevé par les cy-
lindres dans mes opérations était environ de
1 o grammes, et le poids des substances adhérentes
était déterminé à un milligramme près. Si toute
cause d'erreur avait été écartée, avec )es répéti-
tions on aurait donc eu le pouvoir niagnétique au
moins à o,oooo5 près; mais en réalité on ne peut
guère compter que sur les deux et au plus sur les
trois premiers chiffres significatifs, bien que je les
aie conservés tous tels qu'ils résultaient de mes
expériences.
£n employant le procédé qui vient d'être dé-
crit, j'ai déterminé le pouvoir magnétique des
minéraux et des roches : je vais exposer les résul-
tats obtenus , ainsi que les conséquences générales
qu'on peut en déduire relativement au magnétisme.
Je m'occupe d'abord des minéraux.
MmÉaAOx.
Métaux natifs.
J'ai déterminé le pouvoir magnétique de quel-
ques métaux natifs et en particulier des mine-
DES MINÉRAUX ST DBS ROCHES. 4^9
raî%de platine; j*ai constaté que les grains roulés qui
le^ forment sont très- inégalement magnétiques,
même pour un minerai provenant d'une même
localité.
f . Pimlinê natif, en grains ayant an pins 3 minimétrei de diamètre, t , a..
De l'Oural. 5 *-®*^
2. Pfaltfia, en grains ayant au plus i millimètre.. . « . . . /d. . . | 2.17S
Le platine natîFdu Pérou est aussi magnétique;
il est aailleurs facile de concevoir que le pouvoir
magnétique du platine natif doit surtout dépendre
de sa richesse eu fer, et, par conséquent, celui de
Ni^chne-Tagily qui a pour formule FéPt' d*après
M. Svanberg, sera le plus magnétique.
* Les nombres donnés ci-dessus représentent le
pouvoir magnétique du platine en grains et tel
qu'il se trouve dans la natigre; bien qu'il puisse
être qtile de les connaître, ils ne sont cependant
pas comparables à ceux des minéraux qui suivent,
et comme ces derniers étaient réduits en poudre
plus fine que le minerai de platine, ces nombres
sont plus grauds que le pouvoir ma*gnétique : pour
obtenir ce pouvoir magnétique il faudrait d'ail-
leurs di visser ces nombres par un facteur plus petit
que le rapport du diamètre des grains de platine
au diamètre des grains qui passent à travers les
deux tamis employés(i).
J'ai trouvé pour le pouvoir magnétique du noir
deplatinesS, maisà cause de son étal dedivision,il
f)Ouvait adhérer en partie par attraction molécu-
aire, car, d'un autre côté, la mousse de platine m'a
paru être à peine magnétique.
J'ai constaté que le cuivre natif et cristallisé
de Sibérie est aussi légèrement magnétique, quoi-
que lanaljse n'y indique pas de niélauge cie fer
ou de métal regardé coq^me magnétique.
(1) Annales des mines , 4* bésie, t. XiV, p. 84.
Tome XI F, i848. 3o
44^ PUVOIR MAGMATIQUE
0.t\fde$ contenant du fer et ayant pour formule génèrêk:
• •••
RR.
1. Feroxydulé (re,^e) en petils cristaux noirs, ayant rédat)
nièialliq.ue et accolés I'juq ^l'autre •- d^tns certames Hr^e»!^...
ils sont pénétrés par ah peu de cbîorile, ce quille ras em-i'^'
pèche pas d'être irés-foriement magnétiques. i
DtfGorM, en Ovrse. |
2. far oxyduli au cristaiix a^é^iéia, à éclai mélaUiqua at d'à» i
§ri8-notrAlre; âans certaines parties de Téchantillon il y â|
e la chaux carbonate» •paU)iqjU0,dan9l|tq«0llt se trottvem} tt.4if
des octaèdres trés-nets de fer oxydulé. I
f)«Silhiito«(FMande.)i
S. Far oxuduli en masse compacte à c^ure e^quilleuse « d'u»\
fffis (faeier quand elle est fraîche : tl est fnagnétipolaire e( } S6.M1
Ta limaille adhère en ^fifke» à sa» pAlef • }
4. Fer oxydulé en crains irisés d'iné^^fe grosseur accolés l'un \
à l'autre ; il forme use maase rade a^ touaher et d'an rDogê I
de sanguine à sa surface; sa poussière tire un peu sur Ici «2.191
rouge à cause d'un mélairge de sesquioxyée de rer ; il estC**"
magnélipolaire, mais la liaiaille n'adhère (|ue (aiblemenji i 1
ses pôles. Du Valais./
5. Fpr oxi^ulê en masse ^nalaira un peu rtgdauat , ifon griaN
d'acier: il est un peu décbmposé dans certaine) parties et!
il coatient de raxydo da manganèaa qui la(%e les doigta. > 1S.TM
Il retient seulement quelques grains de limaille de fer. |
Dé la NebdQdJah, près B6ne (Algérie.);
6. Fer oxydulé Htané j^^aF^i TO en petits grains cristallina; 41.401
reufes; {1 eonttenlpeu dgs titane. \
7. Fer oxydulé titoMé Fe (Fe^ ^1 ) en petits grains roulés noirs i ^^^
et brihiaata; il fome àfm oA pee de quarti ua sable aanel ^^
cohésion. A Pouzsoles, prés de Naples./
9. Fer oxyduié tiUmé (menaeanite) en petits grains nofrs roulés. ) , . ^,
f^ OnmwaU CABg^eieff«.> | "^'
9. Fer oxydulé Htané en fragments lamelleux résinoïdes d'un
Borr de iayel écVaCant, oan» aae roche basaltiquo à la-<
auelle il donne la structure brécbiforme. (Signalé pari
. de Leonhardt.) au KaisersthuI en Briagaw.
iiw F$r osBjidnU Hkmi en jpe tits srain» m»ik-s aoitléa ami foui aidléa k
d'un peu d'augite ; u proYieat de la décomposinon de la do- [ 13.S9I
lérite. Du Kaiaersllittl dkns la BriagM. I
11. Frtmkliniie eo cri&taax ociaédriques eris-noiritrea et écla- 1
tan ts ; ifs étaient accompagnés sur nèchantiflon cfun pen> i-^
d'Mqf4e de aine rouge vit J^es £t«l9-UMa. )
12. Fer ehroméGTiJPej Mg) en ffagmentserislanfna, noira, à éefat
un peu résineoY et séparés par des filet^ réticulée d'une
gangue quartzeoie blancftâtré. De Baltimore (Etats-thiis.)
tu Wmt ehr^wU nuaaif , pntoenUtBl des )a«eUea noiiAtrca et éda- )
tantes ayant plusieurs millimètres de largeur. > ^
De Miaait (Sibérie.) }
• •• • • M
14. Spinelle Cpléona8te)A]l(j!^^ Fe)f|oir très-foncé, en cristaux j
eetaéd r iques parfaitement netsqvi sont groupés run sori
Tautre. De fil(op«>ni,'dimt la vallée (|e la F4«^ (l^roi.) '
H.ifi
tM
n
DES HINÂRAUX ET DJBS ROCHES. J^^l
Les grandes différences que présente le pouvoir
magnétique de ces composés, qui sont tous iso-
morphes et qui contiennent tous une asse? grandie
quantité de protoxyde de fer, sont remarquables;
ainsi il est bizarre, par exemple, que 1^ pouvoir
magnétique du fer chromé soit aussi faible; car«
d*anrèslçs travaux de M- Ebelmen(i), ce mipéral
doit nécessairement être considéré comme le chro-
mite de fer^ et par conséquent il résulte de lu
combinaison de deux oxyder de métaux magné-^
tiques qui sont tous deux à un faible degré d oiy-
datien. Il cçotient d ailleurs environ 20 p. 0/0 00
protoxyde de fer.
Le pouvoir magnétique du pléonaste qui, d'a-
près l'analyse queo a £iite M. Abich, contient
8 p. 0/0 de proloxyde de fer, est aussi très-petit; ^
On doit d'abord conclure de ces observations ^
qu*il ne suffit pas pour que les oxydes ayant pCMir
formule RK: soient sensiblement magnétiques,
qu'ils renferment du fer à Tétat de protoxyde, loré
même que ee protoxyde serait combiné avec le
sesquioxyde d'un métal * magnétique comme le
chrome; mais qu'il faut eucore que ce sesquioxyde
soit celui du fer. On voit aussi par ce qui précède -
que le pouvoir magnétique d'un oxyde est bien une
propriété spéciale et qui ne dépend pas seulement
de àa ricbesse en métal magnétique.
41 Ainaîqne Berzélius Ta déjà fait remarquer, on
#è peut admettre que le fer titane maghéiique
soit formé de proportions variables des deux
oxydes Fe et Ti. M. Breithaupt(2)a d'ailleurs eoa-
fitaté que le fer titane magnétique des roches
— • — —
(i) Ebelmen, Annales de chimie et de physique» 3* série,
I. XXII, p. 211.
(S)* Naumanù., Elem. der Mioeràlogie , p. 38^.
44^ POUVOIR MAGNÉTIQUE
volcaniques est cristallisé en octaèdre régulier
comme le fer oxydulé. Quant au fer titane pro-
prement dit qui a pour type niménite , dont l'é-
tude cristallographique a été faite par M. G. Rose,
il est isomorphe du fer oligiste et non pas du fer
oxydulé; il est m'oins magnétique que le minéral
précédent; enfin sa formule générale est très-vrai-
semblablement(Ti,Fe)y ainsi que cela résulte des
recherches de MM. H. Rose et Schéerer. .
Le fer oxydulé titane et le fer titane étant rare-
ment cristallisés, d'une manière nette, et ayant la
plupart de leurs propriétés comnâunes, la déter*
mination de leur pouvoir magnétique permettra
de les distinguer, car le pouvoir du premier mi-
néral est plus grand que celui du second. Celte
détermination donnera en même temps des in-
dications sur la richesse en titane du fer oxy-
dulé titane dont le pouvoir magnétique m'a
paru diminuer quand sa couleur devient plus
noire, ou quand le sesquioxyde de titane Vx y
remplace une plus grande quantité de sesquioxyde
de fer Fe.
La franklinite ayant un pouvoir magnétique de
i.o33, qui est supérieur à celui du fer chromé
et du spinelle, tout porte 9 croire qu'elle contient
••• »
aussi de l'oxyde FF, bien qu*on ne puisse pas,#
cause du manganèse, y constater la présence dtf
protoxyde de fer; il est donc probable que sa com-
position chimique est représentée par (Mn,Fe,ZD)
(Mn,Fe), formule proposée déjh par. M. de Kobell.
Du reste on conçoit que la préi^ence du zinc, qui,
d'après Faraday , est fortement diamaguétique,
doit plus que dans les minéraux précédents tendre
DBS MINÉRAUX ET DES ROCHES. 44^
il diminuer le pouvoir de la franklinite^bien qu'elle
soit principalement formée de fer et de manga-
nèse.
Les résultats donnés par le tableau du pouvoir
magnétique des oxydes contenant dujeret ayant
pour formule R R peuvent se résumer de la ma-
nière suivante :
Le pouvoir magnétique au fer oocydulé ou de
Tox^de ferrosoferrique est très-variable, mais il
est généralement d'autant plus grand que son éclat
est plus métallique et que sa structure cristalline
est plus nette : ce pouvoiuest compris entre 65.ooo
et i5.ooo, il peut donc varier dans le rapport
de 4 à I*
Lorsque \ejer oxydulé est titane^ son pouvoir
parait diminuer , car dans les variétés que j'ai exa*
minées il était compris entre 5o.ooo et lo.ooo. *
La franklinite a un pouvoir magnétique qui
est seulement égal à i .o33 ; enfin celut du fer
chromé et du ptéonaste est extrêmement faible,
puisqu'il n'atteint pas i5o.
Abstraction faite de l'état cristallin, le pouvoir
magnétique des oxydes du système régulier cris-
tallisant en octaèdre , et ayant pour formule R R,
est en général d'autant plus grand qu'ils contien-
nent plus d*oxyde ferroso-ferrique: la quantité de
ce dernier venant à varier, on conçoit d'ailleurs
que leur pouvoir magnétique pui*!>se passer à peu
près par tous les états de grandeur.
Sesquioxjrdes.
Ltes fers titanes {¥eT\) qui cristallisent en
rhomboèdres, et dont le type est Xilménite^ de-
vient très-facilement l'aiguille aiMantée : il^sont
même souvent magnétipolaires. J'ai trouvé pour
444 PO tJ VOIR MAGNÉTIQUE
Xinjèr fiVawés'altaquant facilement parTeau ré-
gale, qui était amorphe, à cassure résineuse» et
engagé dans un micaschiste quartzeux avec horn-
blende, un.pou voir égal à ...5. «264: j*ai d'ailleurs
/ constaté que les itmenites de FOural et d'Eger-
supd sont fortement magnétiques et qu eU^ atti-
rent même lUiguille aimantée avec plus de viva-
cité que le feroligiste. Il estqssûvénienttrès-bizarre
que jie^ fers titanes aient un pouvoir magnétique
sifisçi élevé, car, à priori^ on serait au contraire
porté à croire que la substitution du titaae au fer
doit rendre le pouvoir du fer titane pi us petit que
celui du fer oligiste : or c'est $iu contraire Fia-
verse qui a lieu pour les variétés que j'ai examinées.
J'ai trouvé pour Xoxyde de fer de Sahara
(iPrésil) un pouvoir égal à ...6.56i : cetoxj^deest
. d'un gris d'acier éclatant; il pénètre une roche
désignée sous le nom dieisenglimmerschiefer par
M. de Iieonhardt, laquelle est formée de quarts
grenu auquel ses lamelles micacées donnent la
structure gneissique. Il a un pouvoir beaucoup
plus élevé que.celui du fer oligiste; mais , bien qu'il
ait un^ poussière rouge, il présente peut-être quel-
que chose de particulier dans sa composition, ou
bien il est accompagné de sidéroschisoUthe.
SeSijuioxjrde de fer.
1. Fer oligftie en tables hexagonales et miroitantes qui sont par- ) ^ im
faiteoieDlpuYes; fariélè di(e spéeulaire. Do Vésuve.} ^^
fer çligûte eu cpsiaux irisé» UolicuUire^de 1/3 ce.ntiioèir«! d»
tfiamelfe; Il était naturel lement magnetipolairè
De nie d'Bbf.
2. Partie la iflns magnétique enlevée avec le petit barreau
aimanté 9-022
8. Partie la moins magnétique i*M3
4. Fer oligiste en petits cristaux tabulaires d'un gris sombre; il\
tapisse les feoies d'uue lare gris>noirâire çi oelluLeuse. i îMi
Du Puy de (a Vaché (Auvergiie). j
5. fer çKçifie en rhomboèdres très- surbaissés^ fbrmunl de pe- <
tits crisiaux isoles ayant au plus quelques millimètres, mais
qui «>ni parfaiÉment nets ei trés-brillanta ; ils se sont Tor- 1 | 212
*niés dans les cavités d'une lave scoriacée brun jaunâtre
clair, qui a sans doute été altérée par dei vapeur» d'acide
chlorhydrique. D'AavergDe.
DES HiNBRAtJX ET DBS ROCHES. 44^
p. fmr alifittê^ variété dite micacée, d'an gria foncé, en larces \
lamelles qui sont perpendiculaires aux parois latérales d'un \ 1*047
filon dont le centre est formé de quarts. De TUe d'Elbe. )
?• ^^r aUgUU d'un gris aombro, en lames fines superpotées qm\
le font pisser a la variété précédente : sur ces lames on i . ^|.
I^iiSenre des stries parallèle» présentant des triansles équi- i ^*^*^
atéraux. De Nordmark i,Korwége)y
%. Fêr oUgiale en gros cristanx lenticulaires de o centimètres de ) ...
diamètre. . Do llle d'Elbe. 1 ^^'
9. S^tquioxyde de fvr (etsenrham) en paillettes microscopiques |
douées de l'éclat métalHqne et taohan» très-fortement les > ffél
doigts en rouge. De la rivière des Amaiones (Afrique). I
!•. Far odqiitt formant une masse cristalline d'un gris d'acier. \
oui entoure une géode tapissée de cristaux de fer oligiste 1 ils
lenticulaire irisé. De Framont./
Jl. 99T olifitU gris, pénétrant une masse caverneuse de quarts, l .^
duquel il a été Impossible de le séparer complètement. j
13. Stsguioxyde de fer octaèdrique. un peu mélangé de gangue i
calcaire. Du vallon qes Minières, à Pramoot. 1
J'ai dissoQs quelques decigramtnes de cristaux très-purs > 139
dans l'acide ohlorbydrique et j'ai constaté que jïei oxyde de I
fer octaèdrique est oien du sesquioxyde pur. /
ft. Fer otigiiîe formant une masse cristalline d'un gris d'acier,)
aui entoure une géode tapissée de cristauz de fer oligiste > itl
mticulaire irisé. De Framont. }
14. Bématit» ro^ae en flbret orIftUlliiièB radiéèi ayant 6 eentl- j ^^
mètres de longueur. | **
U • ^mroKi/de d$ fer { elsenrbani ) en paillettei ttlerosooplqaet J
d'une couleur brun-rouge, tacbant tréa-|prtement les! g^
doifta : il paraît mélangé d'un peu d'argile et il eat moins ( "
pur que la variété du n« 9. f
It» Miiuaité r&uge formant une masie nti peu fibreuse I cassure i
tricotée et moirée. De Sibérie. I j^
C'est en querque sorie une vhriétè d'éfsengllmmér oom- f ^
pacte et Je me suis assuré qu'elle ne <Mintient pas d'e^u, |
IT, BémaMe rottge un peu mêlée d'argi|e. . ,.-..., 1 4^
18. Oere touge^ | 4S
On peut voir par le tableau précédeôt que le
pouvoir magnétique du sesqtjipxvcle 4o fer y^rie
dans des liniites très-étendues; les grandes ^\Sé^
rencès observées m'avaient d*abord conduit à.
penser avec quelques minéralogistes (a) que les
fers oligistes n avaient pas tous la m^e compcH
sition cnimique. Pour vérifier cette conjecture j'ai
recherché, ainsi que Tfivai^ déjà tait M. Beudant|
' I ' I I
(a) Foamet. Aperçus sur le magnétisme des mioerals
et des roches, etc.(Sociôlé d'agricaltore deL^, 1848,
paçe 5).
î
446 POUVOIR MAGNÉTIQUE
si le fer olîgiste nerenTermait pas une certaine
quantité de protoxyde de fer.
J'iii d'abord opéré sur le Jer oligiste de l'île
d'Elbe (8), qui est en gros criîttaux lenticulaires
de 6ceulimètres de diamètre; après Tavoir pul-
vérisé grossièrement, je l'ai séparé en deux parties,
dont Tune plus magnétique m adliérait à un petit
barreau aimanté, tandis que l'autre moins mogoé-
tique m! n'y adhérait pas : ces deux parties ont été
porphyrisées, puis je les ai attaquées séparément
ar l'acide chlorhydrique bouillant ; après avoir
lire rapidement pour séparer un peu de silice
floconneuse, j'ai ver^é dans la liqueur du chlorure
double d'or et de soude qui a donné un précipité
très-faible d'or métallique correspondant à un peu
de protoxyde fer; j'ai ti*ouvé ainsi :
m . Silice = 0,80 Protoxyde de fer = 0,57
m\ id. =#0,85 id. = o,ho
M. La vigne a d'ailleurs réduit par l'hydrogène
et à une température élevée 6 grammes provenant
d'un autre cristal du même (er oligiste, et il a
trouvé*qu'il contenait 29,85 d'oxygène, c'est-à-
dire à très-peu près le nombre théorique 3o,66,
si on tient compte de la silice qui l'accompagne.
J'ai fait un deuxième essai sur des criNtaux de
for oligiste de Tile d'Elbe provenant de 1 échan-
tillon (2), dont le pouvoir magnéiique.est trois
fois plus grand que celui du précédent : ses cris-
taux étaient irisés, lenticulaires et de 1/2 centi-
mètre de diamètre; j'ai opéré seulement sur les
parties les plus magnétiques (2), qui avaient été
séparées à l'aide d'un barreau aimanté, 'et j'ai
trouvé :
*S'î/ice=o,44 Protoxjrde defor=^ o, 2 1 .
Enfin un troisième essai sur leforspéculaire du
DES MINÉRAUX ET DES ROCHES. 447
Vésuve^i) qni était plus magnétique que les fers
olîgîstes de l'île d'Elbe (8) et (2), m'a donné :
silice^o^^o^el seulement des traces impondérables
d'or métallique. •
Je ferai observer relativement à ces trois essais
que les précipités d'or métallique obtenus ne sau-
raient être attribués h une décomposition du chlo-
rure d'or, car pour le ferspéculaire (1 4) je n'ai pas
obtenu de précipité pondérable même au bout de .
34 heures. J'ai constaté du reste que le cyanure fer-
ricopotassique donne un précipité bleu; seulement
^eprécipitéest tellement (aiblequ'ildevient presque
invisible quand on étend la liqueur. Il y avait
donc du protoxyde de fer dans les dissolutions des
fers oligistes de l'île d'Elbe (8) et (2); mais je ne
pense pas cependant qu'on doive en conclure qu'il
y avait du protoxyde de fer dans les cristaux eux-
mêmes ; car, d'après M. Berlhier (a) , ces fers oli-
gistes contiennent de l'oxyde de titane, et il résulte
des recherches de M. H. Rose que l'oxyde Ti iso-
morphe avec Fe doit réduire à l'état de protoxyde
le sesquioxyde de fer de la dissolution : il me
semble donc plus naturel d'admettre que le préci-
pité d'or métallique doit être attribué à du .«^es-
quioxyde de titane et on peut même calculer la
quantitédece dernier d*aprèsîe poids d'or qui a été
obtenu: on trouve ainsi qu'il y auraiten moyenne
0,^9 de sesquioxyde de titane daus le fer oli-
giste(8), tandis qu'il n'y en aurait que 0,2a dans
le fer oligiste (3).
Du reste , il importe d'observer que si le pouvoir
magnétique du peroxyde de fer devait être attri-
bué à un mélange ou à unç combinaison de pro-
(a) Berthier. Traité, t. II. (Fer.)
44^ pocvpiR uk&^iriqvii
tozyde de fer, quelque petite que fui d'aillevrs la
Îuaotité de ce dernier, oe pouvoir devrait èirc
'autcint plus grand qu il j aurait plM8 de pro-
tojyde de fer; or, Tinspection des résultats ab-
tepus montre que cest au contraire l'inverse
qui a lieu; car dwa fessai (8) les parties ih et
m' appartenant à un mâme cristal et qui sobI,
fun plus, Tautre moins magnétique, ooaiieti*-
draient Ip mêr>ie quantité de protoxyde de fer :
de même le f^r oligiste (2], dont le pouvoir ma^
^étique est plus que double de celui de (8), ren-
fermerait au contraire tpois ibis moine de pro*
toxyde de fer; et enfin le fer spéculaire (i). Août
le poifvoir magnétique est plus grand que celui de
(2) et de (8), contiendrait seulement une trace de
protos^yde* dp fer.
Je pepsedoQcqu*on doit admettre a veo M.Beu*
dant que (es fers oligistes ne contiennent pas de
protQxyde de fer, soit mélangé, soit cooibioê,
et, lorsque leurs dissolutions en donnent les réac-
tions, on doit Taltribuer à du sesquioxyde de
titane isomorphe du sesquioxyde de fer.
La détermination du pouvoir magnétique des
différentes variétés de sesquioxyde de fer démontre
qu elles sont toutes magnétiques : ce résuUat s*ac-
corde donc bien avec celui qui vient d^étre déduit
de Tanalyse e| aussi avec^es considérations d'un
autre ordr/3 présentées sur le même sujet dans un
mémoire antérieur (a) , dans lequel j'ai fait voie
que toutes les variétés de sesquioxyde de (br sont
magnétiques et peuvent devenir m^gnéti^^polaires.
Si on étudie le tableau qui précède page 444»
on voit, ainsi que j'ai déjà ex» ToccasioB de le foire
rem^rq^uçorpour le fer oxyduio, que le pouvoir ma*
(a) Ado. de chimie. 1849, ^ iXXY.R. 19d.
DES MINÉRAUX ET DES ROCHES. 449
gnétii^o du sesquioxyde de fer dépend surtQut 4^
son état moléculaire ou cristallin; il est grand d^ns
les variétés cristallisées et généraleipent i^paraît
même d'autant plus grand qu'elles sont en cnstau:(
plus nets ^t plus éclatants.
Pour les fers oligistes du Vésuve , de TAuvergne,
de nie d'Elbe, de Norwège de (i) à (8), il est
compris entre s.Soo et '700. Ceux ae ces cristaux
qui proviennent ^u Vésuve et de l'^wvergne ont
été formés par sublimation ; malgré quelques diffé-
rences dans la forme des cristaux, d'après l'égalité
des pouvoirs magnétiques, je suis porté à croire
3u'on doit considérer les fers oligistes de Tile
'Elbe et de Norwège comme formés également
par sublimation; Tétudedesgites ferriferes de Tile
d'Elbe a conduit M. Burat aux mêmeyonséquences.
Quand les cristaux deviennent trèî^-petits ou
plutôt lorsqu'ils perdent, soit partiellement 1 so^t
complètement Téclat métallique, comme ççla a
lieu poup les fers oligiste%de Framoi^ ( 1 o) et ( 1 2),
ou pour Feisenrham (9) et (i5), le pouvoir ma-
gnétique diminue très-notablement et il est au
plus égal à aoo.
Daw les hématites (i4) et (16) , pour les-
quelles la cristallinité est développée aune ma^
fitère très-TOComplète, puisqu'elles sont seulement
Creuses, presqiie eans éclat métallique et qu'elles
ont une couleur rquge,ile^t inférieur à ioâ;enfiQ
il est moindre que 5o dans les variétés, terreuses( 1 7)
ei (ib), et on conçoit d*ailleurs aue dans les ocres
il doit être d autant plus petit qu il y a une quaQi-
tilé plus grande d'argile mélangée.
Quoique les variations dans le pouvoir magné-
tique du sesquioxyde de fer tiennent surtout à son
état cristallin , il y en a cependant qui doivent être
attribués à sa composition , et j'ai déjà eu l'occa-
45o POUVOIR MAGNÉTIQUE
sion de signaler celles qui tiennent à la présence du
titanequi peut augmenterson pouvoir magnétique.
J'observerai en outre qu'il résulte des essais qui
ont été rapportés ci-dessus et de la comparaison
du pouvoir magnétique des fers oligistes (i), (2)
et (8) avec leur teneur en silice que leur pou-
voir est d'autant plus grand qu'ils contiennent
moins de silice; il semblerait donc, autant, du
moins qu'on peut en juger par les trois exemples
que je viensde citer, que le pouvftr magnétique ilu
se'îquioxydede fer naturel et cristallisé est, toutes
choses égales, d'autant plus grand que cet oxyde
est plus pur ou qu'il renferme moins de silice: ce
résultat s'accorde du reste avec des rechercbes
antérieures (a) par lesquelles il a été établi que le
{)Ouvoir magnétique est également plus grand dans
é fer pur que^ans le fer combiné avec quelques
centièmes de carbone et de silicium, et que ce pou-
vor se réduit même aux 2/3 dans la fonte.
Minerai^de fer pisiff^rme ^ oolitique^ etc.
1. Àluminoiiliealf^de fer en grains noirs oolitiques qui sont!
accoiii pagnes d'environ i p. o/o d'anthracite: en couches! 15.100
dans le terrain de transition de Quiniin (06tes-du-Nurd). T
2. Minerai de fer en grains aplatis i Partie la plus magnétique. . 9.680
ellenticiilairës répindus dans \ D.-fS« i. ««^in» m.^niit^..^ boa
unear^ile jaunàlrequi remplit I ^^^^^^ '« ™*»»"* magnéllquc. . 860
les anrra'-tuosiiês liu terrain | Mélange naturel des deux
Jurassique. Franche-Comte. \ parties 3.6TI
CAamoftt/e (Berihier) en très petits grains verl-noi|Étres à
structure oolitique: l'échauliUon est traversé par uifflion de
chaux carbonatee blanche. Du Valais.
5.812
4. Chamoitiie en petits grains oolitiques vert Toncé , dissémines I „ ...
dans une pâte vert clair. Du Valais, j
8. Uinwai de fer pitiforme de première qualité. ) ^m
D'Autrey (Haute-Saône). \" '^*
6. Minerai de fer pitiforme de première qualité; les grains sont i
de grosseur irrégulière, et il est accompairné de parties}. . tiZ
calcaires qui paraissent cariées. De Pesmes (Haute-Saône) )
7* Oolite millairc en grains très-petits répandus dans la limonite ) ,1.
néocoinienne. Du Tremblois (Haute-Saône). }*''*'
8. Hématite brune très-manganésirère, en Gbres radiées de 2 cen- ) *
limétres, terminée par une surface mamelonnée noirâire . • 7P
et luisante.
(a) Sur le pouvoir magnéliqae du fer, etc. (ihunalei
des mines, 4* série, t. XIV, p. 96).
DES MINERAUX ET DES KOCnES. 4^1
9. JfffMrat ^ailuvion (fer hydraté limoneai) en masse on peu ) -^
cavernease à cassure résinoYde. l>e Bulau, prés Hanau. | • - ^'
10. Nodule de minerai pitifàrmet dit greluche, ayant la grosfteur]
d'une noix. I ._
Du terrain à minerai de fer de NeuYeIle-lés-la-Cha0é / - • *'
(Uauie-Saôq^). |
11. Oolite ferrugineuse à trés-petitsgrains, alternant avec les grés \ ._
et les marnes du lias. De Wasseralflngen (Wurtemberit). { • • "^
12. Oolile ferrugineuse en petits grains brunâtres dans une aigile )
grise : c'est le minerai sous-oxford ien de Tétage jurassique { . . 48
niojen. De Percey-le- Grand kHaute-Saône.))
13. Oolite ferrugineuse dans une gangue calcaire, de la base du j .^
premier étage Jurassique. De CalmouUer (Uauie-Saéne). { ' ' *
H. Ocre jaune .^ De Miemmo (Toscane). | . . 45
15. Mimerai d*allurion récent î en plaquettes formées de grés sa-v
bleux dont les grains sont reunis par un ciment brun-noi- f .«
râtre d'hydroxyde de fer. ?.. «
De l'argile d'Aro-lés-Gray (Haute-Saône). •^ f
16. Oere brutte | , . m
Parmi les mineraisdeferpisiformesoulàstructiire
oolitique, cesoDtlesalumino-silicatesdeprotoxyde
et de peroxyde de fer qui ont de beaucoup le
plus grand pouvoir magnétique.
Celui de V alumine- silicate de Qûintîn (i) est
de 1 5.100; cependant il contient près de 5 p. o/o
d'eau et seulement 1 3 p. o/o de protoxyde de fer(a).
Celui du minerai en grains (2) est également
élevé et égal à 3. 578; comme certaines parties de
ce minerai sont beaucoup plus magnétiques que
le reste de sa masse, j'en ai pulvérisé 20 grammes
dans lesquels la partie la plus magnétique a été
enlevée à l'aide du petit barreau aimanté : elle for-
mait 14 p. 0/0 ou à peu près 1/7 du poids total;
elle avait unecouleur bryne un peu foncée et elle
adhérait avec vivacité au barreau: on voit par le
tableau que cette partie est dix ou même quinze
fois plusmagnétiqueque la partie restante qui Test
elle-même beaucoup plus que le peroxyde de fer
hydraté; dans le minerai ^e fer en grains (2)^
masse entière est donc bien magnétique , mais
elle IVst cependant trés-inégalement.
(a) Voir Anuales des mines, 4* série, t. XIV, p. 69,
pour Taualyse et la d<;scription de ce minerai.
•
452 POUVOIR MAGNÉTIQUfi
La chamoisite de M. Bertbier a un poutoir
magnétique qui varie dans des limites étendues :
mn échanlilloa provenant de Cbamoisons, ayant
une c^^leur vert-noiràtre foncé , m'a donné un
pouvoir magnétique égal à i5.85o et qui est par
conséquent supérieur à celui du silicp^luminate
de Quintin; ii ne serait pas impossible du reste ,
à cause de Téclat de quelques graioa ooHticiues,
qu'il fût mélangé d'un peu dé £er osyaiilé,
que sa couleur no^âtre et sa structure microsco-
pique auraient empêché de distinguer : quoiqu'il
en soit, récbantillon (S), dans lequel les grains
étaient vert-noirâtre, n'en contenait pas, et on
voit qu'il est au moins deux fois plus magnétique
que 1 échantillon (4), dans lequel ils étaient vert
foncé. Les chamoisites vert- noirâtre, qui sont
plus riches en fer que celles qui sont vert foncé,
sont donc aussi plus magnétiques; et la différence
queprésente leur pouvoir magné(iquejustifie la di-
vision que M. Fournet {a) a proposé d'établir entre
elles en distin^cuant deux variétés de chamoisite.
Par leur pouvoir magnétique, par leur struc-
ture ooHtique à couches concentriques, les mi-
serais (i), (2), (3), (4) présentent beaucoup
d'analogie entre eux et aussi avec les minerais de
Cbâtillon, de Narcy, etc., qui ont été analysés
parM. Bertbier. L'analyse a d'ailleurs fait voir qu'ils
ont une composition variable, mais que ce sont
des silico-aluminates de protoxyde et de peroxyde
de fer contenant de l'eau.
^^rsque tes minerais en grains ont un pouvoir
magnétique élevé, ils le doivent à ces silico-alu-
minates ; Tétude du tableau montre du reste que
la plupart des minerais ne contiennent pas de si-
la) Fournet. Publication déjà citée.
DES MINÉBIHX IT OIS AOGHES. 4^^
lioa-aluminate magnétique; il y en a un peu dans
quelques mirerais pisif ormes ^ tels que (5) et (6)
et dans (7), mais il n'y ea a pas dans ieç autres
minerais, car leur pouvoir est intérieur ou à peu
près égal à celui de ïhématiie brune (8)<
Le minerai dallui^ion de Bulau (9) est aussi
qiagfiétique que Thémaiite, tandis qu« celui
d'Arc ( 1 5) Test moins ; j'ai trouvé d'ailleurs qu'un
auii'e échantillon du même minerai provenant des
environs de Hauiiu et formé à p6u près comnie ( 1 5)
de sable quanteux réuni par un ciment d'osjde
de fer inangaué«ifère était à peine magnétique. Le
pou voirmagnétiquedu minerai et alluvion eMdonc
généralement égal à celui de l'hématile, à moins
qu'il lie ^oit diminué par un mélange de sable
quanzeux.
il en est de même pour les oolites ferrugineuses
qu: sont répandues soit dans les couches d'argile,
comme (7), (11) et (1 2), soit dans des couches cal-
caires comme (1 3); elles ne contiennent p99 d e
silico-alumioate magnétique, ^en sorte que leur
pouvoir magnétique ne dépend qujS du mélange
d'argile ou de carbonate de chaux 9vec Thydroxyde
de fer;il n'est d'ailleurs pasen relationavec l'époc^e
de leur foricnatiou ou avec leur gisement, car les
oolites qui ont été essayées appartenaient tantôt au
terrain jurassique et tantôt a%terrain néocomien*
Enfin dans les ocres à bas^'h^drosyde de fer,
le pouvoir magnétique est moindre que celui de
Thématite, ainsi qu'il était facile de le prévoir.
Efi résumant ce qui précède, on voit que les
mineraisà strtcture oolilique et à hstsedalumino^
silicate fortement mag^néiique se trouvent surtout
dans les terrains de transition ou daofs les terrains
métamorphiques ; cependant lesminerais en grains
lenticulaires et les minerais pisiformçs qui appar-
«
454 POUVOIR MAGNÉTIQUE
tiennentaux terrains diluviens et tertiaires et même
à tous les terrains dans lesquels ils re^^iplissent des
cavités, peuvent contenir aussi un alumino-silicate
magnétique.
Les oolites des couches argileuses ou calcaires
du terrain jurassique ou du terrain néocomien,
les minerais pisiformes , les minerais dalluvion »
les ocres ont un pouvoir magnétique qui est gé-
néralement moindre que celui de rbémati te bru ne,
et il est d'autant plus petit que ces minerais sont
mélangés d'une quantité plus grande d'argile, de
calcaire et de quartz, ccst-à-dire de substances
qui sont diamagnétiques d'après M. Faraday.
Oxydes de manganèse , etc.
La détermination du pouvoir magnétique de
quelques oxydes de manganèse m'a donné les ré-
sultats suivants :
1. Protoxyde vert-olive * ; Mo . . Si
2. Oxyde rouge provenant de Ucalcinalion du peroxyde) Wf^ w^ n
• nalurel ; J "*" »*" **
3. Peroxyde De Romanècbe. | . . Mn . . 59
4. Ptilomélane ou oxyde barylifère contenant de l'eau. i ..
De Romanéche. »
i, MareeHne (hétéroklin) silicoferrite de manganèse; i
gris-noir, métalloïde» en ma^se grenue. { 4)1
* De Saiut-Marcel (Piémont). )
Le pouvoir ipagnétique de ces oxydes présente
une anomalie bizarre, car au lieu d'uller en dimi-
nuant lorsque l'oxydte devient plus riche en oxy-
gène, il va au contrlKre en augmentant : à cause
de Tanalogie des propriétés du manganèse et du
fer on conçoit du reste que Yojcyde rouge (2),
qui a la même formule que l'oxyde de 1er ma-
gnétique, soit plus magnétique que le pro-
toxjde (1); mais il est très remarquable que le
peroJcjde('6)^ et surtout hpsilomélane^) soieut
aussi magnétiques et même plus magnétiques
que l'oxyde rouge.
t
DES MINÉRAUX ET D/:S KOCHES. 4^5
Le pouvoir magnétique de la marceline (5)
est élevé et égal à ... 43 1 : on ne connaît pas
jusqu'à présent de silicate ou d'oxj^de de manga-
nèse qui ait un pouvoir aussi grand, il me semble
donc qu'on ne peut admettre que la marceline est
unebraunite mélangée de silicate de manganèse;
elle est au contraire une combinaison définie. La
silice bien qu'un peu variable s'en sépare d'ailleurs
. gélatineuse et, d'après BerzéliusetBerthier(a),elle
constitue un silicate basique; comme M. Damour
a démontré que celle de Saint-Marcel contient
1 1 p. o/o d'oxyde de fer, je pense qu'on doit la
regarder comme un silicoferrite de manganèse.
La recherche du pouvoir magnétique de quel-
ques autres oxydes m'a donné pour Xoxjrae de
mcA:e/ vert-pomme environ ...40, pour Voxjrdede
chrome des Écouchets...5, pour un émeri (alu-
mine ferrifère), formant une masse brunrou-
^efttre, terreuse, compacte, à cassure conchoide,
...70; pour le rutile ...lo. Quanta Voxjrdedétain^
quoique l'analyse indique qu'il contient un peu
d'oxyde de fer, il était à peine sensiblement ma*
poétique.
Graphite.
J'ai obtenu 4o et i5 pour le pouvoir magné-
tique de deux échantillons de graphite naturel ou
àe plombagine; le pouvoir d'un graphite artifi^
cfef mamelonné qui s'était formé dans les cornues
de fonte servant à calciner la houille pour la fa-
brication du gaz de l'éclairage était de ^5. Le
pouvoir magnétique de ces substances doit en
partie être attribué à leur impureté , car j'ai con-
staté qu'après ébullition dans Tacide chlorhydrique
^.^^ , „ ' - — - ■ —
(0) Raminelsberg. Handwœrtorbuch, p. 344.
Tome XI F. i8>i8. 3i
456 POIJVOIR MAGNÉTIQUE
le graphite des hauts-fourneaux et la plombagine
repoussent très-sensiblement une petite aiguille
astatique. La détermination du pouvoir magné-
tique du graphite et de la plombagine est d'ail-
leurs sujette à une cause d'erreur tenant à ce que
Ces substances adhèrent par attraction naoléculaire •
k toute surface métallique polie, ainsi que cela
a lieu pour quelques corps qui sont en paillettes
oristailines ou en houppes soyeuses.
MM. Pliickep {a) , de la Rive et Oerstedt ont
lobservé du reste que le charbon est k la fois dia-
magnétique et magnétique, car il prend la positioa
équatoriale ou la position axiale suivant qu'il est
plus près ou plus loin des pôles de l'aimaat.
Carbonates.
|, l^phoeroiidêriie oa fer carbonate vert-olive un pea jaunâtre, |
en mametons radiés qui tapissent une géode dans UBe! ji^
anamesite: il commence à se décomposer. (*
De Steinbeim (Hesse). ]
<. Spkoerotideritê en fer carbonate verdAtre, en mametona nr\ ^
diés qui tapissent une géode dans une anamesiie. . „ . f ...
^ De Francfort- sor-le Htm. >.. IS«
On y observe quelques points bruns-noirâtres provenant de 1
ce que de l'oxyae de fer est mis en liberté par décomposition. /
•• Wer carbonate êpatkiqtie en masse brun oiaif clivable en rhom- ) ^ ^^
boédre et bien cristalline D'Alleraonl (Daupbiné). I
4. Fer carbonate Hthoïde en rognons argileux dans le terrain I ^ ^
bouiller. i ' '
5. Fer carbonate lithoïde en rognons argileux, dans rav^ltplos*! «^
tique du terrain â lignites. De Habichtswald Hesse). | * *
6. Mûnganéie cçrbonaii ( diallogitê ) en cristavx lenltcalaires |
rosés, sur du quarts avae masKanèse sulfuré. }. . fis
De Nàgyag (Tfansylvanie). )
•
hefer carbonate est notablement magnétique,
mais la variété (i) et (2) à laquelle on donne le
nom de sphoerosiderite et qui tapisse les géodes
des roches basaltiques est de beaucoup celle qui a
le pouvoir magnétique le plus grand : j'ai constaté
du restequ'elle est assez magnétique pour adhérer
au petit barreau.
'
(a) Plucker. Poggendorff Ann., t. 72, p. 346.
DES MINJBIUUX Et DB6 ROCHES. 4^
Le fer carbonate spaihique des filons a un pou-
voir magnétique que j'ai trouvé de ••• lao pour le
fer carbonate (3) du Dauphiné ; mais il est très-
inégal^ et quand il est décomposé il devient égal
à celui de 1 hydroxyde de fer ou de l'ocre brune ;^
c'est ce que j'ai reconnu en effet pour un fer spa-
ihique brun-^jaunàtre qui était en grande partie
décomposé. Enfin le^er carbonate Utholde (4)
et (5) 9 qui accompagne les houilles et les lignites,
est aussi magnétique , mais il Test moins que le fer
carbonate cristallisé, pourvu toutefois que ce der-
nier ne soit pas complètement décomposé*
Il résulte de ce qui précède que le pouvoir ma-
gnétique du carbonate de fer va en diminuant sucs
cessivement et à peu près dans le rapport de 4 à i
dans la sphoerosiderite y dans le Jerspathique et
dans le/cr carbonate lithoïde. Le carbonate d^
fer offre donc un nouvel exemple de Finfluence de
Tétat cristallin sur le pouvoir magnétique da oorps
ayant même composition chimique.
Le manganèse carbojiaté (6) est notablement
magnétiquie; il est même remarquable qu'il le
soit plus que le fer spathique qui a été essayé; cela
tient peut-être à l'état cristallin du manganèse car-
l>onaté (le INagyag.
«Tai recherché aussi le pouvoir magnétique.du
zinc carbonate (smithsonite^ eo masse terreuse
^t jaune-brunfttre qui forme le minerai de zinc le
plus habituel; ce pouvoir est très^faible et il est
possible du reste qu'il doive être attribué à la pré«
^nce cToxyde de ter.
Sulfures et arséniures.
La détermination du pouvoir magnétique des
principaux sulfures et arséniures naturels m*a
^'onné les résultats suivants :
458
PODVOIK MAGNBTIQDE
Sulfures et arséniures.
1
1. Pyrite mugH^iflfiie (lebcrkie9)—FeS^(a)—, gros fraftmenl cris- 1
taliin racilemetit cllvable, jaune de bronie un pea fonoé. BUe( **'"
est accompagnée de galène et de blende.
Iaane-S2.<il
|3. Pyrilê magnétique— VeQf'-'\ en pelils fragments cristallins, Ji
brun pins foncé qoe (i).
* 3. Pyrite martiale (scbewefelkies)— Pe SS~ en c^odécaèdre penta- ) .,
gonal de 6 centimètres de diamètre, jaune de laiton. f "
S 4. Pyrite martiale— ¥eS^^ en cube jaune-blancbAtre : elle se)
tronre avec de la pyrite de cuivre dans un fiion qui traverse ( ,,
la syénite du ballon d'Alsace. ~ A Bonaparte, au sommet du r '
ballon. 1
5. Mareauite (sperkies, strahlkies)~FeSt — jaune livide, en ro-l «.
gnons dans les marnes liasiqnes. De Besançon, f * *
8. Ariênic noHf testacé , à couches concentriques gris d'acier. il ^
De Manenberg (Saxe). ) *
7. Mitpiekel (arsenkies) — (Pe«Go)S,As— <&) arsénio-sulfore de» .
fer en cristaux blanc d'argent un peu bronzé. De Norwège. i ' '
8. Phillipeite (buntkupferkies)-FeGu*S<(fî)~ en masse d'une belle ) ..
couleur violette irisée. De Voitsa, gouvern. d*Olonelx. ( '
9. ChaUtopyrite (kupferkies — FeGuS*— à reflets gorge de pigeon; | ^
elle est accompagnée de galène et de quaru. | • • ^
10. Cutf^egrii. . . (FeZn^u) (As, Sb)^ S"^. C^) L n
Du col de MûuzaYa rAleérieV '
Du col de MouzaTa (Algérie).
s»
u. Cuivre gris De Giromagny (Haut-Rbin)
12. Sulfure quadruple de plomb, fer, antimoine et argent, en
masse gris-noirâtre, à cassure inégale, présentant dans certai-
nes parties des aiguilles confusément cristallisées De Bolivia
IS. Manganète eulfiari (alabandine)^MnS— sur du quartz, avecf .».
manganèse carbonate rose. De Nagyag Transylvanie), j "
14. Speiêi de nickel— Si AsT» couleur bronze un peu rougeAtre; du { .. Si5
traitement du cobalt. Saxe.) i
15* Speiâi de nickel f bronseun peu rougeâtre: du traitement dai .^ i
cuivre. Des anciennes mines de Giromagny. f " *^ |
ig. Nickel arténi4hantimonial (kiiprernickel)^Ni (A6,Sb) (e)--en ro- 1
gnons d'une couleur de bronze un peu rougeâtre. { • • *
D'Allemont (Daaphinéj. )
17. Cobalt arêinio-iulfuri (nickeIglanz)-Co,S, As - gris d'acier on i
peu bleuâtre, avec fer carbonate spatbique jaune-bninâtre. 1. . 71
Stahiberg, près Uussen (Westphalie). i
15. Nickel anénio-sulfwri — ^iyS.Xs— en dodécaèdre penUgooal. t . . T#
IP. Cobalt arténiO'tulf^é (cobaltglanz)— Co« S, As en masse cris-
talline A cassure inégale, gris éclatant un peu bronié.
D'Allemont (Dauphinè).
90. Molybdène eulf^i- BfoS<— gris-blenâtre, en flion dans la syénile j
avec de la pyrite de cuivre , du quartz et de l'ortbose, etc.
Do ballon d'Alsace (UaQi-Rhin).
91. Molybdènetulfuré-MoSi- extrait dune gangue dequarU blanc.
99. Blende cadmifère — ZnS- flbro-lamelleuse et chatoyante.
9t Blende lamelleuse noirâtre. De Dillenboorg (Nassau).
94. Ca/^(blelglani)— PhS regardée comme ferrifére, â très ue-1 •.
iltes facettes gris-bleuâtres. Dé Pontgibaud. ]'
/ ftl ^•'*«*»û», Regnault et G Rose, (h) Chevreul, Schéerer et Wobler.
(«jFiattner. (d) Ebelmen. Analyse du cuivre gris de Mouzaîa. (Aonalesdei
mines, t. XI, p. 53, 1847). (t) m-ribiiT.
14
SI
i
J
DES MlâîÉRAtX KT DK^ HOCHES. /^5i)
Fer. Le pouvoir de la pyrite magtiétique ( i )
est deux fois plus grand que celui du fer spéculaire
du Vésuve qui a été essayé (voir page 444) 9 *'
varie d'ailleurs à peu près du simple au double
dans les échantillons (i) et (2); comme des varia-
tions du même ordre s'observent pour le fer oxydulé,
pour le feroligiste, ainsi que pour le fer carbonate,
elles ne suffisent pas pour qu'on soit en droit d'en
conclure que ces différences dans le pouvoir ma-
gnétique correspondent à des différences dans sa
composition chimique; elles peuvent tenir sim-
plement à l'état cristallin ou à des mélanges in-
times d'une quantité très-petite de matières étran-
gères^ Des considérations d'un ordre différent ont
conduit récemment M. G.. Rose (a) à admettre
une seule variété de pyrite magnétique Fe^Fe,
quoique MM. Berthier et Schaffgotsch pensent
qu'il y en ait plusieurs.
\jsl pyrite martiale (3) et (4) et la marcas^
site (p), qui diffèrent de la pyrite magnétique en
ce qu'elles renferment en plus 6/7 d'atome de
soufre, ont un pouvoir très-faible qui n'est guère
que le centième du précédent. *
\J arsenic natif àe Saxe (6) est magnétique; il
est même très-bizarre qu'il le soit plus que le
Tnispîkel^ qui contient environ 34 p. 0/0 de fer.
M. Pouillet avait déjà constaté le magnétisme de
l'arsenic; d'un autre côté, en essayant l'arsenic
sublimé du commerce, je ne l'ai pas trouvé sensi-
l^lement magnétique. Il serait possible que l'ar-
senic natvf de Saxe dût son magnétisme à la pré-
sence d'une tnice de cobalt, mais il me semble
beaucoup plus probable cependant que dans l'ar-
- — - t ..
(a) Pogprendorff. Ann, (1848), 6Miv., p. 303.
46o POUVOIR MAGNÉTIQUE
seoiC) de même que dans le carbone^ le» intensités
de Faction magnétique et de l'action diamaffné-
tique sont telles que, suivant Tétai molécalaire,
c'est tantôt Tune ou tantôt l'autre de ces deux
aetions qui prédomine.
Le fer arsénio^sulfuré ou mispikei (7) est h
peine magnétique.
La pnulipsite (8) a un pouvoir magnétique
triple de celui de la chalkopjrite (9). Au premier
abord ce résultat semble paradoxal , car la phillip*
site renferme seulement 6 à 1 7 p. 0/0 de fer (a),
tandis qu'il y en a 3o dans la chalkopyrite; mais il
faut remarquer, d'un autre côté, que la phillipsite
contient ^8 de soufre , tandis que la chalkopyritt
en contient 33.
Les cuivres gris ont une richesse entfer très-
inégdie qui peut varier depuis quelques centièmes
jusqu'à près de 3o p. 0/0 ; il y a donc lieu de croire
que leur pouvoir magnétique est inégal ; toutefois
dans les variétés examinées (10) et (1 i),*ie pouvoir
magnétique est inférieur à 100.
Manganèse. — Le pouvoir du manganèse sul'
/uré {\6) est de 191; comme le manganèse s'y
trouve au minimum de sulfuration , on conçoit
que le pouvoir du sulfure MnS puisse être assez
notable, quoique le manganèse soit lui-même fair
bjement magnétique.
NickeL — hesspeiss de nickel (i4) et (i5), qui
proviennent du traitement des minerais de cobalt
et de cuivre y sont moins magnétiques qu'on ne
serait tenté de le croire d'après leur richesse en
métal qui, d'après M. Wôhler, est de 54 p. 0/0
et correspond pour quelques-uns à la formule
• —
(a) NanmaRD. Elementeder minéralogie, p. 410.
DES MINÉRAUX BT DES R0€HE8. 4^1
Ni As }• A égalité de richesse en métal , le pouvoir
magnétique du speiss doit d'ailleurs varier avec les
proportions relatives d'arsenic, de soufre et dan-r
timoine ou avec la nature des substances diama-v
gnétiques qui entrent dans sa composition.
Le kup/ernickel d'AUemont (i6) est à peine
magnétique, quoique le nickel soit au degré de
sulluration représenté par la formule INi (As, Sb}|
qui correspond au protoxyde; il eist probable que
ûela doit être attribué à Ja présence de Tantimoine
qui est très-fortement diamagnétique, car, d'aprèfl
1 analyse qui en a été faite par M. Berthier, il ea
renferme 8 p. o/o; on conçoit du reste que toutes
choses égales d'ailleurs, le pouvoir magnétique du
kupfernickel deviendra plu.<% grand d^n.s les variétés
qui , comme celles de Biechelsdorf , ne contiennent
pas d'antimoine*.
Cobalt. — Le cobalt arséniosuf/uré ou kohalt'^
glanz (18) et (19) a un pouvoir magnétique peu
différent de celui du nickelglanz ^ qui est repré-
senté par la même formule, cependant, d'après
Wollaston (a), le cobalt serait environ deux foia
plus magnétique que le nickel. Par conséquent le
pouvoir^ magnétique d'un composé tel que RSAs
ne varie pas toujours dans le même sens que le
pouvoir magnétique du métal R qui en forme la
hase : ce résultat qui semble bizarre au premier
abord s^accorde du reste avec ce fait que j'ai déjà
eu l'occasion de signaler que le manganèse carbo-
nate a un pouvoir magnétique plus grand que
celui du fer spathique.
Molybdène. — J'ai trouvé pour le molybdène
sulfuré (20) et (21) un pouvoir magnétique trè»-
(a) Bertbier, t. II, p. 346.
4^)3 POUVOIi; MAGNÉTIQUE
faible y mais cependant sensible: comme les échan-
tillons sur lesquels j*ai opéré étaient parFaitement
purs et que les analyses du minéral faites jusqu ici
n'y indiquent pas de fer, qu'enfin le molybdènesy
trouve à l'état de bisulfure, je pense que le mo-
lybdène doit être rangé au nombre des métaux
magnétiques; l'analogie de ses propriétés chi-
miques avec celles du chrome porte d'ailleurs à
adopter cette opinion.
Zinc et plomb. — Le zinc et le plomb étant
diamagnétiques d'après Fai^aday, tout porte à
croire à priori que la blende et la galène n'auront
pas généralement un pouvoir magnétique sensible;
mais on conçoit que la présence d'une quantité
très-faible de fer qui doit d'ailleurs se trouver dans
ces minéraux k l'état de protosulfijre FeS, suffira
pour les rendre magnétiques : en essayant des
échantillons de blende et de galène , j'en ai en
effet trouvé plusieurs qui n'adhéraient pas à l'ai-
mant ; mais il n'en a pas été de même de ceux des
n^* (aa), (a3) et (24) du tableau de la page 4^8,
qui peuvent d'ailleurs être ferriferes.
Phosphates , arséniates , etc.
1. Triplite oa manganèse et fer) )
phosphaté, clWahle , brun-noi-l f, /fi' «-. /jI- , ^{ ^,
râlre et à éclat résinoïde. | . . Fe< P + Mû* P («} ( =•»
Da Barat, près Limoges. / /
1. THpiUe id. id. I Id, iSi
S. Ftvkmile (hIaaeisenenUrisialli-) 1
sée, transparente, d'an beau blea-( i iiC*. «ti ,w\ m
Yiolaoé clair. (• • • Fe'p+8H (6)( •*
Comwall CAngleterre)./ ]
4. Ftt««M*l0 terreuse, tachant forte- 1 I
ment les doigu, bleu un peu foncé. J td. S TS
ComVall. { {
5. fMmnÂlé terreuse en petits ro-) .
fçnon» friables, tachant fortement i » 1 m
es doigts, vert-bleuàire. ( '" { ^
'al Benélitts. (A) Rammelsberg.
32
DES MINÉRAUX ET DBS BOCUES. /\61i
6, MHivausDifM compacte à cassa re \ . . ^ \
largement conchoYde, brun-rou- ( v' *Wi oitw /^\l i*
geâtre. J . . • FC P+24>g [a)\ «
Berneaa, prés Visé (Belgique). ) * J
7 Seorodiie en cristaui vert clair} .»•'.'. 1
groupés sur une croûte de quartz } . . , F A-s+411 (h]\ 41
carié. CoriSwall. j i: a t o v ; j
8. jPAarmocond^'to en cristaui eu- ) )
biques vert-olive foncé: ils pé-f vik'^*t 4aw\ /^\\ aêl
nélrentrortementlMRéodesd'ane}- • F^A8+i3g (C)\ ^
croûte quartieuse. Gornwall. ) /
9. Jnéniotidérite (Dafrénoy^ en fl-\ .••• \
bres allongées tachant les doiffls § 2€a^ ÀfrfSFe ÀB I
et d'une couleur jaune-brunâtre > . *^ x« / W
comme celle de l'or mussif. I _i_ 4 aiiii^^ ti féf\ I
RomanécheJ -Ti-'M+^^M W)
10. Cbôoll «Tf/ntaf^ (kobaltblQtbe)\ . 1
fleur de pécher; il recouvrait du 1 . . Co'A-84-Sft (e) t
soirale de baryte. ) «"-T"" v*»; j
11. PitHxilê, sulfo-arséniate de fer en , . . l
masse scoriforme brun-rouge, ïi^î'Â*» , o-c'^oV. «AîI/aI «a
ayant une «âiasure conchoYde. » Fe' A» +3FeS'+30H(/) ? »
Schneeberg (Saxe). ) Y
Dans ]es phosphates y ainsi ^que dans les ar^e-
niâtes naturels que j'ai essayée, le pouvoir ma-
gnétique est toujours peu élevé; c'est dans la ^n-
pliie (i) et (2} que je l'ai trouvé le plus grand, et
il est environ de 200 : il n'est pas étonnant, du
reste, qu'il en soit ainsi, car la triplite est un ^
phosphate anhydre et quadribasique de protoxvde
de fer et de manganèse, contenant près de 65 0/0
de ces oxydes.
Le pouvoir magnétique de la vivianite du Gorn-
wall (3), bien cristallisée, a été trouvé égal àgS;
ce pouvoir est moindre dans les variétés terreuses
(4) et (5) et ce résultat est conforme à ce que nous
avons déjà eu l'occasion d'observer plusieurs fois,
principalement dans le sesqiiioxyde de fer, dont
le pouvoir magnétique est Beaucoup plus grand
lorsqu'il est à Fétat cristallin que lorsqu'il est à
l'état terreux.
(a) Domont. (6)*Dam'ouri (t) Boudant, (d) *Rammeltberg. (a) KentcB.
f) Rammelsberg.
464 POUVOIR MAGNBTIQOB
Lia uiuianit^ terreuse peut d'ailleui^s être mélan-
gée dti substapces étrangères diamagnétic^ues.
La dehauxine (6) a un pouvoir magnéaque très*
fiiible ; elle est aussi moins riche en oxyde de fer que
les phosphatesprécédents et elleton tient plasd'eau.
Le pouvoir mag&élique de la scorocUte (7) est
égal à celui de la pharmacosidérUe (8); d après
cela ^ comme la pharmacosidérite est plus riche eo
oxyde de fer que la scorodite, il me semble peu
probable qu'elle contienne du protoxyde de fer,
ou du moins en quantité aussi grande que celle qui
« • • • •
■ • • • ••• • • • »_
correspond à la formule Fe*A8+fAs-+-i8B pro-
posée parBerzélius; je pense donc qu'il est préfé-
férable d'adopter la formule de M. Beudant
••• • • • ■
F'As*-(- f 2H dans laquelle on sù|]^ose que tout le
fiff est à l'état de peroxyde : cela s'accorderait, du
reste, avec les analyses les plus récentes des arsé-
niâtes de fei" naturels dans lesquels on n*a trouvé
que du peroxyde de fer-
Le pouvoir de Y arséniosiderite{cj)est égal à . ..Sa.
Celui du cobalt arséniaté naturel (lo)» est en-
viron de ... 20 ; il est plus petit, par conséquent ,
que celui de la vivianite ou du phosphate de fer
hydraté ayant même formule.
Lé pouvoir magnétique de la pittizite (i l) est
faible éi a été trouvé égal à ... 36, ce qui s'accorde
avec la formule adoptée par M. Rammeisberg d'a-
près laquelle la pittizite ne renfermerait que du
peroxyae de fer.
Pour les variétés de phosphates et d*arséniates
ui ont étéessayées, on voit qu'il résulte du tableau
e la page 46a que le pouvoir magnétique des arsé*
' niâtes est généralement moindre que celui des
I^Maphates d«^ même base.
3
DES ' MIIffÉRAUX HT DBS ROCHES. 4^5
Tungstatesj etc.
Le pouvoir magnétique du fVolJram (Fe,Mn)W
est faiole, j'ai trouvé qu'il est égal à ... 3o« De nom^
breuses recherches ont été faites dans ces derniers
temps pour déterminer Tétat d'oxydation da fer
et du tungstène dans ce minéral. L'analyse a tuM^
staté que le fer est certainement, pour la pluft
grande partie , à l'état de protoxyde ; d'tfH autre
côté, d'après le faible pouvoir magnétique du ^ol*
fram ^ je ne pense pas qu'on puisse admÀtf e qu*utié
certaine quantité clefer est à l'état de se^uiotvde^
le wolfram ne contient donc que du protoxyde At
fer, et quant au tungstène il est à l'état d'acide
tungstique, ainsi que cela a été démontré par des
analyses récentes de MM.£belmen(a),'Rammels^
berg(6)etKussin(c).
Le moljbdate de plomh du Bannat ne m'a p^â
paru sensiblement magnétique.
Minéraux à base de tantale,
i.Columbitê en cristaux noirs, aplatis, striés parat)ètém6iit ai
leur longueur, A poossiéte noire un peu brunâtre. Dan*! «i^
une roche de quartz avec mica blanc d'argent. t
De Nertcbinok (DftOBrie). /
La columbite de Bodenmais et celle de Limo-
ges analysée par M. Damour doivent avoir k
peu prés le pouvoir de celle de Nertchinck^ pour,
laquelle il est de i5i ; j'ai constaté en effet qu'elle
ne devient pas l'aiguille ordinaire d'une mamèM
sensible : la «même chose a lieu pour les tm^
talites de Haddam et de Limoges /ainsi que pour
celles de Suède et de Norwège.
J'ai essayé aussi le pouvoir magnétique àapgtr^
chlore de la syénite zirconienne d'Arendal } u cal
(a) Ebelmen. Ado. de eh. et de phys., t. YIII^ >*iérie.
(ft) Rammelsberg. Il* supplément.
ic) id.^ III« sopplément.
46() POUVOIR magnêtiqoe'
très'faible et àpeu prèscle ..• lO ; du rpsle, œ mi-
néral ne contient que très-peu de fer et seulement
quelques centièmes de cérium.
Pouvoir BM- La détermination du pouvoir magnétique des
Sîhiumim^te^ métallurgiques du fer, ainsi que des mi-
néraux examinés jusqu'à présent, montre que
le carbone, l'arsenic, le soufre, l'oxygène dimi-
nuent très-in^aleraent et, de plus, très-rapi-
dement le pouvoir magnétique d'un même métal
avec lequel ils se comninent ; c'est ce qu'il es.tfa'-
cile de constater par les exemples suivants :
Dans \'d fonte, 3 à 4 centièmes de carbone ré-
duisent le pouvoir du fer aux 3/3 ou à 66.000 : dans
le carbure de fer en poudre noire, obtenu en chauf-
fant à une chaleur blanche le cyanure de fer et de
potassium dans un creuset brasqué, j'ai d'ailleurs
trouvé que le pouvoir était seulement de 3,73o.—
Dans les speissde nickel , 4^ d'arsenic et de soufre
réduisent lepouvoir du nickel à quelques centièmes;
dans les arséniures et dans les arséniates naturels
le pouvoir est inférieur ii 100.
Dans la pyrite magnétique qui contient moins
de 4o p. 0/0 de soufre, le pouvoir magnétique est,
W plus, de 5.000; flans la pyrite martiale,* qui en
contient 54 p» 0/0, il est déjà inférieur à 60; de
même que dans les carbures et dans les arsé-
niures; il décroit donc très-rapiden\ent dans les
sulfures quand la teneur en soufre augmente.
Dans les oxydes des battitures qui ont 24 à 3o
d'oxygène le pouvoir magnétiq ue s'élève encore jus-
qu'à aa.ooo (a); mais dans le sesquioxyde de fer,
(a) Âmales des mines, 4* série, t. XIV, p. 81 : sur le
pouvoir magnétique di^fcr et de ses produits roétallur-
giqiies, par M. Dclessc.
DES iyjlAÉHACiX ET D£S BOCHES. 4^7
3ui rcnlerrae 34 d'oxygène, il n atteint 2.5oo ouc
ans les variétés qui sont très-nettement cristailU
sées, telles que le fer spéculaire du Vésuve.
L'arsenic, le soufre, le carbone, diitiinuentdonc
beaucoup plus le pouvoir magnétique queloxy*
gène, et lorsque plusieurs atomes d'arsenic ou de
soufresont combinés avec le fer ou un métal magné-
tique, le composé qui en résulte n'exerce plus
d'action sensible sur l'aiguille aimantée.
La comparaison des formules des différents
oxydes, sulfures et arséniures avec les pouvoirs
magnétiques qui leur correspondent,, montre
d'ailleurs que le pouvoir magnétique d'un métal
va généralement en diminuant lorsqu'il est com-
biné avec des quantités d'oxygène, de soufre et
d'aii0^ni# allant en augmentant.
Cette loi présente néanmoins des exceptions;
ainsi le fer oxydulé a 28 0/0 d'oxygène, par con-
séquent, il en contient plus que certains oxydes
des battitures; cependant le pouvoir des oxydes
des battitures ne dépasse pas 22.000, t3ndîs que
celui du fer oxydulé peut s'élever jusqu'à 45*ooo :
ce grand pouvoir magnétique est, du reste, une
propriété exceptionnelle et tout à fait caractéris-
• •••
tique pour l'oxyde de fer FeFe qui a reçu avec rai*
son le nom d'aimant naturel.
J'ai déjà fait observerde même que l'oxyde rouge
demanganèseest pi us magnétique que leprotoxyde
et qu'il l'est moins que le peroxyde de manganèse
qui a été essayé , en sorte que dans ces trois oxydes
du manganèse le pouvoir augmente avec la ri«
chesse en oxygène.
MINÉRAUX SILICATES
Pour compléter les résultats qui précèdent, j'ai
468 POUVOIR MAONÉTIQtB
recherche le potiTôir magnétique des minéraui
silicates, qui, bien qu'il soit en général très*
faible , peut encore très-facilement être déterminé.
Quartz.
Le quartz est diamagnétique d'après Faraday;
j'ai constaté en effet qu il n'adhère pas alix cylin-
dres de Télectro-aimant lorsqu'il est hjralin ; mais
ses autres variétés sont toutes plus ou moins ma-
gnétiques. U améthyste violet-meuâtre est à peine
maguetique, ce qui parait indiquer quele fer est k un
degré d'oxydation élevé et s'acco rde a vec F hypothèse
de MM. Foggendorf et Heïntz, d'après laquelle
la coloration serait due à de Tacide ferrique (a).
Le quartz chrysoprase^ dont la couleur verte est
produite par de l'oxyde de nickel a un poufoii^Kia-
gnétique qui est seulement de ... 4; celui d' un quartz
résinite vert*olive clair a été également trouvé
égal à ••• 4 ; celui du quartz aventuriné brun-roa-
gefttreest de*. .7 ; celuidu quartz ménilUe deé-.g;
celui d'un quartz re^î/z^Va brun-rouge était de ...So;
celui d'un quartzyo^pe de Sibérie à bandes vert
clair séparées par des veines brun-rougeàtre était
de ... 33 ; le jaspe appartientdu reste aux variétés de
quartz les plus riches en fer (6), et d'après sa cou-
kttr verte, le fer combiné s'y trouve très-'pro-
bablement à l'état de protoxyde*
Feldspaths.
tiesjetdspaths sont toujours faiblement magné-
tiques , et leur pouvoir magnétique varie comme
pour le quartz, à peu près dans le même sens que
— ^^— ^^^'~ - ■ . ' - I r I ""^
(a) Rammelsberg. Haodwœrterbuch , IP supplément ,
p. 122.
{fi^ RMimelsberg. Handwœrterbach , p. 87.
DBS MINÉRAUX ET DES HOCHES. 4^
leur richesse en fer. Généralement , for^^o^^ xie^i
pas magnétique, cependant l'orthose rouge de chair
des granités de Bretagne du des 4^osges est légè-
rement magnétique et peut adhérer à TappareiK
Votif(oclase de Tvedestrand en Norwège (pierre
de soleil) qui, d'après M. Scheerer est aventurioé
par des lamelles microscopiques de (év oligiste (a)
a seulementunpouToir égala ... 4» L'orthose vert
d'émeraude de âihérie, dit pierre des Amazones j
n'est pas magnétique; c'est d ailleurs Cd qu'il est
facile de concevoir, car il doit sa coloration à
l'oiyde de cuivre, mais» tous les autres feldspaths
ayant une couleur verd&tré sont magnétiques^ et
î)s le sont même d'autant plus que cette couleur
esl p/us belle; ainsi le /: andésite (b) de Gbagey
a On pouvoir de ... 5 ; celui du /. labrador de l'Eu*
photide d'Oderen est de ... i a ; du/ vosgite le) du
porphyre deXernuay de ... 60, et celui du/, talma^
dor du porphyre vert antique qui a une très»l>elle
couleur verte s'élève à ... 77,
Les feldspaths qui sont le plus magnétiquefi
lODt donc ceux qui contiennent le plus de fer ou^
oe qui revient au même, ceux qui sont les plus
pauvres en silice et qui renferment le plus d eau
de combinaison.
Il est du reste très « remarquable quHls soient
plus magnétiques, ainsi qu'on le verra plus loin^
^ue plusieurs amphiboles et pyroxènes qui çqii>-
bennent cependant moins de silice et au contraire
iian ^,,^^.^h^4at4*^Aii
(a) Rammelsberg. Handwœrterbuch, II* stippléiAenl,'
p. 106.
[b) Voir Bulletin de la Société géologique de IVaàoé,
1849.
(e) Annales des mines, 4* série, t XII^ p. m^
470 POliVOlR MAGNÉTIQUt:
beaucoup plus d'oxyde de fer; d'après cela, je se-
rais porté à croire qye les feldspatbs verdâtres
•ayant un pouvT)ir magnétique élevé, tel que le
feldspath du porphyre vert antique renFernieut
une conibinaison du protoxyde et dusesquioxyde
de fer ; et en tout cas il me paraît peu probable
que le fer soit entièrement à Tétat de sesquiox)de,
comme on l'admet généralement dans la recherche
de la formule de ces feldspatbs.
jimphibole^pyroxène^ cLiallage^etc.
Le pouvoir magnétique de V amphibole j dupj-
roxène^ du (Hallage ainsi'que de X hjrpersthène ne
saurait être déterminé sur le minéral tel qu'on le
trouve dans la nature : j'ai constaté en effet que
certains fragments de ces minéraux peuvent adhé-
rer à un fort aimant en fer à cheval ^ tandis que
cela n'a pas lieu pour les autres , et lorsqu'ils sont
réduits en poudre, il y a presque toujours, surtout
pour l'augite, le diallage et l'hyperstbène , une
petite partie de cette poudre qui est beaucoup plus
^magnétique que le reste : tantôt cette partie plus
magnétique est la pâte de la roche dans laquelle
ces minéraux ont cristallisé , car il sera établi dans
le mémoire relatif aux roches que cette pâte est le
plus ordinairement magnétique; tantôt elle e$t
formée de fer oxydulé; très-souvent, en effet,
Texamen microscopique des cristaux fait recon-
naître qu'ils sontpénétrés de veinulesdeferoxydulé.
Les minéraux qui précèdent étant unis à un
feldspath du dernier système, constituent la plu-
*part des roches auxquelles on attribue une origine
Ignée ; la présence presque constante du fer oxy-
dulé établit à elle seule un lien entre toutes ces
roches, et montre qu'elles ont dû avoir une origine
géologique commune qui était favorable à Ja ibr-
DES MINÉRAUX BT DES ROCHES. 4?*
mation du fer oxydulé ; par conséquent , c'est
avec raison qu'on les a rapprochées des roches vol-
caniquesqui contiennent également du fer oxydulé.
J'ai déterminé le pouvoir magnétique des mi-
néraux qui figurent dans le taoleau de la page
suivante, en opérant sur des quantités à peu près
égales de chacun d'eux; lorsqu'il y avait: mélange
de pâte noagnétique ou de fer oxydulé, ce qui
était le cas le plus ordinaire, je les enlevais avec
un petit barreau aimanté ou même à l'aide d*uta
aimant en fer à cheval; on peut donc comparer, à
l'aide du tableau de la page 47^9 le pouvoir ma-
gnétique du minéral tel qu'il se trouve dans la na-
ture, lequel est dans la colonne 1% avec le pouvoir
de ce même minéral débarrassé de la pftte magné-
tique et du Fer oxydulé qui l'accompagnent , lequel
est dans la colonne 2®. •
Je n'ai d'ailleurs fait des essais que sur des
échantillons imprégnés de fer oxydulé en quan*
tité assez petite pour que sa présence ne pût pas
toujours être reconnue même à l'aide d'une forte
loupe, • .
J'observerai de plus que, comme le barreau
ainnanté devait enlever, outre la p&te magné*
tique et le fer oxydulé , les parties les plus magner,
tiques du silicate, les nombres de la colonne a*
marqués d'une astérisque *, qui ont été' obtenus
en opérant sur des minéraux préalablement traités
par le barreau aimanté, doivent être regardés
comme des minima.
Tomv. XI y. i«/î8. 3a
47*
POUVOIR ■AGNÉTI^VC
jùnphihùle.
!• ••
MT
fï»
Jl"
II
»
1. jromftlMMfe en çrisUax de plusieurs centimètres de lonsL \
d'un noir trè*-éclauni : d'un irachyie gris de fumet J
des environs De Moniabaur (Nassau). ;
2. HomhUnde en lameUes d'un noir irès'-éclatanls, Upis- I
sani IttS parois d'une géode formée de horubiende vert } s
foncée. De la Sorania(Né8uve). J
I. ^êrnhleMe en fibres rayennées vertes un peu noirâires, I ^
ayant un décimètre de long. D^Arendal (Norvège). |
i. Hornblende en prisme hexagonaux terminés par un som- "
mjt;t irièilre, d'un noir éclatani: dans une eangue de
chaux carbooaiée spathique. D'Areiidal (Norwege). .
ï, bornbtende en lamelles d'un vert-olive foncé; deladio- J
rite orbieulaire De Corse, f
«. AcUnolê en fibres raybnnées et transparentes d'un vertr i
cralf. Du Tyrol. /
ff. muiopkgîUU en fibires entre-eraiséés d'un brutt-grisâtr« )
éclaiant. De Kongsberg (Norwege). i
Pyroϐne.
I. HJMbmito en ifiatee crifttallthe, d'un tose tiraht légère'» 1
ment sur le rouge. f
ï, Àiitgiie- en cristal noir mat, à sorfabe rendue un peu ru- \
* gueuse par du fer oxyduléscoriforme. \
. Des laves de l'Etna. )
1^. Éugiti en crislfel noIr-Toncé Des laves de l'Etna. | ^
II. ^U0îie en crisul iloir foncé.. . . t)es laves de l'iavergnt. | i
12. Salile vert foncé fornianl une masse à cassure résinoïde I ^
qui pusse à la coccoliie. 1
11. OUKoliie vert très foncé formant des graitis ayant au | ^
plus 4 ceniimélres. . . D'Arendal (Norwége). \
a. Salite d'un beau vert en masse cristalline lamellaire et )
éclatante. Du lac Baïkal (Daouria). f
15. Àugite noir foncé Des laves d'Auvergne. | »
iS. Fatêaïte vert de bouteille en cristaux prismatiques. )
• De Traverselle< Piémont), f
iV. Augite noir foncé Des laves de PAuvet^ne. 1 »
tg. ÀugitB huit foncé : d'une roche amphigénique. i
De la Soouna (YéMve). I *
Diallage , hyperHhêné.
li. bianagè vert foncé & reflets bronzés. \
De l'euphotide des Gervférfei (Atpei). f *
30. DitUlage vert foncé : de l'euphotide d'Oderen (Haut-Rhin). | »
;ti. Diallage veri-oIivAlre pAle à reflets bronzés. ) ^
D'une eupbotide des Alpes, i
S3. Uypertthène brun-noirâtre A reflets broiizés très-vif; il \
accompagne le F. labrgdor chaiovant. } W1
* De la côte du Labrador. |
On voit que parmi les amphiboles essajfées,
celles qui ont le pouvoir magnétique le plus élevé
m
n'
»4'
4**
U'
11'
ir
Èi
1
144*
DBS ttlHlKAtiK fiT Mft àOCaSS. 4?^
sont celles dont la couleur est la plus foncée OU
qui sont les plus riches en fer, et surtout celli^
qui se trouvent dans les roches volcaniques telles
que (i) et (3) : leur pouvoir magnétique parait
aller en diminuant successivement avec la richesse
en fer; il est plus faible dans Yaclihote (6) que
dans \eshornblendeSy etil est moindreencoré dans
\an{ophyllite (7) qui est une amphibole à base de
manganèse; enHn,tlansr(tA7?mnf^eblanchesoyeuse
du Piémont^ il est à très-pefi près nul.
Pour les pjroxénes, le pouvoir magnétique ne
varie jpas toujours dans le même sens que la ri-*
chet^se en fer; ainsi, il s'élève jusqu'à 106 datiê
la rhodonite ou dans l'augite manganésijère (B)
qui ne contient cependrintque quelques centièmes
de fer : il est de 102 dans Ynugite (9) des laves
de TEtna , tandis qu'il se réduit presqu'au dixième
dé la valeur précédente dans Yiiugité{\^) du Vé*
êove, où il est beaucoup moindre que dans \^fàs*
saïte (16) et que dans la salite (i4)) qui sont œ»
pendant beaucoi:^.moins riches en fer.
Le diallage^est toujours peu magnétique» tt
son pouvdir est resté inférieuk' a ^5 dans les va«^
piétés qui ont été essayées : on s'en rend du resCe
facilement compte en observant qu'il ne contient
que 5 à 10 p. 0/0 de protoxyde de fer*
Hhjpersthène (ria) était fortement impi-égoé
de fer oxydulé qui a été enlevé an md^en d un
fera cheval : son pouvoir, égal*..» 1 14) estsupë*-
rieurà celui des variétés d'amphibole, de pyroxène
et de diallage qui précèdent; sa richesse en oxydf
de fer est (a) aailleurs à peu pt^ de 25 p. 0/0.
Il est le plus souvent difficile de discerner, mêm«
^ l'aide de la loupe, le fer oxydulé et surtout la
(a) Kammébbetg. HandvrœrtetiHkeh, p. 6ë.
#»
474 POUVOIR MAGfiliTIQUJIB
pftte magnétique qui imprègnent ces raînérauir,
cepencfant il y en a quelquefois une quantité asses
notable y ainsi qu'on peut en juger par les grandes
différences que présentent les nombres des. co-
lonnes i"" et 2** qui sont en regardTrun de Taatre;
dans quelques expériences, j'ai même obtenu,
pour ces minéraux non débarrassés de leur partie
la plus magnétique, des nombres encore plus éle-
vés que ceux qui sontftr le tableau précédent.
Ainsi j'ai trouvé . .f 4<>o pour le p. m. de la hom-
blendeiïun noiréclatantqui formeun deséléments
(fe la syénit&zirconienne, ...56o pour celui d'un
augite des laves de l'Etna, et même ii5opour
celui d*un augite des laves du Vésuve : on voit par
suite qye les augites des volcans, lors même qu^ils
proviennent d'un même gisement se trouvent asso-
ciés à des quantités très-variables de fer oxydulé
ou de pâte magnétique.
Comme ceux des minéraux qui précèdent, dont
le pouvoir magnétique est élevé, sont aussi ceux
qui étaient le plus imprégnés defer oxydulé, tels,
par exemple, que la hornblende [i)fliisaugU€s{'j)
et ( I o)i\ hjrperstnène (22), je serais porté à croire
que cea derniers renferment en combinaisoo,
sinon du fer oxydulé,du moins du sesquioxjdeet
du protoxyde de fer, car les silicates dans lesquels
ces deux oxydes se rencontrent à la fois sont gêné- '
ralement plus magnétiques que ceux: dans lesquels
il'n'y a que dû protoxyde.
Il importe d'ailleurs de ne pas oublier que les
nombres de la colonne 2'' ayant été déteroiinés en
opérant sur la poudre dans laquelle on avait pro-
mené pendant longtemps le petit barreau aimanté
ou même l'aimant en fer à cheval, on a enlevé non-
seulement le fer oxydulé et la pâte magnétique,
mais encore les parties les plus magnétiques du
VIS MINGBAUX BT DSS EOCHSS. 4l^
minéral ; par conséqueDt, les nombres de cette co-
lonne représentent le minimum du pouvoir ma-
gnétique pour Tamphibole, le pyroxène, le diallage
et l'hypersthène.
Péridot.
Haûy avait déjà . reconnu que le péridot et le
grenat sont magnétiques; en essayant quelquesi
péridots naturels ou artificiels, j'ai obtenu les ré-
sultats suivants :
1. Péridot artificiel, brun foncé tirant sur le vert, en beaux cristaux ) ^,^
translucides, d'un four à réverbère. De Seveux (Haute-Saône). S
3. i'érûiot Jaune- verdâire, bien transparent; il remplit les cavités)
d'un fer météorique celluleux. { 109
De Krasnijarsk (Sibérie méridionale). i
3. Péridot artificiel brqn-verdâtre, en petits cristav translucides. Il
*tddl artificiel brqn-verdAtre, en petits cristav translucides. II l
s'est formé dans les scories provenant de la labrication de l'a- ? 159
cier de forge. A Saaibausen CWeslphalie). /
4. Péridot vertrolive clair, transparent; il était accompagné d'augite 1 ,.
et de mica. De la Somma (Vésuve). )
Bans le péridot» lorsque la quantité de prot-
oxyde de fer augmente, le quantité de silice qu'il
contient diminue; par conséquent, on doit penser
que s6n pouvoir magnétique varie dans le même
sens que ]a richesse en oxyde de fer. C/est, en
efiet, ce qui est confirmé par l'expérience; carie
péridpt (i) à hase de fer^ qui contient 69 p. 0/0
de protoxydede fer, d'après l'analyse qu'en a faite
M. Ebelmen, a le pouvoir magnétique le plus
élevé; tandis que le péridot (4) de la Somma, qui
est surtout à base de magnésie et qui ne renferme
que i5 p. 0/0 de protoxyde de fer (a) , a le pouvoir
magnétique le plus faible; son pouvoir est même
^ peu près quatre fois moindre que le précédent.
Grenat^ idocrase.
Le grenat est très-inégalement magnétique;
cela doit tenir à ce que sa richesse en fer est très- >
(a) Rammelsberg. Handworterbacb, p. 35.
47^ POUVOIR MAdNÉtlQUS •
variable, et probablement aussi à ce qu'il contieiit
quelquefois les deux oxydes de fer qui tendent
à le rendre plus fortement magnétique. Tai
trouvé :
|. Grenat hyacinthe, translucide, en dodécaèdre rhomhoîdal. | 294
2. 6r9na( bran-roage du ^neis<« supérieur au calcaire métamorpbiqaej
d9 1« carrière du Saint-Hhi lippe, i il*
prés de Sainle-Marie-aux-Mines (Haut-flbin}. 1
•• GfHMê Tert-oHfe , eo cristaux dans la pâte de la serpentine. ) .^
De Saime-$abioe vVosges).!
Taî constaté d'ailleurs que le grenk^; mélanite
de la Somma est fortement magnétique , tandis
qu'au contraire un grens^t orangé-clair Tétait à
peine d*une manière sensible.
làidocrase Terte légèrement nuancée de brun
de U Somn^a (Vé^uvp) a seulemput un pouvoir
de ... i8.
Epidate.
Une épidote pistatite était très-faibïement
magnétique; cependant j'ai trouvé, popr une va-
riété verl de bouteille du Dauphiné, un pouvoir
égal à ... 49 ; et celui de Tépidote manganesifèrt
yiolette dé Saint-Marcel (Piémont) est beaucoup
plus grand que celui des antres variétés, car il
s'élève environ à ...8o. On peutremqrqnerii celle
occasion que les silicates de manganèse tels que )a
marceline, la rhodonite et l'épidote mangané^i-
fère sont tous notablement magnétiques, bien
qu'ils ne contiennent que peu de fer; la rhodo-
ni e et l'épidote manganésiière le sont même plus
que les pvrqxènes et les épidoles à base de fer qui
ont été essayés : Xai déjà eu l'occasion de faire
des remarques analogues sur les minéraux ood
silicates (Voir page 4*>0"
Jhaite.
Q«ioiqueVi7ç^aiYerenferme33p.o/odeprotoxjde
et a4 P« oA^ <ic sesquioxyde de fer ainà que cela
DBS mifitAVX BT m% AOGHBS. 4l7
réauUo des analyses de M, Rarnvnelsberg, et seih
lement ag p.o/o de silice, son pouvoir ma^nétiqq#
vfe»i pas élevé, car j*ai trouvé que celui d*une Ur^
imifô noire«bruoàtre, formant desjjriiîaiea entrer
oroisés et qui provenait de Tile d»Ëlbe , était ég9|l
à...if3. •
Staug^iide^ disthène.
Une staurqiide brun«rouge foncée, translucide,
du Saint-Gothard , a donné un pouvoir magnéti-
que égal il ... 77 ; celui d'un disthène bleu de ciel,
transpcirent et égaleoient du Saint Go(hand, était
de ... 12; les pouvoirs magnétiques de la staure-
tide et du disthène varient donc da\is le même sens
que leur richesse en fer..
Okhntspath.
JTai trouvé pour du chloritspath mis à ma dis-
position par M. Le Play, un«pouvoir magnétique
de ...98; cechlori$spalhjq\}\ était en lamelles vert
foncé, provenait de Tusiue de Jornoscbitskoy
(Oural); j'ai constaté qu'il perd 6,6; p. 0/0 d'eau
Îarcalci nation, c'est donc lu minéral analysé fiar
I. de BonsdoriS.
Silicates de fer.
La wichtjrne de M..Lanrent, qqi est un silieate
complexe contenant du protoxyâe et du sesqui-
oxyde de fer, en masse noire, qji^rible, bien homo-
gène, à cassure résinbïde , dont la poudre est
noireavec reflets un peu bruns, m'a donné ... 10&7.
J'ai déterminé le pouvoir magnétique d'un 4/-
licatfi de fer de couleur verta, à poudre h' gère-
ment nuancée de rouge; sa structure est un pfu
fibreuse; il est exploité comme minerai de fer au
Bonwald, près de Rothau (Vosges); ce pouvoir est
de ...Il 5a. •
Les deu< minéraux qui précèdent oot'Un pou-
voir magnétique beaucoup plus élevé que oelui
47^ POUVOIR MAGNÉTIQUV
des autres silicates, ce qui tient à ce qu'ils ont peu
de silice et à ce qu'ils renferment du protoxydeet
* du sesquioxyde, ainsi que l'analyse de M. Laurent
Ta établi pou|^la wichtyne; en sorte que les pro-
priétés de l'oxyde magnétique se retrouvent. sou-
vent jusque dans*ies combinaisons silicatées qui
contiennent du protoxyde et du sesquioxyde de
fer, quellesque soient d'ailleurs les proportions de
ces deux oxydes : C'est, du reste, ce que j'ai déjà
eu l'occasion de faire observer plusieurs fois, et
notamment pour la chamoisite ainsi que pour les
minerais qui s'y rapportent (a).
Hydrosilicaïes de fer et de magnésie.
La terre verte qui recouvre les cristaux de fer
oligiste se trouvant dans les druses du minerai
de Framont, a un pouvoir qui est environ de
••• io5 ; celui du ripidolithe en 6l6ns dans le cal-
caire marbre de Wackenbach (Vosges) n'est guère
quede...io.
Le talc est faiblement magnétique ; le pouvoir
de la variété la mieux caractérisée, d'un beau
vert argenté provenant du Tyrol , est à peu près
de ... 13; celui d'une variété noirâtre deLubine
était moindre.
Les hydrosilicates contenant du fer et de la
magnésie, tels ^ue la terre verte^ la chloritè^ le
ripidolithe ^ le talc^ sont donc faiblement magné-
tiques : c'est d'ailleurs d'autant plus remarquable
pour la chlorite et le ripidolithe que ces deux mi'-
néraux ont une iaible teneur en silice et qu ils
peuvent renfermer à la fois les deux oxydes de fer,
ainsi que je l'ai constaté par des recherches anté-
rieures (6).
(a) Voir Anoates des mines, 4" série, t. XIY, p. 73.
[h] Annales des mines , 4' série ^ t. XII , p. 220.
DES MINERAUX £T DBS ROCHES. 479
Mica^ karpholithe.
Le mica est faiblement magnétique, «cependaiit
les micas-noirs- brunâtres le sont assez pour adhé-
rer facilement à l'électro-aimant. Je me suis même
servi de cette propriété pour déterminer la pro-
portion de mica qui se trouve dans quelques gra-
nités de la Normandie et de la Bretagne qui sont
emploj^és au pavé de Paris. , ♦
Le lépidolithe fleur de pécher est faiblement
magnétique y et il en esl^e même du mica à base
de fer delà Protogine des Alpes; bien qu'il ren-
ferme 2 1 p. o/o de sesquioxyde de fer, et 5 p. o/o
de protoxyde. Tai trouvé pour le mica noir du
Vésuve y qui accompagne le grenat mélanite, un
pouvoir magnétiq-u'e égal à 20.
La karpholithe de Werner, en fibres rayennées
d'un beau jaune à éclat soyeux, de Schiakenwal-
den (Bnhême), a seulement un pouvoir de a«7,
bien qu'elle contienne quelques centième^d'oxyae
de fer et 1 9 p. 0/0. d'oxyde de manganèse : elle
est dpnc beaucoup moins magnétique que ne le
sont ordinairement les silicates de manganèse;
mais il faut observer qu'elle renferme environ
1 1 p. 0/0 d'eau et surtout i ,4? d'acide fluorhy-
drique.
Il est remarquable que les micas et la karpho^
liie, qui sont des substances pauvres en silice et
contenant souvent une grande proportion de ses-
Juioxydeetde protoxydedefer ainsi que de l'oxyde
e manganèse, soient le plus généralement très-
peu magnétiques; ce résultat me parait devoir
être attribué au fluor qui est très-probablement
diamagnélique, Al.Plucker (a) ayant démontré,
(a) Poggendorff. Aonalen, 3* «.,. t. XIII /p. 549.
Si^rimeiital Untersachungen ilber die Wirkung der
400 peul^lR HAGHirfQtfK
dai)s ses belles recherches sur Taction exercée par
l-aîmant ëur les gaz et les liquides, que raimant
repousse le chlore, le brome et Tiode.
jixinite^ tourn\aline.
tiaxinite brun-violâtre du Dauphjné a un pou-
voir magnétique de •*• 17*
D'après M. Hausmann, Is^ tourmaline serait
p^veir magf^étiqui
tourmaline noire Irès-foncée était seulement de
..•i|. C'est sans doute à cause de la prë^Dce du bore
?[ue le pouvoir magnétique de 1 axinite et dç |a
ourmaline est aussi petit relativement à la teneur
en fer de ces deux minéraux, car, d'après M. rs^)bé
j^antedpsclii, le bore est diamagnétique (a).
Ifrcimsiliçate defçr et de Cfiwre.
l* flJ(irQ^^cate (fejçr et de c^ivre de Sibçrw,
imi a dw^ çQMleur prun-poirâtrp, une cassure çt
liq éclat résineux, a un pQvjvoir magnétiqup égal
4 ••.60.
Minéraif^x; co^t^^ant du cérium et ses çonr
«Tai encore essavé quelques minéraux conte-
nant du cérium et j ai obtenu les résultatasuivants:
#
1. Pyrorthitê noiré, donnant une poudre gris-brunAlre nuancée de
mt ;' 4iÉ» liit granité à otiboye naeet à miM blanc d'aiieai. W
De Suède.
2. Cérile en cristaux noirs, poudre gris-baonâlre ; employée pour la i ^
pHparaiioads cérium à l'fiqoïe des Mines. De^^i
I, Çr(hUô (épi<|oie cérifére (a)} (^ cristaox noirs, pondre noir-1^- \ a
nâtr?; daiis une roche ^ahltoTde. DTtierby (Suéde), f
4. AlkmiU (eérlne) en faines noires, poudre brunâtre. De Suéde. | 47
Magnete attf ffasformige and tropfbareFlussigkeiteD ; vod
l^ûcker. •
{c^ Bibliothèqtte rnlv^ndle de Genève, mil tfM.
DES mVÉRAVX ST DES ROGHBS. 4^1
On voit que les combinaisons silicutées qui con-
tiennent du cérium et ses congénères sont nota-
blement magnétiques; en essayant une gadoUnite
qui toutefois ne paraissait pas très-pure, j'i|i
trouté que son pouvoir était environ de ... 35. Le
pouvoir magnétique de la pyrorthite , qui est
égal à ... 470^est beaucoup plus grand que celui
des autres minéraux contenant du cériupfi , il peut
donc servir à la distinguer de ces derniers) en
outre, comme ce pouvoir est neuf ou dix foi9p)us
grand que celui de Torthite, il me semble qu*oti
ne. saurait admettre, ainsi que cela avait été pro^
posé parBerzeliMS, que la pyrorthite n'est qu u|i
mélange d*ortlûte avec du charbon et de Teau : à
cause de la couleur brunâtre nuancée de vert de la
poudre^ on doit conclqre au contraire que le9*
3i p. o/o de charbon qu elle contient ne sont pqs
libres, mais bien engagés dans une combinaison*
L'augmentation du pouvoir magnétique par suite
de la présence du charbon est d'ailleurs facile à
comprendre, car ce dernier a dû tendre à réduire
les métaux ou. du moids à diminuer leur état
d'oxydation. Le magnétisme des minéraux qui
précèdent doit être attribue au fer et au cérium,
car d'après Faraday le cérium est magnétique.;
cest en effet ce que j'ai eu l'occasion de vérifier;
ainsi j'ai constaté que du sulfate de cérium trèf-
pur préparé par mon ami M. de Marignac adhé-
rait à l'électro-aimant. J'ai en outre constaté de la
même manière, au moyen de sulfate de lanthane
très-pur que je dois également à l'obligeance de
M. de Marignac, que le lanthane serait magnéti-
■■»"
p. 47. — Nouvelles recherches relalives à-factionda ma-
^étisQie sur différents corps (E. WarlQ^ann).
(a) ^erma^D. (Comptes rendus des travaux decbiini^ 9
par M. Ch. Gerhardt ; 1848.)
48a l'OUVOIR MAGNÉTIQUE
que, mais qu'il le serait beaucoup moins que le
cérium.
AeiioBdMraehei -;- Il importe d'observer que, d'après ce qui
nr raigaille. précède, les minéraux qui composent la pâte
de la plus grande partie des roches, ie\i que
le feldspath, l'amphibole, lepyroxène, le dial-
lage, le péridot, le grenat et mêm» le mica , sont
magnétiques et tendent à dévier* une aiguille
aimantée à laquelle on les présente avec uae
certaine force; cette force est très-faible, il est
vrai , mais elle dépend à la fois de leur pouvoir
magnétique et de leur masse; aussi , bien que le
pouvoir de cps minéraux soit généralement peu
élevé, leur masse dans l'échantillon essayé est sou- *
vent assez grande pour produire la déviation, ei
, j'ai constaté, par exehaple, que cette déviation
peut même avoir lieu quand on présente à l'aiguille
quelques gramme^e feldspath du porphyre vert
antique ou une certaine quantité d amphibole , de
pyroxène, etc. U résulte donc de là qu'on ne sau-
rait conclure, comme on le fait ordinairement,
3u'une roche contient du fer oxydulé de ce qu'elle
évie l'aiguille aimantéf.
^^Mteriû^ 11 est facile de voir que dans les minéraux sili-
cates, de même que dans les minéraux non silica-
tes, le pouvoir magnétique varie généralement i
peu près dans le sens de la richesse en fer, en
manganèse, en cérium, etc., ou en métaux ma-
l^nétiques : il diminue d'ailleurs à mesure qu'ils
renferment une quantité plus grande de silice,
d'alumine, de chaux, d'eau, de fluor, etc., c'est-
à-dire de substances dans lesquelles Faction ma-
gnétique estnuUeou du moins extrêmement faible,
tandis que Taction diamagnétique prédomine.
Les minéraux silicates qui ont un pouvoir ma-
gnétique élevé renferment simultanément du prot-
w
DES MINÉRADX BT DBS ROCHES. 4^3
oxyde et du sesquioxyde de fer comme Toxy de ma-
gnétique, mais la réciproque n'ar pas toujours lieu.
Les minéraux qui deviennent facilement élec-
triques par la chaleur, tels que la tourmaline»
l'axinite, etc., et qui contiennent en combinaison
des substances magnétiques , ont cependant un
pouvoir magnétique triès-^faibb , et qui parait dé-
pendre surtout de la proportion de ces substan«-
ces : les propriétés électriques et magnétiques
d*un minéral sont donc indépendantes Tune de
l'autre.
— Les recherches de Coulomb , ainsi que celles Unirmaiiié
de MM. Arago, Becquerel, de Haldat, Faradav/" "»«n<«Mie.
Pouillet, de laRive,Reich, Plùcker, Poggendorft\
Oerstedt, fiança ^Zantedeschi, etc., ont démontré
l'action exercée par les aimants sur tous les corps :
mais on voit en outre, d'après ce mémoire ^a), que
la plupart des minéraux qui composent Vécorce
terrestre ont un pouvoir magnétique sensible leur
étant propre et qui , bien que généralement très-
faible , peut cependant être facilement déter-
miné (è).
Il résulte d'ailleurs des nombres obtenus pour '« 'j'Mjjj'tw
pouvoir magnétique du fer et de ses produits mé- '"'Slqn».
tallurgtques (c), ainsi que pour les minéraux qui
viennent d'être passés en revue, que généralement
^uand une substance magnétique se combine avec
(a) Voir aussi Ann. de Cb. et de P^s., III' série, -
t. XXV, p. 202.
(6) J'ai également sonmis à Tappareil un grand nombre
de sels de fe^rnuycr ^co^ni^ et j'ai constaté en partica-
lier qno les protochlorares de fer et de chrome sont for-
tement magnétiques.
(c) Sur le pouvoir magnétique du fer et de ses produits
métellnrgijqaes. (Ânnalesdes mines, Vsérie, t.XIY^p. 81).
4^ POVYOIR HJlGIfâTlI^VB
uoeeutre qui l'est faiblement y le pouvoir magiléti<*
que du composé est plus petit que le pouvoir moyen
calculé d'après la proportion et d'après le pouvoir
magnétique des composants : de même quand une
substance fortement magnétique se combine avec
une substance diamagnétique, le pouvoir magné-
tique du coïiiposé ^st très-pelit relativement à
celui de la substance magnétique composante.
Le pouvoir magnétique d'un minéral n'est donc
pas une moyenne entre les pouvoirs de chacun de
ses composants et il est évident, d'après ce qui a
été dit antérieurement, qu'il ne saurait être attri-
bué à un mélange d'un composé ferrugineux : j'ai
même fait observer plusieurs fois, soit pour les
minéraux non silicates, soit pour les minéraux si-
licates, que le pouvoir variait quelquefois en sens
inverse de la teneuc en fer ou en métal magnéti-
que; par conséqueut le pouvoir magnftique con-
stitue bien pour chaque substance une propriété
spécifique.
Inflaeneeda Dans ce mémoire, j'ai eu à plusieurs reprises
r^criiullln. ^occasion d'insister sur ce fait important que le
pouvoir magnétique d une même substance est
Kenucoup plu» grand lorsqu'elle est à Tétai cris-
lallin que lorsqu'elle est à l'état terreux, et qu'il
est d'autant plus grand que Tétat cristallin est
plus développé : c'est ce que j'ai fait ol)server etf
particulier pour le fer oxydulé, le fer oligiste , le
. Fer carbonate, eîc. ; pour le sesquioxyde de fer le
pouvoir peut même varier à peu près dans le rap-
port de I à 5o. Il résulte de là que le procédé qui
a servi à la détermination du pouvoir magnétique
doit être regardé comme suffisamment exact pour
le but que je me proposais , bien qu'il n'ait pas la
• iMrécision de ceux qu'on emploie habituellement
dans les recherches dé physique : il a d'àiUenrs
VM mvinAvk n dm aocam. 4^
«
Fitaiitage de 6*appliquer fâcilemettt h des iwbfttfein-^
cesquon peut n'avoir qu'f!ti très-petite quantité ,
comme c est le cas pour beaucoup dû mioéràut.
Depuis que ce travail est terminé , deé reclier-
cheâ itoSportantes de MM. Pliickeret Faraday Obi
démoutré que l'action eJ^ercée par un aimant hixt
un corps cristallisé est extrêmement cbniplete.
En eft'et) ces. savants physiciens di^tibgiieht :
1* l'action tnaenétique proprement dite, qui est
attractive; i* Faction diamagnétiqué, qui est rè^
pulsive; 3* des actions lenfint à l'état cHstallin et
paraissant s'exercersurtout sur lesaiesdescristauk;
elles soûl tantôt attractives (a) et tantôt répul-
sives (&), suivant la nature de la substance.
Lorsqu'on présente la poudre d'ubé substaldfc
cristallisée à un aimant, toutes bes actions sont fen-
coriQ mises en jeu, sans même en excepte)^ les dei"^
nières ; car les grandes différences trouvées poUtr
le pouvoir magnétique d'une même substance,
suivant que son état cristallin est plus ou moins
développé, démontrant que si les actiobs tenante la
cristallinité sont atténuées par la pulvérisation,
elles ne sont cependant pas détruites poui^ des
poudres ayant le grain de celles que j'ai employée^
dans mes -expériences; on conçoit d'ailleurs que
(o) Faraday. Philosophicalinagariflié^ janv. iBM^s^
M. Faraday a reconnu qo^ao cristal de MsÉiuth, d'«ili«'
moine , d'arsenic se place de manière que aoa axe soit fià-
rallèle à la ligne des pôles de l'électro-aimant.
(6) Plûcker. Poggendorff. Ano., t. LXXII» |k 848. —
M. Plûcker a démonlré qu'un cristal de tourmalîM^ éê
quartz , d'émeraode , etc., se place de manière que son aie
^ipeiTf$ndieulair$ à la ligne des pMes de l'électio-aimanl.
486 POUVOin MAGNÉTIQUE DES MINÉRAUX.
plus le grain d'uoe substance cristallisée est petit
plus ces actions sont petites , de plus , son pouvoir
magnétique, qui diminue aveclerajondu grain (a)y
doit tendre peu à peu vers une limite qui est le
fiouvoir de la même substance à l'état amorphe ;
es actions teuant.à Tétat cristallin sont donc
représentées et même mesurées par l'eiAsèsdu
{mouvoir magnétique de la substance cristallisée sur
e pouvoir ofe la même substance non cristallisée.
ije pouvoir magnétique lui-même, d'après la
définition c(ui en a été donnée, résulte d actions
très-complexes, développées par Taimant, dont
les unes sont attractives, tandis que les autres sont
répulsives; mais, quoiqu'il en soit, il représente
ToKcès des premières sur les secondes, il définit et
il mesure une propriété spécifique particulière à
c|pque substance etintimement liée à son magné-
tisme, ce mot étant pris ici dans son acceptation la
plusétroite; en outre, il dépend de la composition
intime de la substance, de son état cristallin et ;1 se
laisse exprimer en nombres avec une exactitude
suffisante eu égard aux variations qu'il présente
dans des substances ayant la même composition
chimique.
Enfin, s'il n'est pas aussi^constantque d'autres
propriétés physiques, il caractérise néanmoins un
minéral en faisant connaître le développement de
son état cristallin., il donne des indications sur sa
richesse en fer ainsi que sur. l'état d'oxydation ou
de aulfuration des mentaux qui y entrent en combi-
naison et il peut même servir à le distinguer
d'autres minéraux.
(a) Delesse. Annales des mines, 4' série, t. XIV, p. 8i
et suivantes.
LOIS, DÉCRETS n ARRÊTÉS
CONCERNANT LES MINES, USINES, ne.
DEUXIEME SEMESTRE 1848.
Décret de V Assemblée nationale^ du 6 juillet 1818» AMoeiallomeih
qui oui^re un crédit de 3 millions y destiné à être '■"• ^^'ÎÎJ» *2
reparu entre les associations librement contrac^ f^^t^,
tées soit entre ouvriers , soit entre patrons et ou-
yriers,
L'Assemblée nationale, yoolant encourager l'esprit
d'association sans nuire à la liberté des contrats, dé-
crète :
jért. i". Il est onvort au ministre de Tagriculture et
du commerce un crédit de 3 millions de francs, destiné
i être réparti entre les associations librement contrac-
tées soit entre ouvriers, soit entre patrons et ouvriers.
Art. 2. Le entant de ce crédit sera avancé, à titre
de prêt, sur l'avis d*un conseil d'encouragement formé
par le ministre, et aux conditions réglées par le même
conseil •
Art. 3. Le compte annuel de la répartition du crédit
sera présenté à 1 Assemblée nationale, avec un rapport
raisonné du conseil d'encouragement sur les associations
auxquelles s'appliquera ce crédit, pour être soumis à
Tcxamen d'une commission spéciale.
Art. 4. Les contestations entre les membres de ces as-
sociations qui proCteront du crédit seront portées devant
le conseil des prud'hommes.
Art. 5. Les avances autorisées par le présent décret
sont indépendantes des insiiluiions de crédit qui auront
pour but de favoriser le travail agricole et industriel.
Tome Xir. 1848. 33
488 HÈCREJS BT ARAÊT»
Assodalions Décret </e réassemblée nationale j du {^juillet 18^8,
d*ouvrifr8 pour corwei^ttoâit les aâsocial'ions d'oui^viers pour les
les travaux pu- . , , , . -'^
biles. entreprises de tra^^aux publics.
L^Âssemblée nationale a adopté le décret dont la teneur
sait :
j4rt l*'. Le ministre dca itaMiyaQX fciblics est autorisé
à adjuger ou à concéder aux .assoçi|klj003 ^J'puvrîers les
travaux publics i}ui en ser-Mt -8«ise#pmlès« iJn règle-
ment d'aaministration publique déterminera la nature
des travaux à adjuger ou à concéder, la forme et les con-
ditions des adjudications ou des concessions (1).
Ce r^lemeni sera pj^blié dau^ J^ Aà^ai à'u^ n^ioîs , à
dater de la promulgation du présent décf et.
j4rt. 2. Pour étxe admises à soumissionner une entre-
prise de travaux publics , les associations doivent préala-
ttement jus^fer auprès de l'administration , de Tacte
contenant les conditions auxquelles Tassociation si'est for-
mée , lequel acte stipulera notamment la création d'un
•fonds de secours destiné à subvenir aux besoins des as-
sociés malades , ou qui seraient ble«sés par suite de l'né-
cution des travaux, des veuves et enfants des asso-
ciés morts. Il sera pourvu à ce Tonds de secours par nue
retenue de Si pour 100 an moins sur les sa.la?res.
Mines de zinc, >df/T^fe du Président du conseil^ fih$rgç dt4 poifyoir
î!rè?!r"!' Vuim c^ôcatif, en date J«£ 27 JMilht 1848, qm accorde
métaux de la à MM. Aiigu&te S^iWE, Scipion^-AçlfiwXMle) Ml-
Crolx-de-Pa- jujn,, Simon Thérond, Michel Gautier, Jean ti«c
dit HuGUET, Jean Mathieu, Théodore FoHTAia,
réunis en société, la concession de mines de zine^
de plomb argentifère et autres métaux^ te fer
excepté^ dans les communes de Saint-Félix-«
pALiÈREset de Thoiras, arrondissement rfw Vigah,
de GoRBÈs» d'XnDVZECtde Tornac, arrondissemeiU
d'AhAis (Gard.)
( Extrai t. )
^rl. 2. Cotte concession, qaiprieo^lraie lMU]l4el«0»'
(l) Voir l'arrêté du prteidenl da conseil, chargé du pooTOir eié-
meut a« pteaianaexé au présent arréié ,.aîo&4 qa'U snil^
•avoir:
Par nue ^(q de lîffnes droites allant de la Bar^guetle^
point A 4ti plan ? à PaillereUe , point B $ de ce point pii
Slas neuf, pointe ) de ce point au Cadeyer, point Uf cb qa
point &Barafart< point E; de ce point auii Arnaud», l^int
F ; de ce dernieir.yoint à la BaragoeUe, point de départ ;
Lesdtif » limite» f enfermant une étendue auperficiciki
d« dfs kili^mèires carcé^f quaranta-hiiit hectares.
ArL 4. Les droits attribués aux propriétaires de U
rarlaee, par les art. 6 et 4â do la loi du 21 avril 1$t(^, sur
le produit des mines concédées , sont réglés : V k um
rente de dix centimes par hectare pour tous les terrains
compris dans la concesaion^ 2° à une rétritiution égale à
la v£de«ir du centiènie des minerais bruts extraits, lafueUci
9era payée aux propriétaires sur les terrains desquds
rexploitationaura lieu , et pendant le temps qua cette opé-
ration s'opérera sur leurs terrains.
Cette dernière rétribution sera acquittée tons les mois
par les concessionnaires au propriétaire du sot, d'aprôa
la valeur des minerais^ qui aura été estimée de gré à gré
antre les parties ou à dire d^cxperts.
^r/. 13. La présente concession ne préjudicie en rien
aux dtoits acquis aux concessionnaires des mines de fer
salforé de Paliéres et delaGrevauillère, par le décret de
29 décembre 181â et TordoiNiance du l^'mai 18^2, dut
Télendue aujourd'hm concédée pour le 2inc, le plomnel
aatres métaux ^ de pratiquer toutes les ouTerÈurea qui
seront l'econnues utiles à Texploitation des gites de fer,
soit orès de la surface, soit dans la profondeur, sauf Tan-
plicalion réciproque , s'il y a lieu , des dispositions m
rart. 45 de la loi du 21 avril 1810.
Cahier des charges de la concession des mines de zinCj
plomb et autres métaux de la Croix-db-Paliéres.
(Extrait.)
u^rA 24. Les concessionnaires seront tenus de soufifirir
cnUf, en date du 18 août ISiS, ci-après, page 510, et ta eircaWre
da minîBtre des travaux publics, da St da iii4me^moi0,|page oas^
4go DBCRVrs bt aiir£té8
toutes les oarertares qai seraient pratiqaées pour Tex-
ÊVoitalion des mines de Ter sulfuré de Palières et de la
rrevauillère par les concessionnaires de ces dernières
mines, ou mémelepassageàtravers leurs propres travanx»
s*il est reconnu nécessaire ; le tout , s1l y a liea , moyen-
nant une indemnité qui sera réglée de gré à gré oo à dire
d'experts. En cas de contestation sur la nécessité ou l'u-
tilité de ces ouvertures, il sera statué par le préfet, sor
le rapport des ingénieurs des mines, les parties ayant été
entendues, et sauf le recours au ministre des trannx
publics.
Art, 25. Si Texploitation des gttes de zinc, plomb et
antres métaux, objet de la présente concession , fait re-
connaître qu'ils s'approchent des glles de fer de Palier»
et de Grevauillère, les concessionnaires ne pourront ex-
ploiter que la partie de ces gttes où l'extraction sera re-
connue n'offrir aucun inconvénient pour les mines des
concessions de Palières et de la Grevauillère, siluées.dans
le voisinage de la Croix-de-Palières. En cas de contesta-
tion à ce sujet , il sera statué par le préfet, ainsi qu'il est
dit à l'article ci-dessus, et les concessionnaires devront se
conformer aux mesures qai seront prescrites par Tadmi-
nistration dans l'intérêt de la bonne exploitation d^ deux
substances.
Art. 32. Les concessionnaires ne pourront établir des
usines pour la préparation ou le traitement minéralor-
^fue des produits de leurs mines, qu'après avoir obleoa
une permission à cet effet, dans les formes détermiiiéei
par les art. 73 et suivants de la loi du 21 avril 1810.
JineideRancfè*^^'*^^^^^ mmijtre des trauaux publics ^ du Zijuil-
— let 18(^8, concernant les travaux de reboisement
^^ISmSl ïe'Sî ^^ ^ forêt domaniale de Sem^ mis a la charge de
forêt de Sera. t exploitation des mines de fer de Ramcdb (Ariége),
Le ministre des travaux publics ,
Yu le projet présenté pour le reboisement de la fcnrét
domaniale de Sem, département de l'Ariége, dont les
produits sont, depuis longues années^ aSis^tés en partie
au service des mines de fer de Rancié;
La délibération , du 24 janvier 1 S47, des maires des huit
commtmes concessionnaires desdites mines ;
SUR LES MIRES. 49 1
CeDes des 18 et 28 mars suivants, par lesquelles les
eoQseils municipaux des communes de Sem et de Yic-
dessos, également osagères de la forêt, déclarent con-
sentir à pe que la commune de Sem contribue pour deux
dixièmes, et la commune de Yicdessos pour un dixième,
dans les frais de main-d'œuvre du reboisement ;
Les rapports, des 14 et 16 juin 1847, des ingénieurs
des mines ;
L'avis du préfet , du 30 du même mois;
L'avis du conseU général des mines, du 10 décembre
1847;
La lettre du 22 juin 1848, par laquelle le ministre
les finances fait connaître qu*il approuve le projet de re-
boisement;
Vu le r^Iement général annexé à l'ordonnance du 31
mai 1833 qui a institué la concession de Rancié ;
Considérant que les communes de Sem el de Yicdessos
ayant consenti à participer aux dépenses de main-d'œuvre
jusqu'à concurrence de trois dixièmes , les autres sept
dixièmes doivent être mis à la charge de rétablissement de
Rancié, cetle quote-part étant en effet en rapport avec sa
consommation ;
Considérant que la portion des travaux qui incombe-
ront ainsi à cet établissement doit être assimilée aux tra-
vaux extraordinaires, dits de corvéesj dont il est fait men-
tion dans l'art. 65 du règlement précité;
Arréle :
jért. i". Les travaux de main-d'œuvre pour le reboi-
sement de la forêt domaniale de Sem , mis à la charge de
Tcxploitation des mines de Rancié , dans la proportion
de sept dixièmes « seront exécutés par corvées , d'une
manière analogue à ce qui est prescrit par l'article 65
du règlement général annexé à rordonnancc du 31 mai
1833.
jiri, 2. Le préfet de l'Ariége déterminera par un règle-
ment particulier, qui sera soumis à notre approbation , le
mode d'exécution du présent arrêté.
Signé RECURT.
Arrêté du Président du conseil , chargé du pouvoir ^\^j^ ^ ^ ^^
exécutifs en date du S août 1848, qui accorde auQiaaipigDeollei
492 DÉCRBTS ET ARKÉTÉS
citoyen Jean-Aaj^uste-Frédéric Vivehot-Lamy,
gérant de la société constituée par acte passé le
23 novembre 184-5 devant 3/' Bastien^ notaire à
Nancy, la concession de mines de fer oôlitique
situées dans les communes de Champigneulles et de
Maxéville, arrondissement de Nancy (IMeurlhe.)
( Extrait. )
Art. â. Cette concession , qui prendra le nom de conr
cession de ChampigneuUes ^ est liittitêe, conformémcat
au plan annexé au présent arrêté, ainsi qu'il soit,
savoir :
Au Nord-Est^ par nne ligne droite partant du point
P, intersection de la route nationale de Nancy à 31etz
avec la limite des territoires de Champigneulles et de
Frouard , et aboutissant au point O, intersection de la
même route avec la limite des territoires de Cbampi-
gneuUes et de Maxé ville;
Au Sud^JSst , par une ligne droite partant dudit poiot
0 et aboutissant au clocher de l'église de Maxé?iUe,
point S ;
Au Sud'Oîiest, par une ligne droite partant dodil
point S et aboutissant au point R , jonction des chemins
de la Chasse et de la Papeterie ;
Au Nord' Ouest , par une ligne 'droite, menée dudit
point R au point de départ P ;
Lesdites limites renfermant une étendue snperGcielle de
quatre kilomètres carrés, vingt-sept hectares.
An, 5. Les droits attribués aux propriétaires de la SQ^
face, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont réglés à une ré-
tribution de dix centimes par hectare de terrain compris
dans la concession.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti*
pulations contraires qui pourraient résulter fle conven-
tions anlërieures entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de far
de Champigneulles.
(Ettrdit.y
Art. 2. Les concessionnaires ouvriront au point A du
StJR LES MINB8< 49^
plaa , aa «mt de ebaeanc des deax covehes^ des galeries
perpeEidienlaires à la direction de la colline, de manière à
ce que la galerie supérieure soit toujours en ayant de
25 mélres sur celle du dessous.
Lorsqu*on aura pénétré de 50 mètres sur la colline à
patlir du front de rexcavation X^ on ouvrira à chaque
étage deux galeries , une suivant la direction et Vautre
suivant la pente des couches.
jfrt. 8. Les concessionnaires ne pourront pratiquer
aucune ouverture de travaux dans les boiâ communaux
ou domaniaux , avant qu'il ait été dressé contradictoire-
médt prôcès-verbal des lieux pat leis agents de Tadmi-
nistration des forêts, afin que Ton puisse constater, au
bout d'un an, et successivement chaque année, les indem-
nités qui seront dues.
LesdeUais extraits de tes travaux seront déposés aussi
près qu'il sera possible de Ventrée des mines , dans les
endroits les moitiàdommageâMes,lesqnels seront désignés
par le préfet sur la proposition des âlente forestiers lo-
caux , les concessionnaires el Vingénieur de^ mines ayant
été eûtendus.
j4ri. 9. Les concessionnaires seront civilement respon-
sables des dégâts commis dans la forêt par leurs ouvriers
ou par leurs bestiaux dans là distance tiiée par l'art. 81
du code forestier.
jjrt. 4o. Loi^que les concessionnaires abandonneront
ùtïe ouverture de ûiine, ils pourront être tenus de la faire
cotablck* en niveraht ïè tcf rain , et de faire repeupler ce
(ertain en esseùcé de bois convenable au sol. Cette dispo-
sition sera ot-donnée, s'il y a lieii, ^ar un arrêté du préfet,
sur ië rapport des agents dé VadùQinislration forestière et
de Vingénieur des inlnés , ïéà concessionnaires ayant été
ëtiténdus, et sauf recoui*s devant le ministre des travaux
publics.
^ri. lé. lés concessionnaires seront tenus de fournir |
autant que leur exploitation le permettra , à la consom-
mation des iisines établies ou à établir dans le voisinage
avec autorisation légale. Le prix des minerais sera fixé dé
|;ré à gré ou à dire d'experts , ainsi qu'il est indiqué en
:art- 65 de la loi du 21 avril 1810 pour les exploitationà
de minières de fer.
Art. 19. En cas de contestation entre plusieurs maîtres
494 DÉCRETS ET ARRÊTÉS
de forges, relatÎTeroent k leur approvisionnement enint-
nerai, il sera statué par le préfet, coaforméaieatàrarU64
de la même loi.
/"
MlnM du fer de j4 frété du Président du conseil , chargé du pouvoir
Dcffrière-la-Pare. exécutifs en date du 3 août 1848, oui accorde à la
compagnie du haut -fourneau de Rioupêroux, re-
préseniée par le citoyen Dumas, directeur^gérantj
la concession de mines de fer situées dans la
commune de VizitLE, arrondissement de Grenoble
(Isère).
(Extrait.)
jért. 2. Cette concession , qui prendra le nom de eon-
cession de Derrière^le-Parc, est limitée, conformément au
plan annexé au présent arrêté , ainsi qu'il suit , savoir :
j^u Nord et à VEst^ par le chemin du Rivoiran , depuis
sa jonction M avec le chemin de DrrrIère-le-Parc jus-
qu'au point N, où il traverse le chemin conduisant à Se-
chilienne;.
jIu Sud , par le chemin de Séchilienne, depuis le point
OÙ il est traversé par le chemin de Rivoiran jusqu*à la
rencontre B du ruisseau du M-iniquet ;
j4 rOuesi^ par une lijrnc droite partant du point de
rencontre du chemin de Séchilicnne avec le ruisseau da
Maniquet, et allant joindre Texlrémité Sud, point A ,da
chemin deDerriére-le-Parc; Laquelle extrémité est située
dans la terre du sieur Pierre Coquet, dit la veuve; ct,i
partir de là, par le chemin de Dcrriére-le- Parc jusqu'à
sa jonction avec celui du Rivoiran , point de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue superflcielle
de trente-quatre hectares, cinquante ares.
j^rt. 5. Les droits attribués aux propriétaires de la sur-
face, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont r^lés à une ré-
tribution annuelle de cinq centimes par hectare.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
SUR LES MINES. 49^
Jfrété du Président du conseil^ chargé du pouvoir ^Jîï^^ **
exécutif, en date du 3 août 1848, qui accorde à ««»•
la compagnie du haut-fourneau de Rioupéroux,
représentée par le citoyen Dumas, directeur-gé-
rant, la concession de mines de fer situées datts
la commune de Vaulnavets-le-Bas, arrondisse-
ment de Grenoble (Isère).
( Extrait.)
Art. 2. Cette concession, qui prendra le nom de cùHr
cession des Halles , esl limitée , conformément au plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit , savoir :
j4u Nord, par le chemin des Meynards aux Roberts,
depuis son intersection M avec le ch(*min des Âlloux à
Rochefort, jusqu'à l'angle Nord- Est A du bois du sieur
François Arnaud ;
A l'Est, par une ligne droite menée de l'angle Nord-
Est dudit boisa Tangle Sud-Est B de la terre du sieur Jo-
seph Guimet, sur le bord du sentier de TEchellin ;
Au Sud^ par le sentier de l'Echellin, depuis le point
précédent jusqu'à la rencontre , au point N , du chemin,
des Âlloux à Kochefort;
A r Ouest , par ce chemin , depuis sa jonction avec le
sentier de FEchcllin jusqu*à son intersection avec le
chemin des Mt^ynards aux Roberts , point de départ ;
Lesdites limites rrnrermant une étendue superficielle
de vingt-six hçctires , trente-trois ares.
Art. 5. ( Comme l'article 5 ci-dessus de ParrSté relatif â
la concessitm de DERaiÈRfi-LB-PARc. )
Cahier des charges de la concession des mines de fer
des Halles.
(Extrait. )
Art. 2. Pour continuer l'exploitation du filon appelé
les Halles, les concessionnaires prolongeront aussi loin
Jue possible, vers le Nord-Est, la galerie d'allongement
êjà e\i!(tante à l'étage inférieur des travaux acluels.
Cette galerie n'aura pas plus de 2 métrés de largeur sur
3 de hauteur. Elle sera menée avec la pente uniquement
4§d DÉCRITS ET àRBÈTES
nëoesseire à l'éeoiil^ëkii de f eati. Le massif de miiierif,
situé auHlessa^^ sera cfxploité par gradhis reàyer»^, eu
laissant des piliers ea Dombre suffisant pour eaipôcher le
rapprochement du toit et du mur. Les détails de ce mode
céderai d'exploitation seront ùxés par le préfet, sur le
rapport des ingénieurs des mines , les concessionnaires
entendus.
Minei de fer Arrêté du Président du conseil j chargé du pouvoir
de MéMge. exécuiif^ eri dùte du » aoât iSkS, qui aeèordé à la
bompaçriië dU hàût-^fourneau de Rioncr^ènotii, re-
présentée pdr le citoyen Dumas, directùuf-^eêrani^
là concëèsion de mines de fer situées dans la com-
mune de Saint-Pierre-dè-Mésage, arrondissement
at Grenoble (Isère) .
( Extrait. )
Art. 2. Cette concessioii, qui prendra le nom de cm-
cmioti de Mésage, est limitée, conformément au |rian an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit , savoir :
j4u Nord^ par une ligne droite longue de 738 mètres,
irieuèe de Tangle Mord-Ouest A de la tei*rc du sie«ir Fran-
çois Gerin ^ à Fangle SudrËàt B du boî« èfiàtaigneraio
&d sieùr Amat» sur le bord du chemin dés Combes, et,
à partir de ce point , par le ehemîn des Combes josqa'i
son interscetion avec te rûissëaii de Laflrejf poim £ da
plan;
A VEst , par la rive gauche du ruisseau de Laffrey, de-
puis sôh intefsèfction avec le chemin dèà Combes jus-
qu'au point D situé à 3^5 inètres en amont du pont de
Lonta, dans le bois de futaie du sieur Allard-Culats;
Au Sud, par une ligne droite menée du point précé-
dent à Tan^le NordOtiest C dé la maison du sfbur Alhird-
Gitlats;
A V Ouest, hA ttne li^he dirbfie p^fôifl ûS l'ÉAIIe Nord-
Oaèât dé la maison dâ sietir Alldrd^iaiit^; «( Mfaftt àbôti-
tit à rangle Ndrd^Ofaëst de la tetfè M sièfit FHnçdIs
6èKiii ; point de dêpiari ;
r
LeÉâHéÉ tfmf (ë^ f (mfef imriit me élendue ^fierEdelle
de Ifuâr&ntc hcclàk^ës, soiHalfte-dix srcs.
jiti. 5. (Cofhfrte rdrt. S <n-drti«is de i'ufréW rtlmêifàla
concession dé DER^iÈAs-LE-Putc].
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de Mésage.
( Extrait. )
j4fk â; Pour cenlinuer Texploitalion du filon cfit c^e
Mésage^ (« protoBgcra jusqu'à la rencontre du minerai
la nouvelle galerie qui a été commencée au-dessous des
aMîéiys IravattX , el qui est destinée à servir à la fois à
Textraclieir du miaerai et à i'écoulemeat (fe l'eau. Cet(^e
glile^ie sera boisée suivant les régies de l'art , partout ou
il sera besoin, et menée ayec la pente uniquement néces-
saire pour Fécoulenient de Teau. Son emplacement , sa
direction, afhisi qtié sés dfttfènsions en lanr^ear et hàuTeur^
seront fixés par le préfet, sUif le rapport des ingénieurs
des mines, les concessionnaires ayant été entendus.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir Minei de fer
exécutif, en date du 3 août 1848, qui accordt) à «*" V*"-
Id coMpaghie du haut'^fyameou de Riotfi^Éitovii,
téprésehtée par le citoyen fhsytus, dirocieur- gé-
rant y la concession de tninôÉ de fèr àùuéW^ âaiîs
la commune de Vaulnav£ys-le-Bas, arroiidisii^^
ment de Grenoble (Isère) .
(Éxti-iit.)
j4rt. % Cette concession, qui prendra le nom de con-
session du Van y est limitée, conformément au plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
yen Nord el au Nord-Est, par une ligne droite' |l^2(rtant
de l'exlrémilê NoM diîs bâlînicrir^ du sféuf PièWé Ma-
thieu ; point A , et allant joindre Taàglë Slud d'Ufie terre
appartenant également au sieur Pierre Mathieu et située
sur le bord du chemin d^exploltalion du bois communal ,
•fr) à partir d^ là , pa? ledit c^ifinin d'exploitation jusqu'à
lidngle Sud-£st Gdu boiscommuiial, ^equel angle sert de
limite eaireles^cOBimuaes de Sécailienue et Vaulnaveja j
498 DâCBBTS BT AEBÉTÉS
Au Sudr-Eii^ par one ligne droite menée de Tangle
Snd-Eét du bois communal à l'angle Sud-Ouest D du
bois du sieur Plalel , point situé à l'intersection des li-
mites de Vaulnayeys, do YiziUe et de Sédiilienne ;
Au Sud eîauSud-Oueiiy par le chemin servant de
limite entre les communes de Vaulnaveys et de ViziUe ,
depuis Fangle Sud-Ouest du bois du sieur Platel jusqv^i
la rencontre E du chemin de Ghachattier à Montsean ,-
A F Ouest et au Nord-Ouesi , par le chemin de Ghacfatt-
tier à Montseau j depuis sa rencontre avec le chemin
précédent j usqu'à Textrémilé Nord des b&timents du sleor
Pierre Mathieu , point de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue superOdelle
de trentendeux hectares, quatre-vingt-dix ares.
Ari. 5. ( Comme F article 5 ei-dessus de V arrêté réiaiif à
la ameenum de DERRifesB-LB-PAac. )
Cahier de$ charges de la concession des mines de fer
du Yan.
( Extrait. )
Art. 2. Pour continuer l'exploitation du gtte appelé
le F'an^ les concessionnaires ouvriront une nouvelle ga-
lerie au-dessous des travaux actuels , pour servir à la
fois k l'extraction du minerai et k Fécoulement de l'eau.
Cette galerie sera boisée , etc. (La suite comme à Farticiei
ci-dessus du cahier des charges de la concession de lU-
SAGB. )
HlMi de fer Arrêté du Président du conseil, chargé du poutfoir
do Ytraay. exécutif, en date du 3 août 1848, oui accorde à la
compagnie du haut-fourneau de nioupésooxy rs-
présentée par le citoyen Domas, directeur-gérant^
la concession de mines de fer situées dans la com-
mune de Vaulhavets-lb-Bas, arrondissement de
Grbmoblb (Isère).
(Extrait.)
Art. 3. Cette concession , qui prendra le nom de co»-
cession du Femag^ est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté , ainsi qu'il soit, savoir :
SUR US MINES. 499
AuNcrd et eu Nord-Est, par le chemin des Mejnards,
depuis son embrânch^enl M avec lecbeonin de ViiiUeà
Yaulnayeys jusqu'à la rencontre M du ravin du Bessat;
k pariîr de ce point de rencontre , par le ravin du Bossât
i'osqu'à son intersection O avec le chemin des Allouz à
lochefort , et, à partir de ce dernier point, par le chemin
des Alloax jnsqo'k l'angle Est de la terre du sienr Fran*
çois Amliand , point A du plan ;
A VEêt, par une ligne droite menée de l'angle Est de
la terre du sieur François Amband à l'angle Sud-Est de
la maison du sieur Jacques Rsffin^ point B ;
Au Sud, par une ligne droite joignant Tangle Sod-Est
de la maison do sieur JacqnesRainn, au point de jonction
C du chemin de Yizille à Vaulnaveys avec le chemin qui
conduit aux bâtiments Riveron ;
A l* Ouest, par le chemin de Vizille à Vaulnaveys, à
|Nirlir du chemin qui conduit aux bâtiments Riveron ,
jusqu'à l'embranchement avec le chemin des Meynards,
point de départ ;
Lesdiles limites renfermant une étendue superfidelle
d'un kilomètre carré , vingt-cinq hectares.
Art,b. (Comme f article 5 cideaus de tarrité relatif à
h conceseion de DKaïuÉRB-LB-PARC.)
Cahier des charges de la concession des mines de fer
du YaBNAY.
(Extrait.) ^
Art. 2. Pour continuer Texploitalion dn filon connu
sous le nom du Femay, les concessionnaires ouvriront
une nouvelle galerie destinée à servir à la fois à Textrac-
tion du minerai et à Técoulement de l'eau. Celte galerie
sera boisée , etc. ( Comme à CarU 2 ci-^dessus du cahier
des charges de la concession de Mésags.)
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir Mlos&ejeê
exécutif, en date du 3 août 18t8, aui accorde aux >"• da^ "*
citoyens Auguste-Jean-Bapliste-Xavier Prinet et
Pierre-Aimée Lissot la concession d^ une mine de
sel gemme située dans les communes de Gouiuenàns,
$0O DBeftBTi BT AlBÊTÉS
du VaL-DB-GoVHEWAVS, 4g t4 VHAQKViÇ ^t l3r4THÉ«
SA?;^, arrondissemeni de Luft%(HauierTâaôiie)»
(Bxtffait.)
>#rf . 3. Ccitte oonce^tiûfi , qui pi^ndra le ponpt de caiy-
cêmon de la. mine de ^l gemmé 4fi9 SffPimif ^ Umitéei
conformément au plan aQii0]|ê au^pr^^t n^irélCit WH
dull SUfll, SB VOIP :
Au Nûrd-Sit^ par uae licii«i droite VP^e du cbxihçr
du Yal-de-GoBfienàn^ > poiat I du ptap» au docber de 1|
T>êrîfertne , et art étée au point £', ii^lersection de Udile
Hgfne H de la ligyie FG, qui va du ckM^b^r du village f i-
(Msans à l'angle Nord^Efii de la [ejm^ de Maçrole;
A VE»t, par la ligne droite menée du point £' çv^iessii^
fiésigné au point A, où lo bord wâridioBA^ ù^, chen^iuda
Vhl-dè'-Goùhenana an village d'AthésMii atteint les U-
mHeê <te )a conoessioÉ de la mina dâ 4el geoune de Gon«
benans ;
Au Sud , par la ligne droite menée du point A au
clocher du village éfeGoubenanâ, point B du plan , la lî-
gaè AD formant ia limita IMord d^ ladite couce^sHO^ de
ouhenans ;
^u Sud-Ouest j par la ligne droite menée du point B
ci-dcsi»'es (tétermiaé au- point de dépar^ I;
Lcsdites limites renfennant une étendue superGcielle
««de deux kilomètres carj'és, quatre-vingt-dix hectares.
Art. 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
WVl^e^i p|r les ac(. 9 ?(, 4.2 de la loi du 21 avril 1810,
P^r le produit des mines concédées , ^nt réglés à dix cen-
tiniiQi^ p^f bi^(Are de (crjraia compris dans la conccs-
Çei^ disposition^ seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qiii pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre les concessionnaires et les pro-
priétaires de la surface.
Art. 7. Les concessionnaires acquitteront la rederance
fixe établie par là loi du 21 avril t8t0 et le décret <fai
â Biai. 181 1 9 ainsi qu'il Qst déterminé par Tart. 4 de la loi
du17juiQl840.
Ils acquitteront, en outre, toutes les charges relatives à
Timpût du sel.
Art. 12. La présente concession ne préjudicie en rien
^ipfc 4roU99c«ui$s^i^f:oDee(^oiwain9S/^(i|QfQiis^4eiiOQi^
de Gouhcnaj9$ et des mm^ df^ kmèiUfi 4'Âéi)Ofiiios,,daiiB
\'fiiea4ae s^lo^rikm ooncéd^ fKMiF )9 ^ » d« fwintiqiier
UM^s le^.oHyerMries, etc. {Comm 4 VwrU 13 f^|^r/tf
^^4^M^ ^ Vmrèté relatif 4 la o^ooimi^ii de9 mtm df
zinc, plomb et autres métaux de la CaoiXr<^iirSAi*iA»j».)
CaMer é$9 cknr$$s de la cmceui(m et lamine de iel gomme
des £poisss3.
(de r^rr^ d^ coQc^ession , les cances^ioQoaic^ adr<»9/9r
wr^ 9^ prpfcjt lo$ j|4ai^$ et Qoupes 4es ti:«^K«A^ e)^i«tiiQt«;
drp^^ s^f |'écbe|le d'w fnillimèlre ^ éi^mi en car^
fc^^x de di|L ei» dil^ miUiioèlres, «yee sil^Atip» {Kir rapr
port ;^|i)L I^abUntipi^, roi^to» et pheiiiî»^ , c|i»a(s ^n raytn
^«; ^q ïP^irPf PlUQur desdits trayant:.
y4rt. 3. Ils joindront aux plans et coupes montioiMés
im V»Hid% préeédeni , un mémoire ciroonsCancié Indi-
^^mni la manière dont iis entendent procéder à l'oxploî-
XatiOAi la 4U$po6tli0O générale dea travaux 4u'ii se pro
posent dlaxéGuter, la situation def troua de «opde, pufto
H galaries qu'ils voudrottl ouvrir, par rapport auE itaM-
taiions , roules et chemina, ils fuurniropt eu outre toué
les pl^DS et coupés néoessaîrea à lUKiêlKgiMice du projet.
iGes plana seront dressés de la ndéme numMre qne leeM
imnliûBfté) an Tartide précédent.
j4rt, 5. Us devropt, avant toqte e:(p)o{(ation , faire Iti
déciaratfon prescrite par l'article 51 d^ la loi du 24 avril
1806 et par l-art. B de la loi du 17 juin iè4'd.
jért. 8. Les concessiopnaires sçfpqt tcni^^, pendant
toute la durée de leur^ travaux, d'entourer d'une clôtvifp
leurs puits et trou^ de sonde. ,
y^rt. 9. Dans le cas où les travaux pi^oj^iôs par le^çQA-
cessionnaire^ devraiept $'^^fîn4r^ aqil^ ^^ )iabHatious ou
des édiOces , ces travaux: pe ppqrroQl être e^u(c$ 41u*^P
vertu d'une autorisation spéciale du préfet, donné^ si|^
le rapport des ingénieurs des naines, apr^s quç le cQpsfiil
municipal et les propriétaires intéressés aiiront 9té ei|r
tendus, et après que les concessionnaire^ aprpnl dooiip
caution de payer i'indeninité e|:jgéQ par ) article ii iel^i
loi (|u 21 avril }810. Les cpntcsljaUons rela|ivf« mi ^ la
5oa DÉCftBTft BT AKBÉTÉS
caution , soit à riodomnilé, seront portées derant les tri-
bunaux et cours, conformément audit article.
L'aulorisalioff d'exécuter les (ravaut sera refq^ée par
le préfet, s il est reconnu que rexploilalion peut com-
promettre la sûreté du sol, celle des habitants ou la con-
servation des édifices.
jirL 14. Les concessionnaires devront extraire au mi-
nimum et annuellement une quantité de 500.000 kilo*
grammes de sel , pour être livrés à la consommation inté-
rieure et assujettis à Timpùt.
Ils devront d*.ailleors exploiter de manière à pourvoir
aux besoins des consommateurs et à ne compromettre oi
la sûreté publique, ni celle des ouvriers, ni la oonserva-
tion de la mine. Ils se conformeront, à cet effet, aux in-
ttructions qui leur seront adressées par l'administration
et par les ingénieurs des mines , d'après les observations
auxquelles la visite et la surveillance des mines pourroot
donner lieu.
jtrt. 17. Dans le cas où Texploitation du sel aurait lien
par dissolution , les concessionnaires seront tenus d*exé-
cutcr tous les travaux qui seront prescrits par le préfet,
sur le rapport des ingénieurs des mines , à TefFet de dé-
terminer la situation et Tétendue des excavations sout»-
taines produites par l'action des eaux.
S'il est reconnu que ce mode d'exploitation compromet
la sûreté publique ou celle des habitants de la surface, il
Jr sera pourvu par le préfet , selon ce qui est prescrit par
'art. 50 de la loi du 21 avril 1810.
En cas de péril imminent, le préfet pourra ordonner,
conformément à Fart. 4 du décret du 3 janvier 1813,
que son arrêté sera provisoirement exécuté.
Si le concessionnaire n'exécute pas les Ira vaux prescrits,
il sera procédé d'ofRce, et à ses frais, à Texéculion de ces
travaux , ainsi q^'il est dit aux art. 4 et 5 de 1 ordonnance
du 26 mars 1843.
jirt. 23. Les concessionnaires seront tenus de souffrir
toutes les ouvertures qui seraient pratiquées pour l'ex-
ploitation des mines de hourlle de Gonhenans et des mines
de houille d'Athésans par les concessionnaires de ces
dernières mines, ou même le passage, etc. [La suite comme
d J^art. 24 ci- dessus du cahier des charges relatif d la cos-
cession de la Croix-disPali6rks.)
Jrt. 24. Si l'exploitation des gîtes de sel gemme, objet
SDR LIM MI.NKS. Soi
de la présente concession , fait rcconnaitre quils s'ap-
prochent des gîtes de houille, objet des concessions houil-
lères de Goahenans et d*Alhêsans, les concef^sionnaires
ne pourront exploiter que la partie de ces {.'lies où Tex-
traction sera reconnue n'offrir aucun inconvénient pour
les mines des concessions houillères de Gduhenans et
d'Âthésans, situées dans le v«)isinage de la mine de sel
gemme des Epoi>ses. En cas de conlostalion, etc. {La suite
comme à l'art 2) ci-dessus du cahier des charges de la
concesfiion de la Groix-de-Palières).
^r^ 3t. Les concessionnaires ne pourront établir des
usines d''stinc(>s à Téiaboralion du S(*l gemme qu^après
avoir obtenu une permission à cet effet, dans les formes
déterminées par les art. 23 et suivants de rordonnancé du
7 mars 1841.
Arrêté du Président du conseil chargé du pouuoir ualne à fer
exécutif, en date du 3 août 18W , qui autorise les dt Douiici.
citoyens Hamoir, Serret et C" à ajoutera leur
usine à fer de Dousies , commune de Miubeuob
(Nord), deux hauts - fourneaux marchant au
combustible minéral.
En conséquence, ladite usine comprendra :
Quatre hauts-fourneaux ;
Dix fours à puddler;
Quatre fours de chaufferie ; -
Et les diverses machines de compression nécessaires
au travail de rétablissement.
( Extrait. )
Art, 8. Les préposés de Tadministration des douanes
pourront exercer dans rétablissement le droit de visite,
sans éirc tenus de se faire assister d'un officier municipal.
/arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir u«lneà fer de
exécutif, en date du 3 août 1848, qui autorise /e Trith Si -Léger .
citoyen Leclerq : i^à main tenir en acti^fité quatre
Tome XIV. 1848. 34
5o4 • DÉCRET» ET ARRÊTÉS
fours àpuddler ot trois fours a réchauffer ^ quHla
établis dans son usine à fer située commune de
TRiTH-SAïNT-LÊaER (Nord), et 2' à eonslruire un
nouveaufour à puddler dans la même usina.
En conséqaeoce , la coosislaiice de rëtablissemeot est
fixée ainsi qu'il suit :
!• Huit fours à puddler j
2* Cinq fours à réchaufTer }
^ Et les machines de compression et d'étirâgô, et toi»
les accessoires nécessaires à la fabrication du far et de b
t61e.
( Extrait. )
Art. 4. Le permissionnaire ne devra faire usage dfttts
son usine que de combustibles minéraux.
Art. 9. Les préposés de l'administration des douanes
pourront eteroer dans l'établissement le droit de TMÎt^
sa» être tenus de safaîre assister d'un officier mumapal.
LiToIr à cbenl A rrêtéduP résident du conseil ^ chargé dupoUi^oireùcé-
k ?^Ch ^\V* ^'^^f' ^^ ^^'^ ^" ^ ^^"* * ^^ ' autorisant les citoyens
Sslnl-Qamafnr ^titpcre et fils et les héritière Dçplessis, à main-
tenir en activité un lavoir à cheval et un lavoir à
bras pour la préparation du minerûi de fer ^ qu'ils
possèdent près d'un autre l&vùit à bt^as permis^
sionné par ordonnance dti 22 fttaf^ 1827, An lieu
dit LE PRÉ-CHAMi?-RoT£n, daHs là commune de La
GhapelxiE-Saint-Quillain (Raute-Sâône).
Droilf de as- Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouêfoir
tSun^ircoto emcuti/,endateduiaodti»h»,qm,^ùtla,d»HU
trsDsporiéi par de navigation apercevoir sm* ta hffuHie et le coke
le caDAt latéral à transportés par te canal latéral à la Loire, àpar-
* *^^'*^' tir du 21 août 184.8 jusqu'au 1-^ juillet 1849 (1).
Le Président du conseil, chargé du pouvoir exécutif^
Maara*^idkih>
(1)0» a cbeitlié par eet arrêté à étendra te défioiitlié que lea hooflles
«t lea cokes de la Loire peuvent trouver, aur la iMaae Loire et aorles
SUR LES MtïfAi. 565
y« la loida 14 août 18â2, relatftèà là^OftsATutlionet &
rachèvement de pinsicurs canaax ;
Yu le cahier des charges anneïé à ladite loi ;
Va rordonnance du 23 mars 1845, qui a maintéila sur
divers canaux, et notamment sar 16 ôàilal latéral h la
rires de la Seine Jusqu'à Paris. Mais poot que le HitttUat àltèftdu lYA
aussi complet que possible, Il ne suffisait pas d'avoir le concours de la
compagnie des Quatre-Ganaiix , et celui du ministre des finances, en
ee qui concerne le canal latéral , il fallait aussi faire consentir à des
réductions de péage ou des abaissements de tarift les compagnies des
chemios de fer de Saiut-Eticnne à Andrezieut , d'AndrezleoJL à Roanne
et des canaux de Roanne à Digoin , de Briare et du Lolng ; enfin on
devait obtenir des exploitants du bassin de la Loire des conditions
■lodérées de vente, en retour des sacrifices consentis par les voles de
transport. Ces négociations, heureusement arrivées à terme, ont été
confiées à la commission d'exploitation des mines Ifistituée près du mi-
nistre des travaux publics.
Leur effet sera , il faut Tcspérer, d'assurer du travail aux i à S. 000
ouvriers que les extractions du basslA de là Loire emploient , et de
ranimer aussi le travail des usines et Tindustrie des transports sur une
distance de plus de 500 kilomètres. La durée du nouveau régime, bien
courte pour des entreprises commerciales , puisque l'arrêté en fixe le
terme au 1*' Juillet 18A9, sera sans aucun doute prorogée au delà de
ce délai : toutes les compagnies, si ce n'est celle Ù& Quatre-Canaut ,
ODt consenti tout d'abord à une durée plus considérable. Cette der-
nière compagnie n'a fixé un délai si court que dans la pensée qn'U
était suffisant pour que le ministre des finances revisât, «de concert
avec elle, IVnsemble de ses tarife, ce qu'elle dcftnànde aepols lôfig-
temps. Méis au fond elle adhère à des essais prolongés complets, et
même à un état permanent qui , selon le sentiment de tous, est appelé
à concilier les divers intérêts.
La question des houilles sera, en définitive, le prèmiel'pàà Vers la-
révision générale des tarifs des canaux , révisloti importante pour notre
pfoduction Intérieure, pour notre consommation , et à laquelle l(>s deux
départements des travaux publics et des fiuanccTî ilrtnnpnt en oc niomtnl
une attelitlïjti spéciale.
Nous compléterons ces iDdications en transcrivanl ci-apri'S le procès*
>'erbaldc la séance de la commission d'exploitation dè^ mines du 1*7 juil-
let 18A8 , dans laquelle les compagnies de transport et les exploîlanlà
de mines se sont , en présence de la commission , entendus pour là
question des bouinès et des cokes, et ont fonfiuté leurs eonveniioûs fé-
clproqties.
' COHMISSIOlf DE l'eXPLOITATIOR DES HIIIBS*
Procès-verbal de la séance du 27 ju^êet 18^8*
Assistaient à cette séance :
5o6 SiCRSTS £T AARKTB8
Loire, les tarifs de navigation réglés par des ordonnances
antérieures ;
Sur le rapport du ministre des finances,
j4rL 1". A partir du 21 août coaraot , les droits de
UM. Combes, inspecteur général des mines, j
Thirria , inspecteur général des mines , f membres
Salomon, chef de la division des mines, / de ia
Chatelus, Ingénieur des mines, I. commlssleii.
Debette, ingénieur des mines, secréuire, I
Calley de Saint-Paul, administrateur de la compagnie des mines
de la Loire ;
Baude, administrateur de la compagnie de Firminy;
J. Hochet , administrateur du chemin de fer de Saint-Étlenne à
Andrézieux;
Michelot, directeur du chemin de fer d' Andrézieux à Roanne-,
Sautter, mandataire de la compagnie du canal de Roanne k
Digoin; . ^ «.
Hillmacher, directeur et représentant de la compagnie des Quatre-
Canaux;
Sauvilie, secrétaire général de Padmlnistration du canal de
Briare ;
Rodler, administrateur du canal du Lolng.
La séance est ouverte à dix heures du matin.
M. Combes rappelle que les discussions des deux précédentes séan-
ces, et les renseignements qui lour ont servi de base, permettent de
résumer et de préciser aujourd'hui iessacrlfices auxquels peut consentir
chacune des* parties Intéressées à ce que les houilles de la Loire vien-
nent remplacer, sur les marchés de la Seine et de la Basse-Loire, nne
partie des houilles et des cokes belges et anglais qui y sont con-
sommés.
Le* procès-verbal de la séance contenant le détail des conditions aoir
quelles souscrivent les diverses compagnies sera soumis, dans une
prochaine réunion, à la signature de leurs représentante , et sera mis
sous les yeux de M. le ministre des Qnances pour motiver les réduc-
tions des tarifs sur le canal latéral, auxquelles il a promis son consen-
tement.
M. le directeur de la compagnie des Quatre-Canaux explique que la
compagnie a accédé à la proposition première de M. le ministre des
finances, dans Tespolr d'obtenir prochainement une révision à i'amiabla
de l'ensemble de ses tarifs, et consenti à réduire ses tarifs Jtt!iqa*an
90 Juin 1849, décime non compris, sur le canal latéral « par tonnent
par kilomètre :
Pour les houilles de tonte provenance, à 0,010
Pour les cokes id. id. à 0,015
Mais que, consultén lor la nouvelle proposition de la comminlon de
SDK LES MINES. 5o7
iiavîgalion imposés sar la houille et le coke , transportés
par le canal latéral à la Loire, de Digoin à Briare, seront
réduits, savoir :
La houille, à dix centimes 1 par tonne et par my«
Le coke, à quinze centimes j •l'iamètre.
réduire le tarif des cokes au même taux que celui des bouilles, elle a
répondu, le 26 courant, à M. le ministre des flnances, qu'elle croirait
manquer à tous ses devoirs si elle accédait à cette demande.
M. Hillmachcr ajoute que le consentement de la compagnie desQuatre-
Canaux est consigné dans sa lettre à M. le ministre des finances.
Il insiste de nouveau sur les motifs qui doivent ,- suivant lui, faire
ordonner la suppression du décime ajouté aux tarifs du canal latéraL
Les receltes qui proviennent de ce supplément de tarif n'entrent point
dans les comptes fournis par l'État à la compagnie des Quatre Canaux
en exécution de l'art. 7 de l'acte de concession , et cependant ils sont
un produit du canal. Tel qu'il est aujourd'hui perçu, ce décime est un
véritable impôt illégal d'après la loi des finances du 28 avril 1816 et
Tart. 13 de l'acte de concession, qui disent que le canal et ses dépen-
dances ne seront soumis à aucun impôt.
MM. les représentants des autres compagnies se réunissent pour
prier la commission de vouloir bien insister auprès de M. le ministre
des finances pour obtenir l'assimilation du coke à la houille dans les
tarifs du canal latéral. Ils insistent également auprès de la comnls-
sioD pour qu'elle provoque une révision complète de ^ensemble des
tarifs sur le canal latéral , et pour qu'elle appelle l'attention de MM. les
ministres des travaux publics et des finances :
1* Sur l'état du canal et en 'particulier sur le passage en Loire,
qui nécessite des frais de traction considérables et cause de fréquents
sinistres ;
T* Sur ilnégalité du tirant d*eau dans les biefs , et sur rallmenta-
tion insuffisante du bief de jonction du canal latéral avec le canal de
Briare;
3* Sur les chômages trop longs du canal latéral et du canal du
Centre. En 1847, ce dernier a chômé sept mois et demi , et l'on ne
peut Jamais compter sur l'époque annoncée par les affiches pour rou->
verture de la navigation ;
6» Sur l'application immédiate de la loi du 0 juillet 1830 à la ta-
rification du canal du Centre.
M. le mandataire de la compagnie du canal 'de Digoln annonce
qu'il est prêt à ne chômer que six semaines tous les trois ans , si
les autres canaux veulent s'entendre avec lui , ce qui serait d'un im-
mense avantage pour la régularité des transports.
M. le représentant de la compagnie du chemin de fer de Salnt-
Étienne à Andrésieux dit qu'il faut faire immédiatement quelque
chose pour les cokes; que M. Polonceau, qui s'est chargé, à l'entre*
prise, de la traction sur les chemins de fer d^Orléans et du Centre,
5o8 DÉCRETS ET AHRÂTÉS
jéfi. % Cette réductioQ n'aura d'effet que joflqa'au
i"" juillet 184.9.
j4rL 3. *Le ministre des finances est chargé de Fexé-
eiilloo du présent arrélé, qui sera inséré nu Bulletin
des lois. ^
" ' ■ m
cherche en ce moment à reconnaître s'il ne trouvera pas son aTan-
tage à établir d'ici à quelques mois des fours à coke , au guettin , sar
le prolongement du chemin de fer du Centre, pour alimenter la ligne
entière , ee qui constituerait pour l'État et pour les compagnies ici
présentes une perte de transports trës-notabie ; qu'il est indispen-
fable de faire avorter ce projet avant sa mise à exécution, en abais-
sant snlllsamment le transport du coke jusqu'aux stations du chemin
ie fer.
M. le représentant de la compagnie des mines de la Loire dit que
1» débouché du coke peut être regardé comme assuré, avec des ré-
dactions de tarifs convenables , pour le service des ciiemins de fer du
Centre, d*Orléans, de Uontereau à Troyes, de Paris à Lyon; mai$
qu'on ne saurait déduire des chiffres avancés dans la précédente
séance qu'il soit impossible de placer des charbons à gaz sur le
marché de Paris, surtout si Ton a égard à leur qualité supérieure.
Jaaqa*lcl les essais faits à cet égard n'ont pu être considérés comme
esiab sérieux , parce que rapprovisionnement n'était pas assuré ;
Il pense qu'une réduction de tarif pour phisteurs années , cinq
par exemple, donnerait des résultats positifs.
M. Snutter annonce que les frais de marine de Roanne & Paris ne
s'élèveraient guère qu'à 7 fr. 90 c, et qulls descendraient même à
S IK SS 0. avec une tarifleation convenable et une compagnie (ie trans-
ports bien organisée; 11 feit connaître qu'il y en a actuellement une
qui tend à se former.
M. Gombes prie MM. les représentants des compagnies dq formuler
leurs propositions.
M. le représentant de la compagnie des mines de la Loire pretid
l^gsgement de ne pas élever les prix de la houille fine forge de toutes
qualités au-dessus des prix de vente du mots de mars dernier, pen-
dant le délai d'un an et pour toutes les quantités qui s'engageront
dans le canal de Briare ; il fait connaître en détail, à titre de renseigne-
ments, le tarif de ces prix.
Prix 4ft Iq, (om^e ds k(mll(^ fim forft^ de la Lowt twéne tuf ie
chemin dâ fsr ds Samt'^Uenn^ à And,TMm9 et chargés dtuMt
Cr.
Côte TbiolUère . . • 8,50
Chaney. « , 11,00
TmiiU i ^^^^ Achille , . • . 12»Q0
*^^ f — ^rl» de lin i^,OQ
SDR LIS mifss. 5o^
jMrrélè du Président du conseil^ chargé du fouvoir Mfam et fer
easécutif, en date du 4 août 1848, qui accorde OM ^* CtanlUe.
citoyen Jaoquea Jas la concession de mines dn
Jhr situées dans la commune de SAiHT-MAMifcf
arrondissement de la Tour-dv-Pin (Isère)*
(Ëi( trait.) • ^
jirt. % Cette concession , qui prendra le nom de con-
çeeùon de Chanilk, est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
.é4» He/rdrEsi , à partir du puits de Cbanguien , point A
ia pian, Qa^ une ligoe drc4(e dirigée sur le c)oclier d9
»» . ■ I - I ,1 ■! I
lS,da
OraDgttle { Baute-VlUe ■«'a. 11,M
Haute-ViliB n«S. S,5a
Soleil r. ^ . 12,0(1
Monte» , 8,50
Terré noire (5* couche) • • . • 8,5a
Beeubmn. • (>,oa
néons ia»«a
Bérard (5« couche) 11,09
Montsalson. 10>00
Les Platlères 11,50
U s'engage en outre à liyrer au maximum le coke et la houille à
gai qui s'eng^ieraient^ «tans M délai de cin<| aoa» dans W caaal de
Briara» savoir»
Le cohe à. • 39 fr. la toanch^
La houille h gas à « • 10 —
NBdos sur le chemin de fer do Saint-ÉUenaa à AndréaieuSi
M. le réprésentant des houiUèffca de F irmiay accMe aux mêmes
eooditioos et déclare sfengager à ne pas augmenter, pendant un aa»
les prix actuels des houilles de forge que la compagnie li?rera à des-
ttoatioit du canal de firlare.
H» }» représentant de la compagnie du chemin de fer de Sa&a^
Êtienas à Aadréalenx déclare consentir à réduire , pendant un w» » son
tarif aetaol, qui est deat,id5 à 0^,115 par tonne et par kilomètre, pour
ks cokes et les houttles à gas qui s'engageront dans le canal de Brûre i
soit pour la perceptioa sur une dtstancede ik kilomètres. • . lf«ai
m Ueu de ; 1 ,88
il. le représentant de la compagnie du chemin de fer d'Andrésleux
à Boaaae déclare consentir à réduire pendant un an son tarif ao-
Uiel , qnl est de 0^1004 à 0^0i)8 pour les cokes 0t«O<;OOO pour les
houilles à gis qui s'engageront dans le canal de Brlass; soit pom
5 10 DECRCTà ET ARKETiîa
•
Saint-Marcel et prolongée jusqu'à sa rencontre, au point
M. avec une autre li^ne droite menéo de la maison de Panl
Perrin, située au hameau du Pardier, à la maison de
Louis Millon, siiuéc au hameau do Griot ;
jiu Sud-Est et au Sud , à partir du point M , par la ligne
la perception,%iri]ne distance de 68 kilomètres, pour les cokes. 6^67
Pour la houille à gaz 6,12
ou par wagon chargé de 3.300 kilogrammes et pour le trajet total
d'Andrézieux à Roanne, de 20 fr. pour la houille et de 22 fr. pour
le coke.
En outre lesdits chemins de fer feront de gré à gré, avec les ex-
ploitants dç houille, des réductions analogues sur les fournitures en
basse Loire et en dehors du marché actuel.
M. Sautter prend au nom de la compagnie du canal de. Roanne i
Digoin , dont kl est le mandataire , l'engagement de réduire pendant
un an, à 0^015 par tonne et par kilomètre, le tarifa la descente, sur
toutes espèces de houilles et de cokes qui suivront ensuite le caoal
latéral ou la Loire au-dessous de DigOln.
M. le représentant du cnnal de Briare prend rengagement de ré-
duire, pendant un an, ses tarifs sur le coke* de toutes provenaoces et
sur la houille à gaz provenant de Saint-ÊUenne, à 0^,015 par tonne
et par kilomètre, au lieu de 0^018 qui est le tarif actuel pour la bouiUe,
et de 0^010 pour le coke; soit pour la perception sur une distance de
56 kilomètres 0^8i
au lieu de : pour la houille 1 .00
— pour le coke 1 ,12
M. le représentant du canal du Lolhg prend l'engagement de ré-
duire, pendant un an, son tarif sur la houille pour usines à gaz ve-
nant de Saint-Éilenne , et sur le coke de toutes provenances, à 0^.015
par tonne et par kilomètre, au lieu du tarif actuel qui est de 0^020
pour la houille et 0^030 pour le coke; soit pour la perception sur
une distance tôt. le de 57 kilomètres * . . (K,86
an lieu do péage actuel qui est : pour le coke , de l ,71
— pour la houille, de l,li
Les conditions de tous les engagements qui précèdent sont subor-
données à la réduction du tarif du canal latéral à 0^,010 pour toutes
les houilles et à 0' 015 pour les cokes par tonne et par kilomètre.
Les représentants des compagnies propriétaires de toutes les voies
de transport énumérées ci-des<<us expriment le voeu que le coke soit
assimilé à la houille pour les tarifs à percevoir sur le canal latéral:
ils déclarent que leurs rompagnies sont disposées à prolonger, pour
plusieurs années, les réductions actuellement consenties pour un an.
si cette assinuilatlon lîtait faite et le tarif induit à un centime par
tonne et par (cilbiSèlre, pour la houille et le coke, sur le canal la-
téral A la Loirr.
k>ijh Ltt> Minriss. Di 1
droite allant de ce point à la maison de Paul Perrin, au
Pardier, point D du pian, et par une autre ligne droite
allant de ce point D au point E où le chemin du port de
nie à Corfaff'ssieu rencontre le chemin du port de File à
Saint-Marcel ;
A VOueH^ à partir du point E, par la limite séparatîve
des territoires de Saint-Marcel et de Fronionas. jusqu'au
puits de Changuien , point de départ , ladite limite étant en
partie commune à la concession de Ghanille et à la con-
cession de Corbessieu instituée parTordonuance du 29 dé-
cembre 1845 j
Lesdites limites renfermant une étendue superGcielle
de quatre kilomètres carré;, un hectare.
Art. 5. L(*s droitsattribués aux propriétaires de la sur-
face, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810 ,
sur le produit d« s mines concédées, sont réglés: 1" à une
rente annuelle decinq centimes par hectare, applicable à
tous les tiTrains compris dans la concession; ^ à une re-
devance de vin^t-dnq centimes par mètre cube de mine-
rai extrait, payable aux propriétaires sur les terrains
desquels Texploitaiion aura lieu.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions^antérieuros entre le concesbionnaire et les proprié-
taires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de Chanillb.
(Extrait.)
Art. 2. Pour préparer Texploitation de la couche de
minerai connue dans la concession et qui a déjà été Tob-
jet de travaux de recherches , le concessionnaire ouvrira
au Mord-Nosd-Est de ces travaux un puits qui atteindra
le gite au point le plus bas possible et servira à la fois
à la sortie du minerai et à Tépuisement de l'eau au moyen
d'une machine placée à sou orifice. Ce puits sera solide-
ment b^isé partout où il en sera besoin. Son emplace-
ment , ainsi que ses dimensions en largeur et.hantcor ,
seront fixés par le préfet, sur le rapport des ingénieurs
des mines, le concessionnaire ayant été entendu.
Art. 19. En exécution de Tarticle 70 de la loi du 2i
5l3 DteRBTS ET ARRÊTÉS
#
Rf ril 1810, le conoessioDiiaire foaniira aax deux hauts-
SnvReaipi de Pont-lf Evéqae , qui s'approYÎsionnaieDtsiir
tes gtles GOiDfris dans k conoession, la quantité de w&a^
taia Réoessaire à TaHaMotation de ce» hanfs-tbiumeaiii ^
an prix qui sera fixé par l'administration.
jârL 80. Lorsque l'approvisionnenienl de Tnaine aon
été assoré, le concessioRnaire sera tenu de foamir, aa-
iRnl que ses exploitations le permettront, à la consomiiMh
tioD des usines établies on à établir dans k Toisinage aTee
«atorisalioR légale. Le prix des minerais sera ak^s fiié
de gré à gré ou à dire d'experts , ainsi qu'il est indîqoé ea
Fartiele M de la loi dn 21 aTril 1810 pour les exploita-
tions de minières de fer.
Afê. 31. En cas de coolestatioR entre plusiears maftrei
de forges, relativefRent à leur approvM)nnrâienteB mi-
nerai , il sera statué par le jM^fèt , conftnrmément à Far-
ticle 64 de la Biéiiie toi.
Minet de fer Arfêté du Président du conseil, êliargé du powmr
de Pierre PUle. exécuêif, en date du 9 nfiAt I18M, oui accorde a la
eompagnie du haut^-Jburneau de AioupiRotrx, re-*
présentée par le citoyen Dumas, directeur-gérant^
et le citoyen Alphonse Ribot, la concession de
mines de fer situées dans la commune de Ywusi
arrondissement de Greroblr (Isère).
( Extrait. )
* j^t, 9. Cette ooneessioii, qui preodra le nom de eomeh
$êên d» Pitrre^PkHe^ est limitée, conformément au ptas
annexé au présent arrêté, ainsi quil suit , saToir ?
Au Nord 0t â FJSh , par le chemin de YMlle k Méat-
seau depuis sa ionelion, au point E, a^ecle efiemkidn Mas
aux Corniers, jusqn^à Kangle Sud-Ouest , point A , du pré
appartenant au sieur Pierre Eymos, et, àpartir deeeian^,
par une ligne droite , longue de 306 métrés , joignant le
point B du bois communal qui sert de limite à la com-
mune de Séchilienne;
j4u Sud^Esi, par enelignedroite^ longue de 015 métrés^
^tmldupointBei-dessasdéslgnéet jdgnantl'anglesQdG
8I^R ils llXVI^f^ . 5l3
da bois communal 9itoé^ entre te Grand-Combe et le che-
min de MoDtseauà la Fcytonlaî
j4u Sud- Ouest, par une ligne droite menée dudit angle
G à l'angle Sud-Est D de 1» maisi^ du sieur Bernard Ber--
thet sur le chemin du Mas aux Gorniers; *
jéu ^ord- Ouest ^mr le chemin du Mas aux Gorniers, à
partir de l'angle Sud-£st D de ladite maison du sieur
Bernard Berthet, jusqu'à la jonction £ ayec le chemin 4e
Yizille à Montseau , point de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue superClctelIe dô
soixante-quatorze hectares.
u4rf. 5. Les droits attribués aux ))ropriétairQS de la
surface, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées , sont réglés à une ré-
tribution annuelle de cinq centimes par hectare.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les stipu-
lations contraires qui pourraient résulter de conventions
antérieures entre les concessionnaires et les propriétaires
de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de fér
de PlERRB-PuiTË.
( Extrait.)
Art, 2. Pour continuer l'exploitation des gîtes connus
sous les noms de Sainte^ Julie et de Grande Fosse, les con-
cessionnaires ouvriront deux nouvelles galeries pour ser-
vir à l'extraction du minerai et donner une seconde issue
aux ouvriers en cas d'accidents. Ces galeries* seront boi-
sées suivant les règles de Fart, partout où il sera besoin ^
et menées avec la pente uniquement nécessaire pour Té-
coulement de l'eau. Leur emplacement, leur direction,
ainsi qye leurs dimensions en largeur et hauteur, seronf
fixés par le préfet, sur le rapport des ingénieurs des mines,,
les concessionnaires ayant été entendus.
Arrêté du Président du conseil; chargé du pouvoir Minet ds fér
exécutifs en datedu 9 août 1848, qui accorde auùc de RoiBtln*
citoyens Labbé frères et Jeun-Pierre Lxgqiidbe la
çQncmswn de mines de fer politique en oQuch^f,
5l4 9ÉC1UiTS BT AKRÉTBS
situées dans la commune de Coshes, arrondisse^
ment de Briey (Moselle).
(Extrait.)
Art, 2. Cette concession, qui prendra le nom de oon-
cession de Romain^ est limitée, conformément au plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit , savoir :
jéu Nord, par la rive gauche du ruisseau de Coulmj, à
{artir du point B où il traverse le chemin de Goulmy à
^ie<1mont dans le grand-duché de Luxembourg, josqa*an
point M où il reçoit le ruisseau Bitué entre le bois la Dame
et |p bois de la Côte-de- Vaux ;
jé r Ouest j par ledit ruisseau, à partir dudit point M
jusqu'à sa source^ puis par la lisière du bois la I)ame et
par le chemin qui le limite à VOuest jusqu'au point N où
ce chemin rencontre celui de Gosnes à Romain ;
Au Sud., par ledit chemin de G>snes à Romain, à partir
dudit point N, puis parle chemin de Romain au bel arbre
à la Colombe jusqu'au point L où il se réunit au chemin de
Longwy à Coulmy ;
A VEsl^ eufin , par ledit chemin de Longwy à Coolmy,
à partir dudit point L jusqu'à sa rencontre avec le chemin
de Coulmy à Piedmont , en B, point de départ;
Lesdites limites renfermant une étendue super Bdelle de
un kil»mèlrc carré, quarante hectares.
Art. 5. Les droits attribués aux propriétaires de la sur-
face, parles articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810, sur
le produit des mines concédées , sont réglés à une rente
annuelle de 10 centimes par bectai'fe de terrain compris
dans la concession.
Ces dispositions seront 'applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
•
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de RoMAm.
( Extrait. }
Art. 8. Dans le cas où les travaux projetés par les
ooncessionnaires devraient s'étendre sous des habitations
MJH LES MINES,
5l5
OU des édiBces, ces travaax ne pourront être exécutés
qu'en vertu d'une autorisation spéciale du préfet, donnée
sur le rapport des ingénieurs des mines, après que le con-
seil munît ipal et les propriétaires intéressés auront été
entendus, et après que les concessionnaires auront donné
caution de payer Tindemnité exigée par larticle 15 de la
loi du 21 avril 1810. Les contestations relatives soit à la
caution , soit à Tindemnité, seront portées devant les tri-
bunaux et cours, conformément audit article.
L'autorisation d'exécuter les travaux sera refusée par
le préfet , s'il est reconnu que Texploitation peut com-
promettre la sûreté du sol , celle des habitants ou la con-
servation des édifices.
^rt. 9. Les concessionnaires ne pourront pratiquer
aucune ouverture dans dçs bois communaux, avant qu'il
ait été dressé contradictoirement procès-verbal de Tétat
des lieux par les agents de ^admini^tration des forêts,
aGn que Ton puisse constater, au bout d'un an , et suc-
cessivement chaque anuée, les indemnités qui seront
dues.
Les déblais extraits de ces travaux seront déposés aussi
près qu'il sera possible de 1 entrée des mines, dans les en-
droits L'S moins dommageables, lesquels seront désignés
par le préfet, sur la proposition des agents forestiers lo-
caux , les concessionnaires et l'ingénieur des mines ayant
été entendus.
jiri. 10. Les concessionnaires seront civilement res*
pensables des dégâts commis dans la forél par leurs ou-
vriers ou par leurs bestiaux , dans la dislance fixée par
l'art. 31 du code forestier.
j4rt. 11. Lorsque les concessionnaires abandonneront
une ouverture de mine, ils pourroi^t éh c tenus de la faire
combler en nivelant le terrain, et de faire repeupler ce
terrain en essence de bois convenable au sol. Cette dispo-
sition sera ordonnée, s'il y a lieu, par un arrêté du pré-
fet, sur le rapport des agents de 1 administration fores-
tière et de ringé. lieur des mines, les concessionnaires ayant
été entendus, et sauf recours devant le ministre des tra-
vaux publics.
Aru 19. Les conct'ssionnaires seront tenus de fournir,
autant que leur exploitation le permettra, à^ la consom-
mation des usines établies ou à établir dans* le voisinage
avec autorisation légale. Le prix des minerais sera alors
5l6 DÉCRETS ET AR^lÊTiS
fixé de ^é à g^ré ou à dire d'experts , ainsi qa'il est indi-
qué en l'art. 65 de la loi du 21 avril 1810 pour les ex-
ploitations de minières de fer.
^rt. 20. £n cas de contestation entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leur approvisionncuieot en mi-
nerai, il sera statué par le préfet, conformément à l'art. €4
de la même loi.
H9!aX''Umihe9a^ jérrêté da Président du conseil , chargé du pouvoir
commime deU- exécutif, en date du 9 août 1848, qui autorise les
citoyens Tessier. Damas et Maisonwobe à établir
un haut-fourneau au charbon de bois^ sur le mis-
seau dit la Oraste-du-Pont-des-Tables, commune
de Lacanau (Gironde).
Usine à fer Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
deGerey. exécutif en date du 9 août 184-8, qui autorise les
citoyens Labbé et Legendre à ajouter un second
haut-fourneau au charbon de bois à leur usine à
fer de Gorgt^ commune de Cosnes (Moselle)» ledà
haut-fourneau situé près de celui qui a été auto-
risé par l'ordonnance du 18 février 1836.
La consistance de l'usine de Gorcy est déCnitivemeat
fixée ainsi qu'il suit:
1^ Deux hauts-fourneaux au charbon de bois;
â** Un bocard à huit pilons pour le bocardage des
crasses et lail'ier& j
3^ Trois feux d'affinerie au charbon de bois ;
4° lin four à rcn orbèrc de chaufferie ;
ô*" Et les machines soufllantob et de cooipn ssion né-
cessaires à la fabrfcation de la fonte et du fer.
(Extrait.)
Art. 9. Les employés des douanes auront le droit de
recensement dans l'usine et- pourront rexercor sans être
tenus de se faire assister par un officier municipal
SUR LES MtlIBS. %î^
ArrHé du Président du ûonseil , charigé du p9moir Uiloe i fer,
éseéctttif^ en date du 0 août 18M, qui autoriâè fc^^Jjg^''*"*'
citoyens MA«Ttif et GohWzt à construire au Ueu
dit LoRETTE, commune de SAiNT-GENis-TE^life^NoiRE
(Loire), une usine pour oui^rer le fer et traiter les
riblons.
Celle usinô sera <x>inpo8ée de deux fbon à réveiiière
de GhaufiTerie et des appareib de compressioà néoeisures
à rétirage da fer.
•yr*
Arrêté du Président du conseil chargé du pôïM>ir UiIim à fer de
exécutif en date du 9 août 1848, qui autorise la ^'"^'""«••«n-
société anonyme propriétaire des usines de Graf-
fenstasen^ situées sur la rivière c^Iu., commune
i/'tiXKiRGH (Bas-ftbiii), à maintenir en activité les
deux foyers de chaufferie et le martinet à deux
flèches servant à Vajffina^e du gros fer et à lafa-
brication du fer de riblons, qu'elle a établis dans
tmdius usinés^
{ Extrait. )
Art. 8. Il sera tena aa bureau été dooaaes de Stns-
bourg un compte ouvert, sur leqetl seroni |Mwsca M
charge les matières premières , dont reilliaeUoB aura
été régulièrement justifiée» et en décharge les quahtités
d'objets fabri^liés dans rétablissemeBt^ au far et à m^
sure de leur expédition.
Les employés des douanes auront, de jour, le libre
exercice dans les ateliers , sans le cooGOurs d'un officier
municipal.
Arrêté du Président du conseil y chargé du pouvoir ugine de la
exécutif en date du 9 août 1848, qui auterise les ^^J]^^^ ^
héritiers Louis Carette à maintenir ^i a«iVice "^*^*"^
dans Fenceinte de t usine dite la Forge-Haute de
BoLOGHE, commune de BotMIrfe <(iIaiite«Msne)»
5l8 DÉGKETS i:T ARRÊTÉS
quatre fours à puddler doubles t deux fours à ré-
verbère de chaufferie^ et trois trains de cylindres
dégrossisseurs , cylindres finisseurs et cylindres
guides.
^iQia\ïie\,eotth"^f*f^té du Président du conseil, chargé du pouvoir
mune de Brion. exécutif en date du 9 août 184.8, qui autorise le
citoyen Belgrand à maintenir en actiuiié un pa--
touillet à deux huches pour le lainage du minerai
de for, situé sur une dérivation de la rivière
d'OiJhCE, dans un pré dit ue Sacsst, commune de
Brion (Gôte-d Or).
Aciéries des ïà- Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
de ValbenoT^"* cxccMii/, en date du 9 août 181*8. qui autorise le
citoyen Floky à maintenir en activité et à aug-
menter l'aciérie qu il possède au lieu dit^ les Rives,
dans la commune de Valbenoite (Loire).
La consistance de cette usine est est deoieuré fixée ainsi
qu'il suit, savoir:
1° Deux fours de cémentation, dont un à deux caisses;
^ Douze fours de fusion à deux creusets;
3** Trois feux de chaufferie;
k"* Dcnix^eux de forge ;
5® Les machines de compression et d'étirage nécessaires
à la fabrication de Tacier, ainsi que tous autres acc^essoîres
çae pourra réclamer le roulement de l'établissement.
Utioe à eoupe- Arrêté du Président du conseil , chargé du pouvoir
mniDttne^'hla- exécutif en date du 9 août 1848, qui autorise la
viae. société Durand, Mouline aine et C% dont le siège est
auPojizin^ à maintenir en activité l'usine à coupe-
rose^ consommant du combustible minéral, quelle
a établie au lieu dit Chamée, commune de Flaviac
(Ardèch^
Cette osine comprendra :
Quatre chaudières d'épuration ;
YÎngt-trois cristalHsoîrs ^
Des aires et des accessoires nécessaires à la fabrication
de la couperose.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du nouifoir AnoeittlQflii
exécutif, en date du 18 août 1848, sur les «'•«-f^^J!^,"^!
%faux publics à adjuger ou à concéder aux asso* mics.
dations d'oui^riers (1).
Le président du conseil , chargé du pouvoir exécutif ,
Sur le rapport du ministre des Iravaax publics ,
Vu le décret du '15 juillet 1848 sur les assodationt
d'ouvriers pour les entreprises de travaux publics , por-
tant qu'un règlement d'administration publique détermi-
nera la nature des travaux à adjuger ou à concéder, la .
forme et les conditions des adjudications ou des coocea-
sions;
Tu Tordonnance du 31 mai 1838, portant règlement
général sur la comptabilité publique;
Le conseil d'État entendu ,
Arrête :
Ari!^iy Les travaux que le ministre des travaux pa-
blics est autorisée adjuger ou à concéder aux associations
d'ouvriers , constituées dans les conditions ci-aprés dé-
terminées, sont .-
Les terrassements à exécuter à la pelle, à la brouette,
ou au tombereau;
L«s ex tractions de rochers ;
Les exploitations de carrières ouvertes par l'Etat;
Les percements de puits et de galeries ;
Les dragages;
Les fournitures de matériaux pour constructions ou en-
tretien de chaussées pavées ou empierrées;
Les maçonneries à pierres sèches pour perrés et murs
de suutènement \
Les sculptures d'ornement;
Les ouvrages de maçonnerie , de charpente, de menni*
(t) \tAT te décret de l'Aiiembléo iiAiionale, du 15 Juillet IB48, m^à,
p^^ «as.
TomeXir. 1848. 38
5^0 DÉCRETS Wt ARRiTÉS
série, de serrurerie, de couver tore, de {Mixage, «to,
quand il n'y aura pas de ihatériaux à fournir pur Taaso-
çiation pour Texéculion des ouvrages.
Pour ceux de ces travaux dont Festimation mi dépasit
G s 20,000 fr . , Tadministration est autorisée à passer avec
\ associations des marchés directs.
j^rL 2. Pour être admises à soumissionner les entre-
prises de travaux publics déterminées par Tart. 1*% on en
obtenir la concessiiin, les associations doivent préalable-
ment juatiGcr auprès de l'adminisiration t
V De la liste nominative des ouvriers ou patrons et
ouvriers associés en nombre suffisant , nombre dont le mi*
niamm sera fixé par le cahier des charges ;
2" De l'acte conlenani les conditions auxquelles rasio-
ciatioii s'est' farmée; lequel acte stipulera notammeot,
eonformémeut au décret du 1& juillet 1848, la créatioa
d'un fonds do secours destiné à subvenir aux besoias
ies associés malades ou qui seraient blessés par suite de
l'exécution des travaux, ieê veuves et enfants des asio*
dés morts; il sera pourvu à ce fonds de secours par tue
Mlenue de 2 p. 100 au moins sur les salaires ;.
3** De la constitution d'un conseil do famille de Iroii
membres au moins, choisis par les associés dans leur seio
ou en dehors , lequel dovra être renouvelé aux éonqnos
et dans les foraies déterminées par Tactc d'assraatlon.
Ce conseil sera chargé de juger en dernier ressort, et
comme amiable compositeur, toutes les dilBcultés qui
pourront s'élever entre les associés , lorsque leur objet
pe dépassera pas 150 fr.) de faire exécuter le réglemeot
intérieur de 1 association , et d'infligrrles peines qui y se-
ront stipulées, sans préjudice des droits attribués par les
règlements aux ingénieurs et anhilectes sur le personnel
des chantiers , de fixer la part de chacun des associés dans
les payements d'à - compte , et de partager le solde de Fen-
treprise proportionnellement aux sommes reçues par cha-
cun d'eux pendant la durée de sa participaiion aux Ira-
vaux de l'assuciatiop $ de faire la distribaiion du funds de
secours; de régler la condition des ouvriers associés qui
aéraient exclus des chantiers par les ingénieurs ou arcbi-
Itdea;
4* De la nominatiou d*uu ou deux syndics , fondés de
pouvoirs , munis de certificats de capadlé el de miralite
an moment de l'élection ; lesquels seront chargés da soa-
9iiê Li$ MiiOtt* Sbii
iliîliîoQaer le^ travaux, de le9 4irîg«ri iNcontraoterpâiir
rawocialioii » de la représeoter dans |t^ rapporta aftft
l'administratioD pour ta récc>p(ioD d?$ iravaiix« le rdgta^
ment des comptes et l'acquittement des ma^ndatî dQ pa]i#«
ment.
U9 pièces justificative» exigées par \§ nr^^ant artiota
devront être déposées au secrétariat de la préfaotore,
quatre jours au moins avant celui de Tadjadlcalio» , et )6
préfet , en conseil de préfecture , assisté de Tingénie^r en
chef ou de rarchiiecte, examiqe les pièces produites at
prononce eq séance publique sur Tadmission des associa-
tions.
j^rt. 3. Toutes les fois que des associations d'ouvriers
sont admises à concourir, un maximum de rabais est fixé
par lc4)réfet, sur^vis deringénieuren chef ou de Tar*
*chitccte. Ce maxiifflra est inscrit dans un paquet cacheté
qui est déposé sur le bureau au moment de radjudieaticm
et qui est ouvert iAimédiatea^çat après le dépoiiillaCant
des soumissions, lorsque celle limite a été dépassée purpn
ou plusiairs concurrents.
j^rt, 4. Les associations d'ouvriers sont disponséos de
fournir un cautionnement ; mais ('lies sont soumises à une
retenue d'un dixième dé garantie , jusqu'à réception défi-
nitive des travaux, sauf àradministratton ^ détermtoer^ *
toute» les fdis qu'elle le jugera convenable, iiii naxlmuflf
au delà duquel cette retenue cessera d'être exercée.
j^ri. 5. A égalité de rabais ^entre une soumission ë'eiH
trcpreneurs et une soumission d'association d'ottvriera,
celle-ci sera préférée.
A égalité do rabais n'ayant pas atteint le maximum
antre plusieurs soumissions d'associations d'ouvriers, Il
est procédé, séance tenante, i un nouveau concours
entre elles.
A égalité de rabais ayant atteint le maximum entm
soumissions d'associations d'ouvriers, il est procédé à un
tiragoau sort entre elles.
j4ri 6. Le payement des ouvrages exécutés, déduction
faite de la retenue de garantie,. est efléctuc tous If^squfna»
jours aux associations. Il alleu sur des états de situation
approximative des travaux et approvisionnements.
j^. «T. Les privilèges attribués par les' lois et règle-
ments aux fournisseurs contre Tentrepreneur, sont attri-
bués aux fournisseurs contre l'association d^ouvriers.
5a a DÉCRETS et xaftÊTé^i
jtrt 8. Les associations d'oaviiers sont soumises aux
clauses et conditions générales imposées aux entrepre-
neurs, m tout ce qu'elles n'ont pas de contraire au pré-
sent règlement. *
Art. 9. Il sera pourvu par des règlements d'adminis-
tration publique ultérieurs, à la classification des natures
• de travaux dont Taddition à ceux q^i sont déterminés à
l'art. 1** serait reconnue utile.
Art. 10. Le ministre des travaux publics est chargé «is
l'exécution du présent arrêté.
Signé CAVMGNAC
Le ministre det traTaai pablief .
Signé f\ECDRT
ùit^MUt 'arrêté du Président du conseil^ chaygé dupout^ir
^Bogow^ de eêécutij, en date du ^i août l6l^8, portant rè-
noqucNiine. duction de la concession de mines de houille, dite
DU Bousquet DE Roquebrune (Hérault}.
( Extrait. )
* Art: 1*'. La renonciation faite par le citoyen Joseph
Javal et compagnie à la partie de la concession du Bout-
8uet de Roqiiebrune, portant sur les communes de Kef-
èset de Yailhan, département de l'Hérault, et qui €St
délimitée comme il suit , est acceptée :
A VEst^ par une ligne droite allant de Lauriol, pointE
du plan, au clocher deNe£Sès, mais en l'arrêtant aa
point H, où elle rencontre une ligne droite joignant le
point de réunion des trofb communes deNeffiéà, de Fou-
tôs et de Gabrières , et le confluent des ruisseaux de Pa-
dera et de Fontvallat ;
Au Sud , à partir dudit point H par ladite ligne droite
joignant le point do réunion des trois communes deNeffiés,
de Fontes et de Fontvallat , et le confluent des ruisseaux
de PadcTS et de Fontvallat, mais en l'arrêtant an point I,
où elle coupe la rivière de la Poyne;
A tOaest^ à partir dudit point 1 par la rivière de la
Peyno , en la 1-emontant jusqu'à sa rencontre, au^pdntF
du plan, avec une ligne droite menée du clocher de Ro-
quessets au clocher de Yailhan $
•VA LES M1NE5. 5a3
jéu Nard » enfin , jNir la portion de ladite ligne droite
comprise entre ledit point F et le «clocher de Yailhan ,
point Y du plan, et par une autre ligne droite allant de ce
dernier clocher à Lauriol, point de départ;
Lesdiies limites embrassant une étendue suporfîcielle
de trois liilomètres carrés, soixante-douze hectares.
Art. 2. En conséquence, la concession du Bouiquet de-
Roquebrune est limitée, conformément au plad annexé au
présent arrêté , ainsi qu'il suit , savoir:
Au Sud' Est ^ par une ligne droite allant du clocher de
Neffiès, point K du plan, au point J , où la rivière de la
Pejnc est traversée par le chemin de Gabian à Me/Iiès;
A f Ouest ^p^r la rivière de la Peyncen la remontant
depuis ledit point J jusqu'au point 1 , où elle est coupée
par une ligne droite menée du confluçnt des ruisseaux
de Paders et de Fontvallat an point de réunion des trois
communes de Neffiès , de Pontés et de Cabrières;
Au Nordf par la {mrtion de ladite ligne droite com-
prise entre ledit point 1 et le point H, ou elle est coupée
Gir une ligne droite allant de Lauriol au clocher de
effiès ;
A i'Est^ enfin, par la portion de ladite ligne droite com-
prise entre ledit point H et le clocher de Neffiès , point
de départ ;
Lesidites limites renfermant une étendue superficielle
de trois kilomètres carrés, quatre-vingt-sept hectares.
Art. 3. Lesconc(*ssionAiires seront affranchis, à compter
du présent arrêté, du payement des redevances dues à
l'Etat , pour les portions de terrain retranchées de la con-
oessiOD et qui sont désignées en Tarticle 1«' ci-dessus.
Art. 4.. Toutes les autres dispositions de Tordonnanoe
do 10 avril 1843 et du cahier des charges y annexé con-
timieront de recevoir leur entière exécution.
Arrêté du Président du conseiL chargé du pouvoir Mlnmàê kMrtlIe
exécutif, en date du 21 août 18fc8, poftant ré- duC^li».
duction ife la concession de mines de nouille, dite
DU Caylus (Hérault).
(Extrait. )
Art. l*'. La renonciation faite par le citoyen Joseph
5^4 DKGRBTS BT ARRÉTBS
Jkn\ et Mttipilltnfe à la paHfe de lA f oneeMoa «n Ca^,
Sortant sur )es communc$ de NefBës et deCabrMrcs,
èpàrtetnent de l'Hérault , et i|aî est limitée comme il
suit , est acceptée :
Au NûTd^ par le ruisseau des Pi trous T à partir du
Cint f! où il est coupé par une llj^ne droite dirigée de
QriOl W!t le clocher de NeOiés juscfo'au point À ^ où ce
ftti^au se jette dans la rivière de Boy ne ;
A l'Esté par une ligne droite menée dudit point A au
elocbèr de Fontes , mais en l'arrêtant au point B . où
elle rencontre la limite des communes de Fontes et de
Cabri ères ;
Au Sud, par ladite limite, à partir dudit point B Jns-
l|li'au point G, où elle atteint la limite de la commune de
NeflBès; puis par une ligne droilé allant de ce point au
tonOoent des ruisseauiL de Paders et de Fontvallat , mais
en l'arrêtant au point H, où elle est coupée par me ligne
droite dirigée do Laui*ioI sur le cloctier de Neffles ;
A r Ouest , enfin , par la portion de ladite ligne droite
Comprise entre ledit puinl H et le point £', point de M»
part;
Lesditcs limites comprenant titie étebdue superficielle
flfe cinq kilomètres earrés, quarante-neuf hectites.
Art. 2. £n conséquence, la concession du CiafitUstti
littiiléè, confortnéincht sui plén annexé h Tarrété de ce
jour, relatif 1 la concession des mines dU BimsfUêi de
KOfuébrune, ainsi qu'il suit, safoir :
Au Nàrd, par la ligne séparotive des eomiiâtities dte
fbiltés et de Cabrlèi*es, à partir du point b du plan, où
ladite limité est coupée par la ligne menée dii cloeber de
Fbhté^ àii point où le ruisseau de Pitrons se jette date la
rivière de Bojrne, Jus()ii'flu point 6, où elle aitelflt h ll^
mite de la commune de fiofflès ; puis,' pér une lig«ie ilniftë
allant de ce point au confluent des ruisseaux de Paders
et de Fontvallat , mais èh râ'rrétnnt au point H, où elle
fil coupée par une ligne droite dirigée de Lauriol sur le
eloclier de NeflSès {
À t Ouest, par la portion ie ladite ligne comprise entre
leait point H et le clocher de Nelliès , poini*K du plan ;
Au Sud, par une lij^'ne droite allant de ce point K au
clocher de Fontes, point 1) du plan ;
A VE$t. par \ine ligne droite allant dudit point B au
pb^l dé départ B f
ètâ L» Min». 5sB
Les lifUîted renFermant une éténdae guptarfieielk de
iiciâtre kilcmiètf es carrés , quarantc-hoît hectares.
Art. 3. Les concessionnaires sont affranchis , à coiB|r
ter du présent arrêté, du payement dos redevances dulk
è TEtal , pour les portions de terrains retranchées de la
roliceasioh , et qui sont désignées en Tarticle 1*' ci-
deisas.
Art. 4. fis se conformeront anx dispositions du eahîOT
éeè cbd^es annexé au présent arrêté , et qiii est coosi^
débé comme en Taisant partie essentielle.
é "
Cahier de$ ekarges de la ewieesrion des mines du CkiAm.
(Extrait )
Art. 6. Dans le cas où les travanl projetés par les
concessionnaires devraient s'étendre sous des-éaîfices,
ces travaux ne pourront être exécutés qu'on Vertu d*une
autorisatiim spéciale du préfet , donnée sur le r(ip|k>rt
des ingénieurs des mines , après que le conseil municipal
et les propriétaires intéressés auront été. entendus, et
après que les concessionnaires aun>nt donné caution de
payer l'indemnité exigée par l'article 15 de la loi du 31
avril 18tO. Les contestations relatives, soit à la caution,
soif à l'indemnité, seront porléos devant les tribunauic
et cours , conformément audit article.
L'autorisation d*exécuter les travaux sera refusée par
le préfet , s*il est reconnu qUe l'exploitation peut com*
promettre la sûreté du sol , celle des habitants ou la eon- •
servation des édifices.
Arrêté du Président dû conseil, chaivgé du pcuifùtr Mines de bouille
exécatif^en daté du 21 août iShSr portant ré- deMoonIo,
duclion de la concession de mines de nouilie, dite
DE MouHio (Hérault).
(Extrait.)
Art. l*'. La renonciation faite par le citoyen Javal et
iximpagnie à la partie de la concession de Mounio^ por-
tant sur les communes de Yailhan, Montesquieu, Ro-
quiWiels^ Foucillon et Laurens (Hérault), et qui est déli-
mlée connue il suit, est acceptée .-
Sa6 DBCRSTÂ BT ARRÊTÉS
Au Nord 9 par une ligne droile allant du clocher de
Yaîlhan an clcH^hex de Roquessels , point M du plan, mais
aenlinnent à partir du point F, où elle coupe la rivière de
A Peyne;
ji V Ouest , par une li|;ne droite allant dodit point M
an lieu dit Saint-Jean^ près de Laurens, point N do plao;
jiu Sud^ par ont* ligne droite allant dudil point K à la
métairie de Jcssels, point P du plan ; puîs, par une ligne
droite menée de ce point au moulin de Gopt, point Qdo
plan ; puis , par une ligne droite dirigée de ce point sor le
confluent des ruisseaux de Paders et de rontvalbt,
point L du plan ; puis, par une lijsne droite allant de ce
point au point de jonction des trois communes de Neffiès,
de Fontes et deCabrières, mais en Tarrétant au poinll,(m
elle rencontre la rivière delà Peync ;
ji FEst^ enfin, par ladite rivière delaPcyne, à partir
dndit point I, en la remontant jusqu'au point F, point de
départ ;
LesdHes limites renfermant une étendue superficieilc
de vingt-trois kilomètres carrés, vingt -un hectares.
jért. S. En conséquence, la concession de Afounio est
limitée, conrormément au plan annexé à l'arrêté de ce
jour, relatif à la concession des mines du BouiqtietdeRo-
quehrune^ a nsi qu'il suit, savoir :
Au Nord, par une ligne* droite allant do la métairie de
Jessels, point P du plan , au moulin do Gept , point Q du
frian; puis, par une ligne droite dirigée de ce point sar
e confluent des roisst aux de Padcrs et de FontvâilaU
point L du plan ; puis, par une ligne droite allant de ce
point au point do ionctipn des trois communes de Nrffics,
de Fontes et deCabriôres, ma^sonrarfétantau point I,
cil elle rencontre la rivière dé la Peyne ;
A VEst^ par la rivière de la Poyne, à partir dudit point
], en la descendant jusqu'au point X, où elle reçoit le raisr
seau de Bagelle ;
Au Sud, par une ligne droite allant dodit point X an
clorhor de Pouzzols , point T du plan ; puis , par une
autre ligne droile dirigée de ce point sur le moulin de
Lenne, point R du plnn ;
Au Sud" Ouest, enfin . par une ligne droite dirigée dodit
point R sûr la métairie de Jessels , point de départ ;
Lesdites limites embrassant une étendue superlStielle
• 4e trento-six kilomètres carrés quatre-vingt-onze beclam-
SUB LES MINKS. B^^J
Ari. 3. ï{Conmele$uri.3ei4€Mies9H$deFarrêiér$'
ArL 4. ) Uuifauxm%iM$duQk\iJi%.)
Cahier des charges de la concession des nUnes de kouilk
de MouNio.
^ ( Exlrait. )
Art, 6. (Commet article fici-dessus du cahier de charges
relatif aux mines du Gaylus.)
Arrêté du Président du conseil^ chargé dupout^oir M*»w<tolBr
exécutif, .en date du 21 août 1848, qui accorde à ^* '^■"•••*
la société désignée sous la raison sociale Paliopt
et C*, la concession de mines de fer situées dans
les communes de Villerouge et de Talairam i ar^
rondisscment de Garcasso^ne (Aude).
•
(Extrait.)
Art, 2. Celle concession, qni prendra le nom de eoi^
cession de la Faillera^ est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
Au iStid, à partir du confluent du ruisseau de Las-
coupes et du ruisseau de Marmairanne, point A, par une
ligue droite allant au roc de Ferrais, point B, vi servant
de limite Nord à la concession de Serremijeanne et Las-
conpes, instituée par ordonnance du 10 janvier 1821 » et
par une autre ligne droite allant au roc de Ferrais au
Sarral de la Bouïchére des Clauzels, point C \
A l'Est, et au Nord-Est^ par une ligne droite allant
de ce dernier point au roc noir, point D, frravé de trois
croix, et par une autre ligne droite allant du roc noir an
confluent du ruisseau de la Courbe et du ruisseau de Mar-
mairanne, point £;
Au Nord'Ouest et à V Ouest ^ à partir de ce confluent par
le ruisseau de iVlarmairanne en le remontant jusqu'à Vem-
bouchure du ruisseau de Lascoupes , point de dopart ;
Lesdiles limites renfermant une étepdue superficielle
de soixante-onze hectares.
Art. 5. Les droits attribués aux propriétaires de la
fturface , par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avriMSIO,
sar Je produit deS mines concédées^ sont réglés : 1* poar
SïSB DBCtBTS BT ABBÉTÉ8
h« Itmitat a|i|Nirteiiaiit à la commune do YilteroiiKe, à
unerenteannuelleëetibrrancspayabloAcoinpIerdu l'élan-
yier 1816, c«mforinéiiicnt aux coovciitioos faites A cet
ë^ard entre les partiel;
2* Poar les autres terrains compris dans la concession,
à ane rente annuelle de dix ci'ntimes par hectare. •
Ces disposiiioDS seront applicables noniibslant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de'conveiH
lions antérieures entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
«
Cahier dei chartes delaconeemon dèi minêê ëê fer
de faFiiujsRA.
( Extrait. )
jift, 14. fjes concessionnaires seront tenus de fonnir,
autant que leurs exploitations lo perbiettt^nt, à la con-
sommation des usines éiablies ou à établir 'dans le voisi-
nag;e avec autorisation légale. Le prix des minerais sera
fixé de gré à gré ou à dire d'experts, ainsi qu'il est io-
iilquéen Tarticle 65 de la loi du 21 avril 1810 pour les
exploitations de minerais de fer.
^rl. )5. En cas de contestation entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leur approvisionnement en mi-
nerai , il sera statué par le préfet, conformément à l'ar-
ticle 64 de la même loi.
Minas de far •^'^^f^ ^« Président du conseil^ chargé du pouvoir
de Framout exécutif ^ en date duii août 1848, qui accorde à
la société anonyme des /orges de FaVicoirr , la
coneaeeion de minas de Jer situées dans tes eam^
mmies de Graii»*Fontaibb et de la BiiOQtTX , arron-
dissement de Saiht-Dié (Vosges).
( Extrait. )
AH. % Cette concession , qui prendra le nom de coficei-
* sion de Pramont , est limitée, conformément au plan an-
uaxé au présent arrêté, ainsi qu*il suit , savoir :
MuNord*OMe$i^ par une ligne brisée partant de la ferme
litoéa entlB laa 4eiix Oodom, point A du plan, passapt
. tOA LES MINBS. 5a§
par la pyramide signal du Donon , point B, par la ferma
da-Uaut-Donon, point G, et par une borne en pierre»
point D, placée au 84>mme( de la Corbeille et aboutissant <
au point Ë, interseclion de la route de Senones avec le che-
min des minerais à Prayé ;
j4 t* Ouest ^ par une ligne droite parlant diidit point
£ el se terminant aux ruines du château Salm-Salm ,
puini F ;
• j4u «Sted, par une ligne droite diPigée de ce point F i Qi
fermie de Pierre Gharlicr, point G , et par One autre ligne
droite allant de ce point G au pont dit du CbÀleau, point
H , aitué sur le ruisseau de Framont en face de la maison
de Bernard Michel Champy;
A l'jEsi , par le ruisseau de Framont depuis ledit point
H jusqu'à la gorge du JMarleau, point I , puis parle ruis-
seau de la gorge du Marteau , en remontant jusqu'à la
ferme ^luée entre les deux Douons, pofnt de départ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de seize kilomètres carrés, vingt-cinq hectares.
Art, 5. 11 {kconc9$$ionnaire} sera tenu, en outre, con-
forméaient à iVticle 53 de la loidu2t avril 1810, d'exé-
cuter les conventions qui seraient intervenues entre lui et
les propriétaires du sol.
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de Framont.
( Extrait. )
Art. 6. Le concessionnaire ne pourra pratiquer au-
cune ouverture de travaux dans les forêts domaniales
comprises dans la concession de Framont , avant qu'il
ait été dressé conlradictoirement procès-verbal de Télat
des lif^ux par les agents de l'administration des forêts, afin
* que l'on puisse constater, au bout d'un an , et successive-
ment chaque année, les indemnités qui seront dues.^
Les déblais extraits de ces travaux seront déposés aussi
près qui! sera possible de l'entrée acs mines, dans les
endroits les moins dommageables , lesquels seront dési-
![nés par le préfet sur la propopilion des agents forestiers
ocaux , le concessionnaire et riiigénicur des mines ayant .
été entendus^.
Art. 7. Le concessionnaire sera civilement responsaUe
des dégâts commis dans la forél pat ses oavriars oii ynr
53o DKCRGTS ET ARBÉTÉS ,
ses bestiaux, dans la dislnnr*^ flxée parVartide 31 do
code forestier.
jirt. 8. Ix)rsqne le cor.r'<^««*onnaire abandonnera nue
ouverture de mine, il pourra éire lono de la faire oobh
blêr en nivelant le terrain , et de faire re|)(euplpr ce ter-
rain en essence de bois convenable an sol. Cette dis-
position sera ordonnée, s'il y a lieu , par un arrêté da
préfet, sur le rapport des agents de radminisiratioo fo-
restière et de rîngéufeur des. mines, le concessionnaire
ayant été entendu , et sauf recours devant le ministre des
travaux publics.
jérU 16. En exécution de Varticle 70 de la loi du
21 avril 1810, le concessionnaire fournira aux usines
qui s'approvisionnaient sur des gîtes compris dans »
concession, la quantité de minerai nécessaire à l'alinien-
tation de ces usines, au prix qui sent fixé par Tadministn-
lion, en se conformant au\ anciens usages.
jirL 17. Lorsque TiipprovisionnemiMit des usines ci-
dessus désignées aura été assuré, le concessionnaire sen
tenu de fournir, autant que ses exploitations le penret-
tront, à la consommation des usines éUiblîes ou à établir
dans le voisinage avec autorisation légale. Le prh dos
minerais sera alors fixé de gré à gré ou à dire d'experts,
ainsi qu'il est indiqué en Tarticle 65 de la loi du 21 avrii
1810 pour les exploitations de minières de fer.
Art. 18. En cas de conieslation entre plusieurs maîtres
de for|;es, relativement à leur approvisionnement en mi-
nerai , il sera statue par le préfet, conformémentà Tart. 64
de la môme loi.
daBoStaSr -^^^^^^ ^^ Président du conseil^ chargé da pouvoir
exécutif, en date du 21 août 1848, qui accordée
la société anonyme des forges de r ramout , la '
concession de mines de fer situées dans les coin'
niunés de Rothau et Wildersbach (Vosges), etSoi*
BACH (Bas-Rbin).
(Extrait.)
Art. 2, Cette concession, qui prendra le nom de ctm-
eeêtion de Rôthau^ est limitée , conformément au plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
r
BliH LES MIMES. 33 1
jéu Nord-'Ouesij* par le roisseaa de la Rothaine iloptris
son coofluent , point A du pl«in ^ avec la Brusche juf^qu^à
rcmbouchure du ruisseau delà Voéte-Basse dans celui de
la Rothaine, point B;
j4 FEity par une droite tirée de ce dernier point à une
borne on pierre placée au sommet du Chenot de Neuvillcr,
point*C ;
j4u Sud OuMif par une ligne droite tirée du Chenot
de Nou villcr au sommet de l'angle saillnnl du département
tfu Bas- Rhin , situé sur le chemin de Solbach au haut
BarhOhe, point I);
^u Sud et au Sud- Ouest ^ par le chemin compris entre
le sommet de cet angle saillant et. le hameau de Solbach,
point E, et depuis ce hameau par le ruisseau portant^usst
le nom de Solbach jusqu'à son oonQucnt avec la Brusche,
point F ;
• jé l'Ouest et au Nord-Est, par la partie de la Brusche
qui est comprise entre ledit confluent jusqu'à Vombou--
chbre de cette dernière dans la Rothaine , point de dé-
part;
Lcsdiics limites renfermant une étendue superficielle
de six liilomèlres carrés , soixante-dix-sept hectares.
jért. 5. (Comme fart. 5 ci-dessus de l'arrêté relatif à la
caneession de Fbamont. )
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de RoTHAu.
(Extrait.)
jért. 6. Le concessionnaire ne pourra pratiquer au-
cune ouverture de travaux dans les forêts domaniales
comprises dans la concession de Rothau, avant, etc. {La
suite commet Vart^ 6 d-dessius du cahier des charge» âe4a
concession de Framont.)
Jrt, 7. \
^ri ffi ( (Commelesarticlescorre$pondan$$ du cahier
Art 171 charges de la concession de Feamont.)
/iri. 18, J
Arrêté du Président du conseils chargé dapouxfovr Mlnfidefer
oxévuii/, en date du 21 août Î848, qui accordé h df lÉtédii.
•
5Sa DJSCRKTè BT ARRÊTÉS
la société anonyme des fbrges de Framoitt, la
concession de mines 3e fer situées dans la com*
mune de Sghirmegk, arrondissement de Saint-DiI
(Vosges).
(Extrait.)
j4rL 2. Cette concession , qui prendra le nom de e^-
cession deVEvêché, est limitée, conformémenl an plao
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit , savoir :
^u Sud'Ouesi et â f Ouest , par Iç ruisseau 4e Fra-
mon(, à partir du pont situé sur ce ruisseau au village
4e Wackembacb, point A, jusqu'à Fembouchuro, dans
ledit Yuisseau , de celui de la gorge du Marteau près du
village de Grand-Fontaine, point fi ,
Au ^ord- Ouest, par le ruisseau dç la gorgo da Mar^
teau jusqu'à son intersection avec le cbemin de Blaich»'
Fontaine, point C;
Au Nord, par la partie du cbemin de Blancbe-FootalBt
ooroprise enlre ce point d'intersection et le point de ren-
contre û dudit chemin avec celui d^ Wische {
A FEst , par ane ligne droite dirigée depuis ce dernier
point vers une borne en pierre, F, placée sur le bord da
ruisseau de Wacicembacb et distante de 1.703 mètres da
pont de Wackembacb, et par ledit ruisseau à partir de
ce pont jusqu'à son emboucbure dans le ruisseau de
Framont , point de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de trois kilomètres carrés, vingt-sept heclares.
Art. 5. (Comme Part. 5 de V arrêté relatif 4 to conces-
fîgtl de Faamont.)
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de l'Evêché.
(Extrait.)
Art, 6. Le concessionnaire ne pourra pratiquer aueope
ouverture do. travaux dans le*s forêts domaniales comprises
dans la concession de rEvécbé, avant, etc. (La tuiU
cosame à l^art. 6 ct-desnis de l'arrêU relaêifà la eoneeimn
Art f . I
^' 16 V (Comme les orliWei corre^Qfklan^ 4^ caA^r
^r/ 17 1 charges de la cimce$9iQn dc FR4i|0iiTt]i
^r/! 18. 1
Arrité du Président du conseil^ chargé du pouyoir J^'î*^??
exécutif, en date du 21 août 18i8. qui accorde à .••«w^•"•
/a société anonyme des forges de Framont, la
concession de mines de fer situées dans la com-
mune de N4T9WILLSB, arrondissitm^ni de Samt-Dk
(Extrait.)
jM. fi. Cette concession, qui prendra le nom de eonees-
itOM éê^ Banuald, est limitée, conformément aa plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoic :
^ rOuestj par le chemin de Roihau à Neuwiller,
depuis une borne en pierre^ point A du plan, placée à 750
métrés de l'embranchement de ce chemin avQC celui de •
l^othau i Schirmeck jusqu'à une autre borne B, placée à
f 04 métrés au Sud de la première, sur le chemin de Ro-
thaoà Neuwiller)
jéu Sud , par une ligne droite , do 8S0 mMres de lon-
gueur ^ dirigée Yors l'Esl-Nord-E^t parallèlement à la di-
reclioB moyenne du filon de Banwald, à partir de la
borne B, et se terminant à la borne M ; *
A VEst^ à partir du point iM , par une ligne droite di-
rigée vers |c IVord-Nord-Ouest et s'arrétaat à \% borne N,
distante de 100 mètres de la borne M ;
Au Nordj par une ligne droite de 830 mètres de lon-
gueur partant de la borne N et se tcrmin^n^ à la borne A,
point qc départ ;
Lpsdiies limites renfermant une éten<)ne superficielle
tie huit hectai^s.
Art. 5. ( Co9àm€ Fartielê 5 d$ Feanrêêi rêhiifé la eoti-
ceiston d« Framont).
Cahier de$ charges relatif à la concu^ion ie$ mînay 4q ^
de fiATiWAtp. •
( Extrait. ) * •
Art. 6. Le concessionnaire ne pourra pratiquer an-
534 DÂCRSTS £T ARRÊTfiS
cane ouyerlare de iravaux dans les foréU domanialei
comprises dans la concession de Banwald , avant, etc. ( La
suite comme d Variick 6 da cahier de$ charge» de la can-
cemon de Fraiéont. )
jért, 7. \
Art. 8. I ( Comme le» article» eorrespondanit du
Art. \%, \ cahier des charge» de la eaneeeeion de Fba-
Art. 17. i MONT.)
Art, 18. 1
Fmt à fév»r- Jlrrité du Pfésident du conseil^ chargé du pouvoir
iShn M \mM ^^^^^fif> ^^ ^^^ ^«^ 21 août îSfcS, qui autorise le
citoyen Targe à construire dans la commune de
S AiNT-Juu£N-ER- Jarret (Loire), unjouràrét^erbère
pour le traitement des riblons et auquel seraadap*
tée une cheminée de \& mètres de hauteur. •
UjjM * ht Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
4tM8t«. exécutif, en date du 21 août 18W, qui règle le
régime des eaux de l* usine' a. fer que le citoyen de
PouRTALÈs possède dans la commune de Baigii
(Haute-Saône), et le système d'épuration fies eaux
de lavage proueffant des patouillets de cette usine.
FtÊWÊiSkli^tom» Arrêté du Président du conseil y chargé du pouvoir
nuM é» Joilk- exécutif en date du 21 août 1 8i8, qui autorise les
citoyens Baudon, Delahante-Buykett, Armaro et
autres, à établir unpatouilletpour la préparation
du minerai de fer sur le ruisseau dit le Ru-rc-
Cbaotair, dans une propriété quils possèdent au
commiine c/e JoiLLEirAT(Cdte-d'Or).
Mb sur àé^ Décret de P Assemblée nationale, du 23 août 1848,
mlrffcMHHwtf, * relatif aux prêts sur dépôts de marchandises.
VuÊÊÊKàblèe nationale a adopté ^
iUA LES MIIIBS. 535
Et le chef da pouvoir exécutif pronmlgae le décret
dont la teneur suit :
Art. 1*'. Toute personne qui , on ver.tu des décret et
arrêté des 21 et 26 mars dernier (1) , aura prêté ou prê-
tera sur des marchandises déposées dans les magasins
publics, sera valablement saisie du privilège de nantis-
sement ^ par le transfert du récépissé à son ordre et par
la mention dudit transfert sur le registre du magasin ,
avec indication de la somme prêtée.
Le récépissé sera passible d'un droit fixe de 1 fr. pour
tout droit d'enregistrement.
jirL 2. A défaut de payement à Téchéance , le cession-
naire , porteur du récépissé, pourra exercer son recours
contre Teroprunteur et les endosseurs , ou sur la mar-
chandise déposée. Dans ce dernier cas , le président du
tribunal de commerce , sur la simple production de l'acte
do protêt y ordonnera la vente de la marchandise aux
enchères.
Toutefois les comptoirs nationaux d'escompte et sous-
comptoirs de garantie pourront exercer leurs droits con-
formément aux dispositions de l'article 9 du décret du 24
mars 1848, relatif aux sous-cooiptoirs ; ces dispositions
s'appliquent non-seulemeot aux marchandises, mais en-
core aux titres et autres valeurs données en nantissement.
Art. 3. II n'est pas dérogé par le présent décret au
surplus des dispositions de l'arrêté ministériel en date du
26 mars 1848.
Décret de t Assemblée nationale^ du 9 septembre Oat^ (ta txvmW
1848, relatif aux heures de travail dans les ma-- JjîîîJj* ™ïï-
nufactuixs et usines. (2) net.
L'assemblée nationale a adopté.
Et le. chef du pouvoir exécutif promulgue le décret
dont la teneur suit :
Art 1^. La journée de l'ouvrier dans les manufac-
(1) Voir ces décret et arrété/tome Xn, i* série, des AwnaUs
dê$ mttMâ, p. 750 et 752.
(S) Voir ci-aprés, page esi, la circulaire du mlDiatre de TagrlcoL
ture et du commerce» en dite du IB sepletnbrc ISiS.
Tome XI F. i8^8. 36
5S6 DÉClVn BT ARUMs
tn^ «t fMlB«i m pimrra pasenMef d(Hin heores de (n-
vail effectif.
jérL 9. Dm Pèflements d^adninistrêttm poMi^a dé-
terminaronl les axceptioDs qa*il sera néoessalre d^apporter
à calta disposHIoB générale, A raison 4e la nature des
ioduilrles ou des causes de force majeure,
4rL 3. Il n'est porté aucune atteinte mx usages et
aux ooQventions qui, antérieurement au 2 mars, fixaient
pour certaines industries la Journée de travail à un nombre
d^heurct inflèrieur à douze.
^rt, 4. Tout chef de manufineture ou usine qui coo-
traviendra au présent décret et aux règlements d^admi-
nistration publique promulgués en exécution de TartideS,
sera puni d'une amende cinq franca à cent francs.
Les contraventions donneront lieu à autant d'amendes
qu'il j aura d'ouvriers IndAment employés, sans qae
œa amendes réunies puissent s'élever au-dessof de
mille francs.
Le présent article ne s'applique pas aux usages locaux
at eenvantions Indiqués dani la présente loi.
Are. S. L'article 463 du code pénal pQurrsi toujoors
élfa appliqué,
Jri. •. Le déeret du % mars M) . en ce qui copceme la
limitation des heures du travail , est abrogé.
««i*«*«i^
Droit û*wATét jijrété du Président du conseil ^ chargé du pouvoir
\.^^U!Z Jnï exécutif, en date du 9 septembre 18fc8, portant
rertfiioaief,tor •^. _,., . , ..-r, „ , •'^r»
le ciilna at k suppression 4a drçn établi a l entrée, dans Paru^
<la«i mr Usfir9 «< fontes^ sur U cuivre et le mine*
Le président du conseil , chef du pouvoir exécutif ,
Yu l'arrêté de la conuoisiîoQ du pOQTOir axêCuUf « «^n
(I) Ce décret est ainsi conço :
iat la Hpasrt da la caaiiniiiloo da ioavnnunfnl poar lei trinil-
leurs,
Considérant : .
V Qu^QQ iravail manuel trop prolonaé, non-seolenentmioelasasté
des traraiileurs, mais encore, en l'empêchant de eeUi?er son hilcHI-
aaaea« paple ailoiiilê à la diaaité de Hioanae ;
a« Qoe reipleliaUoa des ewrrien par les soos-ealrepreieQn oo-
date du 17 juin 1848 (i) , lequel soumet à une tano d'cn-
tré6 le» fers et fontes de touie espère, cuivre, «ne , m-
troduîts à Paris à partir de la promulgation dudit arrêté ;
Tu les plaintes ndknbrcuses et unanimes que Tappli- *
cation (Je celle taxe a soulevées;
Vu la délibération de la commission municipalede Paris,
qui reproduit les doléances du commerce et de l'industrie,
et qui demande Tabroffation de l'arrêté en ce qui concerne
les métaux ;
Tu le rapport du ministre des finances;
Attendu que l'impôt établi par l'arrêté du 17 juin sur
ces métaux occasionne au commerce et à l'industrie ni|
préjudice considérable , et qu'il n'est pas d'ailleurs con-
forme au principe , qui ne permet de grever d'un droit
que les objets destinés à la consommation intérieure ;
Arrête :
j^rt, 1*'. Le droit établi sur les fers et fontes de foute
espèce y sur le cuivre et sur le zinc, par l'arrêté de la
commission du pouvoir exécutif , du 17 juin 1848, est et
demeure supprimé.
^rt 8. Le minisire des finances est chargé de Texéca-
cotion du présent arrêté.
Signé E. GAVAIGRAC.
' * h» minlitr^ des flpaQtts,
gigni U. QOUDCRAVIL
vriers, d'iM marchandeurs oa tâcherons, est eisenUeUement injnite,
ye^aloire et contraire au principe de la fraternilé^
Le gouvernement provisoire de la' République décrète s
1» La Journée du travail est diminuée d'une heure. Eu oonséqncnea,
à Paris, où elle était de onie heures, elle est réduite k du, et en pr»-
vifiee, où elle avait été juiquicidedouse heures, elle est réduite ionxe s
ip X'eip!oitalion des ouvriers par des souf-enUreprepeiirs, ou mof*
chandagCf est abolie.
1) es( bien entendu qae les associations d*0Qvrlers qui q'ont point
pour objet l'expioltalion des ouvriers les ans par les tutrei ne sont
pai considérées cçmme marchandage*
Paris , le 2 mars 1S48.
Signé: Dupont ( de l'Eure) , Arago, Albert, Crèbiibux,
Flocon, Oarnier-Pagâs, Lamartink, Louis Blanc,
Marrast, Marie.
Cl) Voir cet arrêté, tome lU, i* série, des ^rmalff des mines ^
p« Tf6.
538 DÉCRETS ET ARR£tA8
Mineide hMSKk Décret du Président du conseil, chargé du pouvoir
^ykmOmÊé. exécutifs en date du 15 septembre 18W, portant
interprétation de divers actes relatifs aux mines
de houille de YiEUX-GoNDÉ (Nord).
Le président du conseil, chargé du pouToir exécntif ,
Sur le rapport de la s ection du contentieux ,
Ta la requête sommaire présentée pour la compagnie
propriétaire des mines d'Anzîn , poursuites et diligence
du sieur Lebret, régisseur-gérant de ladite compagnie,
ladite requête enregistrée au secrétariat général du con-
seil d'£tat , le 9 juillet 1845, et par laquelle elle con-
dut.À ce qu'il plaise, interprétant les arrêts du conseil
des 14 octobre 1749 et 20 avril 1751, et Va vis du conseil
d'Etat, des 27-31 mars 1806,déclarer : 1*" que la conces-
sion dite de Yieux-Gondé porte sur toutes les terres,sans
exception ni réserve , qui étaient^ en 1749 , soumise à la
haute justice du prince de Croy ; 2® que cette haute jus-
tice embrassait le territoire actuel des communes -de
Yieux-Gondé et Hergnies et celui de la commune de Condé
tel qu'il était avant 1806 ; 3<» que c'est en ce sens que les-
dits arrêts ont été interprétés et appliqués par 1 avis du
conseil d'Etat, du 27 mars 1806 ;
Vu le mémoire ampliatif présenté par ladite compa-
gnie , ledit mémoire enr^istré comme dessus le 8 oc-
tobre 1845, et par lequel ladite compagnie persiste dans
les conclusions de son premier mémoire , et condnt anx
dépens contre la compagnie de Thivencellea et Escaa-
pont ;
Vu le mémoire en défense présenté pour les sociétés
réunies de Thivencelles , Fresnes-Midy et Gondienne-
Saint-Aybert , poursuites et diligence du sieur Lenglé ,
ledit mémoire enregistré comme dessus le 14 novembre
1845, et par lequel elles concluent à ce qu'il plaise décla-
rer que la concession n'a jamais compris les terres situées
au delà de la Haisue, qu'en tous les cas elle n'a pu s'éteo'
dre sur l'ancienne seigneurie Gagére, le bois du Roi ni les
autres fiefs dont la haute justice appsurtenait en 1749 à la
couronne de France ;
Vu la requête en intervention présentée par les sieurs
Dubois deNéhaut, Albéric Ducbastel et Dumont-Da-
mortier, agissant tant en leur nom que pour une compa-
gnie dont ils font partie , ladite requête enr^trée
SVK LES MINBS. SSg
comme dessns , le 7 février 1846 , et par laquelle ils ooo-
cloent à ce qu'il plaise les recevoir intervenaDts sor le
pourvoi formé , et , statuant au fond , décider que le terri-
toire de Macou n'est pas compris dans la concession de
Yienx-Gondé, et qu*en conséquence il doit être donné
suite à la demande en concession déposée par le sieur Du-
bois de iMébaut le 7 juin 1843 ;
Vu le mémoire en défense présenté par la compagnie
d'Anzin contre rintervention des sieurs Dubois delïénaut
et par lequel ils concluent à ce qu'il plaise repousser Tin-
terventiop comme non recevable et mal fondée , condam*-
ner les intervenants aux dépens , ledit mémoire enregistré
comme dessus, le 25 mai 1846 ;
Vu le mémoire^en réplique pour la compagnie d*Anzin,
ledit mémoire enregistré comme dessus, le 25 mai 1846,
et dans lequel elle persiste dans les conclusions de ses re-
quêtes sommaires et ampliatives ;
Vu le mémoire en réponse présenté par la compagnie
d'Anzin , ledit mémoire enregistré comme dessus, le 29
juillet 1846 , et par lequel elle persi*ste dans ses conclu-
sions ;
Vu la lettre du ministre des travaux publics en réponse
à la communication qui lui a été donnée du pourvoi, la-
dite lettre enregistrée comme dessus, le 1*' décembre
1846;
Vu les consultations produites au nom de la compagnie
d'Anzin , et enregistrées le 18 décembre 1846 ;
Yu la requête et les productions présentées par lis so*
détés réunies de Thivencelles, Fresnes-Midy et Gon-
dienne-Saint-Âybert, ladite requête enregistrée comme
dessus, le 5 mai 1847;
Yu la note et production présentée pour la compagnie
d'Anzin, ladite enregistrée comme dessus, le 4 juin
1847 ;
Yu la production faite par les sociétés réunies contre
la compagnie d'Anzin, et enregistrée comme dessus, le
7 juin 1847;
Yu le mémoire présenté par lesdites sociétés^ et enre-
gistré comme dessus , le 23 octobre 1847 ;
Yu le mémoire présenté par la compagnie d'Anzin ,
ledit enregistré comme dessus , le 30 novembre 1847 ;
Yu la production faite par les sociétés réunies t ladite
enregistrée comme dessus , le 21 décembre 1847 $
S40 DÉOftBTS BT ARUÉTÉS
Ta la frodQctioo pont la eotnpdgiiié d' Anchi , ladfle
^registrée cotniiie dessus, le 10 jaD?ier 1848;
Ya la lettre du tninîstre des travaux publics , oiregfah
Irée comme dessus, le 24 janvier 184d, et pat 1 actuelle il
envoie plusieurs pièces demandées ;
Tu les observations présentées pour la compagnie d'An-
zin, lesdites enregistrées comme dessus ^ le 12 février
«848 i
Vu le tnémolre intitulé : Dernière réponse des sociétés
réunies de Tiiirencelles, Frcsnes-Midj et Gondietine-
Baint^Aybert à la compagnie d'Anzin, ledit mémoire eo-
registre comme dessus , le 1" mars 1 848 ;
Yu les observations sommaires présentées pbnr les d- '
toyens Dubois de Néhant , Dachastel et Dumonl-Dufiior-
tler, lesdites observations enregistrées comme dessus, le
7 mars 1848;
Yu les conclusions prises par la compagnie d'Afitin ,
enregistrées comme dessus, le 15 avril 1848, et tendant
à ce qu'il plaise déclarer la compagnie Dubois de N dhàdt
purement et simplement non recevable dans son ioterVefr-
tion, la condamner aux dépens ;
Yu Tarrété de conflit pris par le préfet du département
du Nord^ le 9 août 1843, confirûié par oirdontianee rojalé
«n daté du 30 décembre 1 843 1
Yu Tarrét du conseil, du 14 décembre 1749;
Yu rarrét du conseil , du 20 avril 1751 \
Yu Tavis du conseil d'État, approuvé par remfNmaf,
«n date des 27-31 mars 1806 $
Yu les ari'éts dti 8 mai et dd 27 aoàt 1 726 ;
Yu toutes les pièces produites et jointes an dosstef ;
Ouï M~ Fabre et Chambaud dans lenf^s plaidoiries mot
la compagnie d' Anzin \
— M« Pascalls pouf les sociétés réunies ;
— M« Huet pour les sieurs Dubois de Néhaut, Albéfie
Dticliastet ei DomontDumôr tier ;
Ensemble M: Gomudeti oomftiisstire du goateruettefit
en SCS conclusions ;
Sdr la comt^étericë) et en C6 qui touche té!i coticla-
sions du ministre des tfÀtaùl publics tendant à ce ^as
léë parties soient renvoyées paf^levant radmihistfation
pour éire, par elle, préalablement statué ce qu'il apps^
ticiidra s
Consldéi*abt qtie pal* stiite d'an arrêté 4e oonOit oob-
ftBM LM ■»■■. ^t
firme Mt ordimnattce royale en dila du SO dMnflbra
1848) la GOmpnRnfe d'Amin s'eit fMarruc en Inierprfi*
talion dn Hrr^b da cnmeil jles 14 octobre 1749 Cl 81
arril ITfil et du décret impérial del S4'31 m»n 1806,
qa'll y a conieBratidn entre les pariiea sur le »enl et IM
eObl* àé ces actes, et que, dds lors, oelte InlArfirâUtioa
doll élre donnée par iBToieconteniieuseï
En ce qui touche l'interTentiOndelliran DabOil de Né'
habtfDBthaitelelconaorIt i
GDtrtidéfatit que leadils Int^i^etiaflU hnll eh imlÉilM
devant ridminisirafion, à l'effet d'obleair la ootie^Hloa
de ftllea houtll^qul existent dans les terrains dont là
«mpagnle d'Anain ae prétehd conccislooiialre cl (|a'll
réiulle dn Vinstrnriion qu'ils ont f»H hirc^ inr CM
terrai IIS des travaux de recherches; qdfii dëllors'lli
ont intérêt et qualité à intervenir dani ladite instance;
Sur le moyen opposé parla compagnie d'AnSin cl teA*
dant à ce qu'il soit déclaré que la question de délimltalloD
de la oincession a été définitivement résolue par le litettl
de8a4-31inârsl808;
Conildcrant que par le décret sus-viad, il a été décidé
que les ileurs Déitandrouin , Taffin , etc. , possèdent IR
mines de huuilled'AnziD, Fresncst Haismas, Condé ei
Hergoles, partie comme concessionnaires cni|;inaires ,
partie comme acquéreurs de domaines nationaux ( qn't
ces deux titres ils ont rempli les formes Vodlnes par les
lois t qu'il n'y a contre eux aucune cause de déchéance
d'aucune desdiles concessions et qu'il n'y avait liea I
statuer sur les demandes en conccsSitth dtt mtoes de
Vicux-Condé et Ucrgnics, formées psr la cumpagnie
Laaulle et autres ; -mais qne ce décret n*a ed ni ^nr
butni puurcfietde restreindre ni d'sugmentcries codcél*-
slons accordées parles arrêts du conseil des t4oclobré
1749 etfii avril 1751 1 que, dès lors, il od fait pas obsiadt
à ce qud soll donnée l'interprétation desdils arrêts t
An rond , et en ce qui louché l'tnterprélation des srrAtl
du U octobre 1749 et 91 arril 17fil 1
lobre1749,
lérmislion snllidlée fMr ledit ileuf
de )t aux prescriptions dri rtaUment
da l'effet d'extrair* des cbhrUoui d«
s*i Vieux-GoDdË, a é(4 sbIlldIAa pw
loi HuttaMrfltahriMBatidntlili
543 DicnCTS BT ARBftTBS
pr^érence qae Ini donnaienl les coalames nir les terra
soumises à ma droit de haute justice ; qu'elle lui a été ac-
cordée par l'arrêt du 14 octobre 1 749, eo ladite qualité el
sans distinction entre les (erres dont il était proprîéUiire
et les terres sur lesquelles, en sa qualité dehaut-jasticier,
U avait droit de haute j usiice j qu'il n'y a lieu, dès lors,
de limiter ladite permission aax terres ^ont ledit stear
de Crof était prof^iétaire foncier ;
Considérant qu'il résaltc de l'instmction que les mots :
tes terres de Condi tt de f^teux-Condé au delà de l'Eteiut,
contenus andit arrêt du 14 octobre 1 7(9, doivent étreeo-
tendus de toutes les terres de Coudé et de Vieax-Coodé
situées sur la rive droite de l'Escaut, sans distiller entre
les terres sises en amont de Condé et cellu qui sont sitoées
aaaelàdeCondé;
En ce oui tonche le droit de hante justice appartenant
an sieur ae Croy :
Considérant que, s'il est articulé par la compare
d'Aozin que le sieur de Croy avait droit de hante jus-
tice sur la totalité des territoires de Condé el Vieux -
Coudé et sans distinction , l'existence et l'étendue de ce
droit de haute justice sur diverses portions des terres
dépendant de Condé et Vienx-Condésuotcontestécs; qu'il
ne nous appartient pas de connaître des questions sou-
levées par ce li tig<^ ;
Sur l'nrret du 21 avril 1751 ;
Considérant que la permission accordée par cet anét
s'étend sur tout le territoire d'Hei^nirs ;
Le conseil d'Etat entendu ,
Décrète ce qui suit :
Art. 1". Il est déclaré: 1° que le décret des2V-3l mars
1806 n'a eu ni ponr but 'ni pour effet d'élendrc ou de res-
treindre les permissions contenues aux arréls du conseil,
des lioclobre 1749 et 21 avril 1751; 2° que la permission
accordée au sieur de Croy par l'arrêt duconseil, du lioc-
tobre 1749, comprend tout le territoire deCondé et Vieux-
Condé, situé sur la rive droite
1749 au droit de haute justice
distinction entre les terres doni
cier et les terres qui étaient se
droit de hante josUce ; 3° qui
au sieur de Croy par l'arrêt du
comprend (ont le torain d'Her(
SUR LES MINES. 543
Ari. 2. Le sorplns des conclusions des parties est rejeté.
Art. 3. Les dépens sont compensés entre les parties.
jért. 4. Le ministre des travaux publics et le ministre
des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne,
de l'exécution du présent décret.
Arrêté du Président du conseil, chargé //ifjDOUi^oiV Mines de houille
exécutif, en date du 25 septembre 18W. qui ac- *ie rEygooiier.
corde au sieur 'EmWe Delayal et G* la concession
de mines de houille situées dans la commune de
TorLON, arrondissement de Toulon (Var).
(Extrait.)
Art. 2. Cette concession , qui prendi^ le nom de con^
cession de fEygoutier, est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir i
A V Ouest ^ par le littoral, depuis l'axe de la porte
neuve de la ville de Toulon , point M du plan, jusqu'à un
aulre point R distant du premier de 65 mètres, en direc-
tion du centre de la grosse tour;
Au Sud, par une ligne R Q, perpendiculaire à la direc-
tion ci-dessus et d'une longueur de 650 mètres ;
Au Sud-Est j à partir du point Q, seconde extrémité
de la limite Sud, par une ligne droite menée au confluent
P du ruisseau de Saint- Joseph et de la rivière de r£y-
goutier ;
Au Nord-Est^ par une ligne droite PN, menée de ce
point P perpendiculairement à la ligne qui passe par le
clocher de la Valette et le point M ci -dessus défini ,et ar-
rêtée à leur intersection commune N ;
Au Nord' Ouest j par la portion de la ligne droite com- ^
prise entre le point N et le point de départ M ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle de
deux kilomètres carrés, cinquante-deux hectares, dix-sept
ares.
Art. 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface^ par les art. 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées , sont réglés à une
rente annuelle de dix centimes par hectare de terrain oHn-
pris dans la concession.
544 D^iQRVn K AHliTÉS
Ges dispesilions ëereiit âpplicaUes iKHiobslaiil 1m sti-
pulations contraires qai pourraient résulter dé coUTeo-
tîoos antérieureé entre les concessionnaires et les pro-
priélaires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de kouUU
de r£Y6oeTiER.
(Extraie.)
ArL 2. Les concessionnaire^ exdcuteront » oonferaié-
ment à ce qui leur sera prescrit par la préfet^ et soasls
surveillance spéciale des ingénieurs des mines , les Ira-
vaux qui seront jugés nécessaires pour compléter Tex^
ploralion des terrains compris dans la concession , et la
reconnaissance des gites de houille concédés. En coosé-
qtiendc, ils cntrèpfendrôtit ^ liVâiit tdUt âutfc! travail, an
DUits vertical Ird vdf s^nt toUtd répaiâSfu^ du iet*rain limiil-
1er, en iltt des points dô Isl sUrfàc(^ circulaire , ayatit pdttr
dénife le t^olut G dU plâh et Uli f àydtl de ^OÔ mètres.
Art. 6» Dfiiî^ le Cas où les IfâvaUit projeté» par là
oOHc^SMoiinâlfes dévraiétlt §'éten(ifë SOtiS des hâbitatiolb,
édifices, murs, fortificatiohS^ dépendante de Id ville (m
des faubourgs detoUlonou d¥Mbi*tdeL«riTial^ue, ou dans
Télcnduc de la pfenlière zone de st^iTitudc de renceinte
de lOtilOn, de ses oUvi-dgel eittéHèâi*s et dô là éoflitna-
nication au fbf t Lamalgue, OU à tihd dlslttucc moindre de
10 mèires du terrain militaîrd ou de la limite eiitéffeafe
de la rue du Rempart, ces travaux ne pourront elfe en-
trepris qu*en tcrtu d'Une autorisation spéciale dU préfet,
donnée sur lé rapport de l'ingéuieur dëâ ttiioéâ^ après qoe
le conseil municipal ^ les propriétaires intéressés, (!t, lors-
qu'il y aura lieu, le commandant du gétliO tnllitaîre et te
préfet mariUme, auront été cntefidus^ et après que les
concessionnaires auront donné caution de payer rindéin-
niié exigée par l'art 15 de In loi du 91 ftlrril 1810.
Dans le cas de travaux souterrains à poursoltrê du
côté du quartier du Mourillon , et par lesquels on pour-
rait craindre que le régime d^s sourdes ({uî alimentent les
puits de ce quartier ne fût troublé, les concessionnaires
ne pourront faire avancer ces trataux à plus dd 400 mè-
tres au sud-ouest du point G du plan i sans une âolorisa^
tion spéciale du préfet , donnée AAÛA Ui tiÈétùÊê AMMfe
que ei->deisds, a^ès ^e les pfopriètiiires intérMMft ftv-
ront été cnteDdos fet qae les coficessioûnaires aaront éga-
lement'donné la caution preacri le par l'art. 15 do ladite
loi.
t)ans l'an et l'autre de ces deux cas, les contestations
qui s'élèveraient relativement soit à la caution , soit à l'io-
demnilé , seront portées devant les tribunaux , conformé-
ment à l'art, précité. L'autorisation d'exécuter les travaux
sera refusée par le préfet , s'il est reconnii qUè l'exploita-
tion peut compromettre la sûreté du sol , celle des habita-
tions , la conservation des édifices ou de» fortificalionn, OU
le régime des sources.
Art. 9. L'exploitatiot) sous le quartier de rEygoutler
deyra être ehtiéremënt distincte de celle du quartier du
Mourilloti. Ces deux cbatnps d'exploitation ne pourront
avoir entre eux àuctme communication souterralnei
Art. 10. Tous les trâtaux qui seront faite à la surfaèe
du sol , pour les besoins de Texploitatioti , dans l'étendue
de la première et de la deuxième zone des servitudes.de
l'eifteinte de Toulotiet de ses outrages extérieurs, âëroitt
soumis à toutes les prescriptions des lois du 10 Juillet
1791 et du IT juillet 1819 , ainsi qu'à celles de Térdon-
nance du l'^'août 1821.
Art, 1 1 . Le chef du génie aura le droit dé visiter ,
toutes les fois çiu'il le Jugera convenable , par lui-même
ou par les officiers ou agents sous ses ordres , les travaux
de rexploilatiou , afin de s'assurer si les limites ct-dessus
indiquées ne sont pas dépassées. En cas de contravention
tfonëtalée ^ cet ofiicier adressera un rapport au ministre
de la guerre, qui prendi'a lés disposition! nécessaires.
Art. IS. Lies concessionnaires ne pourront faire des
sondages , ouvrir des puits ou galeries ^ ni établir des
machines ou magasins dans le champ du tir du polygone
de la marine, ni à une distance de 100 mètres de co champ,
à moins , pour ce dernier cas « d'une permission spéciale
du préfet maritime,
Ari. 14. Les concessioniiaires seront tenus de déposer
tous les ans , dans le mois de janvier ou février au plus
tard, ëb bureau du chef du génie, à Totilon, un double
des plans mentionnés en rarticle 13 ci-dessus. Sur ces
plans, outre les travaux faits pendant l'année précédente ,
ils indiqueront les travaux projetés pour l'année cou-
i^utes
546 DÉCRSTS BT AKKAtAs
Minci de fer Arrêté du Président du conseil , chargé du pouvoir
de la Perrière. exécutif, en date du 26 septembre 1848 , qui ac-
corde au citoyen Louis -Bar the Delcasse la con-
cession de mines de fer situées dan4 la communede
MonTJOi , arrondissement de Garcassohne (Aude}.
( Extrait. )
Art. 2. Gîtte coDcession, qui prendra le nom de con-
eeision de la Ferriêre , est limitée, conformément an plan
annexé au présent arrêté ^ ainsi qu'il suit , savoir :
Au Nord, par deux lignes droites menées, l'one, dt
sommet au sarrat de la Charrette à la borne n* 3 sur le
sarrat du Gastillet ; l'autre , de la borne n"" 3 à la borne
n*" 7 sur la limite de Yignevieille, depuis la borne n* 3
jusqu*à la rencontre de cette seconde ligne droite a?ec le
cours de TOrbien, au point F du plan ;
A VEat , par le cours de TOrbien en le remontant de-
{»uis le point F jusqu'au point G, situé à la rencontre de
'Orbien avec la ligne droite menée de la borne n* 9 an
clocher de Bouisse ;
jiik Sud , par une ligne doite menée du point G ao
sommet du sarrat de Fasio ;
ji l'Ouest, par une ligne droite menée du sommet da
sarratde Fasio au sommet du sarrat de la Charrette, point
de départ ;
Lcsdites limites renfermant une étendue superficielle
d'un kilomètre carré , dix-neuf hectares.
Ari, 5. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les art. 6 et 42 de la loi du 21 ayril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont réglés à nue
rétribution annuelle de 15 cent, par hectare de terrain
compris dans le périmètre de la concession.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre le concessionnaire et les proprié-
taires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de fer
de LA Fbrrièrs*
(Extrait.)
Art. 7. Dans le cas où les travaux projetés par le ooo-
SUR US& MI9SS. 547
cesAÎonnatre devraieol s'étendre sous des habitations ou
des édifices , ces travaux ne poarront être exécatés qu'en
vertu d'une autorisation spéciale du préfet, donnée sur
le rapport des ingénieurs des mines, après que le conseil
manicipal et les propriétaires intéressés auront été en-
tenduSy et après crae le concessionnaire aura donné cau-
tion de payer rindemnité exigée par Fart. 15 de la loi du
21 avril 1810. Les contestations relatives soit à la cau-
tion , soit à l'indemnité , seront portées devant les tribu-
naux et cours, confurmément audit article.
I*'aotorisation d'exécuter les travaux sera refusée par
le préfet, s'il est reconnu que l'exploitation peut com-
promettre la sûreté du sol ou la conservation des
édîGces.
Art. 15. Le concessionnaire sera tenu de fournir, au-
tant que ses exploitations le permettront , à la consom-
mation des usines établies on à établir dans le voisinage ,
avec autorisation l^ale. Le* prix des minerais sera alors
fixé de gré à gré ou à dire d'experts, stinsi qu'il est indi-
qué en Fart. 65 de la loi du 21 avril 1810 pour les ex-
ploitations de minières de fer.
Art. 1 6. En cas de contestation entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leur approvisionneibenten mi-
nerai , il sera statué par le préfet, conformément à l'art. 64
de la même loi.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouifoir Minet de fsr
exécutif, endatedu^iseptembreiSkS, qui accorde de Pechairooi.
au citoyen Jean-François-Hippolyte-Florentin
Debosque la concession de mines ae fer situées
dans la commune de Mortjoi, arrondissement de
GarcassonnÊ (Aude).
(Extrait. )
Art. 2. Cette concession, qui prendra le nom de conr
emion de Pechairoux , est limitée , conformément au plan
annexé au présent arrêté , ainsi qu'il suit, savoir r
A VE$t , par les deux lignes droites menées , l'une de
la borne cadastrale n^ 7 sur la limite de Yignevieille à la
549 DécRBVi n AmnÉffis
borae eadastnle n* 8 , Taatre de la borne n* 8 k la borne
Gadastralo d« 9 ;
^a Sud-Est , par la pirtie de la li^ne droite menée de
la borne n* 9 au clocher de fiouisse, et comprise entre fa
borne n* 9 et le point de rencontre de ladite ligae arec la.
rivière d*Orbicn, au point G du plan :
j4u Nord-Oaestf par le cours de lOrbien, ca le des-
/cendant depuis le point G jusqu'au point F situé à la ren-
contre de rOrbien et de la ligne droite menée de la borne
n^ 7 à la borne n* 3 sur le sarrat du Gastiliet;
j4u Nord^ par ladite ligne droite depuis le point F jus-
qu'à la borne n* 7, point de départ^
Lesdites limites rcnrermant une étendue superficielle
de soixante-six hectares, trente-neuf arcs.
jérL S. {Comme Vart. 5 ei-^e9m$ de VarrHè relatif à la
coneeiêion de la Fe&rièrb.)
CahUr ia chargé» de la coneesrion dee miM$ de fer
. * de PEGHiIRODX.
(Extrait.)
Art. lô! \ ^ ^^9^ ^ '^ e^niceegymiê u Fttaiitu.)
Mines de Ht-^f'^fté du Président du conseil, chargé du pouvoir
de la Gharten*' exécutif, en date du 25 septembre 18i8, qui ac-
"^** corde aux citoyens Martel-Maycr Doponr et
Adolphe-Isaac Dreyfus la concession de mines
de/er situées dans les communes ^Ars-sçr -Mo-
selle, Vaux, Jussy et Rozerieui^lçs, arrondissement
Je Metz (Moselle).
( Extrait. )
Art» 2. Cette concession . qui prendra le nom de con-
cession de la Charbonnière , est limitée , conPormément
aq plan annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
Jtf l'Esté à partir 4a point A, qui lui est commun avec
les concessions de Gorgimon et des Varraines, par ooe
54d
lifm 4r6H0 allant m polat Q» angle nord^oneit de la eon^^
cession des Varralnes i
4éu Nerij par une ligne Joignant ce peint G an point
Y, ob le chemin de Vaux s embranche sur la rente na-*
tionale;
A VOueii, par une ligne tirée da point Y à l'angle nord-
est du moulin Fayon , point F du plan $
Au Sud y parla rive droite du ruisseau de Maoee , de«-
pnis le point F jusqu'au point A de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue super ûcielle de
denv kilomètres carrés , quatre-vingt-quatorze hoclares.
Art. 5. Les droits attribués nux propriétaires de la sur-
face, parles articles 6 et 42 de la loi du Si avril 1810,
sur le produit des mines concédées , sont réglés à une
rente annuelle de 5 centimes par hectare de terrain com-
pris dans la concession.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre les concessionnaires et les pro-
priétaires de la surface.
Cahier deê eiwrgu 4$ la eaneutUm i$» màics de fpr
d$ tA CHABBONNliAK.
(Extrait.)
Art. 9. Les concessionnaires ne pourront pratiquer
aucune ouverture de travaux dans des bois nationaux ou
communaux, avant qu'il ait été dressé contradictoire-
ment procès-verbal de l'état des lieux par les agents de
l'adminiitration des forêts , afin que l'on puisse constater
au bout d'un an, et successivement chaque année, les in-
demnités qui seront dues* *
he^ déblais extraits de ces travaux seront déposés aussi
iirès que possible de l'entrée des mines, dans les endrofts
es moins dommageables , lesquels sont désignés par le
|>réfet, sur la proposition des agents forestiers locaux/
es concessionnaires et ringénieur des mines ayant été
entendus.
Art, 10. Les concessionnaires seront civilement res-
ponsables des dégÀts commis dans la forêt par leurs ou<«
Triers ou par leurs bestiaux^ dans la distance fixée par
l'art. 31 do code forestier.
Ari. 11. Lorsque les concessionnaires abandomiêront
55o dAgrrs it arrêtés
ane ouYertare de mine, ib poarrcmt être tenus de h
faire combler en nivelant la terrain, et de faire repeopler
ce terrain en essence de bois convenable au sol ; cette dis-
posiiion sera ordonnée, s'il y a lien, par un arrêté da
préfet, sur le rapport des agents de ladministration fo-
restière et deTingénieur des mines, les concessionoaîres
ayant été entendus , et sauf le recours devant le ministre
des travaux publics.
j4rL 19. En exécution de l'art. 70 de la loi du âl avril
1810, les concessionnaires seront tenus de fournir aux
usines qui s'approvisionnaient sur des gîtes compris dans
leur concession, la quantité de minerai nécessaire à l'a-
limentation de ces usines, au prix qui sera fixé ^r l'ad-
ministration.
Art. 20. Lorsque l'approvisionnement des usines ci-
dessus aura été assuré, les concessionnaires seront tenus
de fournir, autant que leurs exploitations le permettroot,
à la consommation des usines établies ou à établir dans
leur voisinage avec autorisation légale. Le prix des mi-
nerais sera alors fixé de gré à gré ou à dire d'experts,
ainsi qu'il est indiqué en l'art. 65 de la loi du âl avril
1810 pour les exploitations de minières de fer.
Art. 21. En cas de contestations entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leur approvisionnement en
minerai, il sera statué par le préfet, confornaérnentàrar-
ticle 64 de la même loi .
Mfnctdefèr -^''''^^^ ^" Président du conseil^ chargé du pouvoir
deGorgimoQ. exécutif, en date du 25 septembre 184-8, qui ac-
corde aux citoyens Charles de Wekdel et Thëo-
dore-tCharles-Joseph de Gargan la concession de
mines de fer situées dans les communes cT Ars-sdr-
Moselle et AifCT-DoRNOT, arrondissement de
Metz (Moselle).
(Extrait. )
Art. 2. Cette concession , qui prendra le nom de con^
cession de Gcrgimon^ est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
Au Nord-Est, par une ligne droite AB. partant da
point A, situé sur la rive droite du ruisseau de Mance, à
SUR LBS MINBS. 55 1
mi-distance, et dirigée sar le point T, où le chemin de
Roageville s'embranche sur le chemin de grande commu-
nicaiion de Pont-à-Mousson à Metz , cette droite étant
prise jusqu'à son intersection en B avec une autre ligne
qui joint l'angle Sud-Ouest du pont dudit chemin sur le
ruisseau de Mance, point U', avec le point P situé à l'ex-
trémité du coude que fait le chemin d^ncy à Gorze;
j4u Sud'Est , par la portion de cette dernière ligne
comprise entre les points B et P ;
Au Sud-Ouest y par une ligne droite tirée de ce dernier
point P au point d\ où le chemin de Gravelotte à No-
véant croise celui qui se dirige au Nord-Est yers la pa-
peterie de la Noue, cette droite étant prolongée jus-
qu'en R', où elle rencontre une autre ligne YF prolongée ,
cette dernière étant tirée entre le point Y, où le chemin de
Vaux s'embranche sur la route nationale de Metz à Pa-
ris, et l'angle Nord-Est du moulin Fayon;
Au Nord-Ouest^ par la portion de cette dernière ligne
comprise entre le point K' et la rive droite du ruisseau de
Mance; •
Au Nord^ par la rive droite du ruisseau, depuis le
moulin Fayon jusqu'au point de départ A ;
Lesdites limites renfermant une étendue superGcielle
de quatre kilomètres carrés, quatre-vingt-quatorze hec-
tares.
Art. 5. ( Comme Vart. 5 ci-dessus de V arrêté relatif d la
concession de la Charbonni6rb. )
Ck^hier des charges de la concession des mines de fer
de GORGXMON.
Art. 9.
( Extrait. )
^t î 1 f ( Comme les articles corresjHmdants du cahier
Jj* 4 A > ^ charges de ta amcessian de la Charbon*
Art. 1» ( ^ ^
Art. 20. \ "'^- ^
Art. 21.
Arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir *Miiief d«fer
exécutif, en date du 25 septembre 18tô, qui ac- deManet.
corde au citoyen François Pillot la concession
de mines de Jèr situées dans tes communes <f Ans-
Tome XI F y i848. îy
55a DÉCEVtft B7 AEEàTÉS
sOR'MosiLLE, Yavi, Jusst, RoEEKiEm.i.E8 et Gmà-
VELOTTB» arroneUssement de Metz (Moielle).
(Extrait).
jirt 2. Cc(fe concession , qui prendra le nom de coti*
cession de Mance^e&i limitée, conîotmQipent au piaaaA-
nexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit , savoir :
j^u Nord-Ouest^ par une ligne droite allant de Tangle
Sud de la maison Pampelune, point F du plan ^ à la iK>rae
tribanale dcâ communes de Gorse, Ars et Bezon ville»
point J , celte droite étant arrêtée au point J', où elle est
rencontrée par le prolongement d'une autre droite PK',
Îuj joint les angles Sud et Nord-Ouest de la concessioa
eGror^imon;
j4n Sud' Ouest ^ parla portion de cotte dernière droite
comprise entre le point J' et le point K\ qui leur est com-
mun avec la concession de Gorgimon;
Au Sud'Ëst^ par la droite K\ b\ Y qui pa<ise par Tang^le
Nord- Est du moulin Fayon et par le p^t Y,^ angle Nord
de la concession de la Charbonnière ^ ladite droite prolon-
gée Jusqu'au bord septentrional de la route nationale i
Au Nord-Est , par le bord septentrional de ladite rootc
Ja^u'au point de départ P';
Lesdiles limites renfermant une étendue superficielle
de deux kilomètres carrés » quarante-cinq hectares.
Are. S. { Comme Vart. 5 ci-desi^ui de Varrété rotatif à l^
concession de la GhàrbonniArb.)
Cahier des charges de la concestion des mines de fer
de Marge.
(Extrait).
Art. 9.1
^ ! / 1 ( Cmmne k^urticks tcrrHpondani^du cahier
Art 19 } ^ charges de la conmiiân de i^aXaar-
Ari:2o\ BONNiÈRK.)
Art. 21. 1
Mines de fer Arrêté du Préùdent du eonsM^ chargé dm pùtMHr
dcf Varrainck ^xicutif^midatedu SK septemère IMS, quiaceorde
StJK tES MINES. 5S^
aux Citoyens Henri Renault et Théodore Gautier
fils la concession de mines de fer situées dans les
communes ^'Ars sor-Moselle , Vaux et JussY,
arrondissement de METZ'(Moselle).
(Ëxlrak).
Art 2. Cotte concession , qui prendra le nom de con-
cession des Marraines y est limitée, conformément au plan
annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
Au Sudj par la rive droite du ruisseau de iVlance, de-
puis le point A qui lui est commun avec la eoncession do^
Gorgimon, jusqu'à l*anglc Sud-Ouest du pont du chemi»
de grande communication de Pont^-à-Moossoa à Metz ,
point U' du plan;
A rjEstf par une ligne droite tirée de ce point TJ' à ua
autre point d^ situé sur la rive droite du ruisseau de
Vaux et déterminé par la rencontre d'une ligue passant
par les clochers de Jussy et de Rozérieulles ^
Au Nordy V par la rive droite dudit ruisseau de Yaux^
depuis le point d jusqu'à celui où il croise le chemin qui
suit le fond du vallon ^ point X; 2" par une portion de la
droite comprise entre ce dernier point X et celui 1^ où le
chemin de Vaux s'embranche sur la route nationale de
Metz à Paris, ladite droite éiant prise jusqu'en e, où elle*
est croisée par une ligne menée du clocher do ftozé-
riculles à l'angle Nord-Ëst du moulin Fayon ;
A r Ouest ^ par une ligne joignant ce decnier point d
on point A de départ \
Lesditcs limites renfermant une étendue superficielle
de deux kilomètres carrés, quatre-vingt-six hectares.
Art, 5. {Comme V article 5 de V arrêté relatif à lacùSOf^
cession de la Charbonnière. )
Cahief des charges de lot coneestibff/i des ihifteà de fhr
detf YARRikHlBS.
ArU 9.
(Extrait.)
A i \x'{i^^^^^ ^^ articles émi-eSpongaittÈ OU ad-
Jri iQ ) **^ ^^ charffeB de la emœsàon dt la
JJî ?,A I CllAHK)NWIÉRX. )
Art. âl.
554 DÉCRETS ET ARBÊTis
Mloef de plomb Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
et iloc »rgcnil- exécutif, en date du 25 septembre 184.8, gui oc-
etdeSaint-Lary. corde au citoyen de JSoisrouvrat La concession de
mines de plomb et zinc argentifères dans les com-
munes de Sentein, Saivt-Lary, Avtras et Augibeiit,
arrondissement de Saint-Girons (Ariége).
(Extrait.)
Art. 2. Cette concession , qui prendra le nom de canr
cession de Sentein et de Saint-Lary^ est limitée , confor-
mément an plan annexé au présent arrêté, ainsi qo^il suit,
savoir :
A VOuest, par une suite de lignes droites parlant da
pic de Crabère, passant au Tue de Bouc, au pic du cap
de la Terme, au pic de Peyrenère , au pic de Paragraoe
et à la fontaine de Gratuans , en suivant les limites des
départements de la Haute-Garonne et de TAriége ;
Au Nord-Ouest^ par une ligne droite allant de la fon-
taine de Gratuans à Tembranctiement des ruisseaux de
Hourriardes et de Laspiques ; par une autre ligne droite
allant djudit embranchement à Tembranchement du mis-
seau de Rouech et de la rivière de Bouigrane , et par noe
troisième ligne droite allant dudit embranchement aa
pic du cap Sourd ;
Au Nord-Est, au Nord et à VEst^ par une ligne droite
allant du pic du cap Sourd à l'em branchement des ruis-
seaux de la Souquette et du col de Nédé \ par une autre
ligne suivant le cours de Nédé jusqu'au puj de Yielle, à
la Croix au Couret de Gourgot; de ce dernier pointa
Peyrequillade ; de là au pic d'Aouera , et de ce pic aa
Tue de Cagonilles ; par une ligne sinueuse partant de ce
dernier point et aboutissant au port dlJrets, en suivant
la limite entre les communes de Sentein et de Bonac ;
Au Sudj par une ligne sinueuse partant du port
d'Urets et aboutissant au pic de Crabère , point de dé-
part, en suivant la limite entre la France et l'Espagne;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de soixante- neuf kilomètres carrés, trente-cinq hectares.
Art, 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface , par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont réglés à une
SUH LES MlNBS. 555
rente annuelle de cinq centimes par hectare de terrain
compris dans la concession.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qai pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre le concessionnaire et les proprié-
taires de la surface.
Art. 6. En exécution de Tarticlc 16 de la loi du 21
avril 1810, le concessionnaire payera, à titre d'indemnité,
pour droits d'invention des mines de Sentein et de Saint-
Lary , une somme de trente mille francs , laquelle sera
répartio de la manière suivante :
1"" Au sieur Dnplan 14.000 francs.
T An sieur Trinchan 3.500
S"" Au sieur Bazergue 1.800
4" Au Heur Garié-Yerdure 1.000
h"" Au sieur Ané 600
6« Au sieur Garié Lafont 1.000
7<> Au sieur PratBlanc 3.000
8<» An sieur Pierre Subra 500
»<» Au sieur Graat 300
10» Au sieur Gonti. 300
ll^' A la commune de Sentein 1.000
1 2"* A la fabrique de Téglise de Sentein. 1 .000
13<* A la caisse de secours pour les ou-
vriers mineurs 2.000
Le concessionnaire sera tenu d'acquitter lesditessommes
dans le délai d'un an , à dater de la noliGcation du présent
arrêté.
Cahier des charges de la eoncessùm des mines de phmb
et zinc de Sentein et de Sàxnt-Llry.
(Extrait.)
Art. 2. Le concessionnaire fera compléter , au moyen
de tranchées à la surface du terrain et de travaux sou-
terrains, l'exploration des affleurements des filons qui
ont été découverts sur les divers points de la concession.
Il fera exécuter aux filons de Barguerasse , au-dessous de
la tranchée actuelle et le plus prés possible du fond du
vallon , une galerie d'allongement dirigée vers TOuest ,
suivant la direction moyenne du gîte métallifère.
ArL 9. Lo concessionnaire ne pourra pratiquer au»
$Ç6 DÉCRETS ET ARRÊTÉS
cuae ouverture (le travaux dans les forêts domaniales
de Senlcin, de Sainl-Lary, d'Anlras et d'Âiigirein,
avant 9 etc. ( La suite comme à V article 9 ci'de%$us du ca-
hier des charges de la concession de mines de fer dite de m
CHARBONNIÈRE.)
Art. \0 et 11. ( Comme les articles correspondanis du^
(f t/ cahier des chtvges, )
>w
Minet de ptoml^ Jlrr^lé du Président du conseil ^ charge du pouvoir
hmSL ^* ^^' exécutif, en date du 25 septembre 1848, portant
rectification des limites ne la concession de la
mine de plomb sulfuré de Peato, commune de Bab-
BAGftjp (Corse).
^ ( Extrait. )
Art. 4^. La concession de la mine de plomb soIfÉré de
Prato, commune de Barbaggio, département deja Corse,
faite au citoyen Jean Aréna par rordonnanoc du â9 dé-
cembre 1S40, est limitée, conformément au plan annexé
au présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir t
A l'Est, k partir du point d'embranchement da cheinia
de Barbaggio à Oletta avec la route nationale de Bastiaà
Saint-Flurcnt, point M du plan, par uno ligne droite me-
née au point N , où le ruisseau de Brietla sort de la com-
mune de Barbaggio prés le hameau de Brietla ;
Au Sudj à partir du point N par la limite communale
des territoires de Barbaggio et de Poggio d*01elta, jus-
qu'au point O, où cette limite est coupée par une hgne
droite tirée de la ChappUe de Saint-Bernard au point où
le ruisseau Qrietia rencontre |o chemin direct de Poggio
d'Olella à Patrimonio et à Barbaggio ; *
A l'Ouest, à partir d« ce point d'intersection par ladite
ligne droite tirée de la GbaprUe Saint-Bernard , mais seu-
lement Jus(}u'^ l'intersection P de cette ligne avec le ruis-
seau qui descend du village de Barbaggio;
Au Nord , par ledit ruisseau en le remontant jusqu'à
|a rencontre de la route de Baslia h Sriint-Floreni , point
?, et 11 partir de ce point par ladite route jusqu'au piipt
. erT)branchement du chemin de Barbaggio a Oletta, point
de départ ;
Lesdites limites renferoiant une étendue superficielle
SVR LES MII9KS. $67
d'an Uloniètre carré, trente-qaatra hectares, eioqaaiite-
da» ares.
Art. â. Les autres dispositions de l'ordonnance du
29 décembre 1840 continaeront de recevoir leur exé-
CUliOD.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pûuuoir Minet de tel
exécutifs en date du 25 septembre 184S, qui â(>- gemme de Lu-
corda au citoyen d'Arcahgues aîné la concession
d*une mine de sel gemme située dans la commun^
de YiLLEFRANQUE , aiTondisscment de fiA^opiNfi
(Basses-Pjrénées).
; Extrait.)
Cette concession , qui prendra le nom de concession de
Larralde , est limitée , conformément au plan annoté au
présent arrêté , ainsi qu'il suit, savoir :
Au Sudf par. une ligne droite menée de la maison
Ghaldunéa» point £ du pian, à la borde de Miasportonya,
point F s
A VEslf par une droite tirée de la borde de Miaspor*
tonya à la maison Duret, point G;
Au Nord-Est^ par une droite tirée de la maison Durel
au confluent H du ruisseau d'Ëstellons et de la Mive)
Au Nord-Ouest, par la Nivc jusqu'au point où elleost
rencontrée par le prolongement d'une droite joignant la
maison Chaldunéa à la maison Ausan, point I ,'
A V Ouest f par ladite droite, depuis son intersection
avec la Mive jusqu'à la maison Cbaldunéa, point de dé-
part;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
d'un kilomètre carré, cinquante hectares, trcixearcs.
Art. 4. Les droits attribués aux propriétaires de la sur*
face, par les art. 6 et 42 de la loi du 31 avril 1810 et par
Tart. 4 do la loi du 17 juin 1840, sur le produit des minet
concédées, tout réglés à une redevance annuelle de5 fr.
par heciare de terrain compris dans la concession*
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti
punitions contraires qui pourraient résulter de cooven*^
lions antérieures entre le eonoessionnaire et les propriA^
teiroi de la lorfaoe.
558 DÉCRETS £T ARRÊTES
Art, 7. Le concessionnaire payera la redevance fixe
établie par la loi da 21 avril 1810 , ainsi qu'il est déter-
miné par la loi du 17 jain 1840. 11 supportera en outre
toutes les charges relatives à la perception de l'impôt sur
le sel.
jérL S. Il devra extraire annuellement une quantité
de sel gemme brut ou d'eau salée telle qu'elle paisse four-
nir à une Tabrication de 500.000 kilogrammes de sel au
moins. L'extraction ne pourra être restreinte à one quan-
tité moindre qu'en vertu d'une autorisation spéciale obte-
nue conformément à ce qui est prescrit par l'art. 5 de la M
du 17juin i8i0.
Art. 9. Le concessionnaire sera tenu de fournir, autant
que son exploitation le permettra, du sel gemme brut ou
de l'eau salée eti quantité suffisante et au degré de salure
convenable, à la consommation des salines établies on à
établir dans le voisinage avec autorisation légale.
Dans le cas où le concessionnaire serait propriétaire
d'une saline légalement établie, il ne pourra être astreint
de satisfaire aux besoins des établissements appartenant à
des tiers qu'autant que les approvisionnements de ladite
saline se trouveraient complètement assurés. S'il s'élève
des contestations entre le concessionnaire et les proprié-
taires des salines du voisinage relativement à Talîmenta-
tion de ces salines, il y sera pourvu par le ministre des Ira-
vaux publics, selon ce qui est prescrit par l'art. 49 de la loi
du 21 avril 1810.
Cahier des charges de la concession des mines de sel gemme
de Larealde.
(Extrait).
Art. 6. Dans le cas où les travaux projetés par le con-
cessionnaire devraient s'étendre sous des habitations ou
des édiflces, ces travaux ne pourront être exécutés qu'en
vertu d'une autorisation spéciale du préfet, donnée sur le
rapport des ingénieurs des mines, après que le conseil muni-
cipal et les propriétaires intéressés auront étéëntendos, et
après que le concessionnaire aura donné caution de payer
Tindemnité exigée par l'art. 15 de la loi du 2! avril 1810.
Les contestations relatives soit à la caution , soit à l'indem-
nité , seront portées devant les tribunaux et cours , con-
formément audit article. L'autorisation d'exécuter les
SUR LES MINES. 55 9
trayaax sera refusée par le préfet, s'il est reconnu que
rexploitation peut compromettre la sûreté da sol, celle
des habitants ou la conservation des édifices.
ArL 7. Dans le cas où les travaux projetés par le con-
cessionnaire devraient s'étendre sous des étangs , des cours
d'eau ou des chemins, ou à une distance moindre de 10
métrés de leurs bords, ces travaux ne pourront être exé-
cutés qu'en vertu d'une autorisation du préfet , donnée
sur le rapport des ingénieurs des mines, après que les
propriétaires et les ingénieurs des ponts-ct-chaussées au-
ront été entendus, et après que le concessionnaire aura
donné caution de payer l'indemnité exigée par lart. 15
de la loi du 21 avril 1810. Les contestations relatives soit
à la caution, soit à l'indemnité, seront portées devant les
tribunaux et cours, conformément audit article. S'il est
reconnu que l'autorisation peut être accordée, l'arrêté du
préfet prescrira toutes les mesures de conservation ei de
sûreté qui seront jugées nécessaires.
Art. 1 5. Dans le cas où l'exploitation du sel aurait lieu
par dissolution , le concessionnaire sera tenu d'exécuter
tous les travaux qui seront prescrits par le préfet , sur le
rapport des ingénieurs des mines, à l'effet de déterminer
la situation et l'étendue des excavations souterraines pro-
duites par l'action des eaux. S'il est reconnu que ce mode
d'exploitation compromet la sûreté publique ou celle des
habitations de la surface , il y sera pourvu par le préfet,
selon ce qui est prescrit par l'article 50 de laloi du 21 avril
1810. En cas de péril imminent, le préfet pourra ordon-
ner, conformément à l'art. 4 du décret du 3 janvier 1813,
que son arrêté sera provisoirement exécuté. Si le con-
cessionnaire n'exécute pas les travaux prescrits, il sera
procédé, d'office et à ses frais, à l'exécution de ces tra-
vaux , ainsi qu'il est dit aux articles 4 et 5 de l'ordon-
nance du 26 mars 1848.
Arrêté du Président du conseil , chargé du pouvoir Soarret Mlées
exécutifs en date du 25 septembre 1848, qui ac- ^ Cimtrade.
corde aux citoyens CAZELiâEs, Bruneau, de Bousi-
GKAC, Galt-Caialat et Lasaygnes, la concession
3Ç() DÉÇ^lBTS ST Al^pÊTÊS
de sources salées situées dans la cçnimune de
Caiiarade, arrondissement de Pamisrs (A^riége).
lExtrAit.)
Art: â. Celte concession, qui prendra le nom decem-
eission de Camarade , est limilée , Gonformément au plan
annexé à la présente ordonnance, ainsi qu'il suil, sa-
voir :
A rEst, par une ligne droite allant du point A, form^
par rerobranchcmcnt du cliemih de Castclnau et le car-
refour conduisant au chemin dit delà Serre de Courtade,
au point fi, formé par le carrefour du chemin do Gaslcl-
nau à Lézères et l'embranchement du chemin du puits
Salin ;
Au Nord , par une ligne droite tirée dudit point 6 à
l'angle Nord du château de Lasfittcs, point G ;
A V Ouest ^ par une ligne droite allant dudft pointe à
la fontaine de la métairie de La<;tittcs de Naoul, point D;
Au Sud^ par une ligne droite menée dudit point Daa
point de départ A ;
Leidièes limites renfermant une étendue superficielle
de quarante-deux hectares.
Art. 3. Dans le cas où* les concessionnaires viendraient
à jusilGer de l'existence d'un dépôt de sd dans le péri-
métro d( fini , ils pourront obtenir une nouvelle conces-
sion,conformémentau titre I««" de l'ordonnance duTmars
1811. Jusque-là tout puits, toute galerie ou tout autre
ouvrage dVxploilalion est interdit
Art, 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les article^ 6 et 42 delà loi du 21 avril 1810ct
par 1 article 4 de la loi du 17 juin 1840, sur le produit des
mines ou sources salées concédées, sont réglés à un franc
par hectare de terrain compris dans la présente conces-
sion. Ces dispositions seront applicables nonobstant les
slipulalions contraires qui pourraient résulter de conven-
ti(ms antérieures entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
Art. 6. Pour satisfaire aux droits d'invention reconnus
aux propriétaires des 160 actions de l'ancienne société
usagère des eaux du puits salé de Camarade, les conces-
sionnaires payeront à ces propriétaires , dans le délai d'un
mois, à dater delà notification deTarréié de concessioD,
SrR LES HINBS. $6l
une sqmme de quarante mille francs , que lesdits prpprîé-
taircs se partageront entre eux dans la proportion de leurs
droits respectifs.
^rt. 8. Les concessionnaires acquitteront la redevance
fixe établie par Itf loi du âi avril 1810, et ainsi qu'il est
déterminé par la loi du M juin 1840. Ils supporteront en
outre toutes les chargées relatives à la perception d,e Tim-
p6l sur le sel.
^rt. 9. Ils devront extraire annuellement une quan-
tité d'eau salée, telle qu'elle puisse fournir à une fabric^
lion de 500,000 kilogrammes de sel au moins. Uexirac-
tion ne pourra élrc restreinte à une quantité moindre,
qu'en vertu d'une autorisation spéciale, obtenue confor-
mément à ce qui est prescrit par Tarlicle 5 do la loi du
17 juin 1840.
«
CahiiT des chargée de la conceerion des sources salées
de Camarade.
(Entrait).
j4rt, 2 . Les concessionnaires ne pourront extraire d'eaux
salées que par le puits salé actuel, à moins d'avoir obtenu
Tautorisalion d*opérer des extractions sur d'autres points,
en suivant) à tel effet, les formalités prescrites par Tar-
tfcle 15 de Tordonnancc réglementaire du 7 mars 1841.
Dans ce dernier cas, ils adresseront au préfet une de-
mande avec le projet des travaux qu'ils se proposeront
d'exécuter, et un plan à l'appui. Ce plan sera dressé à
l'échelle de 5 millimètres pour 10 mètres, et contiendra
Tiridicalion des travaux par rapport aux habitations,
rputes et chemins. La demande sera portée à la connais-
sance du public. Des affiches seront, en conséquence,
apposées pendant un mois dans la commune de Cama-
rade, et pendant le même délai le projet et le plan reste-
ront déposés à la mairie. Sur le vu de ces pièces et sur le
rapport de l'ingénieur des mines, rautori.^alion sera ac-
cordée parle préfet, s'il ne s'est élevéaucuneréclaolation.
Dans le cas contraire, il sera statué par le ministre des
travaux publics.
Art. 3. Lorsque les concessionnaires voudront aban-
donner un puits devenu inutile , ils seront tenus d'en pré-
venir, trois mois. à l'avance, le préfet, qui prescrira,
d'apr^ le» propositions de Tiogénieur des mines, le modo
56a DÉCRETS ET ARRÊTÉS
suivant leqad ce puits devra être fermé ou comblé { cette
opération sera faite à la diligence du maire de la com-
mune.
j4rt. 7. Dans le cas où Texploitation du sel aurait Ifeu
par dissolution, les concessionnaires seront tenus d'exé-
cuter tous les travaux prescrits par le préfet ^ sur le rap-
port des ingénieurs des mines, à Teffel de déterminer la
situation et retendue des excavations souterraines par
Faction des eaux. S*il est reconnu que ce mode d'expioi-
tation compromet la sûreté publique ou celle des habita-
tions de la surface , il y sera pourvu par le préfet , selon ce
qui est prescrit parVarticleôO de la loi du 21 avril 1 810. Eo
cas de péril imminent, le préfet pourra ordonner^ confor-
mément à Farticleidudécretdu 3 janvier 1813, que son
arrêté sera provisoirement exécuté.
Si les concessionnaires n'exécutent pas les traraox
prescrits , il sera procédé, d'office et à leurs frais, à Texé-
cution de ces travaux, ainsi qu'il est dit aux articles 3 et 4
de l'ordonnance du 26 mars 1843.
j4rt. 8. En exécution des décrets des 18 novembre 1819
et 3 janvier 1813, les concessionnaires tiendront con-
stamment à jour: l'^ un registre d'exploitation et, s'il y a
lieu, de vente de l'eau salée; 2'' un registre constatant
l'avancement journalier des travaux mentionnés daos
l'article 2, lorsqu'il en sera exécuté^ et les circonstances
qu'auront présentées ces travaux et dont il sera utile de
garder le souvenir, telles que la nature et la puissance
des divers terrains traversés, le jaugeage des eauxaf-
fluentes, etc., etc.; S"* un registre de contrôle journalier
des ouvriers.
Ils communiqueront ces registres aux ingénieurs des
mines en tournée, aGn que ceux-ci puissent y consigner
les observations et* instructions dont il est fait mention
dans le décret du 3 janvier 1813, et y transcrire leurs
procès- ver baux. Les concessionnaires soumettront, en
outre, au préfet , dans la forme et aux époques qui leur
seront indiquées^ l'état ccrtiQc de leurs ouvriers et ce-
lui des produits extraits dans le cours de Tannée précé-
dente.
Haut-fourneau. à >^^''^'^ ^" Président du conseil ^ chargé du pou%H}ir
Coni-Lagruui- exécutif, en date du 25 septembre 1848, qui au-
SUR LES MINBS. 563
torise les héritiers Estignard à établir un haut-
Jburncau au charbon de bois pour la fusion du
minerai de fer y au lieu et place a une filature qu'ils
possèdent sur la riuière de Thiers, dans la com-
mune de Gors-Lagrard VILLE (Moselle).
(Extrait.)
j4rt. 7« Ils (les permissionnaires) se soumettront aax
visites et recensements des employés des douanes, sans
que ceux-ci soient tenus de se Taire assister par un officier
municipal.
yàrrété du Président du conseil^ chargé du pouvoir Usine à Ur
exécutif en date du 25 septembre 1848, qui au'^^^"^*"^^^^'
torise les héritiers Estignard à ajouter un troi-
sième feu d'affinerie à Vusine à fer de Lagrand-
VILLE (Moselle), et qui dispense les propriétaires de
cet établissement de l'obligation de ne tenir
en activité Pun des deux feux y existant que pen-
dant sept mois de l'année^ ainsi que le voulaient
F ordonnance du 16 décembre iSiÛet le cahier des
charges annexé à ladite ordonnance.
arrête du Président du conseiL charee du pouvoir . wj»? * ^ .
executifs en date du S5 septembre 1848, qui auto-
rise les citoyens du Luart à maintenir en activité
l'usine à fer dite de Chérauhort, commune de
BouRTH (Eure).
Cette usine demeure composée de deux feux ou fours
de chaufferie et des machines d'étirage nécessaires à
la fabrication des fers et (ils de fer des divers échan-
tillons.
Arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir Livoirf. eom-
exécutif en date du 25 septembre 18fc8, gui auto- Jgjf ^ "•""
564 DÉGKËTS fiT AURÊtÊS
rise la citoyenne Veuve de Wewdkl à maintenir en
activité ti*ùis lauoirs h mines quelle a établis sur le
tuisseau de Marspicd, commune de ce nom (Mo-
selle).
LiTofr à cheral, Arrête du Président du conseiL charse du pouvoir
commune • ^-^ _i , _? «i? - r for* •
deCbarmei. executifs en date du 25 septembre I8M, jqui tuL-
torise les citoyens Anthony frères à maintenir en
actiuité le lai^oir à chenal établi au lieu dit u
Patis ou Clusot, dans la commune de CKAâMiS
(Gôte-d'Or).
Livôlr I bras. Artété du Président du conseil, chargé du pouifoir
Maraq-Cbevi^ ^•^^*^"^'A ^^ date du 25 septembre 18&8, autori-
tés, saut les citoyens Vivenot-Lamy et Vivenot- Wille-
mant à maintenir en actiuité deux lai^oirs à bras
scruaPit nu lav^age du minerai de fer, établis au,
lieu dit tE Pré de l'Etang, conimune de MarCQ-
CtftViÈREs (^\Tdennes)y sur trois parcelles en nature
de pré qu*ils tiennent à bail des citoycni Piei*re
Thomas et Nrcolas Poilblanc et de la citoyenne
CharloUe^Sopbie Poilblanc, veuve du citoyen
Charles-Antoine Henrion.
(Extrail.)
Art, 12. Le présente jiicfmissiori cessera d'avoir son
eflèl à rt^pîfaition des convctitiorts intervenues entre les
{permissionnaires et les citoyens Pierre Tboma» et Nfccffas
^oilblanc et la citoyenne veuve Charles-Antoine Henrioo,
propriétaires des parcelles de pré sur lesquelles se trou-
vent les dcuK lavoirs dont il s'a^i^it et leurs dépondaoces,
otc à l'expiration du renouvellement de ces conveo*'
lions.
UBùé^Uata*^tt*êté du Pfiddeht du âùnsêil, chdtgé dupduuoir
èdtéctaift m date du àS iepterhbré iftlS, qui du-
doit tEd MINES. 565
torisê là eitoyen dé Ghimaldi à remplacer les trois
poêles qui existent dans la saline de Salins (Jura),
en vertu de [ordonnance du ii mars 1843, et
dont la surface totale d* év^aporation est de 167
mètres carrés^ par sept poêles dont une partagée
en deux compartiments et par cinq poêlons placés
h leur suite pour en utiliser les chaleurs perdues j
les sept poêles présentant ensemble une surface
d'ét^aporation de k'22 mètres carrés, et les cinq
poêlons une surface d'éuaporation de 60 mètres
carrés.
n^
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir Hinei et mi-
exécutif^ en date du 9 octobre 1848, ^mi iowmcf »•'*••« a« fer en
au régime des concessions tous les gîtes de mine- ^^^'
rai de fer de /'Algérie, exploitables ou non à ciel
Ouvert.
Au nom da peuple français,
Le président du conseil des ministres, chargé du pou-
voir exécutif y
Vu la loi sur les mines, minières, carrières, etc., du
21avriM8IO;
Ttt Tart. %h de la loi du 24 avril 1833, concernant le
régime législatif des colonies ;
Gonsidérantquerarticle3dela loi du 21 avril 1810, en
ce qui concerne les minerai» de for dils d*a//uvton, et les
articles 59 à 69 de la même loi , relatifs à cos minerais et
aux itiinçs de fef en filons on coudhes nxpIoU<ables à ciel
ouvert, ti*ont 6ié adoptés quVn vue d'un état de choses
préexistant en France et qui n'existe point en Al-
gérie ;
(Considérant que l'application, en Algérie, des ar-
ticles précités aurait pour conséquence de substituer,
dans la plupart des cas, le régime des simples permis-
sions accordées aux propriétaires de la surface du sol,
au régime des concessions, établi par Tari. 5 de la loi,
et qui offre les meilleures garanties pour le bon aménage-
ment des mines ;
Considérant qu'il est d'intérêt public que les minerais
566 DéCRBTS ET ARRÊTÉS
de fer d'alluvion et les mines de fer en filons cm en am-
chcs soient assujettis, en Algérie, aa régime des conocs-
siens ;
Sur le rapport du ministre de la guerre,
Arrête :
Art, 1*'. Est provisoirement déclaré inapplicable,
en Algérie, Tarticlc 3 de la loi du 21 avril 1810, en
ce qui concerne les minerais de fer d'alluvion et ks
mines de fer en filons ou en couches, exploitables à del
ouvert.
Art. â. Les minerais d'alluvion et les mines de fer en
filons ou encouches,iîxploi(ables à ciel ouvert, seront as-
sujettis, de même que les mines de fer eiploitables par
travaux souterrains , au régime établi pour les di-
verses substances minérales énoncées en Tarticle 2 de la
loi du 21 avril 1810, et qui , conformément à l'article 5,
ne peuvent être exploitées qu'en vertu d'un acte de
concession.
Art, 3. Le ministre de la guerre est chargé de l'exé-
cution du présent arrêté qui sera inséré au Monitear
universel^ au Moniteur algérien et au Bulletin officiel des
actes du gouvernement de TAlgérie.
DrnWê&enirée y^rrété du Président du conseil ^ chargé du pouuoir
à Paru iur^la exécutifs en date du 12 octobre 484.8, qui modifie
qu«* les lulli" '^ tarif de Voctroi de Paris.
«le.
(Extrait.)
. Art. 2. A partir de la même époque (tfe la nubUea-
tion de rarrêté)^ les droits imposés par le suséit tarif
sur les objets ci-après désignés seront perçus ainsi qu'il
suit :
TOR LBS MINES.
567
DÉSIGNATION DBS OUITS
•tt«)«tll« Mwx droite.
Cb«ax grjsseTiTe, chaux hydrauliqoe
vive ei ciment de toote espèce con-
tenant de la chaux
Briaoea de dimenaion ordinaire. . . .
Tuiles de dimension ordinaire
Carreaux de dimension ordinaire. . .
Briques, tuiles, carreaux de totte
autre dimension, pots creux, mi-
tres, tuyaux et poteries de toute es-
pèce employés dans le bAtiment ou
dans le Jardinage
Ardoises de toute dimension
vniTÉ
•vr laqoelle
portant laa droUa.
QUOTITÉ
daa
droite propoaéa,
dUlènia aon
coapria.
L'hectolitre.
Le millier.
Id.
Les 100 kilogr.
Le millier.
fr.
1,20
6,00
7,50
5,00
0,35
5,00
DÉSIGNATIONS RÉGLEMENTAIRES.
•
La chaux grasse éteinte, la chaux hydraulique pulvérisée, le mortier
dans lequel 11 entre de la chaux,' la pierre à chaux et le poussier de cette
pierre payent le demi-droit impose sur la chaux vive.
Les briques, tuile^et carreaux neufs cassés ne payent que le demi-
droit.
Les briques et antres terres cultes pulvérisées , ainsi que les pouuo •
lane» ne contenant pas de chaux, sont exemptes de droits.
Arrêté du Président du conseil, chargé dupoui^oir
exécutif y en date du ik octobre 18^8, qui pres^
crit l'emploi d'un nouveau système d'éclairage à
bord des navires à uapeur du commerce de la Bé"
publique.
Aa nom da peuple français ,
Le Président du conseil des ministres , chargé da pon-
Toîr exécalif,.
Sur le rapport du ministre de la marine et des colonies.
Arrête :
j4rt. 1" Les navires à vapear de la marine marchande
seront tenus, pour prévenir les rencontres de nuit^ de
porter à leurs tambours et en tête de mât des feux dont
ta couleur et la distribution ont été réglées à bord des
bâtiments à vapeur de la république (1).
Bateamifspear
du foiiiiMfOâ ,
nsfigoant ror
mer.
Édairaiie de irait
pour préfenir les
abordages.
(1) Voir rinttmctian mintolérielle , page AM.
TomeXIF, 1848.
38
56& DÉCRETS ET AHRÊTÉS
^rL 2. Le ministre de la marine et dcft QOlûnm ÇA
«hargé de Texéculion du présent arrêté.
Mines de lîgnïte arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
de Sainie-Rosu- c^récutif, en date du 20 octobre l8/fr8. qui accorde
aux sieurs Joseph-Pierre-»MarcelIin Buisso» et
Jean-Ba|>lisle'Euj;èiie Rorert ta concession de
mines de lignite situées dans la commune de Mi-
NOSQUE, arrondissements de Forcalquu» (Basses-
Alpes).
(Extrait.)
Art, 2. Cette concession, qui prendra ie nom de con-
cision de Sainte-^Roslcigne^ e&{ IwiléjD, ca»rorniémentaa
flan annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit^ savoir:
A i' Ottesi , par une Kgne brisée chi pofnt d^.]onctioa des
fhemins de ReilUornc et de Forcalquier à Maiu>sque, au
lommct du eoleau des Ëspcls , et d^ ce point aa point de
coalact des concessioas de b MoFt-d'Inaia«rt ^ de RaleUr-
poux et de Gauée;
Au Niàtd y pa»l«^ r»viR à% Ràtofovnoiix }«8q«i'â s» mi-
contre avec le ravin deGaude ; de ce point par une droite
aboutissant au sommet dePimayon.ctdece poiai par une
droite aboutissantau sommet du rocbrr de hi TuiJtère;
A i"E$ty par une ligne droite du sommet du rocker de
la Tuiliere au sommet du c^leao du bois d'Agut;
Au Sud ei au Sud- jEst^ par une %ae droite du semmetda
coteau du bois d' Agut, au point de jonction dos cbemitts de
Reillaume et de Forcalquier à iVIanosquc, point di; départ;
Lesditcs limites renfermant une étendue superficielle
dctreis kilomètres carrés, cinquante-cinq hectares.
Art, 4. Los droits, attribués aux propriétaires de Fa sur-
face, par les articles 6 et 42 de ta loi du 21 avril ISlo ,
sur le produit des mines concédées, sont réglê:^ à une
rente annuelle de 5 centimes par hectare de terrain
compris dans ta œncession. Ces dispositions seroBt appll-
,caUc$ nonobstant les stipulations contraires qui pour-
raient résulter de conventions, antérieures entre le con-
cessionnaire et les propriétaires de la surrace.
»
CàMèr ékÉ éharges de la cqncession des ntMet de It^fK
de Sairtê-Rostagise.
(Extrait.)
^ri, 2. Les concessionnaires cxécnferont itnméitiaté-
menldes travaux d^exploration et de reconnaissance sur
les glles concédés, ainsi qae des travaux prépara^toires de
rcxploîtation , le touC consistant principalement en gale-
ries suivant Tinclinaison des glles. Une galerie à travers
bancs sera en outre ouverte, sur le bord du ravin de
Gaude, en aval de la chute de Tournail, et dirigée de
manière à atteindre successivement les diverses couches
de lignite. L'emplacement > Ta dîreclion et les dimensions
de ces galeries seront déterminés pa^ le prérèt , sur le rap-
port des in'gênieurs des mines, qui resteront chargés d'en
surveiller rexcculion d^une manière spéciale. .
^rt. 3. Après rachèvement de ces travaux, et au plus
tard dans un délai d'un an , les concessionnaires adresse-
ront au préreties plans et coupes des mines et des travaux
déjà exécutés ; ces plans claht dressés à Féchrlle d'un
millimètre par mètre et divisés en carreaux de dix en dix
millimclres. Ils y jbîndronJ un. mérnoire indiquant, avec
détails y le mode d'exploitation qu'ils se proposeront de
suivre. L'indication de ce moda d'exploitation sera aussi
tracée sur les plans et coupes.
Les cotes de hauteur ou de dépression des points prin-
cipaux, tels que les orifices des puits ou galeries,» les
points de jonction des galeries avec les puits, elles intcr-
ftections des. galeries entre elles, par rapport à un plan
horizontal fixe et déterminé, seront écrites en métrés et
ceatimètres sur les plans.
Arrêté du Président du confit, chargé diipouuùitmtm d'antlira-
exécutif, en date du 20 octobre l&W, qui accorde ^^ d« CMohm*
aux sieurs Augustin Desvernay, François Chîrat-
t)uM0ULiiv et Emile de l'ëspine la concession de
mines d*anthracite situées dans les communes
de Coj^BRE et de Mohtagnt, arrondissement dç
RoAififE (Loire).
(Extrait.)
Art 2. Cette concession, qui pf'endra le nom de con?
570 DÉCRETS BT ARRÊTÉS
cession de Cambre , est limitée , conformément an plan an-
nexé au présent arrêté, ainsi*qu'il soit , savoir :
AuIVord'Esi , une ligne tirée du clocher de Monta^^y
à celui de Combre ; puis une autre ligne tirée du clocher
de Combre au point G, rencontre d*un chemin venant de la
Ghana avec la rive droite du ruisseau de Trambooze ;
. Au Sud-Est^ par la rive drpite du ruisseau de Tram-
bouze, depuis le point G jusqu'au point B, confluent da-
dit ruisseau avec celui d*Âlnary , ou autrement dit
Alonary ;
Au Sud-Ouest^ une ligne tirée du point B an point A,
angle Sud-Ouest du bâtiment appelé la Bruyère ;
Au Nord-Ouest^ une ligne tirée du point A an do-
cher de Montagny , point de départ ;
Lesdiles limites renfermant une étendue snperGcielle
de sept kilomètres carrés , cinquante-un hectares.
Art. 4. * Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 ayrîllSIO,
sur le produit des mines concédées, sont réglés à: 1* one
rente de dix centimes par hectare de terrain compris dans
la concession ;
2® En une rétribution au profit des propriétaires dans le
terrain desquels Texploitation aura lien, laquelle esX
fixée, quelle que soit l'épaisseur des couches , ainsi qu'il
suit, savoir :
Au vingtième du produit total de l'exploitation , (aot
que la profondeur n excédera pas cent méires;
Au quarantième de ce môme produit, pour des profon-
deurs de cent à deux cents mètres ;
Et au soixantième pour tonte profondeur excédant
deux cents mètres. .
Cetie redevance sera délivrée en nature, au fur et à
mesure de l'extraction, à moins que les propriétaires ne
; préfèrent la recevoir en argent. Dans ce dernier cas, elle
sera payée par semaine, suivant le prix attribué à Fan-
thracite, soit à l'amiable, soit à dire d'experts.
Les propriétaires devront déclarer aux concessipn-
naîres on quelle valeur ils entendent percevoir leur
rodovance. l^ur déclaration servira de r^le jusqu'à Va-
bomion delà couche en exploitation, an moment où elle
aura éléfailo.
Ces disposUioqs seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
BVK LES MINES, 67!
tiens antérieares entre les concessionnaires et les proprié-
taires de la surface.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouuoir Minet de bltom«
exécutif, en date du 20 octobre 1848, qui accorde ^^^^^^^^
auxcitoyens Ch.irle8-Fran coi s- Joseph Met, Âlcîde
Met, Auguste-Julien-Benjamin Çautt et Jean-
Charles Jairel-Baume la concession de mines de •
bitume situées dans les communes de Daupuiii et de
Sainte-Maime , arrondissement de Forcàlquuer
(Basses-Alpes),
(Extrait.)
jirt. 2. Cette concession , qui prendra le nom de eon--
cession de Grenouilles et Beauregurd, est limitée , confor-
mément au plan annexé au présent arrêté, ainsi qu'il suit,
savoir :
^ 'V Ouest, à partir de Taxe de la culée gauche du pont
Dauphin sur le Largue^ point G du plan, par une ligne
droile allant à l'angle Est de la bastide du citoyen Guil-
laume Say^ point D, et de ce point par une ligne droite
menée à l'angle Sud-Est de la bastide du citoyen Pierre
Say, dit Brante, point E;
Au Sud^ par une ligne droite allant de ce dernier point
à l'angle Sud-Est de la bastide du citoyen Joseph BUinc,
point F, et par une seconde ligne droite allant du(iit point
F à Tangle rentrant de la bastide du citoyen Laugier dite
Grenouilles , point G ;
A VEst, à partir de ce dernier point, par une ligne
droite dirigée sur l'angle Nord de la vieille tour de Sainte-
Maime, mais en l'arrêtant au point P, intersection de cette
ligne avec la rive gauche du Largue;
Au Nord , à partir du point P, par la rive gauche du
Largue, en remontant cette rivière jusqu'à l'axe de la eu- .
lée gauche du pont Dapphin , point de départ;
Lcsdiles limites reniermanl une étendue superficielle
d'un kilomètre carré, quarante-un hectares.
Art. 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
g<ya DÉPEBT4 E? AI^RÊTâs
•or la produU dai notifies coocédées, «pot réglas ; i? à ose
rente annuelle de 5 centimes par hcct^r^ ^Q proil des
propriétaires de terrain compris dans le périmètre de h
concession; S'a une rétribution de 1 centime parquînlal
métriqae de minerai de bitume extrait et prêt à être traité
dans Tusioe , ladite rétribution payable seulement aax
Eopriétaires sons les terrains desquels restraction aura
u et lant que durera l'extractioa sous leurs terrains.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les stjpiï-
Ifiliôns contraires qui pourraient résulter de conventioos
antérieures entre les concessionnaires et les propriétaires
de la surface
jérê. 13. La présente concession ne préjodicie en rien
aux droits acquis au concessionnaire des mines de limite
de Dauphin et Sainte-Maime par les ordonnances des 21
septembre 1817 et 8 juillet 1818, dans retendue aujour-
d'hui concédée pour le bitume, de pratiquer toutes les ou-
vertures qui seront reconnues utiles à son exploitation,
soit prés de la surface, soit dans la profondeur, sauf Tap*
plication réciproque , s'il y alleu, des dispositions de Tar-
tide 45 de la loi du 21 avril 1810.
Cahier de$ charges de la concession des mine$ de bitume
de GesnouilUs et BsioasGiRp.
(Extrait.)
j4rL 9. Dans le cas où les travaux projetés par les cqb-
ooBsionnaircs devraient, s^éleadre sous des habitations on
édifiées , ces travaux ne pourront être exécutés qu^cn
vertu d'une autorisation spéciale du préfet donnée sur le
rapport de l'ingénieur des mines, après que les proprié-
taires intéressés auront été entendus et après que les ooa*
cessionnaires auront donné caution de paver rinderanité
exigée par l'article 15 de la loi du 21 avril 1810. Les con-
testations relatives soit à Tindemnité, soit k lacanlion,
seront portées devant les tribunaux, conformément audit
article. L'autorisation d'exéouter les travaux sera refusée
par le préfet , s'il est reconnu que rexploitation peut cnm-
promcttrc la sûreté du sol , celle jes habitants ou la con-
servation des édiGces.
^rt. 10. Dans le «cas où les travaux projetés par les
iX)nces8Îonnaires devraient s'étendre sous des rivières ou
cours d'eau , ou près de leurs bords , les travaux ne pour-
* SUA LES MIICËS. 573
totki étfè exécutés qn'on verla d'nne autorisation du pré-
fet donnée snr le rapport de Tin^énieur des mines , après
que les ingénieurs des pon(s-et-chaussccs aurontétéenlcn-
dns , et après que los concessionnaires auront donné cau-
tion de payer toutes les indemnités. S*il est reconnu que
l'autorisation peut être accordée^ l'arrêté du préfet pres-
crira toutes les mesures do conservation cl, de sûreté qui
seront jugées nécessaires»
^rl. 25. Les concessionnaires seront tenus do sonfTfir
toute» les ouvertures qui seraient pratiquées pour Tex-
ploitation des mines de lignite de Dauphin et Saintc-
Maime par le concessionnniro de ces dernières mines,
ou même le passage à ira vers leurs prot)res travaux, s'U
est reconnu nécessaire; le tout, s'il y a lieu, rooyennnrit
unq indemnité qui sera réglée de gré à gré on à dire d'ex-
perts. En cas de contestation sur la nécessité ou Tutilité
de ces ouvertures , il sera statué parle préfet, sur le rap-
port des ingénieurs des mines , les parties ayant été enten-
dues et sauf le recours au ministre des travaux publies.
^rt. 26. Si Texploitation des giles de bitume, objet
de la présente concession , fait reconnaiire qu'ils s'appro-
chent des piles de lignite, objet de la concession de Dau-
phin et Sainte-Maime, les concessionnaires ne pourront
exploiter que la partie de ces glles où Texploitation sera
reconnue n'offrir aucun inconvénient pour les mines de
la concession de Dauphin et Sainte-Maime situées dans le
voisinage. En cas de'contestation à ce sujet , il sera sta-
tué par le préfet, ainsi qu'il est dit à Tarticle ci-dessus,
et les concessionnaires devront se conformer aux mesures
qui seront prescrites par ladministration, dans Vintérét
de la bonne exploitation des deux substances.
Arrêté du Président du conseil t chargé dit poMC^otr Mlnei'debltamt
exécutif, en date du 20 octobre 1 848 , qui accorde **" ^^ ^'^^^°-
aux sieurs Louis-M.irie Rouir, Joseph-Eugèue
Bouche, JcanJoseph-Fridolin S AVY,Joseph-Faustin
Nalin, Pierre-Louis Reyne, Pierre -Jacques Rey-
HiER, Guillaume-Victor Saye, Jean-Pierre Cueva-
LTER et Mathieu Sube, réunis en société par acte
du 6 août iSVt, ta concession de mines de bitume
.^74 DÉCRETS ET ARRÊTÉS •
situées dans les communes de SAiiiTB-MAiiiE, Volx
et Villeneuve, arrondissement de Forgàlquieb
(Bii8se8-Alpes).«
(Extrait.)
jért. 2. Cette concession, qni prendra le nom de con^
cession du bçis d'Asson , est limitée , conforméiDefit
au plan annexé an présent arrêté, ainsi qu'il suit,
savoir :
Au Nord , à partir de l'angle Nord de la vieille tour
de Sainte-Maime, point M du plan , par une ligne droite
allant au confluent des ravins de Éaudans et du bon
d' Asson , point N , lequel forme le point de rencontre
des limites des communes de Forcalquier, Sainte-Maime
et Villeneuve ;
A VEst , à partir de ce point N , par une ligne droite
menée à un pointde la rive gnuche du Largue, poinlO dn
plan, distant de 400 mètres en aval de l'embouchure du
ravin du bois d'Asson dans le Largue ;
AuSud^ à partir dudit point 0, par une ligne droite
menée à l'angle Nord do la bastid(^ du sieur Laugîer dite
Grenouilles, point G ;
A r Ouest , à partir dudit point G, par une ligne droite
menée à l'angleNord de la vieille tour de Sainte-Maime,
pointM de départ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
d'un kilomètre carré , soixante-douze hectares.
Art. 4 . ) (Comme les art 4 et 1 3 ci-dessus de l'arrêté rda-
Art. 13. ]tifàlaconces9iondeGnEvomLLt&etBBkVKEGiJin.)
Cahier des charges de la concession des mines de bi
du Bois d'Asson.
(Extrait.)
Art 9 \
Art 10 I ^^^^^^^^^^ articles correspondants du cahier
Art 25 1 ^^^ charges de la concession de Grenodoxés
Art 26* I ^ Beauregàrd.)
Mlneide fer ^rr^fé du Président du conseil, chargé du pouvoir
deGtaawiMdoui. exécutifs en date du 20 octobre iSkS, qui accorde
SUA LES MINES. 5^5
au citoyen Justin Delmas la concession de mines
de Jer situées dans la commune de Messeix, arron-
dissement de Glermont (Puy-de-Dome).
(Extrait.)
^rU 2. Cette concession , qui prendra le nom de con-
cesâion de Chaumadoux , est limitée , conformément au
plan annexé ad présent arrêté^ ainsi qu'il suit, savoir :
^u Sud' Ouest et à V Ouest ^ à partir du point L, angle
Sud-Est du moulin de Bogros , une ligne tirée sur le
point M, angle Nord de la maison le plus au Nord du
village de Fontgrenier, puis une autre li|?ne meijée du
C>int M à Tangle Est de la maison le plus à TEst de
Qceppc , mais arrêtée à son point d'intersection N avec
un chemin qui tend à Bogros, ledit point N étant situé à
800 métrés du point M ;
u^ti Nordj une ligne menée du point N à l'angle
Nord-Ouest de la maison Chabrol et prolongée jusqu'à
son point d'intersection O avec une ligne menée de
rangle Nord-Ouest de la grange Mesta , au point de
rencontre dû chemin qui vient de ladite maison Chabrol,
avec le chemin de Mechès à Chaumadoux;
u4 VEnt , cette dernière ligne prolongée prise depuis le
point O jusqu'au point P où elle rencontre la rive droite
de la Dordogne;
Au Sud f la rive droite de la Dordogne depuis le point
P jusqu'au point de départ L ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de deux kilomètres carrés , quarante-quatre hectares.
Art. 5. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les art. 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont réglés : 1"* à une
indemnité de cinq centimes par hectare payable aux pro-
priétaires du terrain compris dans la concession ; 2* à
une indemnité de 65 centimes par quintal de minerais
propres à être fondus > ladite indemnité payable seule-
ment aux propriétaires sous les terrains desquels Tex-
ploitation aura lieu.
Ces dispositions sont applicables nonobstant les stipu-
lations contraires qui pourraient résulter de conventions
antérieures entre les concessionnaires et les propriétaires
de la surface.
576 DÉOBBTt Vr ABBÉTÉS
Cahier ieê charges de la concemon des mine$ de fer
de Chachàdoux.
(Extrait.)
j4rL 10. Dans le cas où ks travaux projetés par les
concessionnaires devraient s'étendre sous des habitations,
ces travaux ne pourront être exécutés qu'en venu â*une
autorisation du préfet donnée sur leYappoft des ingé-
nieurs d( s mines , après que les propriétaires intéressés
auront été entendus et après que les concessionnaires au-
ront donné caution de payer Tindcmnité exigée par
rart« 15 de la loi du ai avril 1810. Les contestations
relatives soit à la caution , soit è l'indemnité, seront
f>ortécs devant les tribunaux , conformément audit ar-
ticle.
L'autorisation d*exécuter des travaux serB refusée par
le profel , s'il est reconnu que l'exploitation peut com|n-o-
mettre la sûreté du sol, celle des habitants ou la conser-
vation des édifices.
^rt. 19. En exécution de l'art. 70 de la loi du 21 avril
1810, les concessionnaires fourniront à l'usine de i^ha-
vanon, qui s'approvisionnait sur des gites compris dans h
concession , la quantité de minerais nécessaire à Tali-
mcnlation de cette usine, au prix qui sera flxé parTad-
minstration.
j4rt. 20. Lorsque rapprovislonneménl de l'usine ci-
dessus désignée aura été assuré, les concessionnaires se-
ront tenus de fournir à la consommation des tisrnes
établies dans le voisinage avec autorisation léirnle. 1^
prix des minerais sera alors fixé de gré à gré ou à
dire d'experts, ainsi qu'il est indiqué en r<nrt. 65 delà
loi du 31 avril 1810 pour les exploitations de minières
de fer.
^r/. 91. En cas de contestation entre plusieurs malfres
do forges, relativement à leur approvisionnement en mi-
nerai, il sera statué par le préfet, conformément à l'art. 64
do la mémo loi.
I
Uiineà fer arrêté du Président du conseil^ chargé du pouinnr
da Denain. exécutif, en date du 20 octobre 18&8, qui auto*
fVM hWê mirgf. S77
ri^ la çiti^ens ScimieTi Lxli^&s «t O à ajouter à
ïu^ine qu'ils possèdent dans la commune de
Dcn Aif (Nord), quatre fours àpuddler^ trois foyers
éi^aj/incrie au charbon de bois, trois fours a ré-
chauffer les bouts de rails ^ un marteau cingleur;
et qui fixe, en conséquence^ la consistance de
celle usine ainsi qu'il suit, sauoir: trois hauts-'
fourneaux au cohe^ un fourdefinerie, trois Joyers
d'ajffinerieau charbon de bois ^ vin et- quatre fours
a puddler, dix fours à réchauffer^ quatorze fourf
q> chauffer les rails ^ un marteau cingleur et tous
le^ appareils de compression et d'étirage nécest
saires à la fabrication.
(Extrait.) .
^ri. 9. Jies employés des douanes auront le droit de
recensement dans Tusine et pourront user de ce droit
sans être tenus de se faire assister par un oflScier muni*
cipal.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir Usine à ter,
exécutif en date du 20 octobre 1848, qui autorise^ WlDlienhelm,
les citoyens Bicmng et Surérus à maintenir en
activité sur une dérivation de la Fecht, dans la
commune de Wiatzenheim (Haul7Rhin), /'ii5zVïe à
fer qu'ils ont établie pour affiner la fonte et Ja~
canner le fer en outils de taillanderie, etc.
•
Ladite usine est composée d'un foyer d'affînerie chauffé
au charbon de bois et de tous les feux de chaufferie, des
machines soufflantes et machines de compression néces-
saires au roulement de l'élablisscment.
Arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir Usine à fer,
exécutif, en date du 20 octobre 1848, qui autorise * St-Chamond.
Iç4 citoyens CB^VFpauT, Mobei. et C* à p^nintenir
578 DKGRETS ET ARflÉTÉS
en activité F usine à fer qu* il possèdent au lieu dit
LE Préchateau y commune de S aint-Chamoud (Loi re} ,
et qui est composée : V de six fours à pudJkr;
2° de deux fours à réchauffer; 3* des machines de
compression et d'étirage nécessaires h la fabri-
cation des fers de divers échantillons.
(Extrait.)
Art. 2. Les permissionnaires ne pourront oonsomiiier
dans leur usine que du combustible minéral.
u4rt. 3. Il leur est expressément interdit de jeter dans
les ruisseaux qui traversent la ville» les scories prove-
nant de leur établissement.
Paloalllet At Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
BoiirtièrMt à exécutif, en date du 20 octobre 184.8, autorisant
le citoyen de Fourtales a employer^ pour la pré-
paration complète du minerai de fer ^ le patouillet
dit DE Boursières quil possède sur le ruisseau de
LA Baignotte, dans la commune de Ville-le-Cha-
TEL (Haute-Saône), et qui^ aux termes de Cordon-
nance du 19 novembre 1828, ne devait servir qu'à
repasser le minerai auquel on aurait déjà fait
subir un premier lavage.
Les six lavoirs à bras au torisés par la même ordonnance,
et qui devaient être situés communes de Boursières et de
Vilie-Ie-Châtel , ne seront. pas établis.
Minef de l'Âlgé- ^/v^^e ^u ministre de la guerre y du iO novembre
^^' iS^S, prescrivant aux concessionnaires de mines
et aux personnes qui ont obtenu des permis d*eX'
• ploration en Algérie , de mettre leurs travaux en
activité.
Le ministre de la guerre ,
Vu leslois sur lesmines, des21avrill 810et27avril 1838;
•UR LB3 MINES. 679
Vu Tarrélé da président da conseil , chef du pouvoir
exécutif , du 9 octobre 1 848 ;
Vu les diverses ordonnances portant concessions do
mines en Algérie , et les arrêtés ministériels accordant
des permis d'exploration pour des gisements métalliques
signalés;
Considérant que les concessions de minessont instituées
en vue de riniérét public; que , par conséquent , le gou-
vernement doit veiller à ce qu'elles ne demeurent pas
inexploitées;
Considérant que plusieurs des concessions déjà insti-
tuées en Algérie n'ont encore été Tobjct d'aucun travail
sérieux d'exploitation; que, dans d'autres, les travaux
ont été restreints ou suspendus; que le plus grand
nombre des personnes auxquelles des permis d'explora-
tion avaient été accordés n'en ont fait encore aucun
usage ;
Considérant qu'il importe de rendre à l'Etat , dans un
temps déterminé , la libre disposition des mines concédées
demeurées improductives, et de faire procédera ia re-
connaissance des gisements non concédés ;
Arrête ''
ArL 1". Un délai de trois moiç, à dater de la promul-
gation du présent arrêté , est Gxé aux concessionnaires
de mines en Algérie pour commencer leur exploitation,
s'ils n'ont pas encore exploité ,. ou pour reprendre leurs
travaux d'une manière régulière et constante, s'ils les
ont restreints ou suspendus.
j4ri. 2. A l'expiration de ce délai , il sera procédé^ en
exécution de l'article 49 delà loi du 21 avril 1810, des #*
prescriptions insérées en vertu de cet article dans les or-
donnances et les cahiers des charges desdites concessions,
et suivant les formes déterminées par les articles 6 et 10
de la loi du 27 avril 18885 à la révocation des conces-
sions pour lesquelles il n'aurait pas été obtempéré aux
injonctions du présent arrêté.
Art, 3. Dans le même délai, les personnes auxquelles
des permis d'exploration ont été accordés devront com-
mencer leurs travaux de recherches ; et celles qui se sont
mises en instance pouren obtenir, devront faire connaître^
par une déclaration adressée au ministre, si elles per-
bisteni dans leur demande , faute de quoi les permis aex-
ploration accordés scrout retirés , et les denaandes préoè-
S8^ DÉCMf^ "tf ÂÉXÊtÉS
demineiit fdifés seront considérées comme nulles «t non
avenues.
j4rt. 4. Le gonrernenr général de l'Algérie es( chargé
A» l'etécntfon du présent drrôlé, qui sera inséré a«
Jâtmiêewr tminersei, an Moniteur atgérien , et ainBuUetm
des actes officiels de V Algérie.
AMoeiatioDS Loi du 15 itov^embre 18^1^8, relatisfe aux associations
oarriéres. oui^rièreS,
L'Assemblée naUenal^ a adopté et le P^ésMent de VAi-
semHéo promulgue la loi dont la teneur suit :
^rê^ f*^ Les actes à passer pour la conslît0tfon dei
«sseeîatioiis ouvrières, cncooragées en étècmîon du dé-
cret du 5 juillcl 18i8, ainsi que ceux constatant les préfjf
faHspar L'Etal à ces'associalions, seront erirégfsti^ gi^sfis.
EAcas de constrtutîon d'frppoChêqoe, fl né sera pajé
d'autrrs tirabd^ioscnptioil'que le sl^laîre revendant an con-
servateur.
Le ministre de Tagriculturc et du commerce , sttr Taris
du> eoiiscrl d'cncooragement niscttuè confarmctncnf au
décret SHsdaté v dètorminerâ, dans" chaque affiâiV, les ac-
tes admis au hénéGee du présent décret.
jéft. 2. Les prêt» seront Mts sous la côndHièn d*im hh-
\éfék annoeè de^ 5» p. O/O' pour eeuit qdf excéderont
25,000 fr. ; et de 3 p. 0/0 poQF ceMf de 25,(XKy tt. et
aa-deasousv
•# Le ppdduitdes intérêts, ainsi q&e celui de* rertiboorse-
nenls successifs sur le ea pilaf , feront tei^sffts ati^ tt&ot
el réaiM»auR fonës^ généraiix cfc FEtat.
Sels étrangers Zoi du 23 novembre 18&8, r'étatii>B aujif sets étran-
i^^A^i} *^ P*- fifWi destinés à la pèche de la morue.
ehede la morue. t) r
L'Assemblée nationale a adopté cl le président de TÂs-
semMée promulgue la lof dont la teneur suit •*
jirt. 1*^. Les antiaieurs^^ de navires destinés pour la
pècte de laitto#ue»4aniQt larfacuftéfde Taire leurs appro-
ykiMMUMm*, sdtl €ito sel de Franioe et det èblmiies cta
•M i£» Miim» 501
posftesâioiM fraiiQaifesd'oQtre*ner^qQl leur sera (félHrré en
franchise de tous droiU de douane, soit en sel étranger ,
pour lequel ils seront tenus d'acquitter un droit de
douancdeôOcent. par 100 kilogrammes. Toutefois ce droit
ne sera pas applicable aux sols étrangers employés pour
la salaison en mer et le repaquase à terre des morues des
pécbes d'Islande et du Do^gors-Banck, lesquels continue-
ront à être admis en franct)ise.
Lorsque les sels étrangers seront transportés direc-
tement des ports étrangers aux lieux de pèche, c*est-à-
dire sans avoir été entreposés eri France , le droit de 30
centimes par quintal sera perçu au retour du navire, et
ao TU du certificat délivré dans le port d'embarquement
par les consuls ou agent» eonsulaires, qui veilleront à ce
qa'on ne puisse embarquer que les quantités de sel indi-
quées sur le certiGcat.
uéfrL 2. La morue transportée dircctcnient des lieux
de pèche- aux colonies ou à l'étranger n'aura droit à la
prime d'exportation qu'autant qu'il sera justifié de l'ori-
gine française du sel , ou de l'obligation , dûment soumis-
sionnée entre les moins des consuls ou agents consulaires
de la République, de poycr le droit s'il s'agit de ael
étranger.
A défaut de ces justifications pour les morues qui se-
ront rapportées en France^ le droit de 50 cent, par 100
kilogrammes sera exigé sur le sd ayant servi à ]enr nré-
paralion. Ce droit sera calculé à raison : 1^ de 90 kilo-
grammes de sel ponr Î0(y kilogrammes de morue verte ;
2^* de 110 kilogrammes de sel pour 100 kilogrammes de
morue sèche.
^rt. 3. L'iraporiation en France et le transport sur
les lieux de pèche des sels de toute origine destinés à la
préparation de la morue, ne pourront s'effectuer que par
navires français.
Arrêté dit Président du conseil ^ cfiargé dupom^ir
axéchUif^ en date du 29 nos^embre i8tô, qui au- saiiîT^Viocenl-
torise le citoyen Victor LASêsaRf à établir^ en rom-^ de-Paul.
pltucement d'un^ttiarUiiei à cuiure situé sur le ruis^
seau de Goua, commune de S^h^t-Viucui^ds*
PAUL(Landes)9 une usine àjèr comprenant: Vdeux
58a DÉCRETS vr AHmirÉs
feux d^affinerie auec fours à réverbère de chauf-
ferie serais par la flamme perdue des feux d*affi-
nerie ; 2® les appareils de compression et d*ét£rage
nécessaires au roulement de l'usine.
U«în« à fer. Arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir
ValeDdennef. exécutif en date du 29 novembre 184-8. qui auto-
rise les citoyens Magre, Lewille et C*, à étahlir
y dans la clouterie mécanique quils possèdent à
Valenciewkes (Nord), une usine àferpQur le trai-
tement des riblons^ comprenant un four à réver-
bère et tous les appareils de compression et d^ éti-
rage nécessaires à la fabrication.
tF^c^in "ïiA* -arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir
exécutif, en date du ^9 novembre 18^8, autori^
sant le citoyen Benoît-Georges-Alexis- Joseph
Crombez-Lefebtre et la citoyenne Henri et le-Fran-
çoise Lefeb V RE, j^o/i épouse, à maintenir en activité
t'usine à fer de la Caillaudière quils possèdent
sur lin étang alimenté par ta rivière de Z'Yosoir,
dans la commune de Vendcbutres (Indre).
Cette usine comprend : un haut-fourneau au charbon
de bois, trois feux aaffinerie, une fenderie. et les machi-
nes soufflantes et de compression nécessaires au IraTtil
du fer.
Forge eatalane, Arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir
duwKÂïll. exécutif, en date du 29 novembre 1848, qui auto-
rise le citoyen de Falentin-Saintenac à établir une
forge catalane à deux feux sur une dérivation de
/'Arize, au lieu dit le Baux, commune du Mas-
a'Azil (A.riége).
SUR L£S MINES. 583
Jiapport à M. le Ministre des trauaux publics. Minières de fer
^ . . ^ départemeiil
« Ptris» le 80 DOT embre 1848. dei Ardcauiei*
Monsieur le Ministre ,
Des propositions ont été faites par les ingénieurs des
mines et le préfet des Ardennes pour soumettre l'exploi-
tation des minières de fer de ce département à des dispo-
sitions réglementaires analogues à celles qui ont déjà été
établies dans plusieurs localités^ en vertu des art. 57 et 58
delà loi du 21 avril 1810.
Ces minières sont d'un grand intérêt pour l'alimenta-
tion des usines qui existent sur cette partie du territoire.
Il a paru essentiel de i#escrire les conditions à observer
afin d'en assurer l'aménagement et de prévenir les acd-
dents et dommages que des travaux mal dirigés pour-
raient occasionner.
Le projet reproduit, sauf certaines différences néces-
sitées par des circonstances locales, les principales dis-
positions du règlement ministériel du 22 avril 1844,
relatif aux minières du Cher.
Il a été adopté*, avec quelques modifications, par le
conseil général des mines.
Comme dans le règlement de 1844 et conCmnément à
l'article 57 de la loi , qui porte que l'exploitation des mi-
nières ne peut avoir lieu sans permission, on enjoint à
tout exploitant, qui veut ouvrir de nouveaux travaux on
continuera ceux déjà commencés, d'en faire la déclara-
tion et de se munir aune autorisation du préfet.
L'on y prescrit également les diverses formalités à rem-
{ilir, suivant qu'il s'agit d'un propriétaire du sol qui a
'intention d'extraire lui-même, on d*un ou plusieurs
maîtres de forges qui , à défaut du propriétaire , deman-
dent à exploiter.
La déclaration devra être accompagnée d*un plan , en
double expédition, indiquant les tenants et aboutissants
du terrain.
Cette obligation a été reconnue nécessaire pour que
Ton pût déterminer d'une manière précise les limites de
chaque exploitation, ainsi que l'exige l'article 58 do la loi
précitée.
L'une des expéditions du plan sera déposée dans les ar-
Tome XI r, i848. Sg
5S4 DÉCRBTfl ET ARRÊTÉS
chives de la préfecture ^ l'autre dans le barçaii do l'iagé-
DÎear des mines.
La QQUoctioR de t^Hia ces plans mettra à même deilon-
ner , par la suite ^ une carte générale du terrain à mines,
sur laquelle seront marquées les parcelles encore intactes
et celles q[ui se trouveront épuisées en tout ou en parlie.
Oette carte fournira des indications très-utiles et contri-
buera efficacement au bon aménagement des gttes.
La plupart des extractions do minerais de fer, dans les
Ardennes, s*opérant à ciel ouvert, les clauses du pro|ei,
concernant les régies d'exploitation, ont été spécialement
rédigées en vue de ce mode particulier de travaux , qui a
d'ailleurs l'avantage , toutes les fois qu'il est praticable,
ée permettre d'épuiser plus com|iIilement le gtle et d'é-
Titer ainsi des pertes de minerais. Les travaux par puits
et galeries seront autorisés lorsque rexploitatioo à del
ouvert cessera d'être possible ou qu'elle aevieudrait trop
dispendieuse.
(^ant aux autres dispositions , relatives à Texçrcke
cte la surveillance administrative et à la répression des
contraventions , elles sont les mêmes que celles qui oai
été insérées dans le règlement des ipiuièrea du Cfa^,
d'après les lois et règlements généraux de la matière.
J'ai rhonneur de vous soumettre, monsieur le Ministre,
Farrété renfermant ces diverses dispositions.
Yeuiilez agréer, monsieur le Miuistre, rexpressionde
mes sentiments respectueux.
Le chef de la division des mioet.
Signé SALOMOIÏ.
Arrêté du ministre des trai^aux publics^ en date du
30 novembre 18&8» relatif à Vexploiiation des mi-
nières de fer du département des Ardennes.
Le ministre des travaux publies ,
Vu le projet présenté par l'ingénieur en dief des mi-
nes et le préfet du département des Ardennes, pour ré*
gulariser l'exploitation des minières de fer de ce dépar-
tement^
•OH LES MIIVIS. 685
Vu kB artides 67 et 58 de la loi da fit ayril tStO, ainti
conçus :
u Art 57. L'exploitation des minières est assiqettie a
• des règles spéciales.
» £Ue ne peat avoir lien sans permission.
» j4rL 58. La permission détermine les limites de Vex-
» ploilation et les règles sous les rapports de sûreté et de
9 salubrité publiques.»
Yu la section II du titre Vil de la même loi , relatif
à la propriété et à Teiploitation des minerais de fer d'aï-
luvion :
Les dispositions du titre X de ladite loi;
Les décrets des 18 novembre 1810 et 3 janvier 1813;
La loi du 14 septembre 1789 ;
Celle des 16-24 août 1790 j
La loi du 29 floréal an X et les décrets des 18 août 1810
et 16 décembre 1811;
La loi du 12 juillet 1837;
Tu l'avis du conseil général des mines, do 14 juillet
1848;
Arrête ce qui suit :
Art. V^. Dans toute Tétendue du département des Ar-
dennes, l'exploitation du minerai de fer est soumise aux
mesures de sûreté et de salubrité qui sont prescrites ci-
après,
TITRE I".
DBS DÉCLARATIONS, DES DEMANDES EN PERMISSION ET DBS ACTES
PORTANT PERMISSION D^EXPLOITBR.
Art. 2. Tonte personne ayant droit ou qualité , qui
voudra commencer on continuer l'exploitation d'une mi-
nière, sera tenue d'en fairela déclaration oa d'en demander
1» permission an préfet.
Are. 3. La déclaration ou demande en pernrission énon-
cera d'une manière précise :
Les nom , prénoms et demeure du déclarant;
La situation, l'étendue et les limites du terrain où existe
la minière qu'il veut exploiter ;
Le mode d'exploitation qu'il se propose de suivre ;
Enfin la nature des droits, soit de propriété , soit de
jouissance, qu'il peut avoir sur ladite minière , ou les
motifs qui peuteni loi faire accorder par l'administra-
586 DÉCRETS ET ARRâTÉ9
Uon la permission d'exploiter aa ttea et place da pro-
priétaire.
' A cette dédaratioD sera joint an plan da ferraio , en
double expédition, dressé à réchelle de 2 milUmèlres pour
5 métrés (rr^)» ^^^ indication des tenants et aboutis-
sants*
Art, 4. Si le déclarant est propriétaire de la minière,
on s'il est aux droits de ce propriétaire , acte de sa dé-
claration Ini sera donné par le préfet , conformément à
Tarticle 59 de la loi du 21 avril 1810 , et cet acte yandra
pour lui permission.
jirt. 5 Si le déclarant est maître de forges et demande,
en yerta des articles 60 et suivants de la susdite loi da
21 avril 1810 , à exploiter des minerais au liea et place
du propriétaire qui refuserait de les exploiter lui-même
ou qui n'en exploiterait pas en quantité sufBsanle, il
devra justifier qu'il a notifié sa demande aa propriétaire
par acte extrajudiciaire et qu'il s'est écoulé un délai d'an
mois depuis celte notification, sans que celai-ci ait déclaré
qu'il entendait exploiter lui-même.
Le préfet, après avoir entendu le propriétaire, ou après
l'avoir mis en demeure de se faire entendre, statu^asor
la demande, ainsi qu'il appartiendra.
Art. 6. Les actes portant permission ne seront déli-
vrés par le préfet, en conformité des articles 4 el 5 ci-
dessus, qu'après que les ingénieurs des mines auront été
entendus.
Ces actos détermineront les limites de rexploitation ,
les conditions principales du mode à suivre p(»ur cette
Art. 7. Les dispositions prescrites peur les articles S,
3, 5 et 6 du présent règlement sont applicables aux per-
missions qu'il pourrait y avoir lien de délivrer à plusieurs
matires de forges, en exécution de l'article 64 de ladite
loi , pour exploiter concurremment dans an -méoie
fonds.
TITRE II.
R&GLES GÉNÉRALBS DE l'bXPLOITATIOU .
[ , Art. 8. L'exploitation aura lieu par tranchées à cleloa-
SUR LES MINES. 887
▼ert, sanf ce qui sera dit en Tarticle 12 ci-dessons. Elle
sera poussée sans interruption, de proche en proche, jus^
qu'aux limites de la minière.
ArL 9. Le gite de minefei et les terres ou autres ma-
tières qui le recouvrent seront coupés en retraite par
banquettes d'une hauteur assez petite, eu égard à leur
largeur, pour que les parois de la tranchée soient stables
et qu'il ne puisse s'y faire aucun éboulement. L'exploi-
tant sera tenu de se conformer aux instructions qui lui
seront données à cet égard par l'ingénieur des mines.
ArL 10. Les yides résultant de l'exploitation seront
remblayés, au fur et à mesure de son avancement, avec les
déblais qu'elle fournira, et le remblai sera régalé autant
que possible.
Art, 11 . Un fossé de 0",50 de profondeur et de O'^.SO
de largeur à la partie supérieure sera ouvert , s'il y a lieu,
au pourtour de l'exploitation , et devra l'enceindre sans
antres lacunes «pe celles gui seront déterminées par les
chemins de service.
Le déblai provenant de ce fossé sera disposé en forme
de berge sur celui de ses abords qui se trouvera du côté
des travaux.
Le fossé pourra être remplacé par une haie ou par une
barrière solidement établie.
Art. 1 2. Dans le cas où il serait reconnu que l'exploi-
tation à ciel ouvert cesserait d'être possible ou devien-
drait trop dispendieuse^ et que l'exploitation devrait être
terminée, soit par pnits et galeries, soit par cavageà
bouche, les permissionnaires devront, avant de corn**
mencer leurs travaux , obtenir une autorisation spéciale
du préfet , laquelle ne sera délivrée qu'après que les in-
génieurs des mines auront été entendus.
ArL 13. L'arrêté du préfet qui autorisera une exploi-
tation , soit par puits et galeries, soit par cavage à Dou-
che, déterminera le mode suivant lequel les* travaux
deyront être exécutés, et les conditions auxquelles les
exploitants devront être assujettis dans l'intérêt de la su*
ret^ et de la salubrité publiques, de la sûreté des ouvriers
et du bon aménagement du gtte.
Art. 14. L'exploitation, de quelque manière qu'elle
soit opérée , ne pourra , sans une autorisation spéciale
da préfet, être poussée dans le voisinage des chemins
588 DÉCRETS ET ARRATÉS
pablios et des habitations y à une distance motadre de
10 mètres de ces chemins et de ces habitations.
ArL 15. Quand il s'agira d'une exploitation à ciel on-
▼ert, cette distance Gxe de (o mètres sera ao^meatée
d'une distance égale à la protendeur de la tranciiée.
ArL 16. L'autorisation d'exploiter dans la zone à ré-
server , en yertu des deux articles précédents , ne sera
donnée , s'il y a lieu , par le préfet , qu'après ayoîr en-
tendu les ingénieurs des mines.
Quand l'exploitation devra s'approcher d'une route
nationale on d'une roule départementale, les iDgénlenrs
des ponts^et'-chaussées seront entendus.
ArL 17. Dans le cas où les eaux pluviales qui se réu-
nissent dans les excavations abandonnées ne s'innUrenient
pas dans le sol ^ et où il serait reconnu que cet état de
choses est contraire à la salubrité publique , les proprié-
taires des minières ou les permissionnaires pourront être
tenus ) soit de remblayer ces excavations en toutou en
partie, soit de faire des rigoles pour récoulement des
eaux i soit de percer des trous de sonde ou des puisards
jusqu'au calcaire perméable, de manière à les absorber.
TITRE III.
EXERCICE DE LA SURVEILLANCE DE L*AbllIRIStRàTtO?l
soR l'exploitation m» mNiâRRa.
ArL 18. La surveillance sur l'exploitation des minières
est exercée 9 sous l'autorité du préfet» par les ingénieurs
des mines et des gardes -mines placés sous leurs ordres,
et concurremment par les maires et autres officiers mu-
nicipaux, chacun dans Tordre de ses attributions» et con-
formément à ce qui est prescrit par le décret organique du
18 novembre 1810 (articles 15, 18, 29 et 30), par le dé-
cret sur la police souterraine du 3 janvier 1813 (articles 13,
14, 18, 19, 31 et 2à), par la loi du U décembre 1789
(article 50) • par celle des 16-2* août 1790 (titre XI, ar-
ticles 1 et 3) , et par celle du 12 juillet 1837 (articles 9 et
10 paragraphes 1 , 11 , li et 1S).
ArL 19. Conformément aux articles 12 et 1) du décret
précité du 3 janvier 1813, les propriétaires on exploitants
des minières seront lentis de dotifier imiiftédiateifient oon-
liaissaikee au maire de la commune et à Utigénieur ordi«
tiaire des Mtnes du département , m, en cm d'abseoee 4ê
MtJR LES MIBES. 58^
cet iBgéiij«tir, à éelai des gardes- mines dans la drcon*^
scriptkm duquel la minière est comprise , de tons lès abd«
dents qui auraient occasionné la mort ou des blessures
graves à un ou plusieurs ouvriers , ou qui compromet-^
traient la sârt^des travaux on celle des propriétés de la
surface. '^
ArL 20. Les ingénieurs des mines et les gsrdes^^ines,
chacun dans la circoriscriplion qui lui est assignée, veil-
leront à ce que toutes les mesures prescrites dans Fintérét
de la sûreté et delà salubrité publiques soient rigoureu*
semant exécutées. Au besoin ils laisseront aux exploitants
des minières des instructions écrites, lesquelles , en cas
d'accidents, seront rappelées dans leurs procés-verbaut
pour valoir ce que de droit.
Ils tiendront particulièrement la main à ce que les
fouilles soient rapportées sur les plans prescrits par
l'article $, ad fur et à mesure qu'elles tiendront à être
ouyertes.
Art. 21 . Lorsqu'une exploitation présentera une tM%è
imminente de danger^ elle pourra être interdite adtninis-
trativementi conformément aox articles 3, 4 et 5 du dé-
cret du 3 janvier 1813.
Le préfet , sur le rapport des Ingénieurs des mines',
prescrira les mesures qui devront éire observées Ion dé
la reprise des travaux.
TITRE ly.
RéPRBSSION ET POURSUITE DBS COIVTRAVENTIONS.
Art. 92. Les contraventions aux dispositions du pré-
setit Règlement qui auraient ou pourraient avoir pour effet
de porter atteinte à la solidité des routes nationales ou dé*
partementales seront constatées, réprimées et poursuivies
par voie administrative, conformément à la loi do 29 flo->
réal an X et aux décrets des 18 août 1810 et 1< décembre
181 1 , sur la grande voirie.
Art. 23. Les pf oeès^verbaux constatant ces contraven-
tions seront rédigés par les ingénieurs des mines, ou, à
leur défaut , par celui des gardes-mines dans la .circon-
scription duquel la minière est située, et concurremment
par les maires et autres foncUonnaires publics désignés en
Tarticle ^ de ta loi précitée du 29 floréal an X.
Art, n. Ois proeè^-'yerbatdt , dûment affirmés , dans
SqO déchets et ARRlfrrÉS
le délai de TiDfftH]iMtreheares, devant les maires oo ad-
joints des commîmes dans lesquelles les contraventioi»
anront été commises, vis^ pour timbre et eûregistrés en
débet, seront transmis immédiatement an socu-préfel,
lequel ordonnera par provision et saof regmirs an {«^et
ce que de droit.
11 sera stalaé défioi^Tement par le conseil de prtiec-
tnre.
jirl. S5. Tontes les autres contraventions ans dispod-
tions du présent règlement seront dénoncées et constatées
comme en matière de voirie et de police. Les procès-ver-
baux seront dressés par les ingénieurs des mines , on , i
leur défaut , par celui des gardes-mines dans la circon-
scription duquella minière est Si tuée, et concurremment
par les maires ou par tons autres o^ciers de police judi-
ciaire , selon ce qui est prescrit par l'article 93 de la loi
du 21 avril 1810, par les articles 10 e( 31 du décret dn
3 janvier 181 3 , et par les articles 11 à 21 du code d'in-
struction criminelle.
Ces procès-verbaux seront affirmés dans le délai spé-
dfié en l'article 24, visés pour timbre et enregistrés en
débet.
L'affirmation sera reçue , soit par le juge de paix dn
canton, soi! par un de ses suppléants, soit par le maire
ou par l'adjoiDl de la commune on la contravention aura
été commise , le lout conformément anx r^es établies
par l'article 1 1 de la loi du 28 Ow^l an X sur les justices
de paix.
jfrt. 26. n sera adressé au préfet des copies desdils
procès-verbaux. Les originaux seront transmis an pro-
cureur de la République, chargé par l'article 75 de U
loi du 21 avril 1610 de poursuivre les contraventiou
devant le tribunal de police correctionnelle pour l'appli-
cation des amendes el antres peines encoumes , sans ^té-
indice des dnnmagesHntéréts des parties.
Signé VlVIEn.
; arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir
' exécutif, en date du 3 décentre 1848, qui auto-
rise le citojen de Bboglie à rétablir un bocard à
SUR usa MiNBS. 591
mines qui existait anciennement près du haut--
fourneau de Massevavx, dans la commune de ce
nom (Haut-Rhin).
jéLrrété du Président du conseil, chargé du pouvoir Toorbièm
exécutif, en date du \k décembre 18^8, ponant àm Yofgii.
règlement pour l'exploitation des tourbières du
département des Vosges.
Le président du conseil , charge du pouvoir eiécntif ,
Sur le rapport du ministre des travaux publics.
Tu les rapports et projets de règlements présentés par
les ingénieurs des mines et le préfet du département des
Vosges pour Texploitation des tourbières des étangs de
Boules, du Pont-Jeanson, de Porel et des Moïses;
L'avis du conseil général des mines, du 21 juillet 1848 ;
La loi du 21 avril 1810;
Celle du 16 septembre 1807;
L'article 10 de la loi du 16 juillet 1838, lequel autorise
la perception dès frais de travaux intéressant la salubrité
publique ;
Le conseil d'Etat entendu , .
Arrête ce qui suit :
Art. 1 *'. Seront , à compter de la publication du pré-
sent arrêté, soumises aux mesures, d'ordre et de police
ci-après prescrites, les tourbières des étangs de Boules
et de Pont-Jeanson , commune de Bellefontaine, de l'é-
tang de Porel , commune des Granges-de-Plombières , et
de l'ancien étang des Moïses , communes de Dounonx et
de Hadol , département des Vosges.
Art. 2. Tout propriétaire de terrain tourbeux qui vou-
dra continuer ou commencer à exploiter de la tourbe ,
devra préalablement en faire la aéclaratioD et obtenir
une autorisation.
Les déclarations seront adressées, trois mois avant le
commencement des travaux, au sous-préfet de l'arrondis-
sement par l'intermédiaire du maire de la commune.
Le sous-préfet les transmettra au préfet» avec les ob*
servations qu'il jugera convenables.
Eltea seront commaniquées sans délai à l'ingénieur des
5^^ DÉCRBTB BT ARRÊTÉS
minei, leqml se transportera, s'il est besoin, cor le
terrain et adressera un rapport an préfet.
Les autorisalions délivrées par le préfet seront valables
pour un lemps illimité, mais pourront être révoquées
par le préfet sur le rapport des ingénieurs.
Art. 3. Il sera tenu, tant à la préfecture que dans le
bureau do l'ingénieiir des mines, un registre, par ordre
de dates et do numéros, des déclarations adressées et des
autorisations accordées.
Art, 4. Les propriétaires de tourbières dans on même
étang tourbeux adresseront au préfet , dans le délai de
trois mois à dater de la publication du présent arrêté, an
plan d'ensemble de cet étang , arec la subdivision en par-
celles, conformément au plan du cadastre, et une légende
indiquant les noms des propriétaires.
ArL 5. Les exploitants devront se conformer tant anx
conditions particulières qui leur auront été prescrites
par la permission, qu'aux dispositions du présent arrêté,
et aux instructions qni leur seront données par le préfet
sur le rapport des ingénieurs des mines, en ce qui con-
cerne la sûreté et la salubrité publiques, sous peine, en
exécution de l'art. 86 de la loi du âl avril 1810, d'être
contraints à cesser leurs travaux.
ArL 6. Il sera creusé, ^soos la surveillance de l'ingé-
nieur des mines, suivant la ligne de plus grande pente
de chaque étaiig tourbeux , un canal général pour réoou-
lement des eaux qui gétieraîenl l'extraction de la lonibe.
Ce canal aura une largeur de .1*^,50 et une profondeof
suffisante pour mettre la tourbe à sec dans toutes les par-
ties en activité d'exploitation. Des rigoles de communi-
cation entre les entailles et le canal général d'écoulemeat
seront ouvertes suivant les besoins.
Le (ra(*é du canal sera Oguré sur le plan prescrit par
l'article 4. Il sera soumis à l'approbation du préfet et
retidu par lai etéentoire.
Art, 7. L'exploitation se fera par entailles rectangu-
laires et 6ontigoë^, dont les bords seront bien aligi^,
dont l(*s parois seront verticales, et dans lesquelles la tourbe
sera enlevée par tfanchesi horizontales successives de la
p^ofOndeu^ d'un fer.
Art. 8. En vue delà conservation delà tourbe, une
(ïôttctie suffisante de ééMais Sera jetée éur la tourbe non
SUR LES HINBS. SgS
«traite qni resterait à découTert dans Tinteryalle de
deux campagnes.
Le surplus des déblais sera porté dans les entailles com-
iriétement épuisées de tourbe , de manière à remblayer
a tourbière et à la niveler autant qu'il sera possible.
jirt, 9. Seront à la charge des propriétaires extracteurs
de tourbe , et même , s*il y a lieu , des propriétaires non
exploitants , selon Tintérét qu'ils pourront avoir aux tra-
vaux, les dépenses, dans l'étendue d'un même étang
tourbeux , pour le creusement et l'entretien du canal gé"
néral d'écoulement de cet étang, les indemnités qui se-
raient à payer aux propriétaires des terrains traversés
par ce canal, les frais de tracé des travaux de sondage,
d'emparquement et autres opérations relatives au tour-
bage.
^rt. 10. A la Gn de chaque campagne , les permis-*
sionnaires retiendront les eaux dans les entailles d'ex-
ploitation par le moyen de vannes ou de déblais suffisam-
ment tassés , de manière à empêcher l'action de la gelée
sur la tourbe encore intacte.
j4rL 11. Les répartitions à opérer en exécution de
l'article 9 seront faites dans les formes établies par les
articles 35, 36 et 37 de la loi du 16 septembre 1807,
sur états détaillés fournis par ringénienr et après que les
exploitants et propriétaires auront été entendus.
La part contributive de chaque exploitant pourra , se-
lon les cas , être réglée par le conseil de préfecture en
une rétribution par chaque millier de tourbe qu'il aura
extrait. •
j4rt, 19. La perception des sommes dues' aura Heu de
la manière qui sera fixée par le préfet , comme en ma-
tière de contributions publiques.
u4rt 13. Les exploitants devront laisser, entre leurs
travaux et les voies de communication , les cours d'eatl
et les terrains des propriétaires voisins, les distances in-
diquées ci-après , savoir :
Pour les rivières navigables 12 mètres.
Les routes et chemins 10
Les canaux de dessèchement^ les rivières
non navigables et les ruisseaux S
Les propriétés voisines 3
Le tout, S0U4 peine de dépens, dédommagements et
intérêts, rétablissement des lieux dans leur premier état ,
$94 DÉCRETS £T ARRÊTÉS
et sans préjadice des amendes et antres peines enoonroes
ponr le fait de la contravention.
j4rt. 14. Les contraventions aux dispositions da pré*
sent arrêté seront constatées , dénoncées et ponrsairies
conformément aux articles 84 , 86 , 93 , 94 et 95 de la loi
du 21 avril 1810^ et s'il s'agit d'infractions de grande
▼oirie, conformément à la loi dn 29 floréal an X.
j4ri. 15. Le présent arrêté sera inséré au Bulletin det
lois et au Recueil des actes administratifs du départe
ment des Vosges.
Il sera , en outre, publié et affiché dans loates les com-
munes sur lesquelles s'étendent les marais tourbeux aux-
quels il s'applique.
j4rL 16. Le ministre des travaux publics et le ministre
des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne,
de l'exécution du présent arrêté:
^ÎJSItSSrr ^'•'•^^«' ^« Président du conseil , chargé du pouvoir
exécutif, en date du ih' décembre iSfcS, qui ac-
corde au citoyen de Grammont la concession de
mines de fer situées dans les communes aTOri-
couRT, AiLLEVANS et OppENAifS, arrondissement de
LuRE (Haute-Saône).
(Extrait.)
Celte conce^ssion , qui prendra le nom de coneessûm
fOricourl , est limitée, conformément au plan annexé an
présent arrêté, ainsi qu'il suit, savoir :
Au Sud Ouest y V par une ligne droite partant du
point A. où le chemin d^Oppenans à Villersexel aboutit à
la route départementale de Besançon à Lure , et allant an
point B , angle Sud-Ouest du bois dit la Combe Mourey^
cette ligne étant une des limites de la concession accordée
an sieur de Pourtalés par l'ordonnance du 6 juin 1830;
• • 29 par le prolongement, vers le Nord-Ouest, de la même
ligne AB sur une longueur de 555 mètres;
j4u Nord' Ouest, par une ligne droite partant de l'ex-
trémité C de ladite ligne ainsi prolongée, et se terminant
au point D, angle méridional du bois dit les TrembloiSj ap*
partenant à la commune d'Oricourt ;
SUR tEs MiiiBs. SgS
Au Nord'E$i , |Nir une ligne droite partant du point D
ci-dessQs défini et se terminant an point E, angle Nord-
Est de la maison da sienr Gnilleron , au Yillage d'Aillé-
yans;
j4u Sud-Est , par la partie de la route départementale
de Besançon à Lnre , comprise entre ce point Eetle point
de départ A;
Lesdites limites renfermant nne étendue saperficielle
de trois kilomètres carrés , neuf hectares.
Art. 5. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface , par les articles 6 et 42 de la loi du 21 avril 1 81 0,
sur le produit des mines concédées , sont réglés à une ré-
tribution annuelle de dix centimes par hectare de terrain
compris dans le périmètre de la concession.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre le concessionnaire et les proprié-
taires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de fer
cTOricooht.
(Extrait.)
Ari. 6. Le concessionnaire ne pourra pratiquer au-
cune ouverture de travaux dans oes bois soumis au ré-
gime forestier, avant qu'il ait été dressé cootradictoire-
ment procès- verbal de l'état des lieux par les agents de
l'administration des forêts, afin que l'on puisse constater
successivement, chaque année, les indemnités qui seront
daes.
Les déblais extraits de ces travaux seront déposés, aussi
près qu'il sera possible , de rentrée des mines , dans les
endroits les moins dommageables, lesquels seront dési-
gnés par le préfet, sur la proposition des agents forestiers
locaux y le concessionnaire et Fingénieur des mines ayant
été entendus.
Art. 7. Le concessionnaire sera civilement responsable
des dégâts commis dans les forêts par ses ouvriers ou par
ses bestiaux , dans la distance fixée par l'article 31 du code
forestier.
Art. 8. Lorsque le concessionnaire abandonnera une
ouverture de mine , il pourra être tenu de la faire combler
en nivelant le terrain en essence de bois convenable au sol.
&9^ DiCRETfi XT ARRÊTÉS
€^l(e di^potitioii aéra ordonnée, s'il yaliea, par on arrêté
4«i préfet , sur le rapport des agents forestiers et de J'iogé-
pieur des mines, le concessionnaire ayant été entenda, et
sauf recours devant le ministre des travaux publics.
^r$, H. £n exécution de l'article 70 de la loi dn 21
avril 1810, le concessionnaire fournira à l'usine de Vil-
lersexel, qui s'approvisionnait sur des gUes compris dans
te concesaion . la quantité de minerai nécessaire à Fali-
menlalion de cette usintf au prix qui sera fixé par Tad-
ministration.
^rt. 17. Lorsque Tapprovisionnement de l'usine ci-
dessus désignée aura été assuré , le concessionnaire sera
tenu de fournir, autant que ses exploitations le permet-
u-ont, à la consommation des usines établies ou à établir
dan^ le voisinage avec autorisation légale. Le prix des
minerais sera alors fixé de gré à gré ou à dire d'experts,
^insi qu il est indiqué en fart. 65 de la loi dn 91 ftvril 1810
pour les exploitations de minières de fer.
^^' 18. En cas de contestation entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leurs approvisionnements en mi-
nerai, il sera statué par le préfet, conformément à l'ar-
ticle 64 de la même loi.
TjUt STu'^"''*^ du Président du conseil, chargé du pouvoir
tre» mélaiii de ^^^cutij, en date du 14 décembre 1848, qui ac-
Chueltafc corde au sieur Marie Bhdtus la concession de mines
de plomb et argent, et autres métaux contenus
dans les mêmes gîtes, sur le territoire des corn,
munes de Cbazeuj», Dège, Veutïooes, Pébrac et
u. «»«iTinî-SAWTE-MA«K, arrondissement de
BMovn (Haute»Loire).
(Extrait.)
,^^*' f ^^^ concession , qui prendra ie nom de eon-
f^r/* CA««e/&», est limitée, conformément au plan
«rnexé au présent arrêté , ainsi qu'il suit , savoir =
«^I^Ih» î-P'T °"f "S°® *^'"<*''« «"a"' du point M , ren-
contre des liœit«i des trois communes de cfiaielles , Ven-
teoges Dège et la Besseyre-Saint^-Marie , '
A lS»t,9w u«e ligne droite ditigèedadit point »
sur le milieo de la maison du sîeur Jean-Pierre Sauvant, à
Gombrenil , et prolongée de 1 .040 mètres aU delà de cette
maison jusqu'au poini 0 ;
j^u Nord y par une ligne droite menée dudit point O ,
au clocher de Dège, point K ;
j4 VOuest^ enGn,parunelignedroiteallantduditpoint K
au point de rencontre des limites des trois communes de
Chazelles, Yeutcuges et Pét>rac, point de départ ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de six liilomètres carrés , soixante-neuf hectares.
j4rt, 4. Les droits attribués aux propriétaires de la sur-
face, par les articles 6 et 42 de la loi do 21 9vril 1810,
sur le produit des mines concédées, sont réglés à une rente
annuelle de cinq centimes par hectare.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les stipu-
lations contraires qui pourraient résulter de conventions
antérieures 'entre le concessionnaire et les propriétaires
de la surface.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du poui^oir Uftne à fer
exécutif, en daiedu ik décembre 1848, qui auto- ^-*^« Trtiy.
rise les héritiers ou ayants-cause de Jeu le citbyen
Aguado de Las Marismas à maintenir en aoti$nië
Vusine à fer de Trézy, située sur la riuière de
l'AvhoiSj commune de IiA Chapelle-Hugoiv (Cher).
La consistance de cette usine est et demeure fixée aitsi
qu'il soit:
1"" Un haut-fourneaa au charbon de bois ;
2® Deux feux d'aifinerie ;
3° Un four de fenderie ;
4** Deux fours à réchauffer-;
5* Les machines sonfiOaotes et appareils de awipres-
sion et d'étirage nécessaires au travail de Tosiiie.
FoDici bratai
•déreoMi, inir-
portAM de!' Algé-
rie» de Stjrie eC
deCtrloUiie.
Pierrei à plaire
eiportéei.
598 DÉCRETS BT ARRÊTÉS
Loi du 15 décembre 18fc8 sur les douanes.
(Extrait.)
IMPORTATIONS,
SECTION pamitÉRB.
Art. 1*'. Les droits de douane à l'importatioa sont
établis oa modifiés de la manière suivante :
Des éublissements métallurglqaes de i*Algérle,im-l j
portées directement par navires français des pefts* -
Fontes
brutes
aciéreuses.
désignés par l'art. 3 de la loi du 7 juin 184S,et\ g
dont Toriglne sera dûment Justifiée. I m
iDeStyrle, de Carlnthle, \ Même régime et nnéme droit
en masses de moins ( que les fontes en gueuses
de 15 kiiog. ) pesant 15 kilog. au plus.
SECTION II.
Primes ou drau>hach$.
Art. 7. Les droits de sortie sur les pierres à pttde
sont réduits de quinze centimes, les cent ~
à un centime.
%tioioionvia9a' Arrêté du ministre des travaux publics^ <2tt 15 —
▼aurpabUcs^aa ^^"^^^^ 1848, concernant les secours à accorder
cisd'aocideatf. aux ouvriers des travaux publics en cas d^acci"
dents.
Le ministre des travaux publics,
^ Voulant assurer aux ouvriers employés dans le sa^
. vice des travaux publics, et, le cas échéant, à leurs
familles, les secours dont ils pourraient avoir besmn
par suite d'accidents survenus ou de maladies contractées
dans les travaux ;
Vu Tarlicle â du décret du 15 juillet 1848, aux termes
duquel il doit être créé dans chaque association, au moyen
d'une retenue de 2 p. 0/0 au moins sur les salaires , un
fonds de secours destiné à subvenir aux besoins des as-
SUR LES MINES. Sgg
•
sodés malades ou blessés , des yeuves el enfants des as-
sociés morts;
Vu les ayis du conseil général des pontsret-chaussées ,
en date des 13 juillet et 23 octobre 1848, relatifs aux
mesures à prendre pour assurer des secours aux ouvriers
employés par les entrepreneurs ;
Considérant que les soins et les secours à donner aux
ouvriers en cas de maladie ou d'accidents éprouvés pen-
dant les travaux constituent une cberge réelle des.entre'
Crises, une dette imposée par les régies du droit aussi
ien que par la loi de l'humanité ;
Qu'en vertu de ce principe , l'assemblée nationale, par
le décret du 15 juillet , à imposé aux associations d'ou-
vriers l'obligation d'opérer, sur le montant des salaires,
une retenue destinée à subvenir à cette dépense ;
Que l'Etat doit , de son cOté , établir la même retenue
sur les sommes attribuées aux entrepreneurs pour main-
d'œuvre, et supporter lui-même la dépense lorsque les
travaux sont exécutés en régie ;
Qu'en cas d'insuffisance des retenues, il doit également
y pourvoir; *
Arrête les dispositions suivantes :
jért. f. Des ambulances seront établies, sur la pro-
position des in^nieurs ou des architectes, et avec Tau-
torisation du mmistre , sur les ateliers de travaux pu-
blics non adjugés à des associations d'ouvriers, qui , par
leur importance , leur situation et la nature des travaux,
rendront cette mesure nécessaire.
jiri. 2. Le service de ces ambulances sera fait par des
médecins ou chirurgiens pris autant que possible dans la
localité la plus voisine.
jirt. 3. Les ouvriers atteints de blessures ou de mala-
dies occasionnées par les travaux, apr^ avoir reçu sur
place les premiers secours de l'art , seront soigna gra-
tuitement à l'hôpital ou à domicile.
ArL 4. Pendant la durée de l'interruption obligée do
travail, qui devra être constatée par un certificat du
médecin , ils recevront la moitié du salaire qu'ils auraient
pu gagner s'ils avaient continue* à travailler.
Art 5. Lorsque, par suite do blessures, ils seront
devenus impropres au travail di^ leur profession , on leur
allouera la moitié de leur salaire pendant une année à
partir du jour de l'accident.
Tome XIF, i848. 4o
600 DÉCBKTS ET ARRâT^S
-rfrt 6. Lowqo'uttouvrier marié. ouayaotdwchariei
de famille , aura été tué sur les travaux , ou a"» »ac-
combé à la suite soil de blessures , soit d «•»« ""If^'» «f;
oasioQDée par "Je» travaux, sa veuve ou sa fasulle aura
droit à une indemuilé de 300 francs. ..„w«r6.
^rt 7. Les secours menliODues aux deux arlicie» pre-
oedenU pourront être augmentés par de» décrions «ye-
ciales duminisire de* travaux publics, selon la positna
ei les besoins des victimes ou de leur famille.
Art. 8. Les ouvriers qui seront blessé» éUnt dan» mi
étal d'ivresse ne pourront recevoir que des secours œe-
flics ux
j4rL\. Pour assurer le service médical et le payement
des secours, il sera opéré à l'avenir une retenue de
2 p. 0/0 sur le prix de la main-d'œuvre dea travaux ad-
iuffés à des entrepreneurs.
En cas d insuffisance du produit de cette retenue, »
y sera pourvu par une allocation dont le montant, règle
par le ministre des travaux publics . sera prélevé sur le
tond 4 4es travaux*
Si Ce produit ei^cède au contraire les besoins consUl»
juàqu'à la fin de l'entreprise, VexcédanI sera restitué a
Tentrepreneur. • • . • •
Lorsque les travaux seront exécutés par voie de régie
au compte de l'administration , les dépenses du service
médical et les secours seront à la charge de lE^r.
A r^ard des travaux adjugés avant le présent arrête ,
et pour lesquels les entrepreneurs n'auraient pas été ea
eonséquence soumis à la clause de la retenue de â p. 0/0 ,
les frais daserviee médicaletles seooursseronià la charge
de l'Etat. . . _^,
Art. 10. Il sera fait application aux associations d oa-
Triers die la mesure énoncée au deuxième paragraphe oc
l'article 9. En conséquence , en cas d'insuffisance du pro-
duit de la retenue de 2 pw 0/0 faite sur la main-d'œuvre ,
il y sera suppléé au moyen d'une allocation accordée
par le ministre des travaux publics sur le fonds des
travaux. , ^. . a
Un règlement spécial déterminera les conditions du
ooBCOurs de l'État et les formalités à remplir par les
associations qui auront à faire constater riusufBsaiioe de
leurs fonds de secours.
Art. 11. Lorsqu'un acddeni aura oecasioiiiié la wmi
SUR iBS MINBS. 601
d an oarriar , * im ]nt>cès-Terbal en sera immédiatcmeiit
dressé par les agents de radministratioD. Ce procè»-verbaI
fera connaître la cause el les circoostances de Taccident.
Art. là. Chaque année, les ingénieurs et architectes
adresseront à Tadministration un relevé des acddents de
toute nature (|ui seront arrivés dans les travaux soit ùU
régie, soit adjugés à des entrepreneurs ou à des associa-
tions. Ce relevé devra faire connaître les causes âut-
quelles les accidents pourront être attribués.
Le ministre des travaai poblics,
Siffné VIVIEN.
Arrêté du Président du conseil^ chargé rfaj?oiivd»r Uflneàfer, %
exécutif, en date rfa 15 décembre 1848, qui auto- "^ *"
rise MM. Griffiths, Price et C* à établir dans la
commune de Gratille-l*Etjre (Seine-Infcrieure),
une usine à fer composée : i^ de deux fours à
puddler, 2® de deux fours à réchaujffer^ 3* de trois
cubilots^ 4* des forges et ateliers nécessaires pour
ouurer le fer, ^
(Extrait.)
Art, 3. Les permissionnaires ne devront hm usage
dans leur usine, que de combustibles minéraux.
Arrêté dm Président du conseil^ chargé du pouvoir Minet de fer de
exécutif en date du 15 décembre 1848, qui «^- u^lKèr? dcS
corde au sieur Eugène Darnis, propriétaire de /aciaoïelt.
concession des mines de Jer deFovnqvzs^ instituée
par ordonnance du 6 octobre 1832, une extension
de cette concession sur deux parcelles de terrain
situées dans les communes de Talairah» Palairm:
et YiLLEROUGE (Audc.)
(Extrait.)
Art. û. La première parcelle au Sud de U coneessian
8oa DÉCRETS BT ARRÊTÉS
de /Vmrjueff est limitée , confcmnément aa plan anneié
H présent arrêté <
j4u Nord , à partir du sommet de la montage de
Montjoyo, point K du plan , par une ligne droite allant
au sommet du sarrat de la Bouchère des Clausels, point
G, ladite ligne formant la limite Sud de la* concessiou ac-
tuelle de Fourques, et de ce point G par une autre ligne
droite allant au sommet de la montagne de Ferrais,
point H.
A rOue$t, à partir dudit point H, par une ligne
droite allant de la sommité du Pla de la Pilade,
point I ;
Au Sud-Est, à partir dudil point I, par une ligue droite
allant au sommet de la montagne de Monljoyo, point de
départ;
Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
de quarante-huit hectares.
Art. 3. La seconde parcelle située au Nord et à TOnest
de la concession de Fourques^ est limitée, conformément
au même plan :
Au Sud 9 à partir de la métairie de Lacamp, point B
du plan , par une suite de lignes droites allant de ce point
B au point A, situé à 675 mètres à TOuest de ladite mé-
tairie et à 320 mètres au Nord du Roc-Nègre ; dudit point
A au Roc-Nègre point J , et dudit point J au sommet do
sarrat de la Bouchère des Glansels. point G ; ces trois li-
gnes formant les limites Nord et Ouest de la concession
actuelle de Fourques ;
A VOueit^ à partir dudit point G, par une série de li-
gnes droites allant da ce point G nu rocher gravé de
trois croix , point F ; de ce dernier potnt«Au sommet
du sarrat des Ëmprious, point E , et du point E à l'angle
Sud-Est de la bergerie de Pierre Ménairou, point D da
plan;
Au Nordy par une ligne droite allant dudit point D au
sommet du roc d* AlcoutionRedoun , point G ;
^ VEsty mr une ligne droite allant dudit point G à
l'angle Sud-Ouest de la métairie Lacamp, point de départ;
Ladites limites renfermant une étendue superficielle
de cinquante-quatre hectares.
Art. 4. La concession de Fourques avec ces deux an-
nexes, formera une concession unique qui prendra le nom
SUR LES MINES. 6o3
de concession de Fourqties et de la Bouchère des Clauseh el
qui est limitée, conformément au plan annexé au présent
arrêté, ainsi qu'il suit :
Au Nord . à partir de Tangle Sud-Est de la métairie
de Pierre Ménairou , point D du plan , par une ligne
droite allant au sommet du roc d'Àlcoution-Redoun ,
point C;
^ F Est, à partir dudit point C, par une ligne droite
allant à Tangle Sud-Ouest de la bergerie de Lacamp ,
point B, et de ce point B, par une autre ligne droite al-
lant au sommet du sarrat de Montjoyo, point K;
^u Sud, k partir dudit point K, par une ligne droite
allant au sommet du Pla de la Pilade , point I ; *
^ V Ouest ^ à partir dudit point I, par une suite de
lignes droites allant du point 1 au sommet de la mon*
tagne de Ferrais, point H , de ce point H au sommet du
sarrat de la Bouchère des Clausels, point G -, dudit point
G au rocher gravé de trois croix, point F; du point F au
sommet du sarrat des Emprious , point E ; et ue ce point
E à l'angle Sud-Est de la bergerie de Pierre Ménairou ,
point de départ;
* Lesdites limites renfermant une étendue superficielle
d'un kilomètre carré, cinquante-cinq hectares.
jért. 7. Les droits attribués aux propriétaires de la
surface, par les art. 6 et 42 de la loi du 21 avril 1810,
sur le produit des mines concédées , sont réglés à une
rente annuelle de 20 centimes par hectare de terrain
compris dans la concession. ,
Ces dispositions seront applicables noniobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conven-
tions antérieures entre le concessionnaire et les proprié-
taires de la surface.
Cahier des charges de la concession des mines de fer
dr FeuBQUES et de la Bouchère des Glaosels.
(Extrait.)
Art. 7. Dans le cas où Ics'traraux projetés par le con-
cessionnaire devraient s'étendre sous des habitations ou
édifices , ces travaux ne pourront être exécutés qu'en
vertu d'une autorisation spéciale du préfet, donnée sur
le rapport des ingénieurs des mines, après que le conseil
municipal et les propriétaires intéressés auront été en-
6o4 DÉCflETd ET ARRfitÉS
tendus et après que It^ concessionnaire aura donné cau-
tion de pïiyer Tinderanité exigée par l'art. 15 de la lof
'da 21 avril 1810. LesL contestations relatives soit à la
caution, soit à l'indemnité, seront portées devant les tri-
bnnaux^ conformément audit article.
L'autorisation d'exécuter les travaux sera refusée par
le préfet, s'il est reconnu que Texploitalion peut com-
promettre la sûreté du sol, celle des habitants ou la con-
servation desédiflces.
j4rt 15. En exécution de Tart. 70 de la loi dn 21 avril
1810, le concessionnaire fournira à Tosine de Saint-
< pierre , qui s'approvisionnait sur des gites compris dans
a concession, la quantité de minerai nécessaire àTap-
provisionnement de cette usine au prix qui sera fixé par
Tadministration.
j4rt. 16. Lorsque l'approvisionnement de l'usine d*
dessus désignée aura été assuré , le concessionnaire sera
tenu de fournir, autant que ses exploitations le permet-
tront , h la consommation des usines établies oa à établir
dans le voisinage avec autorisation légale. Le pnx do
minerai sera alors fixé de gré à gré ou à dire d'experts,
ainsi qu'il est indiqué en Tart. 65 de la loi du 21 avril 1810*
pour les exploitations.de minières de fer.
^r^ 17. En cas de contestation entre plusieurs maîtres
de forges, relativement à leur approvisionnement en mi-
nerai, il sera statué par le préfet, conformément à TarL 64
de la même loi.
Impôt tor la Ml. Xoi i/tt X^décétnbre 1848, sur les reoetîas ai dépenses
autorisées provisoirement jusqu'au !•' auril 18W.
. (Extrait.)
j4rt, l*". Continuera d'être faite, jusqu'au l^^^arril 1819,
la perception des impOts et revenus indirects et des antres
prqduils mentionnés dans les art. 5, 6, 8, et dans leâ'pa-
ragrapbe de Tart. 9 de la lot d^s recettes de l'exercice
1848, en date du 8 août 18n.
L'exécution du décret du 15 avril sur le sel est provi*
soirement suspendue (1).
(1) Voir tome XIII , i* série, des Annales des mines, p. 700.
•vu Lffi niiBi* % rtoS
arrêté du Président du oons&il^ ehargé du pouvoir Mines de ItgDile
mxétutif^ en date du 18 décembre 18i8, qui ac-l.<*«SâIeriiefc
corde au citoyen Ferdinand Panescorse /a conces^
sion de mines de lignite situées dans la commune
de Saleenes, arrondissement de PrÂguighan (Yar)*
(Extrait.)
•
^rt, % Cette concession, qui prendra le nom de eon-»
cession de Salernè$, est limilée, conforroéa^ent au plan
annexé au présenl arrélé^ ainsi qu'il suit, savoir j
^u Nord, par une li^^ne droite de l'angle Nord-Oueat de
la basiidc de Bonnet, Quartier de Gombe-Àmère^ à l'angle
Kord-Est de la baslide de Layagne^ François, quarlier
de Gaudelon;
j4u Nord-Est^ par une ligne droite de Tangle Nord-
Est de la bastide de Lavagne, François, à Tangle Sud
de la masure à Meissel, Hippolyte, quarlier de Saint-
Romain ;
Ju Sud-Est y par une- droite de l'angle Sud delà noa-
sure de Meissel, Hippolyte» à Tangle Sud de la bastido de
la fcn^e Héraud , veuve Régis ;
j^tiSud-Ouesty par une droite de l'angle Sud de la bas*
tîde de la femme Héraud, veuve Régis, à TangleSud delà
bastide d'Agnel, maçon ;
j4 VEstf par une droite de TangleSnd de h bastide
d'Agnel, maçon, à l'angle Nord-Est de la bastide Bonnet,
point de départ ;
Lcsdilcs limites renfermant une étendue superficielle
d'un kilomètre carré, vingt-quatre hectares.
yirt. 4. Les droits attribués aux propriétaires de la
suface, par les art. 6 et 4â de la loi du 91 avril 1810, sur
le produit des mines concédées, sont réglés à une rente
annuelle de 5 centimes par hectare.
Ces dispositions seront applicables nonobstant les sti-
pulations contraires qui pourraient résulter de conveor
tions antérieures entre le concessionnaire et les proprié»
taires de la surface.
Cahier des charges de la eoneession des mines de ligfdte
de Salernes.
(Extrait.)
dér$. S. Le conces^ionoalro prgoidera iomiédiftlwievt
6o6 0 DÉCRETS ET ARRÊTÉS
à Tcxécation des ira vaux préparatoires à TaméiiRge-
ment et à rexploitation régulière de la mine. Ces travaux
consisteront principalement en une galerie d'écoulement
débouchant au jour vers la partie inférieure de la coaebe
reconnue, et une galerie ou puits d'extraction pour la
sortie des produits et Tintroduction des matériaux desti-
nés au remblayage. L'emplacement , la direction et les
dimensions de ces divers travaux seront déteraûnés par le
préfet, sur le rapport de l'ingénieur dçs mines, qui don-
meurera chargé d'en surveiller l'exécution d'une mani^
spéciale.
ArL 5. Après l'achèvement de CCS travaux, et an plos
tard dans le délaide six mois, le concessionnaire adres-
sera au préfet les plans et coupes des mines et des tra-
vaux déjà exécutés ; ces plans étant dressés à Fédielle
d'un millimètre par mètre et divisés en carreaux de dix
en dix millimètres. Il y joindra un mémoire indiquant,
avec détails , le mode d'exploitation qu'il se proposera de
suivre. L'indication de ce mode d'exploitation sera aussi
tracée sur les plans et coupes.
Les cotes de hauteur ou de dépression des points prin-
cipaux, tels que lesoriCces des puits ou galeries, lesipoints
de jonction des galeries avoi* lies puits, et les intersections
des galeries entre elles, par rapport à un planliorizontal
fixé et déterminé , seront écrites en mètres et centimètres
sur les plans.
Art, 6. Le préfet, sur le vu de ces pièces, et après
avoir consulté les ingénieurs des mines, autorisera, s1l
j% lieu, Texécution du projet de travaux.
S'il est reconnu que cv j)rojet peut occasionner quel-
ques-uns des inconvénients ou dangTS énoncés tant dans
le titre Y de la loi du 21 avril 1810 que dans les titres
II et 111 du décret du 3 janvier 1813; qu'il n'assure pas
aux mines une exploitation régulière et durable; qu'il ne
se coordonne pas convenablement avec la mardie des ex-
ploitations voisines; enfin, qu'il serait un obstacle aux
travaux d'intérêt général que l'administration peut avoir
ultérieurement à prescrire, le préfet n'en autorisera
rexécution qu'en y apportant les modifications néces-
saires.
Dans tous les cas, il ne sera permis au oonoeasionnaire
de eommenoer l'exololtation d'après le projet approuvé,
i|ii*après avoir jostÎDé qu'il s'est approvisionné none ma-
SUR LES MINES. 607
nière suflBsante en bois de soulènemcnt et matrrinuic de
remblai, à portée de la mine.-
arrêté du Président du conseil^ chargé du jpoapoz/Pdloulllel^eom-
exécutif, en date du 18 décembre 1848, oui auto- ■"**"• ^ ^^^
rise les ayants^droit de feu le citoyen Morel, a
maintenir en actiuitéun patouillet pour la prépa-
ration du minerai de fer* établi en remplacement
éCun moulin sur la riv>ière de Venge, dans la com-
mune de Poix (Ârdennes).
irrité du Président du conseil^ chargé du pouvoir^^^^^^"^^^^
exécutif en date du i9 décembre iShSj qui autorise <J2mmuiie"de*
les citoyens M athieu e t Triger , à défaut du consen - Polllé.
tement des propriétaires du sol^ à faire des recher-
ches de mines dans la commune de Poille (Sarthe).
•
Le Président du conseil» chargé do pouToir exécatif,
Sur le rapport du ministre des trayaux publics ,
Vu la demande formée, le 7 juillet 1848, par MM. Ma-
thieu et Triger, tendant à obtenir l'autorisation d'exécu •
ter 9 dans la commune de Poillé, département de la Sarthe,
des recherches des mines d'anthracite, sur des terrains
dont les propriétaires ont refusé leur consentement aux^
dites recherches ; ' *
Le plan joint à cette demande ;
Les notifications faites aux diflérents propriétaires, les
1 1 et 1 2 juillet , et les opposi tions de ces derniers , en date
des 1 2, 13 et 18 du môme mois , et du 8 août suivant ;
Les rapports de l'ingénieur des mines, des 1 et 4 oc-
tobre ;
L'avis de l'ingénieur en chef, du 14 dudit mois, ap-
prouvé par le préfet;
L'avis du conseil général deâ mines, du 8 décembre ;
Vu l'article 10 de la loi du 21 avril 1810 ;
Arrête ce qui suit :
Art, !«'. MM. Mathieu et TKger sont autorisés à faire
des recherches de mines d'anthracite dans les trois pièces
6o8 DÉC]aBT3 BT ARRÊTÉS
de terre ci-après désignées, siluécs commone de Pottlé,
département de la Sarthe :
1° Dans la parcelle n" 606, sîse au lieu dit la Promenade,
section A du cadastre de la commune de Poillé, et appar-
tenant à MM. Feillé et Pageol ;
â^" Dans la parcelle a"" 608 , au même lieu , appartenaot
a M Paseot *
3° Dans la parcelle n*' 609 , dite du bois de Brice . con-
tinue aux terrains précédents , et appartenant à M. Le-
clerc de Juigné.
Art. 2. Avant de commencer leurs travaux , MM. Ma-
thieu et Triger payeront aux propriétaires ci-dessus dé-
signés, conformément aux articles 10, 43 et 44 de fa loi
du 2t avril 1810, les indemnités qui leur seront dues à
raison de l'occupation desdits terrains.
Art. 3. A défaut d'accord entre les parties, ces indem-
nités seront réglées par les tribunaux.
Art. 4. La durée de la présente permission est fixée à
deux années, à compter du jour du règlement des indem-
nités dont il est question dans les deux articles ci-dessus.
Elle cessera de plein droU si, avant ce laps de temps,
une concession de mines est accordée dans les terrnins
dont il s'agit.
Art 5. Les travaux devront être mis en activité dtns
un délai de trois mois , à partir de l'époque fixée par Tar-
ticle précédent.
Art. 6. Il est interdit à MM. Trlgef et Mathieu de se
livrer à aucun travail d>xploltàtion.
Ils sont tenus de se conformer, dans leurs recherches,
aux lois et règlements sur les tiif nés , ainsi qu'aux instruc-
tions qui pourront leur être données par le préfet , sur
le rapport des ingénieurs.
j4rt, 7. La présente permission ne préjuge rien sur le
choix qui pourra être fait, ultérieurement, d'un conces-
sionnaire, pour les mines que les travaux en question au-
raient fait découvrir.
Art. 8. L'inexécution des conditionsci-dessuaprescrites
entraînera la révocation delà permission, sans préjudice
de Tapplicalion , s'il y a lieu , des articles 93 cl suivants
de la loi du 21 avril 1810, et de l'article S de la lot du
27 avril 1838.
SUH LES KiUBS. 609
^f%^ i « Le prêtent arrêté sera affiehé , pendant nu moii >
dans la cominanede Poîllé, à la diligence du maira et aux
frais des permissionnaires.
■I ■>
arrêté du Président de la Hépublique, en date du^àui-twntwi
25 décembre I8fc8, qui autorise' les citoyens Ausi^ deHaacom*u
AuBÉ fils et TftOitcHoïc à établir un haut-fowneau
pour la fusion du minerai de fer ^ au combustible
minéral j sur l'emplacement de leur moulin dit OË
MouLAiNEy situé sur Une dérii^ation du ruisseau de
MouLAiiiE, dqns la commune de Haucourt (Mo-
selle).
Loi du 28 décembre 1 8/1.8 (1), relative à l'impôt impOtsurl^sel.
du seL
L'Assemblée nationale a adopté et le Président de
l'Assemblée promulgue la loi dont la teneur suit : .*
Art. 1*'. Le décret du 15 avril 1848 (2), portant abo-
lition de l'impôt du sel, est abrogé.
j4rU 2. A dater du l""' janvier 1849, l'impôt du sel est
réduit à 10 franc par 100 Kilogrammes.
j4rt. 3. A partir du 1" janvier 1849. les seïs étran-
gers seront aamis en France, moyennant l'acquittement
d'un droit de douane fixé ainsi qu'il suit :
Par terre et par les frontières de Belgique, en payant par 100 kilogram-
mes ' 2 fr. 00 c.
Par terre et par Jes frontières de l'Est et du Midi, par 100 kilo-
grammes 0 50
Par mer, sous pavillon français, par 100 kilogrammes 6 50
Par mer, sous pavillon étranger, par 100 kilogrammes 1 00
Art. 4. Les sels de l'Algérie et de nos autres posses-
sions d'oulre-mer seront exempts, à l'importation en
France y de tous droits de douane, sous pavillon fran-
çais.
jért. 5. Les sels étrangers, nationalisés parle paye-
T-
(1) Voir ci-après , p. 650 et 662 , les circulaires daSl décembre 1848.
(i) Voir tome XIll, 4* série, des Annales des mines, p. 760.
6fO DÉCRETS BT ARRÊTÉS SUR LES MINES.
•
menl des droits d'entrée ^ et le sel de l'Algérie et antres
possessions françaises d'outre-mer, ayant d'être livrés à
la consommation en France, seront passibles de la taxe de
consommation établie par l'article 2 de la présente loi ,
sans déduction d*une remise à titre de déchet.
. j4rt. 6. La différence entre la taxe perçue sur les sels
qui se trouveront dans le commerce à la date du 1^ jan-
vier 1849 , et la tax*e nouvelle établie par la présente loi,
sera remboursée sous les conditions et selon les formes
que déterminera un règlement d'administration pu-
blique.
yért. 7. Les franchises et modérations de droits actuel-
lement en vigueur sont maintenues
jért, 8. Les lois , ordonnances et règlements, en œ
qu'ils ont de contraire à la présente loi , sont abrogés/
CIRCULAIRES r INSTRUCTIONS
Adressées à MM. les Préfets y à- MM. les
Ingénieurs des mines , etc.
M. le Préfet d \
i
Paris, le SO man 1818.
* j
Citoyen Préfet , on décret da Gcmvemement proYÎ- Eam minëralea.
soire , inséré dans le Moniteur du 9 mars (1 ) , porte ce qui — :
« Aucun sondage , ancnn travail souterrain ne pour» aêtraSon ^m
» ront être pratiqués sans une autorisation préalable du aources. j
» Préfet du département, dans un périmètre 4e mille mè-
» tres.au moins de rayon , autour de chacune des sources '
» d^eabx minérales dont Texploitation a été régulièrement
» autorisée.
» Cette autorisation ne sera délivrée que sur Tavis de
» l'ingénieur des mines du département et du médedn-
» inspecteur de l'établissement thermaL »
Yeuillez, citoyen Préfet, faire afficher ce décret dans
toutes les localités de votre département où il existe des
établissements d'eaux minérales , et recommander aux
maires et aux Médecins-inspecteurs d'en assurer exacte-
ment l'exécution.
Vous connaissez l'intérêt qui s*attacbe à l'existence des
établissements d'eaux thermales. Le décret du 9 mars est
destiné à assurer leur conservation. Ces éttbiissements ,
si précieux pour l'humanité, si importants pour la ri-
chesse nationale, méritent toute la protection du gouver-
nement, et doivent être soigneusement défendus contre
toutes les tentatives de la mâveillance ou de la cupidité.
Mais à côté de ce grand et légitime intérêt il existe un .
droit non moins sacré, celui de la propriété ; le pouvoir
attribué à l'autorité n'est pas de nature à y porter atteinte.
Partout Texistcnce des sources thermales se concilie par-
faitement, non-seulement avec la culture du sol , mais
(1) Voir (orne XUI, i* série, des AnnàUe des mènes , p. 748.
«
6ia GiEcuL&iiBs.
encore ayec l'élévation des constractions et les antres
usages de la propriété. La possession même de ces établis-
sements est regardée avec raison comme nn élémenC de
prospérité pour le pays, et j*espère que nulle part vous
n aurez Toccâsion d'user du pouvoir dont vous êtes arme.
Dans tous les cas, vous ne perdriez pas de Tneqne l'in-
térêt général doit être le seul mobile de votre interven-
tion , el après avoir pris l'avis de l'ingénieur des mines et
du médecin inspecteur de l'établissement, vous voudriez
bien , avant de statuer, me communiquer les demandes
et me fournir les documents nécessaires pour les apprécier
en connaissance de^cause.
Satat et fraternité.
Le ministre provisoire de l'agriculture et da commeroe.
Signé BETHMONT.
Fontes et fers. ^ M.
Droits d'impor- Paris, le 17 Juin 18M.
tation.
Je transmets , avec la présente , «mpliation de deu
arrêtés émanés dala commission do pouvoir exécatif sons
la date des 6 et 1 1 juin courant (1).
En vertu du premier de ces arrêtés , tous les bureaux
1>rincipaux des douanes sont ouverts à l'importation. des
ers traités au charbon de bois el au marteau , sous le
payement des droits établis par la loi du 21 décembre
1814.
Cette disposition s'applique aux douanes principale
des frontière^ de terre, comme aux bureaux de même
classe sur les ligne» maritimes. La nomenclature reprise
en la note 343 du tarif officiel devra être modifiée en con-
séquence.
Le second arrêté dispose que lés fontes brutes de Stjrrie
et de Garinthie , en massés de moins de 15 kilogrammes,
suivront le même régime et seront admis, aux mêmes
droits que les foutes en masses pesant 15 kltogrammesoa
plus.
■ »■ ■■»■ Il ■ I II II ■ >
(1) Voir ces arrétéa dans le tome 2III. 4« férié, des ^nfiolM te
mifiMf p.77ialfTi.
OIMO&AIRES. 61 3
Ainsi , la restrioMini de poids prescrite par la loi du
S juillet 1836 cessera d'être exigée f^oor les fontes spéci-
fiées ci-dessns, tandis qu'elle restera obligatoire pour les
fontes brutes de toute autre espèce. 11 inaporie par suite,
et pour éviter tout abus, que les employés s'attachent à
distinguer les premières des autres. A cet efiet , je crois
devoir leur signaler les caractères par lesquels, suivant
l'avis du comité consultatif des arts et manufactures , cette
distinction peut s'établir*
Les fontes de Styrie et de Gsrinthie sont particulière**
ment aciéreo^ , et , en général , de qualité sapérieore.
La couleur en est blanche; le grain fin et la texture ca*
verneuse. L'analyse chimique n'y fait recounattre que
quinze millièmes de toutes matières étrangères. Les
fontes ordinaires, au contraire, sont moins riches, de
texture plus lamellense , et généralement de couleur plus
grise.
Les deux arrêtés dont il s'agit, insérés au Bulletin des
luis les 14 et 16 juin courant , n""' 42 et 49, seront exécu*
toires dans les délais ordinaires de promulgation.
J'invite les directeurs à donner des instructions confor-
mes aux dispositions qu'ils contiennent, et à porter celles-el
à la connaissance du commerce.
Le directeur de radministration.
Signé Th. GRÊTEUIN.
A M.
Paris, le iSJuiiiiaiS.
Un arrêté (1) , rendu le 6 de ce mois par la commis*
sion du pouvoir exéculif , modifie le régime du
; et des fontes aciéreuses provenant
de l'Algérie. Je transmets cet arrêté avec la présente.
Inséré au Bulletin des lois lo 1 6 du courant , n" 43 » îl sera
exécutoire dans les délais ordinaires de promulgation.
Les fontes aciéreuses provenant des établissements
Fontes adé-
rieuses impon*
t6es d'Algérie.
(1) Voir cel arrêté» toiM XIII, i^ ièrte, des AmmaUê des mkm ,
^n4*
6l4 GIRGUZiÀlIlBS.
métallurgiques d'Algérie seront affranchies de toal droit
lorsqa*eIles seront importées directement par navires
français des ports désignés par la loi du 9 juin 1845, et
que l'origine en aura été dûment justifiée. J'invite le ser-
vice à veiller d'une manière toute spéciale à l'accomplis-
sQment de cettQ dernière condition. Pour prévenir tout '
abus y les certificats d'origine que les douanes de l'Algérie
ont à délivrer, d'après les dispositions générales de l'or-
donnance du 22 décembre 1843, devront être acoompt-
gnés de l'attestation, . dûment légalisée , du propriétaire
de l'établissement dans lequel la fonte aorajèté fabriquée.
Il importe aussi d'empêcher qu'on n'introduise comme
fontes aciéreuses des fontes d autre nature En cas de
doute sur la validité des justifications d'origine on sur
la qualité de la fonte, Tadminislration devrait être consul-
tée, et, au besoin, des échantillons seraient prélevés pour
être soumis aux commissaires experts.
Je prie les directeurs de donner des ordres dans le sens
de ces dispositions qu'ils porteront à la connaissance do
commerce.
Un tableau que je joins ici indique les rectifications que
les employés auront à faire au tarif officiel.
Le directear de l'admiDistration des doDanef.
Signé Th. GRÉTKRIN.
TABLE A U det modi/iealiont apportéêt au tarif d^ entrée par ^qrréU 4ê la
Committion du pouvoir exécutif, du 6 juin ift48.
(Exlrait.)
«
DÉROMIHATIOII
des marohtndiMS.
CLtim
da
Urlf.
VfUT^S
■or «
lesqnellM
portent
les droits.
TITKB8
de
peroepUon.
iiaoRt
par
nartree
françele.
par
naTlm
étnifenl
et par
Une.
MODÉRATIONS Dl DROITS APPLICABLES AUX PRODUITS DB L'ALGÉKIB.
Fontes aciéreuses (3).
Métaux.
IH
6 Juin 1848. Exemptes.
(3) L*exeinption de droits n*est applicable qu'aux fontes aciéreuses
proveDaut des éUblissemcnts méullurgiques de l'Algérie, importées
CIRCULAIRES»
6i5
DEUXIÈME SEMESTRE DE 1848,
M. , ingénieur des mines. Documents sta-
ti^tiques à réu-
Parii, le 8 Juillet 1848, n»»" POur Tannée
1847.
Monsieur, j'ai ThoDneur de tous adresser en double
exemplaire, dont Tun servira de roinule et restera dans
YOtrc bureau , les six états destinés à contenir les docu-
ments slalisliques relatifs aux mines et aux usines miné-
ralurgiques pour Tannée 1847.
J'appi'lle de nouveau votre attention sur les observa-
tions suivantes dcjà consignées dans la circulaire du 5
mai 1847 r
» Le dépouillement que Tadministration fait chaque
» année des résultatsconsignéssuri'étatn^4conduilâ celte
» conclusion, évidemment inexacte, que les quantités de
» fontes consommées dans les ateliers métallurgiques
» excédent toujours notablement les quantités de fontes
» prises aux trois seules sources où les ateliers puissent
9 pui^cr, savoir : l"* les fontes neuves produites par les
» hauts-fourneaux; 2® les fontes neuves importées dans
» le royaume ; 3° les vieilles fontes d'origine française
V ou étrangère livrées aux ateliers. 11 y a lieu de penser
» que cette anomalie, qui se reproduit constamment dans
» le même sens, tient à ce que MM. les ingénieurs, par
n suite de quelques omissions, évaluent trop bas la pro-
• duction des fontes indigènes, et surtout la quantité de
» vieilles fontes consommée par les ateliers; elle peut
» aussi être due en partie à ce qu'ils ne tiennent pas un
» compte suffisant des vieux fers ou riblons employés
directement par navires français des ports désignés par l'art. 3 de la
loi du 9 Juin 1865, et doul l'origine est dûment Jusiifiée. Cetie JusUOca-
tlon s*éLablit par un ceriincat de la douane du portd*embarqiiement,
auquel doit être annexée l'attestation du propriétaire de rétablissement
où la fonte a élé fabriquée.
Voir, pour les caractères distIncUfs des fontes acléreuses, la clrcu<
lalre du 17 de ce mois {suprà, page 612).
Tome AI F, 1848. 41
6l6 CIRCULAIRES.
» conçu rrruimont avec la fonlc dans un grand nombre
» de forsços. Joies invite de noaveai>et Irèi-spccialcment
» à chorchiT la soliilion de celle difficulté, ci à cel effet
» à rédi^'oravcc lih soiii toaî particulier lesdeùi tabl(*aux
» consi^rics sur le deuxième verso de Téial , so'is le lilre
» de ; Commerce des fontex , fers et aciers dans le dépar-
» /emere/,cn v(>rfftaifl!^crupaleusômbdt Itf balance delà
» rerelle et de remploi des fontes. »•
Je vous in vile k ine donner immé iiatemonl des expli-
cntion^ touchant le Tait sur lequel je reviens anjourd hui.
Je dôs-re conaîlre lès cdui»»^ qui peuvent cbnirîbùer à pr^r-
pr^liî^r une erreur àusèi C<insid6riiblê, <*! àh pirliculier
cTïDes d(! ces causoè qui agis>ôii( déiné Id locafttCé dont le
sci*vîce vous est cofiGé.
Il importe qu'eu recueillarrtt les i*on^cIjrh(»/tienfs relitFfs
ârla campagne de I8i7, vousvousenqucriPzdcIrtaldel'ta-
duslKic minénie pruidaAt la pr'^senic ânnriè. 9î çel At^-
m«*n vous donnait lieu de pensir que quelque^ ntf^M
spéciales seraiert! de ffnfnfdà prévenir U c/'ise ^lii atteint
rindiisirie minérale, ou dti moins à en atténuer les ffà^
ch:*u\ rffels. je vous invIleMis à ne pa^ dilRrer deiù^
communiquer ce résultat dé vo^ études.
Votre travail Statïstiqiïe de 181:7 deVra iVi'Ôlre if>afVi?nu,
cbmme cela a été d(Mnànd(! pottr 1(*«? aniï'»e^ pf-écéd.-rties,
pour le 15 octobre ai< plus Ifird. Je vous Itjvité i ûÉ pjs*
dépisser ce délai , qui est de rîjçucur.
11 faudra toujours avoir soin de signer h»» rt ifé, et, coh-
formêment aux règles établies, MAI. IcS ingénieurs or-
dinaires d«*vront tû^ les transmettre f)»f rinierm^^t^âircf
de MM. les ingénieurs en cbeF, qui j jorndront Uiùts éb-'
serval ions.
Recevez 9 daobMènr, Passûi^ance de ma parfitiH^ éMsi-
défaliod;
Le mrnMt^e dei tratanz poWcÉ.
Pour le ministre et par autorisation :
Le sècrëlÂi're général,
Sitftié hOVLAG/B.
GIBCUUIRBa. 617
Extrait du Moniteur du \i juillet 1848» AiwoclaUoM
•^ entre ouvriers,
EXÉCUTION DO DftCRET CONCERNAIVT LES AÎ^SOCfATlONS Hft^t Ou entre ptlrOM
-. - el ouvriers*
ODVRIEHS tT ENTRE OUVRIERS ET PATRONS.
Par son décret du 5 juillet (1) , ^Assemblée nationale
a ouvert au mînisfèrc de rapfricullure et du commerce
un crédit de 3 millions de f^ncs destiné à Ci\tq réparU
entre les associations librement contractées soit eùtrd
ouvriers, snitenfn» patrons et ouvriers.
Prir le môme décret, elle a ordonné la formation d'tiA
eonàeil d c couraj^ernenl sur Tavis duquel le montant dtf
crédit sera avancé, à titic de prêt, aux sociétés de tta-
Yaillcurs.
Ce conseil est constitué.
Au moment d'entrer en fonctions , il doit rappeler aux
citoyens la pensée qui a dicte le décret de rAssembléciet
la nature de la mission qu'il est chargé de remplir. «
L'Assemblée nationale , pénétrée du désir d»» voir Ô*a-
méiiorer la condition dis travailleurs et du devoir qui lui
est imposé de concourir par les moyens dont < Ile pfut
dispos'-r à f.«ire passer les travailleurs de l'état de salariés
à celui d'associés volontaires, a voulu encourager ^e^p^it
d'association.
Convaincue que Tassociation libre et volontaire répond
parfaitement au but qu'elle se propose, elle offre, par le
Crédit ouvert an ministre de Taiiriculture et du com-
nieree, un concours sérieux et efTicare à tontes les so-
ciétés industrielles constituées de manière à placer l'ou-
vrier dans une position supérieure à celle de simple
salarié.
Le conseil d'encouragement, voulant être l'intcrprètÀ'
fidèle des intentions de l'Assemblée;
Considérant que si, pour réaliser les progrès sociaux,
l'Intervention de l'Etat est souvent utile et quelquefois
nécessaire, le rôle de l'Etat, néanmoins, n'est toujours
que secondaire et de beaucoup inférieur à celui qui est
réservé aux travailleurs eux-mêmes; *
Considérant que le travailleur doit être fils de ses œu-
vres , et que , s'il veut posséder l'instrument de son tra-
■ ■ 'I ■— — ^— — ^i^i^^—— — i^^
(t) Voirnijprà, pige 4S7.
6l3 CIRCULAIRES.
Tail, c'est snrloal par ses propres efforts qu'il doit r«c-
quérir ;
N'accordera le concours de l'Elal qu'aux associalioos
induslriclles euire ouvriers et entre ouvriers et patrons ,
Îui lui préseoleront des garanties sérieuses de succis et
e durée.
Les avances ne seront faites qu'aux associalioQS ayant
pour objet l'exploitation d'une profession ou d'une entre-
prise de 1er mi née.
Les sociéiés i ad us tri elles qui se trouvent dans les am-
dilions ci-dessus énoncées, et qui vondronl profiler du
bénéfice du décret , devront adresser leurs demandes au
ministre de l'agriculture et du commerce-
La demande fera connaître i
L'objet de l'a-sociation ;
La nature de l'industrie qu'elle se {Htipose d'exploiter;
Le mode d'expluilation -,
Les éléments de succès ;
%e nombre dos sociétaires ;
Les res!iources dont l'association peut déjà disposer;
Les avancps dont elle aurait besoin.
La demande sera accompagnée des statuts de la société
et du compte rendu des opérations autcrieurcs , &i l'asso-
ciation est dcj I enaclivilc.
Le gouveniemonl devant rendre compleà l'AsseroMêe
nationale, en vertu du décret du 5 juillet, de l'cmplui du
crédit, le conseil se reserve le droit de surveiller les opé-
rations des sociétés qu'il créditera, cl de suivre l'emploi
des sommes qu'il aura avancées.
Il est t-nleudu que les fonds alloués sont destines à en-
courager et développer les associations de travailleurs, et
non à être prêtés , à titre de secours , aux industries ea
touCTrance, l'Assemblée nationale ayant pourvu ou devant
pourvoir à cet otjct par d'autres mesures
Adopté, en séaucc du conseil d'encouragement, le
ISjuaict 1848.
Vd et ipprooTé :
Le minalre de l'igrinlLare et da eaauaecte.
Signé TOLIVRET.
CIRCULAIRES. 619
Extrait du Moniteur rfa !«' août 18i8. Admi^Rlon den
élAves extcrneft à
ÉCOLE NATIONALE DES MINES. l'Ecole des mi-
nes.
AVIS.
L*ordonnancc du 5 décembre 1816, rela(îve à l'orga-
nisation de l'Ecole des mines, a autorise l'admission gra-
tuite à cette école d'un certain nombre d élèves externes»
suivant les mêmes cours et participant aux mêmes exer-
cices que les élèves ingénieurs sortis de l'Ecole polytech-
nique.
L'enseignement supérieur professé à l'Ecole des mines
n'était accessible qu'à fort peu de sujets; aussi, pendant
longtemps, les élèves externes ont clé en nombre très-
reslreinl. Le bénéflce de l'institution s'est trouvé ainsi ne
profiler qu'à quelques jeunes gens exceptionnellement
préparés aux forles études de l'école.
Dans la vue de donner à cette institution plus de dé-
veloppement, Tadministration a institué à 1 Ecole dos
mines des cours préparatoires sur différentes branches des
sciences.
La création de ces cours a permis de réduire, dans
quelques-unes de ses parties, le programme des connais-
sances exigées et d'étendre lo cercle des admissions.
Los élèves externes, trouvant à l'écoîe môme un en-
seignement préparatoire approprié à leur instruction
scientifique, pourront suivre avec plus de fruit les le-
çons des divers professeurs ; ils n'auront plus à lutter
contre des difficultés résultant de l'insuffisance de leurs
études premières.
Le but principal de l'institution des élèves externes à
l'Ecole des mines est de former des directeurs d'exploita-
tion et d'établissements minéralurgiques.
L'instruction est gratuite.
PROGRAMME POUR l'adMISSIO?! DES ÉLÈVES EXTERNES A l'ÉCOLB
NATIONALE DES MINES (ANNÉE SCOLAIRE 1848-184j).
Connaisssances exigées pour V admission.
Art, 1". Les connaissances exigéc's pour Fadmissioa
des élèves externes à l'Ecole des mines sont -.
^ L'arithmétique et l'exposé du système métrique ;
620 CIRCULAIRES.
2" L'algèbre, comprenant la résolution des éqnalions
dc« deux premiers degrés, la démonsir.ilion du binôme
de Mewton, dutis le cas seulement des expc-aots entiers et
posiufs ;
3« La Ihéorie des proportions et progressions, celle des
logarithmes, l'usage des tables et les applications aux
règles d'intérêts composés, d'annuités et d'amorlisse^
me/fl;
4° La géométrie élémentaire, la trigonométrie recUIignc
cl Tusage des tabler des sinus ;
5^ Los éléments de la géométrie analytique à deux di-
mensions, comprenant la discussion di'S équations de la
ligne droite et du cercle , les proprié es principales di'S
sections coniques, ainsi que le tracé graphique d'une
courbe plane dont INquation est donnée;
6° Les éléments de statique.
Jlrt, 2. Lf'S candida's seront tenus de copier une Iftte
d'après luti des dessins qui leur seront préseulés.
Conditions d'admisnon.
Art, 3. Les candidats seront âgés de 18 ans au moins et
de 25 ans au plus.
Ils devront prouver, pir un eert'fîcat des autorités da
lieu de leur domicile, qu'ils sont de bonnes vii'Ct mœurs.
Ilsdevroni aussi prouver qu'ils onicté vaccinés ou qu'ils
ont eu la petite vérole.
Mode d'admission.
Art. 4. Les candidats subiront un examen préalable
devant un im^énieur des mines, qui sera désigné à œt
efiEet par le mi' isire des travaux publics.
ArL 5. Seront déclares admivsihies ceux qui , dans cet
examen, auront prouve qu'ils possèdent toutes les con-
naissances énoncéps ci-dessus, articles 1 et 2.
Art, 6. Seront aussi déclarés admissibles ceux qui ne
po-^éderaienl pas le» connaisSiUM-es cxij:ées sous le n' 5
de rarlicle 1" et par l'article 2, s'ils répondent d'une
manière distiiiL'uée aux questions rel<iti\ es auy connais-
sances prescrites sous les n°* 1, 2, 3, 4 et 6 de 1 ar-
ticle 1".
Art. 7. Soront enfin répétés ad»nissîh!es et di pensés,
de 1 examen piéalabic lis cièvcs de r£coIc polytechnique
CIRCUtAiRES. 621
et les candidats qui ont fait ou qui feraient eneorc partie
d'une liste d'admis'^ibles à celte école.
^ri. 8 Les candidats déclarés admicsibles suivant les
ariicles 5 et 6, ou réputés admissibles suivant ranirleT,
aiiroiil le droit de suivre tous les cours de r£cule des
mines; mais ils ne pourront prendre pari aux exercices
du laboratoire ni aux travaux graphiques, qui soûl ré-
serves aux seuls élèves externes.
Arl. 9. Les candidats Herlarés admissibles subiront un
examen à Paris devant le conseil de 1 école.
Le consi il déterminera Tordre de mérite des candidats
et en adressera la liste au ministre des travaux publics,
qui statuera sur les admissions.
Celte liste sera a('COuipa«;iiée d'une colonne d'observa-
tion contenant les notes qui pourrairnt tondre à faire
donner la préléreitce, à égalité de mérite, à tel ou til
can'iidat, coumie, ptr e\emf>le, aux (ils de direiicursou
de roticessionnaires de mines, do cheis ou do propi iétaires
d*u>ines mioéralurgiqut s.
j^rt. lO. les examens préalab'es auront lieu du t" juil-
let au ij oelobre Lu demande en auiorisaiion dVxitm«n
sera adressée au ministre des travaux publies, qui dé-
signera ritigen eur devant lequel le candidat devra se
présenter.
L'examen définitif aur^ lieu à Parli} dan^ la première
quinzaine de novembre.
M. le Préfet d
Paru , Iç 91 aoâl 1848. Admission des
association» d'où-
Monsieur le Préfet , M. 1p président du conseil , chargé v,jeni à ivxécu-
âu pouyi'ir exécutif, a pris . à la date du 18 de C(* mois, tlun des travaux
aux term«'sdu déciel eu 15 Juillet , un arrêté (t) fortant
rènil^^n'ent p(»ur r.wimission des associations d'ouviiers à
TexiCUtion des travaux publies.
Vous trouverez ei-aprcs le lexle fie cet arrêté.
Je vous \.r (t de vouloir bien m'ac cusrr réc eplion de la
pré>ente dfpéc he, doni j'ad^e^se une pmpliiUiohà M.riu-
gcuieur en chef.
(1) Voir supràf page 510.
6aa CIRCULAIRES.
Recevez , monsieur le Préfet , Vassarance de ma par-
faite considération.
Le ministre des travaux publia.
Pour le ministre et par autorisation :
Le secrétaire général ,
Signé BOULAGE.
Dirée du tra. ^ ^ ^^^f'^ ^
▼ail flans les ma-
nufactures et Paris , le 18 septembre 18i8.
usines*
Citoyen Préfet , VAsscmblée nationale a renda . le 9 de
ce mois, un décret (1) sur la durée du travail dan.< les
manufactures et usines. Je viens reclamer votre concours
pour l exécution immédiate de ce décret, et vous tracer
les règles qui doivent diriger voire action.
Le décrit du 2 mars, comme l'a bien vite démontré
Fexpérience, était en opposition avec les hat)îludps et les
vrais intérêts de l'industrie. Gel acte établissait une iné-
galité choquante entre les ouvriers de Paris et roux dos
déparletnents. Bien qu'il semblât pris en faveur des ou-
vriers , il devait avoir pour eux de funestes conséi]u<'nces,
soit en entravant le mouvement de la consommation in-
térieure par un renchérissement des objets fabriqué;:,
soit en plaçant le travail national dans des conditions trop
inférieures en face de la concurrence étrangère.
Vous ne manqtierez pas, citoyen Préfet, de remar-
qurr que, fout en prenant en considéra lion les besoins
légitimes de rindusirie, le décret du 9 septembre n'en a
pas moins voulu mettre obstacle à Tabusd un travail trop
prolongé. 11 a tenu compte des habitudes les plus univer-
sellement adoptées, en lisant la durée du travail effertif
à douze heures sur vingt-quatre. Ce terme doit être con-
sidéré comme un maximum qu'aucune convention parti-
culière ne saurait autorisera dépasser. Je n'ai pas besiiia
de vous dire qu'en déterminant une limite extrême, la
loi ne dit pas que le travail ne pourra jamais durer moins
de douze heures. Elle maintient même expressément»
(I) Voir fuprd, page 535.
CIRCULAIRES. 6^3
dans Tartiole 3 , les usafs^es qui , à raison de certaines né-
cessités industrielles et decertains inconvénients intéres-
sant direclemcnl la santé et les forces physiques des
ouvriers, ont consacré un travail inféricurà douze heures.
Ces usages. doivent être considérés comme Texpression
des forces qui peuvent se dépenser dans Tindustrie où ils
ont été établis. Le même article a respecié les conventions
librement inlei|||^iuos h ce sujet entre les patrons et les
ouvriers : ces conventions paraissent attester, en effet,
que 1rs industries qu'elles concernent ne cftmpnrtenl pas
un travail de douze heures; mais pour offrir ce carac-
tère il fallait évidemment qu'elles eussent été contractées
en dehors de toute espèce d'influence qui aurait altéré le
libre consentement de Tune ou de l'autre des parties.
G est pour cette raison que Tartide précité exige que ces
conventions soient antérieures au décret du 2 mars.
Le décret actuel abroge le décret du 2 mars seulement
en ce qui concerne la limitation des heures de travail.
La question relative au marchandage a été réservée
pour être discutée et résolue ultérieurement.
Il reste encore deux points sur lesquels je dois appeler
votre att<'ntion : la répression des contravenUons et les
règlements d'administration publique à intervenir, con-
formément à l'ariicle 2.
En ce qui concerne la répression , l'article 4 a déter-
miné les peines qui devraient être prononcées, mais il
n'a pas fixé le mode d'après lequel les infractions seraient
constatées. On doit , pour le moment du moins, se référer
audroilcommun. Les délitsseront donc constatés et pouf-
suivis devant les tribunaux de police correctionnelle,
comme tous les autre!! délits. Sera-t il nécessaire d'insti-
tuer une surveillance spéciale pour assurer Texécution de
la loi? Faudra-t-il réclamer Tintervention des chambres
cons natives des arts et manufactures et des conseils de
prud'hfimmcs? ou bien, comme les ouvriers sont immé-
diatement intéressés à l'exécution du décret, les moyens
ordinaires do co istatition seront-ils reconnus suffisants,
sans qu'il soit besoin de recourir à une inspection parti-
culière? L'expérience seule peut fournir à l'administra-
tion supérieure les moyens de répondre à ces questions.
Je vous in vile à suivre avec sollicitude les faits qui se pro-
duiront et à me communiquer les observations dont ils
vous paraîtront susceptibles.
6)4 CIRCDLAIKfeS.
En co qui concerne les règlements d'administration pu-
blique à inlervenir, rarlicle 2 porle que ces actes devront
déltTminer les exceptions qu'il sera nécejisaiie d'appor-
ter ù la règle générale posée dans l'article 1*' sur la du-
rée du (ravailr Les principrs les plus al^solus admettent,
en effiîl, d<'s exceptions , et sans ces exe plions les lois ne
seraient souvent ni pratiques ni durabies. Aiiis't,dans
Tespcce, il était utile de prévoir les caM|ui jusliGeraicnt
une prolongation momentanée du travail au delà drs li-
mites ordinaires. Lorsque, par suite de force m:»jeure,
Taiti vile 'd'une fabrique a été brusquement arrêtée, les
ouvriers dont le travail n été suspendu n'oot-its p^s le
f^lus grand intérêt à ressaisir , si Ton peut parler ainsi,
e salaire qu'ils ont involontairement perdu ? Q<ielquef«>is
aussi dos commandes imporianies faites pas l'étranger,
et dont la livraison d<iii s'effeetuer dans un très -court
délai , n* motivent-elles pas sutri>amment nn supplément
de travail? ËtiGfi, il peut arriver que Ti lat hoit dans la
iiécessiiéde faire exécuter des ouvrages qui ne p^iurnuVnt
supporter aucun retard. Mais, excepté dans ce dernier
cas, où cm pourrait laisser au. département ininislcricl
qui a rnonnu Turgt'nee le droit dlnsercr ifans h» Ciihicr
des charges une aiit<«risation de porter cxc(*plionnelle-
ment, et pour un certain laps de temps, la duréi' du tra-
val au delà de douze heures , il est indis|x'nsable que l'au-
torité constate poui* chîiqu*» cas parlicull«T la ncrrs>ifé
d'une prolongation temporaire. Ce nesi qu'ai^rè^ une au-
torisation obtenue dans les formes prescrites qn'il peut y
avoir lieu à de^ heures supplémentaires, anienant natu-
rellement aussi un snpplétfient de prix 0uels sont les
cas où une sembi .ble autorisation pourra être acconlée?
Quel i»s seront les formas à suivre pour rob!cuir?Les
règlements d'adjriinistra ion putdique auront principale-
ment pour obj( l de statuer sur c<*s divers points. Comme
vous le comprenez aisément, citoyen Préfet. j*ai bj'soin,
pour reniplir le vœu de» la loi , de recevoir de? renseigne-
ments preiis sur h s exi jenres des diverses Industries, sur
les éventualités qui s^'mblent pouvoir se rencontrer dans
tel «m tel ordre de travaux, comme sur le mode le plus
simple, le plus expeditif et tout à la fois le pins rassurant
de prononeer sur les demanles de prolongatiim. Je rér
clame sur ces divers objets tons les ren^eigneuients que
voire situation vous meta même dd réuuir, et je vous
• ClACtLAÏtlÉS. 6^5
invite à. consulter 1rs chambres consullatîvrs de^ arts et
fnrliers et le con$eH des prud hommes, auxquels vous
devrez Jioumettre nolammcnlles queslions suivantes -.
Qîî elles sont les industries pour lesquelles il est néces-
saire de prcvt ir le cas d'une prolongea tion de lravcȔl?
De quelles circoustances doit-on faire dépendre Tau-
torisation?
Quel serait l'espace de temps durant lequel la prolon-
gation pourrait avoir lieu , et dans quelles limites devrait-
elle être n^nfiTmée chaque jour?
A quelle formalité faudrait il assnîeltir la demande?
Par quelle autorité la permission aevrait elle être ac-
cordée? ,
Y aurait-il drs garanties particulières à exiger your
prévenir les abus?
Je désirerais connaître en oulre quelles sont les indus-
tries dans lesquelles des usaiies ou conventions anlcrii'Ui es
au Sj mars ont i\\é l:i jour née rie travail à un nonibrc
d'h'ures inférieur à douze. C'est encore là une des ques-
tions que vous adresserez aux ch mbres co sultiitj\eset
aux conseils de prud'hommes. Je vous serai c)blif:C de
prendre de votre côté sur ce point des nns* ijçnemenis
détait|é< et de me communiquer le résultat de vu$ re-
cherches.
Vous aurez à exprimer pour votre part et à demander
aux chambres et const* ils ci-dessus désignés un ayç sur
une dernière question Des | roposilions ont clé M»um'ses
récemment au comité du travail de TAssemblce natioijale,
, à l'efTct d'interdire le travail les dimanclies 1 1 jours de
fêtes légales Verrait-on des inconvénients à maintenir
ou à ipodifîtf la loi du 18 novembre 181 4 sur les fêles et
diinaitchea? .
Veuillez , citoyen Préfot , m'flccuser rcceplion de cette
circulaire el uie mettre à même de piéparer immèdinle»-
ipent le rég'ement d'administration publique prescrit par
le décret du 9 sept<'nilire dernier.
Salut et fraleruilé.
Le ministre de ragricnlture et da compicrce,
Signé lOURIl^T.
•■ «^
6a6 CIRCULAIRES. ^
IfooTMii tf§^ Insiruction du ministre de la marine sur un nouveau
Sr*bâU^'*'u*à ^y^fè^^ d'éclairage desbâtiments à vapeur, adopté
vipear. a un commun accord par la France et Cjéngle-
terre^ et rendu obligatoire pour les navires du
commerce par V arrêté du Président du conseil^
chargé du pouvoir exécutifs en date du \h octo-
bre 1848 (I).
Les gouvernements de France et d'Angleterre, dans le
bot d'éviter, pendant la nuit , la rencontre en mer des Da-
vires à vapeur, et de prévenir les sinistres qui sont la con-
séquence desabordages, ont, d'un commun accord, adopté
le système suivant de tactique et d*éclairage.
A l'avenir, tous les bâtiments à vapeur anglais et fran-
çais porteront , depuis le couchor du soleil jusqu'à son
lever, des feux dont la disposition est indiquée d*
après.
Lorsqu'ils feront route t
i*' Un feu blanc en tête du mât de misaine;
2* Un feu vert à tribord ;
3® Un feu rouge à bâbord.
Lorsqu'ils seront au mouillage :
Un feu blanc ordinaire.
Ils se conformeront aux conditions suivantes, sa-
voir :
r Le fou de télé de mât devra être visible à une
distance d'au moins cinq milles, par une nuit claire,
et le fanal sera construit de telle sorte que la lumière
soit uniforme, et non interrompue, dans un arc de vingt
rumbs de vent (223°) , c'est-à-dire depuis le cap du bâ-
timent jusqu'à deux quarts en arrière du travers de cha-
que bord.
2** Les feux de couleur devront être visibles d'une dis-
tance d'au moins deux milles , par une nuit claire, et les
fanaux construits de manière à ce que la lumière em-
brasse, sans interruption ni variation d'éclat, un arc de
l'horizon de dix quarts (112" 30'), c'est-à-dire depuis le
cap du navire jusqu'à deux quarts de l'arrière du travers
du bord où ils sont placés.
3* Les feux de côté seront garnis en dedans d'écrans
(1) Voir cet arrêts, êuprà, page 507.
CIRCOLAIRES 6^7
ayant au moins trois pieds do longnenr, a6n qu'on ne
puisse les apercevoir à travers le hÀlimcnl ; ils seront ap-
pliqués lon^iludinalement en avant cl en arrière de la fdce
intérieure des fanaux latéraux.
i** Le fanal employé au mouillage sera construit de
manière à donner une bonne lumière tout autour de l'ho-
rizon.
FIGURES.
Les figures tairantes ont pour but de préciser Tosage des feoi qui
viennent d'élre Indiqués.
Première position.
Dans cette position , le vapeur A ne yoit que le feu
rou{;e du vapeur B, quelle que soit celle des trois direc-
tions du plan que h suive, attendu que le feu vert de ce
dernier reste toujours masqué. A est donc bien sûr que
B lui présente le côté de bâbord , et qu*il gouverne de
manière à lui couper la route de tribord à bâbord ; A
peut donc, en tou(e confiance (s'il fait assez noir pour
qu'il redoute un abordage), venir sur tribord. Il ne court
aucun risque de rencontrer B. D'un autre côté, B, dans
ses trois positions, voit le feu rouge, le feu vert et le feu
de tète de A ; il les voit sous (orme de triangle et sait
par là que A court droit sur lui ; B manœuvre en con-
séquence.
Il est inutile de faire remarquer que les feux de tête de
mât seront visibles de part et d'autre jusqu'à ce que le
travers de chacun des vapeurs ait été dépassé de deux
quarts sur Tarriëre.
6:28
CIRCULAIRES,
Deutdéme poèittoiL
A ne voit que le feu vert de B^ ce qui lui indique
claircrneni que B lui coupe la roule ëe bâbord à Iri-
burd.
B voit , au contraire, les trois teuî de A et eu conclut
qu'un vapeur court droit sur lui.
Troinême position.
A et B voi'^nt respecUvenient leurs feux roiig:es. Loi
ft;u< verts soûl marqués pir les ^rans; il est évident
qde les dent navires pisseront à bâbord f un de L*aatre.
Quatr^èinèposiHm^
A et B voient respectivement leurs feux verts. Les feux
rowg:o8 sont masqués par les écrans; les deus^ navires pas-
serond k tribord l'un de Tautre.
CIR€l}IiAIBBS. 62^
Cifiquièihe jpbsition.
Ce cas dcinandc de l'altontion : le (en rooge qni rst
aperçu par A , ri Itf fou verl par B, aiinorireiil aux va-
piMirs qu'i'S s'.ipprochon! obliqtionKiil l'un dt l'iiutro. A
Tjf ndra sur iriborci, conformémonl à la règle poser poui^
le cas suivant.
Nota. La manœuvre indiquée par le tacliden anglèî^,
quoîqi^e assez généralcmeni suivie 0*1 au moins généra-
l/'menl recomniatidée. pourrait, dans crriainscas, être
fort dangereuse. Elle a pour but constant de faire pass^^
le navire \\ devani A , qui srui doit manœnvr'r potiT
éviliT Tabardiige. Le seul moyen d'obvier au danger t^ni
pourrait résulter de relie ma»;flBuvre sera de prescrirer
que A, en venant sur tribord, doit sfopp^^r et ne mettre ett
roule qu(* lorsque B Faurn dépas'ié de l'avant.
Si le navire A ne se conformait pas à cette dernfènâ'
prescription , il serait responsable des avaries résultant
d'un abordage.
Sixiènjte position.
Jcl chacun des dent vapeurs apbrçoît les deut feux dé
couleur de Taulrc. Ce fait Indique qu'ils courent droit
l'un sur laulre. Dans ce cas, ce devrait être une réglé
absolue qiie tnus les deux Tiendraient sur tribord. Ci'tté
rèjîle <st déjà presque géréralemcnl adoptée; mais il se-
rait bcarcoHp plus sûr qu'elle fui rendue obligatoire^ car
il est évidrni que, sans une lè^le scmbWble, bien com-
prise el rdèkrceul sui\ie, il est impossible de préserver
d un ahnrdape deux sapeurs qui se trouveront dans la
position indiquée par la figure.
630 CIRCULAIRES.
La manière d'établir les feax de couleur doit ^tre
l'objet d'une aUcnliun particulière. Il faut que chacun
d'eux soit muni înlérieuremcnl d'un écran de bois ou
de toile, afm qu'ils ne puissent être vus à la fois que
d'une seule direction, celle du cap du navire même.
Ceci est fort important; car, sans les écrans, au-
cune œmbinaison des feux de côté ne saurait donner
une indication précise de la roule suivie par le na-
vire.
L'évidence de ce fait résulte de Vinspection des figures
qui précèdent. Dans tous les cas, l'inspection des feux
indique à l'instant la route relative que suivent les deux
vapeurs, c'est-à-dire que chacun d'eux sait de suite si
l'autre court droit sur lui, ou bien s'il lui coupe la route
de tribord à bâbord ou de bâbord à tribord.
11 n'en faut p<is davantage pour que les vapeurs s'évi-
tent parla nuit la plus noire, aussi facilement qu*en pleia
jour, et pour qu'on ne voie plus le retour des déplorables
accidents de ce genre qui sont arrivés.
L'utîlifé de ce mode d'éclairage serait bien plus grande
encore s'il étai t adopté par les navires à voiles cooime par
les bâtiments à vapeur.
Au mouillage, tous les bâtiments, quels qu'ils soient,
doivent montrer un feu ordinaire.
Ecole des ml- Extrait du Moniteur du 19 octobre 18i8.
netiri de SAiut*
Edenne. On croit devoir rappeler au public les conditions aux-
quelles ont à satisfaire les élèves de l'Ecole des mineurs
de Saint-Élienne pour obtenir le titre d'élève breveié-
L'extrait ci-dessous du règlement dcmnera en même temps
aux chefs d'établissements industriels la mesure des ser-
vices que les élèves peuvent rendre même en dehors de
leur spécialité, soit comme surveillants, soit comme di-
recteurs de travaux.
Extrait du règlement de V École des mineurs de Saint-
Etienne, en date du 28 mars.
Art. 22. 11 y a trois classes d'élèves brevetée.
Première classe. Sont élèves brevetés de premier degré
ceux qui , s'étant distingués également dans toutes les
CIRCULAIRES. ' 63 1
branches de renseignement de l'Ecole, sont jugés propres
à rendre des services à Tindustrie et à occuper dès postes
dans les établissements des mines et usines.
Ils doivent bien connaître :
l"" L'arilhmétiçue (comprenant la tenue des livres) ;
2<» L'algèbre, jusqu'aux équations du deuxième degré
inclusivement ;
3^ La géométrie des lignes , surfaces et solides ;
4^ La trigonométrie rectiligne et la levée des plans
souterrains et de surface ;
5^ La mécanique, j compris la description des machines
employées dans les mines et usines;
6"* La minéralogie : connaissance des substances les
plus employées;
7^ La géologie : connaissance des terrains et du gi*
sèment des sutetances exploitées ; *
S"" L'exploitation des mines , y comprima préparation
qu'on fait subir aux minerais avant de les livrer aux
usines ;
9"* La chimie appliquée à l'analyse des substances mi-
nérales et de leurs produits ;
1 0"* La métallurgie : art de traiter en grand les métaux
utiles ;
11® La géométrie descriptive, comprenant les notions
générales des ombres , de la coupe des pierres , de la char-
pente et de la perspective;
12® Le dessin graphique et le lavis appliqués aux plans
de mines, d'usines , de surface et de machines diverses ;
13® La connaissance des matériaux de construction et
Vart de construire appliqué aux mines , usines et yoies
de transport.
Deuxième cUuse. Sont élèves brevetés de deuiième
classe ceux qui ont acquis des connaissances positives
dans toutes les parties ci-dessus de l'enseignement de
l'Ecole , mais qui cependant les possèdent à un degré
' moins élevé.
Troiriême classe. Sont élèves brevetés de troisième
classe ceux qui , n'ayant pu suivre avec succès toutes les
parties de l'enseignement, possèdent néanmoins l'instruc-
tion et l'intelligence nécessaires pour être chefs d'atelier.
Ils doivent connaître :
1® L'arithmétique , la tenue des livres» la géométrie ;
Tome XIFi 1848. 4a
633 ' CinCtJLAIllES.
2^ La théorie des machines simples et le jeu des prin-
cipales machines employées dans les mines et usines;
3° Les minéraax les plus importants , leurs gisements,
Tordre général de la superposition des terrains et les ca-
ractères saillants de ces terrains ;
4» Les méthodes principales d!exidoitation des nnnes,
comprenant Vart de pratiquer des excavations , les as«
sécher , les étayer , les éclairer , les aérer , enOn Tart
d'en éleyer les produits à la surface t ils devront connaître
remploi de la sonde pour les cas de recherches;
5^ La maniénre de faire Fessai par la vole sèche des sub-
stances minérales et les méthodes générales employées
en grand pour en extraire les métaux utiles.
6° Le dessin linéaire., la levée des plans de mines , de
surfaces , de machines et de fourneaux d'usines $
Chaque brevet dKlivré indiquera la classe de Félève et
sera accompagÂ^ de l'extrait du règlement relatif à la
dassiGcation des élèves.
Aucun autre ccrliGcat ne pourra être délivré aux Aèves
sons quelque forme que ce soit.
j4rt. .33. Les noms des élèves qui auront obtenu des
brevets de première et de deuxième ckisse seront portés
à la connaissance du public , etc.
ww««nMB
Appareils à va- M, h Prifût d
peur.
_ Paris , le 30 octobre 1848.
Envoi de do-
cuments relatifs Mousicur le Préfet , l'administration fait réunir aivee
à divers acd- soin tous Ics détails relatifs aux accidents qui arrivent
dents. jg^j^g ['emploi des appareils à vapeur. En signalant les
causes de ces accidents» dus presque toujours à Tinobser*
vation de quelques-unes des précautions prescrites par
les règlements, on montre combien il est essentiel d'exi-
ger Texact accomplissement de toutes les conditions de
sûreté requises, et d'exercer à cet effet une active sar-
veillance.
Depuis plusieurs années , des notices sur les explosions
sont ainsi successivement transmises aux préfets pour
être distribuées aux principaux propriétaires et aux con-
structeurs de machines et chaudtèrea. Il vous en a été
fait , en dtemier lien, an envoi par ta etrcnlaire do 12
ciMCLAinss. 633
jala 1848. Je joing ici des exemplaire de deux imprimé^
contenani divers rapporte sur d'aatres aocidcnU.
L'un de ces rapports concerne l'explosion d'une tcbaur*
dière de locomotive , survenue , il y a quelque iempSf dans
JagaredeCorbeil.
* Cette locomotive, construite en Angleterre, avait été
autorisée pour Tonclionner à cinq atmosphères.
Elle n'avait encore que peu servi lorsqu'elle a éclaté «
.et rien n'a indiqué aue la chaudière eût subi précédem-
ment ({uelque altération notable.
Mais la tôle était de médiocre qualité, et il a été con-
staté qu'au moment de l'explosion le ressort de l'une des
soupapes se trouvait fortement serré. Comme la seconde
soupape a été brisée, on n'a pu vériGer son état. Il est
très-vraisemblable toutefois que son ressort était égale-
ment serré au delà de la pression de cinq atmosphères,
et il y a eu dès lors un accroissement graduel dans la ten-
sion de la vapeur, jusqu'à une limite qui a fait rompre la
chaudière.
• Le mécanicien, qui préparait la. machine pour le dé-
part, ne s'est sans doute pas aperçu que les soupapes ne
pouvaient jouer librement. Il a été blessé ainsi qae le
chauffeur, et cet accident aurait pu causer encore d'au-
tres malheurs si la rupture de la chaudière ne s'était pas
opérée d'une manière particulière qui en a atténué les
enets.
C'est là un nouvel exemple qui fait voir que les sou-
papes des chaudières de locomotives ne suffisent pas, à
elles seules, pour accuser la pression de la vapeur, et
qu'il est bien nécessaire que les chaudières soient en outre
munies d'un appareil manométrique. On ne saurait trop
rappeler, à cet égard, les recommandations contenues
dans les instructions des 16 mars 1846 et 20 juillet 1847.
Un autre rapport est relatif h une explosion de chau-
dière, qui a eu lieu dans une fabrique à Clermont-Fer-
rand.
Ce malheureux accident , dans lequel deux ouvriers
ont péri , est arrivé au moment où l'on ouvrait une sou-
pape pour remettre la machine en activité. D'après les
circonstances où il s'est produit, il est extrémemenl pro-
bable qu'il a eu pour première cause rabaisseoient 4n
niveau de l'eau et le suréchauffement des parois du réser-
voir de vapeur pendant l'intervalle d'inaction de la ma-
634 CIRCULAIRES.
chine. L'explosion anra été déterminée par la projedioii
de Teau sur ces parois , lorsqu'on a ouvert la soupape
d'admission de la vapeur. Rien tf est plus dangereux que
de laisser ainsi le niveau de Teau s'abaisser au-dessous
des carneaux ou conduits de la flamme et du gaz éman^
du foyer. Je rae réfère , à ce sujet, aux précautions irf-
diquées dans les circulaires des 15 septembre et 4 octobre
1847.
L'accident survenu dans le moulin à vapeur de Nîccy ,
département de la Côle-d'Or , et dont les détails sont con-
signés dans le troisième rapport , a été occasionné par
riropéritie de l'ouvrier qui conduisait la machine , et qui,
s'apercevant qu'elle éprouvait une résistance dans son
mouvement , a eu l'imprudence de caler les deux soupa-
pes de sûreté et de fermer le robinet d'admission de la
vapeur. En un tel état de choses, une explosion était im-
manquable. Les propriétaires doivent avoir grand soin de
ne jamais conGer la direction de leurs machines qu'à des
gens expérimenlés ; leur conservation , celle de leurs oa-
vriers, la sûreté publique, y sont essentiellement înlc»-
ressées.
Dans le dernier rapport, il est question d'une explosion
arriva chez un constructeur de machines, à Paris. Cet
événement, qui a occasionné de grands dégâts , mais où
personne heureusement n'a été atteint , est dû au mauvais
état où se trouvait la chaudière, et à la négligence tiYec
laquelle on y avait fait, quelques mois auparavant, une
réparation. Ces avaries étaient masquées par la maçon-
nerie du fourneau , en sorte qu'on n'avait pu les constater
lors des visites. 11 est bien important de rappeler que ,
chaque fois qu'un appareil a besoin d'être réparé, oo
doit en prévenir l'autorité afin qu'elle puisse faire procé-
der aux épreuves nécessaires.
Je vous invite, monsieur le Préfet, à faire disfribuer
les imprimés ci-joints aux principaux propriétaires et
constructeurs d'appareils à vapeur dans votre départe-
ment.
Il conviendra d'adresser, particulièrement des exem-
{daines du rapport qui concerne l'explosion de la locomo-
tive Smeaton aux directeurs des compagnies de chefaiiiis
de fer.
CIRCULAIRES. 635
Recevez y monsieur le Préfet , rasiuraDce de ma consi-
dération la plus distinguée.
Le ministre des travaux pnblici .
Pour le ministre et par aatorlsalion :
Le secrétaire général,
Signé BOULAGB.
Extrait du Moniteur du V' novembre 18b8. Boreaa :d'e9-
• aato pour les
ÉCOLB NATIONALE DES MINES. substanoes ml-
L'administration des travaux publics à institué à
l'Ecole nationale des mines à Paris, rue d'Enfer, n® 34»
un bureau (!) éF essais' gratuité pour les substances mi<
nérales.
Les chefs d'établissement , maîtres de forges , indus-
triels et exploitants de mines qui désirent obtenir un
essai, doivent faire déposer les échantillons à essayer
à TEcole des mines , avec une indication de la localité
d'on ils proviennent et. des circonstances de leur gise-
ment.
Un extrait cerlifié du registre des essais relatant la
teneur des échantillons est délivré aux personnes qui en
ont fait le dépôt.
jéucune rétribution n'tst due. pour les essais exécutés
exclusivement dans Tintérét de l'industrie minérale.
nérales.
M. le Préfet d Bateaux a va-
peur qui navl-
Paris, le 7 novembre ISiS. guentsurUmer.
Monsieur le Préfet, la circulaire du 6 juin 1826, rela- ^^^^^^fl
tive à Fexécution de l'ordonnance du 17 janvier précé- nirlwaboràages
dent , concernant les bateaux à vapeur qui navigent sur
(1) Ce bureau a été créé par arrêté du ministre, dq 10 novembre
1SA5. Voir p. 870 du tome YHI, i* série, des jinnales des mines.
63£ GtAGUL AIRES.
mwt a reeomamMU de preadfe les dupositioiit oioes-
sàires poar ériter les abordages, canses de ai gares acci-
dents. Les Préfets des départements ont été inyîCés à se
concerter, à cet égard , avec les Préfets maritimes, de ma-
nière qu'un mode régulier de fanaux fût établi pour l'é-
clairage de nuit.
Le ministre de la marine a prescrit dernièrement Vem-
ploi, à bord des bâtiments de VEtat, d'un système d^éclai-
rage adopté par la marine britannique , et qui , par sa fa-
cilité et la promptitude de ses signaux, présente de grands
avantages.
Pour que cette mesure eût toute son utilité, il im-
portait dé retendre aussi aux bâtiments à vapeur de
commerce.
Un arrêté, du 14 octobre dernier (1), du président da
coosdl chargé du pouvoir exécuta , dispose en consé-
quence que les navires à vapeur de la marine mar
cbande seront tenus , afin de prévenir les rencontres de
nuit, de porter à leurs tambours et en tôte de mât des feux
dont la couleur et la distribution ont été réglées à bord de»
bâtiments à vapeur de la République.
Veuillez^ monsieur le Préfet ^ après vous être concerté
avec le Préfet maritime de la circonscription , qui vous
oommoniquera {es instructions transmises par le minis-
tère de la p:iarine , enjoindre aux propriétaires des ba-
teaux i vapeur qui ont leur point d'armenaent dans Tud
des ports de votre département, de se conformer sans délai
à ces dispositions.
Les commissions do surveillance devront soigneuse-
ment s'assurer de leur exécution , et je vous prie» rnoo-
sieur le Préfet , de m'informer le plus tôt possible des
mesures que vous aurez prises à ce sujet.
Recevez , monsieur le Préfet , Fassurance de ma consi-
dération le plus distinguée.
Le Ministre des travaux pablKi ,
Signé VIVIEN.
(!) Voir cet arrêté, iuprà^ piga 6Ù7.
CIRCULAIRES. 637
M, ie Préfet d Renonciations
à des conces-
Paris, 'le 15 novembre 1848. ^^^^ ^« «"*°®^"
Monsieur le Préfet , une circulaire du 30 novembre
lâ34 a indiqué les formalités auxquelles Tinslruction
des renonciations à des concessions de mines doit être
Soumise.
Quelquefois des concessionnaires, après ayoir fait une
déclaration d'abandon, ont voulu revenir sur cette décla-
ration et reprendre leurs travaux.
^ Ils en avaient le droit : en effet . tant que la renon-
ciation n'a pas été acceptée par une décision de Tautorité
administrative, la concession subsiste ; le concessionnaire
n'en est point aépossédé. Il est donc libre de conserver le
gile, s'il y trouve son intérêt.
Il est aussi arrivé que des tiers, croyant que la dé-
claration de délaissement avait suffi pour annuler la con-
cession, et que leurs terrains étaient ainsi affranchis de
toute servitude, ont entrepris des recherches dans le pé-
rimètre concédé, sans 'que ladministration en fût aver-
tie. Le concessionnaire venant ensuite à retirer sa re-
nonciation, ils ont perdu, en se livrant prématurément
à ces explorations, le fruit des dépenses qu'ils avaient *
faites.
Afin de lever toute incertitude et d'éclairer chacun
sur ses droits, il convient y quand on publie une dé-
claration de renonciation , d'avoir soin d^énoncer dans
les affiches que cette déclaration n'aura d'effet que lors-
qu'elle aura été acceptée, s'il y a lieu, par un acte rendu
dans les mêmes formes que la concession.
Je vous prie, monsieur le Préfet, de veiller à ce que
ces affiches contiennent toujours, à l'avenir, cette men*
tion expresse. •
Ycuillez m'accuser réception de la présente circulaire,
dont je transmets des anopiiations à MM. les ingénieurs
des mines. ^ • .
Recevez , monsieur le Préfet, l'assurance de ma consi-
dération la plus distinguée. '
Le ministre secrétaire d*Élat des travaax publics,
Signé VIVIEN.
i>38 CIRCULAIRES.
M. Fingéniçur m chef
Parif , le 10 novembre 18M.
Monrieur l'ingénieur en chef, le service public qui
▼ous est conBé est un de ceux qui se lient le plnsétroite-
ment au développement de la richesse nationale , au bîeii*
être des populations , au progrès de la civilisation éUe-
méine.
Le gouyernement de la République attend de vous
Îu'aujourd'hui plus que jamais, vous apportiez dans la
irection de ce service Taclivîté d'un dévouement patrio-
tique , la pratique constante d'une économie bien enten-
due, l'esprit d'une haute impartialité envers les intérêts
privés, et que surtout , dans la conception des travaux,
vous ayez sans cesse présent à l'esprit ce caractère d'uti-
lité générale qui doit marquer exclusivement toutes les
entreprises de l'Etat.
Mais ce n'est là qu'un côté de la mission complexe qui
vous est dévolue. Porter dans le sein des ateliers de tra-
vaux publics un œil investigateur qui ne laisse échapper
aucun abus, aucune oppression, (aire disparaître par une
. intervention à la fois ferme et conciliatrice tous les germes
de mésintelligence et d'antagonisme entre les entrepre-
neurs et les ouvriers , assurer aux uns comme aux autres
le bienfait d'une justice qui ne fait jamais défaut, d'ooe
sollicitude qui ne se repose point, d'une bienveillance qui
n'exclut pas des sévérités nécessaires : tels sont les de-
voirs d'un autre ordre auxquels vous devez vous consa-
crer , ainsi que les ingénieurs et les agents placés sous vo»
ordres.
Ce n'est pas tout encore. Le gouvernement de la Répu-
blique , vous le savez , fidèle à son origine et au but môme
que la* constitution impose à ses efforts, veut poursuivre
invariablement, sans hésitation comme sans témérité,
l'élévation graduelle de tous l^s citoyens à la jouissance
d'une vie meilleure» fondée sur l»base chaque jour élar-
gie du progrés moral et du bien-élre matériel. Déjà les
travaux ouverts ou entretenus, malgréles embarras finan-
ciers, sur tous les points du territoire, les encourage-
ments donnés aux associations volontaires, les secours
partout accordés à l'indigence , l'étude commencée des
institutions de prévoyance qui assureraient l'existence de
CIRCULAIRES. 689
rouyrier dans ses vieux joors^ sont des gaffes non éqni-
voqnes d'une sollicitude jalouse de tenir plus qu'elle ne
promet et de se manifester chaqne jour par des bienfaits
noaveanx; mais, pour le complet accomplissement des
d'une conflance patiente et loyale dans les institutions nou-
yellcs que la France s'est données.
Vous ne pouvez manquer d'être pénétré de ces pen-
. sées , monsieur l'ingénieur en cbef , appliqnez-ydus à les
répandre ; que les ingénieurs et les agents divers qui re-
lèvent de vous s'efforcent, comme vous-même, de faire
comprendre aux ouvriers que les ressources ^e l'Etat ne
sont pas sans bornes; que le trésor public, même prodi-
gué , ne serait qu'un moteur impuissant de l'activité pro-
ductive ; que l'ordre » la sécurité, le travail , le respect de
la propriété sont les premières lois de toute société ; que,
sans elles, tout languit et meurt; que, par elles, tout
▼it et prospère , et que , sous leur empire partout rétabli,
ils rerronl bientôt la confiance se raflfermir , le crédit se
relever, le commerce et l'industrie reprendre un nouvel
et rapide essor.
Bi des doctrines fallacieuses , des théories subversives ,
cherchaient à égarer autour de vous des intelligences
aveugles ou crédules, éclairez-les, usez sur elles d*une
salutaire influence; opposez l'éternelle puissance du bon
. sens et l'invincible lumière de la vérité à la vanité de ces
faux systèmes , dont le moindre péril est, après avoir
beaucoup promis, de ne donner que de poignantes dé-
ceptions. Détournez vos subordonnés, au besoin défen-
dez-leur, au nom du gouvernement, de compromettre
leur caractère public par une participation quelconque à
des banquets, à des réunions, à des manifestations quel-
quefois dangereuses, toujours stériles ; qu'ils continuent à
être des apôtres de paix ; que leur sympathie pour des
souffrances trop réelles ne leur inspire jamais des paroles
améres dont s'armerait l'esprit de désordre ; qu'ils s'at-
tachent à démontrer que la République, mère généreuse,
n'épargne aucun sacrifice possible, qu'elle accomplit libé-
ralement la tâche qui lui est imposée; en un mot, que
par l'autorité des conseils , l'ascendant d'une raison plus
sûre et la force mêD\e de l'exemple , ils sachent ramener
64o cuicuuiiRBa.
oa maintenir les oavriers dans les voies de Tordre et da
trayail , où leur intérêt particulier se trouvera tocyonn
oonfonda ^vec rintérét général.
Une solennelle manifestation de la souveraineté natio-
nale est sur le point de s'accomplir ; les destinées mêmes
delà France sont engagées dans le choii^ du citoyen qne
le suffrage universel doit bientôt élever à la première ma*
gistralurede la République. Vous puiserez, comme fonc-
tionnaire , la régie de votre condnilé dans les instructioos
publiées par le ministre de Tintérieur à roccasion de ce
grand acte politique.
Ainsi f monsieur Vi)
Ingénieur en chef, sans sortir de la
sphère naturelle de vos fonctions , vous ferez tourner aa
plus grand profit de tous, dans Tordrp matériel et dâos
Tordre mofal , les forces actives que vous dirigez; ainsi
vous acquerrez des droits nouveaux à la confiance da
gouvernement ; et vous ajouterez à Tbonneur d'un corps
que d'éroinents services signalent depuis longtemps à It
reconnaissance publique.
Jfo vous invite à faire parvenir cette circulaire à la con-
naissance de tous les fonctionnaires et agents placés sont
vos ordres.
Recevez, monsieur l'ingénieur en chef, Tassorancede
ma considération très-distinguée.
Le miDistre des Iravaax pobUa ,
Signé VIVISN«
Instructions ^- h Préfet d
relatives aux tra-
vaux publics d'u- ^ l'arii, le 17 novembre lais.
tilité agricole.
Monsieur le Préfet, parmi les questions qui intéressent
le développement de Taisance et du bien-être de la po-
pulation, et qui méritent à ce titre toute la solltcitnde da
accroissement
des ter-
improductifs , Tassainisscment des campagnes.
Déjà des mesures d'une haute portée , proposées par le
ministre de Tagrlculture et du commerce, etsanctionnéei
p«r rAMMibltemlionale, pimMtteiil au pays de rapides
profrèè dans la toie des améliorations agricoles. L'admi-
nistration des travaux publics , de son côté, doit con^
courir autant qu'il est en elle, dans la limite de ses attri*
butions , à féconder ce puissant élément de la richesse
nationale.
Au nombre des dit ers genres d'ouvrages qui ressor-
tissent au département des travaux publics, il en est qui
sont de nature à exercer une influence directe sur la pr(V
duction agricole. Tels sont rétablissement de canaux
d'irrigation, de limonage ou de colmatage, la régularisa-
tion et le bon aménagement des cours d'eau , la création
de réservoirs artificiels, remploi des eaux soit comme
moteur hydraulique, soit comme agent fertilisant ; enfin
le dessèchement des marais et la destruction des étangs
insalubres.
Depuis longtemps déjà, la plupart de ces questions ont
été mises à l'étude ; l'opinion publique s'est vivement pré-
occupée de leur importance. La questiofb des irrigations ,
notamment, a fixé au plus haut degré l'attention géné-
rale, et des mesures lé^slatives , dont l'utilité ne saurait
être méconnue , ont eu pour objet de lever les (irincipaux
obstacles qui s'opposaient à la pratique individuelle de
l'arrosage des terres.
Il ne s'agit plus aujourd'hui de proclamer de nouveau
des vérités universellement adu^ises ; il est temps de sor-
tir des considérations théoriques et d'aborder résolument
les applications. Les principales causes qui ont arrêté
jusqu'ici le développement éts travaux publics d'utilité
agricole ont été souvent signalées, et frappent les yeut
de tous ceui qui ont étudié cette matière. Ces travaux ,
abandonnés presque exclusivement à l'initiative , souvent
iente et indécise, de l'intérêt privé, ne reçoivent que
dans une faible mesure l'action de l'autorité publique .
qui n'intervient que dans un but de simple réglementa-
tion. Livrés à leurs seules ressources, privés des secours
des hommes compétents , hésitant à faire les avances né-
cessaires pour la rédaction de projets d'une réalisation
incertaine, gênés enfin dans les mesures d'exécution par
des résistances individuelles , les propriétaires isolés , et
les associations même, ne peuvent^ dans l'état actuel des
choses, donner à ces utfles entreprises toute Tettension
qu'exigent les intérêts du pays.
64 3 CIRCULAIRES.
C'est donc au gouyememeiit <(u'il apparlient d'iûter-
yenir d'uae manière efficace; lai seal , par une initiatÎTe
paissante , par an concoars bienveillant, peat imprimer
une vive impulsion aux travaux publics, qui intér^sseot
les prog^rès de Tagriculture. Je me suis efforcé d'atteindre
ce but, sans imposer de nouvelles charges au trésor, et
par un simple changement dans la distribution actuelle
du service des ingénieurs. Désormais , dans chaque dé-
partement, sauf de rares exceptions, un ingénieur spé-
cial centralisera toutes les études relatives au régime des
cours d'eau, la réglementation des usines hydrauliques,
la rédaction des projets de dessèchements, d'irrigations,
de colmatage, de réservoirs ou de tous autres ouvrages
destinés à utiliser les eaux pluviales et à créer des res-
sources pour les époques de sécheresse, l'organisation et
la surveillance des associations formées en vue de l'exé-
cution de travaux publics intéressant Tagriculturc, enfla
l'examen et la proposition de toutes les mesures propres
à assurer le bon emploi des eaux et leur équitable répar-
tition entre l'agriculture et l'industrie.
L'ingénieur du service hydraulique, placé sous la di-
rection de ringénieur en chef du département, et, dans
Quelques circonstances particulières, sous la d|rectioo
uun ingénieur en chef spécial, pourra appliquer toat
son temps, toute son activité , à des travaux qui ne for-
maient jusqu'ici qu'un accessoire du service ordinaire des
arrondissements. Un crédit spécial , inscrit au budget des
travaux publics, permet d'ailleurs à l'administration de
pourvoir aux frais de ces études, et de substituer ainsi sa
propre initiative à celle des intéressés.
Ces dispositions, en exigeant, pour la plupart des dé-
partements, la réduction du nombre des arrondissements
du service ordinaire, entraîneront sans doute pour les
ingénieurs de ce service un surcroit de travail , compensé
cependant par la centralisation des règlements d'usines.
Mais, dans tous les cas, je ne craindrai pas de faire un
appel au zèle éclairé et au patriotisme des ingénieurs des
ponts-et-chaussées.
Une dépêche particulière vous fera connaître, roonsienr
le Préfet, en ce qui concerne votre département, l'orga-
nisation du service spécial hydraulique , et des instruc-
tioos détaillées vous seront successivement adressées siu*
les divers objets qui doivent constituer ce service.
••
GIRCtLAIRES. 643
Cette organisation est complétée par la création, con-
certée avec M. le ministre de Tagricultare et da com-
merce , d'une comidissîon permanente, dans laquelle les
deux déparlements de Tagritulture et des travaux publics
sont également représentés, et à laquelle seront soumises
les études des ingénieurs du service spécial. Ainsi ces
études seront examinées, non-seulement sous le rapport
technique et administratif, par le conseil général des
ponts-et-chaussées , mais encore, au point de vue agri-
cole, par des hommes spéciaux dont les lumières offrent
toute garantie au pays.
levons prie, monsieur le Préfet, de donner connais-
sance des dispositions qui précédent au conseil général
dt} votre département. Vous voudrez bien lui faire remar-
quer, en même temps , que si la législation actuelle four-
nit des solutions sur les points les plus essentiels des ques-
tions dont je viens.de vous entretenir, il est utile cepen-
dant de rechercher les améliorations qui pourraient être
introduites avec fruit dans cette législation.
Parmi les nombreuses questions qui pourraient être
posées à ce sujet, je signalerai particulièrement les sui-
vantes à l'attention du conseil général.
Ne conviendrait-il pas que Tadministration fût investie
par la loi d'une autorité plus étendue pour assurer l'exé-
cution des travaux d'irrigation et de dessèchement par
les propriétaires intéressés? Lorsque des travaux de cette
nature ont été déclarés d'utilité publique et réunissent
Tassentiment de plus de la moitié des propriétaires de la
surface des terrains, ne conviendrait*!! pas d'appliquer,
à l'exemple de ce qui se pratique pour les travaux d endi-
gucment, les dispositions de l'article 33 de la loi du
16 septembre 1807, -c'est-à-dire d'ordonner d'office la
réunion de tous les intéressés en une association syndi-
cale, qui serait chargée d'exécuter les travaux approu-
vés , avec ou sans le concours de l'Etat , des départements
ou des communes?
En ce qui touche Tusage des eaux comme force mo-
trice, n^ aurait-il pas lieu, pour assurer l'utile emploi
de la pente des eaux, qui forme une partie de la richesse
publique, d'étendre à l'établissement des barrages des-
tinés aux usines le principe du droit d'appui créé par la
loi du 11 juillet 1847 pour les barrages d'irrigations?
En entrant dans cette voie d'améliorations pratiques ,
• •
644 CIRCULAIBKS*
Fadministralion des travaux publici croit pouvoir compter
sur l'adhésion et le concours des conseils généraux des
départements. Peut-être même , pour hAter et faciiiter
raoeomplissement d'une tâché dont ils apprécieront sans
doute Tutilité , croiront-ils devoir ajouter une sobven-
tion, sur les fonds départementaux, au crédit encore
modique dont l'administration peut disposer pour l'étude
des travaux d'utilité agricole.
Teuillcz^ monsieur le Préfet, me transmettre le ré-
sultat des délibérations du conseil général de votre dépar-
tement sur ces diverses questions.
ReceVez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma consi-
dération très-distinguée.
Le ministre des trtyaui pablics,
Signé VIVIEN.
Sumillance des j|f . U préfU d
mines.
Paris j le 5 décembre 1849.
•
Monsieur le Préfet, vous avez à me transmettre les
procès- verbaux de visite des mines de votre département,
dressés dans le courant de la présente campagne.
Jo vous invite à mojaire le plus tôt possible cet envoi
qui doit, de même que les années précédentes, être ao-
compagné d'un rapport général indiquant les principaux
faits constatés, les améliorations qui ont eu lieu et celles
qui restent à réaliser.
Veuillez m'informer en même temps des dispositions
que vous auriez prises ou.que vous vous proposeriez de
prendre à l'égard des mines dont il s'agit.
L'exécution des prescriptions relatives à la police soiH
terraine est un objet important que je recommande à
toute votre sollicitude. Je ne puis que rappeler à ce sujet
les précédentes instructions et notamment les circulaires
des 30 janvier 1837, 16 mai 1842, 10 mai 1843, 28 no-
vembre 1844 et 4 octobre 1 845.
Reicevez, monsieur le Préret , l'assurance detna con-
sidération la plus distinguée.
Le ministre des travaux publics.
Pour le ministre et par autorisation :
Le secrétaire générait
Signé BOULAGB.
ClKCVtAIlCS* 645
M. U Préfet d InstrucUons
pour rexécution
Pari», le 6 décembre 18i8. ^^ décrets des
6 avril et 12 août
Monsieur le Préfet, aux termes du décrclde l'assemblée Jant lesreieSuw
nationale en date du 12 août dernier, les anciens mili- proportionnelles
taires , anciens marins , etc. , jouissant à la fois d'un trai- au profit du tré-
tement civil sur les fonds de l'Etat ^ des départements ^^*
ou des communes, et d'une pension de retraite ou de
demi-solde sur les fonds du trésor public , ou sur la caisse
des invalides de la marine, doivent subir des retenues
qui varient d*après le chiffre do'leurs pensions , confor-
mément au tarif inséré audit décret.
Ces retenues sont indépendantes de celles applicables
aux traitements y pensions et dotations au-dessus de
â,000 francs qui résultent du décret du gouvernement
provisoire en date du 4 avril précédent , et des diverses
retenues au proOt des caisses des retraites et pensions de
chaque administration.
Un arrêté rendu le 14 octobre dernier par le président
du conseil des ministres , chef du pouvoir exécutif , régie
l'exécution des dispositions contenues dans les décrets
précités, et porte qu'elles recevront leur application à
partir du 20 août 1818.
Il résulte de l'articlç 1** de cet arrêté , que fout fonc-
tionnaire de rstat , des départements et des communes ,
jouissant d'un traitement civil d'activité , est tenu de dé-
clarer s'il réunit on s'il ne réunit pas è ce traitement une
pension militaire ou une demi-solde , payées soit sur les
fonds du trésor public, soit sur la caisse des invalides
de la marine.
Cette déclaration doit être reçue par l'autorité adminis-
trative chargée de liquider et d*ordonnancer les traite-
ments., et mention en sera faite sur l'état de liquidation
et Tordonnance ou mandat du payement.
La plupart des fonctionnaires et agents attachés aux
divers services placés dans les attributions du ministère
des travaux publics ne résidant pas au chef-lieu de la pré-
fecture, la déclaration dont il s'agit ne pourrait avoir lieu,
dans tous les cas-, devant vous sans de nombreux incon-
vénients , et , en particulier , sans des déplacements qu'il
importe d'éviter , dans l'intérêt du service aussi bien que
dans celui des agents eux-mêmes.
1
646 CIBCULillRBS.
Par ces motifs, il m'a para, monsieur le Préfet, que
la déclaration exigée pouvait natureilemeut être faite
entre les mains de MM. les ingénieurs en chef des pools-
ci chaussées et des mines pour tous les fonctioonaires et
autres agents dont ils sont appelés à liquider et à certîGer
le traitement.
En conséquence, les certificats de payement délivrés
par MM. les ingénieurs en chef pour tons les traitements
sans exception,' passibles ou non des retenues propor-
tionnelles fixées par les décrets des 4 avril et 12 août
1848, devront indiquer que la déclaration dont il s'agit
a été faite, et le mandat de payement devra reproduire
cette indication pour Texécution des dispositions de Tar-
rété du 14 octobre dernier précité.
Cet arrêté porte-, en outre, que les ordonnaDCes et
mandats de payement présenteront le décompte des re-
tenues à opérer et du net à payer aux parties prenantes,
et enfin qu'il sera fait dépense du montant brut des or-
donnances et recette du montant des retenues exercées.
Pour faciliter les opérations que vous aurez à faire
pour l'exécution des décrets des 4 avril et 1â août 1848,
en ce qui concerne le mandatement des traitements de
divers agents du ministère des travaux publics , suscep-
tibles de Tapplication des retenues dont il s'agit, il me
parait utile d'entrer dans quelques explications à cet
égard.
Vous aurez, lorsqu'il y aura lieu, à vous occuper de
trois espèces de retenues :
1° Des retenues pour fonds de retraites, comme par
le passé;
2« De la retenue proportionnelle au montant de la pen-
sion de retraite ou de demi -solde ;
3» De la retenue applicable aux traitements , pensions
et dotations au-dessus de 2,000 francs , suivant la propor-
tion indiquée dans le tarif annexé au décret.
Ces deux dernières retenues sont faites au profit du
trésor.
Retenues pour fonds de retraites.
m
L'article 3 de Tarrêlé déjà cité du président du conseil
des ministres , chef du pouvoir exécutif, porte que la re-
tenue pour fonds de retraites continuera d'être faite sur
le brut du traitement , conformément aux régies actuel-
CIRGULAIHES. 647
lemcnt en vigaear; par conséquent, elle doit toujours
être exercée sur le traitement intégral de chaque agent
qui y est assujetti , sans avoir égard aux retenues pro-
portionnelles à opérer au profit du trésor public.
Iteimues proportionnelles au profit du Trésor»
Conformément au même article 3 de Farrété du pré-
sident du «conseil, ces retenues doivent être effectuées
concurremment y lorsqu'il y a lieu; mais la retenue
résfée par le décret du 12 août 1848 doit seule porter sur
le brut du traitement > sans déduction de la retenu^ pour
fonds de retraites. Quant à la retenue proportionnelle
résultant du décret du 4 avril précédent , elle ne doit être
opérée que 'sur le montant du Iraiiement , y compris, la
retenue pour fonds de retraites, mais déduction faite* de
la retenue fixée par le décret du 12 août.
Je cfois devoir faire ;uivrc ces explications d'exemples
propres à les compléter et à vous rendre plus facile 1 ap*
plication des mesures décrétées les 4 avril et 12 août 1 848.
PRBMISR EXEMPLE.
jépplication du décret du 12 août.
fr. e.
Cet exemple est établi sur un traitement de 1.500 fr., non
passible par conséquent de la retenue fixée par le décret du
a avril , et dans Thypottièse où le titulaire Jouit d'une pension
de retraite d^ 500 fr. Ce traitement donne pour un mois brut. 125,00
Cette somme doit subir la retenue pour fonds de retraites.
Cette retenue , pour le ministère des travaux publics , est de
5 p. 100 0,25
La somme à ordonnancer ou à mandater pour un mois de
traitement ne doit donc être que de 118,75
Mais le traitement est passible de la retenue proportion-
nelle de 10 p. 100 avant la déduction de la retenue pour fonds
de retraites.
Cette retenue, à raison de 10 p. 100 sur 125 fr., traitement
brut, produit 12 fr. 50 c, qui doivent être portés en recette
par le payeur, ci *...... i^y^O
Et 11 restera à payer à la partie prenante 106,25
Tome XI F, i848. P
643 CIRCULAIRES.
Le mandat doit être libellé comme il suit :
OBJET DU PàKlŒNT.
Traitement pendant le mois d. . .
à raison de i.soo fr. par an et de
125 fr. par mois, «ur lesquels a
été faite fa dédaction de la rete-
«ae pour fonds do retrâiua. . .
â DÉnureB :
fir.'e.
itft,7«
Retenue proportionnelle de 10 p.
100, la pension de retraite étant
de soo n < - • >3,50
Net i payer. .
106,25
Retenne proportionnelle dont le payeor
doit se eharger en recette
80
106,35
13,S0
11S,7S
BsmcATHns
eu piécM
k pra^vfre j
DEUXIÈME EXEMPLE.
jéppliciUion simultanée de$ décreU des k acrU
et 12 (wAt 18^8.
Cet exemple est établi sur un traitement de 3.000 f^.« dans
rbypothèse où le titulaire Jouit d'une pension de retraite de ^' '-
$00 fr. Ce traitement donne par mois brut , cl SI(,Of
Cette somme doit subir pour fonds de retraites une retenue
ae •• l»,50
La somme k ordonnancer ou à mandater pour un mois de
traitement ne doU donc élre que de « 237,30
Mais le traitement est passible de deux retenues
proportionnelles ayant la déduction de la retenue pour
fonds de retraites t la première , de 10 p. 100 , résul-
tant du décret du 12 août sur le montant brut du tral- tt, «.
tement mensuel ci-dessus de 250 fr., ci. ...... . 25,00
La deuxième résultant du décret du 4 avril, et por*
tant sur la portion de traitement restant après la dé-
duction de la retenue proportionnelle, réglée par le
décret do 12 août, augmentée du montant de la poi-
slon de retraite ou de demi-solde. ___
A reporter. 25,00 M7.50
CiliGULAIRBS.
649
Repùrt. , . . . 25 00
Cette pension , dans Thypothëse adoptée
pour cet exemple, étant de 500 te., la rete-
■■e sur le traitement brut de 3.000 fr. est ,
comme il est dit d-^easus, de 10 p. 100 ou
de 300 fr. ; en sorte que le net du traitement
passible de la retenue fixée par le décret du fr- c
ft avril est de 3.705,00
auxquels tt faut ajouter pour la pension de
retraite*. .•,.... 900,00
Ensemblç. 3.200,00
Ou par mois. .... 266,00
Sur lesquels, d'après le tarif, doit frapper une re-
tenue de 8 p. 100, ci 21,35
Total des retenues qui doivent être portées
237;)0
46,35
en reoeltQs par le payeur A6,35
"Somme i payer à la partie prenante. . . . 101,15
hb mandat doit être libetlé comme il suit :
I i
I I
M.
• «
OBJET OU PAimiNT.
Traitement pendant le mois d. . .
à raison dt 3.000 fr. par an et de
350 fr. par mois, sur lesquels a
été faite la déduction de la rete-
nue pour fonds de retraites. . .
A ntouiai :
Les retenues
suivantes ;
Retenue de 10 p. tœ (dé-
cret du 12 août). . . .
Retonue de S p. 100 (dé-
cret du 4 avril)
proportionnelles
fr. c.
25.00
SI.S6
4lt39
fr. 0.
237,50
i6,35
Net à payer. . . 191,1 s
Retenues proportionnelles dont le payeur
dellsediarger en laoette. . . .'
nmicATioN
à prodotra
fto iNiyeDr
à l'appui
Aipré«nt
nâniUt.
Dr. c.
191|15
\
Les deux exemples ci-dessus paraissent devoir sofire
qui se présentera dans l'applicatioa
exemples ne peut porter que sur les chilBres. .
Il convient de remarquer que le mandat de payement
que vous délivrerez pour le traitement du mois de dé-
cembre oourant devra rappeler , outre les retenues por-
tant sur le montant de ce traitement , les releoues pro-
portionnelles qui n'auront pas été effectuées à partir do
20 août dernier, époque à la'quelle les nonvelles diqio-
sitions qui font Tobjet des présentes eiplicaf ions ont com-
men<^ d'être en vigueur.
Je vous prie, monsieur le Préfet , de vouloir bien voos
concerter avec MM. les ingénieurs en chef pour qoe
leurs certificats de payement soient rédigés conformé-
ment aux instructions qui précèdent, et de leur faire
remarquer qu'ils doivent, comme par le passé, porter
en dépense dansles-coiyptes à adresser à TadmiaistratioB
supérieure les traitements, y compris les retenues pro-
portionnelles, attendu que celles-ci doivent figura' ai
recette dans les écritures des payeurs.
Recevez , monsieur lePréfet , l'assurance de ma coi^
dération la plus distinguée.
Le ministre des travaux pabli».
Signé VIVIEN.
M. le PréfH d
Secours à a»- '.
corder aux ou*
vriers des tra- Paris, le 15 décembre ISiS.
vaux publics en
cas d'acddenu. Monsieur le Préfet , depuis Tavénement de la Répu-
blique , Tadministration s'est vivement préoccupée des
moyens d'assurer aux ouvriers employés dans le service
des travaux publics, et, le caà échéant,. à leurs familles,
les secours dont Us pourraient avoir besoin par suite d*ac-
cidents survenus ou de maladies contractées dans les tra-
vaui. Ce n'est pas que jusqu'alors les ouvriers blessés ou
malades eussent été abandonnés à leurs propres ressour-
ces; assez habituellement, au contraire, ils recevaient des
CIRCULAIRES. 65 1
secours soi! de TElat, soît ée» entreprenears an compte
desquels ib étaient employés ; il en était de même dcs-vea-
ves on des familles des ouvriers qai avaient trouvé la
mort dans les travaux ; mais aucune prescription régle-
mentaire n'avait encore régularisé , en les coordonnant et
en les rendant obligatoires , dos mesures qui intéressaient
trop rhnmanité et la justice de l'Etat ponr ne pas être
rendues , autant que possible,' oonimunes à toutes les en-
treprises de travaux puâtes. Il existait donc à cet égard
une lacune regrettable : j'ai jugé que le temps était venu
de la combler.
L'assemblée nationale, toujours pleine de sollicitude
pour le sort des trayailleurs , est déjà entrée dans cette
voie. Le décret da 15 juillet dernier, en autorisant le mi-
. nistre des travaux publics à adjuger ou à concéder des
travaux aux associations d'ouvriers , a ordonné la forma-
tion dans chaque association , au moyen d'une retenue de
2 p. 100 au moins sur les salaires, d'un fonds de secours
destiné à subvenir aux besoins des associés malades ou
blessés, des veuves et enfants des associée morts. Le rè-
glement d'administration publique rendu le 18 aoûtsui-
yant pour l'exécution du décret confie au conseil de fa-
mille qui devra être institué dans chaque association le
soin de faire la distribution de ce fonds de secours.
Ces dispositions nouvelles devaient servir de guide i
l'administration. La loi avait pourvu aux besoins des ou-
vriers réunis en association; il restait deux catégories
d'ouvriers de travaux publics qui devaient appeler un
égal intérêt : les ouvriers travaillant en régie au compte
direct de l'Etat et les ouvriers des entrepreneurs.
Ainsi posée, la question a fait l'objet d'un examen an-
profondi ; un projet de règlement a été étudié avec le
plus grand som , et, après avoir pris sur ce projet Tavis
do conseil général des j^nts-et-cbaussées, je viens d'ar-
rêter le règlement que je vous transmets avec la présente
circulaire (1).
La plupart dés dispositions de ce règlement s'expliquent
suffisamment d'elles-mêmes ; toutefois , il en est sur les-
quelles je crois convenable d'entrer dans quelques déve-
loppements.
^tm^
(t) Voir ce règlement, êvprà, ptge MS.
65â CIRCUE.A1AI8.
L'«rti€lfî f khte aux îniénieiirs oii aux arcUtalcs
une grande laUlade pour la déiermination dee ôrconstaii-
ces dans lesquelles il peut y avoir lieu d'établir des ambu-
lanoes. Il eût été impossible de tracer à cet égard aocooe
régie fixe : Timportance des travaux , la nature des dan-
gers qu'ils présentent, la situation des ateliers pw rap-
port aux centres de population , sont autant d'éléments
d'appréciation d'après lesquels les fonctionnaires diargés
de la direction des travaux devront se guider potir adres-
ser à l'administration les demandes d'autorisation néces-
saires.
Les ambulances seront habiluellenient installées dans
les consiruciions provisoires établies prés df« chantiers
pour 'servir de bureaux ou de magasins; s'il ne pouvait
en être ainsi . MM. les ingénieurs ou architectes seraient
autorisés à construire des. baraques spéciales pour ce ser-
vice.
Quant au matériel dont les ambulances devront être
pourvues t il se composera priocipalemeni d'une botte à
secours et d'un brancard avec rideaux et matelas pour le
transport des blessés.
Dans les ports de mer, on aura soin de se pourvoir de
bouées de sauvetage dans les lieux où il n'en existe pas
déjà.
Les dépenses relatives à Facbat de ce matériel et à ré-
tablissement des baraques devront être préalableoient
soumises à l'approbation de l'administration centrale.
Aux ternocs de Tarticle 3 , dés médecins ou chirurgiens
pris dans les localités voisines seront chargés du service
des ambulances.
Il n'échappera à personne que l'assistance de ces bom-
mes de Tart ne devra pas être restreinte au cas où des
ambulances auront été organisées sur 1rs chantiers. Sou-
vent il arrivera que des ateliers, assez importants pour
justifier l'établi^ement d'un service médical , ne devront
pas recevoir d'ambulances à cause de leur proximité d'un
centre de population possédant un hospice. Dana Ton
comme dans l'autre Cas> ie;ipédeôin on chirurgien aura
pour principale obligation tfé s6 rendre sur les travaux
au premier ap]^, afin d'opérer le pansement des Mttsét,
et de veiller, ^^yjl lieu, à leur transport, soit à l'hùpi-
(al , suit à doniicne! Bu reste, l'intervention du médecin
ne devra pas se bornera èes SDim t tlJonfoMlléttlélIt ft l'ar-
elMtliAlftÈâ. 653
ttUè $4 tt iftinfiMti, JlteqU'l tëdl* ëbtfér MtaAItMëiiiKttt,
ses Mcotrs ânx oûTri&rs ({lit auront été transtxirléd ëbet
eux ; il se mettra de plus à la disposition des ingénieur^
. pour leUr indiquer \^s précautions à prendre aOn de cou-
serrer la santé des hommes employés aux épuisements,
aux travaux de marée , à Texlraction des vases , à dés ou-
vrages quelconques dans des contrées insalubres. Desate-
liers placés dans des conditions sanitaires tout à fait défa^
vorables otit pu qUelq^uefois, grâce à des précautions
hygiéniques bien entendues, échapper aUt influences per-
nicieuses au milieu desquelles ils devaient fonctionner. Je
ne puis trop recommander de ne jamais perdre ces exem-
ples de vue quand les travaux à exécuter se trouvent
dans de semblables conditions.
S'il est nécessaire d'apporter à l'exécution de ces di-
verses mesures une attention constante, il convient aussi
d*Qu autre côté d'éviter les abus. Ainsi, il ne suffira pas
que les maladies aient été contractées sur les chantiers
pou^ donner lieu à l'application des secours médicaux, il
faudra encore qu'il soit élabli u n'oUes ont été réellement
occasionnées par les travaux, il y aura donoà faire con-
stater que ces maladies ne proviennent pas de causes an-
térieures à l'admission des ouvriers. 11 ne sera pas moins
opportun de recommander aux médecins de se renferme^
dans les limites d'une stricte économie pour les médica-
ments (fti^ils remettront à domicile. A cet égard, Us de-
vront se concerter avec les ingénieurs et tenir compte des
observations fondées des entrepreneurs.
Les honoraires du médecin ou chinlr^eti devi-ont, en
' général, faire l'objet d'abonnements. Le montant en sera
réglé p^ l'administration , sur les propositions des ingé-
ùieiîrs, et suivant l'importance présumée des services
qu'il s'af^ira de rétribuer.
L'article 9 fait connaître par qui ces horioraires, de
tnéme que tous les autres frais de secours, seront sup-
portés suivant les cas.
L'une des dispositions de cet article est essentiellement
transitoire : c'est celle qui se rapporte aux entreprises
déjà adjugées. Je dois, à ce sujet , signaler une observa-
tion importante. 11 existe dans Une partie des travaux
acluellemcnt en cours d'exécution des conventions entre
les ouvriers et les entrepreneurs ^ paf suite desquelles ces
dei^dierè sont ténus, eti èas d'accidétiU, à des dTistfibu-
i
654 • CIRCULAIRES.
Uons dé secours. La disposition traAsitaÎFe éocDcëe daw
1 article 9 ne saurait avoir pour objet de délier les entre-
preneurs de leurs engagements. II y aura donc lien de
tenir la main à ce que, le cas échéant, ils s'acquittent
des obligations que leur imposent des conyentions parti-
culières. Dans les entreprises où de telles ctH^yentions
existent, l'administration, tout -en assurant l'exécalion
complète des mesures prescrites , devra ne prendre à sa
charge que la portion des frais qui serait en excédant da
contingent obligé des entrepreneurs. S'il se présentait
des difficultés sur ce point, vous voudriez bien , monsienr
le Préfet, en informer l'administration , qui s'empresse-
rait de vous adresser les instructions nécessaires.
L^ dispositions qui font l'objet des huit premiers arti-
cles de l'arrêté ne peuvent être imposées aux assodalions
d ouvriers, dont les obligations à cet égard sont déGnies
dans 1 article 2 du règlement du 48 août dernier, renda
en exécution du décret du 15 juillet précédent. Néan-
moms je vous engage, monsieur le Préfet, à faire con^
natlre ces dispositions aux syndics et à user de votre in-
fluence, ainsi que MM. les ingénieurs et architectes, ponr
que, à rimitation de ce qui se fera dans les travaux par
voie d entreprise ou par voie de régie , ils organisent des
ambulances et un service médical , lorsque les circon-
sCances le réclameront. 11 est à désirer, en outre, qu'ils
se rapprochent autant que faire se pourra des termes de
1 arrête, en ce qui concerne les distributions de secours
en argent.
L'intention de l'administration est de faire jouir, autant
que possible, d'avantages égaux les ouvriers des travaux
So rp?;"^" 'î?,^'*^"' employés en régie au compte direct
de I Etat, qu ils travaillent sous les ordres d'un entrepre-
neur, ou qu'enfin ils fassent partie d'une assoclaticm 11
pourra donc y avoir lieu de faire application à ces der-
niers ouvriers ou à leurs familles des dispositions de l'ar-
iicleT, relatif à des augmentations de secours, lorsqu'fl
sera bien constaté, d'ailleurs, que les associations auront
lait pour eux tout ce à quoi elles devront être légitime,
ment tenues. Vous pourrez également, monsieur le Pré-
let, SI des circonstances malheureuses ont rendu insuffi-
saut le produit de la rétenue faite pour l'éublissement du
S?*?fî*f®^2",î proposer à l'administration centrale ,
en exécution de Particle 10, d'accorder sur les fonds des
CIRCULAIRES. 655
IraTaox des sobvenlkNis spéciales aux associations elles-
mêmes. Un règlement particulier sera flrr^d| aux termes
da même article 10, poar déterminer les conditions de ce
conconrs de FEtat*, il yoos sera adressé prochainement.
Je vous recommande de tenir la main à ce que la dispo-
sition de l'article 11 soit exactement observée dans votre
département. 11 importe que, lorsqu'un accident aura oc-
casionné la mort d'pn ouvrier, ce fait soit immédiatement
constaté. Il devra faire Tobjet d'itieinsiruction judiciaire
au cas où vous reconnaîtriez , d'après le procès-verbal
qui vous sera remis, que la mort de l'ouvrier a été eau*
sée par la négligence de l'entrepreneur.
Il importe égaleùient que les accidents ., de quelque na-
ture qu ils puissent être, soient résumés à la fin de chaque
année dans un tableau général , avec l'indication des cau-
ses qui les auront occasionnés. L'étude de ces renseigne-
ments offrira un grand intérêt et mettra souvent l'admi-
nistration à même de découvrir dans l'organisation des
travaux certains vices qu'elle s'empressera de faire dispa-
raître. ^
La décision que j'ai l'honneur de porter à votre con-
naissance, monsieur le Préfet, donnera, je l'espère,
pleine satisfaction à de nombreux besoins. Je ne doute
pas qu'elle ne soit accqeillic avec gratitude par tous ceux
Ïui cherchent leurs moyens d'existence dans l'exécution
es travaux publics. Cette décision entre tout à fait dans
l'esprit des divers décrets par lesquels l'assemblée natio-
nale a témoigné sa sollicitude pour le bien-être de la po-
pulation ouvrière ; elle contribuera dans une certaine li-
mite , j'en ai la confiance, à l'accomplissement de l'œuvre
importante que l'assemblée s'est proposée dans ces dé-
crets : l'amélioration progressive du sort du peuple.
Je vous prie, monsieur le Préfet, de m'accuser récep-
tion de la présente circulaire, dont j'adresse une amplia-
tion à M. l'ingénieur en chef.
Recevez , monsieur le Préfet , l'assurance de ma consi-
dération la plus distinguée.
Le mlDlsire des travaax publia ,
Signé VIVIEN.
iS6 ctitèotâiils.
MlnMmdefer MMFfiHfê
daot Ict foréti
^^^^^ Pirii>tt«écrtibfell«L
Monsféor te Préfet . amt tettnes de rarlîde 67 de b
loi da 8f iTril f 8f 0, les permissions d'exploiter des nd-
lierais de fer dans les forêts de l'Etat , dans celles des éta-
bllssemeots publics on dis communes, ne doivent dtre wt-
oordéesqtl'après avoirenlendn Tadlninistrallon forestière,
et l'acte de permission détermine Tétendoe des terrains
daos lesquels les fouilles peutebt être faiteë.
J'ai reconnu , avec le conseil général des mines, qne,
jiour garantir à la ibis la conservation du sol forestier et
le bon aménagement des gttes, il est essentiel que MiM. les
ingénieurs des mines puissent , par eux-mêmes ou parles
soins des gardes-mines placés sous leurs ordres, rapporter
auccessivement sûr un plan général, comme cela se pra-
tique déjà sur plusieurs groupes de minières , les Jifle-
rentes fouilles aeitraclion «u fur et à mesure qu'elles
sont entreprises. A cet effet, il est nécessaire qu'une ex-
pédition du plan oui est dressé pour cliaque démarcation
soit remise à l'ingénieur des mines, comme il en est remis
nne à la préfecture et une autre à radministration des
forêts.
Je vous invite en conséquence , monsieur le Préfet, k
insérer â Tavenir^ dans vos arrêtés ajant pour objet
d'autoriser des exploitations de minerais de fer dans les
bois ou forêts dont il s'agii , une clause portant que le plan
levé par Tarpenteur forestier devra être dressé en trob ex-
péditions, dont Tune sera transmise à l'ingénieur des mines
par l'inleroiédiaire de la préfecture.
M>I. les ingénieurs devront veiller à ce que œs plani
soient exactement tenus au courant. Je leur trauttoelS) i
cet efiet, une ampliationde la présente.
Là , d'ailleurs, où les exploitations auraient reçu assec
de développement pour qu'il y eût lieu de les soumet-
tre à un règlement spécial, vous adresseriez au un-
nistère des travaux publics, avec ks rapports dc^ in-
génieurs, vos propositions sur les dispositions à prendre.
Je me réfère, à ce sujet, à la circulaire du 17 avril
1845.
flèêévéX, ikiotMélur le ftérét , ralÉUItAM d« Inâ «bu-
sidération très-distioguée.
IsmltMn 6m MfwtpéAkê,
Signé VIVIEN.
M. h Préfet d
Paris , le 17 décembre 1846. Appareils à ta-
peur*
Motiaîcurle Préfet, la table n"" i , anneiée à l'or- -
dotinaoee du 22 mai i843, relative aux appartins à tn* ChaadièrM à
peur ronciionuant sur lerre , a indiqué les épaisseurs J^ïammc ln£
que doivent avoir les parois des ehaudiéres cylindri-oriean*
ques construites en tôle ou en cuivre laminé, eu égard
au diamètre de ces chaudières et à, la tension delà Va-*
peur.
Cette table , calculée d'après la formule e &== t ^
Sdin — 1} + 3, énoncée dans Tinstruction du 93 Juillet
1 843, ne s'applique, de même que cette formule, qu'aux
chaudières ou tuyaux qui sont pressés par la vapeur dé
dedans aq debcMns.
Quant aux conduits qui servent^ soit de foyer, soit à la
circulation de la flamme, Vartide 18, § 3, de ladite ordon-
nance portis que Ton emploiera pour leur construclion une
tôle d'une plus grande épaisseur ; qu'ils seront en outre,
suivant les cas, munis d'armatures.
Ces conduits, en effet, se trouvant pressés par la vapeur
de dehors en dedans, ont leurs fibres comprimées au lieu
d'être tendues; Ils peuvent, lorsque le diamètre est un peu
grand , se déformer et plier sous une pre^^sion même peu
considérable, et une déformation assez légère suffit pour
en^déterminor récrascmenl et la rupture.
Quelquefois, pour les renforcer, on les a reliés aux cy-
lindres-enveloppes par des tirants ; mais l'expérience a
montre qu'en diverses circonstances les tirants ont percé
la tôle qu'ils étaient destinés à consolider. Le meilleur
mode d'armature à essayer serait l'emploi d'anneaux
en Ter forgé ^ concentriques au tuyau que l'on veut ren-
forcer
Un moyen plus sûr est d'augmenter convenablement *
l'épaisseur de la tôle, et de rapprocher les unes des
658 • GiRCULiJtRES.
antres les Ugiies de riyets qui joignent deax feuilles
contignës.
D'après l'examen qui a été fait par la commission cen-
trale des machines à vapeur, au sujet d'une nouvelle ez-
precite
ger que la tôle des tuyaux qui sont pressés extérieurement
par la vapeur ait une épaisseur au moins égale à une fois et
demie celle qui résulte de la table et de la formule rappe-
lées plus haut.
Il faut aussi avoir soin de renouveler, au moins une
fois chaque année, l'épreuve de ces sortes.de chaudiô^,
en procédant comme l'indique l'article 63 de ladite or-
donnance, et ainsi que cela se pratique déjà pour les diao-
diéres en fonte et pour toutes les chaudières placées à bord
des bateaux à vapeuf .
Il y a lieu d'excepter de ces dispositions les chaudières
tubulairesdans lesquelles les conduits de la Oamme ont un
diamètre inférieur à un déoimètre.
Je vous invite , monsieur le Préfet, à tenir la main à
l'exécution de la présente circulaire, dont je transmets
des ampliations à MM. les ingénieurs chargés de la sur-
veillance des appareils à vapeur.
Recevez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma consi-
dération la plus distinguée.
Le ministre des travaux pabllci ,
Signé VIVIEN.
Chemins de fer.
jilf* f ingénieur en chef
Franchise et Pari, je 30 décembre 184S.
contre-seing.
Monsieur, je vous annonce que, sur ma proposition,
M. le ministre des Gnances vient de prendre, en ce qui
concerne la franchise des divers fonctionnaires et agents
attachés au service de surveillance des chemins de fer, une
décision dont la teneur suit :
« Sont autorisés à correspondre en franchise :
GlRGUtAlRBS. 6^9
>» V lAs impecteurs de f exploitation commerciale dfun
» chemin de fer^
» Avec les commissaires et sous-commissaires de sar-
» yeillance administrative d'un môme chemin de fer;
» Les inspecteurs de l'exploitation commerciale des
» chemins de fer en communication immédiate avec le
» leur;
>» Les ingénieurs en chef et ordinaires des ponts-et-
» chaussées et des mines du même chemin de fer ;
» Les préfets des départements traversés parle même
» chemin de ferj
» Q? Les commissaires et soiis^commissaires de surveit'
» lance administrative ,
» Avecles ingénieurs en chef et ordinaires des ponts-et-
» chaussées et des mines , et les inspecteurs de Texploi*
» tation commerciale de la même ligne de chemin de fer, •
levons prie de m'accuser réception delà présente,
dont je joins ici des exemplaires pour les ingénieurs , les
inspecteurs de Texploitation, ainsi que pour les commis-
saires qui font partie du seryice placé sous votre di-
rection.
Recevez, monsieur, l'assurance de ma considé-
ration très-distinguée.
* Le miniflre des traviox pabliot.
Pour le ministre et par autorisation:
• liO secrétaire, général,
Signé SOULAGE.
Paris , le 81 décembre 1848, geb coloniaux et
étrangers.
La loi du 28 de ce mois (1) , que je transmets avec ma ~
circulaire de ce jour, n° 2294, autorise, à dater du 2''**d*a*'ès"r
1" janvier prochain , l'admission des sels étrangers sous S Su 2^ dé*
le payement, f de droits de douanes gradués d'après lacembre 1848.
provenance et le mode de transport, et 2? de la taxe de
consommation de 10 francs par cent kilogrammes, appli-
cablQ aux sels de toute origine.
(I) Voir cette loi, supràt page 600.
66o CIRCUIAIRES.
•
A partir de la même date , les sek de l'Algérie et des
autres possessions fraDçaîsesd'outre-mer, importés par
navires français, seront exempts de tons droi Is de douanes.
Assimilés , sous ce rapport , aux sels de production sa*
tionate, ils n'auront» comme ceux-<;i, kacquitter, à leur
entrée à la consommation, que la taxe de 10 francs
par cent kilogrammes. L'application de ce régime de
faveur reste subordonnée aux justifications d'origine exi-
gées par la législation générale. La loi du 28 décembre
règle, en outre» qne les sels de nqs possessions d*ontre-
mer, ainsi qne ceux de provenance étrangère, n'auront
droit à nulle remise pour déchet.
Le tableau que je joins ici indique les cbangenmts
que ces dispositions apportent au tarif c^i^. Les em-
ployés remarqueront que, conformément aux prescrip-
tions de 1 article 8 de la loi du '27 mars 1817, Tirapor-
talion, des sels étrangers et des sels de l'Algérie est limitée
aux seuls bureaux ouverts aux marchandises payant plas
de 20 francs pa^r cent kilogrammes. Quant aux ^is des*
colonieii autres que l'Algérie, ils devront entrer par les
ports d'entrepôt seulement.
Une observation sur laquelle j'appelle aussi raltention
du service , c'est que la taxe de contommaiian des seb
de toute origine n'est pas passible du décime additionnel,
tandis qu'il est dû poun k droit de douane*, exigible sur
les sels étrangers.
On aura soin deprésenter séparément, sur les registres
et dans les écritures relatives à la perception , les sommes
acquittées sur les sefe de cette dernière origine , d'une
part, pour droits de douanes, et, d'autre part, à tiire
de taxe de consommation. En attendant que les formnirs
actuelles aient pu être modifiées, des quittances distinctes
seront délivrées pour chaque nature de perception. Les
bureaux de la frontière de terre, qui se trouvent appelés
à appliquer la taxe de consommation des sels , rece-
vront incessamment les registres nécessaires dans cet
objet
Je prie les directeurs de donner des ordra dans le
aens de ces dispositions, qu'ils porteront à la connaissance
da commerce^
Le directeur de I adminislralion des doiUQtf «
Sigmi Th. GRÊTëRIR.
CIRCULAIRES.
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Si t
663 CIRCULAIRES.
Régime des sels. A M.
Transmission Paris, lé 31 décembre lSi0.
de la loi du 28
décembre 1848. j^ transmels ci-joint une loi en date da 28 de ce
mois (1), sur le régime des sets, insérée au Moaiteur du
30 et an Bulletin des lois, n*" 109.
Celte loi étant exécutoire à partir du !•' janvier 1849,
son application doit être immédiate et avoir lien sur tons
les points du territoire français à une époque ^ussi rap-
prochée que possible de la réception de la présente.
Par son article 1*% le décret du 15 avril 1848 portant
abolition de rimp6t du sel est abrogé.
Uartide 2 réduit la taxe de consommation des seb à
10 fr. par 100 kil. Ainsi, comme je viens de le dire,
c'est à partir de la réception de la présente que cette noor
velle taxe sera appliquée dans tous les bureaux, par sob-
slitution àcelle oc 30 fr. par 100 kil. antériciir(Hncot exi-
gible.
Cette réduction n'entraînera d'ailleurs aucune modifi-
cation aux règlements actuellement en vigueur, tant poor
la vérification des sels que pour la liquidation et la per-
ception de la taxe. On devra donc continuer de s'y con-
former de tous points.
L'article 3 porte que les sels étrangers seront admis en
France moyennant Tacquittement d'un droU de douane
. dont il détermine la quotité selon les zones d'importation.
Je me réfère, quant à ce remplacement du régime de b
prohibition par celui d'une tarification à l'entrée des sels
étrangers, à une autre circulaire de ce jour publiée soos
le timbre de la 1^' division (i"' bureau) (2).
Aux termes de l'article 4 de la loi , les sels de l' Algérie
et de nos autres possessions d'oulre-mer, importées sous
pavillon français, seront exempts de tous droits de doua-
nes. ]>ios rapports commerciaux avec ces posses»ions ne
pouvant avoir lieu que sous notre pavillon, il s'ensuit
que l'importation des sels de cesf^rovenances par navires
étrangers demeure interdite.
Une observation doit trouver place ici ; c'est que l'abo-
(1) Voir celle loi, êuprà, page 600.
(«) Voir suprà, page 659.
CIRCtLAIRBS. 663
lîtion de la prohibition qai frappait les sels étrangers fera
rentrer de plein droit les contraventions auxquelles don-
nerait UeuVintroduction de cette denrée, soos Tappiica-
tion de l'article 3 de la loi du 5 juillet 1836, pour tous les
cas prévus dans les articles qu'il rappelle des lois du
*28 avril 1816 et du 21 avril 1818. Les directeurs ne per-
dront pas de vue cette disposition pour la suite des in-
stances judiciaires qui pourraient s'engager.
L'article 5 de la nouvelle loi dispose que les sels étran-
gers nationalisés par le payement des droits d'entrée , et
les sels de l'Algérie et autres pos>essions françaises d'ou-
tre-mer, avant d'être livrés à la consommation en France,
s^nt passibles de la taxe de 10 fr par 100 kil. établie
par l'article 2 , sans aucune déduction de remise à titre
ae déchet. 11 est donc entendu que, sauf cette dernière
réserve, l'acquittement de la (axe de consommation sur
les sels importés de l'étranger ou de nos colonies aura
lieu aux mêmes conditions que celles œncernanl les î«1s
naUonauv. ils jouiront pareillement, comme ceux-ci , de
la faculté de Tentrepôt, et pourront être affectés en
exemption de la taxe de consommation aux destinations
privilégiées stipulées par la législation , telles que la fa-
brication de la soude, les salaisons, soit en mer, soit à
terre, des produits de nos pèches maritimes, etc , etc-
Seulement , je dois faire remarquer que , dans ces diffé-
rents cas et à l'exception de celui de réexportation d'en-
trepôt , l'emploi des sels qui proviendraient de l'étranger
sera subordonné à rarquillement préalable du droit de
douane établi par l'articleS. Quant à ce qui concerne spé-
cialement les sels étrangers destinés pour la pèche de la
morue, je me réfère à la loi du 23 novembre dernier et à
la circulaire n"* 2286, auxquelles il n'est apporté aucune
modification.
L'articl<' 6 de la nouvelle loi porte que la différence
entre la taxe perçue sur les sels qui se trouveront dans le
commerce à la date du 1*' janvier 1849, et la laie de
10 fr. par 100 kil , sera remboursée sous les conditions
et selon les formes que déterminera un règlement d'ad-
ministration publique. •
Le laps de temps existant entre le vote de l'assemblée
nationale et l'époque déterminée pour la mise à exécution
de la loi était trop court pour que ce règlement d'admi-
nistration publique pût être rendu dans l'intervalle. Dans
Tome XI F, 1848. 44
664 CIRCULAIRES.
cet état de choses , il a été décidé par le ministre (fue l'ad-
minislration dos rontribuiions indirectes serait chargée
de procéder aux receospmenls el invenlair«»s qae nécessi-
tera Tapplicaiion de l'article 6 que je viens de citer; et
que , sur tous les points où il existe des agents des doua-
nes, ceux-ci prêteraient leur concours pour ces opéra-
tions aux agents des coatribuUons indirectes. Ce con-
cours, j'en ai donné Vassurance au ministre el à idoq
collègue des contributions indirectes, sera empressé, dé-
voué el aussi complet que' possible. Je charge les direc-
teurs de prescrire immédiatement foutes les mesures né-
cessaires pour qu'il en soit ainsi , après toutefois qu'ils se
seront concertés avec les chofs des contributions mdtreclejp
de leur circonscription. Afin de leur donner, dfe ^.Pf^*
sent, au surplus , connaissance de la nature de la mission
toute spéciale à laquelle le service des douanes va élre
appelé à concourir, je joins à la présente plusieurs excm*
plairas de l'instruction circulaire adressée pai«M. lé di-
recteur de l'administration des contributious ioéîrectçs
aux agents sous ses ordres.
Indépendamment du concours dont je viens de parler,
le service des douanes aura à s'occuper des mesures qui
le concernent spécialement par rapport à la transition de
l'ancien au nouveau régime de la taxe de consommatiott
des sels.
Pour ce qui est dos sels placés dans les entrepôts géné-
raux ou spéciaux régulièrement constitués , aucune difi-
culte n'existe. Mais, dans un certain nombre de ports,
des quantités plus ou moins importantes de sel ont été»
en vertu de décisions administratives, emmagasinées
sous le régime de l'entrepôt , dans des locaux particu-
liers. 11 importe que les sels qui se irouvenl dans celle
condition exceptionnelle spienl immédiiitoment l'objet
d'un recensement qui sera eflfertué soit au nfioyen de la
vérification extérieure et du cubaj^cdes masses, soit, en
cas de soupçon de fraude , par le mesurago el la pesée
effective. La même opération devra avoir lieu dans les
ateliers de salaison , el les manquants que ces recense-
ments feraient reconnaître seront assujettis à la taxe de
consommation en vigueur antérieurement à la nouvelle
loi, sans préjudice des pénalités qui pourraient être ei|
même temps encourues.
J'ai aussi à appeler tout particulièrement l'attentioa
ciKCOLAiBsa* 665
des direetrar» nir les chargements de sel qui, dirigés aveu
acquits-à-caulîoD sur i<!s eulrepdts de t'îiilérieur par les
Yoîes fluviales, ne soraîent pas arrivés à destination à la
date du V janvier. A 1 égard de ceux de ces chargements
pour lesquels les délais de transport seraient périmés , il
y aura )ieu de requérir immédiatement, des soumission-
naires des acquits- à-caution, le payement de l'ancienne
taxe de 30 fr. par 100 Itil., en faisant remonter cette per-
ception à la date des acquits-à-caution , sauf aux intéressés
à se pourvoir, s'il y a lieu, près de l'administra tion potf
ohtenir le remboursement du montant de la différence
entre cette taxe et la nouvelle. Quant aux chargementiS
accompagnés d'acquits-à -caution dont les délais ne se->
raient pas encore expirés, je recommande aux directeurs
de se concerter sur-le-champ avec leurs collègues des
contributions indirectes pour que ces chargements soient
en cours de route, c'est-à-dire partout où ils se trouve-
ront, l'objet d'une vérification immédiate destinée à con-
stater, par Texamen du tirant d'eau et autres moyens.de
reconnaissance en usage , l'intégrité des masses existant
à bord, par comparaison avec les indications des acqnits-
à-caution. En cas de soupçon grave d'enlèvement fraudu-
leux, il devra être procédé sur place au mesurage et à
la p€»sée, et le résultat de cette vérification sera consigné
dans un procès- verbal , lequel sera transmis à l'adminis-
tration. Si les patrons et bateliers refusaient d'acquitter
les frais de cette vérification, l'avance de ces frais serait
faite provisoirement par le service. L'eflet de ces disposi-
tions s'étendra nécessairement aux chargements arrivés
aux lieux de destination, et qui, se trouvant daq^ les
délais fixés par les acquits-à-caution, n'auraient pas en-
core été déclarés en douane. Dans cette hypothèse, il est
entendu que c'est le service des douanes exclusivement
qui procédera à la vérification.
11 ne me reste plus qu'à parler des articles 7 et 8 de la
nouvelle loi. Aux termes du premier, les franchises et
modérations de droits actuellement en usage sont main-
tenues, ce qui implique la consécration du régime établi
par le décret du 13 octobre 1809 à légard des fabriques
de soude , ainsi que celle de la franchise accordée pour la
préparation, soit en mer, soit à terre, des produits de
nos pèches maritimes, et la confirmation , pour la Corse
spécialement , du taux de la taxe de consommation sur
666
CIRCVLURBS/
les sels, fixé à 7 rentimes et demi par kilogramme par
Farticle 12 delà loi du 21 avril 1^18.
Quant à l'article 8, il dispose que les lois, ordonnances
et règlements, en ce qu'ils ont de contraire à loi nuuTeUe,
sont abroges.
J'invite les directeurs à donner» sans aucun retard ,
des ordres conformes aux dispositions de la présente,
qu'ils auront soin de porter à la connaissance du coin-
morce, et à me rendre compte, par des rapports spé-
ciaux, des résultats de leur application.
* Le directeur de radministratioa des douanes ,
Siffni Th. GRÉTERIN.
667
PERiSOMNEL.
aS9BV
Par arrêté du ministre des travaux publics^ du 20 mars
1848, — un cours de construction, condprenant les notions
spéciales indispensables aux ingénieurs des mine», est créé
àTEcolc nationale des mines pour les élèves de deuxième
année. — G* cours est confié à M. Couche, ingénieur or-
dinaire, déjà chargé des leçons sur les chemins de fer.-
Par arrêté du ministre de ^agriculture et du commerce^
en date du â8 avril 1848, — une chaire .««pécialc de céra-
mique est instituée au Conservatoire national des arts et
métiers; — M. Ebelmen, ingénieur des mines, administra*
leur de la manufacture nationale de Sèvres, est chargé de
ce cours; qui ouvrira chaque année le 15 mai pour finir
au l*' août. M. Ebelmen professera ce cours gratuite-t
ment.
Par décision du ministre des travaux publics, du
iSjuin 1848, — le service des mines, dans la division du
Sud Ouest, est réparti entre trois arrondissements dont les
chefs-lieux sont fixés à Périgueux, Viliefranche et Tou-
louse, et qui comprendront le premier, let^ quatre dé-
partements de la bordogne, de la Corrèze, de la Gironde
et du Lot-et-Garbnne ; le second, les quatre départements
du Lot, de Tarn -et-Garonne, du Tarn et de l'Aveyron ;
et le troisième, lessixdépartementsdela Haute-Garonne,
du Gers, de.s ^autes-Py renées, des Basses-Pyiénees, des
Landes et de FAriége; — Tingénieuren chef de l'arron-
dissement de Périgueux est chargé provisoirement des
fonctions d'ingénieur ordinaire pour les départements
de la Dordogne et de la Corrèze, et l'ingénieur ordinaire,
actuellement à Périgueux, est envové à la résidence de
Bordeaux pour le service des département^ de la Gironde
et de Loi-et Garonne; — Tingenieur en chef de l'arron-
dissement de Viliefranche est chargé des fonctions d'in-
fénieur ordinaire pour les trois départements du Lot, de
arn-et-Garonne et du Tarn ; le département de l'Avey-
666 PBRSOKNBL.
ron demeure exclusivenientconOé à l'ingéniear résidant i
Rodez; — enfin, dans Tarrondissement de Toulouse, l'in-
génieur ordinaire en résidence dans cette ville est chargé
des départements de la Haute-Garonne et du Gers ; deax
autres ingénieurs, placés lun à la résidence de Pau,
l'autre à celte de Yicdessos, seront chargés, le premier,
des trois départements des Hautes-Pyrénées, des Basses-
Pyrénées et des Landes, et le second, du départemeiit de
TAriége.
Par la même décision , — les deux départements de h
Charente et de la Charente- Inférieure sont distrauts de
l'arrondissement minéralogique de Poitiers pour être
rélmis à Tarrondissement de Nantes.
Par dècitùm du ministre^ du 1 6 juin i 848, — une com*
mission est instituée pour examiner les diverses quesKkNis
se rattachant à l'enseignement et au régime des études de
TEcole des mines ^ — Celle commission est composée de:
MM. Cordier, inspecteur- général des inines, président;
Dûfrénoy, ingénieur général, inspecteur des éludes à
l'Ecole; Le Play, ingénieur en chef, professeur de métal-
lurgie ; de Sénarmont, ingénieur en chef, professeor de
minéralogie; Boulanger, ingénieur en chef; Couche,
ingénieur ordinaire, professeur de oônstructfcMi i La Chè-
telier, iogéaieur orditiaire , secrétaire.
DEUXIÈME SEMESTRE DE 1 848.
J)ÉCISI(MÎS DU GOUVERNEMENT.
Arrêté du Président du conseil, chargé du powoir
exécutif] du 29 juUUt IStô.
Au nom du peuple français ,
Le Président du conseil, 'chargé du pouvoir exécutif.
Sur le rapport du ministre dos travaux pubtics,
Arrête :
Art. 1*'. La commission générale des chemins de fer,
instituée par TordonnâiK^e du 6 avril 1847, est supprimée.
FJBBSOKNBli* 669
Art. a. 11 eit institué auprès da mîDMlre des travaux
publics une cominission centrale des chemins de ier.
La commission sera composée de quinze membres.
Ses attributions comprendront Têiude et le choix des
tracés, rétablissement de la voie de fer et de ses accès-
soir.'S, le matériel, Texploitation technique et commer-
ciale, rétablissement des gares et stations, les règlements
de police» les lois et cahier de charges des concessions, et
en général toutes les questions concernant les rapports
des compagnies avec Fadministration.
Art, 3. Le conseil des ponts-et chaussées reste exclu-
sivement chargé des questions relatives à l'expropria-
tion des terrains, à Texécution des terrassements et ou-
vrages d'art et au règlement des comptes des entrepre-
neurs.
Art, 4. Un secrétaire et un secrétaire-adjoint ayant
voix délibérative sont attachés à la commission centrale
des chemins de fer; ils remplissent les fonctions de rappor-
teurs pour les affaires soumises aux délibérations de la
commission et dressent les procès-verbaux des séances;
Art. 5. Sont nommés membres de la commission cen-
trale des chemins de fer, qui sera présidée par le ministre:
MM. Rivet, conseiller d'Etat;
Legcntil, ancien président du tribunal de com-
merce ;
Avrils inspecteur divisionnaire desponts-et-cbans-
sées ;
Didion, id.
Combes, inspecteur général des mines }
Bineaù, ingénieur en chef des mines ;
Pusche, ingénieur en chef des ponts et-cbaussées;
Piobert, membre de Tlnstitut (Académie des
sciences);
Latrade, ingénieur civil, ancien chef d'exploitation
des chemins de Fer;
Grouvelle, ihgénieur civil ;
DeBoureuille, chef de la division deschemîns de fer.
La ooromtssfon sera nUérîeuremenl complétée pâi'l'ad-
jonctioli d'anciens admintstrateofs ou directeurs de che-
mins de fei* et d'inspecteurs de finances.»
M. Léon Lalanne, ingéqifiur desponts-et-chaussées, est
BCMBme st*cre{aire ne ia cq^pmssioh centrale nés clicmiits
de fer. M. IjeehalelicÉ', Mcîen chef d^xpMlation de ehe-
6ro PERSONNEL.
mins dé fer, remplira les fonctions de secrétaire-adjoint.
Art. 6. Les cinq inspecteurs principaux de l'exploita-
tion commerciale en résidence à Paris assistent aox
séances. Ils ont voix délibératîve dans les affaires concer-
. nant les chemins de fer compris dans leor iospeclion, et
▼oix consultative dans les autres affaires.
Signé E. GAVAIGNAC.
Arrêté du Président du conseil, chargé du pouiH>ir
exécutifs en date du 18 août I8i8.
Le Président du conseil, chargé du pouvoir exécutif,
Sur le rapport du ministre des travaux publics,
Yu le décret en date du 4 avril 1848 (1), qui place soos
le séquestre les deux chemins de fer de Paris à Orléans et
de Paris sur le centre de la France;
. Yule rapport présenté en commun,, le 3 de ce mois,
par le citoyen Sauvage, administrateur du séquestre, et
les cit<iyens Didion et Bineau, sous Tinspection desquels
cet administrateur exerce ses pouvoirs;
Considérant que les motifs qui avaient déterminé h
mise sous le séqpiestre des deux chemins de fer ci-dessus
n'existent plus;
Arrête :
Art. 1^. Le séquestre mis sur les chemins de Paris à
Orléans et du Centre est levé.
En 'conséquence, les compagnies reprendront l'admi-
nistrationr desdit»cnemins.
Art, 2. Le ministre des travaux publics est chargé de
l'exécution du présent arrêté.
r
Signé E. CAVAIGIf AC.
Par arrité du Président du eonseily chargé du paunoir
exécutif, m date du 18.aoâ^ 1848, — M. Sauvage, ingé-
nieur ordinaire de l'* classe, est promu au grade d'in^-
nieur en chef oe 2' classe.
*
(1) Voir tome XIII, 4« série, éf^tmaUt de» minée ^ p. 811.
pbusonnel. 671
Par arrêté du Président du conseiL chargé du pouvoir
exécutif, en date du 'Hi août I8i8, — MM. Benoit, Toar-
naîre, Peschan d'Anibly ei Labrosse-Luuyt, élèves in-
génieurs des mines hors de concours, sont nommés ingé-
nieurs ordinaires de 3' classe.
Par arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
exécutif y en date du 11 septembre 1848, — MM. Rodier,
directeur général de la comptabilité des finances, Salva-
dor, inspecteur des finances, et Frémy, ancien inspectcar
principe d'^Texploitatioii des chemins d'*fe|*,sontnc)mmés
membresde la commission centrale des chemins de fer (1).
Par arrêté du Président du conseil, chargé du pouvoir
exécutif, en date du i^ octobre 1848, — le citoyen Vivien,
représentant du peuple, est nommé ministre secrétaire
d'Êiat au département des travaux publics.
Par arrêté du Président du conseil chargé du pouvoir
exécutifs en date du 21 novembre 1848, — le che^nin de
fer dô Marseille à Avignon est placé sous séquestre, et
M. Diday, ingénieur des mines, est nommé administra-
t eur dudit séquestre.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
exécutif, en date du 9 décembre 1848, portant
organisation de V administration générale en
Algérie.
(Extrait.)
TITRE !•'.
DO GOnVERNBllENT GÉNÉRAL.
Art. 4. Le gouvernenàent de TAlgérie comprend le
commandement «le tooAes les forces militaires et la haute
administration do pays.
Il se compose :
(1) Voir ftiprà, page OOS, rarrété qal a institué celte conimiifiOD.
671 PSRSONirlBL
1* D'nn gouTernear général fonctionnant sons Faiito-
rilé et les ordres du ministre de la guerre ;
^ D*un conseil de gouvernement ;
•.
Art, iO. Le conseil de gouvernement est appelé à
donner son avis sur les malices et objets ci-après dési-
gnés:
'»••• • •• •••j.-»
En ce qui concerne le département et les territoires
soumis au rég>îme militaire .- T
6<> Mode d'exploitation des bois et forêts de VElal ; con-
cession de mines et salines.
Arrêté du Président du conseil^ chargé du pouvoir
exécutif, en date du\6 décembre 18^8, sur leper^
sonnel rfes services administratifs en âli^eib.
(Extrait.)
Art, 2. Les fonctionnaires, employés et agents des ser-
vices de l'Algérie dépendant du ministère de la guerre
et appartenant au^ administrations centrales de la mé-
tropole, sont soumis, quanta leur nomination, aux règles
suivies par les départements ministériels dont ils relèvent.
Art, 3. Les inspecteurs, ingénieurs et agents des corps
des pon(s-et-chaussées et des mines, les ^riGcateurs des
poids et mesures, les agents djns services des eaux et fo-
rêts, et cnGn les agents du domaine des territoires mi-
litaires, sont nommés de concert par le ministre de la
guerre et le ministre compétent.
«
Dispositions transitoires.
Art. 8. Les fonctionnairos, aganU et employés da per-
sonnel continental détachés en Algérie continueront
d'avoir droit à un supplément qui ne pourra élreinferiear
an cinquième de leur traitemeni norma^ ni en excéder le
tiers. . ^
Lorsque ce supplément n'élèvera pasle trait^entia-
• •
PBBSONITEL. 673
tégral à 1500 francs, le taux en sera augmenté jusqu'à
concurrence de ce chiffire.
ArL 9. Les ordonnances et arrêtés sur le personnel
des servicps civils ein Algérie, et portant fixation du trai-
tement des fonctionnaires civils de TAlgérie, sontabrogés
dans celles de leurs dispositions contraires au prient ar -
rété.
Par arrêté du Président de la République^ en date du
20 décembre 1848, — M. Léon Faucher, représentant du
peuple^ est nommé nïinistre des travaux publics, en rem-
placement de M. Vivien.
Par arrêté du Président de la République, en date du
29 décembre 1848. — M. Lacrosse, vice-président de
l'Assemblée nationale, est nommé ministre des travaux
publics, en remplacement de M. Léon Faucher.
DÉCISIONS MINISTÉRIELLES.
Par décision du ministre des travaux publics, d» 2juiU
let 1848, — ' M. Gruner, ingénieur en chef des mines, et
H. Rivot, ingénieur des mines, sont nommés memiNti
de la commission de l'exploitation des mines(l}.
Par décision du ministre , du 7 juillet 1848, — M. Sau-
vage, ingénieur des mines, est nommé membre (Jie la comr
mlssion relative à renseignement et au régime des éludes
de l'Ecole des mines (2).
Par décision du ministre, dû i^ juillet 1648, — M. Da-
goin, anden élève externe à l'Ecole des mines, est nommé
aide du laboratoire de TEcole, en remplacement At
M. Chancel, démissionnaire.
(1} Voir l'arrêté do 3 mai et la d'^cUino du li Juin ia4S^ tomeXUl»
i* série* des Annaleêdes tnines , p. 825 H 8i7.
(1) Voir tupra, pagt M8, la décision qui a instidii ceUe oommlsêioo.
• «
6*^4 PERSONIiBL.
Arrêté du ministre, du ZO juillet IS^itS.
Le ministre des travaux publics,
Vu rordoniiance du 5 décembre 181 6, relative à For-
fanisatioQ et à Tadministralion de l'Ecole des mines de
^aris. et les ordonnances d'institution de l'Ecole des mi-
neurs de Saint-Etienne et de l'Ecole des maîtres ouvriers
mineurs d'À lais-,
Considérant qu'il importe que l'enseignement des Ecoles
d(*s mines, à raison du but spécial de chacun de ces éta-
bliss ments, soit coordonné et* tenu constamment en
rupport avec lea besoins et les progrès de Tioduslric mi-
nérale ; qu'il convient è^ cet effet d'établir une hante sur-
veillance de l'enseignement des Ecoles de mines ,*
Arrête :
j4rt. i^. Les Ecoles de mines de Paris , de Saint-
Etienne et d'Âlais sont placées, en ce qui concerne ren-
seignement, sous la direction du conseil de l'Ecole des
mines de Ps^ris, qui prendra 1q titre de conseil central des
Ecoles de mines.
•Le conseil est consulté sur les modiGcations à intro-
duire dans l'enseignement, la marche et la police des
études. Il propose les améliorations qu'il juge devoir être
apportées au régime des Ecoles, et donne son avis sur les
matières relatives à l'administration générale de ces éla-
blissements<
^rt, â. Le conseil central des Ecoles de mines est com-
posé des huit inspecteurs généraux du corps des m\ueSy
des ingénieurs professeurs à l'Ecole et des ingénieurs en
chef chargés dun service à Paris.
Les directeurs et professeurs des Ecoles de Saint-
Etienne et d'Alais assistent au conseil avec voix délibé-
rative, lorsqu'ils se trouvent à Paris en vertu d'une auto-
risation régulière. • • *
ArL 3. Le conseil central des Ecoles de mines préside
aux examens d'admission et de sortie à l'Ecole de Paris;
il exer(*e pour cet établi^sement, en ce qui concerne les
études, les attributions dévolues au conseil de l'Ecole par
l'ordonnance du 5 décembre 1816
Il prononce sur les faits relatifs à la discipline intérieure
et à la police des éludes qui lui sont déférés par le direc-
teur.
PERSONNEL. 675
Art. 4. A la suite des examens 4^ sortie, le Conseil
adresse au ministre un rapport sur les résultats des exa-
mf^ns et ses obs«TvatioQs sur la marche générale des études
dans 1(; cours^k* Tannée scolaire.
Art, 5. Lf budget annuel de TEcolede Paris, préparé'
par le directeur, est examiné en conseil avant d'être sou-
mis à l'approbation du mmistre.
Signé RECURT.
Par arrêté du miniêtre, du W juillet 1848, — M. Du-
fréooy, insp<*cteur général des mines, inspecteur des
études à TEcole des mines, est nommé directeur de cette
école ; — M. Le Play, ingénieur en chef, .professeur de
minér£\)ogie, est nommé inspecteur de l'Ecole.
Par arrêté dtt ministre, du 3{ juillet 1848,— M. Senez,
ingénieur en chef à Nantes, ^est appelé à prendre le ser-
vice de l'arrondissement minéralogique de Yillefrancbe,
formé des Quatre départements de l'A veyron^ du Lot, du
Tarn et deTarn-et-Garonne; — M. Maués, ingénieur en
chef à Bordeaux, est chargé du service de l'arrondisse-
ment de Nantes, en remplacement de M. Senez.
Par arrêtédu ministre, du 17 août 1848,— M. Mœvus,
ingénieur ordinaire, est chargé du sous-arrondissemcht
de Ghâlons, en ren4>lacement de M. Labrosse-Luuyt,
élève ingénieur, qui est appelé à rempfocer lui-même
M. Mœvus dans le service du soUs-arrondissement de
Saint-Élienne; -^ M. Pigeon, ingénieur ordinaire, est
nommé professeur de mécanique et de construction à
l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne, en remplacement de
M. Houpeurt; — M. Guillebot de Nerville, ingénieur
ordinaire à Dijon, est chargé du sous-arrondissement de
Lyon, en remplacement de M. Pigeon; — M. Guillot-
Duhamel, ingénieur en chefà Chaumont, est appelé à ré-
sider à Dijon, qui deviendra le chef-lieu de l'arrondisse-
ment minéralogique comprenant les départements de la
Haute-Saône, de la Haute-Marne et de la Côte-d'Or;
il fera temporairement le service d'ingénieur ordinaire
pour ce dernier département.
676 PBâSOlfllEt.
Pcr déeîfto» du minisire^ du 22 aoAi 1848,*— M. BoQ-
bnger, ÎDgénieur en chef des mines^ esl désigné concur-
remment avec M. Ârjbautvingénieurordinâire des ponts*
et-chaussées, pour prendre part à la sur veilladbe techoiqae
dti chemin de fer de Roaen à Dieppe.
Par décision du minùitrey du 31 aotlM848, — MM. Du-
bois, Huet, de l'Espéc, de Yassart, I^ocard^ Saulce de
Freycinet et Lebleu sont nomïnés élèves ingénieurs des
mines de 2* classe.
Par arréié du ministre, du 23 septembre 1848, — M. Ma-
nés, ingénieur en chef des mines à Bordeaux, est chargé
du service de Tarrondissement minéralogîqtie de Përî-
Î:ueux, en remplacement de M. Marrot qui lerempXacera
ui-ménie dans le service de Farrondissemcnt de Nantes;
M. Manès résidera provisoirement à Bordeaux; —
M. Bochet, précédemment désigné pour la résidence de
Bordeaux, est maintenu à Périgueux ; — )[[.4VIanbt ré-
sidera à Angouléme.
j^ frété du ministre, du 25 septembre 1848.
j4rt. i^, M. Sentis, ingénieur ordinaire attaché à Tar-
rondissement minéralogique de Paris, est pkeé sous les
ordres de M. Baude, ingénieur en chef desponts-et-
chaussées, pour la surveillance du matériel rou\anl el de
Fexploiration des chemins de fer de Paris à Rouen el aa
Havre, de Rouen à Dieppe et des chemins de fer de la
banlieue de Paris.
j4rt. 2. M. Boulanger, ingénieur en chef des mines,
précédemment chargé de cette surveillance, sera chargé,
^sous les ordres de M. Binoau, ingénieur en chef de i^
classe, de la surveillance du chemin de fer de Paris à Or-
léans et de rembranchemrnl de Corbeil; il sera chargé
en outre, sous le même ingénieur en chef, de la réception
el de la surveillance du matériel roulant pour le chemin
de fer de Paris à Strasbourg.
Art. 3. M. Piérard, ingénieur ordinaire des mines,
chargé de la surveillance du chemin de (& de Paris eê
PBftSONKlt. 677
Belfliqne, sous les.ordres de M. Bineân, iefâ chargé, an
même titre, des lignes d'embrancheeient de Calais et de
Dunkerqae.
Si%ni RECURt.
Par décision du ministre^ du 25 septembre 1848, —
M. Pigeon, ingénieur Qrdinaire, qui avait été nommé par
arrêté du 17 août aux fonctions de professeur de méca-
nique et de construction à TErole des. mineurs de Saint-
Etienne, ne remplira pas ces fonctions, qui restent attri-
buées à M. Tournaire, et sera chargé des cours de chimie
et de métallurgie à ladite Ecole, en remplacement de
M. Houpeurt.
Par arrêté du ministre, du 26 septembre 1848, —
M. Guillebot deNervillo, ingénieur ordinaire, est chargé,
sous la direction de M. Jordan, ingénieur en chef des
pon(s-et-chaussées, du service de la surveiUaoee du che-
min de fer de Saint-Etienne à Lyon, en remplacement de
M. Pigeon. 11 est chargé en outre, sous la direction du
même ingénieur en chef et de M. Drouot, ingénieur en
chef des mines, des attributions précédemment confiées à
Finspecteur particulier de Teiploitalion commerciale à la
résidence de Lyon.
Par arrêté du ministre, du 26 septembre 1848, — le ser-
vice de surveillance des chemins de fer de Strasbourg à
Bàle et de Mulhouse à Thann est centralisé entre les*
mains de Ifl. de Billy, ingénieur en chef des mines en
résidence à Strasbourg. .
M. de Billy sera secondé pour ce service spécial par
M. Furiet, ingénieur ordinaire des mines à Colmar, qui
exercera provisoirement, pour les deux lignes, sous la
direction du même ingénieur en chef, les aitributions
prérédemment confiées à Tinspecteur particulier de Tex-
pioilation commerciale à la résidence de Strasbourg.
Par décision du ministrCj du 1 4 octobre 1 848,— M. La-
brosse-Luuyt, ingénieur ordinaire chargé du service du
sous-arrondissement de Saint Etienne, en remplaceuMot
de M. Mœvus, exercera, comme son prédécessetH*, la Ibr-
^
678 PERSONNE. L
veillance du matMel roulant des chemÎQS de fer de Saint-
. Etienne à Andrezîeux, d'Andrezicuxà Roauoe et de Mool-
brison -à Montrond.
Par arrêté du miniatre, du 20 octobre 1848, — M. Lo-
ri''ux, ing^énîf'ur en chef des raines, est nommé secrétaire
de la commission centrale des machines à vapeur, en rem-
placement de M. Bineau, qui reste membre de cette 00m-
mission.
Par arrêté du ministre^ du 25 octobre 1818, — M. De-
lesse, ingénieur ordinaire à Vesoul, est attaché à l'arron-
dissement minéralogique de Paris, en remplacement de
M. Sentis.
Pqr dédfion du ministre, du 28 octobre 181-8» —
M. Parran, élève de l'Ecole des ponts-et-chau«sées, est
autorisé à entrer dans le service des mines, en remplace-
ment de M. Lesbros. décédé<1). Il prendra rang après les
^Ik sept élèvesHéjà classés dans ce service (2).
Par arrêté du ministre^ du 15 novembre 1848, — un
cours d'économie et de législation des mines est institué
à l'Ecole des mines de Paris pour les élèves de 3^ année.
—M. Reynaud, ingénieur ordinaire des mines, est chargé
de ce cours qu'il professera gratuitement.
arrêté du ministre^ du \S noifembre 1848.
Le ministre des travaux publics,
• Arrête: ,
M. Dupont, ingénieur des mines de 2'' classe à Mont-
pellier, est nommé directeur de TEcole des maitreson-
vriers mineurs d'Alais, en remplacement de M. Gallon,
appelé à d'autres fonctions.
Il réunira à ces fonctions le service du sous-arrondis-
sement minéralogique d'Alais et la surveillance du chemin
de fer d'Alais à Beaucaire et à la Grand'Combe
M. Cacarrié, ingénieur ordinaire de 2« classe à Angers,
(1) M. Lesbros eM décédé le 33 juillet ISiS, à la suite de blossures
reçues dans les affaires de juin.
« (ST Voir page €76.
PERSONNBL. 6^]^
est chargé da sous-^irrondissemeiit de Montpellier, eo
reroplacemnet de M. Dupont, ainsi que du seryice des
chemins de fer de Montpellier à Ntmes et de Montpellier
à Cette.
Il fera, en outre, comme son prédécessenr, l'intérim
du sous-arrondissement de Garcassonne.
M. Trautmann, ingénieur ordinaire de 3* classe à Alais,
est chargé du sous-arrondissement de Rodez, en rempla-
cement de M. Benouf, ingénieur ordinaire de 2* classe,
3|ui sera chargé, à la résiaence de Laval, du service des
épartements de la Sarthe et de la Mayenne.
•M. Lamé-FIeury, éléye-ingénieur hors de concours, au
Mans, est chargé du sous-arrondissement d'Angers, en
reniplacement oe M. Cacarrié.
M. Bochet, ingénieur ordinaire de 3* classe à Péri-
gueux, est chargé du sous-arrondissement de Nantes, en
remplacement de M* de Cbancourtois, appelé à une autre
destination.
M. Jutler, élève-ingénieur de 1" classe, est chargé du
sous-arrondissement de Périgueux, en remplacement de
M. Bochet.
M. Flajolot, él|Te-ingénieur de l*" classe, est chargé du
cours de chimie et de métallui^e à TEcole des mineurs
de Saint-Etienne, en remplacement de M. Pigeon qui re-
cevra une autre destination.
M. Flajolot réunira à ses fonctions, mais seulement à
titre provisoire, le service ordinaire du sous^arrondisse-
ment minéralogique de Rive-de*Gier.
Signé VIVIEN.
Par décision du ministre, du iS novembre 1848, — M. de
Chancourtois^ ingénieur ordinaire des mines, est chargé,
en remplacement de M. Debette, des travaux de classe-
mentet du catalogue raisonné des collections de l'Ecole des
MinesdeParis; — M. deChanconrtois remplira, en outre,
les fonctions de professeur de géométrie descriptiveap-
pliquéB pour les élèves externes à l'Ecole des Mines. Ace
cours sont annexées des leçons sur le calcul infinitésimal,
ainsi que le cours de dessm et de levers de plans.
Par dicmon du mimsire^ Ai 22 novembre 1848,—
Tome XIF, i848. 45
680 PBRSONNBL.
M. Mercier, garde-mines, est nommé eondnctear princi-
pal des travaux aux mines de fer de Rancié ( Ariège)*; en
remplacement de M. Barbe, décédé.
Par arrêté du ministre, du 24 novembre 1848, —
M. Guillot-Duhamel, ingénieur en chef de Varrondisse-
ment mioéralogique comprenant les départements de la
Haute-Saône, d» la Haute-Marne et de la Côte-d'Or, et
qui, par suite d'une précédente décision (1), devait aller
se fixer à Dijon, est autorisé à conserver la résidence de
Ghaumont ; — les fonclioos d'ingénieur ordinaire pour le
département de la Haute-Marne seront remplies par
M. Bère, éléve-ingénieur hors de concours, qui est diai^
du sous-arrondissement minéralogique de Biion.
Pardéciiion du minisire ^ du 24 novembre 1848, — le
ohef-lieu de l'arrondissement minéralogique composé des
départements delà Sarthe, de la Mayenne, d'llle-€t-Vj-
laine, des Côtes-du-Nord, du Finistère et du Morbihan,
est transféré de Laval au Mans ; -^ le chef-lieu du sous-
arrondissement formé des deux départements de la Sarthe
et de la Mayenne, est transféré du Mans à Laval.
Par arrêté du minisire , du 9 dècemhlè 1848, — M. Re-
vercbon, ingénieur en chef des mines, chSrgé de la direc-
tion du service de surveillance du chemin de fer de Mon-
tereau à Troyes, réunira à ce service, mais seulement à
titre temporaire, la partie du chemin de fer de Paris à
Lyon comprise entre Melun et Montereau.
Par arrêté du ministre , du 22 décembre lft4%, — les
formes suivies à l'Ecole des ponts-et-chaussées pour la
comptabilité des dépenses en régie, la prise en charge des
objets mobiliers, le service d'entretien et de conserva-
tion, etc., seront appliquées à TEoole des mines de Paris,
à partir du l**^ janvier 1849.
Arrêté du ministre de la guerre^ du ^décembreXWi'
Le ministre de la goarro,
Vu l'arrêté ministériel da 31 eetobre 1846, réglant ks
(1) ¥ilr pagt OTS.
PSBfiOMlff BL. 68 1
traitements et accessoires de traitement des inspectenrs,
des ingéniears des mines, des gardes-mines et des mani*
pulateors de chimie en mission ou employés en Algérie;
Tu l'ordonnance dn 5 février 1848 et l'arrêté da mi-
nistre des travaux publics, du24 mars suivant, oonoemant
le personnel des mmes en France ;
considérant qu'il importe de réaliser dans les divers
services pnbliçs toutes les économies compatibles avec
l'intérêt de ces services, en même temps qu'il convient
d'attribuer aux agents des traitements en rapport avec les
frais auxquels ils sont assujettis ;
Arrête:
^rt. 1^. Les traitements et accessoires de traitement
des Inspecteurs» des ingénieurs * des mines, des gardes^
mines et des manipulateurs de chimie en mission , ou
employés en Algérie, sont fixés conformément au tableau
annexé au présent arrêté.
jéri. 2. Sont et demeurent abrogées tontes dispositions
contraires à celles du présent arrêté, qui recevra son esé*
cuti09 à partir du 1*' janvier 1849.
Art. 3. Le gouverneur général de l'Algérie est chargé
de l'exécution du présent arrêté, qui sera inséré au Bm*
loin officiel des actes du gouvernement et publié dans le
MawUmf dgérim.
•
Signé RirLUiRE.
682
PERSOINNfiL.
Tableau indiquani les traitemenis et acceesoirei de iraUemeni Ai
personnel des mines en Algérie, annexée VarrèU nUmsiénàii
27 décembre 1848.
GRADBS.
IniMcteangé- ( i" classe,
nftrtax. • • . ( 2* classe.
Ingénieurs en r i'' classe,
chef de. ... 1 3* classe.
Ingénieurs or-\
dinalres,fai-J ,
sanifonctions/L ^^1^1
dingéniears 1* ®"•"•
encbef. . . ./
ingénieurs ordi.jjra
"■*'«• 1 3- Classe.
ÉléTes
1 reclasse.
Gardes-mines. . { 2* classe.
3« classe.
Manipulalenrs
de cbimie. . .
ir* classe.
2* classe.
3* classe.
Traita,
nent an
Fnnoe.
par mois.
l,OClb
TSO
par an.
5,000
4,500
3,000
2,300
3,000
2,500
1,800
1,800
1,800
1,500
1,200
m
n
Sapplé-
nent oo-
lonlal de
an tien
•a rat.
»
par aa.
1,665
1,500
1,000
333
1,000-
333
600
000
500
400
Fratode
déplace-
ment
et de
tooméet.
paruolf.
n
1,200
par an.
4,000
3,000
600
m
Fraie de
kvyeret
>dTMl<l-
letton
dee
Tela]
par an.
2UMMI
12,0t0
IIKJBOO
9,333
! 8,000
«,400
»
m
f*000
2,^00
3,000
2,500
2j0dA
Paris, le 27 décembre 1848.
Le miniëlre de la gnem.
683
AC#klNIS AHIViS DANS US MINIS.
ACTES DE, COURAGE
BT
DE DÉVOUEMENT (1).
Extrait d'unraj^tpréientéauPréiidentdu cotiseî/, chargé du
pouvoir exécutifs le 1 0 aoAt 1848, par le mtUiire de V intérieur^
et approuvé par le Président du conseil , concernant les actes de
courage et de dévouement signalés à V administration pour le
deuxième trimestre de 1848 (Monilear du 19 septembre 1848).
TrbspaillI
(Jean-Praneois).
GARONNE (HAUTE*-).
Bagnèret- Lora de l'exploaion d'ane mina, la
de- siaar Tressaille a fait prenva de eao-
Lnebon. rage et de déYoaement, en arrachant
36 mai à une mort certaine on oaTrter mi-
1S48. neor déjà blesft^.
claaie.
9*
J
(1) Voir lei nolieef pnblléei dus les jinnales des mines ^ 4« lérie, tome XII,
p. 7i0 et folfintei; tome Xlfl, p. MS.
664
Eœtraii d'un rapport pré$mté oii Préridmi dummeU^ chargé dÉ
pouvoir exéeuiif, le 12 octobre 18&8 , par le minisire de finie-
rieur ^ et approuvé par le Président du conseil ^ coneemani les
actes de courage et de dévouement signalés à Vadminisira^
pendant le 3* trimestre de 1848 (Moniteur du 30 octobre 1849).
IMBàTOlM
(Constant),
oarrier mioear.
2 mal 1848.
AM ALYSB 0B9 PAItS.
NOED.
Lnê d'oB MddeBl furvena d«Mto
puits Fénelon, concession des mines
de houille d'Anicbe, Décatoire, bifn
qne lui^méma grièremenl blessé , a
saoYé an de ses camarades enseveli
sons les décombres d'an éboaiement.
«a
i«.
685
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME XIV.
* MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE.
Pag.
Considérations sur les anciens lits de déjection des
torrents des Alpes et sur leur liaison arec le
phénomène erratique; par M. Scipian GraSf
ingénieur en chef des mines. 3
Notice sur des dégagements de gaz inflammables
observés dans des gltcs métallifères; par M. A.
Daubrée^ ingénieur des mines 33
Note sur la conductibilité électrique des principales
roches à de haules températures; par MM. Rivoi
et Phillips , ingénieurs des mines 57
Nouvelle analyse de la faujasite ; par M. j4. Damowr. 67
Note sur la composition chimique de quelques mi-
néraux ; par M. A. Detosf, ingénieur des mines. 69
Mémoire sur le pouvoir magnétique du fer et de ses
produits métallurgiques; par M. A. Ddene^
ingénieur des mines 81
Analyse d'un échantillon de For de la GaUfornie ;
par M. Rivoi^ ingénieur des mines , . 105
Notice sur la soufrière de la Guadeloupe; extrait
des rapports de MM. Dufirénoy , ÊUe de Beau-
morU, Jolyei Mercier. 107
Notice sur le plomb yanadaté et le yanadate double
de plomb et de cuivre du Chili ; par M. Ignace
DotMfko US
Mémofare sur les terrains tertiaires et les lignes d'an-
cien niveau de TOcéan du Sud , aux environne
Coqaimbo(Ghili); parM. ijfnace Dameyko. . . '153
686 TABLE
Pif.
Mémoire sar la composition géologique du Chili ,
à la latitude de Concepcion , depuis la baie de
Talcahuaoo jusqu'au sommet de la cordillère de
PichacKien, comprenant la description du volcan
d' Antuco ; par M. Ignace Domeyko.
!'• partie 163
2* et dernière partie ^. 187
Analyse d'un diamant en masse amorphe et compacte
provenant du Brésil ; par M. Rivoi , ingénieur
des mines. 419
Notice sur la baierine du département de la Haute-
Vienne; par M. jé. Damour. . ; . . ' 423
Mémoire sur le pouvoir magnétique des minéraux
et des roches; par M. A. Deksse^ ingénieur des
mines 429
CHIMIE.
Compte rendu d'essais et d'analyses faites an labora-
toire de l'Ecole des mineurs de Saint-Etienne ,
en 1846 et 1847; par M. Gruner, ingénieur des
mines 267
METALLURGIE. — MINÉRALUR6IE.
Notice sur des essais do traitement du cuivre gris
argentifère par voie humide; par M. Gueyfnard,
ingénieur en chef des mines , en retraite. ... 331
MÉCANIQUE. — EXPLOITATION.
Note sur un serrement à clapet construit aux
mines de houille du Yigan (Gard) ; par M. de
Reydellei, ingénieur civil, ex-directeur des mines
du Viga|}. 39
Mesure du travail dynamique d'un ouvrier fileur ;
par M. Meugy^ ingénieur des roioes. ..... 139
Notice ipr le sondage dç Lempdes (Haute- Loire) ;
par M. Boudin , ingénieur en chef des mines. . 233
D£S MATI&RfiS». 687
Nolice sur les mines de fer de Sommorostro (pro«
yinces basques) ; par M. ManéSj ingénieur en
chef des mines 261
Mémoire sur la géologie et l'exploitation des mines
de la Grand'Gombe; par M. Callan^ ingénieur
des mines.
!'• partie 389
2* et dernière partie 375
Notice sur le procédé employé, par M. Victor Simon,
pour traverser en galerie les sables mouvants et
aquifères d'Engis (Belgique); par M. Améâée
BuraL 399
»
OBJETS DIVERS.
Accidents arrivés dans les mines. — Actes de cou-
rage et de dévouement 683.
ADMINISTRATION.
Lois, décrets et arrêtés concernant les mines et
usines , rendus pendant le deuxième semestre
del848 ; «87
Circulaires et instructions adressées à MM. les pré-
fets et à MM. les ingénieurs des mines 611
Décisions sur le personnel des mines 667
I
Table des matières contenues dans le tome XIV. • 685
Explication des planches jointes an tome XIV. . . 688
Annonces d'oamgetnoDfeaax concernant les mines. iisinN9ele.9
publiés en France et à l'étranger pendant le premier se-
mestre de ISiS «O'wK/
P
688
PLANCHES JOINTES AU TOME XIV
DB Là 4<* SÉRIft DBS iNRALES DBS MUIBS*
J^. 1 à 8. StfrwneDl à clapet eiéeal* «ax niiM da Tlgan
(G«rd) 99
Fig. 9. Tâbleaa graphique des coodoctibililés éleolriqaes ^e
différentes roekes à de hautes lempèratnres ST
Fig. !• et il. Mesure dn iraTiil dynamique d'un osTrierflleor. i3t
PL IL Terrain tertiaire des ewsirons de Coquimbo
{Chili) 453
Fig. 1. Carte géologique des enf irons de Coquimbo iss
Fig. 2. NiTellement et vue de la surface des quatre étages mo-
dernes snirant la ligne AB (flg. i ) iss
PI. ///. Géologie du ChiU 163-187
Fig. 1. Carte géologique des environs de Goncepcion i«4
Fig* 2. Coupe des mines de lignite de Goleura • m
Fig, 3. Coupe prise sur la rive gauche du Bio-Bio, en face San
Pedro ITS
Fig, 4. Saut da Rio de la LaJa i9f
Fig. S. Coupe générale de la chaîne des Andes, depnU le village
d'Antueo Jusqu'à la ligne de séparation des eaux, au sommet
de la eordillére de Plebaehen an
Fig. 6. Carte géologique du volcan d'Antueo il»
^ Fig. 7. Escarpement situé au •conBuent de l'Estero de Pichon-
qnines, dans le Bio del Plao. IM
Fig» 8. Cenlonmement de couches au cenllaent de PEstero do
Pichonquines avec le Rio del Pino t0S
i^tg.get 10, PorpbiredaSiUodelaCneva« « ift
Fig^ 11, Genpe prise piés de Gonallen .* i»T
Fig. ix Disposition des fisntes da eàne supériearda volnm
d'Antueo aie
PI. IF. Folean d'Jnfueo Ȕ
Fig. i. Vue du volcan d'Antueo prise de la vallée da Rio de la
Lala, du côté de l'Ouest SM
Fig. s. Vue dn volcan d'Antueo prise do fond de la vallée dr-
ealaife, da eèié S.-E. de la montagne io«
EXPLICATION DSS PLANCHES. 689
Pag.
Fig. 3. Vae da Tolcan d'Antuco prise du fond de la vallée doRio
del Pino , do côté E.-S.-E. de la montagne 207
Fig, A, Vue du Tolcan d'Antuco prise du haut de la cordillère de
Pichachen 209
v%g. 5. Vue du cône supérieur du Tolcan d'Antuco prise du cône
inférieur 215
Fig» 6. Vue du tolcan d'Antuco prise du côté N.-0 220
PL F.Engins et outils employés au sondage de Lemp-
des ( bassin houUler de Brassae) 233
PL FI. Plan général du bassin houiller de Portes. 339 et 375
PL Fil. Descriptiondu bassin houiller dePortes. 339 et 375
*
Fig. 1. Carte géologique du bassin houiller d'Âlais 339
Fig. 2. Coupe du bassin houiller de Portes prise dans la forêt
d'Abilon 344
Fig, 8. Coupe prise dans le vallat de la Troucbe 346
Fig, 4. Coupe prise dans le Tallat de Trescol 845
Fig. s. Coupe du bassin houiller de Portes suivant la ligne AB
du plan {PI, YI) 339
Fig, 6. Coupe suivant la ligne CD du plan {PI. YI) 339
Fig, 7. Coupe suivant la ligne EP du plan {PI. YI) 339
PL FUI. Percement d'une galerie à travers les sables
mouvants et aquiféres d*Engis (Belgique) 399
FIN DU TOMI XIT.